Carnet de voyage

Le canal des 2 mers à vélo

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C
Chantal Raude
Après avoir parcouru à vélo en 2017 le canal de Nantes à Brest, nous renouvelons cette année l'aventure en longeant le canal des 2 mers, de Bordeaux à Sète....
Septembre 2019
12 jours
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Mais avant deux suggestions pour une bonne lecture de ce blog :

Possibilité de voir les photos en plein écran en cliquant dessus et de les faire défiler en cliquant sur les flèches.

Les mots en couleur orange du texte (hormis dans les titres), sont des liens vers un site internet. Il suffit de cliquer dessus pour y accéder.

Situé dans le sud-ouest de la France, le canal des 2 mers est constitué par la jonction du canal du Midi (appelé avant la révolution "Canal royal du Languedoc" ) et par le canal latéral de la Garonne (appelé depuis 2010 canal de Garonne).

Le canal royal du Languedoc (inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996), est mis en eau en 1682 et ouvert au trafic en Mai 1683. D'une longueur de 241 km, parcouru de nombreux ouvrages d'art ( écluses, ponts canaux permettant de traverser des rivières, tunnels, ouvrages du Libron, moulins à eau ) il relie Toulouse à l'étang de Thau par lequel on atteint le port de Sète. Depuis la fin de l'antiquité de nombreux empereurs et rois avaient imaginé relier la Méditerranée à l'Atlantique par la création d' une voie d'eau permettant aux bateaux d'éviter le contournement de la péninsule ibérique. Ce n'est qu'à partir du XVI e siècle que des projets plus réalistes mais encore insuffisamment aboutis sont proposés, jusqu'à ce qu'en 1662 Pierre-Paul Riquet , un percepteur de la gabelle en Languedoc, propose à Louis XIV un projet enfin techniquement réalisable. Mais cinq années après son inauguration, le canal est menacé d'ensablement. Vauban, en sa qualité d'inspecteur du canal ordonne alors la réalisation d'un certain nombre de travaux qui amélioreront l'alimentation, la gestion de l'eau et le creusement de canaux complémentaires permettant entre autres réalisations, de traverser Carcassonne et Narbonne et à Toulouse, rejoindre la Garonne par le canal de Brienne.

Lorsque Pierre-Paul Riquet acheva en 1861 le canal Royal du Languedoc , il envisageait de le prolonger jusqu'à l'Atlantique, mais le projet fut finalement abandonné faute de moyens. Ce n'est donc finalement que deux siècles plus tard que le canal latéral de la Garonne fut mis en eau , soit en 1856. D'une longueur de 193 km, il relia Toulouse à Castets-en-Dorthe, situé à 54 km au sud-est de Bordeaux et où les effets de la marée sont encore présents.

Pour préparer notre projet, j'ai acheté le guide "Le Canal des 2 mers" de l'Atlantique à la Méditerranée, de Royan à Sète à velo, des Editions Chamina. Le trajet , sur carte au 1 : 100 000 e était découpé en 31 étapes de 11 km à 24,5 km, avec itinéraire détaillé et lieux à ne pas manquer. Je m'en suis servi pour tracer sur mon ordinateur, par l'intermédiaire de l'application Open Runner, sur fond de carte IGN au 1 : 25 000 e, l'intégralité du parcours, automatiquement consultable sur l'application pour smartphone. Consultation également possible hors connexion. Ce qui m'a permis grâce au GPS intégré de toujours pouvoir me situer précisément sur le parcours.

D'ailleurs, sur Open Runner, vous avez la possibilité d'avoir accès à des milliers de parcours de randonnée, a pied ou à vélo, dont le mien, intitulé "le canal des 2 mers", dans son intégralité , découpé en 5 étapes de Bordeaux à Sète.

Maintenant, d'où allions nous démarrer notre parcours ? De Royan ? De Bordeaux ? De Castets-en-Dorthe ou se termine le canal, à son débouché sur la Garonne, à 54 km au sud-est de Bordeaux. Pour des raisons de commodité dans la logistique, nous avons choisi Bordeaux. Nous avons transporté nos vélos sur notre véhicule, jusqu'à l'hôtel Ibis centre gare St Jean, 19 quai de Paludate. Nous avons choisi cet hôtel, en raison de sa proximité avec la gare St Jean, car une fois notre parcours terminé, nous remontions en train. Deuxième raison, nous avions la possibilité de laisser notre véhicule dans leur parking extérieur sécurisé (géré par OnePark) et enfin il se trouvait presque en face du pont St Jean , dont nous devions emprunter la piste cyclable pour entamer notre randonnée.

Le choix de Bordeaux s'était encore imposé, du fait que cette ville est le terminus d'une ligne directe au départ de Sète en train inter-cités. Il n'est pas très aisé d'embarquer ou de débarquer un vélo chargé d'un train (d'ailleurs la plupart du temps, l'on doit enlever les sacoches) et souvent il n'existe pas de rampe d'accès. Normalement les vélos doivent être accrochés par la roue avant sur des racks disposés au plafond, habituellement au nombre de 4 ou 5. Alors, si possible, autant réaliser la manoeuvre qu'une seule fois ! Attention, petit conseil, ne pas omettre de réserver la place des vélos, en même temps que les billets passagers, car comme nous l'avons vu ci-dessus les places sont limitées.

En pratique, si vous n'avez pas réservé et à la discrétion de l'employé SNCF, il est possible d'en mettre d'avantage , en les rangeant dans le couloir, mais cela dépend de leur nombre et vous paierez le double du prix ! N'est ce pas Cédric et Sandrine 😉....

Nous avions également réservé une chambre dans le même hôtel au retour, mais lors de la réservation, bien se renseigner sur la possibilité de l'annuler, de la décaler ou de se la faire rembourser en cas de retard sur le trajet, (intempéries, fatigue, maladie, accident,..). Moi, je n'y avais pas pensé et renseignement pris après coup, cela n'aurait pas été possible ! J'aurais donc dû payer une chambre pour le prix de 2....😦.

Nous avions, sur la base de notre randonnée sur le canal de Nantes à Brest, estimé parcourir quotidiennement 45 km, hormis le chemin complémentaire réalisé pour rejoindre notre hébergement qui ne se trouvait pas toujours évidemment en bordure du canal ! En fonction de cela, j'avais pu estimer assez précisément ou nous devions nous situer en fin de journée et rechercher dans le guide Chamina, les hébergements possibles (camping, hôtel, chambre d'hôtes). Petit problème, nous avons été confronté à plusieurs reprises à des chambres d'hôtes qui n'exerçaient plus ! L'année d'édition de notre guide était 2018, mais certains hébergements étaient fermés depuis plusieurs années ! Les mises à jour ne sont pas toujours faîtes !

Hormis les deux réservations réalisées à l'hôtel Ibis de Bordeaux, nous avions uniquement réservé par avance et par mesure de sécurité, notre hébergement pour la première nuit de notre parcours..... à Frontenac.

En effet, nous n'avons pas voulu renouveler ce que nous avions vécu sur le canal de Nantes à Brest. De peur de ne pas pouvoir nous loger, nous avions réservé par avance, l'ensemble des hébergements sur notre trajet....Surtout ne pas le faire, car en plus d'avoir un fil à la patte, l'on peut se trouver rapidement en décalage par rapport aux prévisions en raisons des intempéries, d'une maladie, etc ...C'est ce qui nous est arrivé, nous roulions plus vite que prévu et au troisième jour nous avons dû annuler l'ensemble de nos réservations ! Cette année, nous nous prenions en général dans la matinée , à l'aide de notre guide et par internet , pour réserver un hébergement pour le soir. Quelquefois, nous avons dû passer 2 ou 3 appels, mais nous en avons toujours trouvé ....Il faut aussi préciser que nous étions en Septembre !

Comme sur le canal de Nantes à Brest, nous avons utilisé nos 2 VTC , Btwin, tout suspendu, Original 500 (fin de série de 2015), de chez Décathlon dont nous avons été très satisfaits. Nous avons tout particulièrement apprécié leurs suspensions sur des chemins qui s'apparentaient parfois, plus à des pistes de VTT qu'à des chemins pour VTC. D'autant plus qu'en autonomie complète, nous étions relativement chargés !

En 2017, nous étions accompagnés de notre chien de race Westie que Chantal transportait dans un panier sur son porte-bagages arrière, pour un poids total de 10 kg. Mais celui ci n'ayant pas vraiment apprécié la balade, nous l'avons fait garder cette fois par notre fille. En raison du gain de poids gagné, nous avons alors équipé son vélo d'une double sacoche étanche de 50 L, de chez Outdoor Local Lion. Double sacoche très pratique, car équipée sur le dessus de 2 grandes sangles permettant d'y fixer aisément du matériel.

Tout au long de notre parcours, nous avions prévu d'alterner différents modes d'hébergement, en fonction de l'endroit ou nous nous situerions en fin de journée : camping, chambres d'hôtes ou hôtels. Nous emportions donc avec nous tout le matériel nécessaire, soit tente (2.900 kg) , un matelas gonflable, un lit de camp spécial randonnée (1,840 kg), sacs de couchages, réchaud gaz, popote, un minimum de nourriture de base et cette année en raison du gain de place en travers de la sacoche de Chantal une petite table Quechua (1.66 kg) de chez Décathlon et deux sièges de randonnée Mechrre ( 1.09 kg chacun) achetés sur Amazon, car nous avons des problèmes de dos et qu'en camping il est quand même plus agréable de manger confortablement assis sur un siège que sur le sol. Ce qui fait que globalement ( je vous fait grâce de la liste complète du matériel), poids a vide des sacoches compris, Chantal au moment du départ transportait près de 18 kg et moi 27 kg.

Tout au long du chemin, je pense que nous n'avons croisé aucun vélo aussi chargé que les nôtres, mais le poids bien équilibré , à l'avant et à l'arrière entre les sacoches droites et gauches a fait que finalement nous ne l'avons pas vraiment ressenti.....d'autant plus sur ce genre de chemin ou le plat domine !

je me rendais surtout compte du poids de mon vélo, lorsqu'il fallait que je le lève pour le positionner à l'arrêt sur sa double béquille centrale qui s'est cassée dès le premier jour. C'était quand même un signe !

Avant le départ sur le parking de l'hôtel Ibis à Bordeaux 

Sur notre parcours, en fonction de l'endroit où nous nous trouvions en fin de journée, nous avions prévu de passer 5 nuits en camping, 5 en chambres d'hôtes et 2 à l'hôtel. Cinq nuits en camping, c'était pour nous le minimum qui pouvait justifier à nos yeux, le fait d'emporter avec nous un tel poids supplémentaire. Mais en réalité, nous n'en avons passé que deux sur une randonnée de 12 jours ! Donc, le rapport poids supplémentaire transporté tout au long du parcours sur le peu d'utilisation qu'on en a fait n'en valait pas la peine. Nous aimons le camping en itinérance, mais la prochaine fois que nous en ferons, nous serons en voiture ! Je vous expliquerai dans le corps de ce blog, pourquoi nous en sommes arrivés à cette décision.

Si j'en crois les témoignages qui m'ont été apportés par quelques personnes et ce que j'ai pu lire sur internet et dans notre guide "Chamina", du seuil de Narouze à Marseillan, le chemin de halage du canal du Midi est très irrégulier et peut être dangereux en de nombreux endroits : Majoritairement constitué de terre, en de rares endroits recouverte d'un gravier grossier dérapant ( attention au freinage !), d'une largeur très variable se limitant parfois à une simple sente (oublier la remorque à 2 roues), fauchage non réalisé, jalonné d'ornières créées par les vélos roulant en temps de pluie, traversé de racines d'arbres affleurantes, portions de berges en mauvais état (rare) , et possibilité de chutes de branches d'arbres morts par grand vent .

Et pour cause, le chemin de halage du canal du Midi sur certaines portions n'est pas une voie cyclable gérée par les services départementaux, mais un simple chemin de service destiné au personnel des Voies Navigables de France (VNF) pour l'exercice de leur activité. L'emprunter est donc de la responsabilité individuelle de chaque pratiquant et son usage selon notre guide est déconseillé aux enfants et aux débutants !

Pour cette raison la bonne règle est de demander une autorisation de circulation par mail à VNF à [email protected]. Cette autorisation est délivrée à titre individuel et à cet effet il est demandé de communiquer les noms et prénoms des personnes concernées, la portion de voie empruntée et les dates de début et de fin de parcours.

Nous l'avons fait, mais n'avons reçu par retour aucune autorisation. Est ce la procédure normale ou s'agit il d'un simple oubli ! Nous avons quand même réceptionné deux documents, l'un rappelant les consignes de sécurité autour des voies d'eau et l'autre nous communiquant l'état du chemin dans les départements de l'Hérault et de l'Aude et nous prodiguant quelques avertissements et conseils.

Par contre, souvent une contre allée (également dénommée le haut du cavalier) existe, en parallèle et en hauteur par rapport au chemin de halage et en cas de sections vraiment difficiles, il peut être opportun de l'utiliser .

Notre retour d'expérience !

Finalement, avec le recul, nous avons pensé que tout ceci était un peu exagéré. Evidemment il ne s'agit pas d'une voie cyclable en bonne et due forme, bien large et asphaltée comme tout au long du canal de Garonne, mais nous avons trouvé finalement agréable ce retour complet à la nature. Circulation un peu plus délicate, mais il suffit d'être un peu plus attentif et de limiter sa vitesse. Et cela se passe bien, même en VTC chargés comme les nôtres (mais suspendus à l'avant et à l'arrière !).

Mais il faut quand même l'avouer nous avons eu un temps exceptionnel, très chaud, avec un chemin sec et dur.....J'imagine très bien la galère sous la pluie ou après un épisode pluvieux, avec les ornières et un terrain terrain lourd et glissant..... c'est la chute presque assurée !

Nous en avons eu la preuve, lors de notre étape de Capestang à Portiragnes. Il avait plu en fin de journée la veille et pendant la nuit et le lendemain lorsque nous avons rejoint le canal, nous avons fait l'expérience de ce j'expliquais ci-dessus. Au bout de 2 km de cette galère, où nous avons d'ailleurs plus marché que roulé, nous avons abandonné le chemin devenu impraticable, du moins avec nos VTC et notre chargement. Au premier pont rencontré, nous avons emprunté au plus près, les routes qui longeaient le canal, jusqu'à ce nous sortions de la zone ou il avait plu et ou le chemin était devenu à nouveau praticable.

Mais il semblerait que dans les années à venir, cela ne soit plus qu'un souvenir, car depuis la fusion de la région Languedoc-Roussillon (jusqu'à là hostile à la création d'une piste cyclable le long du canal du Midi) avec celle du Midi-Pyrénées, sous la nouvelle appellation d'Occitanie, un projet ait pris vie en 2018. Affaire à suivre....

Mais il est grand temps de démarrer notre randonnée......

9
sept

Distance parcourue ce jour : 45,77 km

Sorti de l'hôtel, Chantal se rend au Carrefour Market situé à proximité (encore un avantage pour cet Ibis), faire quelques courses pour le pique-nique du midi pendant que je descends les vélos de la voiture et commence à les charger.

9h40, nous entamons notre randonnée sur le canal des 2 mers. Comme d'habitude la réaction des vélos, compte tenu de leur poids embarqué, nous surprend un peu, mais nous nous y habituerons rapidement. Nous nous couvrons bien car il fait frais.

Nous traversons le Pont Saint-Jean pour gagner la rive droite de la Garonne et suivre la piste cyclable sur berge jusqu'au bourg de Lastrene où débute la piste cyclable Roger Lapébie (coureur cycliste girondin, vainqueur du tour de france 1937). Longue de 57,5 km, elle emprunte une ancienne voie de chemin de fer , en faux plat montant qui nous mènera demain jusqu'à Sauveterre-de-Guyenne. Aujourd'hui nous nous arrêterons en aval, à Frontenac, chez Mme Duranteau où nous avons réservé une chambre d'hôtes.

Traversée du pont Saint-Jean et piste cyclable Roger Lapébie 
11h20 : Premier arrêt coupe faim à l'ancienne gare de Sadirac 

Tout au long de cette piste cyclable, nous rencontrons d'anciennes gares SNCF (dont certaines sont habitées), et de nombreux ouvrages d'art dont ce tunnel que nous traversons.

Vers 13h00 : Nous sommes dans les vignes du côté de Saint Quentin de Baron. Nous nous arrêtons dans un coin tranquille, sortons notre table, ainsi que nos chaises et pique-niquons....le beau temps est revenu.

Nous reprenons notre chemin, puis quittons la piste cyclable sur la gauche pour rejoindre Frontenac par une côte abrupte d'environ 700 m qui nous coupe les jambes, en cette fin de parcours. Il est 16h00.

L'église de Frontenac, la maison de Mme Duranteau, côté rue et côté jardin 

Chambre d'hôtes chez Michèle Duranteau 06 79 39 85 83 ou 05 56 23 99 00

Dispose de 3 chambres très propres, accueil chaleureux .


Nous débarrassons nos vélos de leurs sacoches, les rentrons au garage de l'autre côté de la rue, prenons un rafraîchissement offert par Mme Duranteau, une bonne douche et nous enquérons d'un lieu ou nous pourrons dîner ce soir. Ce sera à l'Archange, le seul bar/restaurant du bourg. Entre temps sont arrivés chez Mme Duranteau deux autres couples à vélo. Nous sympathiserons davantage avec l'un d'eux, Yves et Christiane avec qui nous dînerons. Fin d'étape fort agréable. Nous ne devrions plus les revoir par la suite, car disposant de vélos à assistance électrique, ils roulent plus vite que nous et leur périple se termine prochainement à Toulouse.

10
sept

Distance parcourue ce jour : 49,14 km

9H40 : Après un convivial petit déjeuner chez Mme Duranteau en présence des deux autres couples, nous chargeons nos sacoches sur les vélos et redescendons rapidement jusqu'à la piste Roger Lapébie que nous prenons en direction de Sauveterre-de-Guyenne , son terminus.

A l'entrée de la ville, nous retrouvons avec surprise, Yves et Christiane qui viennent de faire leurs courses pour le pique-nique et qui se demandent comment rejoindre la Réole. Nous en faisons de même (questions courses !), mais en ce qui nous concerne, nous prendrons la direction de Castets-en-Dorthe, la dernière écluse du canal de Garonne avant qu'il ne rejoigne la Garonne

En effet, une fois arrivé à Sauveterre-de-Guyenne, en l'absence de piste cyclable pour rejoindre le canal, l'itinéraire officiel nous fait gagner La Réole sur la Garonne, située à environ 2 km du canal, en nous faisant emprunter un itinéraire vallonné sur de petites routes de campagne.

Mais ce trajet a le désavantage , a mes yeux, de nous faire manquer les 5 dernières écluses du canal , dont celle de Castets (N°53) la toute dernière du canal de Garonne (la N°1 se situant à Toulouse), mais pour nous, la première, le point de départ de notre randonnée sur le canal des 2 mers. Je m'en aurais voulu de manquer ces 11 km de canal, jusqu'au pont de la D9E6 au niveau de Fontet.

Nous recherchons donc le point de départ du trajet que j'avais au préalable tracé sur OpenRunner, qui devait normalement nous permettre d'éviter les routes. J'avais prévu de suivre au maximum le tracé du GR 6 (mauvais choix !) qui nous faisait passer dans L'Entre-Deux-Mers au coeur des vignes. Mais cela n'a pas été une partie de plaisir en raison de la succession de côtes à fort dénivelé que nous avons dû parcourir, obligés à plusieurs reprises de mettre le pied à terre. Et ce n'était pas le pire, car ce GR6 n'était pas carrossable sur l'intégralité de son parcours et nous nous sommes retrouvés sur des sentiers en pleine forêt qui s'apparentaient plus à des pistes de VTT. Avec notre chargement, pas vraiment l'idéal ! Que faisions nous là ! Le ton est monté entre nous et le paroxysme a été lorsque brusquement en plein bois le marqueur GPS est parti en plein bois, alors que nous étions sur le chemin.....le tracé de la carte IGN était erroné ! Nous avons tourné en rond pendant un bon moment avant de nous repérer. Vers Saint Félix de Fourcade, nous avons donc décidé de prendre la route à partir de Catalogne, nous avons poursuivi par Morizes et la D15 , jusqu'à la nationale 113 (D1113) le long de la Garonne où la circulation était plus dense, jusqu'à Caudrot où nous avons repris la D15 jusqu'à Castets-en-Dorthe !

L'écluse double de Castets à marée basse, vue du pont Eiffel (qui en fait n'a pas été construit par lui ! )

Cela y est, nous voici enfin arrivés à l'écluse de Castets, faisant partie d'un enchaînement rapproché de 3 écluses permettant au canal de rattraper le niveau de la Garonne. Cette écluse dispose de plusieurs particularités . En premier lieu celle d'être double, permettant ainsi aux bateaux de retrouver le fil de la Garonne ou de s'engager vers le canal du midi. En second lieu, celle d'avoir une chute d'eau variable dépendant de la hauteur d'eau de la Garonne car les effets de la marée sont encore présents à ce niveau du fleuve. En troisième lieu, celle d'avoir un déversoir assurant une régulation continue du canal et enfin celle de disposer de la plus grande chute du canal, pouvant atteindre 10 m de hauteur. En raison de ces particularités, elle bénéficie d'un régime spécial, qui fait qu'elle ne peut être manipulée que par des agents des VNF.

La maison éclusière de Castets, indique sur l'échelle d'étiage qui y est fixée , la hauteur des crues intervenues depuis la construction du canal. Le record date du 6 Mars 1930 lorsque l'eau s'est arrêtée au pied du second étage du bâtiment, à une hauteur de presque 13 m à partir du niveau 0 de l'échelle. Heureusement que le bâtiment (fait exceptionnel) avait 2 étages !

Compte tenu des difficultés rencontrées sur le parcours et d'un certain ras le bol dans le courant de l'après midi, nous avions décidé de nous arrêter à Castets-en-Dorthe, mais ragaillardis par le fait d'avoir enfin atteint le canal, nous décidons d'effectuer les 13 km qui nous séparent encore de La Réole, l'étape que nous avions initialement prévue.

Nous plantons notre tente, au camping de Rouerge au bord de la Garonne, avant de reprendre nos vélos et traverser le pont afin de nous rendre à La Réole pour faire nos courses pour le repas de ce soir et le pique-nique de demain midi

A la Réole, avant de rejoindre notre tente, nous nous arrêtons "Au petit baigneur" afin de prendre un apéro bien mérité et le patron avec qui nous avons entamé la discussion nous annonce qu'un projet de création d'une voie cyclable entre Sauveterre-de-Guyenne et à priori La Réole (plutôt que Castets-en-Dorthe....c'est dommage !) est en cours et que les expropriations ont commencé. Mais c'est quand même une très bonne chose.

Chantal à notre campement, préparant le repas du soir et le pique-nique de demain midi

Distance parcourue cumulée : 94,91 km

11
sept

Distance parcourue ce jour : 49,83 km

Après une nuit bercée par le bruit des trains passant à La Réole (qui doit sûrement se trouver sur une ligne à fort trafic, vue la cadence des passages !) et au matin, par la circulation ininterrompue des voitures sur le pont de Rouergue, nous quittons le camping à 10h30 en direction du canal.

Du côté de Hure

Du côté de Meilhan sur Garonne

Du côté de Marcellus

Du côté de Montpouillan


Du côte de Fourques sur Garonne

Du côté du Mas d'Agenais

Du côté de Villeton

Du côté de Puch d'Agenais

Très belle journée, temps et paysages magnifiques, peu de textes sur cette étape......les photos se suffisant à elles-même...

Par contre, un petit handicap de la randonnée à vélo. Il est en général difficile, lors de la visite d'un site de l'abandonner, même sous antivol, en raison de tout ce que l'on y transporte. En général, nous ne prenons donc pas le risque. Si nous désirons malgré tout réaliser une visite, nous l'effectuons chacun à notre tour de façon à que l'un d'entre nous reste toujours à proximité. C'est moins drôle , mais pour nous, c'est la seule façon ! Sauf à réaliser la visite, une fois arrivés à destination et les vélos rangés au garage de l'hôtel ou de la chambre d'hôtes.

Nous arrivons à Damazan, notre étape du jour, vers 17h30, réalisons quelques courses en ville et rejoignons le camping municipal du Lac, situé à 1,6 km de l'agglomération.

Ce camping était classé 3 étoiles, mais l'endroit réservé aux cyclo-randonneurs était situé sur une zone en pente, en terre battue et pleine de trous et de bosses (l'on aurait dit qu'un troupeau de vaches y était passé par temps de pluie !). Comme au niveau des sanitaires existait une zone plate et herbeuse , nous avons tenté de négocier un nouvel emplacement à la personne à la réception. Il nous a été répondu que cette zone était réservée aux camping-cars. Quand nous lui avons fait remarquer que compte tenu de l'heure et du fait que nous étions en Septembre , il y avait peu de chance que ces emplacements se remplissent avant la fin de la journée, elle n'a rien voulu savoir et nous a même suivi de loin afin de vérifier où nous nous installions.

Nous avons donc planté notre tente du mieux que nous pouvions sur la zone qui nous avait été allouée....

C'est vraiment bête, car avec une personne moins bornée, nous aurions pu passer un meilleur séjour, car les superstructures du camping étaient malgré tout récentes (sanitaires, salle commune, même un garage à vélo !). Après coup, nous avons en plus découvert une autre zone d'emplacements plats et herbeux limités par des haies...... complètement vides.......Endroits encore réservés aux camping-cars ?

Les cyclo-randonneurs seraient t'ils des pestiférés ?

Toujours est t'il que compte tenu de l'accueil et des emplacements proposés, je conseillerais de s'y arrêter qu'en toute dernière ressource !

De plus situé non loin d'un lac, nous avons été mangés par les moustiques et bercés toute la nuit par les véhicules circulant sur l'A62, toute proche.

Distance parcourue cumulée : 144,74 km

12
sept

Distance parcourue ce jour : 49, 35 km

Levés à 8h30, beau temps. Je charge sur Open Runner, le nouveau tronçon Agen/Toulouse , afin de pouvoir le consulter hors connexion. Finalement nous quittons seulement le camping à 10h30 après avoir remballé tout notre matériel. Un des inconvénients du camping ! Nous nous arrêtons dans la matinée afin de rechercher sur internet notre hébergement pour ce soir. Ce sera au "Domaine du Noble" à Saint Jean de Thurac.

Du côté de Saint Pierre de Buzet

Du côté de Feugarolles

Pont-canal sur la Baïse . Circulation à tous les niveaux !

Du côté de Montesquieu

Du côté de Sérignac sur Garonne

Pique-nique du midi 

Le pont canal d'Agen

Le percement du canal a nécessité la réalisation d'ouvrages monumentaux, dont la construction du pont-canal d'Agen qui permet de passer au dessus de la Garonne. Sa première pierre est posée le 25 Août 1839 par le duc d'Orléans et début 1842, la clef de voûte est mise en place. Finalement, l'ouvrage ayant été endommagé par une crue de la Garonne, ne sera terminé que fin 1843.

Constitué de 23 arches, d'une longueur de 580 m, d'une largeur de 12,50 m, il est bordé de banquettes de halage de 2 m chacune, permettant de tirer les embarcations.

Accusé lors de l'inondation de 1930 de retenir un trop grand volume d'eau , il est menacé de destruction, jusqu'à ce qu'en 2003, il soit protégé ainsi que ses abords, au titre des monuments historiques.

Vers 17h00, nous arrivons au terme de notre étape, au "Domaine du Noble" magnifique demeure des XIV e et XV e siècle, patiemment et joliment restaurée par Christine et Yvon Thalineau. Nous sommes chaleureusement accueillis par nos hôtes qui nous offrent un pot de bienvenue servi dans le parc, sous la tonnelle.

Ne faisant pas table d'hôtes, et le restaurant le plus proche se situant à environ 1,5 km, Yvon nous propose gentiment de n'ou y conduire et de nous y rechercher. Ce que nous acceptons avec plaisir, nos vélos sont rangés et nous estimons en avoir assez fait pour aujourd'hui !

Il nous véhicule donc, au restaurant Le Californien (05 53 87 34 57), situé sur la D113, route de Toulouse, en bordure du canal ! Le cadre y est agréable, nous y dînons fort bien et faisons la connaissance de Sandrine, la sympathique propriétaire, en service en salle et aux fourneaux !👍 Fin de journée et soirée très agréables. Etape à retenir.....

Distance parcourue cumulée : 194,09 km

13
sept

Distance parcourue ce jour : 39,13 km

Nous quittons nos hôtes à 9h20. Sur le chemin, nous nous empressons de réserver un hébergement pour ce soir, en nous référant au guide Chamina. Une chambre d'hôtes ne nous répond pas et l'autre "Les Dantous" accueillant un groupe, n'a plus de chambre disponible. Néanmoins, notre interlocutrice, a la gentillesse de nous indiquer les coordonnées d'un hôtel à Castelsarrasin. Nous l'appelons....il y a de la place. Castelsarrasin se situe à environ 8 km en aval de Saint-Porquier ou nous avions prévu de nous arrêter, mais ne voulant pas prendre de risque, nous y réservons une chambre. Achevant donc plus tôt que prévu notre étape du jour, nous en profiterons pour entreprendre une lessive dans une laverie automatique.

Du côte de Golfech

En fin de matinée nous sommes au niveau de l'écluse de Valence et décidons de nous y arrêter pour déjeuner, à " la maison du contrôleur" ! En fait contrôleur des écluses , renseignement pris auprès de la patronne, artiste et écolo, au demeurant très sympathique qui tient cette buvette associative alternative !??

Du côté de Saint Nicolas de la Grave

Les 2 ponts de Moissac

Le pont Napoléon ou pont Marie-Thérèse, inauguré par Louis Napoléon Bonaparte en 1852, composé de 9 arches, franchit le Tarn 3,5 km avant sa confluence avec la Garonne

Entre les 2 ponts 

Le pont canal du Cacor d'une longueur de 356 m et composé de 13 arches, permet également au canal de Garonne de franchir le Tarn. Il fut construit entre 1842 et 1846.

Nous arrivons donc a Castelsarrasin relativement tôt, compte tenu de notre petite étape du jour et trouvons rapidement notre hôtel, situé ( un heureux hasard !) non loin du canal.

Lors de notre réservation, notre interlocutrice nous avait conseillé d'emprunter le boulevard de la République afin d'accéder directement au garage de l'hôtel (voitures et vélos) et à son entrée par le jardin.

Nous sommes chaleureusement accueillis par notre interlocutrice du matin, déposons nos bagages sur le perron sous la marquise et pénétrons dans le lieu.....Alors là, c'est une surprise, un émerveillement, nous venons de faire un bond dans le passé. Nous nous trouvons dans un bâtiment de style art nouveau du début du siècle dernier. Nous avons l'impression que le temps s'est immobilisé, car ce lieux malgré les années passées n'a pris aucune ride....

Ce lieu est "L'hôtel Marceillac". Pierre Adrien Marceillac (1853-1931) lors d'un séjour à Vienne, lors de l'exposition universelle de 1873 a découvert l'Art Nouveau. Il en est resté imprégné et à l'orée de ses 50 ans décide de construire son hôtel dans ce style et cette ambiance. Et fait suffisamment rare pour être révélé, depuis ce temps c'est toujours la même famille qui exploite et protège ce patrimoine. Ainsi, cinq générations de Marceillac se sont succédées afin que ce bijou brille aujourd'hui du même éclat qu'à l'origine. Comme preuve, s'il en fallait une, son inscription en 2006 et 2017 au titre des monuments historiques. Aujourd'hui c'est Marie-Hélène , notre interlocutrice, qui est à la barre de l'affaire.

Notre coup de coeur... si vous devez passer une nuit à Castelsarrasin, n'hésitez donc pas à réserver une chambre à l'hôtel Marceillac ! De plus leur site internet est très bien réalisé.... Vous pourrez le consulter en cliquant sur "l'hôtel Marseillac" en orange dans le paragraphe ci-dessus.

Entrée principale, 54, rue de l'égalité 

Sur les conseils de Marie-Hélène nous dînons en terrasse au restaurant Saint-Louis

Distance cumulée parcourue : 233.22 km

14
sept

Distance parcourue ce jour : 62 km

Nous quittons l'hôtel à 9h20. Si nous voulons être dans le prévisionnel des étapes, nous allons devoir récupérer aujourd'hui les 8 km non effectués hier. Nous devons nous trouver ce soir, aux portes de Toulouse et passer la nuit au camping "Le Rupé" à hauteur d'Aucamville. Refroidis par notre dernière expérience au camping de Damazan, nous consultons cette fois les avis délivrés par leurs clients sur internet.....et ils ne sont pas très bons ! Nous décidons donc de continuer vers le centre ville de Toulouse et de réserver une chambre au "Grand hôtel d'Orléans" à proximité de la gare SNCF et proche du canal. Cela va encore augmenter la distance de notre étape du jour, mais demain nous serons plus cool ! Ce matin le temps est gris et la pluie menace.

Du côté de Saint Porquier

La pente d'eau de Montech

En 1898, l'état reprend la gestion du canal latéral de la Garonne et entreprend seulement à partir de 1970 sa modernisation par la mise au gabarit Freycinet de 48 écluses sur les 53 qu'il totalise. La longueur des écluses est portée a 39 m et leur largeur à 2,20 m permettant ainsi le passage de péniches de 350 tonnes.

Mais l'échelle d'écluses de Montech qui en comporte 5 (Pommiès, Escudiès, Pellaborie, Peyrets et Montech) est restée à l'ancien gabarit. Alors, parallèle à cette chaîne d'écluses, l'ingénieur Jean Aubert, imagine un système de pente d'eau, unique au monde qui inauguré en 1974 permet de franchir le dénivelé de 13,30 m en 20 minutes, soit avec avec un gain de temps de 45 minutes par rapport aux passage des écluses. A cet effet une rigole de 443 m avec une pente de 3% est créée et 2 motrices ferroviaires, située chacune d'un côté de la rigole, et reliées entre elles à l'arrière par un portique en hauteur et à l'avant par un bouclier relevable étanche sont utilisées. Dans un premier temps, le bouclier est relevé afin de laisser la péniche pénétrer dans la rigole, puis celui ci est abaissé emprisonnant alors un volume d'eau sur lequel repose la péniche. L'ensemble est alors poussé jusqu'au bief supérieur. Mais hélas cet ingénieux système est à l'arrêt en raison d'une avarie électrique survenue en 2009 qui n'a jamais été réparée, certainement en raison de la vétusté du système et de la baisse du trafic sur le canal. Dommage car cet ouvrage apportait un afflux touristique important au département du Lot et Garonne et à la ville de Montech

Depuis quelques années (beaucoup trop longues !) la revalorisation du site est à l'ordre du jour et aujourd'hui, il semblerait enfin que les choses bougent, si j'en croie un article du 15/10/2019 sur le site Ladépêche.fr


Du côté de Monbartier

Après un petit passage pluvieux, le temps semble s'améliorer à l'horizon.

A Grisolles

Pique-nique sur les bords du canal 

Du côté de Castelnau d'Estréfonds

Passage de l'écluse N° 9 Emballens, nous sommes désormais en Haute-Garonne, le soleil est revenu...

Le pont-canal sur l'Hers Mort (1806)

Nous perdons la piste cyclable à l'entrée de Toulouse. Nous revenons rapidement en arrière car nous avons dû louper un panneau de signalisation. En effet nous trouvons l'endroit où nous avons pris la mauvaise direction. A notre décharge, le panneau était très mal placé. Pressés d'atteindre notre but, nous ne prêtons pas trop attention aux endroits où nous passons. Nous dépassons les Ponts Jumeaux, sans nous rendre compte que nous sommes au Port de l'Embouchure, endroit où se termine le Canal de Garonne et où débute le canal du Midi et celui de Brienne qui rejoint la Garonne ! Je n'ai aucune photo 😦 !

Pour y remédier, ci après un lien vers un site internet

Presque arrivés à notre hôtel, nous retombons sur Emilie et Alexis que nous avons déjà croisé à plusieurs reprises sur le parcours. Rituel de chaque étape, déchargement des vélos, leur rangement au garage, bonne douche et souvent apéro !


Avant un dîner au restaurant "La Madeleine de Proust"

Distance cumulée parcourue : 295,22 km


15
sept

Distance parcourue ce jour : 36,80 km

Compte tenu de la longueur de notre étape d'hier et du fait que nous ne devons rencontrer qu'en fin d'après-midi à l'écluse de Gardouch, Marie, une petite cousine habitant non loin de là, à Auterive, nous prenons ce matin tout notre temps. C'est donc seulement à 10h30 que nous enfourchons nos vélos, après avoir acheté 2 sandwichs au buffet de la gare. Mais nous sommes le dimanche matin et les voies cyclables sont bondées de monde dans les deux sens , la sortie de Toulouse est vraiment pénible, difficile de tenir une moyenne car nous devons continuellement nous frayer un chemin parmi les marcheurs, les personnes réalisant leur footing, les vélos, les poussettes . En plus nous tombons sur un chantier d'abattage de platanes, mais nous avons de la chance, la voie n'est pas interdite ! Les branches sont poussées de côté par les élagueurs et nous passons avec nos vélos. Nous nous heurtons en plus à un fort vent de face.

Du côté de Castanet-Tolosan

Du côté de Deyme

Du côté de Donneville

Du côté de Mongiscard

Pique-nique à l'écluse n°8 de Montgiscard 

Du côté de Ayguevives

Du côté de Montesquieu-Lauragais

L'écluse n°11 de Négra qui a la, particularité de détenir l'une des 2 chapelles du canal du Midi, la seconde se trouvant au Somail. A cette heure, grosse affluence....

La chapelle, accolée à la maison éclusière 

Du côté de Gardouch

La double écluse n°12 de Laval, avec sa belle forme ovoïde 

Nous sommes désormais proches de l'écuse n°13 de Gardouch, où nous avons réservé une chambre d'hôtes à L'Estanquet, dans l'ancienne maison éclusière qui fait également office de Bar et de restaurant . Nous y dînerons ce soir en compagnie de Marie.

Un vrai coup de coeur, lieu avec beaucoup de charme, restauré avec goût, chambres impeccables. Nous y avons bien dîné et l'accueil était fort sympathique. Que demander de plus ? Rien...donc aucune hésitation à avoir si vous vous trouvez dans le secteur.

Marie et Chantal 

Distance cumulée parcourue : 332,02 km




16
sept

Distance parcourue ce jour : 50,83 km

Après une bonne nuit, nous nous levons à 8h00, il fait toujours beau et aucun vent ! Après un bon petit-déjeuner, nous entamons notre étape du jour qui devait initialement nous mener à Alzonne au camping de la Pujade. Dans la matinée nous l'appelons afin de nous enquérir de son ouverture et nous renseigner sur la possibilité d'avoir un coin plat et herbeux pour planter notre tente (chat échaudé craint l'eau froide !). Compte tenu de la réponse qui nous est faîte, nous décidons une nouvelle fois de réserver une chambre. Ce sera à Bram (à environ 7 km en aval d'Alzonne ) à la maison d'hôtes "Coup de Coeur" ( 1,7 km du canal ).

Du côté de Renneville

Un peu plus loin, j'ai pris la photo de cette péniche et en réalisant ce carnet de voyage, je suis tombé par hasard sur internet, sur le site actu.fr/Occitanie/lavoiedumidi sur un article la concernant...

Du côté de Port-Lauragais

Cela y est, nous approchons du seuil de Naurouze et quittons l'asphalte des chemins publics, spécifiquement aménagés pour la circulation cycliste, pour démarrer notre parcours sur le chemin de halage, chemin de service réservé à l'origine au personnel des VNF pour l'exercice de leur travail et pour lequel une autorisation est nécessaire. (voir notre section "Etat du chemin à partir de Port Lauragais)

Pour l'instant le chemin que nous découvrons, bien qu'en terre est en bon état....et je dirais même que je le préfère aux traditionnelles pistes cyclables car nous sommes en immersion totale avec la nature. Impression qui sera peut-être à reconsidérer dans les jours à venir, car nous ne sommes encore qu'au début de cette section du canal du Midi.

Le Seuil de Naurouze

Comme expliqué dans notre paragraphe " Un peu de géographie et d'histoire pour commencer", ce n'est qu'en 1662 que Pierre Riquet, trouve enfin une solution au problème crucial de l'alimentation en eau du futur canal en son endroit le plus haut (sinon point de canal !) C'est à dire au niveau de la ligne de partage des eaux . En l'absence a proximité, d'un cours d'eau suffisamment important qui aurait pu l'alimenter en eau avec un débit constant, il a l'idée lumineuse en visitant la Montagne Noire parcourue par de nombreux ruisseaux , de conduire toute cette eau vers une réserve qui serait creusée à l'endroit ou elle pourrait s'écouler uniformément vers l'ouest en direction de Toulouse et vers l'est en direction de Béziers. Ce sera donc au Sud de Montferrant que sera construit au point le plus haut du canal (190 m), au seuil de Naurouze, ce bassin octogonal pouvant contenir 6 300 000 m3 d'eau, alimenté par la prise d'eau d'Azeau, les réservoirs de Lampy et de Saint Férréol et la prise d'eau du Sor.

Ecluse n° 15 de l'océan , la première en direction de l'Ouest, à partir du seuil de Naurouze 

De ce bassin, aujourd'hui presque totalement comblé, subsiste seulement en périphérie une rigole qui nous permet d'apprécier ses dimensions d'origine. Comblement qui nous permet à ce jour de le traverser en son milieu par une allée bordée de platanes plus que centenaires.

Bief (ou biez) de partage des eaux à la sortie du bassin de Naurouze, par laRigole de la Plaine . Nous sommes sur le canal, à gauche il coule vers l'Atlantique, à droite vers la Méditerranée.

Salut à tous les deux, au biez de partage de Naurouze. Nous nous étions rencontrés la veille, sur le chemin après l'écluse de Mongiscard (nous avions discuté de nos sièges !) et nous nous sommes retrouvés une nouvelle fois par hasard, chacun de son côté du canal. Si je m'en souviens bien, je vous avais communiqué des informations afin que vous puissiez consulter ce blog. Par contre, après coup, je me suis rendu compte que je ne connaissais rien de vous. Aussi, si vous le lisez , laissez moi un commentaire afin que nous puissions échanger.😀

Du côté de la Bastide d'anjou

Nous voila donc, sur le versant méditerranéen, la première écluse que nous rencontrons a bien entendu le nom d'écluse n°18 Méditerranée (j'ai omis de prendre une photo !) . Voici le genre de chemins que nous rencontrons à présent. Mais cela le fait bien car le terrain est sec et dur...

Du côté de Mas-Sainte-Puelles

Ecluse double n° 17 du Roc (voir annotation écluse de la Méditerranée 789 m) 
Ecluse triple n° 18 de Laurens 
Sur le chemin ... 

Castelnaudary

A la demande de la ville, Pierre Paul Riquet et François Andréosy ont fait de Castelnaudary , le coeur technologique du canal du Midi par la construction du grand bassin d'une superficie de 7 hectares. Il est 12h30 lorsque nous passons sous le pont qui marque l'entrée du port. N'ayant fait aucune course pour un pique-nique, nous décidons de déjeuner dans un restaurant situé sur le quai en face.

Ecluse  double n° 22 du Gay et le chemin de halage 

Du côté de Saint-Martin-Lalande

Ecluse triple n°23 du vivier , en direction de Castelnaudary  

Il fait très chaud, nous nous arrêtons à la boutique de l'écluse n°27 La Peyruque ou Frédérique Aillaud expose à la vente, les objets en céramique qu'elle crée dans son atelier. Tout en nous désaltérant, nous passons un agréable moment à discuter avec son mari, tandis que des bateaux passent l'écluse.

Bram

Nous ne sommes plus qu'à 5 écluses de notre étape du jour. Sur le chemin nous longeons régulièrement des arbres récemment plantés. En effet la voûte arborée des platanes, image emblématique du canal du midi est menacée dans son ensemble depuis 2006 par le chancre coloré du platane, une maladie contractée par un champignon très contagieux qui résiste à tout traitement. Champignon vraisemblablement introduit en France lors de la seconde guerre mondiale par les caisses de munition américaines en bois de platane infecté. Devant ce triste constat, la seule solution adoptée depuis cette date pour tenter d'enrayer la propagation de la maladie a été l'abattage et le brûlage sur place des arbres malades. A l'origine 42 000 platanes se dressaient sur les berges du canal, mais depuis 2006 plus de 20 000 d'entre eux ont été abattus, enlevant ainsi au canal son plus bel atour.

Mais, pour remplacer ces arbres abattus, VNF a entrepris depuis 2011 un plan de sauvegarde du canal comprenant des replantations pour un coût de 220 millions d'Euros sur une période de 20 ans (coût d'un arbre replanté 3000 € TTC comprenant abattage, plantation et entretien pendant période de garantie). Dans le même temps, les collectivités régionales et départementales se mobilisent , ainsi que les donateurs individuels et les entreprises, à travers le mécénat. Ainsi plus de 10 000 arbres, d'essences différentes, toutes résistantes aux maladies connues à ce jour et aptes à vivre 200 ans ( chêne chevelu, peuplier blanc, micocoulier, Platanor (hybride de platane résistant à la maladie mis au point par l'INRA), tilleul argenté, érable, pin parasol) , âgés de 3 à 4 ans ont déjà été replantés sur de grandes sections afin de conserver une homogénéité et faire en sorte que cette voûte végétale qui fait tout le charme du canal du midi soit renouvelée , d'ici une trentaine d'années pour les générations futures.

On ne peut pas le nier....le canal a perdu de sa superbe et il fait chaud sous le soleil ! 

Vers 16 h00, nous arrivons au port de Bram. Nous empruntons la piste cyclable qui nous mène au bourg où nous avons ce matin réservé une chambre à la maison d'hôtes "Coup de coeur". Nous sommes chaleureusement accueillis par nos hôtes Pétra et Paul Boyle dans une somptueuse maison de maître où nous nous délassons autour et dans la piscine

Avant de reprendre nos vélos (bagages déchargés ! 😀), pour retourner au port de Bram, dîner au restaurant "L'Ile aux oiseaux"

Très bonne soirée et retour avec quelques péripéties ayant omis de prendre les lampes de nos vélos . Nous sommes malgré tout retournés par ce moyen de locomotion à Bram, dans une obscurité quasi totale, seulement éclairés épisodiquement par la lampe du smartphone de Chantal...

Distance cumulée parcourue : 382.85 km

17
sept

Distance parcourue ce jour : 50.48 km

Après une bonne nuit et un copieux petit déjeuner, nous chargeons les vélos et rejoignons le canal au port de Bram. Très rapidement nous tombons sur un second chantier d'abattages de platanes, mais cette fois l'accès au chemin de halage est interdit, totalement barré par une haute et large barrière métallique. Nous constatons sur l'autre rive l'existence d'une route longeant le canal, nous la prenons malgré l'existence d'un panneau " voie sans issue". Nous nous sommes dits.... sûrement pour les véhicules ! Et bien non, quelques dizaines de mètres plus loin, un riverain nous confirme que nous ne pourrons pas passer. Sur ses conseils, nous élaborons un nouvel itinéraire. Nous enfilons nos gilets jaunes de sécurité et roulons en direction de la D33 (ancienne voie Romaine), dangereuse car très passante. Nous l'emprunterons sur environ 5 km avec une certaine appréhension gardant une bonne distance de sécurité entre nos deux vélos....on ne sait jamais...

Mais cela se passe bien et nous quittons soulagés cette voie, en direction de Villeséquelande, à partir d'où nous rejoignons le canal. Nous trouvions anormal qu'une déviation ne soit pas installée à l'attention des cyclo-randonneurs (ou randonneurs !), mais en consultant après coup les documents communiqués par VNF lors de notre demande d'autorisation, il était précisé que "sur chaque panneau de chantier fermant l'accès,se trouve un plan A4 pour permettre aux usagers de contourner la zone". Existe également la possibilité de retrouver toutes les informations indispensables en suivant ce lien : http://www.sudouest.vnf.fr/attention-travaux-a675.html.

Notre chemin du côté d'Alzonne 
Du côté de Villeséquelande 
Du côté de Caux-et-Sauzens 

Ce n'est pas la piste cyclable du canal de Garonne, mais par temps sec, nous aimons plutôt bien ce style de chemin.

Entre les écluses n° 37 La Douce et n° 38 Carcassonne, nous passons trop rapidement devant l'épanchoir de Foucaud, petite escale possible au bord du canal ( petite restauration et d'hébergement insolite), lieu plein de charme et chargé d'histoire. C'est en effet à cet endroit qu'en 1810, le canal a été dévié afin de le faire passer dans la ville de Carcasonne. Initialement, les habitants de la ville ayant refusé de payer leur écot, Riquet l'avait fait passer à l'extérieur !

A l'épanchoir de Foucaud 

Il est 12h00 passé lorsque nous pénétrons dans Carcassonne et nous arrêtons déjeuner en face de la gare au restaurant de l'hôtel Terminus.

Finalement, il s'avère que nous prenons l'habitude de dormir à l'hôtel ou en chambre d'hôtes et de déjeuner ou dîner au restaurant.....bye, bye donc, les campings et les pique-niques ! Il est vrai que cela est très pratique .... pas de tente à monter, moins de matériel à déballer, pas de courses a réaliser pour le repas du soir et même pour le petit déjeuner et le pique-nique du lendemain midi.... donc, plus de temps pour poser et visiter👍. Le lendemain matin , le départ est plus rapide, plus le problème de la tente trempée par la pluie ou la rosée. Bref, que des avantages. Et en plus (voir le paragraphe " Notre équipement"), quel gain de poids sur les vélos ! En outre, sur le chemin, des possibilités d'hébergement existent, il faut simplement adapter quotidiennement ses étapes en fonction de leur emplacement et disponibilités. Donc, c'est décidé, la prochaine randonnée cyclotourisme que nous réaliserons sera sans le matériel de camping !

Nous continuons notre parcours et arrivons aux écluses n° 40 Fresquel double en amont et n° 41 Fresquel simple en aval, séparées par un petit bassin intermédiaire

La transition entre le canal avec et le canal sans sa voûte arborée. Un crève coeur !

Du côté de Villedubert

Il fait si chaud cet après-midi, que nous nous arrêtons un moment à l'ombre des arbres, à l'écluse n° 43 de Villedubert afin de nous rafraîchir un peu et surtout nous réhydrater. Pendant cet arrêt, nous faisons la connaissance de Sibylle et Michel que nous avons croisé à plusieurs reprises sur le canal. Ils nous indiquent à Capestang, les coordonnées d'un hôtel/restaurant très simple, tenu par un couple fort sympathique. Ils y seront demain soir. Avec l'aimable accord de l'éclusière, avant de reprendre notre chemin, nous remplissons nos gourdes d'eau fraîche au robinet.

Du côté de Trèbes

En direction de Trèbes, dont nous devons plus être très loin ! En effet, il nous semble apercevoir le clocher de son église et en arrière plan La Montagne Noire.

Le pont de La Rode sur la D801 en direction de Villedubert 

Nous nous y arrêtons une nouvelle fois en bordure du canal, à la terrasse d'un café . Il fait si chaud !

L'écluse triple  n°44 moulins de Trèbes 

Sur notre chemin.....

Du côté de Marseillette

Arrivés au niveau de Marseillette, au pont qui traverse le canal, nous prenons la D160 à droite, en direction de l'hôtel-auberge bistrot "ô fil de l'ô" où nous avons réservé une chambre. Nous roulons encore 1 km, montons quelques belles côtes qui achèvent de nous couper les jambes avant d'atteindre notre but, à la sortie de la ville.

En fait, La meilleure solution pour y accéder était de changer de rive au niveau du pont de la D160 (donc tourner à gauche) et de suivre le chemin de halage (plat !) jusqu'à l'écluse n° 45 de Marseillette, où l'auberge se trouve à 150 m de l'autre côté du canal !

Emmanuelle et Michel, nous réservent le meilleur accueil. Notre chambre, très simple, intitulée "Cinéma" , donne côté jardin et sur la terrasse où nous dînerons, d'une cuisine d'antan réalisée par Michel avec des produits frais et régionaux. Nous passons une agréable soirée.....

Distance cumulée parcourue : 433,33 km

18
sept

Distance parcourue ce jour : 57,56 km

Nous quittons notre auberge à 10h00. Je retraverse Marseillette afin de rejoindre l'endroit où j'avais quitté le canal hier, pendant que Chantal le rejoint directement à l'écluse de Marseillette, en empruntant le chemin partant à proximité de l'hôtel. Nous nous retrouvons à l'écluse.

Du côté de Blomac

Le chemin domine la campagne...en arrière plan La Montagne Noire 
Ecluse double n° 47 de Saint Martin 
Le chemin de halage 

Du côté de La Redorte

L'épanchoir de l'Argent-Double (1694), créé par Pierre Paul Riquet, permettait aux eaux excédentaires du canal d'être déversées automatiquement ( il s'agirait donc plutôt d'un déversoir ! 😉) dans la rivière l'Argent-Double qui coulait en contrebas. Rivière d'ailleurs traversée quelques centaines de mètres en amont par le canal par le pont canal de..... "L'Argent Double" !

En effet, un épanchoir, requerrait normalement une intervention humaine, pour l'ouverture d'une vanne. Existerait t'elle, alors ?

Epanchoir de l'Argent-Double 

Du côté de Homps

Nous nous arrêtons déjeuner en terrasse au " Bistrot Gourmand" sur le bord du canal. Nous en profitons pour réserver un hébergement pour cette nuit à Argeliers. La chambre d'hôtes "La Tour" est fermée depuis 3 ans, le numéro de téléphone des "Terrasses Occitanes" est erroné et "Les trois Sources" fermé depuis 1 an ! Décidément... Finalement , nous décidons de pousser jusqu'à Capestang, une quinzaine de kilomètres plus loin et de réserver à l'hôtel restaurant "Le Relais Bleu" sur les conseils de Sibylle et Michel, que nous retrouverons donc ce soir.

Du côté d'Argens-Minervois

Affluence et attente à l'écluse  double n° 53 de Pechlaurier 
Argens-Minervois 

Du côté de Roubia

Cela sent le sud, les pins parasol se font plus présents... 

Du côté de Paraza

Paraza 

Le pont canal sur le Répudre, serait le premier, si l'on en croit la plaque commémorative apposée sur sa face Sud, ou du moins l'un des trois premiers, (selon certaines sources !) des ponts-canaux édifiés par Pierre Paul Riquet.

Pont canal du Répudre 

Ventenac en Minervois

A partir de Ventenac en Minervois, la route longe le canal sur environ 1 km, puis la quitte en direction de Saint Nazaire d'Aude. En tête, abusée par une pancarte directionnelle "VTT", Chantal continue la route au lieu de reprendre le chemin de halage. Arrêté en arrière pour prendre une photo, Je la rattrape un peu plus loin et après concertation nous décidons malgré tout de continuer et de rejoindre le Somail par la route ! Nous avons quand loupé presque 4 km du canal 😦 !

Le Somail

Le Somail, est l'un des lieux les plus emblématiques du canal du midi. Situé sur le grand bief (section d'environ 54 km, sans une seule écluse !), il a été totalement aménagé par Pierre Paul Riquet pour servir d'étape de couchée. En effet, à cette époque la "barque de poste", assurait un service de passager entre Toulouse et Agde. Le trajet durant 4 jours (du moins en son début !), il était indispensable que les passagers disposent tout au long du parcours de lieux où ils pouvaient s'alimenter, se recueillir et dormir. Ainsi l'arrêt pour le repas du midi s'appelait "la dînée" et celui pour le repas du soir et la nuit du soir "la couchée". A cet effet le Somail disposait donc d'une chapelle, d'une auberge, d'entrepôts, d'une glacière. Tous ces bâtiments, avec en plus le pont de pierre à dos d'âne, existent toujours et sont inscrits au titre des monuments historiques depuis 1998 ainsi que sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Le pont à dos d'âne et la chapelle  (côté sud-ouest)
"Tamata", la péniche épicerie (côté sud-ouest)

Nous prenons un pot au "Comptoir Nature", y retrouvons Emilie et Alexis, croisés à plusieurs reprises sur notre trajet et reprenons assez rapidement notre chemin , car il est déjà 16h30 , nous avons encore 23 km à effectuer et la météo nous prévoit vers 18h00 un épisode cévenol, le premier de ce début d'automne.

Du côté de Mirepeisset

Nous arrivons au niveau du port de la Robine à l'embranchement du canal de jonction qui relie l'Aude au sud de Sallèles d'Aude, au lieu dit Gailhousty et ou débute le canal de la Robine qui passant par Narbonne, traverse l'étang de Bages et de Sigean et débouche en Méditerranée à Port la Nouvelle.....l'ensemble, d'une longueur de 32 km, constitue une branche latérale du canal du Midi. C'est en 1686 , que Louis XIV autorise le creusement du canal de la Robine, mais ce n'est seulement qu'un siècle plus tard que le canal de jonction est réalisé. Jusqu'en 1767, le trajet de l'Aude au canal des 2 mers était donc réalisé par voie terrestre !

L'embranchement entre le canal de Jonction de la Robine et le canal du Midi 

Mais, nous ne nous attardons pas car le ciel se couvre....

Du côté d'Argeliers 

Nous espérions que la météo se soit trompée, mais hélas l'orage nous talonne. Nous appuyons sur les pédales afin d'essayer de le distancer.... plus le temps de prendre des photos ! Nous avons dû battre notre record de distance parcourue au km, mais arrivés au pont de Malvies, au niveau du bar à vin et table d'hôtes "Le Pourquoi pas", le vent se lève d'un seul coup et de grosses gouttes commencent à tomber. Nous sommes à environ 3,5 km à vol d'oiseau de Capestang, mais environ 8 km par le canal ! Nous demandons au patron qui rentre ses chaises si un raccourci existe par la route....il nous en indique un de l'autre côté du pont qui nous ferait gagner 4 km. Nous hésitons....attendons nous que cela passe, mais cela risque de durer.... et il est déjà tard ! Nous décidons donc de continuer ( sans enfiler nos vêtements de pluie, ni couvrir nos sacoches avec leur protection imperméable ! ), traversons le pont et quittons le canal. Il fait très sombre, des éclairs zèbrent le ciel, nous avançons péniblement sous de fortes bourrasques, il pleut à torrent sur cette petite route de campagne, au milieu des vignes.....et comme si cela ne suffisait pas, une averse de grêle nous tombe dessus et évidemment impossible de s'abriter. Comme le terrain est vallonné , vu la quantité d'eau qui tombe, les routes deviennent rapidement de véritables torrents. Nous roulons dans 2 à 3 cm d'eau et sommes trempés jusqu'aux os. Dans ces conditions, même avec leur protection, les sacoches auraient été trempées ! Un moment donné, en haut d'une côte, nous avons une route sur notre droite....devons nous la prendre ? Nous ne savons pas vraiment où nous sommes. Malgré la pluie, nous sortons nos smartphones pour essayer de nous situer, mais tout est trempé et la dalle sensitive ne fonctionne pas. L'horizon est tellement bouché que nous ne distinguons rien. Nous décidons malgré tout de continuer tout droit.....Nous croisons enfin un motard à qui nous faisons signe de s'arrêter. Il nous informe que nous sommes dans la bonne direction et que nous ne sommes plus très loin de Capestang. En effet quelques temps après, nous arrivons sur la D37 qui longe le canal jusqu'à la ville. Mais nous ne savons pas où est notre hôtel. A un feu rouge à l'entrée de la ville, nous demandons notre direction à une automobiliste qui très sympathique nous demande de la suivre et nous conduit à destination 👍.

Lorsque nous pénétrons dans l'hôtel, Michel et Sibylle y sont assis, bien au sec à jouer aux cartes devant un bon apéro. Nous sommes chaleureusement accueillis par les propriétaires qui immédiatement nous proposent de mettre nos vêtements au sèche-linge. Nous débarrassons nos vélos de leurs sacoches , montons dans notre chambre après avoir préalablement enlevé nos chaussure remplies d'eau que la propriétaire bourrera de papier journal afin de les faire sécher (ça c'est du service !). Nous sortons nos affaires des sacoches, démontons nos smartphones afin de les faire sécher, prenons une bonne douche chaude et descendons au bar rejoindre Michel et Sibylle pour prendre un apéro bien mérité. Nous dînons ensemble au restaurant de l'hôtel qui propose une cuisine traditionnelle avec un large choix sur la carte. Nous passons une agréable soirée.

Bonne étape, hôtel au confort simple mais fonctionnel. Les propriétaires sont très accueillants et l'ambiance y est très conviviale. De plus, cerise sur le gâteau l'on y mange très bien, la cuisine est traditionnelle et la carte propose un large choix de plats.

Alors, ne surtout pas hésiter.....Le relais Bleu

Distance cumulée parcourue : 490.89 km

19
sept

Distance parcourue ce jour : 36,94 km

Il a plu toute la nuit, mais au matin le beau temps est revenu. Nous nous levons trop tard et ne quittons l'hôtel que vers 11h00 !

Nous avons quelques difficultés pour rejoindre le canal au plus près car le chemin de halage est en hauteur et les voies pour y accéder sont plutôt destiné aux piétons. Nous en trouvons quand même une, accessible aux vélos...en poussant fort dessus !

Nous prenons le chemin de halage détrempé par la pluie de la veille. Le sol est lourd, glissant, rempli de flaques d'eau, les pneus s'engluent. Compte tenu du poids que nous transportons, cela devient vite une galère.... et d'ailleurs nous marchons souvent à côté de nos vélos . Aussi, nous décidons de quitter ce chemin au premier pont que nous trouverons. Ce sera le pont de Trésille à 3 km, sur la D11.

A partir de ce moment, nous longerons donc au plus près le canal par la route. Nous changeons de rive et prenons la direction de Poilhes ....

 Au Premier plan, sans doute un chantier d'abattage et brûlage  de platanes. Au Second  plan, Capestang 

Poilhes

où nous déjeunerons au restaurant "La Tour Sarrasine" au bord du canal

Cette fois, nous sommes obligés de nous écarter un peu plus du canal. Nous empruntons l'avenue de Nissan afin de prendre la voie Domitienne jusqu'au tunnel de Malpas, juste au moment où un car déverse une cargaison d'une cinquantaine de touristes sur le chemin qui y mène. Du coup, nous ne nous y arrêterons pas !

Le tunnel de Malpas

Dans son projet de réalisation du grand bief (sans une seule écluse) de 54 km, Riquet avait envisagé le percement de la colline d'Enserune, au sud-ouest de Colombiers . Ceci, contre l'avis de l'architecte de Louis XIV qui préconisait la traversée de l'Aude. Mais lorsque arriva le moment d'entamer le percement du tunnel, le chantier butta sur un terrain constitué de grès très friable, sujet aux éboulements. Colbert fit donc interrompre les travaux ! Mais c'était sans compter sur la détermination de Riquet qui en secret et en l'espace de seulement 8 jours fit creuser un tunnel d'essai de 173 m qui prouva la faisabilité de son projet.

Nous ne nous y sommes pas pas arrêtés, je n'ai donc pas pris de photos, mais Emilie et Alexis ont eu la gentillesse de m'en expédier quelques unes par MMS.

De plus, j'ai déniché sur internet un film de Jonathan Mergy sur Viméo (j'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur !) qui nous donne encore une meilleure idée des caractéristiques de ce tunnel.

Nous continuons vers Béziers dont nous ne sommes plus très éloignés.

Béziers

Nous arrivons à l'échelle d'écluses de Fonserannes, constituée de 9 écluses et 8 bassins qui permettent au canal de franchir un dénivelé de 21,50 m sur seulement 312 m, du plateau vers la plaine de l'Orb....Ici Riquet s'est encore surpassé et a réalisé une véritable prouesse technique en matière de génie civil. Totalement réhabilité en 2017 après 18 mois de travaux, ce site est l'ouvrage le plus visité du canal du midi avec 320 000 visiteurs par an. Depuis 1858 et la construction du pont canal de l'Orb, la dernière écluse qui menait vers l'ancien bras du canal n'est plus utilisée et l'avant dernière supprimée, sert de bassin intermédiaire pour s'engager vers le pont-canal.

Par contre, nous avons complètement zappé la pente d'eau de Fonserannes, toute proche , mise en service en 1988, qui comme celle de Montech devait permettre de réduire le temps de passage de cette échelle d'écluse. Mais, à l'inverse de celle de Montech, en raison d'un coût d'exploitation et d'entretien trop important, elle n'a pratiquement jamais été utilisée et est actuellement à l'abandon !!!!! Vraiment n'importe quoi 😡 Quel gâchis !

Nous prenons la direction du pont canal de l'Orb que nous avons la surprise de trouver fermer pour cause de préparation de feux d'artifice ! Nous devons retourner à l'échelle d'écluse ou un panneau indiquant que le pont canal était fermé aux piétons aurait été le bienvenu ! Nous devrons donc passer par le pont de l'Occitanie, en contrebas.

Au premier plan le pont d'Occitanie que nous allons devoir prendre , en arrière plan  cathédrale St Nazaire et palais justice

Lorsque nous repassons à l'échelle d'écluse la péniche est arrivée dans le bassin inférieur

Il faut savoir manoeuvrer ! 

Un autre point de vue du pont-canal, de l'autre côté de l'Orb...

Avant d'entamer le dernier tronçon de route de ce jour, nous nous arrêtons à la terrasse ombragée d'un bar pour souffler un peu et nous réhydrater, car il fait toujours aussi chaud.

Et c'est reparti, mais cette fois c'est une voie royale....bitumée ....le luxe !

Fin d'étape du jour....

Et enfin la Méditerranée....

Notre hôtel "Le Mirador" et son restaurant " Saveurs du Sud" où nous dînerons ce soir.....

Clap de fin de journée.....

Distance cumulée parcourue : 527,83 km

20
sept

Distance parcourue ce jour : 47,17 km

Nous nous levons vers 8h00, une bande nuageuse couvre l'horizon du côté de Sète et au petit matin un marché s'est installé sur le parking.

Après les traditionnelles opérations matinales, nous enfourchons nos vélos, rejoignons le canal prêts à entamer notre ultime étape. A environ 3,5 km de là, au Sud de Vias, le canal croise le Libron, un fleuve côtier qui se jette en Méditerranée.

Les ouvrages du Libron

Nous sommes surpris d'y découvrir une structure complexe, unique en son genre dont nous mettrons un bon moment à en comprendre l'intérêt et le fonctionnement. Tout d'abord, il faut intégrer que le canal et ce fleuve sont à peu près au même niveau rendant impossible la construction d'un pont-canal comme cela se fait habituellement et ensuite que ce dernier en général d'un très faible débit, se transforme en périodes de fonte des neiges et de fortes pluies (épisodes méditerranéens) en un torrent impétueux, charriant alluvions et débris de toutes sortes dans le canal. Ce n'est pas l'idéal !

Jusqu'en 1855, en cas de crue, la solution adoptée pour éviter ce problème avait été de faire glisser à flot entre les deux berges du canal, une barge en forme de U ( ouverte sur les 2 côtés et fermée à chaque extrémité) épousant exactement ses formes, de façon à ce que les eaux du Libron la traverse de part et d'autre sans se répandre dans le canal. Procédé relativement efficace mais cette solution avait un défaut... celui d'interrompre la navigation pendant la crue.

A partir de 1855 une solution est trouvée à cet handicap. A l'approche du canal, le cours du Libron a été séparé en deux bras égaux, chacun traversant le canal par un corps d'ouvrage identique, composé de 3 couloirs en arcade, perpendiculaires au canal et fermés à chaque extrémité par des portes coulissantes (ou vannes). A l'intérieur de ces couloirs, de chaque côté du canal sont rangés, suspendus à des chariots mobiles sur rail, des demi caissons métalliques (bâches) en forme de U ( idée de la barge améliorée !) . Entre ces deux ouvrages existe un bassin de station intermédiaire de 30,50 m de long. En temps normal ces portes coulissantes sont ouvertes, le faible débit du Libron passe par des canalisations souterraines et le trafic des péniches est assuré.

En période de crue, la péniche pénètre dans l'un des deux corps d'ouvrage dont les portes coulissantes (ou vannes) ont été fermées, puis dans le bassin de station intermédiaire. Préalablement dans le second bras, les bâches avaient été sortis des emplacements où elles étaient stockées (grâce aux chariots sur rail auxquels elles étaient suspendues) et assemblées au milieu du canal, formant ainsi un lit artificiel au Libron, et les portes coulissantes avaient été ouvertes permettant aux eaux en crue de s'écouler normalement, pendant l'opération, sur le premier ouvrage

Deuxième phase de l'opération, une fois la péniche dans le bassin intermédiaire, les bâches du corps d'ouvrage qu'elle vient de traverser sont mises en place (la péniche est donc isolée comme dans une écluse où les portes sont fermées ), le lit artificiel est formé derrière elle, les portes coulissantes (ou vannes) sont ouvertes et les eaux en crue passent maintenant par les deux corps d'ouvrage, jusqu'à ce que les portes coulissantes du corps d'ouvrage numéro 2 soient fermées, les bâches remises à leur place, ouvrant ainsi la voie à la péniche qui peut ainsi continuer sa navigation sur le canal....Ai je été assez clair ? J'ai essayé de faire court, mais ce n'est pas évident !

Entrée en venant de Toulouse 
Chariots sur rail auxquels sont suspendus les bâches de chaque côté du canal 
Mécanismes servant à manoeuvrer les portes coulissantes (ou vannes) sur le Libron 
les portes coulissantes (ou vannes)  ouvertes sur le Libron  presque à sec
Pénichettes traversant les ouvrages 

Après un bel arrêt à cet endroit, nous continuons en direction d'Agde....

L'environnement n'est pas reluisant ! 

dont la traversée, n'est pas très facile en raison des sens uniques qui nous écartent de notre route et de l'absence de panneaux indicateurs. Mais notre positionnement en temps réel sur le trajet préalablement tracé à l'aide de l'application Openrunner nous permet de retrouver rapidement notre route.

Agde

Nous n'y faisons que passer !

Depuis notre départ de Portiragnes-Plage , au fur et à mesure que nous progressons, nous éprouvons tous les deux le même sentiment.... le canal déjà bien défiguré par la perte de ses platanes, perd encore un peu plus de sa majesté en raison de son environnement négligé , souvent en friche, comme par exemple à la sortie d'Agde, aux abords de cette guinguette abandonnée. En contrebas du chemin de halage, des cabanes à l'aspect de constructions de bidonvilles, posées sur des terrains jonchés d'immondices de toutes sortes. Le long des berges, de nombreux bateaux, qui vu leur état doivent vraisemblablement être là depuis très longtemps, voir abandonnés et certains surement squattés, d'autres en fâcheuse posture, à moité coulés. Tout cela nous donne une impression de zone.

A environ 3 km de l'étang de Thau, le canal longe la réserve nationale du Bagnas d'une superficie de 561 hectares (créée en 1983 et zone Natura 2000) , formée d'une mosaïque de milieux lagunaires, propices à l'accueil annuel d'une grande diversité de faune (plus de 250 espèces d'oiseaux en période de reproduction, en hiver ou en migration) et de flore.

Nous arrivons au pont de Maïre (construit en 1897 en remplacement du pont d'origine ne convenant plus au trafic et à la charge), le dernier pont, en bordure de l'étang de Thau, ou le canal pénètre avant de terminer sa course à la pointe des Onglous (photos prises du pont).

Nous le traversons afin de longer le canal par l'autre rive, du côté de Marseillan. Dans le lointain, sur notre droite, de l'autre côté de l'étang de Thau, nous apercevons le but ultime de notre périple, Sète et le mont Saint Clair. Nous n'y sommes pas encore arrivés !

Cela y est, nous sommes à la pointe des Onglous, l'entrée ( ou la sortie, selon !) du canal du Midi dans l'étang de Thau, marquée par son phare du même nom....Nous l'avons donc parcouru de bout en bout ce canal, (du moins quasiment de bout en bout !) depuis l'écluse de Castets-en-Dorthe sur la Garonne.

Nous prenons la direction de Marseillan pour déjeuner à la Tavola (à déconseiller, service très long et j'avais terminé mon plat principal, lorsque Chantal a reçu le sien !).

Nous reprenons notre ultime fraction d'étape vers Sète. Nous retournons au pont de Maïre afin de prendre la piste cyclable qui nous amènera jusqu'au bout...

Retour de Marseillan, dans le lointain le phare des Onglous marquant l'entrée du canal 

Nous longeons pendant presque 12 km l'interminable plage de Sète, avant de nous arrêter au bar "Le Cube" sur la promenade du Lido

Puis nous reprenons nos vélos....

Nous sommes pratiquement à l'entrée de Sète, dont nous allons devoir contourner la moitié du mont Saint Clair afin de rejoindre " Le Grand Hôtel ", quai Maréchal De Lattre de Tassigny, le long du canal de Sète. Mais nous arrivons à l'heure de pointe en plein embouteillage et nous nous heurtons à de nombreux sens interdits que nous prenons malgré tout, parfois sur la chaussée, parfois sur les trottoirs, à vélo ou à pied ! Cela a l'air difficile de circuler dans cette ville.

Enfin, nous sommes arrivés, nous garons nos vélos sous le porche de l'hôtel pour les décharger et les conduisons au garage situé un peu plus loin dans la rue. Nous montons dans notre chambre dont la fenêtre donne directement sur le Grand Canal, prenons une bonne douche, nous reposons un peu avant d'aller dîner en ville.

Le Grand Hôtel 

Nous dînons en terrasse au restaurant "La Boca", rue piétonne Frédéric Mistral, pas très loin de l'hôtel


Encore une bonne journée de passée, demain nous prenons le train en direction de Bordeaux

Distance cumulée parcourue : 575 km

21
sept

Il fait un temps exécrable en cette matinée du 21, il pleut, il y a du vent, nous sommes bien contents d'avoir terminé notre périple. Notre TER quittant Sète à 12h17, nous prenons notre temps, d'autant plus que nous ne sommes pas très loin de la gare. Vers 10h30, nous descendons nos sacoches dans le hall de l'hôtel, allons chercher les vélos au garage et profitant d'une accalmie pour prendre la direction de la gare SNCF. Il fait un vent à décorner les boeufs !

La pluie recommence a tomber drue, nous prenons donc nos vélos, traversons le hall bondé de monde et allons directement sur le quai nous abriter. D'autres cyclotouristes sont également là. Nous entamons la conversation avec un couple de jeunes très sympathiques, Cédric et Sandrine, quand j'aperçois a l'arrière de leurs vélos une petite pancarte....

"Jeune marié 1" et "jeune mariée 2".....Incroyable ! Emilie et Alexis, rencontrés sur le trajet et avec qui nous avons sympathisé nous en avaient parlé, les ayant croisés à plusieurs reprises. Et voilà, nous les rencontrons à notre tour ! Nous ferons le voyage ensemble jusqu'à Toulouse.

Nous consultons le panneau de composition des trains, afin de nous positionner au niveau où le wagon transportant les vélos devrait s'immobiliser. Renseignements pris, ce wagon n'étant pas équipé de rampe d'accès pour vélos, mais des traditionnelles marches, relativement hautes et étroites des wagons passagers, nous décidons de libérer nos vélos de l'ensemble de leurs bagages, d'autant plus qu'il faudra les accrocher aux racks du plafond.

Nous sommes prêts, le TER entre en gare......et le wagon transportant les vélos ne s'arrête pas à l'emplacement indiqué ! C'est alors la course pour le rejoindre, mais nous sommes obligés de laisser un moment les bagages derrière nous sur le quai. Je monte les deux vélos, les accroche aux racks (nous avons de la chance, il y a de la place, nous sommes à la gare de départ de la ligne), pendant que Chantal aidée par un employé SNCF, s'occupe des sacoches. Nous arrivons à tout caser.

Cédric et Sandrine, après un petit contretemps arrivent également à monter leurs vélos dans le wagon. Nous avions des places réservées dans d'autres wagons, mais désirant si possible voyager ensemble, l'employé SNCF, très sympa, nous trouve un compartiment à proximité des vélos. Cela ne pouvait pas être mieux. Un moment, j'ai voulu aider une dame à monter et ranger son vélo....elle m'a alors demandé "Vous êtes un professionnel ?" Ce à quoi j'ai répondu " Non, pas vraiment" et elle m'a rétorqué quelque chose dans ce genre "Alors, laissez moi " 😦 Allez rendre service ! Après cela nous l'appellerons "La Professionnelle" ou " La pro"

Notre "Professionnelle" en pleine action pendant le trajet

(*) En effet, 2 vélos cadenassés ensemble dans le couloir et appartenant vraisemblablement à des anglais (selon notre pro) empêchaient le passage d'un chariot du restaurant. L'employé SNCF ne parlant pas cette langue a demandé à notre "Pro" de faire l'annonce à sa place, afin que les vélos soient déplacés. L'employé SNCF sourit , car avant de démarrer son message, devant se croire au téléphone , elle a commencé son message par "Allo !"😀

Arrivée à Toulouse, terminus pour Cédric et Sandrine qui doivent descendre leurs vélos. Et notre "pro" toujours en action !

Salut à tous les deux, j'espère que nous garderons le contact ! 

Nous continuons, donc seuls notre trajet jusqu'à Bordeaux, ou nous arriverons vers 16h30

Nous voici donc revenus à notre point de départ, nous regagnons notre hôtel Ibis tout proche, quai de Paludate, retrouvons notre véhicule que nous avions laissé au parking, déchargeons les vélos une dernière fois et les montons sur le porte vélo.....

Nous gagnons notre chambre, avant de rejoindre la basilique Saint Michel et son clocher indépendant, place Meynard, avant de dîner à proximité à la Rotisserie Saint-Michel, rue Gaspard Philippe

Et voila, après une bonne nuit, nous prendrons la route demain matin pour rejoindre notre domicile, dans le Morbihan en Bretagne, où nous arriverons en fin d'après midi après un arrêt déjeuner à Nantes.

En 2017, nous avions parcouru à vélo le canal de Nantes à Brest. Cette première randonnée cyclotouriste nous ayant bien plu, nous avons donc réitéré l'expérience cette année en descendant le canal des 2 mers de Bordeaux à Sète. Cette balade nous a conforté dans notre volonté de continuer l'année prochaine ce type de randonnée et nous a fait évoluer sur notre future organisation et notre équipement. Le randonneur, qu'il soit à pied ou à vélo, ne vit pas à la même échelle que l'automobiliste. Au rythme qui est le sien, il prend le temps de regarder les paysages qui l'entourent, de s'arrêter, de faire de belles rencontres, d'entamer des discussions, de nouer des contacts avec des gens très intéressants. Tout ce qui devient, en fait assez rare dans notre vie courante ...quel bonheur !

D'ailleurs, sitôt rentré à la maison, je me suis mis déjà mis en quête d'un lieu pour une future randonnée programmée pour Juin prochain. A priori, il pourrait s'agir d'un Tour de Bourgogne, une boucle de 700 km partant de Dijon, empruntant le canal de Bourgogne jusqu'à La Saône, les berges de La Saône jusqu'à Chalon sur Saône, le canal du Centre jusqu'à Digoin, le canal latéral de la Loire jusqu'à Decize ( possibilité encore à vérifier auprès de VNF), le canal du Nivernais jusqu'à Migennes, puis retour au canal de Bourgogne jusqu'à Dijon...