Lever à 8h45, après une nuit très chaude, car nous n'avions pas mis la climatisation. Après le PDJ, nous embarquons dans notre "Panda" et partons plein est, en direction de Mesa Nisi, la partie est de l'île. Sur la route, avant de pénétrer sur le corps du papillon, nous bifurquons à gauche vers le nouveau port qui a été construit en 2003 dans la baie d'agios Andréa au N-E d'Exo Nisi, en alternative à celui de Pera Gialos lorsque parfois de forts vents soufflant sur la côte sud, rendent les accostages périlleux. Mais en fin de compte il a été choisi comme port principal pour la majorité des liaisons maritimes. Quel dommage, car après une traversée plus ou moins longue l'on est pressé de découvrir lorsque la côte se rapproche, le port, en général situé dans le lieu ou un des lieux principaux et en général traditionnel et vivant de l'île....mais ici il n'est rien de tout cela ! Et le ressentiment doit être encore plus grand lorsque l'on y arrive de nuit car nous sommes à environ 5 km de Chora et pratiquement aucun lieu d'habitation n'existe sur la route qui y mène.
Nous nous engageons sur l'isthme, le corps du papillon et nous arrêtons de l'autre côté de Sténo Bay, pour prendre cette photo de sa partie la plus étroite, 105 m
Puis nous atteignons le village de
Analipsi ou Maltezana
Ce village dispose de deux vocables. Le plus ancien, Analipsi provient d'une ancienne église dont le culte était dédié à l'ascension de Jésus," l'Andlipsi" et le second "Maltezana" du fait qu'entre les XVIe et XVIIIe siècles les pirates maltais utilisèrent ce lieu comme base en raison de la protection que leur procuraient les ilots de Hondro et Ligno.
A l'origine, village rural de pêcheurs d'environ 150 habitants, situé approximativement au milieu de l'isthme, Maltezana est devenu en quelques années un lieu touristique recherché en raison de son calme et de sa magnifique plage. Ainsi à l'est de la baie, à Shinondas quelques habitations se sont construites. Nous nous y arrêtons prendre notre premier bain dans la mer Egée.
Un peu plus loin, entre Shinondas et le cap Aspro Viglari, nous passons devant un ancien four à chaux industriel où la chaux, dont l'île était une grande utilisatrice, entre autres pour le badigeonnage des habitations, était obtenue par la calcination d'une pierre calcaire à une température d'environ 900 ° C.
Nous dépassons la profonde baie d'Agrélidi
Puis la route remonte plein nord vers notre but, Mesa Vathy. Nous apercevons en contrebas de la route, la petite plage, difficile d'accès de zafeiriani (A priori seulement accessible par la mer !) dans la baie de Zofiri.
Puis brusquement peu avant d'arriver à la baie de Vathi, la nouvelle route asphaltée financée en partie par l'Union Européenne prend subitement fin. Nous empruntons alors notre première piste (route non goudronnée dans la légende de la carte) .
Vathy
Vathy, le plus petit et le plus isolé (moins maintenant avec la nouvelle route !) des villages de l'île était seulement occupé en 2016 par 15 habitants permanents. Il est divisé en deux parties, à l'est au fond de la baie Exo Vathy , ou résidait une seule famille et à l'ouest de l'autre côté de la baie Mesa vathy, où l'on trouve quelque habitations, dont en bordure de la cale, la taverne "Galini" . A une époque, lorsque le four a chaux installé à proximité fonctionnait sa population était plus importante, mais progressivement le village a été déserté. Celui qui découvre de la route ce lieu pour la première fois, a vraiment l'impression d'y voir un lac. D'ailleurs cette baie est également appelée "Le lac perdu". Ce n'est qu'en empruntant la piste qui la longe au Nord que l'on découvre progressivement son accès à la mer, par un étroit chenal baptisé "Bouka"
Nous sommes un peu tôt pour déjeuner, nous décidons donc de reprendre notre véhicule et de rejoindre au nord, la Panagia Tou Thoma . Un moment donné, nous rencontrons à droite une piste en plus mauvais état 🤔. Cela le fera t'il avec notre petite voiture ? Par mesure de précaution, nous la garons et je monte seul à pied, Chantal m'attendra dans la panda. Mais la piste est beaucoup plus longue que prévu, je n'en vois pas la fin et le temps passe ! Je décide donc de faire demi tour et redescend.
Sur la photo de droite, l'on distingue les ilots Fokionisia et la pointe N-E de Exo Nisi. Sur celle de gauche, toujours Les ilots Fokionisia et leur cap homonyme, situé sur le corps du papillon, presque dans l'axe de l'aéroport et de la baie de Steno au sud de l'isthme. Plus à gauche caché par le cap Lanta, la plage de Psili Ammos , puis la baie de Vagi.
Nous regagnons Vathy, l'appétit aiguisé. Il est 14h00 lorsque nous pénétrons dans le restaurant Galini. Une table est déjà occupée, nous sommes accueillis par Maria la patronne, une vielle dame toute cassée par le poids des ans qui si j'en crois sa moue à notre entrée aurait surement préféré être ailleurs. Maria a mis en place un système bien à elle pour gérer en même temps la cuisine et le service. Nous avons un peu de mal a en comprendre toutes les règles, mais le couple attablé, a priori habitué des lieux nous aide. Nous prenons donc un carnet, y notons notre nom et celui des plats que nous désirons manger, d'après une liste sur un tableau. Ensuite, nous donnons cette liste à Maria qui en contrepartie nous donne tout le matériel pour dresser la table et nous appellera lorsque nos plats seront prêts. Entre temps, elle nous demande de prendre des verres et de nous servir nous mêmes en boissons dans le meuble réfrigéré. Finalement c'est la cliente de la table d'à côté qui nous avait donné quelques infos sur la manière de procéder, et parlant couramment le grec, qui nous sert nos plats, sans cérémonie ! Et cela est très sympathique. A la fin de notre repas, nous débarrassons donc notre table et apportons les assiettes à la cuisine , sans oublier de vider les restes dans la poubelle avant de les mettre dans l'évier. Nous prenons congé de Maria et la remercions pour cet excellent moment que nous venons de passer.
Nous reprenons la route asphaltée à la recherche d'une plage pour nous baigner, hésitons à descendre à la belle plage de la baie de Zofiri car le trajet depuis la Panagia Zafiriani nous semble compliqué et assez long . Nous continuons notre route jusqu'à la plage de Mégalo Vaï. Nous prenons une piste à droite pour tenter de la rejoindre, mais nous loupons surement un embranchement et arrivons à celle au-dessous de Vagia sur la carte.
Dans le lointain , nous apercevons l'île d'Amorgos et distinguons même le monastère de la Panagia Chozoviotissa, rendu célèbre par le film de Nicolas Besson "Le grand bleu". Le petit point blanc à mi hauteur de la falaise, légèrement à droite de la pointe nord des ilots Fokionisia. Bonne vue exigée ! Après un court arrêt, l'endroit ne nous convenant pas, nous continuons notre chemin vers Mikro Vaï, mais notre voyant d'essence étant au rouge depuis un bon moment, par mesure de sécurité nous faisons demi tour et regagnons Chora. Sur la route, nous nous arrêtons une nouvelle fois à Maltezana pour nous baigner. Plein de carburant à Chora, puis nous rejoignons notre studio. Petit apéro sur notre terrasse, avant de rejoindre la place centrale à côté des moulins pour dîner au "Ducato di Astypalea"