YUL-KEF: 4h30.
4h. Flocons sur le visage. Odeur de poisson. Odeur salée. Vent frais d'hiver. Légèrement plus chaud qu'à Montréal.
Une fois sorti du labyrinthe qu'est l'aéroport (en rénovation pour répondre au nombre croissant de touristes), j'embarque dans l'autobus Reykjavik Excursions qui me mènera au Loft HI Hostel.
Adèle me souhaite la bienvenue en Islande: « Hello from the other side ». Et j'entends mes premiers mots islandais prononcés par le chauffeur à la tête hirsute: c'est la nuit pour tout monde!
Bjork dans les oreilles. L'autobus fonce dans les champs de lave glacés.
Sur la route: beaucoup de carrefours giratoires, de mignonnes chapelles, les feux de circulation qui tournent 2 fois au jaune, un Subway, un Dunkin' Donuts, des habitations carrées, de nombreuses fenêtres sur toutes les bâtisses.
6h. L'autobus me dépose à une intersection: rues désertes, fine pluie, et brouillard épais. Je cherche tant bien que mal mon auberge de jeunesse avec mon iPhone sans donnée, mais qui semble me géolocaliser... On m'accueille avec grande générosité au Loft Hostel, je dépose mon sac dans le dortoir, un client lève-tôt me dit que je vais « fall in love with Iceland » et, sans plus attendre, je sors. Fasciné par le nom des rues, à l'issue d'une courte balade, seul, je me retrouve devant le Mont Esjan. Derrière moi, l'Harpa : salle de concert inaugurée en 2011, dessinée par le cabinet d'architecture Henning Larsen en collaboration avec l'artiste danois Olafur Eliasson.
12h. Ayant réservé le History and Culture Walk à l'avance avec CityWalk Reykjavik (https://citywalk.is), je me rends au point de rassemblement: le Parc Austurvöllur, devant le parlement d'Islande, l'Alþing. Le tour guidé d'une durée de 2 heures permet de me familiariser avec le centre historique et d'avoir quelques premiers repères historiques et culturels. Durant la visite, le guide s'arrête à divers endroits où Arnaldur Indriðason campe nombre de scènes de son roman Les nuits de Reykjavik. La visite se termine au City Hall, où Marteinn, le guide, présente aux participants une oeuvre qui ne laisse personne indifférent: la représentation d'un immense vagin rouge. « The biggest vagina in the world is displayed here in Reykjavik City Hall. We are okay to say penis, so we should be okay to say vagina. It's gender equality! » dit-il. Ses paroles font aussi écho au fait que l'Islande, depuis hier, est le premier pays à respecter l'équité salariale.
15h. Visite de l'église luthérienne Hallgrímskirkja: la religion d'État est le luthéranisme et représente 85% de la population. Cette église rappelle la structure des orgues basaltiques (qui témoignent des nombreuses irruptions de lave) emblématiques et fréquentes en Islande. S'il y a un point de repère auquel on peut se fier pour s'orienter, il s'agit de cette église qui surplombe la capitale islandaise.
Après avoir admiré la vue exceptionnelle à partir du sommet de la tour de l'église (900 Kr) et m'être imprégné de quelques morceaux joués par l'organiste, j'ai déambulé dans les rues environnantes et me suis dirigé vers la piscine thermale Vesturbæjarlaug. Avec du recul, c'est définitivement ma piscine préférée. Très chouette de se retrouver parmi des dizaines d'Islandais, au coeur de ce qui semble plutôt être leur quotidien.
19h. Le soleil amorce sa descente à l'horizon. Bien détendu, je me rends au port et j'engouffre 2 petits hotdogs secs, payés trop cher! La tombée du jour donne un air glacial à la zone portuaire et aux différentes fresques du quartier que j'explore quelques minutes, avant de retourner à l'auberge. Au dépanneur du coin, j'achète et m'empresse de manger mon premier Skyr: la spécialité laitière de l'Islande qui ressemble au yogourt, mais dont le goût est plus acidulé. Un délice.