Carnet de voyage

L'Amérique du sud à bicyclette

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Six mois de voyage à vélo, du Pérou à la Patagonie !
Septembre 2017
25 semaines
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Publié le 3 septembre 2017

Ça y est, les bagages sont prêts et les vélos emballés.

D'ailleurs nous aussi on est super emballé ;-)

Décollage demain matin, dimanche 3 septembre à 11h40 de Lyon. Nous voyagerons avec Air Canada, et ferons deux escales à Montréal puis Toronto.

Arrivée prévu à Lima, au Pérou, dans la nuit du 3 au 4 septembre à 00:35.

Un grand merci à tous pour vos messages d'encouragement et tous vos souhaits, nous les emportons avec nous, bien plus précieusement que nos bagages !

Et merci à nos familles de nous avoir dorloté pendant cette semaine de derniers préparatifs !

Publié le 5 septembre 2017

Le grand jour est arrivé. Nous voilà rendu à Lima , avec enfin nos vélos et nos bagages.

Après une correspondance rapide à Montréal ils étaient en effet restés au Canada . Ils ont été livré ce matin à 6h45, un bonheur.

Nous logeons dans une petite auberge muy sympatica dans le quartier Barranco. Yvon le propriétaire nous a déjà tracé toute la route jusqu'à la Bolivie 😀

On profite de Lima encore 2 jours avant le grand départ !


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Publié le 8 septembre 2017

Ce début de voyage se passe à merveille, c'est presque trop facile ! Lima est une ville très agréable. Une fois quitté le quartier de l'aéroport carrément flippant, les gens sont sympas et les rues proprettes. Le centre et la Mayor plaza ont un certain charme. On s'est aussi rendu a l'océan, qui attire nombreux surfeurs (du dimanche..)

Niveau espagnol Stéphanie prend le sujet a bras le corps et se lance sans hésiter dans des conversations. Moi je prend le temps d'écouter d'abord 😀 Mais les progrès sont déjà la.

Lima

Mais il est temps de passer a la suite ! A velo ? Non, finalement on va prendre le bus pour commencer, plus facile 😀. Et comme la montée de 5000m ne nous disait rien, on va plutôt longer la cote. Bref, on y va tranquille !

Eddie, cycliste couché accompagné de son drone (mais pas de chez Parrot) nous a gentiment accompagné a la gare routière. Le voyage en bus se passe bien, aucun souci avec les vélos. En fin d'après-midi arrivée a Pisco (250km), et première étape dans la foulée pour aller dormir à Paracas.

20 km, 20 tout petit kilomètres pour commencer. La route était bien mais pas top. C'est une zone aéroportuaire à moitié à l'abandon sans grand intérêt mais on longe l'océan avec le coucher de soleil magnifique. Quand même, c'est notre premier coucher de soleil sur l'océan pacifique !

Voilà pour aujourd'hui​'hui ! Le moral est au beau fixe. On est très content d'être là, et d'avoir commencé à pédaler 😀

Julien

Bus jusqu'à Pisco puis vélo jusqu'à Paracas
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Publié le 13 septembre 2017

Ça y est nous quittons l'océan pour nous rapprocher des Andes. Nous parcourons 210 km sur la "Panaméricaine Sud", cette route qui parcourt tout le continent américain en longeant plus ou moins la côte Pacifique. Ce sont des kilomètres en plein désert, entourés de dunes de sables et de roches. Le temps est surprenant : couvert et frais de bon matin, ensoleillé et chaud la journée, frisquet dès que le soleil disparait aux alentours de 18h... Et surtout, le temps est plutôt venteux ces derniers jours, à notre désavantage !

A midi, nous essayons de trouver un coin d'ombre pour déjeuner : un stand de vente d'orange, un abri au milieu du désert ou même un panneau suffisamment grand pour se cacher derrière !

Nous rencontrons quelques cyclistes : un couple d'allemands retraités arrivant de Quito en Equateur, un argentin arrivant d'Argentine, un groupe de cyclistes visiblement aidés d'un camion balai leur portant leurs bagages et préparant leur déjeuné et dîné...

Arrivés à Nazca, nous observons, un peu dubitatifs, les fameuses lignes tracés dans les plaines désertiques du coin, par on ne sait pas trop qui, il y a un certain temps (on est bien renseignés !!). Nous visitons aussi un aqueduc qui récolte et approvisionne en eau la ville de Nazca et les cultures environnantes.

La journée passée à Nazca nous permet également de préparer la suite du voyage : le début des cols andins ! Nous partons demain matin en direction de Cuzco. La prochaine ville est à 155 km, que nous pensons faire en 5 jours (ou 4 si on est vraiment chaud !). On commence par une montée sur 100 km non stop jusqu'à un col à 4100 m d'altitude. On a hâte de s'y frotter !


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430
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Publié le 18 septembre 2017

Nous quittons les plaines désertiques péruviennes pour enfin s'attaquer à la montagne non moins désertique. Objectif: Puquio, distance: 150km, et surtout dénivelé: près de 5000m !

Nous partons de Nazca avec 15L d'eau, ressource très rare sur ce trajet. La montée est dure, on avance à 6 petits km/h. Mais le temps est avec nous: il fait beau, certes un peu chaud, et pas de vent.

Malgré tout, les ennuis commencent ! Je casse ma chaîne au km 20, et crève au km 32. Pourtant on m'avait dit que les Schwable Marathon ça ne crève jamais... Heureusement les paysages sont là. Finies les grandes lignes droites du désert, les Andes se dévoilent à nous, petit à petit. Le soir venu on installe notre bivouac dans un coin tranquille.

L'inquiétude commence au deuxième jour, nos réserves d'eau sont au plus bas. En fin de matinée on tombe sur une péruvienne abîmée par le soleil, avec deux chiens à dreads tellement ils sont sales et trois ânes. Elle nous propose spontanément de l'eau: joie ! Nous visitons même la maison, et on ressent à ce moment là un profond dépaysement face à ces conditions de vie d'une grande précarité.

Deux jours d'ascension

Au troisième jour enfin le col ! Mais l'euphorie est de courte durée. La pluie, le vent et le froid nous tombent dessus immédiatement. S'en suit une longue descente douloureuse. Tout mouillé (j'avais dis à Stéphanie qu'un pantalon de pluie ça ne sert à rien...), on décide de terminer jusqu'à Puquio plutôt que de bivouaquer. 10h de vélo dans les pattes, on mérite bien notre nuit d'hôtel.

Le temps se gâte après le col !

Trois jours seulement pour arriver dans cette charmante petite ville de montagne. Les rues sont animées, les femmes sont bien apprêtées avec leur robe et leur chapeau, les écoliers font la fête en à costume,et le marché est saisissant avec ses grands étales de fruits, légumes et poulets. J'en profite pour refaire cirer ma selle Brooks pour 1 soles (30 centimes).

Prochaine étape: Chalhuanca. À 180 km de là, en passant par les haut-plateaux à 4500m 😀

Puquio
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740
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Publié le 23 septembre 2017

Lundi 18 septembre, nous partons de Puquio direction Cuzco. Notre prochaine ville-étape : Abancay, à 300 km environ. Nous sommes secs et reposés. Nous sommes prêts !

Au départ de Puquio, le soleil est avec nous. La pente est douce, comme le temps, et la montée est agréable. Nous voyons de loin des péruviennes laver leur linge dans la rivière. On se retourne quelques fois vers Puquio, prenons quelques photos... Après le déjeuner, des nuages assombrissement​ le ciel, et très vite, les premières gouttes se transforment en grosse pluie. Nous écourtons l'étape, vers 15h, nous sommes déjà au chaud dans nos duvets, et (pour l'instant) au sec sous la tente !


Au petit matin, triste constat : nous ne sommes plus vraiment au sec. Manifestement, notre tente 5 étoiles est dotée d'un défaut de fabrication puisque le double toit n'assure absolument pas son rôle imperméable... Le temps ensoleillé et venteux de cette matinée nous permet de la faire sécher alors que nous plions bagages. Nous règlerons plus tard ce bémol, la montagne nous attend !

Après quelques coups de pédales, je m'interroge : mon séjour parisien aurait-il été suffisamment long pour que se soient encrassés mes poumons de pollution ? J'interroge Julien et son GPS : nous sommes à plus de 4000 m d'altitude ! Entre pédaler, attraper ta gourde, boire un coup et respirer, il faut faire des choix !

Nous évoluons entre 4000 et 4500m d'altitude toute la journée. Les paysages sont sublimes, et nous avons l'immense chance d'en profiter sous le soleil ! Ce haut plateau nous surprend par la douceur de ses courbes, là où nous nous attendions plutôt à des sommets pointus et enneigés ! La faune est très présente et peu peureuse : vaches (un peu plus bas), moutons, vigognes, lamas, alpagas, flamants roses... Je crois que les lamas ont le goût pour l'aventure, et plusieurs auraient bien aimés nous suivre !

En fin d'aprém, nous nous installons pour un bivouac noté 5 bicyclettes sur le guide des Fantard ! Nous sommes à 4500 m, le réchaud peine un peu mais le cadre est idyllique ! Cette nuit nous n'avons pas eu froid, mais nos vélos, eux, si ! Ils sont gelés et blanchis par le grésil tombé dans la nuit !


Dès le départ ce matin, 3ème incident technique pour Julien dont le pneu arrière crève ! Il a pris le coup de main, en deux temps trois mouvements c'est réparé ! C'est parti pour la fin des hauts plateaux et le début de la descente. Journée difficile pour moi, entre mal de crâne et souffle court, heureusement que les lamas sont toujours au rendez-vous et lève nonchalamment la tête à notre passage ! Julien est loin devant (encore plus que d'habitude !). La journée prend fin après 75 km, pour notre premier bivouac urbain près d'un terrain de sport.

Nous sommes réveillés au petit matin par le réveil commun du village (musique & appel de citoyens à partir de 6h), et attaquons donc de bonne heure la descente qui durera plus d'une centaine de kilomètres, le long du Rio Apurimac. Agréable au départ, elle deviendra difficile en fin de journée avec un bon vent de plein fouet : on ne roule guère plus vite qu'à la montée...

La remontée sur Abancay nous paraît tout de même raide après autant de descente. Elle nous annonce la suite : encore deux cols à 4000m à franchir avant Cuzco. Avant de s'y atteler, nous profitons d'une journée de repos bien méritée dans cette ville agréable. Douche et lessive ne seront pas superflues...!

Nous profitons de cet article pour quelques messages ciblés :

Merci à tous pour vos commentaires, dès qu'on arrive dans une ville on se connecte en vitesse et on est trop content de les lire !!

Une pensé spéciale pour Sab, pour qui nous avons loupé l'anniversaire... Bon anniversaire !

Un grand bravo à Emilie pour la signature de son CDI 😀


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Publié le 28 septembre 2017

Dimanche 24 septembre, départ d'Abancay pour la dernière étape avant Cuzco : 4 jours et 4000 m de dénivelé, ça s'annonce dur !

Jour 1 : Abancay est une ville qui grouille de resto, glaciers et pâtisseries, nous en avons peut être un peu abusé et on se sent bien lourd ce dimanche matin en partant ! 

Dès les premiers kilomètres, nous croisons un brésilien à vélo qui fait la route en sens inverse. Il nous transmet quelques bons conseils et adresses ! 

En fin de matinée, incident technique d'un autre genre pour Julien, qui se fait piquer par une guêpe ! Nous n'avons pas de cigarettes dans la trousse à pharmacie, mea culpa Béatrice, vous nous l'aviez pourtant bien dit... 

Cette première journée est assez monotone (ça grimpe, ça grimpe...) bien que les paysages soient beaucoup plus verdoyants et arborés que ceux auxquels nous avons été habitués! Ça présente un inconvénient majeur : les moucherons ! Ces fourbes nous tournent autour avant de nous dévorer...  

Comme on passe un certain nombre d'heures par jour sur le vélo, on en profite pour se cultiver l'esprit en écoutant des podcast : émissions de radio en tout genre (nous sommes particulièrement friands des affaires sensibles de France inter!), voire même cours ou émissions de radio en espagnol ! Quand je ne suis pas trop loin derrière, j'entends parfois Julien s'entraîner à rouler les "R" !

La recherche d'un bivouac n'est pas aisée car sortis de la route, la pente est abrupte... Mais Super-Julien nous dégote un lieu idéal. Il rencontre une mamie bergère tout droit sortie de l'univers de Miyazaki. Elle arbore un grand sourire et lui raconte plein de choses... en quechua ! Au cours de la soirée,  nous aurons la visite d'un berger entouré de près d'une dizaine de chiens. Il parle le castillan, c'est quand même plus facile que le quechua! 

Jour 2 : on atteind rapidement le col et on s'équipe pour la descente, alors des paysages colorés défilent sous nos yeux ! 

Au cours de cette aventure que nous vivons, la recherche de bivouacs demeure une des plus grandes difficultés, ça se vérifie ce soir. On tergiverse au bord d'une rivière, mais remarque pertinente de Julien-esprit pratique, le niveau est susceptible de monter dans la nuit : trop dangereux ! 

On demande conseil à un habitant qui semble sortir d'une grande demeure dans l'espoir qu'il nous prête un carré dans son jardin : il nous indique le prochain village à une dizaine de kilomètre... 

La nuit commence à tomber, nous sommes courbatus par la journée, la fatigue amplifie le malaise qui commence à nous gagner... On pédale encore un peu, mais en montée les paysages ne défilent plus très vite : les occasions sont rares ! Finalement, Julien trouve un champs en friche, pas très plat mais ça fera l'affaire. On monte la tente à la frontal pour la première fois du voyage. Vite vite, un petit gueuleton et au dodo ! 

Jour 3 : ça monte, c'est long, c'est dur... Fin de journée illuminée par l'accueil spontané et chaleureux de péruviens pour un bivouac dans leur jardin, cela facilite les recherches d'un terrain plat en pleine montée! On profite des derniers rayons du soleil de cette journée éreintante, dans le jardin de ces cultivateurs de "papas" d'une grande gentillesse ! Malgré tout, la langue reste encore une barrière qu'il nous est difficile de franchir et c'est frustrant...

Jour 4 : ça monte, ça descend, c'est plat, ça monte, ça descend, c'est long et enfin... CUZCO ! Joie ! Le compteur affiche 930 km. Première grande étape terminée ! 

Nous rangeons nos vélos dans le placard à balai de l'auberge, et nous comptons bien les oublier pendant quelques jours ! Au programme : douche, visite de Cuzco, préparation de l'excursion au Macchu Picchu et REPOS largement mérité ! 


PS : j'ai mangé du cochon d'Inde. Ici ça s'appelle du "cuy". Pas très goûtu et surtout pas pratique à manger car il y a pleins de petits os qu'on n'ose pas trop cracher au bord de l'assiette !!


PS2: En second bonus notre courbe de dénivelé depuis le début de la cordillère.

Publié le 4 octobre 2017

Les vélos sont toujours rangés dans le placard à balais et nos jambes nous en remercient gracieusement ! Une semaine de pause touristique est la bienvenue...

Arrivés à Cuzco, nous nous remettons dans la peau de touristes conventionnels.  Appareil photo autour du cou, guide touristique à la main, nous nous faisons accosté par des dizaines de démarcheurs qui nous proposent restaurants, selfie-stick, massages, excursions au Machu Picchu, dans la Vallée Sacrée ou en forêt amazonnienne... Fini l'authenticité et la tranquillité des villages péruviens perchés inaccessibles aux touristes !

Cependant, Cuzco est une ville très agréable ! Nous apprécions particulièrement admirer la beauté des édifices de la plaza de armas, déambuler dans les ruelles escarpées, flâner dans les boutiques de souvenirs... Nous assistons à un spectacle de danses traditionnelles péruviennes, les costumes sont colorés, et l'ensemble est plutôt marrant même si musiques et danses ne nous semblent pas très variés. Le marché couvert est notre coup de coeur : manger un lomo saltado accoudé au comptoir d'un stand de restauration, puis siroter un copieux jugo de frutas préparé sous nos yeux par "mamita", une charmante péruvienne qui a su nous fidéliser avec son regard rieur !

On se balade dans Cuzco

Et la culture dans tout ça ?! Point trop n'en faut 😀 Nous passons quand même une journée en tour organisé pour visiter au pas de course la Vallée Sacrée des incas. Coup de coeur pour le site d'Ollantaytambo  (imprononçable !) où nous repasserons au retour du Machu Picchu. Le guide nous donne quelques explications sur la civilisation inca, dans un mélange d'anglais et d'espagnol. Nous décrochons vite mais en profitons, pour admirer nez en l'air et prendre des photos. C'est tout de même agréable de se laisser vivre pendant une journée !

La Vallée Sacrée des Incas

Puis c'est parti pour le Machu Picchu. Passons rapidement sur les détails pratiques : 6h de mini bus, marche à pied le long des rails du train le plus cher au monde, auberge peu engageante sur place, train au retour. Nous passons une après-midi au Machu Picchu. Pas de grande surprise en découvrant cette photo vu et revu milles fois, mais tout de même, quel émerveillement devant ces ruines perchées dans un site naturel et grandiose aussi inaccessible ! 

Machu Picchu

Et après ? Encore deux jours à Cuzco pour préparer la suite. Nous ne devrions pas rencontrer de grosse difficulté jusqu'à La Paz, et passant au Sud du lac Titicaca. Ensuite ça se complique : altitude, froid, déserts, pistes nous attendent. On se renseigne un maximum pour s'y préparer au mieux. Nous avons reçu un colis de matériel de vélo ici en poste restante : un petit atelier se profile avant de repartir. Réparation chambres à air et pneu pour Julien qui a encore crevé. Changement de guidon et du "poste de pilotage" pour moi, suite à des grosses douleurs dans les poignets.

Concernant notre tente non étanche : une nouvelle est en route pour La Paz et nous croisons les doigts pour être synchro.


Nous vous espérons tous en forme en ce début d'automne. On vous envoie des pensées et des bises péruviennes ! 😀

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1310
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1310
Publié le 14 octobre 2017

Après une dizaine de jours passés à se la couler douce à Cuzco, nous reprenons enfin la route ce vendredi matin. Objectif : rejoindre la ville de Juliaca juste avant le lac Titicaca, à environ 350 km. 

Jour 1 : Le lever est bien plus tardif que d'habitude : nous sommes sortis tester les boîtes de nuit péruviennes la veille ! Les Fantard fêtard vous connaissez ?! Heureusement, nous n'avons pas perdu notre coup de pédale. Nous sortons rapidement de Cuzco : les abords des villes ne sont jamais une partie de plaisir. 

Peu après Cuzco, nous croisons Jean-Paul, un vieux de la vieille qui parcours le monde à vélo depuis plus de 20 ans : avant, c'était quand même mieux ! 

Nous bivouacons près d'un lac, sur une zone de camping "aménagée",  il y a en effet un point d'eau, une table et un banc, et ça c'est le LUXE ! Deux patrouilles d'agents de la sécurité passent nous visiter dans la soirée, ils semblent craindre que l'on ne soient dérangés par des jeunes "borrachos" sortant de boîte de nuit... ils nous laissent même leur numéro de téléphone au cas où ! La nuit se passe en fait sans problème et se prolonge même par une petite grasse mat' : nous n'avons pas encore tout à fait repris le rythme du soleil... 

Jour 2 : Les paysages se suivent et commencent parfois à se ressembler ! 

Jour 3 : Nous rencontrons Alysée et Jérôme, un couple de montpeliérain qui possèdent... les mêmes vélos que moi : l'Ulysse II, qu'ils sont allés chercher chez Christian en Normandie ! Nous passons une petite heure à papoter au bord de la route. Alizée étant malade depuis bientôt trois semaines, ils sont en plein questionnement quant à la poursuite de leur voyage... Nous leur souhaitons de se rétablir au plus vite, et de trouver la meilleure option pour la suite de l'aventure ! 

Un peu plus loin, nous rencontrons Andy, un anglais qui parle l'espagnol (espèce rare !). Il roule depuis un an, venant d'Ushuaïa et se dirigeant vers l'Alaska ! Quel voyage !

Nous poursuivons notre chemin jusqu'à Aguas Calientes, site thermal près duquel nous avions prévu de bivouaquer : nous y arrivons en même temps qu'un orage de montagne qui éclate sans crier gare. Nous choisissons alors l'option sèche d'une nuit en hospedaje, ce qui nous permet d'accéder à tous les bains d'eau chaude et... à une douche froide ! Les installations sont assez spartiates, mais ce lieu semble être la sortie dominicale pour tous les habitants des environs. Julien conclura de cette expérience : je suis content de vivre dans un pays développé ! 

Jour 4 : Nous franchissons rapidement le col pour se retrouver sur l'altiplano. C'est un plaisir de rouler devant ces paysages magnifiques : la route, la voie de chemin de fer qui relie Cuzco à Puno, la pampa, les monts enneigés en arrière plan...

Jour 5 : étape longue d'une centaine de kilomètre pour rejoindre la ville de Juliaca, où nous attend Geovanni, notre premier hôte "Warm Shower" du voyage. Nous nous essayons à une conversation un peu plus poussée que d'habitude en espagnol et testons vite nos limites : des progrès depuis le début du voyage, mais des efforts restent à fournir ! Geovanni accueille chez lui plus de 150 cyclotouristes par an, pourtant il prend le temps de nous conseiller sur la suite de notre parcours et de discuter avec nous et ce malgré notre piètre espagnol ! Quelle gentillesse ! 

Jour 6 : Sous les conseils de Geovanni, nous changeons de programme et décidons d'aborder le lac Titicaca par la rive Nord, plus calme, sauvage et authentique. La suite, au prochain article !

PS : La majorité des photos sont de Julien, et spécialement les plus belles ! Mais coquetterie oblige, j'en censure quelques unes : entre vent, cheveux sales et coups de soleil, je ne voudrais pas gâcher les beaux paysages !!

Publié le 22 octobre 2017

Voilà, le Pérou c'est fini ! Après 42 jours et 1509 km parcourus, voici quelques unes de nos impressions sur ce pays !


Avant toute chose, le Pérou restera pour nous synonyme de la découverte du voyage au long cours et du cyclotourisme. Bien loin sont les premières appréhensions !


Le Pérou, c'est du désert à perte de vue, des montagnes à couper le souffle (sens propre et figuré !), des hauts plateaux magnifiques.


Le Pérou, c'est la découverte de notre capacité physique (et mentale !) face aux 12000 m de dénivelé parcourus et l'acclimatation de notre corps à l'altitude.


Le Pérou, c'est un début de voyage sans aucun pépin. Merci à Inta Papa et Mama Quilla d'avoir veiller sur nous en ces terres Incas !


Le Pérou , c'est beaucoup de sourires, avec ou sans dents !


Le Pérou, c'est de la couleur, dans les paysages et sur les vêtements !


Le Pérou, c'est de la bienveillance et l'envie de t'aider, en castillan ou en quechua !


Le Pérou, c'est beaucoup de klaxons, dont les motifs sont pour nous encore flous :

- L'approche d'un virage ou d'un carrefour

- Un véhicule qui en double un autre

- Un véhicule qui te prévient qu'il va te dépasser sans s'écarter et qui t'invite donc gentiment à te ranger sur le bas côté (si par chance il y en a un) ou à te jeter dans le fossé !

- Quelqu'un qui souhaite te communiquer ses encouragements, mais qui n'a probablement jamais fait de vélo et qui ne sait donc pas le sursaut qu'un klaxon provoque au cycliste !

- Un taxi ou un colectivo (transport collectif) qui souhaite proposer ses services à l'approche de toute personne à pied susceptible d'en nécessiter (ça fait beaucoup !)...


Le Pérou, c'est des chiens au bord des routes :

- Des fourbes qui sont bien cachés et attendent ton passage pour te courser en aboyant et bien te faire sursauter

- Des motivés qui te repèrent de loin et se lancent dans une course effrénée pour arriver à temps

- Des hystériques qui sautent et aboient dans tous les sens (en général ceux-là sont vraiment drôles car petits et ridicules !!)

- Des apathiques (ceux-là on les aiment bien !)

- Des morts (ils ont l'avantage de ne pas être trop pénibles, mais l'inconvénient de sentir mauvais !!)...

Le Pérou, c'est donc des cailloux dans les poches !


Le Pérou, c'est une alimentation pas toujours très variée : riz, omelette, poulet, riz, poulet, bouillon, riz, poulet... Mais c'est aussi de belles découvertes culinaires légères et équilibrées : les picarones (beignets au miel), les churros fourrés à la confiture de lait, les chaussons frits au fromage...


Le Pérou, c'est : une seule sorte de fromage... Dure la vie... 😦


Le Pérou, c'est des contradictions : internet pas cher, et la 4G présente dans beaucoup d'endroits même reculés, mais beaucoup de précarité dans les logements, les sanitaires, l'accès à l'eau...


Le Pérou c'est pleins de maisons pas finies de construire.


Le Pérou c'est des fêtes avec musique en fanfare et danse dans tous les villages !


Le Pérou, c'est ces femmes toujours bien habillées et coiffées de beaux chapeaux, avec un gros baluchon coloré sur le dos.


Le Pérou, c'est tous ces touristes à vélo comme nous, du monde entier, qui font que malgré la courte durée des rencontres on a l'impression d'appartenir à une communauté.


Au revoir le Pérou !


KM
1520
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1520
Publié le 24 octobre 2017

Nous avons pris un peu de retard dans la rédaction des articles mais rassurez vous,  nous nous ressaisissons ! Revenons donc quelques jours et kilomètres en arrière, dans le "pueblito" de Capachica. Nous atteignons ce petit village après une trentaine de kilomètres parcourus à partir de la ville de Juliaca au Pérou et sur les conseils de Geovanni, notre hôte. 

Nous décidons de rejoindre la plage de Chifron tout près. Sur la route, nous rencontrons Jean-Claude et son camping-car immatriculé 37 : il habite Chinon et voyage 3 mois par an sur les routes d'Amérique du Sud avec sa maison qu'il a fait venir en Uruguay lors d'une longue traversée en cargo ! Nous partageons une partie de l'après-midi au chaud dans son salon, pendant que la tempête bas son plein dehors, à récolter des bons plans pour la suite de notre voyage ! 

Capachica, sa plage et ses rencontres !

Entre temps, nous avons élu domicile dans une chambre d'hôte, chez Carolina et ses deux enfants Juan et Judy. Gîte et couvert inclus, quel luxe ! Carolina prend le temps de venir discuter avec nous pendant le dîner. C'est une femme impressionnante de courage, qui se lève toutes les nuits à 3h pour aller pêcher seule sur le lac dans la nuit noire. Elle pêche de petits poissons qu'elle étend ensuite dans son jardin pour les faire sécher, avant d'en faire de la friture. Elle pêche aussi quelques truites, mais il semble que ce soit difficile donc plus rare (lorsqu'elle a des hôtes sans doute). 


Chez Carolina

Au petit matin, nous dégustons des panqueque délicieusement cuisinés par Carolina (au retour de la pêche, quel courage...). Puis nous embarcons pour l'île Amantani sous un grand soleil. La découverte de ce fameux lac, dont le nom nous intrigue depuis l'enfance, est une belle surprise et un émerveillement ! Nous montons au point le plus haut pour admirer la vue à 360° sur le lac, d'un bleu profond et envoûtant... Sur cette île, il semble être de coutume pour les touristes de passer la nuit chez une famille puisque toutes les personnes rencontrées nous questionnent immédiatement : "¿ Qué familia ?" 

Mais nous apprécions trop les mets de Carolina, nous y retournons donc dans l'après midi, pour déguster une délicieuse trucha frita pêchée le matin même. 

Ce lieu paisible et ressourçant, ainsi que cette rencontre avec Carolina et sa famille, authentique et touchante, restera un coup de cœur péruvien !

L'île Amantani

Nous reprenons la route le lendemain, pour trois jours de vélos jusqu'à Copacabana, en Bolivie. Nous pédalons contre le vent, mais c'est nous qui gagnons la partie !

Copacabana : changement de pays, changement de monnaie (bolivianos à diviser par 8 pour obtenir des euros) et changement d'heure (1h de plus, ce qui nous rapproche de vous). Ce sont les seules différences observées pour le moment.

La ville est très touristique, nous y restons une journée pour réaliser la classique excursion sur l'isla del sol. L'authenticité est moins au rendez-vous, mais tout de même, ce lac est magnifique ! 



Copacabana et l'île du Soleil

Puis nous choisissons la facilité pour notre arrivée à la Paz et prenons un bus qui nous évite de circuler sur une autoroute en travaux. 

Nous nous installons dans une casa de ciclistas où réside déjà une famille. On s'y sent un peu comme à la maison, et cette pause citadine nous permet, non pas de faire du tourisme, mais plutôt d'accomplir un certains nombres de tâches accumulées dans notre liste : récupérer notre nouvelle tente, changer de chaîne, acheter un pneu neuf, écrire les articles en retard, sauvegarder les photos, organiser la suite du voyage... Nous faisons le tri dans nos affaires, cela nous permet d'alléger les vélos mais aussi les esprits : nous apprenons à vivre avec l'essentiel !

Tout de même un petit mot sur La Paz : capitale très très polluée située à 3600 m d'altitude, dans une cuvette et entourée de hautes montagnes enneigées. Les boliviens semblent parler plus vite et nous avons le sentiment de régresser en espagnol : pas très agréable mais ça nous remotive à étudier de plus belle ! Pour se déplacer, plusieurs options : marcher (mais on s'essouffle vite et rien n'est plat !), prendre un colectivo ou un micro (sorte de minibus qui nécessite un petit apprentissage dans l'utilisation : savoir où il va et où nous allons, et être capable de demander au chauffeur de s'arrêter lorsqu'on souhaite descendre), ou encore utiliser les téléphériques flambants neufs qui permettent de descendre et remonter les grandes pentes de la ville. 

La Paz

Ce soir nous partons pour Sucre, capitale constitutionnelle de Bolivie. Et nous y allons en BUS ! 

Les Fantard flemmards 😉

C'est une idée un peu folle que nous avons : faire un sommet à 6000 m ! Jean Claude, rencontré quelques jours plus tôt, nous a vraiment donné envie de tenter l'expédition. Lui-même l'a fait, et bien qu'il ne soit pas arrivé au sommet, son enthousiasme était palpable.

Moi qui ai fait le Mont Blanc avec mes parents, et nous deux riches d'un stage d'alpinisme l'été dernier, on se dit qu'on a le niveau. Nos six semaines de vélo nous assurent une certaine forme physique, et nous sommes bien acclimatés grâce à quatre semaines passées autour de 4000 m. Bref, on est chaud.

Nous voilà donc à la Paz, à la recherche d'une agence pour nous emmener là-haut. On commence par l'agence de Jean Claude, mais elle nous inspire moyennement confiance. Les "no problem my friend" à la fin de chaque phrase sont rarement bon signe. On conclue donc chez une autre plus réputée : Climbing South America. Départ le lendemain.

Jour 1: le stress est présent. Nous quittons la Casa de ciclistas la boule au ventre. Est-ce bien raisonnable ? Va-t-on y arriver ?

Deux petites heures de bus et nous voilà au camp de base à 4700 m. Nous rencontrons le reste du groupe : deux australiens et deux norvégiens, sympas bien qu'un peu agités, et un couple d'anglais dont la fille est (déjà) terriblement malade.

Nous rencontrons évidement aussi notre guide, Félix, exclusivement hispanophone. L'après-midi est consacrée à quelques exercices sur glacier avec le matériel, et à s'initier à la cascade de glace. Au retour au refuge un copieux goûter nous attend. Nous tenons d'ailleurs à souligner que l'accueil est excellent : goûter, repas, lits, rien à redire !


Camp de base : 4700 m

Jour 2 : petite rando tranquille pour rejoindre le high camp à 5200 m. Plus haut que le mont blanc ! À 11h on y est. Nous croisons sur le chemin un couple de français qui n'a pas réussi l'ascension pour cause de mal des montagnes...

L'après-midi est longue, du peu d'activité à faire. L'occasion de discuter avec les guides et les cuisinières. L'une d'elle est épatante : elle adore la montagne, et nous montre des photos de ses exploits. Celle du Mont Illimani retient notre attention, non seulement parce que c'est un sommet à 6500 m, mais surtout parce qu'elle est dans la tenue quotidienne de toutes les boliviennes : en robe !

Nous dînons à 17h, puis nous nous préparons à dormir. Le réveil se fera à minuit, autant dire que la nuit s'annonce courte ! Félix vient nous briefer pour les dernières infos, et pour vérifier notre état. Notre état, justement. Nous sommes pas mal anxieux, et Stéphanie a quelques signes de mal des montagnes, mais on y croit !

Jour 3 : minuit le réveil sonne ! 4h de sommeil pour moi, 0 pour Stéphanie... Notre état varie entre excitation et appréhension. Après avoir englouti un petit déj à la frontale nous nous équipons: vêtements chauds, baudrier, casque, frontale, crampons et piolet. C'est parti !

Le ciel est dégagé, et la nuit d'un noir profond, c'est absolument magnifique. Nous devinons une dizaine de cordées au loin devant nous. Derrière nous, des milliers de petites étoiles brillent au loin dans la plaine : c'est La Paz. Le début de la montée se passe bien. Félix avance à un rythme très lent, et je n'ai qu'une envie c'est d'aller plus vite.

Atteints 5700 m les difficultés arrivent. Nous manquons d'air, des douleurs nous saisissent l'estomac, nous perdons notre sens de l'équilibre, et la fatigue s'installe. Bref, c'est dur ! Mais Félix (qui, lui, sifflote pendant toute la montée !) nous motive, et nous continuons.

À 6000 m, le jour de lève ! Nous nous concentrons pour chaque pas. Nous voyons la dernière partie à franchir : une arrête avec le vide de chaque côté. C'est flippant, mais on fait abstraction, et on regarde droit devant !

6088 m, enfin ! La joie et le soulagement nous submergent. Nous savourons ce moment intense de bonheur, malgré notre état second. Quelques congratulations et photos, et nous devons déjà repartir. Mais ce moment restera l'un des plus forts de notre voyage.

Le sommet

On n'a plus qu'une envie : gravir l'Illimani ! 😀

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1880
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Publié le 5 novembre 2017

Nous quittons La Paz dans un bus énorme. Nos vélos sont chargés dans la soute et recouverts d'une montagne de bagages et cartons. Nous découvrons avec bonheur des sièges 5 étoiles super inclinables (on a pris l'option "lit"). Après quelques minutes de voyage, tous les boliviens sont allongés et ronflent, ce jusqu'à ce que le jour se lève le lendemain ! Tandis que nous, nous avons chaud, faim, envie de faire pipi et que l'on se retourne comme des crêpes avant de trouver le sommeil !  Nous entrons dans Sucre au petit matin sous un soleil de plomb, alors que le chauffeur n'a fait que deux petites pauses, pour plus de 12h de route... pas très raisonnable ! La ville est bloquée par une grève des taxis et bus, il nous dépose donc où il peut : nous remontons rapidement les vélos et rejoignons notre auberge.

Sucre est situé à 2300 m d'altitude, ce qui ne nous est pas arrivé depuis plusieurs semaines : nous y retrouvons soleil et douceur de l'air et pouvons même nous balader en t-shirt ! Le centre est constitué de grand bâtiments coloniaux aux façades blanches et imposantes. On croirait ne plus être en Bolivie... Pour s'assurer que nous y sommes bien toujours, nous nous rendons au marché au Nord de la ville. Là, nous retrouvons les échoppes qui vendent tout et rien, les maisons de briques un peu sommaires et les étales de marché colorées.

Le lendemain, nous prévoyons une reprise du vélo en douceur : nous irons admirer des cascades à une quinzaine de kilomètres de la ville, avec nos montures sans bagages. Le départ est caffouilleux : une punaise s'est sournoisement logé dans un pneu de Julien et nous cherchons désespérément un distributeur acceptant les Mastercard... Nous partons finalement avec une chambre à air réparée mais sans un sous en poche. Il est déjà tard quand nous pique niquons au bord de ladite cascade qui n'est pas vraiment inoubliable... L'eau est trouble et ne nous engage pas à la baignade. La remontée sur piste est difficile, il fait chaud et les cuisses ne sont pas tout à fait remise du sommet... 

Sucre

Le lendemain, départ en direction de Potosi. Objectif : 160 km qui nous permettront de remonter sur l'Altiplano, Potosi étant situé à 4000 m.

À La Paz nous nous étions allégés en nous débarrassant de nos porte-bagages et sacoches avant, nous faisant perdre une poignée de kilo chacun. Le poids étant maintenant concentré à l'arrière du vélo, il est nécessaire de se réhabituer au maniement du guidon, bien plus réactif et donnant la sensation d'être moins stable. Ce trajet est marqué par plusieurs crevaisons : deux pour Julien et la première pour moi. Les paysages sont magnifiques : terre rouge-ocre bordée d'arbres verdoyants. A plusieurs reprises, des orages tentent de nous piéger : nous en semons un grâce à une belle descente ; le second nous contraint à nous arrêter et à attendre. L'orage de montagne, imprévisible et dangereux, nous fais nous sentir minuscule face à la nature. Vulnérable sur nos petits vélos,  nous ne savons jamais très bien comment y faire face mais préférons la sécurité d'une pause, accroupis dans un fossé ! La fin de la troisième journée de vélo est marquée de légers maux que nous savons maintenant bien reconnaître : mal de tête, souffle court, bouche sèche... C'est plutôt bon signe, nous approchons du but ! Nous découvrons une magnifique vue sur Potosi alors que le soleil est déjà bas.

De Sucre à Potosi : crevaisons à répétition

Nous nous installons dans une chambre perchée au sommet d'une tour, appartenant à un ancien couvent : le bâtiment est magnifique et la vue du soleil qui se couche sur la ville est absolument superbe ! Nous avons constaté que, souvent, nous apprécions beaucoup plus la découverte des villes que nous avons approché à la force de nos jambes.

Un petit mot sur Potosi : c'est l'une des plus hautes villes du monde. Elle est connue pour ses mines d'argent qui ont enrichi l'Espagne pendant 3 siècles. D'où l'expression "vale un potosi" (ça vaut un Potosi) qui signifie que ça vaut beaucoup !

Nous y visitons sa magnifique cathédrale ornée d'or et offrant une vue imprenable sur la ville. Nous profitons également d'une passionnante visite guidée en français (luxe !) de la casa de la moneda, où furent frappées les pièces en argent pour le compte du royaume d'Espagne puis de la République bolivienne.

Potosi

Nous parcourons en 4 jours les 200 km qui nous séparent de Uyuni, aux portes du célèbre salar du même nom. Les paysages sont absolument magnifiques, la météo et le profil de dénivelé sont cléments. Le vent est bien présent, tantôt ennemi, tantôt allié.

Cette étape se termine par une splendide descente avec vue sur la plaine d'Uyuni et son désert de sel qui se détache bien des montagnes rouges et ocres alentours.

De Potosi à Uyuni

Lundi nous partons pour traverser le salar, puis la région du Sud Lipez réputée magnifique mais rude du fait de son isolement et de sa météo froide et venteuse. Nous nous apprêtons à vivre les moments les plus durs mais aussi les plus forts de notre voyage ! Nous vous retrouvons donc dans une quinzaine de jours, depuis San Pedro de Atacama au Chili, avec pleins de beaux souvenirs, photos et anecdotes à raconter 😉

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Publié le 18 novembre 2017

Le Salar d'Uyuni ! L'un des lieux emblématique de notre voyage. Qui ne connaît pas ce désert de sel, où les touristes s'amusent à prendre des photos en jouant avec les perspectives ? Ce lieu est vraiment extraordinaire, tant par son immensité que par les sensations qu'il procure. Ici plus aucun repère.

Le Salar fait la taille d'un département français. C'est une surface incroyablement plate de 150 par 100 km de sel. Elle représente un tiers des réserves mondiales de lithium, aujourd'hui inexploité. L'activité touristique est importante, des jeeps le traverse à longueur de journée.



Le Salar de Uyuni

Nous nous préparons à Uyuni, ville à proximité du Salar remplie de touristes en quête d'une sortie en jeep de quelques jours pour visiter le Salar et le Sud Lipez. Comme d'habitude, on fait ce qu'on a à faire en ville : lessive, article, vivres, mail, douche, réparations... On fait également un tour au cimetière de train. Moi qui adore les trains je suis ravi : des dizaines de locomotives à vapeur abandonnées, vieilles d'au moins deux siècles !



Cimetière de trains de Uyuni

Après avoir posté un colis de souvenirs dans une poste aux allures d'un bistrot français des années 70, nous partons pour le Salar. Et qui nous croisons en sens inverse, le groupe des 6 cyclos stéphanois (déjà rencontrés à Cusco) ! Eux sortent tout juste du Salar, et viennent d'enchaîner deux semaines de piste depuis la Paz. Ils méritent leur repos à Uyuni. On se dit qu'on se recroisera peut être dans le sud lipez.

Après une trentaine de kilomètres sur route, nous rentrons sur le Salar par la piste, et rapidement roulons sur le sel. Quel effet ! Nous parcourons une dizaine de kilomètres pour camper à proximité d'un hôtel de sel construit à l'occasion de la course Dakar. Nous savourons une bière en regardant le coucher du soleil, un grand moment.



Entré sur le Salar

Le lendemain nous attaquons la traversée. Nous apprécions ces tours de roues sur cette surface qui ressemble à de la neige croûtée. Les sensations sont fortes, on prend beaucoup de plaisir. Le midi nous déjeunons au milieu de rien, et nous en profitons pour faire une séance photo, comme tous les touristes. Nous continuons notre chemin jusqu'à l'île centrale du Salar : l'île Incahuasi. Là, surprise : nous tombons sur une vingtaine de jeep, et leurs touristes ! A croire qu'ils sont tous ici ! Nous attirons les regards, notamment ceux d'un jeune allemand jaloux, d'un couple belge admiratif, et de cyclos colombiens encourageant. Nous nous disons qu'on préfère largement être sur nos vélos et libres, plutôt que dans ces jeeps au parcours bien défini. Le deuxième bivouac se fait à proximité d'une autre île, loin des touristes.


Quelques photos de touristes

Le jour suivant, nous apprécions encore plus ce désert. La surface est parfaite, la brise est fraîche, et les paysages (au loin) sont magnifiques. Mais il est temps de quitter cet endroit hors du temps et de l'espace. Nous retrouvons une route, qui se transforme vite en piste pas agréable du tout. C'est un avant goût de ce qui nous attend ensuite : le Sud Lipez. On fait tout de même durer le plaisir de l'atmosphère du désert en dormant à St Juan dans la cabaña de sal, un hôtel tout en sel !

La fin du désert (et le début d'un autre)

Prochaine étape : le Sud Lipez. Un désert, un vrai, au milieu des volcans et des lagunes riches de flamands roses. Pas une route ou un village pendant dix jours. Mais des paysages splendides 😀 À bientôt !

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Publié le 18 novembre 2017

Voilà une longue et riche étape à vous commenter ! 

Le Sud Lipez est une région désertique du Sud-ouest de la Bolivie, à la frontière avec le Chili. Située entre 4000 et 5000 m d'altitude, elle est surplombée de volcan, et peuplée de flamants roses qui habitent les lagunes. De nombreuses agences proposent d'en faire le tour en jeep, pendant plusieurs jours. Il y a donc quelques hôtels et/ou refuges aux endroits clés du parcours. Environ 300 km de pistes sableuses séparent un bout à l'autre du désert. 

Ce trajet est décrit par de nombreux cyclotouristes voyageant en Amérique du Sud, et il nous semblait incontournable d'en passer par là au cours de notre périple !

Préparatifs : nous venons de rejoindre San Juan, petit village aux allures de ville fantôme, aux portes des déserts. Nous errons d'épicerie en épicerie afin de réunir les vivres nécessaires aux 8 à 9 jours de traversée. Une dame nous revend son propre pain, car le village est en pénurie ! Nous nous préparons aussi quelques crêpes afin d'adoucir les premiers jours !

J1 : Nous sommes chargés de 16L d'eau et environ 5 kg de nourriture. A peine trente minutes après le départ, crevaison pour Julien. Malgré tout, nous atteignons notre objectif quotidien : un bivouac à l'abri du vent, après une belle montée sur piste ensablée, nécessitant de pousser parfois le vélo !

Départ pour le Sud Lipez

J2 : Sur ces pistes sableuses et caillouteuses, l'effort physique habituel, doux mais endurant, prend une autre tournure, beaucoup plus violent et cardiaque. 

Dans l'après midi, au détour d'un virage nous découvrons la première lagune et ses habitants au plumage rose : quelle splendeur ! 

Difficile pour moi de m'extasier : je suis prise de nausées et maux de ventre, mon seul objectif est alors de parcourir les 10 derniers kilomètres de la journée. Puis violentes crises de vomissement : sans doute une intoxication alimentaire. Je tente de continuer, mais pliée en deux, ça n'avance pas vite ! Nous envisageons un bivouac sur place : le vent s'en mêle et s'y oppose ! Julien intercepte alors ce qui s'avérera être les deux dernières jeep de la journée. Trois brésiliens serviables et compréhensifs s'empressent de nous aider : l'un me céde sa place à l'avant, les deux autres s'affairent à mettre les bagages dans le coffre et monter le vélo sur le toit. En 10 minutes j'ai rejoins l'hôtel, alors qu'il faudra à Julien plus d'1h30 de galère dans le sable et face au vent... 

L'hôtel, qui propose des chambres hors de nos moyens, nous autorise à bivouaquer dans un bâtiment en construction afin d'être à l'abris du vent. Malgré tout, nuit mouvementée et peu reposante pour moi. 

J3 : Nous parcourons 7 petits kilomètres, la plus petite étape de notre voyage ! Après-midi repos après avoir établi notre bivouac sur la plage d'une lagune magnifique, en compagnie de charmants flamants roses ! 



Les flamants roses

J4 : la journée commence pour Julien par un aller-retour sur les traces de la petite étape de la veille, pour tenter de retrouver sa doudoune sans doute tombée malencontreusement du vélo... Échec 😦

Matinée difficile sur des traces sableuses et en montée, puisqu'un col à 4600 est à franchir. Des néerlandaises s'arrêtent pour s'assurer que tout va bien pour nous, que nous ne manquons de rien : elles sont aussi des cyclos, mais elles ont mis leur vélo sur le toit de la jeep ! Bon plan ! 

Quelques kilomètres avant notre objectif, une jeep s'arrête et un couple de français retraités admiratifs nous proposent un portage de bagage jusqu'à leur hôtel, que nous rejoignons également ! 

Cet hôtel de luxe propose une chambre aux cyclistes dans le bâtiment réservé aux guides et chauffeurs. Une douche chaude et un dîner aux chandelles font notre bonheur !

J5 : Heureusement que la nuit fut reposante, car cette journée est la pire ! Traversée du désert, sable, vélos à pousser sans arrêt, ciel couvert et peur de l'orage, vent, personne et rien à l'horizon... jusqu'à ce que nous rencontrions Henri et Gwenne, savoyards qui voyagent en véhicule en Amérique du Sud. Ils nous proposent un portage de bagage qui nous allège grandement jusqu'à notre prochaine étape, 14 km plus loin : la Laguna Colorada.  

Le soir, nous partageons un repas tous les 4 au chaud dans un refuge ! 



Jusqu'à la Laguna Colorada

J6 : La piste est bien meilleure que les jours précédents ! Nous attaquons l'ascension d'un col à 4900. Au cours de la montée, nous croisons Étienne, grenoblois qui voyage à vélo en sens inverse. Il a croisé le groupe des cyclos Stéphanois un peu plus loin, au col ! Il a également rencontré un couple avec leur bébé d'un an : nous comprenons alors d'où venaient les traces parallèles suivies tout le long du chemin ! 

Alors qu'il nous reste peu de dénivelé à parcourir, un fort vent de face nous paralyse : nous sommes contraints d'abandonner le col pour ce soir et nous nous lançons dans la fabrication d'un mur de fortune pour s'abriter du vent. 

Nous passerons à 4800m, la nuit plus haute (et la plus froide) de notre voyage : au petit matin le thermomètre affiche -8° et notre condensation à geler à l'intérieur de la chambre ! 

J7 : Fin de l'ascension du col, où nous trouvons des geysers (nous y aurions eu moins froid, si nous avions pu les atteindre pour la nuit !). Puis descente jusqu'à la Laguna Chalviri et ses bains d'eau chaude qui nous offrent une après-midi relaxante !



Geysers, Laguna Chalviri et eaux thermales

J8 : Petit col à 4700 rapidement franchi, puis descente agréable jusqu'aux splendides Lagunas Blanca et Verde, avec vue sur le Licancabour (volcan qui nous surplombe de ses 5900 m !). 

Des touristes en jeep nous félicitent et nous demandent si c'est nous qu'ils ont vu hier en partant d'Uyuni ?! On est parti d'Uyuni il y a 12  jours les gars !!!!

Au refuge, nous retrouvons Henri et Gwenne, mais aussi les Stéphanois arrivés hier ! Certains ont fait l'ascension du Licancabour ce matin ! 

J9 : Passage de frontière pour rejoindre le Chili, son bitume et un nouveau désert, le plus aride au monde : le désert d'Atacama ! Pour rejoindre San Pedro de Atacama, nous profitons d'une grande descente de plus de 2000 m sur 40 km en compagnie des Stéphanois et même d'un cycliste couché ! Les degrés augmentent, la monnaie change, on rajoute une heure sur les montres... Bref, un nouveau pays et de nouvelles aventures !

Dernières Lagunes et descente sur le Chili !

Après ce récit objectif, voilà notre vécu respectif de cette aventure ! 


Pour Stéphanie : 

Les premiers jours ont été très rude, et je n'ai eu que peu d'élan pour contempler et profiter des paysages. Toute mon énergie fut consacrée à lutter contre le froid, l'altitude, le vent, le sable, le poids du vélo, les côtes...

Mais il y a eu de belles rencontres, de bons moments et heureusement des derniers jours plus faciles offrant des paysages sublimes et souvenirs inoubliables ! 

Je reste très admirative (et remercie !) le mental positif et inébranlable de Julien, son aide pour pousser le vélo, et sa patience pour m'avoir de nombreuses fois longuement attendu !

Une belle aventure 😉  (je n'aurais pas pensé le dire !)


Pour Julien :

C'était dur ! Incontestablement les moments les plus durs jusqu'à maintenant. L'état de la piste fatigue physiquement, mais l'isolement est moralement aussi difficile. Les paysages n'ont pas été toujours aussi beau que les photos le laissent penser, et j'ai parfois regretté d'être là. Mais après deux jours de repos je peux dire que je n'ai pas de regrets 😀


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Publié le 5 décembre 2017

Avant de lire cette article, nous vous conseillons de vous munir d'une carte du Chili ! 

En sortant du Sud Lipez, nous passons quelques jours à San Pedro de Atacama, dans le désert du Nord du Chili. Logés dans un camping avec les Stéphanois, nous nous requinquons à coup de bonnes bouffes : barbecue, burgers maison, crêpes, hachis Parmentier... certains ventres ne résisteront pas à l'épreuve d'autant de quantité et diversité après le plat unique des dix derniers jours ! 

Alors que les Stéphanois prennent la route en direction de l'Argentine, nous restons encore quelques jours, tant pour nous reposer que pour organiser la suite du voyage. Notre trajectoire initiale prévoyait également de rejoindre l'Argentine. 

Deux traversées des Andes étaient nécessaires, mais l'épreuve du Sud Lipez à soulever un léger ras-le-bol quant à la rudesse des hautes altitudes et nous avons eu notre dose des cols à plus de 4000... Conscients de faire une croix sur de belles régions, nous choisissons de filer en bus directement jusqu'à Santiago puis Valparaíso. Cela représente 1600 km, soit 1/3 du chili (et non pas la moitié de l'Amérique du Sud !) et 24h de bus. Cette grande avancée nous permettra d'avoir un peu plus de temps pour parcourir le Sud du Chili, dont nous prenons tout juste conscience de l'immensité. 

San Pedro de Atacama

A Valparaíso, nous sommes accueillis via le réseau Warm Shower, par Maria, chilienne engagée qui par miracle parle un français impeccable (pour pratiquer l'espagnol, on repassera...). Elle nous fait visiter sa ville et nous parle de son pays à la politique ultra libérale inquiétante. 

Valparaíso est une ville colorée, perchée sur des cimes le long du Pacifique. On y trouve une multitude d'œuvres de street art qui en font un véritable musée à chaque coin de rue. 

Valparaíso

Après deux jours de visite, nous partons en direction du Sud. Notre objectif : Villarica, au pied de son volcan et au bord du lac éponyme. Distance : 900 km. Temps imparti : une semaine ! 

S'en suivent 7 jours de vélo intensif, le long de la côte Pacifique et au milieu des forêts de sapins. Pour parvenir à remplir notre programme ambitieux, un peu d'autostop et quelques kilomètres en bus nous aiderons grandement !

Nous observons de grands changements dans ces premières semaines au Chili par rapport au Pérou et à la Bolivie: 

C'est un pays bien plus riche, qui ressemble aux pays européens. Nous renouons avec le capitalisme, les magasins sont nombreux, les voitures modernes, les styles vestimentaires complètement occidentaux. Même les visages sont plus familiers : ici peu de natifs, mais surtout des européens immigrés. Dernier point : tout est hors de prix ! Finis les hôtels et les restaurants pour se requinquer.

L'activité sismique est omniprésente, tant par les petites secousses qui peuvent se faire sentir quotidiennement, que part les panneaux qui bordent les rues afin d'indiquer les voies d'évacuation en cas de tsunamis ou d'éruptions, selon le lieu ! Un grand nouveau pour nous ! 

Finie la tranquillité des bivouacs isolés au milieu d'une immense pampa. Ici rien n'est à personne, chaque champ, chaque parcelle de terre est grillagée. Indispensable donc de changer de stratégie pour dégoter des bivouacs : il est nécessaire d'aller demander aux habitants ! Parking de restaurant, cours de centre de santé, jardin de maison d'hôte... 

L'eau courante est potable et abondante ! Gros changement !! Plus besoin d'en trimballer des litres et des litres : légèreté ! 

Les villages sont nombreux sur notre route et les tiendas (magasins) sont bien plus fournis. On mange varié et équilibré, et plus de grosses réserves à prévoir : confort ! Julien espère ainsi retrouver ses six kilos perdus.

Le réseau Warm Shower est dynamique dans ce pays dont l'accès internet est sans doute plus performant : nous en profitons pour rencontrer des chiliens chaleureux et accueillants ! 

Les premiers km chiliens

La suite ? La route des lacs entre Chili et Argentine, 500 km qui nous mèneront à Ensenada (au pied du volcan Osorno) pour réaliser deux semaines de volontariat. Peu satisfaits de notre manque de pratique de l'espagnol et du peu de rencontres avec les habitants, nous passerons deux semaines chez l'habitant, fin décembre. Nous aiderons dans une culture de fruits et légumes, en échange de gîte et couvert. 

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Publié le 16 décembre 2017


Dernière étape pédalée de l'année 2017 : nous gardons encore le volcan Villarica à l'œil dans le rétro pendant quelques dizaines de kilomètres.


Villarica : le volcan le plus actif du Chili

Les lacs se succèdent, avec leurs plages, leurs eaux claires mais (très) fraîches ! Nuits en camping plus ou moins spartiates, bivouacs, nous arrivons tranquillement mais sûrement aux abords du lac Pirihueico que nous avons prévu de traverser en bateau. Alors que nous gagnons le port avec plus d'1h d'avance, nous découvrons avec surprise une foule de voitures aux premières loges pour embarquer : n'ayant pas réservé notre place, nous prendrons le prochain quelques heures plus tard ! 


En arrivant de l'autre côté du lac aux allures de fjord, il est un peu tard pour se lancer sur la piste qui mène jusqu'à la frontière argentine : nous préférons passer la nuit dans le jardin d'une des 4 maisons habitées de ce hameau. Les conditions de vie y sont rudimentaires : pas d'électricité (ni Wi-Fi bien entendu!), pas d'eau chaude, un frigo qui consiste en un évier rempli d'eau, le premier (petit) commerce à 1h30 de bateau ! Notre hôte (qui vit ici avec ses deux filles en bas âge ! ) nous raconte la vie de ses grands parents, avant que leur maison ne brûle dans un des dramatiques incendies ayant ravagé la région. A leur époque, la maison, située entre le lac et une rivière, était inondée chaque printemps à la fonte des neiges : la rivière en crue rejoignait le lac. Ils ouvraient la porte, montaient à l'étage et c'était normal ! Maintenant les chutes de neige sont bien moindres et le phénomène reste exceptionnel. 

Le lendemain, nous franchissons la frontière argentine, absolument déserte puisque nous sommes en dehors d'une heure de bateau (il s'agit d'un poste de frontière uniquement desservi ou desservant le traversier emprunté la veille, visiblement existant depuis 2013). Quelques (longs) kilomètres de piste plus loin, nous voilà à San Martin où nous décidons de faire une pause d'une journée. 


San Martin de Los Andes, situé dans la région de Bariloche, est une ville extrêmement touristique (et chère par conséquent) ; visiblement aussi station de ski en hiver. Elle est située sur la célèbre "ruta 40", très appréciée des cyclistes, qui traverse l'Argentine du Nord au Sud sur des milliers de km. 


Les deux jours suivants, nous en apprécions la beauté, entre végétation verdoyante, fleurie et lacs immenses, tout cela sous un ciel dégagé. Nous y croisons de nombreux cyclistes, plus ou moins chargés, plus ou moins rapides,  plus ou moins causants. Parmis eux un couple d'allemands d'âge mûr roulant depuis La Paz et rôdés aux voyages à vélo : glorypedalling.wordpress.com Solène, une jeune française qui voyage seule depuis Ushuaia : lasbicicletasdelalibertad.wordpress.com. Un couple de jeunes hollandais. Bon, c'est bien sûr Julien qui assure les échanges en anglais avec tout ce monde : c'est fort frustrant, alors en rentrant c'est décidé, je m'y met !

Pour retourner vers le Chili, nous grimpons un col à 1300 ce qui nous paraît absolument ridicule! L'ambiance y est cependant saisissante, puisque les nuages s'y accumulent, les neiges éternelles sont toutes proches et les arbres semblent avoir subis un énorme incendie il y a quelques années. S'en suivent trois jours de temps mitigé avec alternance de pluie fine, soleil, nuage, grand vent, grosses pluies... En attendant le retour du beau temps, nous rencontrons Tristan, cycliste léger breton vendeur de vélo de randonnée. Autour d'une bonne assiette (de pâtes, comme d'hab'), nous échangeons sur les voyages. On en profite aussi pour se rencarder sur nos petits soucis de matos respectifs : crevaisons multiples qui persistent chez Julien, mauvaise position sur le vélo pour moi. 

Après la pluie vient le beau temps, enfin c'est ce que l'on espère pour faire demain les 80 km qui nous séparent d'Ensenada ! Dernière journée de vélo de cette année hautement sportive : sous le soleil chilien 😀

Publié le 2 janvier 2018

Cela fait déjà deux semaines que nous avons posé sacoches et vélos à quelques pas du lac Llanquihue. Une pause dans la vie de nomade et de voyageurs, que nous avons grandement apprécié ! Rétrospective sur ces deux semaines. 

Arrivée à l'Hôtel Awa (mettre lien) : il s'agit d'un hôtel flamant neuf construit il y a un an environ, dans un style architectural ultra-moderne. Ici ils appellent ça "méditerranéen" ce qui est assez drôle ! Mais c'est aussi un hôtel de luxe, puisque les chambres doubles y coûtent plus de 350 € la nuit ! Il est essentiellement visité par des "gringos", c'est à dire des étasuniens. Le restaurant est un peu plus abordable, avec des menus entre 30 et 50 €. 

Deux volcans enneigés nous surveillent : le Osorno à forme conique, et le Calbuco un peu plus farfelu. 


Nous logeons en face de l'hôtel, dans une petite maison qui abrite des gens aux profils hétéroclites : Felipe, avec qui nous travaillons au jardin, et sa compagne Daniela qui y travaille aussi en tant que volontaire ; le sommelier du restaurant, souvent éméché ; deux Haïtiens fuyants qui travaillent pour les services techniques de l'hôtel, pour un salaire minimum ; trois jeunes chiliennes de Santiago en stage de cuisine pendant deux mois ; et enfin un autre de couple de français, Morgane et Maxence, avec qui nous partageons dortoir, repas, apéros, goûters, festivités de fin d'année et accessoirement aussi, quelques heures de jardinage ! Pour pratiquer l'espagnol, ce n'est pas le plus efficace mais on se marre bien, et ça c'est encore mieux ! 

Lundi matin a des airs de rentrée scolaire. Felipe nous explique comment fonctionne le jardin, qui comprend des parcelles extérieures, une grande serre, un compost, un poulailler en cours de construction et un verger en projet. Nous prenons vite nos marques pour réaliser les différentes tâches qui nous sont assignées : désherber, filtrer du compost, repiquer des salades, préparer les parcelles, planter des petites graines... Et le jeudi, trop cool : c'est jour de récolte ! Nous travaillons 5h par jour, jusqu'à 15h ce qui nous permet de vaquer à d'autres occupations l'après-midi. Nous prenons les repas avec le personnel de l'hôtel. Ça parle espagnol très vite et avec des "po" à la fin de chaque phrase : il faut s'accrocher pour tout comprendre ! 

L'hôtel est situé à 27 km de Puerto Varas, nous pouvons y aller en 30 minutes de bus pour manger des glaces, manger des cheesecake, et autres activités divertissantes ! 

Au terme de ces deux semaines, nous partageons une agréable soirée avec Felipe et Daniela, et le remercions de tout ce qu'on a appris (Julien est au taquet pour faire un potager maintenant 😀). 

Le 31 décembre : départ pour Puerto Varas où on prévoit de fêter le réveillon du nouvel an. Je laisse (volontier) mon vélo à Maxence : les gars partent en vélo pendant que les filles prennent le bus. 

Après un nouvel an festif (apéro, barbecue, feu d'artifice au top sur le lac, boîte de nuit chilienne...) nous voilà bel et bien reparti à bicyclette en direction du Sud ! 


Bonne année 2018 à tous ! On vous embrasse bien fort !

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Publié le 7 janvier 2018

1er janvier : nous quittons Puerto Varas et ceux avec qui nous avons partagé le nouvel an. Morgane et Maxence partent au Nord. Sandrine et Paul vont au Sud, avec des vélos qu'ils ont emménagé eux même pour faire les 1200 km de la Carretera Austral : ils partent dans quelques jours, mais avec leur rythme endiablé de sportifs, ils nous rattraperont sans doute !

Nous parcourons 20 petits kilomètres (qui semblent très longs) jusqu'à Puerto Montt on nous passons la nuit au sec dans une auberge, alors que la pluie déferle dehors.

2 janvier : achat de matériel avant de quitter une des dernières grandes villes. Nouveau pneu arrière pour Julien dont les crevaisons à répétition n'ont jamais cessé depuis le début du voyage. Achat d'une nouvelle béquille pour moi, puisque la mienne a rendu l'âme après trois mois de bons et loyaux services. Ensuite on file direction Pargua où nous empruntons un traversier pour rejoindre l'île de Chiloe. On pousse l'étape jusqu'à Ancud pour dormir au sec (nous repoussons autant que possible le bivouac sous la pluie !).

Sur le traversier avec des Révillons !!

3 janvier : au réveil, le vent et la pluie qui se déchaînent nous encouragent à rester au chaud. Nous prenons le petit déj chez les propriétaires de l'hôtel : notre hôte nous garde pendant plus de deux heures pour nous décrire les splendides et magnifiques lieux d'intérêt alentours. On a mal à la tête en ressortant, mais aussi l'impression de rater notre vie si on ne fait pas le super tour qu'elle nous a indiqué ! Alors on enfourche les vélos le temps d'une accalmie et nous voilà partis en direction des "merveilles" de Chiloe. L'accalmie ne dure pas : presque 50 km sous la pluie pour voir un cimetière, une plage grise et pluvieuse, des colonnes de basaltes, et un océan Pacifique trop agité pour y voir les dauphins escomptés...

Les merveilles d'Ancud sous la pluie

4 janvier : notre hôte nous assure que notre prochaine ville étape est dénuée d'intérêt et que nous ferions mieux de rester ici un jour de plus. Nous ne sommes pas dupe : fuyons ! Nous prévoyons 80 km jusqu'à Castro, chef lieu de l'île. Mais le temps oscille encore entre averses et accalmies et nous progressons à faible allure. A 15 h, une grosse averse venteuse nous oblige une fois de plus à nous arrêter sous un abri-bus. Il reste encore plus de 40 km... On essaie de faire du stop mais les chilotes semblent pressés. Julien lâche un "on y arrivera pas" (rare : d'habitude c'est moi qui dit ce genre de choses !) Un peu plus loin, une file de voiture est arrêtée par des travaux : j'en profite pour alpaguer un bus. Ils ne prennent pas de voyageurs mais m'indiquent la voiture de derrière, le mécanicien de la compagnie qui va jusqu'à Castro et roule en pick-up ! Comme toujours dans ce genre de situation, les mots ne sortent pas correctement de ma bouche : "Vous voyagez en vélo et avec la pluie c'est difficile. Allons-nous à Castro ?" Bref, il a compris l'idée : on embarque ! Il est super sympa, parle un espagnol chilien audible et nous fait une petite visite guidée de son île. Alors que les nuages se dissipent et laissent place au soleil, nous arrivons à Castro et découvrons (malgré les dires de notre ex-hôte) une petite bourgade charmante. On y trouve une église atypique exclusivement en bois, à la façade colorée ainsi que des maisons sur pilotis (appelées "palafitos") très colorées aussi. Castro est la 3ème ville la plus ancienne du Chili.

L'île de Chiloe est très arborée, et le bois est beaucoup utilisé pour les constructions de bâtiments, maisons, et historiquement d'églises à l'image de celle de Castro : plus de 70 églises en bois colorées jalonnent les routes de l'île et en font un de ses attraits touristiques.

Chiloe est également connu pour ses cultures de pommes de terre, sa pêche de poissons et crustacés et sa gastronomie abondante basée sur les aliments cités !

On y trouve aussi quelques fermes de saumon, comme dans le reste du Chili, 1er exportateur au monde.

Pluie, soleil, arc en ciel et Castro !

5 janvier : il nous reste un peu plus de 80 km et deux jours pour rejoindre Quellon où nous avons réservé un des deux bateaux hebdomadaires pour rejoindre le continent. Nous attendons que les averses matinales ne cessent pour partir, et profitons du beau temps pour faire quelques crochets en route et admirer les célèbres églises en bois. Nous campons près d'un lac et arrangeons un peu les vélos. Au passage je retire ma nouvelle béquille qui aura bien tenue 4 jours : produit chilien, la qualité supérieure !

6 janvier : grasse matinée ! On émerge à 11h et il pleut... Nous attendons une accalmie qui ne vient pas, tout en se demandant où nous déciderions d'aller si la pluie continuait : Rio, Buenos Aires, Mexique... A 15h on plie le campement (mouillé !) et c'est parti pour les derniers km jusqu'au bateau. S'en suit de longues heures d'attente : le bateau part effectivement à 3h du matin au lieu du minuit et demi annoncé !

La route des églises jusqu'au port de Quellón

90 km, 11h de traversée ! Après une nuit courte et agitée, nous débarquons à Puerto Raul Marin Balmaceda. 70 km de piste nous séparent de La Junta sur la Carretera Austral mais on verra ça demain !

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Publié le 16 janvier 2018

Dimanche 7 janvier : 13h, nous débarquons à Puerto Raul Marin Balmaceda après avoir extirpé nos vélos coincés derrière une file de camions et voiture dont certains continuaient leur route plus loin.

La journée est déjà bien entamée et nous décidons de passer l'après-midi et la nuit dans ce charmant hameau. Nous profitons du confort d'un gîte pour faire sécher nos affaires encore humides. Le beau temps est de retour ! Une petite balade sur la plage nous offre une rencontre avec des dauphins à nez blanc : nous apercevons justement leur nez lorsqu'ils viennent respirer à la surface !

Plage de Puerto Raul Balmaceda

Lundi 8 : c'est parti pour une magnifique journée sous le soleil, sur une piste agréable entourée tantôt de forêts, tantôt longeant le Rio Palena d'une couleur verte émeraude. La fin d'après-midi nous offre une détente bienvenue dans des sources d'eaux chaudes près desquelles nous campons (et où Julien fait du trampoline !).

Mardi 9 : grand jour, nous rejoignons la mythique Carretera Austral. Cette route de 1240 km s'étend de Puerto Montt jusqu'à Villa O'Higgings. Inaugurée en 1986, elle était appelée aussi "Sentier Général Pinochet" : c'est en effet à l'initiative de Pinochet que cette route fut construite afin de relier les villages reculés de Patagonie chilienne jusqu'alors non desservis par voie terrestre, (ou seulement en passant par l'Argentine).

Je rencontre ma deuxième crevaison du voyage, mais c'est loin d'être suffisant pour détrôner Julien qui reste maître dans ce domaine !

Surpris de ne pas croiser beaucoup de touristes, nous nous rattrapons dès le soir, serrés les uns contre les autres dans un camping de Puyuhuapi.

Mercredi 10 : petite matinée de vélo de seulement 20 km. Crochet en traversier pour éviter un tronçon de route en travaux. Nous rencontrons Bernadette et Andreas, couple de cyclistes suisses-allemands croisés à la sortie de Valparaiso il y a plus de 1500 km !! Nous nous suivrons pendant quelques jours.

Après-midi balade jusqu'au glacier suspendu : c'est le début de la découverte des merveilles de la Patagonie !

Jeudi 11 : la Carretera, c'est beaucoup de travaux et une alternance de routes asphaltées et de pistes plus ou moins caillouteuses. J'essuie ma première chute lorsque mon vélo glisse sur une piste en dévers. Puis un col à 500 m : ça paraît peu après les cols péruviens et boliviens que nous avons franchis. Mais sous un soleil de plomb et entourés de gros taons qui nous sifflent aux oreilles, c'est tout de même long ! Les paysages magnifiques se succèdent. Nous en prenons plein les mirettes à chaque tournant ! Nous trouvons repos dans un village, après s'être enfilé un typique completo chilien (sorte de hot-dog amélioré d'avocat-tomate) et... une grosse bugne !!

Vendredi 12 : la Carretera Austral est bien plus habitée que ce à quoi nous nous étions préparés. La région est parsemée de villages et d'habitations, ce qui simplifie beaucoup les ravitaillements ! On y rencontre aussi beaucoup de "Backpackers" : touristes bipèdes munis d'un sac à dos qui font du stop au bord des routes ! Et bien sûr on ne compte plus les cyclistes que l'on croise, double (ou qui nous doublent) !

Samedi 13 : Repos dans un camping amélioré où notre hôte nous initie aux usages ancestraux du partage du maté, cette boisson à base de plantes infusées dans de l'eau chaude que l'on boit à la paille avant de la faire passer au voisin. Beaucoup de codes et tout un rituel à respecter : un peu compliqué, mais intéressant à découvrir ! Il nous fait également visiter ses serres dans lesquelles il cultive des salades bio. Ça nous permet de comparer les techniques avec ce que l'on a déjà vu, et de réviser le vocabulaire !

Dimanche 13 : arrivée à Coyhaique, capitale de la région. Les hauteurs de la ville ont des allures de Vercors, qui nous rappellent notre rencontre ! Nous envisageons d'y rester quelques jours pour les activités habituelles : lessive, article, organisation de la suite...

Publié le 17 janvier 2018

Aujourd'hui on vous propose un article un peu différent. On vous parle de nous au quotidien !

Le réveil sonne plusieurs fois avant que les gros dormeurs émergent... Puis c'est le rangement des bagages, dont le pliage des matelas. Chacun sa technique !

Le petit dej : à chacun ses petites habitudes ! Tartines pour Julien, flocons d'avoine pour Stéphanie. Petit coup d'œil sur le trajet quotidien.

Vaisselle, pliage de la tente...

On finit de tout ranger dans les sacoches avant de charger le vélo. Écouteurs sur les oreilles, casque et crème solaire : on est prêt à partir !

Il est 11h ! Un petit creux ? Envie de faire pipi ? Plus d'eau dans la gourde ? C'est l'heure de la pause ! Ne pas oublier bien sûr de remettre de la crème !

Julien arrive en haut d'un col... Un quart d'heure plus tard : Stéphanie !

Il est largement midi et demi : on a faim ! Souvent le menu c'est salade de riz préparée la veille au soir (on est devenu super organisé !!). Si on a du pain frais c'est sandwich completo à l'avocat 😀

Ne pas oublier une pause crème solaire dans l'aprem + petite tartine de confiture pour les gourmands !

Notre moyenne quotidienne depuis le début du voyage : 55 km. Passés les 55, c'est du bonus ! On peut s'installer dès qu'on trouve le lieu idéal ! Au Chili, il y a pleins de camping, dont certains avec abri pour chaque emplacement, table, banc, lumière, prise électrique et point d'eau : c'est le grand luxe !!

Parfois, la journée est déjà bien avancée et nous dînons rapidement. Sinon, nous profitons de la fin d'après-midi pour vaquer à diverses occupations : douche si l'eau est chaude, lessive, leçons d'espagnol, prise de note sur les podcast écoutés dans la journée (c'est studieux!), rencontre avec les voisins s'il y en a...

Un bouquin, un film, une série... Mais très vite c'est dodo : pas de folies en voyage à vélo!


Et puisque maintenant, le smartphone fait partie intégrante du voyage (malheureusement ou heureusement, selon les points de vue) voici quelques applications que l'on utilise quotidiennement :

Maps me pour s'orienter en ville ou trouver des points d'intérêt (camping, hôtel, supermarché, office de tourisme, laverie...) ;

iloverlander pour trouver des spots de bivouac, camping ou parfois avoir des infos sur les routes : cette application collaborative est très utilisée par les baroudeurs en camping-car, et alimentée par qui le souhaite pour y noter de nouveaux lieux et commenter les lieux testés ;

Locus Map pour s'orienter (même si maintenant c'est simple : il n'y a qu'une route !), préparer les futures étapes et enregistrer les précédentes. Elle permet de voir les dénivelés qui nous attendent.

Wallet pour noter nos dépenses et surveiller notre budget.

Podcast Addict pour écouter pleins de podcast toute la journée ! En voici quelques uns parmi nos favoris : De cause à effets (magasine de l'environnement de France Culture), Priorité santé (RFI), Timeline (émission d'histoire abordant des sujets variés), the unlimited spanish podcast (questions - réponses pour pratiquer l'espagnol avec fluidité)...

Et bien sûr : My Atlas pour vous écrire !!

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Publié le 24 janvier 2018

Du lundi 15 au mercredi 17 : nous passons 3 jours à Coihaique, chef lieu de la région. Nous en profitons pour faire l'ascension du cerro Cinchao à 1300 m, dans la réserve nationale (cerro = montagne). Nous laissons les vélos au camping pour se "dégourdir" les jambes ! Il fait froid là-haut mais nous avons une vue bien dégagée sur toute la région.

Le lendemain, nous retrouvons Paul et Sandrine avec qui nous avons passé le nouvel an. Ils descendent une partie de la Carretera à vélo, avec un rythme de grands sportifs ! Nous rencontrons aussi un cycliste parti depuis février dernier de Bogotá, et un autre couple également parti de Bogotá. Le camping municipal regorge de cyclistes...

Nous tentons l'ascension d'un autre Cerro mais abandonnons rapidement, faute de chemin. Ici au Chili, la culture rando est loin d'être aussi présente qu'en France. Peu de chemin sont entretenus et balisés, bien que la région s'y prête.

Coyhaique et ses environs

Jeudi 18 et vendredi 19 : nous reprenons les vélos pour deux jours. Le vent, n'arrive pas à se décider à nous aider nous, ou les cyclistes venant du Sud ! Une belle descente nous mène jusqu'à notre ville étape : Villa Cerro Castillo. Nous tombons tout de suite sous la charme ! Pas tellement de ce village un peu vide mais les montagnes et paysages alentours sont grandioses ! Par contre, la route goudronnée s'arrête là. Après débute pour de bon la Carretera Austral de ripio (piste non asphaltées plus ou moins caillouteuse et sableuse...). Julien n'arrête pas de répéter "chérie, ya 460 km de pistes..."

Nous affronterons ça plus tard, puisque nous troquons nos vélos contre nos sacs de rando : nous allons crapahuter 3 jours dans la réserve nationale cerro castillo. Courses, demande d'infos à l'office du tourisme puis on boucle nos sacs pour le lendemain.

Villa Cerro Castillo

Samedi 20, dimanche 21 et lundi 22 : aie aie aie nous ne sommes pas du tout habitués à l'exercice du sac à dos ! C'est lourd !!! Pourtant nous avons laissé tout le superflu : nourriture rationnée, plus de thermos d'eau chaude, ni vêtements de rechange. Les derniers éléments de confort non indispensables ont disparu !

Nous partons pour trois jours, 45 km et 2600 m de dénivelé. Nous avons une chance incroyable avec le temps ensoleillé qui nous accompagne. Nous découvrons avec émerveillement le fameux "Cerro Castillo" et son lac d'un bleu envoûtant ! Les chemins sont raides et caillouteux, pas facile et les jambes bien plus douloureuses qu'après une journée de vélo ! Mais on en a plein les yeux !

A présent, nous repartons à vélo en direction de Puerto Rio Tranquilo, au bord du lago General Carrera dont tout le monde ne nous dit que du bien !

Deux belles journées de ripio tant attendu 😀

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Départ de Villa Cerro Castillo : nous avons 120 km à parcourir jusqu'au prochain village. Nous rencontrons Pierre, québécois et visiblement grand voyageur à vélo (il nous parle d'un truc en vélo électrique solaire à travers l'Europe) et son ami Henri, australien, 71 ans le jour même ! Nous partageons un cake au cours d'une pause. Nous nous croisons à plusieurs reprises pendant deux jours avant de se perdre de vue.

Le lendemain, c'est une autre rencontre inattendue ! Nathanaëlle, Benoît et leur petit Samuel (https://lestoucansleventlecamp.wordpress.com). Ils sont partis de Lima a peu près en même temps que nous. Et surtout nous étions juste derrière eux dans le Sud Lipez : souvenez-vous, on voyait les traces parallèles dans le sable, signes du passage d'une carriole ! On est content de lever le voile sur le mythe de la famille à vélo dans le Sud Lipez !! Samuel à l'air bien tranquille dans sa carriole, vivant sa première année au rythme des secousses de la route. On se recroise pleins de fois pendant presque une semaine, et c'est toujours un plaisir !

Arrivés à Puerto Rio Tranquilo, on s'entasse dans un camping blindé pour y passer une journée de pause. Au programme : lessive, repos et visite touristique de la "cathédrale de marbre". L'avantage d'être entassé, c'est les rencontres : nous passons la journée avec Félix et Marjo, des lyonnais qui voyagent en sac à dos en sens inverse. Le lendemain, nous décidons de prolonger un peu pour assister à une fête locale : un rodéo sur de jeunes chevaux sauvages de Patagonie, accompagné de musique traditionnelle. Ça paraissait bien mais  malheureusement personne à l'horizon lorsque nous nous rendons sur le site. Informations chiliennes : toujours à prendre avec des pincettes !

Nous reprenons la route et rencontrons Benoît, sur son fatbike (velo avec des pneus énoooormes !) et avec sa remorque. On se retrouve le soir même dans un petit camping isolé : il nous cuisine une soupe délicieuse, en nous racontant ses multiples voyages à vélo ! Le lendemain nous cheminons ensemble, moitié vélo, moitier rando, jusqu'au Lago Leones. Bien que le temps soit bien couvert, on aperçoit le glacier se jetant dans le lac...

La journée suivante marque une succession de paysages bien différents : Lago bleu presque fluo, Rio bleu-vert qui serpente à travers les montagnes, puis pampa qui nous rappelle les hauts plateaux andins. Nous finissons par bivouaquer là, refoulés à l'entrée d'une réserve naturelle dans laquelle nous souhaitions randonner, pour cause de visite officielle du président le lendemain matin !

Et effectivement, le lendemain nous croisons un convoi de véhicules officiels et de blindés de l'armée. Arrivés à Cochrane, nous campons au camping, plein à craquer de cyclistes ! Nous partageons quelques bières avec Laura et Valentin, grenoblois, et Agathe et Tony, lyonnais, tous les 4 à vélo en sens inverse.

C'est parti pour la dernière étape de la Carretera Austral : 240 km jusqu'à Villa O'Higgings. Après il nous faudra prendre un bateau pour traverser un lac à la météo capricieuse pour rejoindre El Chalten en Argentine.

Nous rencontrons Ninon, hollandaise vivant à Madrid depuis de nombreuses années. Elle parle un espagnol super agréable à écouter et compréhensible pour nos oreilles ! Pratique ! Nous partageons un dîner au cours d'un beau bivouac.

Alors que nous faisons la pause déj, qui voyons nous sur la route ? Benoît ! Il s'arrête prendre un en-cas avec nous puis nous repartons en vitesse, car on vient d'apprendre que le prochain traversier (à 20 km d'ici) passe dans 1h30. On a beau se dépêcher, nous arrivons sur le quai avec 30 bonnes minutes de retard... Et là on est une bonne dizaine de cyclistes à attendre ! Incroyable ! Nous finissons la journée au coin du feu, pour un beau bivouac avec un couple d'américains et Benoît.

Dernière journée sur la Carretera Austral : c'est une belle journée sous le soleil. Les paysages sont superbes et la piste vraiment agréable ! Nous profitons de ces derniers coups de pédale sans savoir que ce ne seront pas seulement les derniers "de la Carretera Austral" mais bien de notre voyage.

Le suspense de l'article précédent est intenable. Mais pourquoi serait-ce les derniers kilomètres du voyage ? N'avaient-t'il pas prévu d'aller jusqu'à Ushuaia ?

Si si, en effet. Mais il y a un léger changement de programme ! Bon bien sûr beaucoup d'entre vous sont déjà au courant. Mais je reprends depuis le matin même.


Vendredi au réveil j'ai une flemme terrible de pédaler. Une grosse journée de 80 km de piste nous attend. Stéphanie me dit que c'est la dernière journée sur la Carretera australe. C'est bien vrai, je réalise que l'on va atteindre l'un des objectifs les plus emblématiques du voyage.

Villa O'Higgins est en effet la fin de la Patagonie côté Chili. La fin de cette piste de 1200 km absolument magnifique, à travers les montagnes et les lacs. Cette piste difficile mais tellement riche en paysages et en rencontres. Et plus nous descendons cette piste, plus la Patagonie profonde se révèle. Les villages se font moins nombreux et plus petits. Internet marche de moins en moins bien (dur !). Les pick-up se raréfient. La nature à l'état pur se fait de plus en plus présente, nous croisons même des chevaux sauvages. "The most beautiful place in the world" nous disait un cycliste anglais au Pérou. Il n'avait pas tout à fait tort.

Villa O'Higgins est donc l'ultime village, un lac et les montagnes en fait un cul de sac, du moins pour les voitures. Pour les vélos et piétons un périple de deux jours existent pour traverser en Argentine. Ce passage, tous les cyclistes en parlent ! D'abord un bateau. Sauf qu'il ne passe que trois fois par semaine, ne transporte que 16 personnes, et navigue uniquement dans des conditions météos excellentes, c'est à dire pas souvent. Certaines personnes attendent jusqu'à huit jours pour passer ! Puis une rando difficile de 6km, parfois dans la boue, parfois en portant les vélos... Ensuite de nouveau un bateau, et enfin 20 km de piste pour arriver à El Chalten en passant devant l'emblématique sommet Fitz Roy.

Voilà ce qui nous attend ce matin là au réveil brumeux au bord de la rivière. Mon esprit est partagé entre la flemme de ces 80 km restant, la satisfaction de retrouver la route bientôt, l'appréhension du temps d'attente pour embarquer, et la nostalgie de quitter cette piste si mythique. J'ai vraiment le sentiment que ce jour là sera la fin de quelque chose... Si j'avais su !


La brume se lève, nous disons au revoir aux américains qui font demi tour. Les rumeurs parlent de plusieurs jours d'attentes à Villa O'Higgins, ils préfèrent tenter leur chance en prenant un bateau qui descend 500km plus bas. Nous saluons Benoît, le québécois aux mille appareils électroniques, en train de se préparer des pâtes.

Et nous partons à l'assaut de cette ultime étape ! On cotoit Benoît qui nous a rattrapé, et un couple de retraités savoyards sur des vélos couchés. On trouve qu'ils ont bien la pêche ces grands parents !

La piste est belle et le temps splendide. Nous grimpons un col à 500m, où nous croisons un berger sans troupeau mais avec trois chiots, à des dizaines de kilomètres de tout village, sans sac à dos, à l'accent incompréhensible. Ça nous rappelle le Pérou où des gens apparaissaient de nulle part, sans rien, mais c'est normal.


Pause déjeuner, goûter, l'arrivée est proche ! C'est du plat, la piste est roulante, on a 7h de vélo dans les pattes et j'ai hâte d'arriver ! Un panneau signale l'arrivée à 7km, youhou ! Légère descente, j'accélère, virage à gauche, oh shit la piste plonge, les graviers glissent, je freine un coup sec... eeeeeeet Soleil ! Ma roue avant fait un chassé, je passe pars dessus mon guidon, je percute à toute vitesse les graviers, racle sur une distance folle (50 cm), et reste au sol tétanisé par la douleur...

Certaines diront que j'exagère mais si si j'ai mal 😛 Il me faut quelques instants pour reprendre mes esprits, j'ai une bonne baisse de tension. Je me lève et fait le bilan : bonnes éraflures sur les deux mains, sur tout l'avant bras droit, épaule droite, genou droit. C'est impressionnant mais ça à l'air d'être superficiel. Bien, je me rallonge les jambes en l'air parce que sinon je vais vraiment tomber dans les pommes.

Une cuillère de confiture et c'est reparti ! On termine tranquillement les 5 km. On arrive à Villa O'Higgins et on se met en opération "s'inscrire sur les listes d'attente des bateaux". A priori départ pour nous le mercredi suivant, on est vendredi, ça semble correct. Mais entre temps nous croisons Paul et Sandrine, compagnons du jour de l'an, qui sont là depuis une semaine ! Ils sont désespérés, à tel point qu'ils opteraient pour l'option avion, à 200 dollars, pour faire 10 km.

Bien, nous verrons. Nous nous installons au camping, exténués. Je passe sous la douche et me lave les plaies comme je peux. Pour fêter notre arrivée je vais acheter des bières avec Benoît. Et là je remarque que quand même, porter une bière à la main gauche est douloureux.


Jour suivant, c'est la désillusion. Au réveil mon poignet est bien enflé. Ça sent pas bon. Tiens il y a un poste de santé. Un médecin et une infirmière me reçoivent, gratuitement, un samedi matin, dans un village de 500 habitants, au bout du monde. Comme quoi !

Le prognostic est pas encourageant, il faut faire une radio et parle même d'opération dans certains cas de fracture. A Cochrane, là où nous étions trois jours auparavant, il y a un service radio. On se dit naïvement qu'on va vite fait faire un aller-retour pour confirmer que c'est pas cassé. L'affaire de 48h ! Quelle naïveté...


On trouve un pick-up qui remonte à Cochrane, ce qui est vraiment un coup de chance. 240 km et 7h plus tard nous voilà rendu à "l'hôpital" de Cochrane. "C'est quoi les bâtiments en construction autour ?". "Le nouvel hôpital". Ah oui vous en avez bien besoin ! Malgré la grande vétusté des lieux nous sommes très bien reçu par une infirmière et un médecin. Il précise qu'il est de Santiago, comme pour nous rassurer.

L'infirmière me nettoie les plaies, mon visage se tord de douleur. Ça les fait bien rire, l'infirmière et Stéphanie "Ces hommes, français ou chiliens, tous les mêmes !".

Les radios faites, sur un Comed Titan 2000 made in Korea, le pronostic tombe : fracture du scaphoide. Le pauvre médecin, il a l'air tellement désolé qu'on a envie de le consoler.

Il n'est pas traumatologue, et nous conseil d'en voir un. Une chirurgie est peut-être nécessaire. "A Coyhaique par exemple ?" (330km au Nord). "Je serais vous Santiago ou la France". Merci pour la franchise. 😀


On active le réseau pour avoir des infos de professionnels français. Stéphanie et ses anciens collègues, et ma mère, bien sûr. D'ailleurs merci maman ! Et merci aussi à Anne-Marie, Marine et Sandie pour vos conseils. Pouvoir compter sur sa famille et ses amis est vraiment d'un grand soutien.

Le choix qui se profile serait retour en France, opération, immobilisation de trois semaines. Ou alors longue immobilisation de deux trois mois mais possibilité de terminer le voyage, en sac à dos bien sûr.


Nous restons deux jours dans une petite auberge cosy. Marlene la propriétaire nous préparent des petits déjeuners incroyables : gâteau et pain frits tout chauds, un régal.


Nous sommes en contact avec l'assurance, qui essaie d'organiser un transfert vers Coyhaique, 300 km plus haut (nous avions treize jours de vélo pour en venir). Sauf que c'est la Patagonie, on n'organise pas les choses, absolument rien n'est fiable. Les choses se font, éventuellement, mais jamais comme c'était prévu. Un (très) vieil homme avec un pick-up vient finalement nous chercher. Marlene nous donne un sac pleins de ses délicieux pains et gâteaux pour affronter ces 8h de route. Le vieil homme a fait l'aller dans la nuit, il est crevé, et maîtrise à moitié son véhicule. Nous ne sommes pas sereins du tout, surtout qu'il nous montre tous les lieux où des accidents se sont produits. Et puis pour plus de réalisme on finit par passer devant un vrai accident, puis deux.

Arrivés entier à Coyhaique, direction hôpital ! Et on garde la suite pour plus tard :)


Tout ça n'était pas prévu, bien évidemment. Il en faut si peu pour faire basculer les choses que c'en est effrayant. Trois cailloux mal placés, et voilà un mois et demi de voyage perturbé. Globalement le moral est bon, mais je suis parfois pris de culpabilité et de tristesse. Surtout pendant les longues heures de pick-up pour remonter cette carretera que nous avions mis tant de temps à descendre à la sueur de notre front !

Bien sûr tout s'était très bien passé jusqu'ici, et nous avions quasiment terminé ce que l'on souhaitait faire à vélo. Ce n'est qu'une fracture qui sera sûrement sans séquelles. Avec un peu de chance ça va même presque rien changé au programme. Mais peut-être aussi que l'on va devoir rentrer, ou bien faire complètement autre chose auquel on aurait pas pensé.

Dans un voyage comme celui là, l'imprévu c'est le quotidien, et c'est précisément ce qui en fait sa richesse. Certains imprévus sont plus contraignants, mais nous apprennent à être résilient. C'est ça l'aventure !

*Traduction de l'auteur : le spectacle continue !


C'est juste avant la visite déterminante à l'hôpital de Coyhaique que nous vous avions laissé à l'article précédent.

Cette visite est cruciale car elle va déterminer si l'on continue le voyage en plâtre, où si une opération est nécessaire, ce qui signifierait probablement un retour en France. Non pas que je n'ai pas confiance dans les médecins chiliens, mais on a déjà du mal à se faire comprendre par la serveuse d'un bar, donc préparer une opération en espagnol je vous raconte pas.

Nous rentrons donc d'un pas décidé dans cet hôpital, ce mardi soir. Le gars de l'admission comprend mal notre histoire, et réalise que l'on est pas au bon endroit. "Ici ce sont les consultations, les urgences c'est à l'autre bout de la ville". Ah, ça commence bien.

Nous traversons la ville en bus taxi (taxis qui ont un trajet fixe comme une ligne de bus, très pratique et très économique à 75 centimes la course). Nous rentrons donc d'un pas décidé dans cet hôpital.

La prise en charge qui s'en suit est d'une efficacité époustouflante. Admission, contrôle d'entrée, rencontre avec un traumatologue beau gosse, radios, re-traumato, contact par whatsapp d'un autre traumato spécialiste de la main, demande de scanner, appel de l'assurance, nettoyage des plaies, réalisation du plâtre (deux fois, il n'était pas satisfait), autorisation du scanner par l'assurance, attente de 5 min, scanner, re-traumato, CD avec les résultats du scanner et sortie ! Le tout en 2h, quasiment sans attente. Je salue l'efficacité et les compétences des urgences chiliennes, vraiment étonnant. Les trois médecins rencontrés depuis le début de cette histoire ont été très humains et réellement concernés et compatissants. N'hésitez pas à y faire un tour si vous avez l'occasion !

Le diagnostic est donc le scaphoide cassé bien entendu, mais surtout qu'il n'est pas déplacé, et que le trapèze va très bien (merci cher trapèze). Un traitement orthopédique peut donc suffire. Si comme moi cela ne vous parle pas, cela veut dire seulement un plâtre, et pas d'opération, donc le voyage peut continuer !


Le lendemain, 9h30, petit déjeuner. Stéphanie me dit qu'il y a un bus à midi, pour Puerto Natales. Cette ville est 1000km au sud, et on pourrait y laisser les vélos pour faire les visites et treks qu'on avait prévu de faire dans cette région.

A 10h on se dit que c'est un peu short, on prendra celui du lendemain. A 10h30 on se dit que, peut-être, il y en a pas le lendemain. 10h40, je passe un coup de fil en espagnol à l'agence. 10h41, j'apprends que le suivant est dans quinze jours ! Branle-bas de combat, nous plions les affaires en vitesse, chargeons les vélos, Stéphanie pédale à l'autre bout de la ville pour les tickets, et moi je pousse mon vélo à l'autre autre bout de la ville pour le terminal de bus. Je passe sur les histoires de passeport, et de pneus dégonflés... On s'y retrouve, je vais faire trois courses, elle demonte les vélos, et on embarque !

Décidément quelle efficacité depuis 24h.

Le bus passe par l'argentine car cette partie du Chili est coupée du reste du pays. C'est bizarre, je vous le confirme, mais je vous invite à prendre une carte cela simplifie la compréhension. Il nous faudra 24h pour atteindre notre destination, bien au chaud dans ce bus aux trois quarts vides et aux sièges très confortables.

Puerto Natales est une petite ville au bord de la mer. Le ciel gris, l'air frais et le vent fort nous rappelle la Bretagne. Arriver directement en bus ne nous procure pas autant de plaisir qu'arriver à vélo, on a presque l'impression de tricher.

Pour la suite du voyage, nous nous transformons en backpackers, voyageurs en sac à dos. Nous en voyions beaucoup, surtout à faire du stop désespérément au bord de la carretera, et on se disait qu'on préférait être sur nos vélos. Nous voilà nous même backpackers, comme ça nous pourrons comparer objectivement les deux façons de voyager et dire pourquoi le vélo c'est mieux.

Nous rencontrons Damien et Evelyne, des backpackers justement, et partons ensemble à la découverte de la Patagonie Argentine et de ses merveilles.

Nous prenons un bus, et quelques centaines de pesos et d'heures plus tard, nous voilà rendu à El Calafate, à 300km de là. Finalement je suis bien content de ne pas faire ce bout de route à vélo car c'est absolument désertique, complètement sec, avec un vent violent. C'est bien plus facile le bus, presque trop d'ailleurs !


Le lendemain nous nous rendons au Perito Moreno, glacier célèbre pour sa grandeur et sa beauté. C'est très touristique mais ça en vaut la peine. Cet immense glacier se déverse dans la mer, à un rythme de deux mètres par jour. Nous pouvons entendre la bête bouger par ses craquements, et régulièrement des pans entiers se désolidarisent dans un puissant fracas avant de plonger dans la mer. Le mur que représente cette fin de glacier fait 50m de haut, et plus d'un kilomètre de long. Pour les amateurs de Game of Thrones, on se croirait devant The wall.

Nous y passerons la journée, à se balader le long des longues passerelles qui offrent plusieurs points de vue. Nous y croisons par hasard Jean-Raphaelle et Manuelle, rencontrés à Castro et recroisés à Quellon.


Le soir même nous montons à El Chalten, ville de l'autre côté de Villa O'Higgins, lieu du tragique accident. El Chalten est un haut lieu de la rando, et nous comptons bien y rester quelques jours. Certaines randos passent par des tyroliennes, j'ai hâte !

Voilà donc notre voyage qui continue, malgré quelques regrets bien sûr. Nous ne ferons pas le fameux passage très galère entre Villa O'Higgins et El Chalten, et nous nous arrêtons de pédaler un peu plus tôt que prévu.

Mais après quelques jours seulement de parenthèse, nous sommes de nouveaux servis en lieux magnifiques et en rencontres sympathiques. Je m'adapte à mon handicap, qui finalement n'est pas très gênant. A part du vélo et la vaisselle, il y a pas grand choses que je ne peux pas faire. La vie de backpackers consiste à faire du stop, contempler des paysages, froliquer dans les villes, rencontrer des gens et boire des bières. Je devrais m'en sortir !

Et pour la suite, même si on s'approche de la fin, il nous reste beaucoup de choses à découvrir et à vous faire partager !

Publié le 22 février 2018

Nous voici donc à El Chalten : nous n'avons que peu de retard sur nos collègues cyclistes passés quelques jours plus tôt par le fameux passage de frontière Chili-Argentine à travers lacs, vent, chemin de rando à franchir à pied ou à vélo, douanes et bateaux.

Nous croisons donc Martine et Éric, un couple de haut savoyard en vélos couchés avec qui nous nous suivions sur la dernière étape de la Carretera.

Le lendemain matin, nous partageons un café avec les grands sportifs Paul et Sandrine (toujours ceux avec qui nous avons passé le réveillon !). Ils ont élu domicile ici pour la fin de leur voyage et nous donnent tous les bons plans pour nos rando, avec temps de parcours, niveau de difficulté, accessibilité aux personnes à une seule main, infos météo ultraprécises et heure du lever de soleil ! Et tout ça en francais, c'est encore mieux que le point info !

On boucle les sacs (trop lourds) et c'est parti ! Sur le petit chemin de randonnée escarpé nous croisons un monsieur amputé au tiers supérieur du fémur, pas appareillé et qui gambade en béquille. Impressionnant ! Deux heures de montée jusqu'au campement. Au moins 80 tentes sont déjà sur place ! C'est le lieu idéal pour monter jusqu'au point de vue qui permet d'admirer le Fitz Roy de plus près. Pour les plus courageux, le meilleur moment est au levé du jour, pour voir les couleurs orangées du soleil descendre sur le sommet.

Lendemain matin, 5h30, début de la montée. En 1h on a atteint le point de vue, on grignote un petit déj en attendant le soleil et en tentant de se réchauffer parce que transpirant et inertes, on est vite gelés ! Soudain c'est la consécration des photographes : Le Moment pour La Photo Magique. A noter que nous avons eu une chance inouïe (et des conseils de qualité !) car le temps est complètement dégagé et la vue imprenable ! Après quelques minutes, le Fitz Roy est tout orangé et illuminé !  Magnifique ! Séance photo et admiration du spectacle. Puis très vite la scène redeviens toute grise. Incroyable la fugacité du moment ! Il est tant de redescendre. Petit café en bas avant de lever le camp pour partir en direction du lago Torre et sa vue sur le Cerro et glacier du même nom. Plusieurs heures de marche plus tard, nous découvrons un lac un peu terne et marron mais la vue est tout de même chouette. Arrêt pique-nique avant de repartir pour la ville.

Rando Fitz Roy et Lago Torre

De retour à El Chalten, on en a plein les pattes et plein le dos ! C'est fatiguant la rando, les sacs sont lourds et la journée fut longue ! Nous rejoignons le camping le plus économique de la ville, où on retrouve Benoît le québécois, et quelques cyclistes croisés sur la route !

Le lendemain est une journée très venteuse, impossible de sortir se balader et même faire quelques pas dans la rue est difficile ! Reste plus qu'à boire des bières avec les copains pour leur dire au revoir !

En fin d'après-midi nous reprenons le bus en sens inverse, pour rejoindre Puerto Natales où nous avons laissé vélos et sacoches. Passons les détails de la nuit bruyante au camping d'El Calafate en pleine fête annuelle...

Depuis Puerto Natales, nous constituons un joli colis de 15 kg avec toutes nos affaires de vélo (sacoches, vêtements, casques, outils...) afin de nous alléger une peu.

Bye bye El Chalten, retour à Puerto Natales

Mais nous faisons aussi du tourisme. Le moment est venu de se rendre dans ce très prisé Parque Torres del Paine : c'est un parc "naturel" dont l'accès est hors de prix et très règlementé, où l'on peut admirer de beaux paysages de montagne et des hordes de touristes. Deux treks plus ou moins longs permettent d'y passer quelques jours mais c'est un vrai casse-tête à organiser pour la réservation des nuits sur place. Non merci le casse-tête, nous nous contentons d'une journée pour accéder au mirador qui permet d'observer les Torres.

Torres del Paine

Le lendemain nous prenons un bus pour nous rendre a la pointe du continent: Punta Arenas (pointe de sable). Nous y passons quelques jours de repos. Dormir plusieurs nuits au même endroit et dans un vrai lit au chaud ne nous est pas arrivé depuis longtemps, ça fait un bien fou ! Nos seuls objectifs seront : visite à l'hôpital pour radio de contrôle, changement du plâtre qui commence à bien ramollir, envoi d'un colis de 10 kg de matériel de camping ! Hôpitaux et bureaux de poste n'ont plus de secret pour nous !

On tente d'abord la clinique privée indiquée par l'assurance, mais vu le tarif de consultation proposé, on se rabat vite sur l'hôpital publique. 2h et 30€ plus tard tout est fait et bien fait ! Nous sommes une fois de plus satisfait de la prise en charge par le système chilien !

Et une bonne nouvelle : il y a un début de cal osseux 😀

Au bout du continent : Punta Arenas

En route pour la Terre de Feu ! Nous allons enfin découvrir Ushuaia. Au revoir le Chili où nous avons passé 3 mois (on y est entré pour le première fois le 17 novembre !). Bonjour l'Argentine qui marquera les derniers moments du voyage (on va enfin bien manger !).


PS : WANTED !!! Nous sommes désespérément à la recherche des coordonnées de Damien et Eveline avec qui nous avions passé la journée au Perito Moreno ! Une prime sera délivrée à qui les retrouve !

Nous sommes installés à une table d'un pub irlandais typiquement argentin, et trinquons à notre arrivée à Ushuaia.

Julien : Santé, à la fin du monde !

Stéphanie : Mais, je croyais que c'était en 2012 la fin du monde ?!

Julien : Ha ha ha ! On dirait une blague de mon père...

Stéphanie : On a eu vachement de chance avec la météo aujourd'hui, la sortie en bateau était géniale !

Julien : Et puis les baleines, c'était incroyable... même la guide n'en revenait pas !!

Stéphanie : Ça va, pas trop mal à la main ?

Julien : Si, un peu... emballer les vélos dans les cartons, ça n'a pas été simple tout de même ! Heureusement, la bière ça réconforte 😀

Stéphanie : On a eu du flaire de trouver cette petite "tienda de bici" sur les hauteurs, à croire que personne ne va jusque là-haut vu le nombre de cartons qu'il avait dans son garage !

Julien : Et dans le jardin de Papy Orlando, on était super bien même si la pluie nous a interrompu...

Stéphanie : En plus, il y avait des framboises !

Julien : Eh bien moi j'aime bien Ushuaia ! Heureusement que l'on a pas trop écouté tous les gens qui nous avaient dit que "descendre jusque là ne servait à rien"...

Stéphanie : Surtout avec la vue de la ville qu'on a eu depuis le Cerro del Medio, vraiment magique !! Et la balade jusqu'à la Laguna Esmeralda super agréable aussi, même si le chemin était carrément une autoroute !


Julien : Et puis tout de même, c'est le bout du monde ici, le but de notre voyage ! On a roulé 5000km pour arriver ici. C'était un projet un peu fou, et ça n'a pas toujours été simple, mais finalement on l'a fait, coup de pédale après coup de pédale. Comme quoi, à force de tout petits efforts, répétés avec régularité, on peut aller très très loin. C'est une belle leçon de vie. Allez, cul sec !

Stéphanie : Moi, quand je vois les cyclistes qui arrivent de Bogotá ou même d'Alaska... Ou quand je pense au couple de hollandais en bateau depuis Lisbonne... je trouve que nos petits 5000 km à bicyclettes sur les petites montagnes des Andes, ce n'était pas grand chose !! Mais ce n'est pas le nombre de kilomètres au compteur qui sont importants, mais plutôt tout ce qu'on a découvert en chemin !

Stéphanie : c'est quoi toi, ton meilleur souvenir ?

Julien : Moi c'est la traversée du désert de sel, le salar d'uyuni. Ces trois jours au milieu de cette surface blanche à perte de vue ont été extraordinaire. On se serait cru au milieu de l'océan. Si loin de tout, si libre, mais en même temps si petit et fragile dans cet environnement hostile. Et puis c'était parfaitement plat, et ça c'était cool. Et toi ?

Stéphanie : Moi c'est quand un lama m'a couru après sur les hauts plateaux péruviens, situation de vie tellement inouïe !!

Et tu te souviens de la nuit à l'hôtel del desierto au milieu du Sud Lipez ? Chambre propre et douche chaude, le grand confort !!

Mais l'ascension du Huyana Potosi reste ma petite fierté quand même...

Julien : Alors, c'est quoi notre prochain voyage ??

Stéphanie : Ben c'est l'Argentine & l'Uruguay ! Dès demain ! Buenos Aires, Mendoza, Cordoba, Montevideo !

Julien & Stéphanie : Et après, LA MAISON 😀

Fini la Patagonie, les coins isolés, le temps automnale, la nature dans toute sa plendeur à perte de vue. Nous quittons Ushuaia !

L'arrivée à Buenos Aires est un vrai choc, pour la première fois depuis très longtemps nous retrouvons une "vraie" ville, à l'européenne. Il fait chaud ! Il y a des hauts immeubles, des avenues larges, d'innombrables magasins, et un métro. Les gens sont très bien habillés, et paraissent pressés, comme à Paris. Et je retrouve enfin du beurre de cacahuètes dans les supermarchés, joie.

Première étape, laisser les vélos. Nous nous rendons chez Philippe et sa compagne, hauts fonctionnaires canadiens à l'ambassade. Ils mettent nos cartons au chaud pour les trois prochaines semaines, encore merci à eux.

Nous nous rendons ensuite dans la belle maison de Hugo, warmshower qui nous accueille pour deux nuits. Puis nous passons trois nuits en auberge, pour retrouver Charly et Myriam. Charly est un ami de Stéphanie, parti du Mexique il y a six mois. Il devait nous rattraper en Patagonie mais ses nombreuses rencontres l'ont quelque peu retardé.

Nous visitons donc cette belle ville, comme des parfaits touristes grâce aux "Free Walking Tour", visite guidée à prix libre.

Tout d'abord le centre et ses monuments historiques dont architectes et matériaux proviennent d'Europe. Puis le quartier populaire de la Boca, bien connu pour ses murs colorés. Et enfin le cimetière impressionnant du quartier riche Recoleta, avec ses mausolés de marbre.


On ne se l'avouera qu'à moitié mais cela nous fait du bien de retrouver la civilisation et un vrai été. On en profite avant de rentrer en France 😉

À présent, direction Mendoza...

Dimanche dernier, 20h : au revoir Charly qui quitte le continent sud americain dans quelques jours pour continuer son périple en Nouvelle-Zélande.

On est pas super en avance pour chopper notre bus. Et en arrivant à la gare routière, surprise : il y a plus de 150 compagnies de bus, un nombre incalculable de voies (je dirais une bonne centaine), on est en peu perdu !! On fini par s'installer dans le bus, pile poil, on a rien à manger pour ce soir juste quelques tranches de pain de mie qui traînent. Finie la grosse organisation d'autonomie à vélo, maintenant on se laisse (un peu trop ?) vivre...!

La nuit n'est pas très agréable, bruit (on a oublié les boules qui est-ce), sièges pas trop confort et bus qui s'arrête tout le temps. Et pour cause, on a payé pas cher et nous voyageons donc dans un "lechero" (littéralement laitier!!) comme nous l'apprenons plus tard !

A l'arrivée, Susana nous attend (depuis 1h car on a du retard) et nous embarque pour prendre un bus de ville, direction la maison! J'avais peur de ne pas la reconnaître, mais apparemment elle aussi : je m'accroche un peu pour comprendre qu'hier soir, elle a cherché des photos de moi dans un album, pour être sûr de me reconnaître sur le quai ce matin !!

Nous passerons deux jours et demi chez Susana et Juan-Carlos, les parents d'Ana  (l'épouse d'Yvan, mon cousin) ! Voilà les présentation sont faites !

On rencontre Juani, le frère d'Ana, et sa copine Julia. Et bien sûr Vanina, la soeur d'Ana, qui a eu l'extrême gentillesse de nous offrir son appartement : quel luxe ! Notre meilleur logement de tout le voyage !!!

Susana nous prépare une sublime milanesa de carne (boeuf) : une tuerie !!! Je pense qu'il n'y a pas un resto en Amérique du Sud qui en fasse des aussi bonnes !

Le lendemain, journée intensive : on visite la ville de Mendoza le matin. Les bâtiments sont plutôt récents étant donné qu'un gros séisme à raser la ville en 1871. L'après-midi, c'est tournée des bodegas : la bodega Lopez est une véritable usine, il y a autant de cuves que de compagnie de bus à Buenos Aires !!!! On visite aussi une fabrique d'huile d'olive.

Le soir, c'est asado chez Edith, la maman de Julia : quel accueil ! Sa grand-mère Marta est là aussi (elle transmet des gros bisous à Ana !). C'est donc avec une dizaine d'Argentins que nous découvrons le traditionnel Asado, sorte de barbecue préparé avec de la leña (bois sec). 5 types de viandes différents : côte de porc, saucisses, boeuf, chinchulin et boudin noir. On goûte tout, tout en essayant de participer aux conversations : on arrive même à faire quelques petites blagues en espagnol !

Le lendemain, on aurait bien aimé aller au parc de l'Acongua, d'où on peut observer le toit de l'Amérique du Sud. Mais notre séjour est court, et on a plutôt envie de profiter de nos hôtes ! Susana nous cuisine des empanadas, inutile de préciser que ce sont les meilleurs d'Amérique du Sud ! J'essaie d'apprendre mais j'ai loupé l'étape principale de réalisation de la farce (grasse mat'!). Petit passage chez le coiffeur et barbier pour Julien, ça devenait critique !!

En début de soirée, Susana nous amène au centre de Maipu pour nous faire visiter sa ville.

Levé matinale pour notre départ à Iguazu : Juani et Juan-Carlos nous amènent à aéroport. On est un peu gêné en arrivant de découvrir qu'on a fait levé tout le monde si tôt pour rien : l'avion a 2h de retard. On apprend plus tard que les passagers ont été prévenus par la compagnie ! Pas nous...

Fue una estancia preciosa a Mendoza, con Susana, Juan-Carlos, Juani, Vanina, Julie. Gracias para su bienvenida cálida y su gentileza infinita ! Y su paciencia cuando intentamos de hablar !!!

Gracias a Susi para su conversacion, su visita de Maipu, su milanesa y sus empanadas ricas !

Gracias a Juan-Carlos de hablar despacio !

Gracias a Juani el asador y organizador turistico !!

Gracias a Vanina para su departamento, el mejor lugar donde nos quedamos durante todo el viaje !!

Gracias a Julie para su parilla !

Avion en direction d'iguazu, 2h de retard. Sur le trajet on rencontre un couple de français, Élise et Julien. On finit par se rendre compte qu'on s'était brièvement croisé au Perito Moreno (à 4000 km de là !!!).

On partage un taxi jusqu'au centre ville et on s'échange les numéros. Puis on est parti pour "la chasse au meilleur wifi de Puerto Iguazu". Demain matin j'ai un entretien d'embauche (c'est beau la technologie !) Et globalement le réseau ici n'est pas fou (il est argentin !). Il faut bien comprendre que l'Argentine est un pays tellement étendu qu'assurer une couverture internet de qualité sur l'ensemble du territoire n'est pas une mince affaire... on visite donc 4 ou 5 auberges ou hôtels en demandant "le prix d'une chambre et si on peut tester le wifi". Ok c'est un peu bizarre mais ça nous permet de dégoter Le Meilleur Signal de la ville! Au passage pour tester le réseau on utilise l'application speed test (merci au staff informatique de l'équipe qui assure toujours bien le soutien technique!!).

 Pas de grosse activité cette après-midi, certain font la sieste, pendant que d'autre  prépare un entretien d'embauche, chacun son truc !!!

Le lendemain commence à 6h30 pour moi et après un entretien plutôt réussi, on rejoint Élise et Julien à la gare routière : direction le Brésil pour découvrir les chutes d'Iguazu (ou dans mon cas re-découvrir car j'y suis venue il y a 4 ans).

Petit rappel sur les chutes d'Iguazu : tout le monde n'est pas d'accord alors je dirais que se sont  "parmis les plus grandes au monde". Considérées comme une des merveilles de la nature, elles s'étendent sur 2700 mètres de large, sont entourées d'une faune et flore tropicale luxuriante. Elle sont située sur le sol argentin et sur le sol brésilien. La frontière du Paraguay est également toute proche mais il n'ont rien eu (de la chute en tout cas !)


On se balade en face de cette "petite cascade" pendant 2 bonnes heures. Les deux Julien semblent partager les mêmes passions : prendre beaucoup de photos et faire attendre leur chérie !! Pendant ce temps les filles papotent, c'est pas désagréable !

L'après-midi, on a envie de visiter "un des plus grands barages du monde" (là aussi le titre est disputé !!) C'est parti pour une petite mission à travers Foz do iguacu, ville quand même assez grande où on ne parle pas la langue et dont on n'a pas de monnaie.

Un peu pris par le temps, on fait une visite superficielle du barrage d'Itaipu. Impressionnant, mais visiter les machineries l'aurait été encore plus... La production d'électricité du barrage couvre plus de 80% des besoins du Paraguay et 20% de ceux du Brésil !

Retour à Puerto Iguazu, on passe les détails sur le bus qui n'attend pas les étrangers à la frontière (mais on est des malins, on l'a rattrapé en stop à la douane suivante !!)

Le lendemain, on visite le côté argentin des chutes, toujours en compagnie d'Élise et Julien. Pique-nique de midi interrompu par un gros coati nonchalant qui vient manger notre fromage. Les coaties sont des animaux moches et inutiles qui envahissent le parc et mangent tout ce qu'ils trouvent. Ils montent sur les tables et volent les pique-nique, une vraie racaille...

Fin de journée, on rentre en ville et on s'apprête à prendre notre dernier bus de nuit : le meilleur qu'on ait jamais pris ! Fauteuil lit top confort, dîner avec petite bouteille de piquette et petit déj ! Retour à Buenos Aires pour repartir direction l'Uruguay, dernière page de l'aventure...

Publié le 17 avril 2018

Nous voilà de retour ! Oui vous vous en êtes doutés, après autant de temps sans nouvelles sur le blog, et pour vous avoir revu en vrai pour certains d'entre vous :)

Nous voulions tout de même écrire un dernier article, et vous proposez les 100 souvenirs qui nous viennent à l'esprit lorsque l'on repense à notre voyage. Pourquoi 100 ? C'est beaucoup ! Oui justement, les 50 premiers sont faciles à trouver, puis les suivants nécessitent de se replonger dans le voyage pour en tirer de petites anecdotes. Alors les voici, triés par ordre chronologique.


  • L'arrivée des vélos à l'auberge à 7h du matin, le deuxième jour. Les vélos n'avaient pas suivi dans l'avion, et nous étions très content de les retrouver.
  • 1er jour de vélo à Lima, nous croisons notre 1er cycliste, Eddy, sur un vélo un peu farfelu. Il fait même un détour pour nous accompagner à la gare routière dans cette ville où le vélo n'a clairement pas sa place.
  • 1er bus, pour quitter Lima, et les petits coups de stress ("vont-ils accepter les vélos ? comment gérer les bagages ? qu'est-ce qu'il faut démonter ? et si on n'y arrivait pas et qu'on restait bloqué a jamais à Lima ?"). Bref, on était pas tout a fait détendu encore !
  • Les premiers cyclotouristes croisés, un couple de retraités allemands. Nous avons partagés un goûter dans la cour de récré d'une école.
  • Les magnifiques femmes péruviennes, avec leurs chapeaux melon, et leurs tissus colorés pour porter des charges. Elles apparaissaient souvent de manière complètement inattendue au milieu des hauts plateaux désertiques, accompagnées de quelques lamas.
  • Toutes les fois où on se sentait seul. Au Pérou et en Bolivie, nous étions loin des circuits touristiques, et souvent en bivouac, nous ne rencontrions personne. C'était parfois un peu dur.
  • La première descente, très agréable, sous un soleil déclinant, après un tunnel précaire creusé dans la roche.
  • Un bivouac flippant. Malgré l'éloignement de toute habitation, des gens sont passés en silence avec des frontales à côté de notre tente. Des bruits de tôles ondulées au loin ont rajoutés une dose de peur !
  • Le premier chien qui a déboulé sur Stéphanie, bien gros et énervé. On ne s'y est jamais fait !
  • Le gars du restaurant qui nous a couru après dans la rue, pour nous rendre le pourboire qu'on lui avait laissé.
  • Le système d'irrigation de Nazca, nommé Puquios, vieux de plus d'un millénaire, et toujours en fonctionnement dans cette région très aride en saison sèche.
  • La montée de 3500m de dénivelé. Trois jours de montée continue, sans un seul point d'eau. C'était rude.
  • Pour agrémenter cette montée, j'ai crevé et cassé ma chaîne. Mes mains sales nécessitaient un lavage à l'eau, sauf qu'on savait qu'on n'aurait pas d'eau pendant trois jours. On réalise dans ces moments l'importance de cette ressource.
  • A la fin de cette montée, nous arrivons dans un hameau, et une vieille dame sans dent nous interpèle en disant "cielo cielo". C'est une des marques d'eau minérale péruvienne ! Elle nous fait entrer dans sa maison d'une précarité immense, sans eau courante ni électricité, très sale, avec un feu de bois et une marmite pour cuisine.
  • L'immensité et la beauté des hauts plateaux andins. Le dépaysement est total.
  • La fois où nous avons eu beaucoup de mal à trouver un bivouac, dans une vallée très encaissée sans aucun replat. Nous avons planté la tente de nuit, dans un champ de blé en pente.
  • Notre première pluie nous a imposé de monter la tente plus tôt. C'est là qu'on s'est rendu compte qu'elle n'était pas étanche...
  • La descente, de nuit, jusqu'à Puquio. J'avais insisté un peu auprès de Stéphanie en disant qu'il ne restait pas grand chose et qu'on serait bien content de dormir dans une auberge. Elle n'a pas aimé rouler de nuit !
  • Le jour où Stéphanie a compris qu'il fallait tenir le couvercle de la casserole avec un torchon, plutôt que juste avec le manche fébrile, pour égoutter les pâtes... Nous n'avons alors plus eu d'accident malencontreux !
  • Dans les hauts plateaux désertiques andins, nous avons subis un bel orage. Rien pour s'abriter, aucun point haut pour servir de paratonnerre, nous étions très exposés. Un orage peut être quelque chose d'absolument terrifiant lorsqu'il passe au-dessus de notre tête, et qu'il n'y a rien pour s'abriter.


  • L'arrivée à Cusco, grande ville touristique péruvienne, fut magnifique. L'arrivée par le haut de la ville donne une vue imprenable, et c'était pour nous un soulagement d'arriver ici, après plusieurs semaines de vélo et de petites villes.
  • Les jus de fruits frais du marché de Cusco étaient délicieux, préparés par notre mamita préférée à qui nous rendions visite tous les matins !
  • Le Macchu Picchu, malgré les hordes de touristes, est vraiment un lieux qui dégage quelque chose de fort.
  • Les fêtes de villages du Pérou. Les péruviens, dans leur petit village, ont toujours une raison de faire la fête: fête des écoliers, danses folkoriques, profession religieuse...
  • Un cultivateur de pomme de terre, dans un petit village, nous a proposé son jardin pour planter notre tente. Très touchant.
  • Jérôme et Alizée, couple de français avec les mêmes vélos que Stéphanie ! Eux ont dû malheureusement rentrer en France quelques jours après à cause d'une salmonelle.
  • Le lama qui nous a couru après dans une montée fut un grand moment de rire !
  • La fois où des policiers, alors qu'on campait près de l'étang municipal, sont venus nous donner leurs numéros, au cas où.
  • Giovanni, warmshower de Juliaca, et son chien habillé aux couleurs de l'équipe de foot péruvienne ! Nous y étions lorsque l'équipe péruvienne s'est qualifiée pour le mondial, ça n'était pas arrivé depuis 1982, imaginez la ferveur dans les villes.
  • Le train que nous avons croisé à proximité d'un col à 4200m, au milieu du désert. Improbable.
  • Les thermes d'agua calientes (pas ceux du Machu Picchu que certains connaissent, mais dans un endroit beaucoup plus reculé). Thermes très sommaires mais prisés des péruviens locaux.
  • Pour cette occasion nous avons mangé dans un minuscule abri sans lumière sous la pluie un poulet qui sortait d'une sorte de four à bois.
  • Le jour où Stéphanie était devant à vélo, et première au col à 4200m, mémorable !!
  • Carolina et ses enfants, famille au bord du lac Titicaca, qui vit de la pêche de nuit. Ils nous ont beaucoup touché.
  • Jean-Claude, un français avec son camping car, très sympa. C'est grâce à lui que nous avons réalisé un sommet à 6088m.
  • La première fois ou on a acheté de l'essence blanche pour le réchaud, plutôt que d'aller à la station service, car on avait enfin appris le mot espagnol !
  • Le téléphérique de la Paz, hautement moderne et ingénieux quand on voit le relief de la ville.
  • Le sommet Huayna Potosi, 6088m donc. L'un de nos plus beaux exploits et fierté du voyage.
  • Toutes les fois où on dormait dans nos duvets dans les hôtels, après avoir délicatement soulevé les draps et constaté l'état de propreté...
  • Le bus de nuit cama super confort entre La Paz et Sucre, avec siège inclinable à 180°.
  • La super visite de l'hôtel de la monnaie, à Potosi. Potosi était le lieu de fabrication de la monnaie locale puis espagnol pendant des siècles, grâce à la proximité de mines d'argent. Le signe dollar vient même de cette ville. Aujourd'hui les billets boliviens sont fabriqués à Nantes.
  • La super jolie route entre Sucre et Uyuni, aux allures du sud de la France. La descente sur Uyuni et la vue sur l'immensité du désert de sel fut un moment intense en émotion.
  • La préparation des cadeaux de Noël à Uyuni, pour ravir toute la famille, fut un grand moment de plaisir. Nous n'avions jamais été aussi en avance !
  • La rencontre, par hasard, des six stéphanois à l'entrée du désert de sel. Eux-mêmes en sortaient tout juste.
  • La traversée du salar de Uyuni, le désert de sel donc, était un moment incroyable. L'impression de découvrir une nouvelle planète.
  • Le bivouac et le coucher du soleil sur le salar sont l'un des moments les plus forts de notre voyage.
  • Le sud lipez, cette région désertique au sud de la Bolivie fut les huit jours les plus durs de tout le voyage. La difficulté de la piste, le reculement de la région, les difficultés de ravitaillement ont fait de cette épreuve une vraie Aventure. Le plus grand dépassement de soi du voyage.
  • Le début du sud lipez nous a surpris par son côté farwest. Nous avons picniqué dans un village abandonné, à deux pas d'une "base militaire" (quelques baraquements camouflages), avec au loin le passage d'un immense train fantôme. Stéphanie, pas au mieux de sa forme, a pleuré en constatant que les oeufs n'étaient pas assez cuits. Mes explications beaucoup trop rationnelles sur l'altitude et les températures d'ébullition ne l'ont pas consolée.
  • Cinquième jour du sud lipez, le plus dur, je fais un petit détour de 200m pour admirer une pierre. Stéphanie continue, trop épuisée pour profiter du moment. Moi j'y rencontre Henri et Gweni, en voiture, qui du coup prennent toutes nos sacoches jusqu'à la fin de l'étape !
  • Le jour où j'ai perdu ma doudoune, négligemment posée sur le porte baggage arrière le temps de mettre de la crème. Une belle doudoune Décathlon, tristesse...
  • "J'en ai marre de ce voyage !", phrase prononcée par Stéphanie le lendemain d'un bivouac forcé à 4900m, le vent nous empêchait littéralement d'avancer. La nuit fut courte, à cause du froid. Et la piste ne s'arrangeait pas.
  • La plus petite supérette de tout le voyage, au bord d'une lagune. Probablement 15 m2. Le vieillard avait son lit dans un coin de la pièce sans fenêtre. L'extrême précarité de certaines peronnes nous a souvent frappée.
  • Les stéphanois, de nouveau rencontrés par hasard à la fin du sud lipez ! Et eux, qui avaient pris un parcours un peu différent : "Non nous ça a été, ça n'a pas été trop dur".
  • La sortie du sud Lipez, et le retour au bitume, meilleur moment de tout le voyage ! :)
  • Les petits pains blancs et ronds, typiques de l'Amérique du Sud. Parfois délicieux, souvent trop secs. C'était toujours un moment d'excitation (et de suspens) d'en découvrir de nouveaux !
  • Un p'tit enfant, haut comme trois pommes, qui lançait des cailloux sur des chiens errants plus hauts que lui en criant "basta" !
  • Les picarones, sorte de beignets frits avec un sirop de miel, vendus dans la rue, une tuerie !
  • Toutes les fois où j'attendais Stéphanie, en étant persuadé qu'elle faisait exprès de traîner. Mais en fait non, elle allait simplement à son rythme.
  • Toutes les fois où j'ai mis de la crème solaire, trois quatre fois par jour, inlassablement, tous les jours.
  • Le retour au monde occidentale et touristique à San Pedro de Atacama, au Chili. Nous y retrouvons des visages européens, des bars et des boutiques. Fini l'authenticité du Pérou et de la Bolivie.
  • Les chiens douaniés chiliens entraînés à détecter la nourriture et pas la drogue. Stéphanie s'est faite prendre avec une peau de banane. Faites attention !
  • Le croissant framboise-chocolat blanc dans la boulangerie française à San Pedro de Atacama. On devrait s'en inspirer ici.
  • Les trois jours chez Maria à Valparaiso, warmshower prof de français. Elle nous a accueilli comme ses enfants, c'était extraordinaire.
  • A la sortie de Valparaiso, alors que nous prenions la route la plus courte pour quitter la ville, des policiers se sont arrêtés et nous ont escorté jusqu'à l'autoroute. C'était beaucoup plus sûr de rouler sur la bande d'arrêt d'urgence que de traverser les quartiers sud de la ville (forcément là-bas c'est inversé, c'est les quartiers sud qui craignent)
  • La rencontre des suisses allemands quelques kilomètres plus loin, à qui on avait aussi dit de prendre l'autoroute, et qu'on a croisé en Patagonie quelques milliers de kilomètres plus loin.
  • La nuit dans la gare routière de Temuco, parce qu'on était arrivé à 2h du mat'. Très économique !
  • La première nuit au bord de l'océan sur la route de la mer, au sud de Valparaiso. Les nombreux panneaux d'évacuation en cas de tsunami nous ont vraiment inquiété. "Mais comment on fait s'il y a un tsunami au milieu de la nuit ?".
  • William, warmshower, sa femme Nona et leur fille toute mignonne qui nous ont hébergé dans leur petite maison. Malgré leur peu de moyen, ils accueillent chaleureusement des cyclistes, dans l'idée eux aussi de partir un jour en voyage.
  • Le volcan incandescent à Villarica, visible la nuit. Très impréssionant.
  • La route des lacs, côté Chili et Argentine. Très agréable, au milieu de ces fôrets, ces lacs, et ces volcans enneigés. On a même eu droit à des pistes cyclables (et un beau soleil !)
  • Les deux semaines de woofing dans l'hôtel de luxe
  • Le jour où on a appris que la seule route qui mène à la Patagonie pour cause de glissement de terrain était coupée...
  • Nouvel an avec plein de copains français à Puerto Varas, trop cool !
  • Le moment où on a trouvé des surchaussures imperméables, pour affronter les temps capricieux de la Patagonie.
  • La pluie à Chiloé, grande île au nord de la Patagonie. Pédaler sous la pluie, on aime pas ! Mais heureusement les chiliens ont le coeur à prendre des cyclistes mouillés en stop.
  • Après un léger détour de 15h de bateau pour contourner la route coupée, nous sommes arrivés sur la route australe, la fameuse carretera australe, longue de 1500km, l'un des endroits au monde les plus mythiques à faire à vélo. La majorité de nos rencontres se sont faites sur cette piste.
  • Les foods trucks installés dans des vieux bus de ville, qui proposent des completos (hot-dog et avocat) et des empanadas.
  • Internet, qui passe dans cette région reculée par satellite. Bien mieux équipé que les campagnes éloignées françaises !
  • Le glacier suspendu du parc Queulat et son super camping, un vrai havre de paix.
  • Les entretiens téléphoniques de Stéphanie, à six heures du matin pour être la seule sur le satellite. Moi j'assurais la partie technique.
  • Les paysages magnifiques de la carretera, avec ses lacs montagnes et fôrets, absolument magiques !
  • Les cathédrales de marbre, caves naturelles de marbre creusées par l'eau, au fil du temps, que nous avons visité avec Felix et Marjo un couple de lyonnais.
  • Benoit rencontré sur la route, un québécois très très drôle, probablement le cycliste le plus chargé qu'on ai vu.
  • La chute, la fameuse chute. C'est un souvenir bien marqué.
  • Le petit déjeuner chez Marlène, petite auberge où nous sommes restés en attendant notre rapatriement plus au nord. Ses petits pains frits étaient un pur délice.
  • Le bus de Cochrane à Puerto Natales, qui fait 1500km et qui passe que tous les quinze jours. Nous nous en sommes rendu compte 1h avant son passage, ça a été la course.
  • Le Fitz Roy, et son levée de soleil. Magnifique.
  • Tous les gens qu'on avait laissé à Villa O'Higgins pour cause de chute, et qu'on a retrouvé à El Chaiten une semaine plus tard. Benoît mais aussi Paul et Sandrine.
  • Le vent argentin, d'une force et d'une constance épuisante ! Heureusement qu'on avait pas à faire de vélo pour cause de plâtre !
  • L'échec de l'ascension des Torres du fameux parc Torres del Paine, pour Stéphanie, pour cause de fatigue inexpliquée.
  • Les recherches de solution pour renvoyer nos vélos, et nos affaires. Fret, avion, colis, rien à faire renvoyer un vélo coûte beaucoup trop cher.
  • Les baleines d'Ushuaia lors d'un tour de bateau, spectacle autant magnifique qu'inattendu. Même la guide n'en revenait pas.
  • La recherche de carton et l'emballage des vélos. A cette époque des dizaines de cyclistes cherchent des cartons, la concurrence est rude ! Mais nous avons trouvé le meilleur spot de cartons à vélo de toute la ville, en plus gratuit.
  • La dame dans le bus au Brésil, qui voulait qu'on donne des chips à son enfant de deux ans. Très étrange.
  • La soirée Tango à Buenos Aires, avec Charly et Myriam. C'était avant tout un bal pour tous dans un lieu alternatif qui aurait fait pâlir les plus alternatifs des clubs parisiens.
  • L'accueil incroyable à Mendoza, dans la famille d'Ana, femme d'Yvan, cousin de Stéphanie. On a autant progressé en espagnol en trois jours chez eux, qu'en trois mois !
  • Le jour où on s'est fait agressé par un... coati. C'est un genre de raton laveur qui rôde en bande dans le parc des chutes d'Iguazu. L'un d'eux a grimpé sur notre table de picnic pour se jeter sur le fromage, malgré nos cris, mouvements de bras et coups de pieds !
  • Au retour la neige sur les hauteurs de Barcelone, ça nous a pas mal refroidit !
  • L'accueil à l'aéroport St Exupéry, d'abord par mon cousin à la sortie de l'avion, puis par nos parents et frère, magnifiquement déguisés en cyclistes blessés.
  • Et pour finir, notre amour qui s'est renforcé de jour en jour

Nous sommes très heureux de notre voyage, mais aussi d'être rentré, avec pleins de souvenirs en tête et de projets pour la suite ! Un grand merci à vous tous, lecteurs assidus : nous avons énormément apprécié les multiples commentaires, et même les petits messages pour nous dire "hého ça fait un peu trop longtemps qu'il n'y a rien sur le blog" !!

Bien que très chronophage, nous sommes ravis d'avoir tenu le blog à jour jusqu'au bout, ce qui nous fera un super souvenir (on va pouvoir l'imprimer !). Il n'est pas impossible que l'on continue ce mode de partage de photos pour des petits week-end ou vacances à vélo bien entendu, en France ou ailleurs !


Nous sommes installés à Lyon depuis peu, et serons ravis de vous y accueillir !

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Publié le 18 décembre 2020
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Publié le 18 décembre 2020