Par jo_ana
Changement de décor et direction l'un des plus beaux volcans de Java, le mont Bromo
Du 30 octobre au 1er novembre 2019
3 jours
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J7

J7 sur l'île de Java, je prends enfin la direction d'un volcan ! J'ai hâte de voir de près ces montagnes de feu si nombreuses en Indonésie. Avant de pouvoir profiter de ces grands espaces, il me faut quitter Jogja et me rendre à Cemoro Lawang, petit village situé au pied du volcan Bromo. Le trajet n'est pas si simple...

1ère étape, rejoindre Probolinggo située à 400km de Jogja. C'est donc en train que j'effectuerai cette liaison. Les visites des temples Borobudur et Prambanan auront bien entamé mon budget, c'est donc un billet classe économique que j'achète. Ça ne peut pas être si terrible. 8h30 de train sont tout de même nécessaires. Arrivé du train une dizaine de minutes avant son départ prévu pour 9h, je monte à bord. Et là... je suis quelque peu surprise par la prestation offerte en classe éco... et pas forcément en bien... 😦 J'imaginais un peu plus de confort. Le wagon est composé de banquettes placées les unes en face des autres. 2 à 3 personnes par banquette. Peu, voir pas de place pour les jambes lorsque le train est plein (et il le sera pendant 90% du voyage). Des bagages débordent de partout. Les sièges sont juste ultra inconfortables. Bref ces 8h30 de train s'annoncent très longues. D'un autre côté, ce trajet me permet de voyager dans les mêmes conditions que les locaux. Je deviens rapidement l'attraction du wagon, des têtes se hissent par-ci par-là pour me regarder, accompagnées de sourires et de hello 😀

Petit aperçu du train qui m'emmènera jusque Probolinggo  

Au bout de 2h, ça ne loupera pas, j'ai déjà le dos en compote. Je ne tiendrai jamais les 6h30 de plus. Je me tortille dans tous les sens pour trouver une position plus "agréable"... en vain. Ce voyage me fera souffrir tout le long. Et pour en rajouter une couche, c'est bien avec 2h de retards que nous arriverons à Probolinggo. Un vrai enfer!! Nous nous arrêtons dans un nombre infini de gares, où personne ne monte ni ne descend... certains arrêts durent plus de 30 minutes. Il faut croire que les mouvements et bruits du train apaisent les voyageurs car à chaque arrêt qui s'éternise, c'est une véritable agitation qui démarre à bord du wagon. Sur le moment je regrette clairement mon choix de la classe éco.

19h, nous voici enfin en gare de Probolinggo après 12h de train ! Je n'en peux plus. Pour solder cette aventure, je me rends vers la sortie du wagon et là, pas de quai ! Qu'est ce que c'est que ce bazar encore?! En fait le quai est trop court pour le train, nous sommes donc en pleine voie, perchés à bien 1m50 du sol. On se débrouille comme on peut avec les autres passagers pour descendre de ce train et nous remontons les voies jusqu'à la gare.

Devant la gare je repère un groupe de touristes qui discutent. Je les rejoins et me renseigne sur leur destination. Nous allons bien sûr tous voir le Bromo. C'est donc une véritable coalition qui se met en place pour trouver les meilleurs compromis. La difficulté une fois arrivé à Probolinggo est de se rendre à Cemoro Lawang à 1h de route. Pas de bus public, le monopole est détenu par des mini bus qui font la montée et descente chaque jour. Jusque-là tout va bien. Sauf que le prix est affiché par mini bus et non par passager (entre 500 000 et 600 000 roupies, soit environ 35€, petite fortune pour des voyageurs de longue durée comme nous). Vous l'aurez donc compris, plus nous sommes nombreux à bord et plus le prix est faible. D'où notre concertation devant la gare. Finalement, trois groupes se forment, 3 personnes partent le soir même pour Cemoro, 3 autres décident de faire une courte nuit à Probolinggo et de prendre un tour organisé pour le lever du soleil le lendemain et moi accompagnée de Martin et Kae, jeune couple "tchequo-thaï", nous décidons de rester également à Probolinggo et de prendre un mini bus le lendemain dans la matinée.

Nous nous installons enfin dans notre auberge. Petit repas à 60cts (c'est cool l'Indonésie quand même 😀) et direction le dodo après cette interminable journée.

J8

Réveil à Probolinggo, après un petit déjeuner franchement pas ouf à l'auberge, je pars en compagnie de Martin et Kae vers la gare routière, dans l'espoir de trouver un mini-bus pour Cemoro Lawang. L’étape la plus difficile approche...

Arrivés à la gare routière, 9h30... aucun touriste ! 😦Nous ne sommes que tous les 3 à attendre sur le bord de la route. Il fait déjà extrêmement chaud et nous ne souhaitons pas attendre pendant des heures. Il y a bien des mini-bus qui sont prêts à partir, mais comme expliqué, ils veulent que nous soyons plus nombreux (ou prêts à payer la totalité du prix) pour décoller vers le mont Bromo. Clairement nous ne voulons pas payer une telle somme, mais nous sommes en saison basse, et les touristes ne courent pas les rues (la plupart du temps c'est cool mais là, ça n'arrange pas nos affaires). Nous comprenons rapidement que nous ne pourrons jamais trouver 12 personnes pour remplir le mini-bus.

On essaie de trouver des solutions alternatives, on fait le tour de la gare routière, on tente le Grab... mais rien ne fonctionne. Les mini-bus ont clairement le monopole, c'est un vrai business mis en place par les locaux. Je déteste ça, on a le sentiment d'être pris en otage.

Finalement au bout de 2 heures d'attente, nous trouvons 3 autres touristes, des chinois (je n'ai jamais été aussi heureuse de voir des chinois !! 😀). Nous sommes 6, nous tombons d'accords sur le prix, 85 000 roupies par personne (l’équivalent de 5 euros et quelques). Nous sommes prêts à partir. Mais c'était sans compter sur la qualité du mini-bus... Voilà que le chauffeur accompagné de ses collègues commencent à pousser le mini-bus sur la route pour le démarrer !! 😛 OK... donc cet engin, pas très fiable visiblement, est supposé nous emmener à 2000 mètres d'altitude... Pas fou, nous imposons nos règles, à chaque panne on déduit 10 000 roupies 😀

Nous partons enfin pour Cemoro. Une heure de route de montagne sinueuse, où clairement le % de pente dépasse tout ce que j'ai déjà vu. Alors avec notre vieux tacos, je me dis qu’on n'y arrivera jamais. A chaque nouvelle côte à franchir, obligé de s’arrêter pour se mettre au point mort et repasser la vitesse.. une véritable aventure, mais c’est ça qui donne du charme au voyage.

L’air se rafraichit nettement au fur et à mesure que nous grimpons. Et finalement, au bout d'une heure, nous arriverons bien à destination sans encombre.

Je pars avec Martin et Key à la recherche d’un homestay. De nombreux logement sont disponibles et la fréquentation n’est pas très élevée, nous trouvons rapidement notre bonheur avec le critère de base validé : eau chaude !

Mais nous ne sommes pas là pour chiller. Le volcan nous attend. Le planning de notre petit séjour à Cemoro est chargé : monter au sommet du volcan dans l’après midi, tous les groupes de touristes ayant déjà fuit la zone depuis plusieurs heures, et le lendemain matin (ou plutôt en plein milieu de la nuit), nous prévoyons d'aller au viewpoint, situé à 1h30 de marche sur une colline en face du Bromo, pour admirer le lever du soleil.

Petit plat de fried noodles (encore et toujours des noodles), et c’est parti pour le cratère du Bromo. J’avais repéré un accès gratuit qui nous permet de rejoindre la plaine entourant le volcan. Oui parce qu'en tant que touristes, absolument TOUT est payant... C'est assez pénible, surtout lorsqu'il s'agit de se rendre en pleine nature...

Nous entamons la descente vers la plaine et rapidement le paysage devient lunaire. Le sol est composé de sable noir très très fin, qui s’engouffre partout dans nos affaires ! Les chaussures sont rapidement remplies de sable 😀

Après une descente quelque peu rocambolesque, nous voici sur la plaine du Bromo. Juste WOUAH ! C’est une immense étendue de sable noire, avec quelques végétations par-ci par-là. Le paysage est absolument unique et fantastique. Nous sommes seuls au milieu de cet espace hors du commun, avec en face de nous le mont Batok qui domine juste devant le mont Bromo, notre objectif du jour. Nous marchons à travers cette plaine, nous en prenons plein la vue !

Au loin le Bromo avec à sa droite le Batok 

Après une bonne heure de marche, il ne nous reste plus qu’à monter l’escalier qui nous amènera au pied du cratère (oui je sais, un escalier pour monter en haut d’un volcan c’est très bizarre…)

Point noir : énormément de plastique jonche les alentours du site. C’est écoeurant de voir ça! Et ça m'agace encore plus de savoir qu'ils font payer l'entrée du site près de 20€ si au final rien n'est entretenu... A se demander ce qu'ils font avec tout cet argent...

Ultime montée avant le cratère 

Arrivée au sommet, je n’ai jamais rien vu de si beau. Nous sommes juste une poignée de personnes présentent au sommet, et nous profitons du moment. Le cratère est à quelques mètres de nous, une épaisse fumée s’en échappe, un bruit sourd gronde, le paysage change toutes les minutes, nous sommes subjugués par la beauté du lieu. C’est juste magnifique. Nous décidons de rester jusqu’au coucher du soleil.

Tout là-haut, nous retrouvons Catalina, Robin et Pelle, rencontrés la veille en gare de Probolinggo. C'est finalement à 6 que nous passerons l'après-midi et les jours suivants 😀

Le soleil commence à descendre dans le ciel, les couleurs changent sans cesse, Certainement la plus belle expérience de toute ma vie à ce jour !! Nous longeons le cratère pour rejoindre un des points culminants du volcan et admirer la vue avec le coucher du soleil. Nous sommes à peine 10 personnes, un silence absolue règne sur les lieux, il n'y a pas de mot pour décrire ce que nous vivons.

Nous sommes petits face à la nature  

Après ce moment absolument merveilleux, nous devons revenir sur nos pas pour rejoindre le village. La nuit tombe extrêmement vite et nous sommes rapidement plongés dans le noir. Nous sommes seuls au milieu de cette plaine lunaire, dans le noir total et nous marchons... juste unique ! J'en profite pour faire d'avantage connaissance avec mes nouveaux compagnons de route.

Repas dans un warung, restaurant traditionnel indonésien tenu par une famille (type de lieu où j'ai la plupart du temps pris mes repas.. plutôt bon, local et vraiment pas cher !). Encore des nouilles et du riz 😀 Et direction nos homestays pour une bonne douche (chaude !) et une petite nuit de sommeil, mais qui sera très réparatrice. Demain levée 2h30 pour partir retrouver le soleil que nous venons de quitter sur le mont Bromo.

J9

Le réveil sonne, il est 2h30. Dur ! Moi qui ne suis pas du matin, j'ai fait peu de grasse mat' depuis mon arrivée en Indonésie. Mais bon, lorsqu'il s'agit d'aller voir un lever de soleil, de suite la motivation est là 😀 Rendez-vous avec le reste de l'équipe à 3h, frontale vissée sur le front et c'est parti pour King Kong Hill, point de vue à environ 1h30 de marche, sur une colline qui donne sur le mont Bromo.

Et bien direct, ça monte ! Ils sont fous ces indonésiens. Quand il s'agit de faire des routes en pente et bien ils font de la sacrée pente ! Le froid de la nuit ne nous gêne pas longtemps, on monte vite en température !

Le groupe s'étire rapidement en fonction du rythme de chacun, je me retrouve seule en milieu de peloton pour gravir ce chemin. Il fait nuit noire, c'est un moment assez particulier, de marcher sur ce petit chemin accidenté sans trop savoir ce qui m'entoure.

Au plus je monte et plus j'entends du bruit... bizarre... J'arrive enfin au point de vue et là... invasion de chinois !!! C'est pas possible. Ils font un raffut terrible, obligée de dire à l'un d'entre eux d'arrêter sa musique sur son enceinte (!!!!!!). Je suis levée depuis 2h, je viens de me taper à pieds une marche de 1h30 durant laquelle j'ai perdue mon coeur et mes poumons, tout ça pour me retrouver au milieu de chinois, qui eux sont venus en bus bien sûr, et qui vont clairement gâcher le moment !

Je me trouve une petite place, en bord de falaise, pour être sûre que personne va venir se planter devant moi pour faire des selfies (!!!!!), et nous patientons, non pas dans le silence mais le brouhaha complet, que le soleil se lève.

Vers 5h, ça y est, le soleil pointe le bout de son nez. Sublime de le voir apparaître aux travers des quelques nuages qui habillent le ciel.

Les premiers rayons du soleil  

Pour résumer ce moment, oui le lever de soleil est beau mais je suis clairement pas dedans à cause du bruit et de l'agitation qui m'entoure. Le coucher de soleil de la veille était clairement au dessus de tout ça.

A gauche, le Bromo qui fume ! 

Vers 6h30, fin du spectacle, 2 heures que nous sommes là-haut, et le froid m'a envahit. Je suis congelée ! Une bonne partie des touristes est partie, nous prenons le temps pour redescendre au village, et on en profite pour découvrir les paysages que nous avons traversé il y a quelques heures mais qui étaient encore plongés dans le noir absolu. Et la vue en vaut vraiment le coup ! Nombreux champs et petites maisons nous entourent. La plupart des touristes ne passent pas par-là, ils vont directement au cratère en mode express. On se sent donc privilégié de profiter de tout ça.

Photo de droite : le homestay qui fait peur quand même 😛

Jardin avec vue imprenable  😀

Arrivés au village, un bon petit déjeuner pour reprendre des forces puis une douche s'impose après nos coups de chaud et de froid. Nous empaquetons nos sacs et direction le mini-bus pour redescendre à Probolinggo. Durant le trajet, la pluie débarque ! Une première depuis mon arrivée. Nous sommes chanceux de ne pas l'avoir eu pendant notre ascension 😉

Une petite heure plus tard, nous somme de retour à la gare routière de Probolinggo. Nous avions tous comme objectif de partir en direction du Kawah Ijen, connu pour son lac acide bleu turquoise et ses flammes bleues qui en jaillissent la nuit, mais le sort s'acharne... il est lui aussi fermé pour cause de feu de forêt autour du volcan... 😦 Heureusement que le Bromo était ouvert, j'aurai été très déçue de quitter l'Indonésie sans pouvoir m'approcher d'un volcan.

On revoit tous nos plans, et c'est donc un départ anticipé pour l'île de Bali qui nous attend, toujours à 6 😀

A bientôt 😀