On y est, aujourd'hui départ du trek pour rejoindre le lac Inle. On se dirige vers l'agence, chargées comme des mules. Nos gros sacs de voyage seront transférés par l'agence, tandis que nous porterons de quoi vivre pendant les trois jours à venir.
On arrive sur place, c'est un peu la cohue. Beaucoup de monde, on espère ne pas être avec tout ce peuple. On nous fait pas mal attendre, finalement l'agence appelle un nouveau guide, nous sommes trop nombreux et nous n'avons pas envie d'être dans un groupe de douze personnes. Un nouveau groupe est donc constitué, nous serons six, parfait !
Notre guide arrive, tout le monde est prêt, on peut décoller.
Profil du trek - jour 1
Départ de Kalaw : 9h40
Arrivée au village :17h30
Distance parcourue : 22km
On démarre notre marche depuis Kalaw, début pas très intéressant, nous longeons des routes. Puis, nous nous engouffrons enfin dans la forêt. Le chemin est relativement plat, avec quelques montées plutôt courtes. On découvre les premiers points de vue sur les champs.
Puis, ça se corse un peu. On passe dans la mangrove. Des rondins de bois ont été disposés en guise de chemin. C'est super glissant et il ne vaut mieux pas poser son pied à côté. Patrice, un des marcheurs du groupe, en fera les frais... Il se retrouvera dans la boue jusqu'au genou !! Un vrai parcours du combattant.
Ça a l'air simple comme ça, mais c'est vraiment une énorme galère !! Malgré cela, on s'enfile les kilomètres, nous marchons à bonne allure, le temps passe vite et on en profite pour faire connaissance avec nos trois nouveaux camarades de route. Trois français, le couple Fabien et Jenny et un voyageur solitaire Patrice. Et rapidement nous arrivons dans un petit village pour la pause déjeuner, mon angoisse... Nous sommes accueillis et installés au premier étage d'une maison. Une tasse de thé vert et rapidement le repas arrive. Et bien finalement, ça sera moins pire que ce que j'avais pu imaginer pour ce premier repas. Pas de riz... Mais une énorme assiette de nouilles de blé. Très bien, ça me va 😀
Conton, notre guide (désolé mais en fait je ne sais pas comment s'écrit son prénom 😉, prononcé un peu comme "coton" en anglais), nous explique également le bétel, les fameuses feuilles à chiquer et en propose à qui est volontaire de tester. Merci, mais non merci, je passe mon tour... Pas envie de tenter le diable et d'être de nouveau malade pendant le trek. Shira tentera l'expérience, mais recrachera vite le tout, le goût n'étant pas fameux.
Après cette pause déjeuner, nous reprenons la route. Nous traversons le petit village, on a l'impression d'être arrivé au bout du monde, et ce n'est que le début. Nous tombons sur des tables où du thé vert sèche. La région est une importante productrice de thé, mais également d'ail et piment.
Village et maisons traditionnelles. Après un petit passage dans la forêt, nous tombons sur la voie de chemin de fer, qui rallie Mandalay à Yangon avec deux trains par jour. Nous la longeons. Alors c'est marrant cinq minutes de marcher sur les voies, mais pendant deux heures c'est un peu trop. Ça vous scie les jambes, étant donné que nous devons marcher sur les traverses, jamais à égale distance...
Puis nous arrivons enfin à la gare de Myindaik, pour le tea break. Ici nous retrouvons pas mal de groupes partis ce matin de Kalaw. Nous sommes accueillis par des enfants qui jouent au milieu des voies. Tout sourire et heureux de se faire prendre en photo. Les birmans sont vraiment très très souriants, une joie de vivre hallucinante.
Dans quelques minutes, le train arrive en gare. D'un coup, c'est tout une organisation qui se met en place sur le quai. Des femmes préparent des "stands" de marché pour vendre fruits et légumes. Le train entre en gare. C'est l'agitation sur le quai. Les passagers descendent faire quelques emplettes. Ces fruits et légumes seront des cadeaux pour leurs familles. Comme d'hab, les parents sont très heureux de faire prendre en photo leurs enfants par des touristes 😀 Beaucoup de couleurs, de bruits, la scène durera une petite dizaine de minutes, puis le train repart. Et ni une ni deux, le quai se vide de ces vendeuses.
De notre côté, nous repartons, nous sommes quasiment arrivée à destination. Le soleil commence à se coucher et rapidement la température chute ! A la sortie du village, c'est une ribambelle d'enfants qui nous disent au revoir, en nous offrant des fleurs. Quelle joie de vivre !!
Plus que quelques obstacles à passer, nous traversons les champs très très secs et apercevons au loin le village où nous passerons la nuit.
Grosse journée qui s'achève, nous avons beaucoup marché, bien que le relief soit plutôt plat, nous avons tout de même plus de vingt kilomètres dans les pattes.
Heureux d'être arrivés, nous découvrons les lieux. Maison sommaire, nous sommes accueillis par la propriétaire. Notre chambre est à l'étage, une grande pièce où sont posés à terre de très très très fins matelas, les uns à côté des autres. On se croirait en colonie de vacances 😀 Bien sûr, pas de chauffage hein... Ni électricité, ni eau courante. C'est un peu le Moyen-Age finalement. Pour la salle de bain, c'est un récupérateur d'eau de pluie en guise de douche, entouré par des tôles. L'eau est à température ambiante si vous voyez de ce que je dire. Ça en découragera pas mal, je serai d'ailleurs la seule à prendre une douche ce soir 😉 Mais il me faudra pas mal de courage pour affronter cette eau gelée !! En ce qui concerne les toilettes, à la turque bien sûr, elle sont dehors, derrière la maison... Mieux vaut ne pas avoir envie de se lever la nuit.
Notre maison pour ce soir Pour le diner, c'est dehors que ça se passe, nous sommes tous emmitouflés, il doit faire aux alentours de 10°. Le repas se révélera également très bon !! Que de bonnes surprises pendant ce trek. Bon, bien sûr il y a du riz, mais pas mal de légumes (aubergine, pois, choux, maïs...), de la viande et .... DES FRITES MAISONS !!!!!!!! Trop trop trop trop bonnes en plus. Je suis aux anges. Moi qui avait peur de mal manger, je peux vous dire que pour ce premier jour, je suis plus que ravie.
A table ! Après le repas, nous nous regroupons autour du feu de camp pour se réchauffer. On en profite pour discuter avec notre guide sur les uses et coutumes de son pays. Et bien, ce n'est pas tout beau tout rose... On aborde la question du couple et du mariage. Au Myanmar, un couple ne peut se toucher, s'embrasser ou vivre ensemble tant qu'il n'est pas marié. Donc, concrètement les mariages se font très rapidement sans vraiment connaitre la personne. D'autant plus que le futur mari doit payer une dot pour sa future femme, environ 300€. Pas très sain tout ça. Et une femme, plus elle est jeune, plus elle "vaut", "coûte" chère. Passée 25 ans, ça côte décroit. Sympa dites donc, il y a beaucoup de chemin à faire pour la condition de la femme ici !!!! Il nous raconte également son enfance, lorsque le pays était sous le régime autoritaire, des militaires venaient dans son village, armés pour emmener des garçons et les utiliser dans les conflits. C'était un quotidien de peur, de violence. Pour info, Conton n'a qu'une petite vingtaine d'année. Difficile d'entendre ce témoignage et également très enrichissant pour en apprendre plus sur le pays. On aborde aussi les salaires dans le pays. Environ 2€ par jour, voilà le salaire moyen au Myanmar. Le pays est très pauvre. Beaucoup n'ont donc pas les moyen de faire des études et d'accéder à des métiers plus rémunérateurs. Les rêves de Conton, quitter le Myanmar et partir travailler à Singapour.
Sur ce, nous partons nous coucher, il est 20h30 😀 On s'emmitoufle dans nos couvertures, trois par personne, le grand luxe. La nuit sera glaciale !
J'adore cette photo !! Elle me fait trop rire 😀