Aussitôt débarqué de l’avion, aussitôt dans le train.
O’Hare est très facilitant pour quiconque veut se rendre directement au centre-ville.
Ventra Card. 7 jours. Accès illimité. 33$. Red Line. Direction centre-ville!
Déjà, il est super chouette ce train qui traverse Chicago sur un rail surélevé. En plus de ce regard en plongée sur la ville, le voyageur a la sensation de côtoyer, à grande vitesse, une certaine intimité, un paysage que l’on ne voit habituellement pas: ruelles, terrasses privées, murs de briques dont le street art s’est emparé.
Puisque le train traverse la ville majoritairement sur un rail extérieur aérien, le froid et la neige s'introduisent chaque fois que les portes s'ouvrent. Ce n'est pas un gros dépaysement, mais le voyage s'annonce déjà marqué par la vague de froid qui déferle sur le nord du pays.
Débarqués du L (raccourci du mot elevated) à la station Grand, une minute à pied nous sépare de l'ACME Hotel. Un hôtel adorable, abordable, qui ne pourrait être mieux situé!
Une fois les bagages posés, nous suivons la recommandation du podcast Extra Pack of Peanuts : manger chez Portillo's Hot Dogs. La spécialité: le hotdog. Bienvenue aux États-Unis: un décor en carton qui évoque l'Italie; des nappes carottées rouge et blanc qui recouvrent des dizaines de tables où vont et viennent un mélange de touristes et de gros Américains; des hotdogs (avec cornichons, et sans ketchup: le classique ici) au goût passable, avec un poil en guise d'accompagnement!
Direction le Loop: deuxième plus important quartier des affaires aux États-Unis après celui de Manhattan. Après avoir traversé la rivière Chicago, nous faisons nos premiers repères: la Trump Tower, même si on avait voulu la manquer, la tour inaugurée en 2009 est beaucoup trop imposante; le Chicago Theatre, emblème et témoin de l'effervescence cinématographique de la ville des années 1930-40; le Macy's, décoré avec finesse, plonge le piéton dans l'esprit des Fêtes en diffusant les meilleurs hits de Noël, et fait, du coup, oublier le froid qui s'intensifie et les trottoirs glissants. Petite visite à l'intérieur du célèbre centre commercial: surtout pour aller jeter un oeil au gigantesque sapin dans la Walnut Room. Gigantesque, oui, mais rien à ajouter.
La balade au hasard dans le Loop et le froid nous poussent à entrer dans le Goodman Theater. La représentation de Christmas Carol vient de terminer et le hall est bondé de gens arborant de larges sourires. Les interprètes signent des autographes, posent pour les iPhones, scandent des répliques que le brouhaha empêche d'entendre et une dame m'aborde en pointant du doigt mes guêtres (que j'hésitais à apporter, mais qui se sont avérés d'une grande utilité vu le froid sibérien!). « Ready to trek? » me dit-elle. Suivi d'un « Are you two a pair? », nous dit-elle. Yes, and yes. En discutant avec elle, nous comprenons qu'elle est seule pour Noël, et que nous lui faisons penser à son fils, marié à un homme, qui vit à San Francisco. Venue du Michigan, c'est une dame habituée à Chicago: elle nous recommande la visite du Lincoln Park Conservatory et du Chicago Symphony Orchestra. Grâce à notre curiosité commune, nous n'hésiterons certainement pas à laisser nos vacances se dessiner au gré de telles rencontres. « Thank you so much and have a Merry Christmas ». Retour au froid.
Direction Millenium Park. Arrivés, Sam me partage qu'il se sent comme dans un village de Noël miniature. Je regarde autour de moi: j'acquiesce. De petits flocons tombent doucement, la patinoire n'est pas trop bondée, juste assez, un énorme sapin bien illuminé la côtoie, et le Cloud Gate la surplombe. La fameuse bean. Elle est énorme. Impressionnante. Surpris, on peut même traverser en-dessous. En plus d'être photogénique, la bean provoque des distorsions de la skyline et du ciel: une vision de la ville assez singulière.
Après une balade vers le Art Institute of Chicago et un bref retour à l'hôtel, nous décidons de sortir pour aller gouter à la célèbre deep dish pizza: une pizza à la garniture particulièrement épaisse et cuite dans un moule creux. Chez Giordano's. 1h30 d'attente, bien du gras et 25 $US plus tard... Sommes-nous tombés dans le panneau? Au moins, c'était tellement gras qu'il nous a semblé faire moins froid sur le chemin du retour.