avec 
C
Chantal Raude
Nous en avions un peu marre des grandes stations de sport d'hiver. Cette année, nous avons recherché l'authenticité d'un petit village aux maisons aux murs de pierre et aux toits de lauze...
Du 26 janvier au 3 février 2018
9 jours
Partager ce carnet de voyage

Après quelques recherches effectuées sur internet, notre choix s'est arrêté sur le village de Bonneval sur Arc, situé au fin fond de la vallée de la Maurienne, au pied du col de l'Iseran, le plus haut col routier d'Europe, fermé de Novembre à mi juin. Ce village station, encaissé entre les montagnes qui le cernent, a ainsi l'air pendant cette période d'être totalement isolé du monde. Et cela est d'autant plus vrai, lorsque, l'unique route qui lui permet de rejoindre en aval Bessans, la commune la plus proche, est coupée par une avalanche, comme cela survient régulièrement.

Mais cette fois, celle qui s'est produite quelques temps avant notre arrivée a été vraiment exceptionnelle et a fait la une des journaux télévisés.

L'aspect du village n'a pratiquement pas changé depuis le 19 ième siècle. Contrairement à ceux situés en aval, Bessans, Lanslevillard, Lanslebourg, qui ont été en grande partie incendiés lors de la seconde guerre mondiale, Bonneval n'a pas subi de destructions à cette époque et a conservé son architecture ancienne

Dans les années 1960, la volonté locale de restaurer l'habitat a abouti à la protection du village, inscrit en 1971, au titre des monuments historiques et des sites. Même si depuis, la pierre apparente se substitue au crépi, l'emploi des matériaux traditionnels et le savoir-faire des artisans permettent aux maisons de Bonneval de garder leur âme d'autrefois.

Si Bonneval sur Arc, comme tous les villages de la Haute Maurienne, vivait depuis des siècles de l'élevage et de la fabrication du fromage, à partir de 1860 il devient un centre d'alpinisme important et s'équipe pour accueillir cette clientèle d'un nouveau genre. En 1894 est donc construit le chalet hôtel du club Alpin, reconstruit en 1986 à l'entrée du hameau du Tralenta, en amont du vieux village.

Le premier refuge des Evettes (2509 m) situé face au magnifique cirque glacière est inauguré en 1907, puis en 1925 est construit le refuge du Carro (2780 m), tous les deux gérés par le club Alpin de Lyon. Ces deux refuges sont ouverts aux amoureux des espaces vierges qui pratiquent le ski de randonnée.

En 1968, sous l'impulsion de son maire, Gilbert André, est lancé le projet de construction d'une station de sports d'Hiver avec comme objectif principal , le développement d'un tourisme de qualité , avec en point d'orgue la préservation du village. En 1969, démarrent donc, en amont du vieux village et à une distance respectable de celui ci, au lieu-dit Tralenta, les constructions destinées a l'accueil touristique et dans les années 1970-1980 celles des remontés mécaniques.

Pari réussi, car en 1977 Bonneval sur Arc a été classé "Plus beaux villages de France" (le seul de Savoie) et en 2015 concourant à l'émission de France 2, "Le village préféré des français", présentée par Stéphane Bern il a occupé la sixième place sur les 22 villages qui participaient au concours.

26
janv

Nous réaliserons notre trajet avec notre véhicule. Nous quittons notre domicile dans la matinée avec comme objectif une étape à Lyon, ou nous passerons la nuit. Nous y arrivons sous une pluie battante, réservons un hôtel et notre voiture laissée au garage, munis de notre parapluie, nous nous préparons à affronter les éléments , en direction du Vieux-Lyon.

27
janv

Au lever le temps est toujours gris....mais il ne pleut plus ! Nous quittons notre hôtel, cette fois avec notre véhicule et prenons la direction de Notre Dame de Fourvière.

Depuis la plus haute antiquité, la colline de Fourvière est un haut lieu de la vie spirituelle et culturelle de Lyon.

Lors de la guerre de 1870, les Prussiens menacent d'envahir Lyon. Les habitants s'engagent alors à édifier sur la colline, en lieu et place de la chapelle Saint Thomas, une grande église qui sera dédiée à Marie si la guerre épargne la ville. Et c'est ce qui se produit ! En 1872, sous la direction de Pierre Bossan démarrent alors sa construction. Il s'adjoint le concours de l'architecte Louis Sainte-Marie Perrin qui terminera seul le chantier de la Basilique en 1917, Pierre Bossan décédant en 1888.

Les avis sur l'architecture très particulière de cette basilique, de style néo-bysantin ont de tous temps été très partagés entre les louanges de ses admirateurs et les vives critiques de ses détracteurs.

Toujours est t'il, que plus de deux millions de visiteurs montent chaque année à Fourvière pour visiter cette basilique et en faire ainsi, l'un des sanctuaires et sites touristiques les plus fréquentés de France.

D'ailleurs l'édifice a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, ainsi qu'au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1977.

Et en prime, les visiteurs y découvrent un panorama unique sur la ville de Lyon

Puis nous prenons tranquillement la direction de Bonneval , notre location n'étant disponible qu'à partir de 17h00

Le temps s'améliore, nous arrivons à Bonneval sous un beau soleil et par une route parfaitement dégagée. Nous nous garons sur un emplacement dégagé à l'entrée du vieux village, à deux pas de l'église et nous nous mettons à la recherche du chalet "Les Abeillos" , situé au lieu dit "derrière l'église" (On ne devrait donc pas en être très éloigné !) où nous avons loué le gîte "Les Croës". Effectivement nous le trouvons très rapidement, en hauteur par rapport au village, juste au dessus de l'église

Le vieux village est interdit aux véhicules, ce qui est une très bonne chose, mais nous sommes heureux de constater que compte tenu de la situation de notre hébergement à l'entrée du village, un parking réservé existe juste en dessous de notre chalet . Nous commençons donc à monter nos bagages par un escalier que le propriétaire des lieux a dû s'amuser à déneiger compte tenu de la quantité exceptionnelle de neige tombée ces dernières semaines ! Un vrai travail de sapeur ...

Il n'est que 16h30, le ciel est bleu, il fait un beau soleil, mais la vallée entourée de hauts sommets est déjà plongée dans l'ombre.....

Photo prise au niveau de notre gîte 
Vers le bas de la vallée , en direction de Bessans  (Photo prise au niveau de notre gîte)

Nous rangeons rapidement nos affaires, pressés d'entamer notre visite. Sur la première photo ci-dessous, on pourrait croire qu'une côte existe à l'entrée du village...eh bien ! non, il s'agit simplement de la neige qui n'a pas été enlevée, les engins de déneigement ne pénétrant pas à l'intérieur du village. C'est pour cette raison que dans les ruelles, elle arrive pratiquement à hauteur du premier étage de nombreuses maisons et que l'on a pratiquement les réverbères à hauteur de tête ! Il faut que les charpentes soient solides pour supporter un tel poids de neige , ajouté a celui de la lauze.... Mais quelques fois, lors de circonstances exceptionnelles elles cèdent !

Il est 18h30, la nuit est tombée, nous revenons au vieux village. Nous nous arrêtons à "La Ferme d'Angélina" afin de faire quelques courses pour le dîner. Nous y louerons un appareil à raclette

Home, sweet home


28
janv

Après une .... disons plutôt....moyennement bonne nuit de sommeil, dans notre lit de berger, pas très confortable en ce qui concerne le matelas, nous nous préparons, plein d'entrain à attaquer une nouvelle journée qui s'annonce plutôt bonne. Il est 9h00, le soleil commence a illuminer les cimes avant d'inonder la vallée.

Début d'après midi....

Chalet les Abeillos 
Un vrai paysage de carte postale 
Le bois à l'abri pour l'hiver 
29
janv

Sous un soleil radieux, nous décidons aujourd'hui de monter jusqu'à l'Ecot, en suivant la rive gauche de l'Arc. Selon la tradition orale, le peuplement de la haute vallée est le fait de pastoraux venant du Val d'Aoste (Italie) en belle saison qui se sont sédentarisés progressivement au Moyen-Age.

Le Mollard , en amont de la chapelle Sainte-Marguerite (datant environ du 12 e siècle dans sa forme actuelle) est le groupe de constructions trapues faites de blocs imposants, parfois sans présence de chaux. Il remonte à des époques bien plus lointaines, ayant connu la présence de l'homme depuis la préhistoire.

Photos prises du Mollard 

La détérioration climatique qui s'accéléra tout au long du 16 e siècle, gonfla les glaciers, obstrua les cols et envahit les hauts vallons. Les avalanches dévalèrent les pentes, les maisons éparpillées se regroupèrent alors au pied de la chapelle.

Le hameau de l'Ecot et la chapelle Sainte Marguerite pris du Mollard 
La chapelle Sainte Marguerite, sur le chemin du retour

Redescendus à l'Ecot, nous nous arrêtons casser une croûte, chez Mumu, avant de regagner Bonneval.

Qu'elle était la vie des habitants à cette époque ?

Une véritable civilisation de la céréale (orge et seigle) s'installe progressivement. Il faut se nourrir pendant les hivers de plus en plus longs. Ces cultures couvrent entièrement le fond de la vallée et une grande partie des pentes. Le moindre replat est utilisé, des réseaux d'irrigation extrêmement réglementés accélèrent la pousse et augmentent le rendement.

Les "javelles" de céréales sont frappées sur des dalles lisses, le vent emporte les impuretés. Trois moulins à eau sont en fonction. Un four cuit le pain pour chaque ménage, à tour de rôle. Le pain de seigle dur et sec se conserve durant des mois. Les galettes d'orge sont recuites dans la soupe ou le lait et servent à confectionner des mets à haute valeur nutritive. Viandes salées et fromages sont conservés dans ces petites constructions (salers) disposées à cheval sur le ruisseau qui traverse le village.

Pendant l'hiver des mines de fer et de plomb argentifère sont exploitées à l'abri des intempéries

Les animaux domestiques sont peu nombreux. Jusqu'au 19 e siècle, une famille possède environ deux vaches employées comme animaux de trait pour labourer, une quinzaine de brebis à traire, donnant laine et combustible (grobons) et un cochon.

La vue de la pierre est un signe de misère. Les maisons sont enduites de chaux teintée, poutres et linteaux sont de couleur pastel.

Les derniers mélèzes abattus pour les constructions et le soutènement des mines, la vallée devient entièrement nue. L'ombre étant l'ennemie des cultures, seuls sont conservés quelques bouquets d'arcosses dont la coupe est sévèrement réglementée pour l'alimentation du four à pain.

Deux peurs hantent constamment le village, malgré son isolement, hors des grands cols alpins

  • Le passage de soldats incontrôlés, véritables pillards sans foi ni loi
  • La peste, cette punition de Dieu. Le contrôle vigilant des voyageurs conduit à rejeter les "infects"

Les saisons se déroulent immuablement. A la fin de l'hiver les villageois :

  • "Terrent" la neige sur les champs pour accélérer la fonte
  • Nettoient ceux-ci des pierres amenées par les avalanches
  • Apportent du fumier à dos
  • Coupent en carré le crottin piétiné pendant l'hiver par les moutons (mis à sécher sur les balcons)
le crottin piétiné pendant l'hiver par les moutons est coupé en carrés et mis à sécher sur les balcons
  • Labourent, sèment, fauchent ou moissonnent, battent ou moulent, cuisent le pain
  • Déplacent les petits parcs à moutons pour fertiliser le sol avant la neige
  • Arrachent à la main les dernières touffes d'herbes ( "brosse") dans les rochers
  • Extraient les lauzes dans la montagne (on les fera glisser sur la neige vers la vallée au printemps)
  • Déterrent les marmottes endormies. Leur viande est salée et de l'huile est élaborée avec leur graisse
  • Certaines plantes cueillies sont destinées aux soins, les racines pour filtrer le lait, le sorbier pour faire de la gnole, le bouleau pour les balais, l'encens pour désinfecter et parfumer les maisons, l'érable pour les traîneaux
  • Le sol gèle, la neige tombe, on se retrouve dans une pièce unique, hommes et animaux, à la lueur des lampes à huile. On confectionne des petits meubles, des outils, de la vaisselle, on tisse du drap épais
  • Le temps s'écoule régi par les lunes, les superstitions, la religion et la vie collective, en attendant le retour du printemps.

L'apogée du village de l'Ecot est atteinte vers 1800 (120 habitants). Il entre dans l'ère moderne, beaucoup le quittent pendant la mauvaise saison, la vie en autarcie disparaît progressivement

Au bout de cette auge glacière, dans les ombres et la lumière du monde médiéval, piégés par les éléments, ces montagnards ont su créer une micro société parfaitement adaptée.

Ils nous laissent leurs maisons de pierre silencieuses, ainsi que les chemins aux dalles de granit usées par leurs pas

l'Ecot, l'un des plus hauts hameaux de France, se présente à nous dans sa vérité. Il est la mémoire des hommes des siècles passés, nous en somme les gardiens.

Ce texte n'est pas de moi ! Très bien écrit, apportant un nouvel éclairage, sur ce village et le mode de vie de ses habitants. Je n'ai pu résister à l'envie de le retranscrire intégralement. J'espère que C.G dont je ne connais que les initiales, ne m'en tiendra pas rigueur....

Après un temps de sommeil, commencèrent les restaurations et l'Ecot comme Bonneval devint site protégé en 1971. Depuis quelques années il suscite un fort engouement et de nombreuses habitations sont réhabilitées et transformées en résidences secondaires

Retour à Bonneval

Le port du casque devrait être obligatoire ! 
A la sortie du vieux village, vers Tralenta, en fin de journée 

A la nuit tombée...

30
janv

Ici, plus que le nombre de kilomètres de pistes à dévaler (Nous sommes en effet très loin des 600 km de pistes des Trois Vallées, ou des 300 km du domaine skiable de Tignes-Val d'Isère), c'est la qualité du domaine qui fait de Bonneval sur Arc un lieu de glisse renommé où la neige est abondante sur des pistes qui s'étagent de 1800 m à 3000 m d'altitude. Sur ces 1200 m de dénivelé, Bonneval sur Arc est un domaine de taille humaine ( ou l'on n'attend pas des heures aux remontées mécaniques !) situé dans un cadre grandiose , encerclé de pentes vierges à conquérir.

La première remontée mécanique, le télésiège du Vallonnet se situant à Tralenta distant d'environ 1100 m de notre chalet, nous y avions loué notre matériel de ski chez Mulinet Sports, très sympathiques et qui plus est mettent à la disposition de leurs clients une consigne à skis gratuite à quelques pas du départ des pistes. Très intéressant pour les personnes qui ayant choisi l'option de séjourner au vieux village ne souhaitent pas transporter à la main leur matériel. Nous y laissions nos skis et réalisions le trajet dans un sens ou dans l'autre, après-skis aux pieds et chaussures de ski à la main. Nous réalisions habituellement ce trajet à pied, bien qu'en hiver une navette gratuite, dont un arrêt se situe juste en bas du chalet, à l'entrée du vieux village et à proximité de l'église, desserve tout Bonneval, jusqu'à Tralenta.

Les années passant, nos objectifs ont changé. Nous ne sommes plus dans les premiers à l'ouverture des remontées mécaniques, ni les derniers lors de leur fermeture. Nous prenons notre temps, alternons des journées, voir des demies journées de ski avec des randonnées.

Et, Bonneval dans ce contexte nous convient tout à fait....

Un défilé de mode de "Westie"

Les photos du jour

La protectrice du village

Il est temps de rentrer !

31
janv

A part, peut être, m'être cassé le bas du dos sur le matelas trop mou de ce foutu lit de berger ! J'ai tenté de prendre un rendez vous chez un ostéopathe, mais j'ai abandonné l'idée en raison du nombre de kilomètres que j'aurais dû effectuer pour m'y rendre.... Cela ira peut-être mieux, après une bonne douche chaude , un bon massage au baume Saint-Bernard et le corps remis en mouvements....

Par la promenade effectuée avec notre "Westie", avant de le laisser au gîte, pendant que nous dévalerons les pistes. Du moins, je l'espère en ce qui me concerne !

Finalement avec un peu d'échauffement et en faisant attention à ne pas réaliser des mouvements brusques ou inconsidérés, cela a pu le faire.

Promenade en fin de journée avec "Aela"


1
fév

J'ai tenté de dormir dans la deuxième chambre, celle aux deux lits superposés ou le matelas est plus dur, mais la nuit n'a pas été des meilleures et ce matin le lever est difficile. Dans ces conditions, je ne pense pas qu'il sera raisonnable de skier aujourd'hui. Peut être pourrai je quand même effectuer une randonnée vers Bessans.... mais avant, un nouveau petit tour en photo de quelques ruelles du Vieux-Village, ainsi que trois petites vidéo de sa rue principale...


Nous y pénétrons en provenance de Tralenta , par la rue principale


Au centre du Vieux-Village 


Puis nous prenons la direction de Bessans

Le vieux village dans notre dos... 


Les restes d'une avalanche 


Encore quelques petites vidéos...

Choisies parmi de nombreuses, prises tout au long de notre jour. Pour l'instant je les présente à l'état brut , beaucoup de séquences seront ultérieurement coupées (car trop longues ou sans intérêt) et montées afin de réaliser un véritable film de notre séjour à l'aide de Pinnacle 21.



Finalement, j'y suis parvenu sans trop de mal et et après s'être réchauffés dans un bar nous prendrons un bus qui nous ramènera rapidement à Bonneval.

2
fév

Dernier jour à Bonneval et aujourd'hui mal ou pas au dos...je skierai.



Fin d'après midi.... nous venons de rendre notre matériel de ski et commençons à ranger nos affaires car demain nous prenons la route pour la Bretagne. Initialement, nous avions prévu de retrouver des amis, Samedi soir à Villard de Lans, passer la soirée avec eux et skier ensemble le lendemain, mais je déclare forfait en raison de mon mal de dos qui nécessitera finalement, deux séances chez un ostéopathe une fois rentré !

3
fév
La séquence est un peu longue....mais aucune obligation d'aller jusqu'au bout ! 

Après une étape à Bourges où nous avons passé la nuit nous avons repris la route le lendemain matin pour arriver chez nous dans l'après-midi.

Nous avons tellement été enchantés de notre séjour à Bonneval-sur-Arc que nous y retournons fin Janvier 2019 avec nos enfants et petits enfants, afin de leur faire découvrir ce lieux magique !

Et en point d'orgue, un joli hommage (qui n'est de moi, hélas....et dont je ne connais pas l'auteur !) au hameau de l'Ecot


Aux limites de la vie,

Gardien du souvenir de la ténacité des hommes ,

face à l'isolement et à une nature austère

Assoupi sur ma dalle

Mon échine hérissée de lauzes,

Brûlé par le soleil,

Patiné par les tempêtes,

Je surveille la vallée

Fatigué par les siècles

Le Village