Le sud du Monténégro.

Les merveilles des terres méridionales : villages typiques, sommets emblématiques, et littoraux en pleine expansion. Sans conteste, la perle des Balkans vous comblera de surprises.
Du 11 au 21 avril 2022
11 jours
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Nouveau périple au départ de Paris, direction le sud du Monténégro. Petite contrée ; bordée des pays Balkaniques et par la mer Adriatique. Temps maussade au décollage, une escale en Serbie, un peu de retard pour finalement arriver sous un soleil resplendissant à Tivat.

Prendre ses marques dans ce nouveau pays.

L'aéroport de Tivat est modeste, peu de temps après le débarquement sur le tarmac, nous n'avons qu'à traverser la route pour récupérer notre voiture de location. De là, une quarantaine de minutes par la route panoramique nous amène à notre camp de base pour ces 10 jours : le bel hôtel Galia au village de Prcanj. Dès les premiers kilomètres et jusqu'à notre arrivée, nous en prenons pleins les yeux. Nous sommes encerclées par des colosses de roches calcaires plongeant dans la baie. Les rayons de soleil couchant apportent des couleurs intenses aux paysages, tout semble tellement immense.

Exploration des lieux avant le premier repas.

La location d'une voiture au Monténégro est très utile pour se déplacer aux points remarquables. Il n'y a pas beaucoup de transport en commun. A l'aéroport, elle se récupère très facilement et l'essence est au même prix qu'en France.


Attention si vous prenez la route au Monténégro. Ce n'est pas une légende, les routes sont sinueuses et les Monténégrins ne sont pas les plus prudents pour la conduite. À noter également que ce sont des personnes pressées et qu'ils ne lésinent pas sur le klaxon.


Kotor : ville fortifiée.

Notre première visite fut la ville de Kotor. Ville médiévale et fortifiée, d'influence vénitienne, lovée en contrebas des falaises du mont Lovcen. C'est le coeur battant des bouches de Kotor. Hautement touristique, de par le déversement quotidien des paquebots des plus grandes compagnies maritimes et la proximité de l'aéroport, c'est une fourmilière qui s'active du matin au soir. Une très belle ville de caractère, chargée d'histoire et d'édifices anciens, cernée de hauts remparts donnant sur la baie.

Le tour des remparts : incontournable, payant ou pas ? On ne sait pas.. 

L'accès à Stari Grad (centre-ville) peut s'effectuer par trois entrées différentes. La porte nord Sjeverna, ou dite de "la rivière" ( en effet, c'est à quelques mètres de là que se jette la rivière Scurda dans les bouches). La porte sud Juzna ou Gurdic, dû au pont-levis du même nom pour accéder aux premières ruelles. Et enfin la porte ouest qui est la porte principale Morska Vrata, face à la mer.

Près du pont de la porte nord ou le quai en face de la porte sud.. 

Pour stationner à Kotor, il y a très peu d'emplacement gratuit. Les parkings payants en face du centre commercial Kamelija sont les plus simples et les plus pratiques (mais tout de même onéreux). Il est à noter bien sûr, qu'une fois à l'intérieur des remparts tout est piéton.

Kotor : découverte de la vieille ville.

Une fois les portes de la cité franchies, laissez-vous flâner dans ce charmant labyrinthe de pierres anciennes et vous découvrirez que, dans chaque recoin se cachent des merveilles. Des lieux sacrés telle la cathédrale Saint Tryphon, ou encore l'église Sv. Luke, Sv. Nikole, Sv. Marija Koledate ou encore des palais.. (l'intérieur de leurs édifices religieux peut paraître relativement austère voire même froid, cependant ils possèdent de remarquables ornements et retables dorés).

Crkva. 

Ensuite vous pourrez retrouver toute une myriade de petits restaurants, échoppes en tout genre qui se muent le long des voies principales tout comme dans les passages les plus sinueux. Vous trouverez des produits artisanaux : des porcelaines aux couleurs étincelantes, des petites boîtes à secret en cuivre ou encore des lampes en mosaïques..

Des petits bols fait mains. 

Puis, il est incontournable de visiter la place Trg od Oruzja où se trouve la tour de l'horloge : Sahat Kula, de partir à la recherche du Peuplier Noir, plusieurs fois centenaires, ou de l'ancienne fontaine publique Karampana.

Old Black Poplar. Place du Cinéma. 

La visite de Pomorski Muzej (musée maritime) vaut le détour également (5€ pour voyager à travers l'histoire de la baie). Armes, costumes, maquettes et bien d'autres objets d'époques.

Commandant.. 

Les chats font partie intégrante du décor. De gouttières ou non, ils sont les maîtres de la ville. Les locaux les nourrissent et leur vouent une passion débordante. Le musée du chat ainsi qu'une place leur sont dédiés, d'où l'omniprésence de ces félins sur presque chaque souvenir.

Aristocats. 

La forteresse Saint Jean (Sv. Ivan).

Le site est surplombé par une immense forteresse. Elle se visite au prix de 8€ et d'un solide effort physique. Avec plus de 1350 marches d'époques à monter, ce n'est pas chose facile, la récompense n'en est que plus belle. Une vue imprenable sur la baie et sur Kotor elle-même.

Objectif : trouver la chapelle de la photo du guide. 

A cette époque de l'année, la végétation n'a pas vraiment repris ses droits. C'est pourquoi, les imprenables remparts d'un gris sombre se confondent avec les rochers la journée et s'illuminent seulement à la nuit tombée.

Pause à Gospa od Zdravlja. 

Il est possible de découvrir certains corridors qui mènent à la montagne et une magnifique chapelle derrière la forteresse. Néanmoins, il est préférable d'être aguerri car certains passages peuvent être étroits et dangereux.

Exploration chapelle Sv. Ivan. 

En longeant la côte en direction de Dobrota, nous remarquons une belle balade sur des rives pavées. Il y a peu de voiture, c'est très agréable. Le soleil décline et embrase le paysage d'une subtile teinte dorée.

Encore des chats ! 
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Cette première étape sur Kotor se termine. Nous reviendrons plusieurs fois au cours du voyage, nous avons apprécié la beauté et le caractère de cette ville, ses boutiques ainsi que de flâner dans ses ruelles suspendues dans le temps.. Maintenant, je voudrais noter ici les particularités de notre hébergement et ce que nous avons pu manger durant notre séjour.

Nous avons séjourné à l'hôtel Galia en demi-pension pour tout le voyage. Il est situé à la lisière entre le petit village de Prcanj et Muo à une dizaine de minutes en voiture de Kotor. Il est légèrement en hauteur et possède une vue magnifique sur la baie. Nous avions une belle chambre avec balcon et notre place de parking sur place. Le rapport qualité/prix est convenable.

Douche rapide : pas beaucoup d'eau chaude. 

Pour la restauration à l'hôtel, nous pouvions prendre le petit déjeuner en terrasse pour les matinées ensoleillées. Quant au soir, nous dinions à l'intérieur (en raison des températures fraîches). Le menu : soupe ou entrée, plat (poisson ou viande au choix), puis dessert était local, copieux et très bon (petit bémol toutefois, l'eau n'est pas incluse dans le repas). Le dernier jour, nous avons eu droit au digestif du pays : le Rakija.

Soupe miel pops, c'est pas mal. Les oignons frais et le vin au frigo..
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Un copieux petit déjeuner en terrasse et nous voilà parties sur la route côtière. Par le tunnel de Vrmac, une demi-heure de trajet nous suffit pour rejoindre notre première étape : Budva.

Budva.

Les premiers kilomètres dans la station balnéaire se révèlent surprenants. Dès le passage du tunnel de Mogren, le changement de décor est singulier. La recherche de la modernité est à son comble, la ville est en ébullition avec des constructions à foison, des résidences, des buildings.. La circulation est compliquée et bruyante : bouchon, klaxon, pas de place pour se garer..

Les monténégrins ont une façon de conduire pour la moins extravagante. Trouver un parking (gratuit) en ville est très difficile. Il est plus commode d'en chercher un plus en retrait (derrière la route principale). Cependant, il est à noter que les locaux se garent aussi précautionneusement et avec doigté qu'ils ne conduisent. A cela s'ajoute, une signalétique particulière et parfois même inexistante alors la vigilance est de mise.

Crème solaire. 

Un passage à l'office de tourisme (une modeste cabane en bord de parking) et à une station de bus ne nous a pas été d'une grande aide pour notre programme. Pas de chance ou le touriste est-il mal vu ? La question se pose.. Nous établissons donc notre plan grâce à notre guide Michelin (pratique et efficace).

Pour toutes les commodités, nous avons trouvé très utile le Shopping Center. Quand vous ne trouvez rien nulle part, l'endroit est propre, au frais, et bien fourni en magasin.

À l'opposé de ce que nous avons déjà visité, Stari Grad, située en bord de mer, est calme, plein de charme et d'authenticité. C'est un plaisir de flâner le long de la marina, de ses plages en se dirigeant vers la place forte de l'ancienne cité.

Budva Svono.

Des portes d'entrée ornées de vieilles pierres, une architecture ancienne, la citadelle, le clapotis de la mer en écho.. Stari Grad dévoile ses charmes à qui veut bien prendre le temps de la découvrir. Terrasses de cafés, petits commerces et ateliers peuplent ses ruelles pavées.

 Pizza, guitare.

De belles plages bordent la forteresse notamment la plaza Ricardova Glava ainsi que Mogren plaza. Un petit sentier le long de la côte permet de serpenter de l'une à l'autre. Au passage, vous trouverez la statue d'une ballerine, symbole de la ville, dans une pose face à la mer.

 Budvanska Balerina.

Poursuivons avec une petite escapade à Milocer. Nous profitons de laisser la voiture non loin de Przno plaza, au coeur d'un ancien village de pêcheurs. De là commence la promenade de plage en plage en démarrant par Kraljicina plaza (plage de la Reine), un banc de sable isolé des tracas de la ville avec une eau turquoise et une vue sublime.

Parking Stefana Mitrovica St.

Le sentier côtier continue dans la pinède et débouche sur une nouvelle rive. Vient alors Milocer plaza et sa villa, plus fréquemment appelée, Kraljeva plaza (la plage du Roi). La crique possède une eau tout aussi turquoise et un parc très joliment boisé.

Karageorgevitch. 

Par-delà les pins, nous apercevons une presqu'île : Sveti Stephan. A l'origine un petit village fortifié, il devient par la suite un hôtel de luxe. Il est possible de parcourir la traverse pour se rendre aux pieds de ces belles maisons mais portes closes, impossible d'en voir plus.

Personne en vue. 

Après avoir fait notre chemin en sens inverse et une baignade à Pzeno plaza, nous laissons Budva derrière nous pour aller cette fois découvrir Petrovac.

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Cette ville laisse une sensation étrange. La dualité entre, le développement fulgurant de la station, le bétonnage de masse, le "surtourisme" (ses dérives).. et le charme certain de la vieille ville, de ses plages royales et de ses sentiers côtiers laisse perplexe. Ce sont des paysages idylliques, constructions anciennes et historiques en contraste avec une urbanisation fade, sans âme qui étouffe et ronge au gré du temps ce site somptueux.


Petrovac.

Le parcours vers Petrovac s'annonçait idéal. Longer la côte lorsque la lumière décline doucement vers l'horizon. Après une erreur de notre part ou une mauvaise indication.. nous nous sommes retrouvées dans une zone particulièrement lugubre, faite d'immenses édifices en cours de construction et complètement abandonnés depuis des années. Résultat du marasme économique provoqué par la crise sanitaire de 2019.

Une fois arrivées à la bonne destination, nous voyons une ville de plus petite envergure. Toujours cette ambivalence entre l'ancien et le moderne mais à moindre échelle. Peu de foule, plus propre, on trouve plus facilement de la place (fin de journée et basse saison) et il est plus agréable de s'y promener.

 Le vent se lève.

Cette première journée sur la côte aura été incroyable et riche en découvertes, bonnes ou mauvaises. C'est une région touristique grandiose cependant on perçoit rapidement les limites et dérives qui en découlent.

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Nouvelle journée, cette fois-ci consacrée à la visite des côtes nord des Bouches de Kotor. Nous nous intéresserons principalement à deux villages remarquables : Perast et Risan.

Perast.

Autrefois, place forte de l'activité maritime par ses chantiers navals et son contrôle sur le détroit de Verige, aujourd'hui elle est connue pour sa célèbre île église et ses somptueux palais qui bordent le front de mer. C'est un merveilleux petit village ancré au coeur des bouches.

Au début c'est non, après c'est oui. 

Nous avons pris la route (30 minutes) tôt le matin, en premier lieu, pour observer la lumière au lever du jour qui illumine les montagnes puis, en second lieu, pour éviter la foule qui se déverse à Perast tout au long de la journée (bus touristiques, navettes des croisières..) et être plus ou moins tranquille pour aller sur Gospa od Skrpjela.

Petite astuce, dès votre arrivée, garez votre voiture tout au nord du village (gratuit) et faites le reste à pied. À partir de là, vous serez continuellement accosté par les compagnies de bateau pour un voyage à leurs côtés. Il ne faut surtout pas hésiter à négocier. Ils ne reculent devant rien pour amadouer la clientèle. À noter que le prix relativement correct pour un aller-retour (une demi-heure sur place) coûte 5€ par personne, le musée sur place coûte 2€.

Il faut une dizaine de minutes pour atteindre notre but. La balade en bateau est très agréable. Les paysages sont enchanteurs et l'arrivée sur Gospa od Skrpjela est vraiment charmante.

Le voyage maritime à Perast, c'est une affaire familiale.

Le tour de l'île est assez rapide. Depuis les quais nous voyons le jeu incessant des navettes arrivant et repartant. Non loin de là se tient également Sveti Dorde, petit îlot naturel abritant un ancien monastère. La visite du musée vaut le détour pour ses décors intérieurs et ses petits passages riches d'oeuvres d'art. Pour la cadence des visites au quotidien, c'est un lieu propre, respecté et délicat. La couleur claire de la pierre est apaisante. Celle du dôme bleuté est en contraste avec le bleu profond du golfe et s'accorde parfaitement au site.

 Là où la vierge dans l'eau devient une île.

Dès notre retour sur la terre ferme, nous partons à la conquête du village. Tout d'abord le front de mer, le vieux port et ses façades flamboyantes s'offrent à nous. Ensuite nous remontons les fines artères grimpantes du centre avec partout autour de nous des maisonnettes remarquables.

 Saint Nikolas.

La beauté des lieux est plaisante. Dès lors que nous commencions notre ascension en retrait du village, le léger brouhaha du front de mer laisse place au calme des étroites ruelles à l'abri du soleil brûlant. Certains trésors sont raides à chercher mais la récompense à l'arrivée est magnifique.

Coup de chaud. 

La journée passe et nous laissons derrière nous ces villas de caractères et ces églises pittoresques. Un dernier arrêt sur les embarcadères pour un verre et nous voilà partie pour Risan.

 Les pompiers étaient de sortie.

Risan.

Le village le plus au nord et le plus ancien de Boka Kotorska. Une dizaine de minutes en voiture suffisent pour le rejoindre depuis Perast. C'est une cité riche en Histoire et dont certains vestiges sont encore visibles, comme la rue pavée Ulica Gabela avec ces lignes diagonales ou encore les mosaïques derrière l'église Sv. Petra i Pavla. Il y a aussi cet immense hôtel abandonné qui malheureusement enlève du cachet à cette bourgade atypique.

Pas trouvées les mosaïques.. 

Sur le chemin du retour, nous effectuons une halte à Dobrota. En bordure de rive, deux églises Sv. Matija et Sv. Stasija possèdent un patrimoine étonnant, des oeuvres rares mais elles étaient d'ores et déjà closes à notre arrivée. Somme toute, l'extérieur de ces édifices est rutilant pour l'une, plus sobre pour l'autre mais elles possèdent toutes deux une vue imprenable sur la baie.

 Baignade pieds et chaussettes dans l'eau.
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Journées randonnées. Après avoir récupéré une carte auprès d'un office de tourisme et avoir fait quelques repérages sur internet, nous notons quelques endroits où partir explorer les montagnes qui nous entourent. Le Vrmac est un vaste territoire pour sortir des routes bétonnées. Attention cependant, les cartes disponibles sont très succinctes. Les panneaux, ou indications en pleine montagne sont rares voire même inexistants et le réseau fait défaut dans ses belles contrées.

Sur la route, il a un Market City. Nous prenons là nos provisions pour nos journées. Les prix sont convenables et le personnel très attentionné. Nos sandwichs étaient faits minute, devant nous, au rayon charcuterie et nous coûtaient la modique somme de 2€ chacune.

Une aventure : Donji et Gornji Stoliv.

Cap sur Donji Stoliv à quelques minutes de Prcanj. Sur place, il y a un parking devant Crkva Imena Marijinog. Le départ se fait un peu plus loin dans une petite ruelle entre les maisons. Le fléchage est un rond blanc entouré d'un cercle rouge.

Pepsi. 

Les trente premières minutes se font sur un chemin un peu abrupt et pavé de vieilles pierres. A l'abri sous les jeunes frondaisons des bois, nous longeons le cimetière avant de rejoindre plus haut l'ancien village : Gornji Stoliv.

 Le seul, l'unique, si précieux : LE panneau..

A notre arrivée, tout est presque entièrement en ruine. Les rues pierreuses nous laissent découvrir quelques maisonnettes entretenues mais le reste semble s'en retourner à la montagne. Le paysage, sans parler de la vue, est incroyable. Au détour de certains murets, vous croiserez quelques animaux sauvages, ou non, qui se promènent librement.

 Attention aux serpents !

Retour au chemin. Après quelques centaines de mètres sur la voie, celle-ci se divise. Le passage de troupeau ne facilite pas la lecture du terrain, sans compter que désormais il n'y a plus d'indications (perdues ou pas de chance, jamais nous ne saurons). Nous poursuivons donc le sentier qui semble le plus sûr, malgré un manque d'entretien évident. Après quelque temps, nous progressons vers un sublime point de vue sur le détroit de Verige.

Excellent endroit pour la pause déjeuner. 

La suite s'enchaine sur des traces hasardeuses en pente rocailleuse. Nous parvenons à un second hameau, plus petit, invraisemblable, perdu au milieu de nulle part. Pendant l'exploration des lieux, un monceau de déchets plastiques était éparpillé, caché, sous le couvert de nombreuses ruines. Un endroit idéal, en retrait du monde, ainsi pollué, était inattendu. Quelle fut notre surprise par la suite de rencontrer une personne au milieu de ce coin isolé. Il semblait occuper les lieux, seul, il se fondait dans le décor. La communication n'était pas évidente, la barrière de la langue était importante. Pas d'anglais. Même pour demander notre chemin, ce fut en vain.

(Reti) 

On persévère sur le sentier, on avance, on recule, on repart, on rebrousse : on est perdue. Les minutes défilent, la lumière décline et le manque d'énergie nous guette. Demi-tour. C'est fini pour cette randonnée, nous sommes fatiguées, griffées de toutes parts mais nous en avons pris pleins les yeux. La dénivelée ? On ne sait pas.. Plus de 7h au lieu de 4h pour ne pas faire la boucle prévue. La récompense aura tout de même été de belles couleurs sur les maisons de Gornji Stoliv sur le retour de l'itinéraire.

Le Bonheur de voir la voiture et de mettre les pieds dans l'eau. 

Nouvelle péripétie : Prcanj.

Une randonnée plus brève que la précédente au départ de Prcanj. Nous prenons Jadranska Magistrala vers le nord sur quelques centaines de mètres pour ensuite récupérer une trace sur la gauche (bonnes chaussures et pantalons conseillés).

 Quelques vaches.

À travers ces paysages ruraux, le sentier évolue puis s'élargit vaguement. Nous observerons parmi d'épaisses broussailles les ruines d'une ancienne résidence : Sbutega, ainsi que plusieurs petits édifices religieux dans un état de délabrement relativement avancé comme Crkva Svete Ane ou Crkva Svetog Petra.

 Original.

Au final de cette ascension, nous tombons sur une ancienne église paroissiale : Rođenja Blažene Djevice Marije. Un monument fascinant et impressionnant par ces hauts murs d'enceinte et sa position surplombant le territoire de Prcanj. Attention toutefois si vous franchissez la grille. Tout d'abord, le sol est constitué sur la plupart de son périmètre de tombeaux (en grande partie ouverts ou grandement endommagés). Ensuite, la vétusté de la paroisse est très avancée ce qui rend toute visite potentiellement dangereuse. Pour terminer, prenez garde où vous mettez les pieds au niveau des tombes, cette zone est devenue un lieu de vie pour les serpents.

Temps maussade, coin lugubre. Coincées derrière la grille.

Quelques émotions plus tard, nous rejoignons le rivage. La descente est légèrement raide jusqu'au palais Buca et Bogorodicin Hram (Temple de la Vierge). Entre deux bourrasques de vent et une mer devenue houleuse, nous découvrons un bâtiment majestueux construit sur les hauteurs du bourg. Une structure en belles pierres possédant un escalier monumental veillé depuis des décennies par maints bustes taillés.

Le palais Buca ou palais des trois soeurs recèle une légende. Toutes étaient amoureuses du même marin, qu'elles attendirent désespérément toute leur vie. Elles moururent une à une et à chaque décès on murait une fenêtre du palais.

Suite : burger chiken Kotor 16h, m&m's : 2€90 et accident 3 voitures sur le quai, repos.
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Une nouvelle journée va nous permettre de découvrir trois univers bien différents les uns des autres.

La montagne du Lovcen et le mausolée de Petar II Petrovic Njegos.

Direction le parc national du Lovcen. Environ 1000 mètres de dénivelé positif en quelques kilomètres pour approximativement 45 minutes de route. La Serpentine est l'ancienne route reliant Kotor à Cetinje. Dotée de plus d'une trentaine de virages, elle possède l'un des plus beaux panoramas du Monténégro.

Vue sur Boka Kotorska. 

Le parc national des "montagnes noires" est immense, les frais d'entrée sont de 2€ pour une journée et les gardiens sont très chaleureux. La fin de l'hiver est proche mais il fait encore frais. Quelques névés, çà et là, jonchent le bas-côté lorsque nous atteignons le mausolée sacré. Il est préférable de s'y rendre tôt pour pouvoir avoir de la place, car la voie au sommet est un peu exigüe.

Les gars de l'hôtel en motos. 

Il faut compter 5€ pour la visite du mausolée de Njegos (une des figures du pays), perché sur Jezerski Vrh à 1657 mètres. Après avoir franchi les 461 marches et être passées dans le tunnel creusé à même la crête, la vue est époustouflante. C'est un site à la fois pittoresque et austère. D'une part, il y a le panorama mais aussi la grandeur de la statue de Njegos et de ces deux caryatides. D'autre part, c'est un lieu de recueillement qui reste solennel malgré son ampleur touristique.

 Photos drapeaux.

La capitale historique : Cetinje.

La descente jusqu'à la ville de Cetinje dure environ une demi-heure sur un itinéraire qui serpente au milieu des montagnes. L'accès à la ville est simple. Proche de l'office de tourisme, le parking est gratuit et l'accueil est cordial.

 Orlov Krs.

Tout est très soigné, linéaire à l'image de son coeur de ville, de ses places comme Kralja Nikola ou Balsica Pazar (place du marché). La cité regorge de bâtiments historiques avec une vive palette de couleurs : le musée national, ethnographique, ou Kralja Nikola, des palais comme Biljarda (palais du Billard), Plavi Dvorac (palais Bleu) ou Vladin Dom (palais du Gouvernement).. de nombreuses ambassades : France, Italie, Russie..

Ulica Njegoseva. 

Petit encas dans un café / bar le Pecina. Jambon de Njegusi et fromage de brebis local. Crêpe en dessert. Bon rapport qualité / prix.

N'oublions pas de mentionner les parcs et espaces verts, notamment Njegosev et les jardins de Vladica. Et enfin, le monastère de Cetinje, qui abrite mille et un trésors (des pièces rares, des incunables..), le mausolée de Vladike Danilo (célèbre personnalité monténégrine), l'église de Cipur..

 Balade dans le parc.

Au retour, nous choisissons de faire la boucle et de prendre par Budva. Le panorama sur les hauteurs est à couper le souffle. Une fois en bas, nous réussissons à faire une halte à la forteresse de Mogren. Attention le trottoir est haut et l'accès en voiture n'est pas facile à la sortie du tunnel. La vue est belle mais l'endroit n'est pas force d'intérêt.

 Pékin Express.

Tivat et Porto Monténégro.

Dernière halte de cette journée : Tivat, et plus précisément le quartier de Porto Monténégro. On arrive dans un autre monde, très séduisant. Tout est moderne, délicat, immaculé. Les rues sont cossues et portent en elles le signe d'une opulente richesse. Des yachts et hôtels luxueux par dizaines, des boutiques de grandes marques et une clientèle vêtue de robes ravissantes ou costards chics sur des terrasses fleuries et raffinées.

 Toujours accostées par les bateaux..

Le quartier est calme, ses lignes sont épurées : c'est un réel plaisir de flâner le long de ses discrètes fontaines. Le front de mer est tout aussi charmant. Près de la marina, la vue sur l'entrée de la baie est superbe.

  Défilé militaire et Festival Vrjena.

Nous irons par deux fois dans cet écrin entre terre et mer. Cet endroit nous a plu autant pour boire un verre que pour baguenauder au soleil sur les quais. Il faut bien comprendre qu'en fin d'après-midi, Prcanj est rapidement à l'ombre avec les montagnes. C'est pourquoi les couchers de soleil à Tivat nous étaient fort agréables.

Homemade mascarpone carrot cake. 
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Quelques kilomètres nous séparent de la Croatie. Située à l'embouchure de Boka Kotorska, Herceg Novi est, elle aussi, place de villégiature de l'élite européenne. Il nous a fallu environ une heure pour rejoindre ce petit paradis en prenant la route touristique et le ferry de Lepetani à Kamenari.

 4€50 la traversée.

Stari Grad possède un relief irrégulier. Relativement plat au niveau de la mer, il devient accidenté dès que l'on se dirige à l'intérieur des terres. Il possède d'innombrable "skaline", ce qui lui a valu le surnom de "ville escalier". Cela peut paraitre épuisant mais permet néanmoins d'atteindre d'élégantes perspectives de la cité au sein de son environnement.

 Grand vent.

Sur les hauteurs, à l'intérieur des murailles, nous avons pu découvrir Kanli Kula (tour de sang), Sat Kula (tour de l'horloge), la fontaine et la porte Karaça, plusieurs églises possédant un style particulier comme Sv. Mihail et Sv. Jeronim ainsi que plusieurs autres places et jolies façades.

Pâques. 

La balade du front de mer offre un paysage sublime sur la baie mais également sur la forteresse de Forte Mare. Çà et là, situés entre les petites boutiques, les restaurants et les plages, il est encore possible d'observer les anciens vestiges de la citadelle. Nous explorons les quais dans la direction de Topla-Igalo puis dans le sens Meljine.

 Plongeur les fesses en l'air. Pas de bateaux pour prendre la mer aujourd'hui.

Le déjeuner à Konoba Feral, une charmante taverne le long de la rue commerçante du front de mer est un régal, plats aux couleurs locales et aux prix corrects.

Le petit port de plaisance et l'avancée dans la baie donne une nouvelle représentation de la ville.

Tvrtko. 

De là, vous pouvez rejoindre le monastère de Savina pour un peu moins d'une demi-heure de marche. C'est un lieu paisible avec en son sein plusieurs églises (dont certaines se visitent) et un cimetière. Une végétation dense entoure les lieux, parcourir les sentiers alentours est agréable.

Parking gratuit entre le feu et le centre de santé, Topla. 

Dernières emplettes dans l'artère commençante près du rivage et de la forteresse, puis nous reprenons le chemin du retour via le ferry sous les douces lumières de la fin de journée.

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Afin de rejoindre les rivages du lac Skadar à l'est du pays, nous suivons l'imposante route surplombant la province de Budva, avec des points de vue grandioses sur l'Adriatique, pour ensuite converger sur Cetinje.

Publicités pour parier sur le bord des routes. 

Karuc.

De l'ancienne capitale, nous prenons la direction de Podgarica. Une vingtaine de kilomètres plus loin, il faut bifurquer sur la droite par une voie plus étroite et périlleuse vers le village de Karuc. En contrebas de la pente, se tient le hameau de pêcheurs, rustique et hors du temps. L'accès se limite à quelques maisons et pontons en l'état, quelques bateaux utilisés pour la pêche ou la balade de touristes.

 Petit chaton.

Rijeka Crnojevica.

Au-delà des méandres de la rivière Crnojevica, nous commençons à percevoir les prémices du lac Skadar. Plus loin, un des paysages les plus célèbres et les plus photogéniques de cette région se montre enfin : Pavlova Strana. Au-dessus du précipice, le champ de vision est ouvert sur différentes vallées. Nous ne sommes qu'aux premières effluves du printemps mais la végétation est broussailleuse et dense, pleine de rocailles. Vos yeux se raviront de ces massifs verdoyants à perte de vue semblant flotter au gré des cours d'eau jusqu'à votre arrivée au village. Celui-ci est modeste et ne semble être qu'un lieu de passage.

La danse de la photo. 

Comptez environ 1h10 entre Karuc et Virpazar mais prenez garde car tout au long de ce bel itinéraire, pas mal de passages comportent des routes sinueuses et accidentées.

 Trois petits chatons..

Virpazar.

Attention aux arnaques ! Dès votre entrée en voiture dans l'enceinte du bourg, vous serez alpagué et dirigé vers des parkings par des civils. Méfiez-vous, tout est bon pour vous attirer dans leur filet. Que ce soit pour des tours en bateau ou autres, n'hésitez pas à poursuivre votre chemin plus loin au coeur du village. Vous trouverez bien d'autres commerces et tours disponibles à des tarifs plus intéressants..

Notre tour en bateau a duré approximativement une heure et demie (25€ par personne + 4€ par personne pour le passage en parc national). Une vingtaine de personnes à bord. Le batelier fournit quelques explications en anglais sur le lac, les oiseaux, le pont.. La frontière commune avec l'Albanie est désormais très proche, à savoir que Skadar est divisé en 2 parties : l'une Monténégrine, l'autre Albanaise. Quelques arrêts à certains endroits pour de belles images, puis la possibilité de conduire l'embarcation pour les passagers qui en font la demande.

Gâteaux apéritifs, Titanic, le pas dans l'eau. 

Virpazar est un coin tranquille, pas grand-chose à voir, mais il fait bon y prendre son temps. Anciennement, un des plus gros marchés du pays, la pêche était une de ses activités principales, ce sont désormais les touristes qui occupent le terrain en journée. Pourvu d'une modeste place avec de grands arbres, vous trouverez quelques artisans locaux, hôtels et restaurants.. Quelques randonnées sont aussi possibles équipées de bonnes cartes.

Marche jusque Besac. 

Retour dans les bouches par la côte Adriatique. Quelques habituées à quatre pattes croisent notre chemin sur les hauteurs de Petrovac d'où nous effectuerons nos dernières escales pour rêvasser devant des points de vue à couper le souffle.

 Konstrata Incopore Sano Eurovision 2022 Serbe, mal à la tête, palmashow..
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Après 590km sur ses routes et 135km sur ses sentiers, le sud du Monténégro nous aura marquées en biens des choses. Ce pays est riche de territoires dont l'ambivalence est saisissante. Un instant vous déambulez dans une agglomération en pleine expansion, celui d'après vous parcourez des cités atemporelles et chargées d'histoire. Sans compter les sommets ancestraux qui se brisent soudain dans les vastes étendues bleutées de l'Adriatique.

Cette dizaine de jours à l'aventure nous auront permis d'explorer une petite partie de ces régions, ce qui nous amènera possiblement à revenir un jour fouler ses terres. Ne serait-ce que pour visiter les monastères des régions centrales ou bien encore les montagnes du nord.

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 Hvala i vidimo se uskoro.