Nous avons embarqué notre véhicule à Roscoff sur le ferry "Connémara" de la Brittany Ferries pour Cork d'où nous avons entamé notre road trip sur le Wild Atlantic Way
Du 15 au 29 mai 2018
15 jours
Partager ce carnet de voyage
15
mai

l'Irlande étant en général réputée pour son climat pluvieux, nous avons apporté un soin tout particulier dans le choix de la période pour nous y rendre. Ayant opté pour la deuxième quinzaine de Mai, nous avons réservé notre passage à la compagnie maritime "Brittany Ferries" et embarqué avec notre véhicule à Roscoff sur le "Connémara" nouveau navire "Classe Eco" qui assure la liaison avec Cork. Les prestations n'étaient pas au même niveau que celle du "Pont Aven", navire fleuron de la flotte, mais nous n'avions pas réservé une croisière ! Elles étaient plus simples, mais néanmoins de qualité. Nous avions réservé une cabine extérieure avec salle de bain privative qui s'est révélée spacieuse. D'ailleurs, selon les propos d'un couple rencontré lors du retour et ayant réalisé l'aller, sur le "Pont-Aven", les cabines sur le "Connémara" étaient plus spacieuses et les coursives moins étroites. Comme quoi !

Notre départ étant prévu à 19h00, nous nous sommes présentés dans la file d'embarquement vers 18h00 pour les formalités.

Mais hélas, en raison d'un incident technique, nous n'avons appareillé que 2 heures plus tard, soit vers 21h00 , sous un ciel maussade et une température très fraîche....

NB : Les véhicules sont susceptibles d'être garés sur le pont extérieur. Nous avons remarqué au retour, que ceux, munis d'un badge sur le pare-brise, indiquant que leur propriétaire voyageait avec leur animal de compagnie, étaient systématiquement garés sur ce pont qui donne directement accès aux cabines et à la zone de promenade qui leur sont réservées.

16
mai

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous levons sous un soleil radieux mais sous une température encore très fraîche...

Nous sommes surpris de voir un marin hisser le pavillon Chypriote lors de l'entrée du navire dans les eaux territoriales irlandaises ! Renseignements pris, il s'avère que ce navire affrété par la Brittany Ferries et assurant cette nouvelle ligne est immatriculé à Limassol à Chypre. D'ailleurs lors de notre retour en France, nous avons été accueilli à la sortie du port de Roscoff par des marins syndiqués de la CGT, inquiets pour l'avenir de leur emploi, distribuant des tracts accusant la compagnie de faire du dumping social en embauchant des "marins low cost"

Vers les 9h00, la côte Irlandaise se découpe à l'horizon et une demie-heure plus tard nous passons le phare de Roche's Point qui marque l'entrée du port de Cork, l'un des plus grands ports naturels au monde

Nous longeons Cobh, située sur Great Island (dans la baie de Cork) et sa cathédrale Saint Coleman, sans oublier que cette charmante petite ville aux maisons colorées fut le théatre d'un épisode douloureux de l'histoire irlandaise, la fuite de sa population en partance pour l'Amérique suite aux ravages de la grande famine (1845 à 1850). Les gens mourraient alors par dizaines de milliers....

Le port de Cobh fut également la dernière escale du Titanic avant qu'il ne sombre une nuit d'Avril 1912.

Pour enfin accoster à Ringaskiddy, terminal des ferries provenant de France, situé à environ 20 km au Su-Est de Cork.

Lorsque nous débarquons, il est 11h. Nous décidons de rejoindre Cork afin d'y déjeuner. Nous achetons des sandwichs à l'English Market, les mangeons assis au soleil sur un banc dans un espace public, puis prenons la direction de Kinsale, joli petit port de plaisance (que nous verrons hélas à marrée basse).

avec ses rues très animées

aux maisons colorées.

Kinsale est le point de départ du Wild Atlantic Way qui déroule son ruban d'asphalte sur 2500 km jusqu'à Malin Head, aux abords de l'Irlande du Nord (Ulster). Après cette petite halte à Kinsale, nous prenons la route pour Clonakilty ou nous envisageons de passer la nuit. En chemin nous nous arrêtons sur Harbor View Beach, belle plage sur l'estuaire de la rivière Argideen (au Sud de Kilbrittain).

Sur la route qui nous mène à Timoleague, nous apercevons de l'autre côté de la baie, le village de Courtmacsherry, station de sauvetage dont le canot sauva en Mai 1915, les survivants du naufrage du tristement célèbre RMS Lusitania, paquebot britannique, torpillé par un sous-marin Allemand (1198 morts).

A Timoleague, nous quittons la route côtière sur quelques kilomètres afin de rejoindre plus rapidement Clonakilty, but de notre étape du jour. Nous réservons une chambre au centre ville à l'O'Donovan's Hotel, tenu par la même famille depuis six générations (100€ pour une chambre double, avec petit-déjeuner) et dînons au An Sugan.

17
juin

Sur la route qui nous mène au "Dromberg Stone Circle", nous apercevons en contrebas le lac Kilkeran et dans le lointain le phare de Galley Head...

Le cercle de pierres de Dromberg ( environ 1000 ans avant J.C).

Un peu plus loin..... le petit port de Glandore

Puis Castletownshend dont la rue principale qui descend en forte pente vers le port et le château est bordée de maisons du XVIII siècle. Elle présente la particularité d'avoir en son milieu un arbre entouré d'un muret de pierre qui ne laisse plus beaucoup de place pour le passage des véhicules !

Le château du XVII siècle (qui est également une Guest House...) et l'église Sainte Barrahane qui renferme une rame d'un canot de sauvetage du Lusitania, en mémoire aux nombreux noyés qui furent transportés dans ce port.

Nous reprenons la route en direction de Baltimore et effectuons en chemin une petite halte au Lough Hyne (seule réserve marine d'Irlande), lac d'eau douce , devenu marin lors de l'élévation du niveau des mers, il y a de cela environ 4000 ans.

A Baltimore, nous achetons quelques provisions pour notre déjeuner et nous asseyons sur le port, a proximité du château restauré du clan O'Driscoll ....

et de l'embarcadère du petit ferry pour les îles Sherkin, Clear et Hare (ou Heire)...

Rappelons, l'épisode douloureux que vécut Baltimore en 1631. Le village fut mis à sac par le pirate Hollandais Jan Jansen, converti à l'Islam sous le nom de Murat Réis et 107 de ses habitants furent emmenés en esclavage en Afrique du Nord. Seulement quelques uns d'entre eux purent revoir l'Irlande...

A Ballydehob, nous nous dirigeons plein Ouest en direction du Mont Gabriel, afin de bénéficier d'un panorama sur la baie de Schull, haut lieu de la navigation de plaisance, située non loin du célèbre phare du Fasnet.

Elle nous apparaît avec en son travers Long Island, au moment ou le soleil arrive enfin a percer les nuages. Nous nous y arrêterons un moment afin de nous dégourdir un peu les jambes avant de prendre la direction de Crookhaven, but de notre deuxième étape. Nous tentons de réserver une chambre d'hôte au Galley Cove House Bed & Breakfast, dont nous avons aperçu le panneau en bordure de route. Il y a de la place (d'ailleurs nous serons les seuls !). Maureen nous réserve un accueil très chaleureux et nous octroie la chambre" Fasnet" ( 80 € la chambre avec petit déjeuner . Meilleur rapport qualité/prix de notre Road Trip) d'où nous devrions voir l'île du Fasnet et son célèbre phare....Mais le temps est de nouveau bouché ! Nous sommes a quelques centaines de mètres de Crookhaven où nous nous rendons pour dîner au O'Sullivan's sur le port.

Nous nous sommes rendus dans ce pub où la famille est francophile (Le père aurait travaillé quelques temps en France dans le secteur de la pêche), conseillés par notre hôte et le Guide du routard, mais avons été déçu par l'accueil. Le serveur ne comprenant pas ce que nous lui demandions (Peut être en raison de notre mauvais anglais !), une personne est venue prendre notre commande en français (peut être le patron !) ) et hormis cela ne nous a pas adressé un seul autre mot ! Nous non plus d'ailleurs, car il ne nous incitait pas a entamer la conversation ! Sans doute un mauvais jour ...

En rentrant nous coucher, nous avons quand même aperçu le puissant faisceau du phare du Fasnet.

18
juin

Vue de notre chambre au petit matin, le temps se dégage, à l'horizon nous apercevons le phare du Fasnet.

Nous reprenons notre périple afin de visiter Mizen Head et chemin faisant nous nous arrêtons à Barleycove, l'une des plus belles plages d'Irlande (et il y en a beaucoup ! Dommage seulement que l'eau n'y soit pas un peu plus chaude !), site Natura 2000 pour la variété de la faune et de la flore. Nous voulions y marcher en empruntant la passerelle flottante (ligne noire que l'on distingue derrière la dune qui borde le front de mer) qui permet de traverser le cours d'eau qui s'y jette, mais elle était interdite pour travaux. Pas de chance ! Nous avons tenté d'y accéder par sa rive Ouest, mais nous n'avons pas trouvé de chemin, tout semblait privé. Donc nous avons repris notre route un peu déçus. Sur les deux photos de droite , en arrière plan, nous apercevons Brown Head.

La côte est si découpée que même un géographe aurait de quoi perdre ses repères ! En tout arrière plan nous apercevons la péninsule de Crookhaven, le fond de sa baie, puis l'isthme qui la relie, ainsi que Brownhead (à droite) à la péninsule de Mizenhead. Au premier plan, nous avons la baie de Barleycove, dont la Plage se situe a gauche, derrière le rideau d'arbres.

Mizen Head, un pont franchit une large faille qui permet d'atteindre le phare, situé au point le plus méridional de l'Irlande. Obligation de passer par le Visitor's Center afin d'y acheter le ticket d'entrée qui nous permettra après la visite d'une petite exposition (phares, géologie et faune locale) d'accéder au phare et à différents points de vue aménagés tout au long d'un chemin sécurisé par une clôture sur chacun de ses côtés afin de canaliser le visiteur en raison de la dangerosité du lieu.

En arrière plan, la péninsule de Sheep's Head 

Après un frugal déjeuner sur la terrasse du Visitor's Center, nous repartons en direction de Sheep's Head. A Durrus nous empruntons la Sheep's head Road, sinueuse, particulièrement étroite qui nous mènera à travers des paysages vallonnés, jusqu'à un petit parking, point final de la route... Après s'être désaltéré au petit bar qui s'y trouve nous démarrons notre randonnée qui nous mènera jusqu'au petit phare, à l'extrémité de cette péninsule. Du parking, nous suivons des yeux notre chemin qui serpente dans un paysage sauvage bien préservé. A un moment nous gravissons un escarpement afin de découvrir en contrebas le lough Akeen. Nous traversons une petite passerelle....

avant d'atteindre quelques temps après le petit phare, avec en toile de fond la péninsule de Beara, l'étape de demain

Nous entamons alors notre chemin retour, repassons devant le lough Akeen, totalement différent sous cet angle de prise de vue et remontons en direction du parking. En Irlande il est courant de trouver des maisons essaimées un peu partout, dans des endroits les plus improbables, sauvages et reculés... à des kilomètres de tous commerces. Mais curieusement, elles ne nous ont pas choqué outre mesure, se fondant dans un environnement qui est souvent grandiose. J'imagine que cela serait impossible en France, ici cela fait partie intégrante des paysages !


Ci-dessous, photo aérienne de sheep's Head, donnant une bonne vision d'ensemble de ce que nous venons de parcourir. Eh non ! je n'ai pas de drône, j'ai simplement photographié une pancarte sur laquelle cette photo se trouvait. On y voit très bien le lough Akeen et le petit phare.

De nouveau en voiture. Sur notre route, peu après Kilcrohane, nous bifurquons au Nord, vers un petit col...

Seefin View point 

qui nous offre un beau panorama sur Dunnamus Bay. En face, nous avons toujours Mizen Head. Nous traversons donc la péninsule afin de rejoindre la Goat's Path (sentier de la chèvre), route qui nous mène à Bantry, étape ultime de notre journée où nous planterons notre tente à l'Eagle point Camping, à ballylickey

Beau camping, accueil sympathique et à proximité, supermarché, carburant, quincaillerie. Très pratique ! Nous avons été seulement gêné (rien à voir avec le camping) par les midges, ces minuscules moucherons, presque invisibles à l'oeil nu qui nous ont attaqué jusqu'à la tombée de la nuit. Ensuite , ils ont disparu comme par enchantement.

19
mai

Aujourd'hui, nous pénétrons dans la péninsule de Beara parcourue par les Caha Mountains et Slieve Miskish Mountains, véritable colonne vertébrale de la péninsule. A Adrigole, nous prenons la direction d'Healy Pass, col qui permet de rejoindre Lauragh au Nord et qui devrait nous permettre à son sommet d'avoir un beau panorama sur ses deux versants. Autant le versant Sud , d'ou nous venons est rude et désolé...

que le versant Nord est accueillant, parcouru par une profonde vallée verte et boisée, au fond de laquelle trône le Glanmore Lake. En arrière plan, nous apercevons le Kerry.

Arrivés à Lauragh, nous longeons la côte en direction du Sud-Ouest, afin de visiter Dursey Island. En chemin, nous nous arrêtons au village d'Eyeries où les habitants rivalisent à celui qui ravalera sa maison de la couleur la plus vive, la plus originale... Une vraie palette de peintre !

Arrivée à Dursey Island, le temps se dégrade et il fait froid. Cette petite île de 5 km² (16,5 km sur 1,5 km), éloignée du rivage de seulement 374 m a la particularité d'y être reliée par un cable-car....un téléphérique (le seul d'Irlande) installé en 1969.L''installation est des plus rudimentaire et mériterait quelque travaux de peinture, mais cela fonctionne... Il permet de traverser le Dursey Sound, parcouru par un fort courant de marée en toute sécurité (du moins on l'espère !), et transporte aussi bien insulaires, touristes, vivres (aucun commerce n'existe sur l'île), chiens, moutons.....et même une vache !

Nous achetons chacun un billet pour le prochain passage, décidés à nous dégourdir les jambes sur l'île qui historiquement comportait 3 villages, dont certains bâtiments sont encore visibles aujourd'hui, mais qui maintenant n'est plus habitée que par une poignée de résidents semi-permanents. Endroit idéal pour qui voudrait s'isoler du monde pour un temps de réflexion ou de méditation. Sur cette île austère et désolée, le seul environnement sonore sera constitué (en fonction du temps) par le bruit des vagues, celui du vent et du cri des oiseaux. Quelques maisons de vacances sont louées sur l'île. Evasion absolue !

L'intérieur de la salle d'attente du téléphérique sur l'île de Dursey... La paille, preuve s'il en est du transport des animaux, est bien visible !

Dursey fut le dernier endroit ou le soleil se coucha en Europe le 31/12/1999. L'île fut donc la vedette à la télévision mondiale à l'occasion du passage au nouveau millénaire.

Moins drôle. Elle fut le dernier refuge des Irlandais après leur défaite à la batalle de Kinsale en 1602. En représailles les Anglais tuèrent jusqu'à 300 de ses habitants.

Puis nous reprenons la route du Sud, repassons par Healy Pass pour atteindre Kenmare où nous passerons la nuit au Sea Shore Farm Guesthouse (100€ la chambre avec petit déjeuner) à Tubbrid. Nous sommes dans le Kerry ! Accueil très sympathique, chambre propre et spacieuse donnant sur la rivière Kenmare.

Nous prenons une bonne douche avant de retourner à Kenmare déambuler dans ses rues très animées (Kenmare est le point de départ au Sud, du "Ring of Kerry"), avant de dîner au Foley's. Très bonne soirée...

Par contre, je ne suis pas très confiant pour le temps de demain, car tout à l'heure il pleuvait et les prévisions météo ne sont pas bonnes.

20
mai

Nous chargeons notre voiture sous la pluie et prenons la route du "Ring" du Kerry", la plus populaire des péninsules irlandaises, un circuit de 180 km classé selon notre guide du Routard parmi les plus belles routes d'Irlande ou se succèdent, falaises, landes immenses, montagnes, plaines, dans des camaïeux de vert et de bleu profond, un contraste permanent. Quand il fait beau temps ! Car aujourd'hui, nous roulons sous une pluie battante et l'on ne voit rien au delà de 30 m ! Aucun intérêt de continuer le Wild Atlantic Way dans ces conditions et la météo locale ne nous annonce rien de bon jusqu'à demain après-midi. Une accalmie de courte durée nous permet quand-même d'apercevoir la côte....

De passage à Waterville (nom de consonance plutôt normande qu'irlandaise !), petite station balnéaire au fond de la baie de Ballinskelligs , nous sommes étonnés d'y voir dressée sur la promenade, une statue en pied de Charlie Chaplin, dans son personnage légendaire de "Charlot". Renseignements pris, il s'avère que la famille Chaplin y venait en vacances dans les année 60.

Nous arrivons à la bifurcation qui nous conduit vers Potmagee, lieu de départ de la plupart des bateaux pour les îles Skellig, mais à la vue du temps, ce n'est pas aujourd'hui que nous pourrons nous y rendre. D'autant plus que depuis que Georges Lucas y a situé l'une des scènes du "Réveil de la force", son dernier film de la saga "Star Wars", des fans réserveraient parfois jusqu'à un an en avance pour pouvoir s'y rendre et gravir les 618 marches de Skellig Michael. A ceci s'ajoute en plus, le fait qu'un système de quota existe en raison de son relief escarpé et de la dangerosité de ses chemins et escaliers. Imaginez une foule se croisant dans ces conditions....accidents assurés !

Skellig Michael (Grand Skellig), qui abrite les vestiges en ruine, d'un monastère Chrétien occupé par les moines entre le VI siècle et le XII siècle a été classé en 1996 au patrimoine mondial de l'Unesco. Little Skellig, quant à elle abrite la seconde plus grande colonie au monde de fous de Bassan et est donc fermée au public.

Nous poussons quand même sous une pluie battante jusqu'aux falaises de kerry, qui dominent l'océan de leurs 300 mètres et à partir desquelles, en théorie, l'on a une belle vue sur les îles Skellig et Puffin....mais avec cette visibilité. D'ailleurs avec ce temps, le site (qui est privé, donc payant) est fermé. Nous revenons à Portmagee et n'y trouvant aucun endroit pour déjeuner en raison de l'affluence que nous y rencontrons (cars de touristes), nous reprenons notre route sans avoir pénétré dans Valentia Island et nous arrêtons un peu plus loin, à Cahersiveen au "kerry Coast Hotel". Pendant le repas nous prenons la décision de quitter le wild Atlantic Way et de remonter au plus direct vers le Nord de l'Irlande, de rouler le plus rapidement possible pendant le passage de cette perturbation et de parcourir le chemin en sens inverse, du Nord au Sud , en espérant qu'il fasse meilleur à ce moment. Nous continuons donc "The Ring of Kerry" (Nous n'avons pas trop le choix !) jusqu'à Killorglin, où nous prenons la direction de Limerick pour rejoindre Galway ou nous passerons la nuit. Nous y arrivons sous une pluie battante et déambulons dans le centre ville à la recherche d'un hôtel. Dans Cross Street , nous sommes passés par hasard devant le 7th Boutique hôtel. La seule partie visible , sa porte d'entrée, était si discrète, coincée entre la devanture d'un magasin d'antiquités à sa gauche et celle d'un pub/restaurant à sa droite .....que nous avons failli ne pas le remarquer.

Cela aurait été dommage, car nous avons découvert le plus petit et surement le plus joli et original hôtel de Galway, admirablement situé au coeur du centre ville, dans le quartier latin, à quelques pas des restaurants, pubs et boutiques. Cet hôtel créé en 2016 dans cet immeuble de 600 ans chargé d'histoire aurait initialement appartenu à un riche marchand de Galway comme lieu de résidence. Il l'aurait transformé un temps en pension avant qu'il ne devienne maison de prostitution et couvent des soeurs dominicaines en 1686 ! Ah, si les murs pouvaient parler ! Le bâtiment a été entièrement restauré avec beaucoup de goût, tout en lui préservant son caractère original (ici pas d'ascenseur et escalier étroit).

Notre chambre était vraiment petite (c'était peu être la dernière de libre) mais nous étions contents d'être là...

Après notre installation, nous descendons prendre un pot au pub 1520, en attendant que notre place au restaurant se libère car il y a beaucoup de monde...

Le patron a insisté pour se faire prendre en photo avec Chantal.... 

Notre restaurant "the Quay Street Kitchen "

En sortant, la pluie ayant enfin cessé, nous en profitons pour prendre quelques photos de Quay Street by night avant de regagner notre chambre.

21
mai

Après une bonne nuit et un bon petit déjeuner

Nous reprenons la route sous un temps toujours aussi maussade, avec une alternance de grains et de brèves éclaircies. Nous traversons le Connémara au plus direct, d'une seule traite et arrivons en tout début d'après midi à Sligo, (traversée par la rivière Garravogue) au moment ou le temps s'améliore enfin !

Nous déjeunons au O'Hehirs Backery&café. Sligo sera l'étape la plus septentrionale de notre road trip, nous ne pénétrerons pas dans le Donégal, pourtant réputé comme l'un des plus beaux comtés du pays car par manque de temps, nous devrons reprendre demain le Wild Atlantic Way, direction Sud et a priori sous un beau temps revenu.....notre stratégie aurait donc été payante !

Mais en attendant, nous profitons de cet après midi pour visiter les alentours. Nous prenons au Nord-Ouest la direction de Raghly Point et de son minuscule port donnant sur Drumcliff bay avec en toile de fond le Ben Bulben, à la forme si caractéristique. L'on pourrait presque se croire à Cape Town, en Afrique du Sud, avec sa Table Mountain....

Puis nous longeons la côte, toujours vers le Nord pour nous rendre à Mullaghmore Head, aujourd'hui l'un des spots de big waves les plus réputés en Europe, avec Nazaré au Portugal et Belharra en France....mais la meilleure saison pour les observer est bien sûr l'Hiver ! Nous longeons les quais de son petit port à marée basse avant de prendre un pot au Beach Hotel.

Nous prenons ensuite la direction de Ballintrillick (Ballaghnatrillick sur notre atlas routier Michelin...on se croirait presque en Islande avec un tel nom !) afin de visiter le versant Nord du Ben Bulben par la Gleniff Horseshoe Drive , une belle boucle de 9 km, dans un paysage sauvage et préservé. Le cadre est grandiose, incontestablement, ce lieux sera l'un de mes préférés..... Un petit air de Cirque de Gavarnie en Irlande ! En plus, ce qui ne gâchait rien, le soleil avait refait son apparition.

L'approche... 

Puis nous pénétrons dans le cirque !

la brèche de Roland à droite ! ...Je plaisante  !

Bizarreries de la nature et une brebis et son petit que nous semblons déranger sur la route...

Nous quittons Le Gleniff Horseshoe Drive....


Mais avant de retourner sur Sligo, afin de trouver un hébergement pour la nuit, nous poussons, à proximité, jusqu'à la Glencar Waterfall qui se jette dans le lac éponyme.

Nous retiendrons une chambre au Park House Bed & Breakfast (80€ la chambre, avec Petit Déjeuner)

et dînerons sur les quais en ville au Fabbrica.

Encore une journée bien remplie !

22
mai

Au lever, nous sommes heureux de constater que le temps est revenu au beau. Nous prenons la route pour Downpatrick Head et sur les conseils de notre hôte, pour y parvenir, longeons au plus près la côte depuis Sligo. Pas la meilleure décision que nous ayons prise car nous perdons un temps fou sur une route étroite et sinueuse sans grand intérêt (A moins que nous y soyons passés trop rapidement.....c'est l'inconvénient des Road Trip, ou nous avons souvent tendance à nous arrêter que dans les endroits les plus touristiques, certainement au détriment de quelques pépites que nous ignorons par manque de temps !). Mais avant d'arriver à Downpatrick Head, nous nous arrêtons quand même à Lacken Bay, un endroit bien sauvage avec une plage magnifique.

Nous sommes enfin à Downpatrick Head ! Nous garons notre véhicule sur le parking et entamons notre approche...

Nous rencontrons en premier lieu sur le site Poll Na Seantoine, un gouffre de 30 m creusé naturellement, comme au cordeau par l'érosion de l'océan...

Puis le clou du spectacle, le Dun Briste, un morceau de falaise qui s'est détaché de l'île et qui nous apparaît du haut de ses 50 m tel un immense mille-feuille de pâtisserie avec l'alternance de strates de roches sombres et claires. D'ailleurs, preuve qu'il fut à une époque rattaché à l'île, des vestiges médiévaux y ont été découverts à l'occasion de fouilles archéologiques...

la petite bâtisse est un poste d'observation datant de la seconde guerre mondiale 

avant de nous balader sur de moelleux coussins de verdure le long des falaises très abruptes, tombant à pic dans l'océan...

Un nouveau Dun Briste en formation, occupé par des pêcheurs à la ligne 

Puis nous continuons jusqu'à Céide Fields, site archéologique pressenti dans les années 1930 et seulement fouillé dans les années 1970, où ont été découverts sur plusieurs km², protégés sous une épaisse couverture de tourbe, les plus anciens systèmes de terrains connus au monde, avec maisons et tombes mégalithiques vieux de presque 6000 ans (C'est l'épaisseur de tourbe recouvrant les vestiges, liés a son taux connu d'accumulation annuel - environ 1 mm - qui a permis de dater leur âge). Finalement nous avons été déçu de notre visite car a hauteur d'homme , l'on ne distingue pas grand chose à part quelques tas de cailloux plus ou moins épars ! C'est un peu comme les géoglyphes de Nazca, on les voit mieux de haut !

Photo de Downpatrick Head et du Dun Briste prise de la plateforme d'observation du centre d'accueil des visiteurs de Céide Fields qui propose des expositions, des spectacles audiovisuels....et où l'on peut se restaurer !

Nous continuons notre route en direction de Benwee Head que nous avons du mal à repérer. Nous nous arrêtons devant une balise du wild Atlantic Way signalant un lieu dénommé "Une Bhinn Bhui" et nous y arrêtons à défaut, car la côte y est majestueuse. Sur la photo de droite , nous distinguons en arrière plan, vers l'Est quelques unes des Stags de Broadhaven.

Finalement en réalisant ce blogue, je me suis aperçu que "An Bhinn Bhui" en Gaélique traduit en Français "La falaise jaune" correspondait à Benwwee Head ! Nous y étions sans le savoir...


Nous décidons d'effectuer une petite randonnée vers l'Ouest en longeant les falaises, parmi les moutons au abords de Kid Island.....

Puis traversons des tourbières en exploitation.... passage pour ainsi dire obligatoire pour toute personne visitant ce pays !

En Irlande les sols détrempés en raison d'un climat particulièrement humide (250 jours de pluie par an), favorisent le développement de plantes hydrophiles, tel la sphaigne capable d'absorber de grosses quantités d'eau. En l'absorbant, la plante puise l'oxygène, empêchant les matières mortes de se décomposer. La sphaigne se développe donc par dessus les déchets organiques morts en formant au fil du temps une couche de tourbe qui s'épaissit au rythme d'environ 1 mm par an ! Séchée, elle donne donc un combustible brun noirâtre qui chauffe moins que le bois ou le charbon et brûle avec une odeur très caractéristique.

Mais avant d'être utilisée comme tel, elle doit passer de l'extraction jusqu'à l'empilement par un processus de plusieurs mois :

  • Ouverture d'un banc de tourbe :La végétation de surface et les racines sont tranchées à l'aide d'une bêche. une première bande de tourbe est ainsi dégagée.
  • Découpe de la tourbe :Les mottes sont débitées et disposées à la surface de la tourbière
  • Etalement :Les mottes gorgées d'eau sont étendues et espacées pour sécher au soleil et au vent
  • Dressage : lorsqu'elles sont fermes, les mottes sont dressées afin d'accélérer la dessiccation
  • Empilement : Les mottes séchées sont empilées et parfois recouvertes de paille afin de passer l'hiver sur la tourbière
Extraction selon la méthode traditionnelle 
Extraction mécanique 

En extraction mécanique (l'on peut voir en arrière plan sur la photo une tourbière exploitée selon cette méthode), la tourbe est déposée sur le sols en longs serpentins qu'il faudra ultérieurement couper et ensuite comme pour l'extraction traditionnelle, dresser et empiler.

Il existe en Irlande d'innombrables sites de tourbière classés en tant que réserves naturelles protégées. Bien que quelques unes soient encore exploitées par les Irlandais, la plupart sont désormais de simples sites destinés à l'éco-tourisme.

Nous avons donc eu la chance de tomber sur ce site, encore en exploitation !

Nous reprenons notre véhicule. Rapidement nous longeons la partie inférieure de Sruwaddacon bay, dont le chenal principal (visible sur la photo) est alimenté par les rivières Glenamoy et Muingnabo et le chenal secondaire (non visible sur la photo) par le ruisseau Gweedaney.

Nous passons par Barnatra, évitons la péninsule de Mullet, pourtant réputée pour ses longues plages de sable blanc et un climat doux ( On ne pourra pas tout visiter !), longeons le Carrowmore Lake et bifurquons à Bangor en direction d'Achille Island, notre prochain lieu à visiter.

Nous y arrivons seulement vers 18h00, trop tard pour entamer une visite sérieuse ! De plus le lieu ne nous semblant pas propice (il s'avérera par la suite, à tort !) pour trouver rapidement un hébergement ( camping ou chambre d'hôtes) et faire nos courses, nous rebroussons chemin et poussons, plus au Sud, jusqu'à Wesport où nous aurons quelques difficultés a trouver une chambre d'hôtes....tout est complet !

Nous en trouvons enfin une à Roscaoin House bed & Breakfast, à 90 € la nuit avec PDJ. nous ne le conseillons pas, trop vieillot et matelas défoncé !


Nous dînons en ville au An Port Mor (cette fois à conseiller !)

23
mai

Sous un toujours beau soleil, nous reprenons la direction d'Achille Island. En chemin, nous passons par Mulranny...

Mulranny 

avant d''accéder à l'île par le petit pont tournant Michael Davitt qui la relie à la terre ferme depuis 1887 (Le pont actuel date de 2008).

Cela tient quelquefois à peu de choses d'être une île !  (la photo a été prise côté Achille) 

Nous nous dirigeons directement vers Keem Strand, magnifique plage de sable blanc aux eaux transparentes, enchâssée dans une profonde baie, ceinte par un relief escarpé.

Nous rebroussons chemin et obliquons rapidement vers le Nord en direction du Lough Accorymore

avant de reprendre la route côtière plein sud vers Dooagh, puis Keel et sa belle plage (cela devient très courant !) occupée ce jour par une école de surf.


Keel, côté ouest et côté Est, deux environnements totalement différents... 

A Keel nous obliquons plein Nord, vers Slievemore mountain, afin de rejoindre Doogort. A un moment à une patte d'oie au milieu de laquelle se trouve un cimetière, nous prenons la route bitumée de droite ( à gauche il s'agissait d'une piste de terre)...et arrivons à un cul-de-sac ! Nous faisons donc demi-tour, repassons devant le cimetière et prenons en aval la première route à gauche qui nous mènera à Doogort.

Vue de Doogort  sur le versant Nord de la Slievemore Mountain (prise de la jetée  de son petit port) et la plage de Doogort Est 

Nous avions l'intention de visiter sur Achille Island le village fantôme de Slievemore que nous n'avons jamais trouvé ! Si je relate au paragraphe précédent, ce fait au premier abord anodin, c'est que ce village fantôme que nous avions tant cherché, se situait seulement à quelques centaines de mètres sur la fourche de gauche de la patte d'oie, où se trouvait le cimetière. Pas de chance ! N'ayant donc pas de photos de cet endroit, j'ai mis ci-dessus un lien qui permettra d'accéder à un site racontant l'histoire de ce lieu.

J'ai seulement découvert son emplacement lorsqu'en établissant ce blogue, je consultais Google Earth. Un peu tard !

Puis nous retraversons l'île, plein Sud en passant par Bunacurry. A l'embranchement avec la route principale, nous tournons à gauche et prenons un peu plus loin la direction de Dooga pour prendre "The Atlantic Drive" qui nous mènera le long de la côte jusqu'au Pont Michael Davitt, pour quitter l'île.

Ci-dessous, nous sommes à Ashleam bay, avec en plan intermédiaire Dooga et en tout arrière plan Achill Head et le Croaghaun Mount (688m) où se situe , tombant à pic dans l'océan, la plus haute falaise d'Irlande ( a proximité de la plage de Keem).

Ashleam Bay avec en arrière plan  le village éponyme 

Toujours d'Ashleam Bay, en regardant vers le Sud-Est, en premier plan nous avons l'île de Clare et ensuite à l'extrême droite vraisemblablement celle d'Inisbofin . L'île d'Inishturk doit se trouver cachée entre les deux . Dans le lointain nous apercevons les hauteurs du Connémara et à l'extrême gauche la pointe Sud de l'île avec Achill Beg (Petite Achill), une petite île située à l'entrée de l'Achille Sound, sur lequel se trouve le Pont Michael Davitt.


Prises de Gloghmore, nous apercevons sur ces photos Achill Beg séparée de la côte par un bras secondaire de l'Achill Sound. Le chenal principal se trouve de l'autre côté de cette petite île.

Chenal principal d'Achille Sound, avec à droite le bras secondaire et Achill Beg

En le remontant , nous passons devant le petit port de Gloughmore, dominé par la tour fortifiée de Kildavnet , exemple parfait de la maison tour irlandaise. Elle aurait été construite vers 1429 par le clan O'Malley, ce qui expliquerait quelle soit également connue sous le nom de Grace O'Malley Castle. Son importance stratégique à l'entrée d'Achille Sound, entre les baies de Clew et de Blacksod, n'a pas non plus échappé à la station de sauvetage d'Achill qui y a installé ses bureaux et mouillé son bateau.

Ici tout respire le calme et la tranquillité, le temps semble s'être arrêté, aucune agitation, pas un bruit, pas une ride sur l'eau...

Nous terminons ici notre visite d'Achill Island, nous repassons le Pont Michael Davitt, repassons par Wesport que nous dépassons, à la recherche d'un camping à proximité du Croagh Patrick, mais nous n'en trouvons pas dans le secteur. Nous poussons donc jusqu'à Louisburgh, car selon notre atlas il semblait en exister un, mais après avoir passé pas mal de temps à le chercherr.....il était fermé ! Dépités, nous décidons donc de retourner à Wesport où nous trouverons un emplacement au Wesport House caravan et camping park.

Demain nous attaquons le Croagh patrick ...

24
mai

Nous avons l'intention ce jour de réaliser l'ascension du Croagh Patrick, la montagne la plus sacrée d'Irlande, d'une hauteur de 764 m, ce dôme massif, très abrupt dans son ascension finale , domine de toute sa majesté la baie de Crew et ses nombreuses îles, en fait des drumlins (collines elliptiques formées par les restes de moraines de fond d'un ancien glacier). Chaque année, le dernier dimanche de Juillet, jusqu'à 25 000 fidèles catholiques (et bien d'autres personnes !) du monde entier la gravissent lors du "Reek Sunday", en l'honneur de Saint Patrick, le Saint patron de l'Irlande. Ce pélerinage aurait lieu chaque année depuis au moins 1500 ans ! Saint Patrick y aurait jeûné 40 jours en 441 (calendrier Julien) et bâti une église. La petite chapelle érigée aujourd'hui en son sommet a été consacrée en 1905.

Un grand nombre de personnes, tout comme nous d'ailleurs, ne réalisent pas cette ascension par convictions religieuses, mais pour le défi physique qu'elle constitue.....et par curiosité.

Mais lorsque l'on se trouve à Murrisk, au pied de la montagne, sur le parking du "Croagh Patrick visitor center", l'on se se rend pas vraiment compte de ce qui nous attend !

l'ascension peut se diviser en trois sections :

Du parking au plateau

Au démarrage Saint Patrick nous souhaite bon courage et notre trajet démarre tout de suite par un escalier qui laissera rapidement la place à un chemin caillouteux, déjà bien abrupt ! il suffit de se retourner pour s'en rendre vraiment compte....nous prenons rapidement de l'altitude, le paysage a considérablement changé alors que nous ne sommes pas encore très loin du parking que nous apercevons en contrebas. Par contre l'on est encore loin du plateau...et je ne parle pas du sommet ! Il ne faut surtout pas oublier d'emporter avec soit de quoi se désaltérer et quelque en-cas , si coup de pompe.

Le plateau

Enfin, une partie plus plane...nous reprenons un peu notre souffle en admirant le paysage, cette fois côtés Nord et Sud de la montagne. Mais d'ici nous apercevons mieux le dernier tronçon, très abrupt, qui monte sans lacet, donc en direct au sommet de la montagne. Mais cela n'est pas le pire car ce tronçon est constitué d'un éboulis de pierres plus ou moins stabilisées, résultant d'une importante érosion provoquée par les pas des centaines de millier de personnes qui depuis des centaines d'années gravissent cette montagne. Nous avons du mal réaliser ce que cela doit être lorsque 25 000 personnes (je crois que le record a été de 60 000 !) empruntent ce chemin (si on peut appeler cela un chemin !) , dans un va et vient incessant entre ceux qui montent et ceux qui descendent, le jour du "Reek Sunday". D'ailleurs de nombreux accidents allant de la simple coupure à la fracture, de l'hypothermie à l'insolation, et aux crises cardiaques interviennent chaque année, nécessitant l'action de 300 membres de onze équipes de secours en montagne de toute l'Irlande. L'année dernière 13 personnes ont été blessées dont trois évacuées par hélicoptère.

Allez, nous ne sommes pas montés jusqu'à là pour redescendre ! Nous allons prendre notre temps pour y arriver et rester prudents.

Le dernier tronçon vers le sommet

C'est parti, nous entamons notre escalade pour le sommet. Cela s'avère comme nous le prévoyions difficile. Nous empruntons alternativement ce qui ressemble à la trace d'un chemin où les pierres sont beaucoup plus petite (style gros gravillons), moins nombreuses mais roulent facilement sur ce sol en forte pente, poussiéreux a souhait et les éboulis non stabilisés ou il faut avoir une souplesse et une agilité de chamois...mais cela va presque plus vite car il y a moins de monde. Certaines personnes très âgées (sans doute des pèlerins) , doivent mettre la journée pour y arriver....c'est beau d'avoir la foi. Pendant la montée nous avons une belle vue sur le plateau.

Le Sommet

Enfin la chapelle se dévoile à nos yeux

Nous avons de la chance, la vue est dégagée . La baie de Clew, avec ses drumlins est magnifique. Nous avons presque la sensation de les survoler...

Vue à l'ouest 
Vue  à l'Est 
Vue au Nord sur les drumlins de la baie de Clew 

La descente

Nous entamons notre descente, moins fatigante évidemment que la montée, mais finalement plus dangereuse en raison des nombreuses glissades occasionnées par ces pierres instables qui glissent sous nos pieds, nous entraînant avec elles dans la pente si l'on n'y prend pas garde, vous faisant tomber, moindre mal sur les fesses... D'ailleurs nous avons été spectateur lors de notre descente de quelques chutes heureusement sans gravité. Moi même d'ailleurs, sur le dernier tronçon, presque arrivé au parking, sans doute par excès de confiance sur cette partie moins pentue, j'ai glissé et afin de protéger ma Gopro (le matériel en priorité !) dans la chute, je me suis fait mal au bras. Rien de grave, mais donc prudence jusqu'au bout !

Terminé le Croagh Patrick et nous ne regrettons pas de l'avoir gravi. Il restera certainement un point fort de notre ballade irlandaise en raison de sa difficulté et surtout de la beauté de son environnement.

Il est presque 17h00 lorsque nous prenons la direction de Clifden ou nous passerons la nuit. Nous pénétrons dans le Connémara en longeons (trop rapidement...c'est dommage !) le Killary Harbour, le seul fjord d'Irlande, long de 16 km et réalisons une visite rapide de Kylemore Abbey.

Puis nous dépassons Clifden, sa capitale (3000 habitants) et prenons la direction de Ballyconneely pour rejoindre directement The Ardagh Hôtel et Restaurant où nous réservons une chambre avec vue sur Ardbear bay et dînons après un bon petit apéro pris sur la terrasse. Encore une belle journée....

25
mai

Nous sommes dans le Connémara, région sauvage, délimitée au Nord par la baie de Clew, au Sud par la baie de Galway et à l'Est par les lough Corrib et Mask . Ses paysages escarpés et son isolement lui ont permis de conserver ses traditions et d'en faire la quintessence de cette île

Ces traditions sont partout. Dans la langue pratiquée "Le Gaelic irlandais", puisque le Connémara est une région "Gaeltacht" (un ensemble de régions d'Irlande où la population refuse la langue anglaise). Le vieil irlandais naît vers 350 avant J.C et prend son essor à l'occasion de la christianisation de l'Irlande par Saint Patrick (encore lui !). D'évolution en évolution naît alors "l'irlandais moderne à partir de 1200.

Ici, tout est imprégné d'un patrimoine culturel unique, de la musique traditionnelle jouée et écoutée dans les pubs, aux danses réalisées , aux mets présentés dans les assiettes !

A nos yeux le Connémara aurait donc pu mériter à lui seul l'intégralité de notre séjour en Irlande. Ne voulant pas lui faire l'affront d'une visite lors d'un court road trip d'une journée, nous avons préféré le traverser d'une seule traite en lui promettant d'y revenir ultérieurement.

Les seuls lieux que nous avons donc approché au Connémara l'ont été hier sur notre route , le Killary Harbour que nous n'avons fait que longer et l'abbaye de Kylemore où nous nous sommes arrêtes quelques instants. Ces lieux mériteraient évidemment une visite plus approfondie. Ce jour Avant de quitter Clifden nous avons parcouru la Sky Road , avant de prendre directement la direction de Galway et du Burren afin d'y visiter les "Cliffs of Moher".

Sur la route nous nous arrêtons quand même pour prendre en photo cette petite île sur le Lough Derryclare avec en toile de fond la chaîne des Twelve Pins ou Twelve Bens. Paysage sauvage magnifique, lieu propice à la randonnée...

Ici, région" Gaeltacht", les panneaux routiers qui indiquent la direction du "Wild Atlantic Way" (et les autres !) sont tous en Gaélique et en anglais de façon à entretenir le bilinguisme (comme en Bretagne, notre région !). Selon que l'on se dirige vers le Nord ou vers le Sud, le rectangle bleu, ou se situe en blanc le logo du chemin , comporte entre parenthèses, un (N) ou un (S).

Après Galway, nous nous arrêtons sur notre route, peu avant Kinvarra et visitons le Dunguaire Castle, construit en 1520 par le clan Hynes sur la rive Sud-Est de la baie de Galway .

Puis nous pénétrons dans le Burren (nom provenant du mot gaélique "boireann" qui signifie "lieu de pierre"). En effet il s'agit d'un vaste plateau rocheux désertique, un lapiaz karstique qui s'étend sur plus de 1300 km², vaste étendue de pierres calcaires lisses érodées et fissurées par le temps. La singularité de ce lieu est telle que Cromwell le décrivit de la manière suivante " C'est une région où il n'y a pas assez d'eau pour noyer un homme, pas assez de bois pour le pendre, pas assez de terre pour l'enterrer".

Mais malgré tout, le vent et la pluie transportant le limon dans les crevasses permettent au printemps le développement d'une flore extraordinaire.

Nous continuons notre route vers les falaises de Moher, les plus belles d'Irlande, masses de calcaire et de schiste battues et érodées par le vent et l'océan. D'une hauteur atteignant jusqu'à 215 m , elles s'étendent à vol d'oiseau sur une distance de 8 km, de Hags Head au Sud jusqu'au petit village de Doolin au Nord. Ce site est si connu que l'affluence du million de touristes qui le piétinent chaque année lui faisait subir une grave menace. Il a donc été déclaré en 1989 "site protégé" par l'état Irlandais , afin de tenter de préserver son environnement, sa faune et sa flore. Décision très louable , mais qui a tout de même un tant soit peu cassé l'authenticité du site aux abords du "Visitor center" et sur une certaine distance de part de d'autre de celui-ci, sur le chemin côtier qui est devenu une large rampe d'accès pavée avec escaliers, plateformes surélevées permettant d'améliorer une vue qui est d'autre part a certains endroits gênée par des murets de hautes pierres levées !

De plus, afin d'exploiter son succès économique, un petit complexe touristique nommé "Atlantic edge" en partie construit sous terre (heureusement !), contient un théâtre audiovisuel, des expositions, des restaurants et quelques échoppes commerciales.

Mais, avant de pénétrer sur le site, il sera nécessaire d'acquitter un droit de stationnement de 6 € par personnes présentes dans le véhicule. De façon à amortir l'investissement réalisé sur le site ?

Nous démarrons notre visite du "Visitor Center vers le Nord en direction de la O'Brian Tower, une petite tour construite en 1835 au point le plus haut du site, au sommet de laquelle l'on est censé avoir la meilleure vue. Elle était fermée lors de notre passage.

Du Sud au Nord

Du Nord au Sud

La tour  O'Brien au plan intermédiaire et  en arrière plan  Hags Head avec la tour de Moher, ruine d'une ancienne tour de guet 

Heureusement, une fois quitté la zone protégée du "Visitors Center", l'on retrouve à l'état naturel toute la beauté du site par les authentiques petits sentiers en bord de falaise. Plus authentiques mais ô combien plus dangereux. Des panneaux mettent d'ailleurs en garde les visiteurs sur la dangerosité des lieux. Plusieurs fois au bord du précipice, en croisant une personne venant en sens inverse sur un chemin aussi étroit par endroits, je me suis dit " d'un seul coup d'épaule, il pourrait me jeter dans l'abîme". Mais je suis toujours là !

Lorsque nous reprenons notre véhicule au parking, il est déjà tard (prévoir pour la visite du site un bon après-midi). Nous décidons donc de nous arrêter à proximité, à Liscannor. Nous trouvons une chambre au Sea Haven B&B (80 € la chambre avec petit déjeuner)

au "Sea Haven"

Puis nous reprenons notre véhicule pour descendre dîner au village au vaughans Anchor Inn

Incontestablement le meilleur restaurant où nous avons mangé en Irlande. En consultant après coup son site internet, nous n'avons donc pas été surpris d'y découvrir de nombreuses distinctions régulièrement récoltées tout au long des années. Il était même distingué au guide rouge Michelin. Donc lieu à ne pas rater !

26
mai

A notre lever ce matin le ciel est gris. Après notre petit-déjeuner, nous prenons la route pour Loop-Head, vaste péninsule sauvage , à l'embouchure du fleuve Shannon, le plus long cours d'eau des îles britanniques (386 km). A la sortie de Kilkee, notre route longe la côte et nous découvrons des falaises...moins hautes que celles de Moher, mais tout aussi belles , car la côte est très découpée et bordée de plusieurs piles maritimes . Ici, pas de "Visitor center", pas de grandes allées et escaliers dallés, pas de foule, le cadre est resté naturel, sauvage ! Sur la plus grande des piles, "Bishop's Island" l'on distingue, ce qui semble être les ruines de constructions anciennes. Renseignements pris , il s'agirait des ruines d'un clochan (type d'habitat en pierres sèches en forme de ruche) et d'un oratoire (également en pierres sèches) semblable à celui de Gallarus dans le comté du Kerry (en forme de bateau renversé), attribuées à un ermitage de Saint-Senan. Ces bâtiments auraient été bien plus récemment utilisés en tant que bergerie, les moutons y étaient montés à l'aide de cordes ! Sur cette vidéo de O'Donovan Productions découverte sur YouTube, l'on distingue bien "Bischop's Island" et ses ruines.

Selon un article du quotidien " The Irish Times" datant du 21/03/2010, existait le projet d'une passerelle suspendue de 117 m reliant la terre ferme à Bishop's Island, de façon à renforcer l'attractivité touristique de la péninsule de Loop-Head.... Le projet à vraisemblablement été abandonné et cela à mon avis est une très bonne chose !

Un peu plus loin, nous nous garons sur un petit parking aménagé en face de 'Illaunonearaun", un îlot déclaré zone de protection spéciale (ZPS) par le service des parcs nationaux et de la faune. L'on y trouve une variété d'oies sauvages, la Bernache Cendrée.

A proximité du phare de Loop-Head vers le Nord-Est

Le phare actuel de Loop-Head, d'une hauteur de 23 m et d'une portée de 23 milles marins, date de 1854.

Sur la dernière photo ci-dessus, prise de la plateforme du phare, l'on distingue en bord de falaise une longue pile maritime, seulement séparée du reste de la pointe par un étroit gouffre où doivent se précipiter violemment les vagues, les jours de grand vent. Cette cassure dans la falaise est surnommée "Le saut de l'amant". la légende raconte qu'un homme sauta sur le rocher pour fuir les avances d'une dame un peu pressante . Inattendu...sauf que la légende précise que cette femme était sans doute une sorcière....qui tomba dans l'abîme. Une autre version raconte que des amants mythiques (!) sautèrent sur ce rocher pour échapper aux rivaux éconduits qui les poursuivaient...



Après cette visite nous reprenons notre route. A Killimer afin de rejoindre le Kerry, sans passer par la case Limerick, nous prenons un bac qui en seulement 20 minutes nous fait traverser l'estuaire du Shannon et nous évite un détour d'environ 160 km. Nous débarquons à Tarbert et avant de continuer notre trajet, pique-niquons au niveau du débarcadère.

A Tralee où nous avions décidé de nous dégourdir un peu les jambes. Nous garons par hasard notre véhicule devant le "Mary Anne's tearooms". Nous ne résistons pas à l'envie d'y prendre un bon thé accompagné d'une immense part d'un délicieux gâteau (voir mon assiette). Nous pourrions presque nous croire dans une bonbonnière dans ce décor très "British".

Puis nous pénétrons dans la péninsule de Dingle, réputée comme l'un des plus beaux coins d'Irlande....mais il y en tellement ! Nous longeons la côte Nord, après un bref arrêt sur la plage de Castelgregory en direction de Rough point, à l'ouest de la baie de Tralee et prenons la route vers Brandon Point en passant par le petit village de Cloghane avec ses maisons très colorées.

Sur la route qui nous mène a Brandon Point : Sur la photo de gauche nous venons de dépasser Cloghane et en toile de fond nous apercevons les Slieve Mish Mountains. La photo de droite est prise de Brandon Point, le temps semble changer.... la vue se bouche de plus en plus !

Nous décidons donc de passer rapidement Connor Pass, un des col les plus élevés, peut-être le plus élevé d'Irlande, tant que la visibilité est encore bonne, d'autant que la météo annonce de la pluie pour demain ! Nous revenons donc sur nos pas jusqu'à Kilcummin pour entamer notre montée. La route a été élargie jusqu'à Ballyduff, mais au delà elle serpente en lacets et devient de plus en plus étroite a mesure que l'on se rapproche du sommet. A de nombreux endroits, elle est si étroite qu'elle ne permet pas le passage de deux véhicules en même temps. Mais pas d'inquiétude, régulièrement, des anfractuosités dans le relief de la montagne ont permis d'élargir un peu la route, permettant aux véhicules qui montent de se rabattre afin de laisser passer les véhicules qui descendent. Plus rarement, les véhicules qui descendent, s'arrêtent également au niveau de de ces anfractuosités tout en restant sur leur gauche. Et cela se passe bien car les conducteurs sont en général très prudents et fair-play . Lorsqu'ils sont à hauteur d'un petit dégagement et qu'ils aperçoivent un véhicule arrivant en sens inverse, même éloigné, en général ils préfèrent souvent attendre son passage, n'étant pas certains de pouvoir se rabattre plus en avant avant de le croiser. Et cela est préférable que d'effectuer une marche arrière !

J'avais également apporté ma caméra GoPro sur ce Road-Trip. Jusqu'à présent, je n'avais mis que des photos sur ce blogue, mais dans ce cas je vais faire une exception. La prise de vue n'est pas idéale, car nous sommes en fin de journée et en face du soleil.... en plus avec un pare-brise sale, mais cela donnera quand même une meilleure idée de ce que représente Connor Pass , après Ballyduff jusqu'au sommet.

Lors de la montée, nous n'avons vu aucun camping-car dans un sens comme de l'autre. Je pense qu'en raison de l'étroitesse de la route, les camping-caristes ne tentent pas le diable, pour se retrouver coincé avec un véhicule venant en face. Ils doivent donc réaliser la montée à partir de Dingle sur une route plus large , moins abrupte et faire demi-tour sur le parking du sommet.

Voici quand même quelques photos prises lors de notre montée. Sur la première rangée, sur la photo de droite, nous apercevons en arrière plan une partie de Brandon Bay, au fond de laquelle se trouve le village de Cloghane. Sur la deuxième rangée, sur la photo de droite, nous apercevons de haut en bas et de gauche à droite les Lough Gal, Clogharee et Atléa

Le versant Sud de la montagne, avec en arrière plan la baie presque fermée sur laquelle se situe Dingle et son port

que nous atteignons rapidement et ou nous louons une chambre au Devanes bed and Breakfast .

Nous descendons notre rue...

avant de dîner au Lord Baker's, dont le propriétaire connaissait bien le village de Plozevet en Bretagne, dans le pays Bigouden ! Renseignements pris ultérieurement, il savère que Plozevet est jumelé avec Cloghane-Brandon ! ... Ceci expliquant cela.

27
mai

Nous nous levons sous un ciel menaçant et rapidement la pluie commence à tomber. Nous empruntons la Slea Head Drive pour nous rendre à Coumeenoole Beach, un cadre sauvage exceptionnel où se mêlent en arrière plan montagnes, puis grandes étendues d'herbe verte descendant jusqu'à des falaises plongeant dans l'océan. Cette plage en raison de sa beauté a d'ailleurs servi de lieu de tournage à David Lynch en 1970 pour une des scènes de son film "La fille de Ryan", avec Robert Mitchum. En aproche, nous distinguons en premier lieu Dunmore Head , à quelques encablures de la quelle nous apercevons les îles Blaskett désormais désertes. En effet en 1953, leurs derniers habitants ont été rapatriés de force sur la péninsule et réinstallés par le gouvernement ! Coumeenoole, beach est la plage la plus éloignée sur la photo.

En premier plan, Coumeenoole beach 

La pluie semblant se calmer nous tentons une descente sur la plage

L'accalmie se précisant, je décide de pousser seul jusqu'à l'extrémité de Dunmore Head

Nous continuons sur la Slea Head Drive vers Clogher Head. Le temps s'améliore, il reste bouché, mais il ne pleut plus !

Amas de roches sur Clogher Head 

Dunmore Head vue de Clogher Head, avec sur la photo de droite en arrière plan, l'île de Great Blasket

De Clohger Head, de gauche à droite, Sybil Head puis les Three Sisters et enfin Ballydavid Head dans le lointain. Au premier plan, la plage de Clogher

Clogher Head vue de Sybil head. Nous n'avons pas trouvé de route afin d'atteindre son extrémité. Nous avons suivi un moment un chemin de terre qui s'est terminé en impasse....propriété privée !

Nous repassons par Dingle et longeons la côte Sud pour sortir de la péninsule. Nous entrons désormais dans le Kerry que nous avions quitté il y a exactement une semaine à Killorglin pour fuir un épisode pluvieux en roulant au plus direct vers le Nord, vers le Donégal.

Nous décidons de rejoindre Cork dès ce soir, afin de profiter de notre dernière journée en Irlande pour visiter cette ville et ses environs que nous avions délaissés lors de notre arrivée. Nous reprenons donc le "Ring of Kerry" dans le sens inverse jusqu'à la hauteur de Valentia Island. Après Cahersiveen, nous bifurquons vers Reenard Point l'embarcadère du petit bac qui relie la côte à Knight's Point sur l'île de Valentia, alternative au pont de Portmagee.

Le bac quittant l'embarcadère, presque sous notre nez, nous décidons de rejoindre Cork, directement. Nous y arrivons en fin d'après midi et trouvons une chambre au Handlbars B&B en face de la station de chemin de fer, pas trop éloigné du centre ville. L'architecture ainsi que l'aspect extérieur du bâtiment avaient en premier lieu motivé notre volonté d'y louer une chambre. Volonté confirmée lorsque nous avons pénétré dans son hall d'accueil. Nous avons payé d'avance notre note chambre et passé la porte qui menait à l'escalier, et là, nous sommes entrés dans un autre monde....tout était vieux, sale. Nous nous serions cru dans un foyer pour personnes en situation précaire ou d'immigrés. Notre chambre sentait si mauvais que nous avons ouvert immédiatement la fenêtre lorsque nous y sommes entrés , la moquette était d'une saleté repoussante, le mobilier fait de bric et de broc, la cuvette des WC fuyait lorsque nous tirions la chasse d'eau, etc... Nous avons failli repartir, mais finalement avons pris la décision d'y rester !

Cet établissement est vraiment de la poudre aux yeux....l'emballage est plus joli que le cadeau. L'extérieur ainsi que le hall d'accueil semblent avoir été rénovés, mais le reste semble être en état de dégradation avancé. Ne surtout pas se fier aux photos apparaissant sur leur site internet. Que s'est t'il passé ?

Toujours est t'il que nous y passerons le moins de temps possible. Nous prenons rapidement la direction du centre ville et dînons dans un quartier très animé, au Greenes Restaurant, dont la déco intérieure semble avoir été récemment refaite, au regard des photos publiées sur internet que j'ai quelques difficultés à reconnaître.

28
mai

Malgré tout, nous passons une bonne nuit, nous nous levons sous un temps encore maussade mais qui s'améliorera au fil de la matinée. Nous chargeons vite notre véhicule et partons à la visite de Cork. Nous en profitons pour faire quelques achats et réaliser une nouvelle visite à "l'english Market" ou nous déjeunerons dans une petite échoppe très sympathique, le café Marius.

Ensuite nous visitons la cathédrale Saint-Finnbar

et sortons de la ville vers le Sud pour nous rapprocher de Ringaskiddy où nous devons prendre notre ferry. Nous passons Carrigaline et longeons la Owenabue river pour nous rendre à Crosshaven, tranquille et joli port de plaisance à l'Ouest de l'entrée de la baie de Cork. A proximité,nous passons un bon moment à prendre le soleil aux abords du Camdem Fort Meagher, malheureusement ouvert que le week-end.

Puis en revenant vers Crosshaven, nous prenons la direction de Templebreedy pour gagner Church Bay et sa petite plage, située juste en face du phare de Roche's Point qui marque l'entrée de la baie de Cork

La fin de l'après midi approchant, nous rejoignons Ringaskiddy pour dîner au Ferry Boat Inn avant de nous mettre vers 21h00 dans la file d'attente pour l'embarquement prévu pour un départ à 22h00.

Nous prenons possession de notre cabine...

avant de monter sur le pont assister au départ. Nous repassons devant Cobh

et quittons la baie de Cork en doublant le phare de Roche's Point à la nuit tombée...

Nous débarquons le pilote...

et prenons le cap vers la Bretagne......Bye,Bye l'Irlande !

C'est la première fois que nous nous rendions en Irlande mais ce road trip effectué sur le Wild Alantic Way nous a certainement donné l'envie de découvrir davantage ce pays. Sur cette route côtière qui longe la côte Ouest jusqu'à la frontière de l'Irlande du Nord, nous avons traversé des paysages sauvages et somptueux tout au long de notre pérégrination. Une succession de péninsules bordées de hautes falaises ourlées par les vagues de l'Atlantique, de baies immenses et de profonds estuaires où se nichent des plages souvent très belles, de grandes étendues de landes, des plateaux rocheux désertiques, des zones de tourbières brunes, de nombreux massifs montagneux (à notre grande surprise !) parsemés de lacs, des villages traditionnels, et d'innombrables petits ports, se sont échelonnés pour le plaisir de nos yeux.

Mais il nous est apparu très rapidement que chaque région traversée aurait mérité que nous lui consacrions davantage de temps . Notre objectif de parcourir le Wild Atlantic Way (et encore nous n'avons pas pénétré dans le Donégal !) sur une période de 13 jours était peu être un peu présomptueux ! Nous avons beaucoup roulé (beaucoup trop selon Chantal !) et nous sommes surtout arrêtés dans les lieux les plus touristiques au détriment d'une multitude d'endroits où nous aurions pu certainement, davantage goûter à la quintessence de ce pays, à ses traditions et rencontrer ses habitants. Ce road trip n'était sans doute pas le moyen idéal pour cela ! Mais, il nous aidera quand même, lors d'un éventuel prochain voyage, dans le choix d'une ou de plusieurs régions dans lesquelles nous séjournerons pour cette fois une visite plus approfondie, comme nous le faisons habituellement.

• • •

Quelques annotations pêle-mêle sur  le W-A-w et l'Irlande 

ou du moins en nous référant sur la partie que nous avons parcourue....

La côte Ouest de l'Irlande est très découpée, les péninsules se succèdent à un tel rythme que quelques fois l'on peut perdre ses repères et le nombre d'îles ou d'îlots qui s'échelonnent tout au long de cette côte ne facilitent pas la chose. Le W-A-W, la longeant au plus près, emprunte la plupart du temps de petites routes souvent étroites, voir très étroites, très tortueuses et souvent déformées où il sera difficile de maintenir une moyenne de km/h élevée ! Mais est cela qui est recherché ? Je pense que non, mais il faut quand même prendre ce point en considération dans le rapport parcours envisagé/temps des vacances.

En France, je pense que la majorité des conducteurs souhaiteraient pouvoir rouler plus vite que la vitesse autorisée (d'autant plus, depuis qu'elle est passée à 80 km/h). Par contre en Irlande, nous avons été souvent surpris de constater des vitesses autorisées semblant anormalement élevées ! Les conducteurs Irlandais seraient t'ils tous des pilotes de rallye automobile ! Non, car à part quelques très rares exceptions ( il y en aura toujours !) nous avons constaté que les irlandais conduisent prudemment et avec beaucoup de fair-play. Dans une file de voiture , lorsque le conducteur de tête roule trop lentement , tant que ce véhicule n'a pas été doublé par celui qui le suit immédiatement, personne quelque soit sa position dans la file n'essaie de doubler....Chacun attend son tour. Et cela peut prendre du temps en raison du caractère tortueux des routes.

Les routes, souvent étroites ont très peu de bas-côtés et sont souvent bordées de haies à l'aplomb de la chaussée. A tel point que sur certains dessins humoristiques, l'on peut voir dans ces haies l'emprunte des rétroviseurs ! Et les rares endroits ou l'on pourrait s'arrêter, lorsqu'ils existent, c'est à dire, lors de la construction de maisons récentes où un espace existe en général entre la route et le mur de la propriété...eh bien ! non...les propriétaires y placent souvent des jardinières de fleurs ou des pierres afin que les automobilistes ne s'y arrêtent pas ! Maisons, au demeurant fort belles et très grandes, loin de l'habitat traditionnel...peut être à l'origine , dérivées du modèle américain par les descendants de la diaspora irlandaise revenue au pays.

Les irlandais doivent avoir un sens aigu de la propriété, car tout est clôturé. Peut être du fait que traditionnellement ce pays est un pays d'élevage et que les animaux doivent être contenus. Il est souvent nécessaire de faire de nombreux kilomètres en pleine campagne afin de trouver un endroit pour satisfaire un simple besoin naturel ! Souvent les clôtures vont jusqu'au ras des falaises, à un tel point que la balade en bord de côte est dangereuse, voir impossible. Cela a été notre première surprise, lorsqu'au début de notre road Trip, à Crookhaven, dans un endroit pourtant sauvage, nous n'avons pas pu rejoindre la côte pour faire une balade. Ici pas de sentier littoral ou du moins, ce n'est pas systématique ! Le sentier littoral ou chemin des douaniers comme nous l'appelons en France, est vraiment une spécificité française (Etabli par une loi du 31/12/1975 qui reprend un usage Napoléonien du code civil français). Une très bonne chose !

Quant à la nourriture, elle est excellente ! Nous nous attendions à ce qu'elle s'apparente à celle que l'on trouve en Angleterre....eh bien ! pas du tout. Nous avons mangé d'excellents poissons issus de la pêche locale et de la viande, issue de leur élevage. Encore un bon point !

Finalement, nous n'avons pas trouvé de points vraiment négatifs sur ce pays.....hormis peut-être son climat qui pourrait en rebuter certains, car avec 250 jours de pluie par an, l'Irlande est le pays le plus pluvieux d'Europe ! C'est pour cette raison que l'Irlande est verte ! Il peut être donc opportun de bien choisir la période pour s'y rendre. La meilleure semble être de mi-Avril à mi-Mai. En ce qui nous concerne, nous sommes partis la deuxième quinzaine de Mai et n'avons eu à souffrir que de 1,5 jours à 2 jours de pluie. Bon score !

Donc, que la pluie ne vous rebute pas, car la beauté des paysages que nous avons rencontrés sur la côte Ouest, tout au long de ce Wild ATlantic Way, très bien balisé, mérite vraiment le séjour. Donc...

                                         Bon voyage !