Décalage horaire, nuit dans l’avion et retard épistolaire absorbés, je reprends la plume.
Autant les étapes du blog ont été rédigées de manière « collégiale » (avec surtout une participation primordiale de Bribri pour les photos), autant j’assume entièrement cet épilogue, ce qui permettra aux autres membres de l’équipe de me contredire ou d’ajouter des précisions sous forme de commentaires.
Difficile de donner après un voyage de 20 jours un avis autorisé sur la Chine, pays 17 fois grand comme la France, 21 fois plus peuplé et dont l’histoire remonte à plus de 3000 ans avec une civilisation comparable à l’Égypte, la Grèce et la Rome antique.
Il n’en demeure pas moins que ce voyage restera dans nos annales, le seul regret étant l’absence d’Adeline. Mais il n’eut pas été raisonnable pour elle de prendre 5 fois l’avion (22 230 km, 30 heures de vol et 17h d’attente dans les aéroports), 4 fois le train (1500 km pour 14h et 8h d’attente dans les gares), faire 985 km en voiture et 130 km à pied en gravissant plus de 6500 marches : à ceux qui seraient tentés, il faut une condition physique irréprochable.
Si je devais résumer en un mot mon impression sur ce pays, ce serait GIGANTESQUE.
Mais plein d’autres adjectifs et qualificatifs me viennent à l’esprit : impressionnant, intéressant, inquiétant, envoûtant, agaçant, etc…
Colosse aux pieds d’argile ou futur maître du monde ? Je ne me prononcerai pas.
La Chine rattrape son retard de développement à une vitesse supersonique : 1erTGV mis en service en 2012, aujourd’hui 30 000 km de voies et des gares grandes comme des aéroports construites en 1 an (mobilisation de 3000 ouvriers en 3x8) ; autoroutes à 6, voire 8 voies, sillonnent le pays, les avenues dans les grandes villes sont larges comme les Champs Élysées (ce qui n’empêche pas les embouteillages) ; les tours poussent comme des champignons ; le parc automobile est majoritairement constitué de véhicules récents (24 millions de véhicules neufs vendus chaque année) ; la plupart des Chinois ont une troisième main (un smartphone), quelle que soit leur condition.
Par rapport aux informations délivrées par les médias occidentaux, notre voyage m’incite à apporter de correctifs significatifs.
La Chine est polluée, c’est indéniable : mais le fait d’avoir signé la COP21 et le fait d’être une « dictature démocratique » font qu’ils mettent les bouchées doubles : extrême propreté dans les villes (le syndicat des balayeurs, s’il existe, doit rassembler des millions d’adhérents), éradication de toutes les usines dans les centres-villes, lutte anti-tabac virulente (il est devenu plus difficile de fumer qu’en France, d’autant plus que leur phobie de l’incendie font qu’allumettes et briquets sont interdits – et confisqués – dans beaucoup d’espaces publics, dans les bagages -soutes et cabines- aux gares et aéroports ; malgré nos ruses parfois couronnées de succès, on s’est fait « taxer » avec Francis d’une dizaine de briquets), nombre impressionnant de véhicules électriques (une bonne moitié des 2 roues et un pourcentage non négligeable de voitures dont de gros modèles).
La Chine est un régime policier, cela ne souffre aucune contestation, et à un point que l’on ne peut pas imaginer. 3 milliards (plus de 2 par habitant) de caméras de surveillance et autres radars ont été mis en place et ils veulent mettre en place pour 2020 un profil social de comportement rassemblant toutes les données et qui sera prédominant pour l’octroi d’un emploi ou des papiers officiels.
La Chine est tout sauf une démocratie : le régime profite du relatif bien-être apporté par l’augmentation du pouvoir d’achat (à Shanghaï, la surface moyenne de logement par habitant a triplé depuis 1990 et doublé depuis 1997, les salaires ont été multipliés par 10 depuis 2000 malgré une inflation relativement faible) pour faire passer des lois iniques : une réforme de la Constitution serait en cours pour que Xi Jinping soit nommé président à vie et que son successeur soit ...son fils !!!
Le Chinois reste difficile à cerner : peu affable, assez peu souriant, il se révèle cependant accueillant et son aptitude au changement reste une énigme. Il n'en demeure pas moins très mal élevé et profondément individualiste : bousculade dans les queues, passage en force dans les embouteillages, habitude de cracher par terre encore fréquente bien qu’en cours d’éradication. Et on ne peut s’empêcher de penser souvent au cliché (profondément raciste, j’en conviens) : le chinois est sournois. Il faut dire que la barrière de la langue reste un gros handicap car peu parlent l’anglais (et encore moins le français) et peut atténuer mon jugement abrupt.
Mille autres choses à narrer mais le temps me manque. Et puis, il faut en garder à raconter pour nos prochaines rencontres.
Y retournerons-nous ? En ce qui me concerne, vraisemblablement, pour Brigitte peut-être, pour d'autres sans doute ou certainement pas. De manière bizarre, cela nous a donné (à nous deux) envie d'aller au Japon alors que nous n'avions pas d'appétence particulière pour ce pays.
Pour finir et remercier tous ceux qui nous ont fait le plaisir de nous suivre et de nous lire, on vous invite à un petit jeu. Le gagnant (premier à trouver la bonne réponse) aura droit à un week-end à La Guïardière avec sa famille. La question est : Trouvez le point commun à toutes les étapes. Fin du jeu et solution sur le blog : 15 novembre. Réponses à transmettre sur mon mail et non sur le blog (cela donnerait des idées aux autres).