Carnet de voyage

Hey Mate, do you want Vegemite ?

Dernière étape postée il y a 1623 jours
Un an à la découverte de l'OZ. Plages, rando et barbecues au rendez-vous !
Novembre 2018
365 jours
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Nous prenons enfin le temps d’écrire quelques lignes sur notre voyage. Premier bilan : nous n’écrirons jamais aucune ligne dans notre joli carnet choisi exprès pour être recouvert de souvenirs et de photos. Par manque de temps, par flemme aussi. Du coup, histoire de quand même garder une trace, nous optons pour la faciliter du blog.

Deux mois après le début de cette aventure, c’est compliqué de se souvenir de chaque plage, chaque verre, chaque parc national, chaque ressenti… Tant ce que nous avons fait il y a une semaine nous semble déjà loin. L’occasion est parfaite pour s’y mettre ; il pleut et nous attendons depuis maintenant une semaine le début des vendanges dans la Hunter Valley. Une bien jolie région dont on fait vite le tour. Réfugiés dans une bibliothèque municipale, nous nous replongeons dans nos souvenirs.

Le départ de Paris :

Après avoir passé les aux revoirs à nos familles, nous nous retrouvons enfin à Paris !

Après quatre mois passés sans se voir, nous y sommes enfin. Tout devient concret quand nous nous retrouvons à la gare de Paris chargé comme des mules. Léa vient de quitter Juliette, non sans émotion (et déjà en manque de bière en terrasse du café des arts), et le stress commence à se faire ressentir. Nous faisons le point sur nos bagages, nous nous racontons nos départs de Gironde et de Bretagne avec émotions et direction un dernier verre en terrasse. En bon touriste, nous payons notre pinte 12€. À ce moment nous ne pensions pas encore au prix d’une bière en Australie... Ça ne sera que le début des pintes à $12.

C’est avec Kassandra et Ben que nous partageons nos derniers moments en France. Avec eux, on mange, on boit, on rigole, on stress… Et puis le moment de se dire au revoir arrive, le dernier au revoir, les derniers copains. Même Julien est tout ému. Kassandra et Ben nous laissent à l’aéroport pour une longue nuit d’attente avant notre avion. Nous dormirons chacun 30 minutes, l’excitation et le stress nous tiennent éveillés.

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Après 28h de voyage, chacun de notre côté de l’avion, nous arrivons à Brisbane. Les chiens nous reniflent, nous enregistrons nos passeports et à nous les premiers pas sur le sol australien. Nous sommes le 4 novembre 2018, il est 21h et Gizelle nous attend. My Little France nous a permis d’arriver vraiment sereinement en Australie, dès notre premier jour notre TFN (en Australie, pour pouvoir travailler nous avons besoin d'un numéro TFN) est lancé, notre rendez-vous à la banque pour l’ouverture de notre compte est passé et nous avons un numéro australien. Nous passerons nos premiers jours en Australie chez Gizelle avec Alexandre, un Lyonnais arrivé un jour après nous. Les liens se tissent plus vite avec la galère et le stress du début. Chaque matin, Gizelle vient nous voir pour savoir comment nous allons et connaître nos projets pour la journée. C’est une femme toujours souriante et bienveillante. Nous restons frustrés de ne pas avoir un assez bon niveau d’anglais pour échanger avec elle sur ses nombreux voyages.


Après les premières démarches administratives réalisées nous partons à la découverte de Brisbane. Le décalage horaire et la chaleur nouvelle ne nous laissent qu’une seule alternative : go to the Lagon. Là, nous découvrons un lieu bien différent de la France. Des arbres aux fleurs violettes, des lézards d’au moins 3 mètres et une piscine bleu turquoise au bord du fleuve avec vue sur les buildings. Nous sommes frappés par la propreté du lieu, par cette herbe si verte malgré les températures et par le nombre de caméras autour de nous !

Pendant notre séjour chez My Little France, nous avons visité Stradde Broke Island, Straddy pour les locaux. Pour la première fois, nous voyons des kangourous, des koalas, et même des dauphins par dizaine au loin. Maïtena et Gizelle connaissent l’île et c’est une chance de la découvrir avec elles.

Elles nous font entrevoir l’un des plaisirs de la vie australienne : conduire sur la plage. Ces dernières sont limitées à 80km/h à Straddy et nous en prenons pleins les yeux. Maïtena et Gizelle nous laissent conduire leur 4x4, celui de Gizelle pour Julien (un Patrol manuel) et celui de Maïtena pour Léa (un Pajero automatique).

Nous voilà confortés dans l’idée d’acheter un 4x4, nous voulons encore de cette sensation de liberté et d’adrénaline !


Après deux semaines passées dans la capitale du Queensland, il nous tarde de partir. Nous passons beaucoup de temps à South bank, avec son lagon et ses bars. Bien que Brisbane nous impressionne par la hauteur de ses buildings, elle manque de charme.

Avant de partir, il nous faut régler deux points : acheter une voiture et trouver un travail.

Après une première désillusion, nous rencontrons celle que l’on baptisera Coco. Un Land cruiser série 80. Sa casquette nous fait tous les deux craqué et nous repartons du garage avec une promesse de vente. Nous en sommes plutôt fières. Pour le coup, c’est une vraie voiture d’Australien.

La recherche d’une voiture nous prend du temps, mais nous devons aussi trouver un travail. Grâce à MLF, nous trouvons au moins 6 jobs… Mais faire 5000km en deux jours (alors que nous n’avions même pas de voiture) ne nous donnait pas vraiment envie.

Finalement, nos deux recherches aboutissent d’un même coup. Nous venons de récupérer Coco, commençons à imaginer un aménagement quand Gizelle nous rejoint avec un grand sourire : « I have a good new, I find a good job for you ». Dans l’excitation, nous disons oui tout de suite… Ce n’est qu’après que nous nous rendons compte que le travail est à Ayr, soit à 1200km de Brisbane et que Coco n’est pas du tout aménagé. 12 heures de route nous attendent donc en 2 jours, en soit rien d’infaisable, mais quand il faut arrêter de conduire à 17h pour éviter au maximum d’écraser un kangourou cela devient plus problématique. Nous sommes vendredi, il est 16h, nous devons être à Ayr dimanche à 16h. Il nous reste 4h pour acheter du bois, monter la structure, trouver un matelas, des draps, des casseroles… Bref, nous n’avons pas une minute à perdre.

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Publié le 7 novembre 2020

Ces 1200km sont frustrant. Nous devinons toutes ces plages de rêves, ces parcs nationaux… Mais nous n’avons pas le temps de nous arrêter. Nous faisons notre premier Free camp et première nuit en voiture près de Rockhampton à égale distance entre Brisbane et Ayr. Le plaisir de tester nos premières installations et de s’endormir dans notre première maison commune.

L’arrivée à Ayr a été plus éprouvante. Après deux semaines bien au chaud chez My Little France, nous nous sentons un peu perdus. Nous arrivons dans un working hostel alors que l’on nous avait déconseillé ce système où tu payes ton logement sans être sûr d’être envoyé dans une ferme. Finalement, Lazzy Lizard Lodge, notre backpack de Ayr, casse avec les préjugés que nous avions. Tamara et Jacky prennent soin de leurs backpackers et dès le lendemain de notre arrivée nous avons du travail. La saison des mangues bat son plein. Nous sommes envoyés dans deux fermes différentes.

Julien chez Flavio au mangos picking. Les débuts sont laborieux au niveau de la communication, nous sommes une équipe de 6 (Allemands, Irlandais, Américains…). La 2ème semaine Hans arrive, un Bordelais ;). La plupart de l’équipe part, reste juste Léo. Je me rends très vite compte qu’il était français (il m’a bien eu). Nous nous retrouvons à 3 Français. Flavio apprécie car la communication entre nous est facile. Il nous fait confiance et décide de nous payer au rendement, car nous avons une bonne cadence (nous gagnons dorénavant $200 en 5 heures de travail) pour secouer des manguiers. Pas mal non ? La dernière semaine la saison des mangues est finie nous passons aux litchis, travail plus fastidieux. Flavio nous répète « use your brain » ; je passe plus de temps à manger des litchis qu’à les ramasser. Nous n’avons pas beaucoup parlé le fermier et moi mais la dernière phrase qu’il m’a dit est « Thanks, you are a Fucking legend of Picking ». ;)

Léa, quant à elle, est chez la famille Loro au mangos packing. Anne et Giorgio sont deux fermiers au grand cœur proches de la retraite. Malgré le faible niveau d’anglais de Léa, Anne prend le temps de discuter avec elle et de lui expliquer les choses. Nous sommes une bonne équipe de 7 backpackers, tous venant d’un pays anglo-saxon ce qui rend la communication difficile mais qui permet de progresser. Le travail n’est pas facile. Un travail à la chaîne sous un shed où l’air ne passe pas et où les températures avoisinent les 50°. Le dernier jour, Anne et Giorgio nous invitent tous à partager un repas. Fromage, charcuterie, pain, bière et vin, quoi de mieux ?

Bien que difficile, entre le mango rash de Julien (et oui, il n’a pas échappé à cette fameuse allergie), les hautes températures et notre niveau d’anglais, ces trois semaines à Ayr nous ont permis de nous dépasser. De nous conforter dans notre choix de quitter la France pour une année afin de découvrir une nouvelle façon de vivre et une nouvelle langue.

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Publié le 7 novembre 2020

Le 9 décembre 2018, nous reprenons la route vers le Sud.

De retour sur la route, nous avons une seule ambition : profiter et découvrir la côte Est jusqu’à Sydney. Mais à peine parti de Ayr, la saison des pluies nous rattrape. Première étape : Airlie Beach, ville côtière proche des fameuses withsunday (que nous décidons de ne pas faire sous la pluie et de les reporter à la fin de notre voyage quand nous reviendrons sur Brisbane) et de la barrière de corail. Ici, nous retrouvons la civilisation : des bars, du monde mais surtout la pluie qui nous empêche de profiter du lagon et des paysages. Il nous faut une solution de replis, un cyclone (Owen) se prépare il nous est donc impossible de parcourir la côte dans de bonnes conditions. Nous prenons donc la route direction Yeppoon où nous attend Gladstone chez qui nous allons passer une semaine en helpx.

Gladstone vit seul dans une belle et grande maison située au milieu d’une forêt. Sa maison est un petit havre de paix, avec son petit lac, ses palmiers, ses plantes perroquets, ses grenouilles, ses fourmis et ses serpents. Les premières heures, Gladstone reçoit des amis et n’a pas beaucoup de temps pour nous mettre à l’aise. Puis finalement, il nous offre une bière, puis deux, puis trois. Gladstone peut boire une dizaine de bières en 30 minutes accompagné d’autant de rots. Ses amis partis Gladstone, toujours une bière à la main, nous fait monter dans sa voiture. Nous partons faire quelque chose, que bien sûr nous ne comprenons pas, et sur le chemin nous nous arrêtons prendre une masse… Nous échangeons alors des regards septiques qui nous font bien rire aujourd’hui puisque nous sommes seulement allés à 500 m de chez lui pour planter le panneau indiquant que sa maison était en vente ($750 000 si intéressé).

Le lendemain Gladstone nous indique le travail à faire : nettoyer et désherber son jardin. Encore une fois, nous ne comprenons pas que le travail est pour plusieurs jours et nous travaillons très (très) dur pour tout faire en 6h. Le lendemain, Julien nettoie la maison au Karcher et Léa s’occupe du ménage à l’intérieur. Après ça, Gladstone ne nous donne plus vraiment de grosses tâches. Nous avons été trop rapide tant nous voulions bien faire. Chaque soir, Gladstone nous régale : rôti de porc, canard, gigot d’agneau… Le travail en vaut largement le coup. Pour l’anniversaire de Léa, il nous offrira même un cheese-cake double chocolat qui nous donne encore l’eau à la bouche.

Sous les conseils de notre hôte, nous partons passer la journée du samedi 15 décembre à Great Keppel Island. Pour lui, cette île vaut plus le détour que Fraser Island (connu pour être la plus belle île du monde - rien que ça). Tôt, le matin, nous partons donc prendre le bateau direction ce petit paradis. Très peu connu des touristes, Keppel nous surprend. Nous nous retrouvons (après une rando d’une heure qui nous laissera des piqûres pour 2 semaines) sur une immense plage où nous sommes seuls. Une crique où nous sommes encore seuls. Un spot de snolerking où nous sommes encore et toujours seuls. Malgré le mauvais temps, Keppel restera une belle découverte par son charme naturel, par ses deux uniques bars pleins de charisme et pour le plaisir de découvrir l’Australie que nous sommes venus chercher.

Après cette semaine chez Gladstone, nous gardons de lui l’image d’un homme généreux toujours prêt à partager une bière, nous offrant un tour dans son bateau (qui allait vraiment très très vite), qui s’occupe de Coco comme de nous et de son fils, arrivé le dernier soir, nous ouvrant une bouteille de vin.

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Publié le 7 novembre 2020

Après une semaine de replis chez Gladstone, nous reprenons la route direction Rockhampton et son zoo gratuit. Koala, crocodiles, bébé singe, émus… sont au rendez-vous. Pour la première fois, nous sommes vraiment très proches d’un koala. Nous sommes un peu comme des enfants (surtout Julien) dès qu’il bouge un orteil ou qu’il baille.

Il tarde à Julien d’enfin faire du surf, c’est donc la direction d'Agnes Water et 1770 (la plage de surf la plus au nord de la côte est) que nous prenons ! Là, nous découvrons tout ce que nous avions pu imaginer de la vie australienne. Des gens bronzés, blond au possible, en maillot, couvert de crème solaire avec leur planche de surf sous le bras. Le matin avant d’aller travailler, pendant la pause déjeuner… Ici, les locaux ne manquent jamais une occasion de prendre leur planche et d’aller attendre la vague.

Agnes Water et 1770 étant des villes très peu touristiques, les plages sont peu remplies. Les vagues sont parfaites et Julien se lance. Une fois sa planche sous le bras, il tente de prendre les vagues. Il tombe une fois, deux fois, trois fois. Il s’acharne. Essaie encore et encore. Mais finalement sa cheville, encore fragile, à raison de lui. Mais ce n’est que partie remise, à son retour en France Julien sera prêt à conquérir pour Lacanau Pro. Quant à Léa, le surf lui fait un peu peur. Nous décidons donc d’acheter une planche de body pour quand même profiter des vagues (Rrr.. merci Claire).

Notre nouveau jeu en main, nous prenons vagues sur vagues… mais sans trop de succès. Nous avons encore du progrès à faire en body !

Après une nuit passée dans notre premier camping payant (aucun free camp à l’horizon), nous reprenons la route vers le parc national de la ville. Une route accessible uniquement en 4X4… Nous nous y engageons sûr de nous. Et puis finalement, Coco secoue vraiment dans tous les sens et au bout d'une dizaine de kilomètres, ne voyant pas le bout de cette route, nous décidons de faire demi-tour. Téméraire que nous sommes !



Gros dépaysement quand nous arrivons à Noosa, première ville de la Sunshine coast. Les vacances d’été ont commencé en Australie et le Saint Tropez Australien est noir de monde. Après plus d’une heure à chercher une place où garer Coco, nous nous replions vers Sunshine Beach, une plage non loin mais beaucoup plus agréable à notre sens. Nous sortons la planche de body et c’est parti pour une nouvelle baignade. Accessible par la plage, le parc national de Noosa est notre plan pour l’après-midi. Là, une immense plage et sa piscine naturelle croisent notre chemin mais le point de vu de Hell’s Gates est notre objectif. Arrivé là-bas, une vue impressionnante sur l’océan Pacifique. Nous devinons même des raies monta proche des rochers.

En grands randonneurs que nous sommes, nous sommes partis pour l’après-midi avec une seule et unique gourde pour deux sous 35°. Nous passons donc notre chemin de retour à rêver de grands verres d’eau mais aussi de glaces, les vraies grosses glaces vendues en bord de plage. De retour dans le centre de Noosa, grosse désillusion, $30 les deux glaces… Nous optons pour un plan B : rendez-vous au Coles du coin pour prendre des glaces au rayon frais. Deux chacun pour même pas le prix d’une glace en bord de plage.

Les jours suivant, nous continuons de longer la Sunshine coast. Nous allons de plages en plages, de barbecue en barbecue et de free camp en free camp.

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Nouveau parc national pour nous, les Glass House Mountains, un groupe de monts volcanique abrupts. Entourés d’eucalyptus, des petits sentiers permettent d’atteindre le sommet de certains monts. Nous voulons monter le Mount Ngungun, mais après un arrêt à l’office du tourisme l’une des bénévole nous conseil de ne pas s’y aventurer tant la chaleur rend le trajet difficile. Elle nous indique alors un point de vue accessible en voiture qui surplombe toute la vallée. La vue est à couper le souffle et la chaleur aussi. Nous prenons alors la direction de Gardners Falls, une rivière où nous pouvons nous baigner. Nous passerons l’après-midi à patauger avant de reprendre la route vers Beenleigh, un free camp au Sud de Brisbane.

C’est à Brisbane que nous décidons de passer noël. Pendant trois jours, nous nous arrêtons à HQ backpack, une auberge de jeunesse avec un roof top qui offre une très belle vue sur Brisbane. Même si nous partageons notre chambre avec 4 autres personnes, avoir un vrai lit l’espace de quelques nuits fait du bien (même si Coco est au top, il fait quand même très chaud à l’intérieur).

Nous retrouvons Camille et Mathieu, rencontré lors de nos premiers jours en Australie chez MLF. Cela fait plaisir de revoir ceux avec qui nous avons fait nos premiers pas, parler des routes différentes que nous avons prises et parler de nos projets pour la suite de notre WHV. Nous passons le 24 décembre avec eux et d’autres français. Un réveillon qui change de ceux que nous connaissons en France à base de toast, pizza, goun (vin australien pas cher type villageoise mais très fruité), Ricard et jeux. Le 25 décembre fut plus houleux… Et oui, quand tu ne prévois absolument rien à manger pour le jour de noël, il est très difficile de trouver une supérette ou même un restaurant d’ouvert. Après plusieurs longues minutes (heures) de marche et avec la fatigue de la soirée de la veille nous décidons de nous arrêter dans un petit food truck pleins touristes dans le même cas que nous. Nous dégustons un Fish and chips (sûrement le plus mauvais de Brisbane) et direction le lagon ; se baigner sous 35° pour noël reste tout de même magique. Là, nous découvrons une nouvelle façon de passer noël. Loin des feux de cheminé, des écharpes et des bonnets, équipés de tonnelle, de table (avec nappe quand même), les australiens se retrouvent pour passer noël autour d’un barbecue et profites de l’attente entre deux saucisses pour aller piquer une tête dans le lagon. L’ambiance est décontractée, ensoleillée… Un ressenti vraiment différent de nos noëls français.


Noël passé, nous envisageons de prendre la direction de la Gold Coast, mais Coco a besoin d’un petit tour au garage et nous restons bloqués deux jours en Free camp.

Quand le moment vient enfin de reprendre la route, nous sommes soulagés, Coco va bien (pour le moment). Nous découvrons alors la Gold Coast et Surfer Paradise… Que dire ? Une immense plage de 12 km accompagnée de building, de magasin et de fast-food (encore et toujours en Australie). Nous ne nous y attardons pas trop ; ce n’est pas l’Australie dont nous réveillions. Nous nous dirigeons non loin de là, à Coolangata. Bien plus sympa ! La plage laisse une vue lointaine sur Surfer Paradise et ses building, vraiment plus beaux de loin. Ici, nous nous tentons à notre première nuit en ville. En Australie, il est interdit de dormir en dehors des espaces réservés. Nombreux sont les backpackers à se faire réveiller pendant la nuit par un ranger accompagné d’une petite amende pouvant aller jusqu’à $500. Mais le premier Free camp sur notre route est à près de 50 km, alors nous décidons de prendre le risque et nous avons bien fait ! Après plusieurs minutes à chercher un endroit où nous sentons bien, nous nous couchons sans un bruit. Réveillés à 5 h, nous prenons la direction de la plage pour voir le lever du soleil. Seul sur la plage, avec notre café… Le bonheur !

Après un réveil matinal, le parc national de Springbrook nous attend. Il est 7h, les sentiers sont encore vide et nous avons le parc rien que pour nous. Dépaysement total dans cette forêt subtropical. Nous commençons par les Twins Falls, une cascade majestueuse. Après de nombreux arrêts sur les lookout, nous prenons la direction du Natural Bridge, une formation rocheuse crée par la force de la cascade. Là, un serpent croise notre route et laisse Julien paniqué.

Bien décidés à profiter de notre journée, nous prenons la direction de Nimbin. La capitale australienne du cannabis, habité par une communauté de hippies, était à l’origine un village rural des plus banal. C’est dans les années 1970 qu’étudiants, altermondialistes, fêtards… s’y retrouvent autour d’un événement ; le festival du Verseau. Une fois l’effervescence passée nombreux sont les festivaliers à avoir investi les lieux et à avoir formé une communauté sans idéologie particulière. Comme partout en Australie le commerce et la détention de cannabis sont illégales, mais à Nimbin une grande tolérance s’est installé et la culture du cannabis fait partie des mœurs. Chaque année, ce n’est non pas le Mardi gras qui est fêté, mais le MardiGrass (festival pour la légalisation du cannabis). Nous découvrons ici un village composé d’une seule et unique rue aux couleurs abondantes. Les locaux affichent tous un visage souriant, l’ambiance est paisible et onirique – très hippy quoi ! Nous ne resterons qu’une demi-journée et une nuit à Nimbin malgré le détour par les montagnes ; Byron Bay nous attend. Ville la plus à l’est de l’Australie, nous étions impatients de découvrir Byron Bay et nous ne sommes pas déçus ! Enfin une ville australienne chaleureuse et conviviale, cela nous manquait.

Nous sommes le 31 décembre 2018, nous décidons de sauter cette journée (qui ne vaut vraiment pas la peine d’être raconté) et nous passons directement à 2019.

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Le moment est venu pour nous de chercher du travail, nos porte-monnaie ont besoin d’être renfloués. Très vite, nous trouvons un job dans le picking de Blubberry, payé au rendement ($2 le kilo) à Woolgoolga. Heureux de notre rapide trouvaille, nous en prenons la direction et quittons le Queensland pour le New South Wales. Arrivés à destination, nous contactons notre « futur employeur » qui nous informe alors d’un changement ; il n’a plus besoin de nous à Woolgoolga mais à Coffs Habors. Une trentaine de kilomètres plus tard, notre interlocuteur a changé et nous avons maintenant à faire avec un certain Tim qui nous donne des informations plutôt floues sur le lieu de la maison que nous occuperons. Une share house qui ne correspond que de très loin à ce que nous nous avions promis. La cuisine se compose d’un simple évier, le reste se fait dehors sur le même réchaud que nous avons avec Coco. La chambre est un simple matelas posé au sol, le salon regorge de sac de course… Quant à la salle de bain, nous n’en verrons pas la couleur. À peine le pas de la porte passé notre (encore) nouvel hôte nous demande $200 d’accommodation.

Cette expérience dans les blueberry fut très courte, nous avons repris la route le jour même.

Aucun regret aujourd’hui pour cette décision prise sur un coup de tête, nous sommes en Australie pour suivre nos envies et ne pas s’imposer de contrainte. Et puis, nous avons tout de même un plan de secours ; entre temps,le vignoble Tyrrell’s nous a ajouté à sa liste de pickeur. La date d’ouverture des vendanges est encore un peu floue, nous avons donc minimum 1 semaine pour nous rendre dans la Hunter Valley située à environ 500km.

Notre itinéraire n’étant absolument pas tracé au-delà de Coffs Harbors, c’est par hasard que nous nous arrêtons à Nambucca. Une ville côtière qui nous surprend par la beauté de ses plages et par ses nombreux bancs de sable. Vient ensuite Port Stephen, et son mont Tamaree. Seulement 2 km de marche qui nous coupe le souffle. Coupe le souffle par sa montée bien pointue, mais aussi par là vue à 360°. Nos photos ne reflètent sans doute pas bien la beauté du paysage, mais c’est pourtant bien la seule façon pour nous de vous la raconter.

De bonne heure, nous décidons de nous rendre au free camp de Samouraï Beach, où nous passerons la nuit. Avec accès direct sur la plage, nous prévoyons y passer l’après-midi. Julien en manque de route à 4x4, va être servi (et plutôt deux fois qu’une). Première tentative pour accéder à Samouraï Beach, un chemin étroit et troué indiqué par le GPS. La route est ardue, Coco nous secoue de notre siège. Nous prenant pour des locaux (grâce à notre Coco national), un groupe de trois français nous laisse passer devant eux. Ils ne veulent pas s’aventurer les premiers car la route est de plus en plus truffée d’obstacles. Même si nous n’en savons pas plus qu’eux, notre voiture est plus haute et nous prenons donc la tête de la course. Tous arrivés, indemne au bout de ce périlleux chemin, nous nous rendons très vite compte que nous ne sommes pas du tout au bon endroit. Il ne nous reste plus qu’à rebrousser chemin. Ce deuxième trajet se fait sur une route de sable. Première fois pour nous avec Coco, Julien prend de la vitesse et s’élance. Nous arrivons sur la plage sans encombre mais non sans trembler. Les trois français rencontrés plus tôt sont, quant à eux, restés enliser dès les premiers mètres. Ils réussiront à nous rejoindre en laissant leur 4x4 entre les mains d’australiens connaisseurs.

Samouraï Beach est, jusque-là, notre plus beau free camp. Nous dormons sur la plage (buvons et mangeons du sable aussi). Le lendemain, après s’être tout de même enlisé en sortant de notre emplacement, pas d’autre choix que de passer Coco à l’aspirateur.

N’ayant pas eu notre dose de sable, nous prenons la route pour Anna Bay. Là, nous découvrons des dunes de sable à perte de vue (la dune du pila peut bien aller se rhabiller). Planche de body en main, nous partons dévaler les pentes. S’éloignant des sentiers battus, nous sommes seuls perdu au milieu de tout ce sable entourés de nos propres pas.

Le soir, nous prenons la direction de Newcastle où nous avons rendez-vous. Nous retrouvons Alexandre et sa sœur fraîchement arrivée du Québec pour un road trip d’un mois et demi. Tous deux prennent la route du nord, quand nous prenons celle du sud. Cette soirée improvisée, avec en guise de salon une place de parking sur une aire d’autoroute nous fait plaisir. Croiser Alexandre, celui avec qui nous avons commencé notre aventure, et en apprendre un peu plus sur ces projets fait bien plaisir. Nos chemins ne se croiseront plus en Australie, puisque Alexandre a décidé de rentrer en France, mais en France sans doute. Entre Lyon, Bordeaux et Rennes.

Nous voilà maintenant arrivés au moment où ce blog a commencé. À ce moment où nous avons attendu une semaine à Newcastle que les vendanges commencent (un peu avec la peur de ne pas être appelé). Heureusement pour nous, cette dernière est une belle ville, sûrement la plus belle des villes australiennes que nous ayons vues jusque-là. Son architecture est changeante, ses bars conviviaux et sa piscine naturelle est bien plus qu’agréable - nous y apercevons des dauphins à chacun de nos passages.

Mais la bougeotte nous tient et une semaine dans la même ville s’est long.. Très long. Pour le week-end, sur un coup de tête, nous envisageons alors de prendre la route pour Sydney, située seulement à 3 h de route. Mais c’est pile à ce moment-là que notre téléphone sonne ; les vendanges commencent lundi. Nous tirons donc une croix sur Sydney et nous nous éloignons de la côte pour rejoindre Pokolbin et le vignoble de Tyrrell’s. Arrêt en free camp à Kurri Kurri avant notre induction day.

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Publié le 7 novembre 2020

Aujourd’hui dirigé par Bruce Tyrrell’s, membre de la famille de la quatrième génération, Tyrrell’s Wines a été créé en 1858 par Edward Tyrrell tout droit arrivé d’Angleterre. Cette ancienneté vaut au vignoble une certaine notoriété ; il est l’un des vignobles les plus importants d’Australie et appartiendrait même à une confrérie regroupant les plus grandes familles viticoles d’Australie.

Notre expérience chez Tyrrell’s, et nos cinq semaines passées là-bas, nous plongent dans un univers nouveau. Sous le management de Peter, un australien au franc parlé, et de son équipe – tous coiffés d’une superbe coupe au mulet – nous ramassons grappe sur grappe et malgré la fatigue qui s’accumule au fils des jours et la chaleur pouvant toucher les 45°, nous avons (quasiment) toujours gardé le sourire ! L’équipe permanente de Tyrrell’s est entrainante, chaleureuse et prend le temps de connaître chacun des 50 pickeurs. Au fils de jours, nous en apprenant plus sur eux et nous nous retrouvons au milieu d’histoire farfelu : Lincoln qui ne peut plus passer le permis jusqu’à ses 61 ans, Jarod le neveu du fils du frère dont ne sait pas trop qui… Leur définition de la culture australienne ; bière et barbecue !

Pendant cinq semaines, nous vivons en free camp à Branxton. On peut dire que nous sommes en colocation avec Jérôme, Pauline (et leur van Vangabus), Paul et Romain (et leur Roustiquaire). Nous avons même un voisinage de qualité ; Roxane, Baptiste, Bruno et Axel. Juliette et Pierre, quant à eux, vivent sur la propriété, mais nous rejoignent très souvent autour d’un verre, d’une galette, d’une excursion ou de plusieurs verres. Le groupe de pickeur anglo-saxon finiront même par nous rejoindre séduit eux aussi par la vie à Branxton.

Ensemble, nous prenons nos marques et installons de petites habitudes dans ce village de la Hunter Valley ; les après-midi piscine, les moments bricolages où tout le monde met la main à la patte, les soirées du samedi soir au bar de Branxton ou encore la pizza du lundi soir – promo inévitable du village.

Nous avons eu un cours particulier de crocket ! Au début simple spectateur du rendez-vous hebdomadaire du crocket club de Branxton, nous sommes vite invités à les rejoindre et un match commence : Pauline et Léa d’un côté, Jérôme et Julien de l’autre. Il faut bien avoué le talent inopiné de Léa, mais le match restera nul : 2 partout.

Dernier week-end dans la hunter valley, dernière occasion pour nous d’aller visiter le chai de Tyrrell’s. Julien est dans son élément, il attendait depuis longtemps d’en savoir plus sur la production de vin en Australie. Après la visite ; dégustation des vins. Rien à redire, la réputation de Tyrrell’s est mérité. Il nous tarde maintenant de trouver la cuvée de 2019 et d’en ramener en France.

À Ana Bay, nous dirons au revoir à Pauline et Jérôme, sur la plage, autour d’un barbecue et d’un cubi de Goun. Nous sommes le 18 février, ils prennent la route du nord quand nous la prenons, accompagné de Paul et Romain, pour Sydney.

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Publié le 7 novembre 2020

Arrivée pluvieuse à Sydney, capitale de la Nouvelle-Galles du Sud et plus grande ville d’Australie. Après un passage par la bibliothèque et par les jardins botaniques royaux, nous découvrons très vite le port de Sydney, connu pour son opéra et son design en forme de voiles. Non loin, le Darling Harbour s’impose comme l’élément phare du quartier the Rock, quartier où pour la première fois les Européens ont frôlés le sol australien.


Après une journée passé à sillonner le centre-ville, direction Newtown le quartier alternatif de Sydney. Là, friperie, librairie et café et street art se rassemblent en une rue bohème et conviviale. Nous marchons au hasard des rues parallèles à la recherche de graff, ce détour par Newtown nous a conquis et reste notre lieu préféré de Sydney.

Mais à Sydney, nous fêtons aussi la place en Europa ligue de Rennes ! Notre copain Paul, en grand supporteur rennais, nous entraîne dans son euphorie et nous partons à la découverte des soirées Sydnéenes.

Nouvelle escale ; les Blues Mountains. Ici, c’est une chaîne de montagnes peuplée d’eucalyptus qui nous attend. C’est d’ailleurs de ces derniers que son nom est tiré ; le soleil reflétant sur les feuilles d’eucalyptus donnerait des reflets bleus au paysage. Pour les premiers colons, les Blues Mountains étaient impénétrables et ne sont explorés qu’à partir de 1813. Nous comprenons très vite pourquoi, vue d’en haut tout semble impraticable et nous nous laissons même imaginer que personne n’est jamais mis les pieds sur certains sentiers.


Nous passerons deux nuits en free camp près de Blues Mountains, toujours avec Paul et Romain. Dans chacun d’eux, nous sommes perdus dans les hauteurs au milieu des eucalyptus. Chaque soir, nous partons à la recherche de bois pour notre feu, et nous explorons les alentours. Le deuxième free camp, à Mount York Campground, nous laisse une vue impressionnante sur la vallée, mais aussi un couché du soleil à nous en laisser sans voix.

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Les alentours de Sydney explorés, nous prenons la route vers Melbourne. La côte Sud-est beaucoup plus sauvage que la côte Est australienne et nous laisse rêveur. Chaque soir, nous retrouvons Paul et Romain. Venus en Australie pour vivre de surf, ils restent sur la côte à la recherche du meilleur spot pendant que nous arpentons les parcs nationaux.


Sous le conseil de notre voisin de Branxton, un papy parti explorer son pays, nous nous arrêtons au freecamp de Bendeela Reserve. Ici, nous découvrons une trentaine de kangourous sauvages "pénardo comme des renardos" – ou presque puisque nous assistons aussi à un combat entre deux mâles. Leurs muscles sont saillants, personne ne dit plus rien. Mais l’événement attendu de Bendeela vient à la tombée de la nuit. En effet, dès lors des wombats sortent de leur terrier par dizaine et partent explorer le camp à la recherche d’herbe bien verte. Juste à côté de nos voitures, une maman et son petit. Nous mangeons avec pour spectacle la maman wombat très en colère contre son petit ; il s’est pris une bonne déculotté ! Il paraît que la peau d’un wombat est tellement épaisse que tu peux les toucher sans qu’ils ne sentent rien… Romain s’y est tenté mais sans succès, la maman wombat a poussé un sombre bruit et à fait demi-tour (tout comme Romain).


Le lendemain, journée plage pour tout le monde ! Nous prenons la route de Jervis Bay… Léa s’empare du GPS, Paul et Romain sur nos pas… Après 1h30 de route, le verdict tombe : nous n’avons pas du tout suivi la bonne route. Merci Léa ! Mais ce détour d’une bonne heure, nous amène sur une jolie plage où nous décidons tout de même de nous arrêter. Au programme pêche à pied, Paul, en bon animateur de colo et de classe de mer, nous fait goûter des oursins et nous raconte la vie sous-marine- Pour la première fois en Australie, nous mangeons même des huîtres.

Puis enfin, nous arrivons à Jervis Bay où nous découvrons Haym Beach. Une plage magnifique comme nous pouvons l’imaginer, sable fin, eau bleue, poissons proches du bord… Et foot improvisé.

En quittant Tyrrell’s avec Paul et Romain, nous avions pour idée de voyager ensemble jusqu’à un nouveau job. Chose due, chose faite ; Paul nous dégotte un nouveau travail dans les vendanges à Leonghata, proche de Melbourne. Celui-ci commençant dans plus de deux semaines, nous avons beaucoup de temps pour faire la route. C’est donc sans remords que nous nous arrêtons quatre jours au freecamp de Termeil Point Campsite. Ici, c’est comme un petit paradis, d’un côté nous trouvons un grand lac et de l’autre l’océan. Nous installons notre camp, allumons notre feu et partons en exploration. Paul et Romain leur planche de surf sous le bras et nous nos chaussures de rando aux pieds. Chaque matin est un nouveau spectacle, une dizaine de dauphins passent sous nos yeux. Julien, à l’eau lors d’un de leur passage, aura la chance de les voir nager à moins d’un mètre de lui. Nous passons du temps à explorer les alentours à la recherche de crabe ou de sel, à boire une bière autour du feu, à profiter des beaux jours entre copains.

Ces quelques jours bucoliques, nous font du bien. Nous sommes reposés et prêt à reprendre la route. Une route qui sera peuplé d’animaux : premier stop à Narooma pour observer des phoques vivant proche du port.

Mais l’automne pointe le bout de son nez et le mauvais temps nous rattrape ; à Lake Entrance un orage éclate, en discutant avec un local nous nous rendons vite compte que celui-ci est d’une force rare et qu’il est préférable de se mettre à l’abri (soit pour nous, en profiter et se décider à aller à la laverie).

Les vagues étant peu présente sur cette partie de la côte, puisque coupé par la Tasmanie, Paul et Romain décident de nous accompagner à Raymond Island afin d’apercevoir des Koalas. Accessible par un ferry gratuit, le mauvais temps est en notre faveur sur cette île et fait descendre les koalas plus bas dans les eucalyptus. Ils sont donc dans notre champ de vision et Julien, l’œil avisé d’amoureux des koalas, en trouvera plus d’une dizaine.

Dernière étape animalière avant de rejoindre Melbourne, Philipp Island. Ici, ce sont les pingouins qui ont élu domicile. La journée dans l’océan à la recherche de poisson, ils rentrent au coucher du soleil sur la plage afin de passer la nuit. Nous avons eu la chance d’en apercevoir deux, cachés derrière un ponton.

Premier passage pour nous à Melbourne. Enfin une ville en désordre ! Brisbane et Sydney sont deux villes réfléchies, à l’harmonie et à la droiture quasi parfaite. Melbourne, quant à elle, est considéré comme une ville très européenne et ce n’est pas pour nous déplaire. Tout semble plus chaleureux, le marché de Queen street market, les rues animées de Chinatown, la manifestation pour la journée internationale des droits de la femme, les bords du Yarra , l’art de rue… Le temps d’une soirée, nous retrouvons Pierre et Juliette, copains de vendange. Ils prennent le bateau pour la Tasmanie dans deux jours, mais nous nous reverrons sur la route.

C’est décidé, nous reviendrons passer quelques jours à Melbourne une fois les vendanges passées.

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Publié le 7 novembre 2020

Une nouvelle, et troisième, aventure de travail commence pour nous à Leonghata au domaine de Philipp Bass reconnu pour son Pinot noir (et oui, encore un vignoble). Nous sommes le 14 mars, et nous débarquons nous et nos maisons sur roues pour prendre nos appartements entre deux rangs de vigne. Là, nous sommes rejoints par Théotime, ami de Paul et Tom Sawer des temps modernes.

Contrairement à Tyrrell’s, à Leonngatha nous ne ramasserons pas le raisin : nous sommes « bucket boy ». Une troupe de Vietnamiens s’occupe du picking. En Australie, les travailleurs asiatiques sont connus pour leur rapidité. Ils restent cependant souvent sous-payer et mal-considéré. Mais revenant en à notre rôle de « bucket boy » pas toujours évident ! Nous traversons rangs sur rangs, nos seaux remplis de grappe sous le bras, de longue distance et parfois même agrémenté d’une petite pente d’au moins 50% (et limite sans exagérer). Quand certains jours se passent sous le soleil, d’autres se font sous la pluie.

La pluie… Parlons-en, l’été a laissé place à l’automne et le climat dans l’état du Victoria est semblable à un climat européen (voir breton). Notre joli petit coin de champ devient vite difficile à vivre. Le vent, le froid, les moustiques, la pluie et la boue raccourcissent nos soirées et notre relation avec notre charmant hôte se détériore. Alors qu’une maison est mise à disposition à Inverloch, ville côtière, pour les saisonniers du chai (une allemande, un italien, deux français et trois australiens), nous n’avons pas la permission de nous y réfugier, nous pauvres travailleurs du champ (bien que M.Philipp virent certains de nos copains du chai laissant donc de la place dans cette grande maison). Et comme la pluie ne suffit pas, notre Coco national fait des siennes et passera trois jours au garage. Nous devons donc vivre à 5 dans la voiture de Paul et Romain. Sans eux, nous aurions été littéralement à la rue – alors encore merci les copains ! Heureusement pour nous, c’est avec Miki que nous travaillons tous les jours. Un homme à la gentillesse débordante qui aura pitié de nous et nous libérera un coin de hangar afin que nous puissions nous y abriter.

M. Philipp finira même par s’excuser en nous offrant une vingtaine de bouteilles de Pinot noir, près de $400 de rab chacun – sorti dont ne sait pas trop où – et $100 pour nous remercier de notre travail… Nous, acheter ? Pas du tout !


Théotime, arrivé tout droit d’une communauté du NSW pratiquant le « dumpster diving » (ou l’art de se nourrir dans les poubelles) nous y initie et très vite nos repas deviennent des festins. Nous mangeons avocats, poivrons, citrons, pêches, pains… à volonté ! Parfois même nous revenons avec des petits extras comme des bières, du coca, des brownies, des fleurs ou de la viande. Et oui, il y a de quoi se nourrir dans les poubelles. Mais au-delà de ces petits plaisirs, nous n’avons d’autres choix que de voir à quel point nous gaspillions. 99% des fruits et légumes jetés sont encore parfaits et la date de péremption des autres produits pas toujours dépassée.

Nous essayons toujours avec Julien de nous arrêter aux poubelles de Aldi (les plus accessibles en Australie), mais depuis notre départ de Leongatha rien de concluant. Nous ne passons jamais aux bonnes heures ou bien il arrive aussi qu’elles soient cadenassées.


Après trois mois passés ensemble, il est temps de dire au revoir à nos compagnons de voyage. Quelques photos pour ne pas oublier – mais comment oublier ses quelque 1 300 km passés ensemble ? Nous replions notre camp de fortune, buvons une dernière bière avec Miki et l’heure des aurevoirs sonne (mais pas pour longtemps !).

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Publié le 7 novembre 2020

Alors que les garçons prennent tous les trois, la route de la Great Ocean Road, nous reprenons la route de Melbourne pour explorer d’avantage la ville. Au programme : sushi, street art (avec surtout la ACDC line et le quartier alternatif de Fitzroy) et projets de voyage. Ici, nous décidons de changer nos plans et de ne plus aller jusqu’à Perth, soit ne plus faire le Western Australia. Oui, on sait, on va louper pleins de choses. Mais nous ne voulons pas faire le tour vite, juste pour tout voir. Nous décidons de voir moins, mais de voir mieux, de passer moins de temps en voiture et plus de temps en helpx pour améliorer notre anglais. Et puis, l’hiver arrive et nous avons froid alors c’est décidé : nous continuons la route jusqu’à Adelaïde et direction le désert !!

Etape indispensable à la visite de Melbourne et ses environs ; The Great Ocean Road. Route côtière de 243km, s’étalant de Torquay à Allanford et construite après la première guerre mondiale par des soldats, c’est l’un des lieux les plus touristiques australiens. C’est à Torquay que nous faisons notre premier stop ; ville connue pour ses plages de surf mais aussi pour la Rip Curl Pro, soit la première compétition de surf international créé.

Puis nous prenons la route de Lorne, le frigo pleins de côtelette d’agneau trouvés dans les poubelles (dernière trouvaille jusqu’à ce jour), pour rejoindre les copains. Paul, Théotime et Romain sont arrêtés au free camp de la ville depuis quelques jours pour profiter des vagues et nous les rejoignons le temps de deux jours. Nous partageons alors nos dernières soirées autour de bouteilles de pinot noir - bien évidemment. Mais aussi, toujours grâce au dumpster diving, de gâteau au chocolat décoré de fraise et de sushi (les garçons trouvent chaque jour pour près de $100 de sushi dans les poubelles du supermarché de la ville et il y en a pour tous les goûts : végé, saumon, surimi, poulet…).

Sous les conseils de Théotime, nous nous arrêtons au centre aquatique de la ville. Au programme douche chaude, jacuzzi et spa autant de fois que nous le souhaitons dans la journée. Léa prépare l’itinéraire pour les prochains jours, Julien profite de son copain Paul, loue une planche de surf et part surfer (ou presque) avec lui. C’est, cette fois, bien la dernière fois que nous croiseront Paul et Romain en Australie puisqu’ils prendront chacun un avion pour la France la semaine d’après. Théotime, quant à lui, reprend la route en stop pour rejoindre sa communauté.

Ce passage à Lorne terminé, nous reprenons la route. La pluie est au rendez-vous et par conséquent les touristes sont moindres. Les vagues se déchaînent et nous laissent entrevoir des paysages autres que ceux que nous imaginions. Les formations rocheuses, tel que London Arch, semblent encore plus majestueuses poussées par d’immense vague.


Ces 243 km passés, nous prenons la route pour le South Australia et plus particulièrement la Mc Laren Valey où nous attendent Graeme et Daina, notre nouvelle famille d’helpx. Ce sont eux qui nous donneront l’itinéraire à suivre pour nous rendre jusqu’à chez eux. Ainsi, nous découvrons leur état loin des routes principales. Sortant du Victoria où la pluie était bien présente, nous n’imaginions pas que le South Australia puisse, quant à lui, être en pleine sécheresse. En effet, depuis près de 9 mois il n’a pas plu. Les horizons et les lacs sont à sec.

Nous suivrons donc leur itinéraire, toujours en allant de free camp en free camp, passant de ferry en ferry et en découvrant le South Australia, sauvage et vallonné.

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Publié le 7 novembre 2020

15 avril, nous arrivons chez Grame et Daina, un couple qui marquera notre voyage en Australie. En deux semaines passées chez eux, nous créerons des liens forts. Nous sommes les 17eme et 18eme helpx à séjourner chez eux.

Chaque jour, nous passons de longues heures (Grame est un grand bavard) à discuter. Autour du quotidien thé de 10h et celui de 16h, mais aussi de la pause lunch (toujours accompagné de très bonnes soupes). Nous parlons musique, cinéma, voyage... Avec eux, nous en apprenons beaucoup sur la vie australienne aussi bien d’un point de vue politique et social qu’historique. Nous nous tenterons même dans des débats mettant notre anglais à rude épreuve. Pourtant Daina et Grame prennent le temps de nous écouter, de nous comprendre et de corriger aussi bien notre accent que notre grammaire.

Chaque dîner est lui aussi un nouveau moment de partage. Toujours autour de bons repas, et souvent accompagné de bonne bouteille (notre voyage a depuis quelques mois un petit goût de vin).

Pour notre plus grand plaisir, et celui de Daina qui, malgré ses bons repas, n’aime guère cuisiner, nous prenons place en cuisine. Cela nous avait manqués ! Depuis plusieurs mois nous rêvons d’une quiche Lorraine – ne nous demandez pas pourquoi la quiche Lorraine. Accompagnée d’une tarte à la tomate et d’une salade verte, qui ravisent nos convives. Plus tard, nous leur feront aussi découvrir la tarte tatin et changer d’avis sur les crêpes.

Quant au travail, il est plutôt tranquille et souvent ponctué de « Tea time ». Nous ramassons les tomates pour en faire de la confiture, préparons le bois pour l’hiver avec leur fils James, ramassons les crottes de vaches...

Durant notre jour de congé (sur une semaine d’helpx, votre hôte se doit de vous laisser un jour libre dans la semaine). Nous parcourons l’itinéraire donné par Grame et nous nous enfouissons dans la campagne de la Mac Laren Valey. Une région que, grâce à nos hôtes, nous prenons le temps de connaître. Nous découvrons une région très vallonnée et pleine de charme. Nous nous rendrons même à The d’Aremberg Cube, une expérience viticole digne de la cité du vin à Bordeaux.


Le 25 avril en Australie, Nouvelle-Zélande, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française et aux Tonga est un jour commémoratif. Une journée du 25 avril 1915 bien sanglante qui confronte les australiens et les néo-zélandais à l’armée ottomane. Pour cette commémoration, les australiens se lèvent aux aurores pour assister à une cérémonie laïque face au lever du soleil.


Après deux semaines à Munetta chez Grame et Diana, nous reprenons la route en direction d’Adelaïde le cœur lourd. Les larmes de Daina au moment de nous dire au revoir nous ont beaucoup émus. Ils ont, tout comme nous, apprécier ces moments passés ensemble et le travail que nous avons fourni pour eux. Nous partons de chez eux avec l’espoir d’un jour les recroiser en Australie ou en France, là où ils ont déjà fait plusieurs voyages. Mais aussi la certitude de pouvoir compter sur eux en cas de coup dur durant nos 6 derniers mois australiens.

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Adelaïde, capitale du South Australia, mais aussi la plus petite des grandes villes australienne avec ses 1,306 millions d’habitants. Ici, nous retrouvons Mélodie, amie d’Enora, arrivée dans la ville il y a 1 mois. En post-doc, Mélodie s’installe à Adelaïde pour minimum 3 ans, elle a donc bien le temps d’explorer ce grand pays ! Avec elle, nous parcourons les rues de la ville, mais aussi de bon repas. Nous nous tenterons même à une tartiflette, avec seulement un arrière-goût de tartiflette – vu le prix du reblochon en Australie. Merci encore à Mélodie de nous avoir accueilli chez elle !

C’est très vite que nous quittons Adelaïde pour retrouver la Mc Laren Valley. Grame et Daina ont joué de leurs contacts pour nous dégoter un travail et c’est chez Marsh que nous nous rendons. Marsh est viticulteur, il est la troisième génération de sa famille, d’origine italienne, à posséder ce vignoble. Troisième génération et dernière puisque cette fois, ce n’est pas pour son vignoble que nous allons travailler, mais plutôt pour la vente de ce dernier. Débordé depuis plusieurs mois par les évènements qui se présentent à lui et sa famille, Marsh a besoin de nous pour nettoyer la maison de son frère décédé afin de mettre en vente le vignoble familial. Nous passons donc près d’une semaine dans cette maison à dépoussiérer, balayer, astiquer… chaque pièce et chaque hangar.

L’heure de prendre le chemin de désert à sonner pour nous, nous avons assez d’argent pour parcourir 3 000 km avec un prix d’essence souvent proche des $200/100L mais surtout… alors que nous n’avons pas fini le pinot noir de Philipp Bass, nous repartons cette fois avec 12 bouteilles du vin de Marsh (bien meilleur que le pinot noir soit dit en passant).

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Nous voilà aux portes du désert australien ; Port Augusta, grand carrefour de l’Australie. Premier free camp et pas des moindres, nous sommes sur la propriété de Doug un australien bien atypique. Ce vieil homme répertorie sur un carnet chacun des voyageurs s’arrêtant de chez lui. Allemand, australien, français, italien… de tout âge et de tout horizon croise sa route. Doug aime aller à la rencontre des gens et partager avec eux son histoire. Ainsi, il nous raconte sa jeunesse, ses voyages mais surtout ses aventures avec les kangourous. Dès notre réveil, Doug vient nous chercher, une dizaine de kangourous sauvages sont là et attendent leur petit-déjeuner. Notre hôte a fait partis de ces australiens en quête de virilité aimant créer des combats de boxe avec les kangourous. Il nous montre des articles de journaux et des photographies parlant de ses exploits. Il nous raconte les mâles dominants, leur force et leur caractère de feu. Au-delà de ces rapports conflictuels avec les kangourous, Doug entretien un lien privilégié eux. Il a même été surnommé « l’homme qui dansait avec les kangourous ».

Kangourous rencontrés, Pricillia, queen of desert visionné (impératif avant une traversée du désert selon Grame et Daina), 140 L d’essence, 40 L d’eau et un paquet de Tim-Tam, nous somme parés pour les 550 km qui nous mèneront à notre première étape : Coober Pedy.

Sur la route, une sensation nouvelle. Celle d’avoir l’infini devant soi. Après les paysages vallonnés de la Mc Larenn Valey, nous voilà bien dépaysés. L’horizon est à perte de vue. Impossible de décrire cette sensation. Pendant des kilomètres et des kilomètres, aucune voiture et si jamais tu en croises une, chaque conducteur se salue, comme pour se souhaiter bonne chance. Petit stop avant Coober Pedy ; le lac Eyre. Mesurant 144km de long pour 77km de large, ce lac de sel est le plus grand d’Australie. Sa couche de sel est estimée à environ 400 millions de tonnes. Au milieu de ces plaines arides, la blancheur du lac Eyre surprend et mérite bien une pause photo.

Enfin nous voilà arrivés à Coober Pedy, « terrier de l’homme blanc » (kupa piti) en aborigène. Cette ville isolée doit son maintien aux opales dont elle fournit 70% de la production mondiale. C’est donc, muni de casque de chantier que nous nous aventurons dans une ancienne mine transformée en musée. Nous découvrons également les habitations troglodytes typiques de la ville pour se protéger des fortes chaleurs pouvant atteindre jusqu’à 50°. Eglises, restaurant… La plupart des bâtiments sont faits sous terre.

Tout droit venu de la côte et d’endroit peuplé, cette première ville surprend. Et cette première rencontre avec le peuple aborigène aussi. Nous connaissions les rapports plutôt conflictuels entre australiens et aborigènes, mais nous étions loin d’imaginer une telle situation. Un peu partout dans la ville, des groupes d’aborigènes installés au sol, attendant que la journée passe... Nous ne sommes pas à l’aise. Nous avons les réels sentiments que les aborigènes sont comme des pestiférés.

Coober Pedy, c’est également notre première rencontre avec les mouches. Ce n’est pas un mythe, le désert australien sans filet relève d’un réel miracle !

C’est avec deux petites opales, et deux pierres portent bonheur offertes par la vendeuse que nous reprenons la route. Prochaine étape, le Red Center. Ici, c’est une étendue de désert au sable, sols, rochers et montagnes rouges qui nous attendent. Ces lieux sont habités par le peuple aborigène depuis près de 30 000 ans, soit bien avant que le premier Européen prenne son bateau et décide d’aller s’y établir. Les lieux sont ancrés de traditions ancestrales, dont le symbole premier est sûrement Uluru.

750 km de plus au compteur et enfin Uluru en vision. Monolithe rouge de 348 m, 3,6 km de long et 2,4 km de large au milieu d’une plaine désertique. C’est le plus grand monolithe du monde.

En 1958, Uluru prend un nouveau nom, celui d’Ayer Rock. Nom donné par les australiens qui en font un parc national et se l’approprie. Le peuple aborigène perd alors tout droit sur ses terres sacrées. Il faut attendre 1985 pour qu’Ayer Rock reprenne son nom premier, qu’australien et aborigènes commencent à travailler ensemble et qu’une coopération nouvelle commence. Aujourd’hui, sur les 9,5 km de marche qui entourent Uluru, nombreux spots sont des lieux sacrés et donc fermé au public. D’autre ne peuvent ; quant à eux, être photographié afin de ne pas déplacer les esprits à travers le monde.

Cette marche nous impression par la force qui se dégage de ce monolithe, par sa beauté et son harmonie. Pour la première fois, nous découvrons l’art rupestre ; pratiquer sur des parois ou du bois, il met en avant le caractère sacré de la terre. Nouveau spectacle, celui du coucher de soleil. Majestueux. Uluru prend vie et passe de rouge feu à rouge vif en quelques instants.

Après ce spectacle, retour à notre free camp. Le même que la veille (le dernier avant l’entrée du Parc National). Là-bas, nous avons une jolie petite vue sur le désert avec tout au loin encore ce monolithe si impressionnant. Mais surtout la présence de notre premier dingo. Un petit boiteux qui viendra nous rendre visite plusieurs fois.

À quelques kilomètres de là (46km c’est riiiiiien du tout), le Kata Tjuta signifiant « beaucoup de têtes » en aborigène est un lieu fascinant. Alors qu’Uluru ne forme qu’un seul et unique bloque Kata Tjuta présente 36 dômes irréguliers. Entourés de ces grès rouges nous arpentons la vallée des vents, la gorge d’olga… C’est un paysage tellement différent de ce que nous avons l’habitude de voir.

Et nous ne sommes pas au bout de nos peines : direction Kings Canyon !

Après une soirée désertique un peu trop arrosée, une petite négociation pour que Léa sorte du lit… C’est parti pour 4h de marche !

Le Watarrka National Parc est parsemé de point d’eau naturel permettant la survie de plantes, oiseaux et reptiles. Avec ses parois de 100 m de haut, le Kings Canyon nous coupe le souffle. Nous découvrons de nouvelles plantes, des traces de créatures marines disparues… Nous sommes ailleurs. Entre les crêtes, la gorge, le jardin d’Eden et son lac… Le Kings Canyon est certainement la plus belle des rando que nous avons faits, et que nous ferons en Australie.

Mine de rien, et des litres et des litres d’essences plus tard, nous nous rapprochons d’Alice Spring, l’unique véritable ville du Red Center. Mais avant ça, 150 km de gravel road (route de terre). Pendant 150 km concentration intense, ça secoue, ça tourne. Et puis nouveau paysage, après les plaines désertiques, les MacDonnell Ranges. Une chaîne de montagne qui fut jadis aussi imposante que l’Himalaya. Nous continuons d’en prendre pleins les yeux.

Alice Springs est une toute petite ville, une rue centrale plutôt chaleureuse, du street art et surtout un camping pas cher avec le luxe : toilettes et douche chaude. Le bonheur après 10 jours de route sans aucune salle de bain à l’horizon. Petite recherche rapide aux alentours de la ville pour trouver un travail, mais sans succès. Nous continuons donc la route vers le Territoire du Nord.

Le centre rouge prend bientôt fin pour nous, il ne nous reste plus qu’une étape ; Devil’s Marbles Conservation Reserve, « les billes du diable ». À l’abord de ces gros rochers sphériques en granite rouge, même les stations-services deviennent mystérieuses à l’image d'une d'entre elle remplie d’ovni et d’extraterrestre. C’est au coucher du soleil que nous vadrouillions au milieu de ces billes au rouge vif, leur forme est si parfaite et leur position réfléchie que toute sorte de scénario s’offre à nos esprits sur leur provenance. Alors que la science donne pour origine à ce phénomène la compression de lave fluide à l’intérieur de l’écorce terrestre, pour le peuple aborigène, il s’agit du mise en scène du serpent arc-en-ciel, être mythologique mi serpent mi dragon, il est considéré comme un habitant permanent contrôlant l’eau, la source de la vie la plus précieuse.

Tenant Creek – deuxième ville la plus importante du Red Center et porte du désert – des paysages plus vert et plus peuplé s’offrent à nous. Les voitures d’en face répondent de moins en moins à nos saluts… Nous approchons de la civilisation. Le désert a été pour nous une nouvelle facette de l’Australie, et nous l’attendions. Nous avions hâte de découvrir ces paysages nouveaux et nous n’avons pas été déçus du voyage. Premier mirage, premiers chevaux et vaches sauvages (et chameaux aussi, mais écrasé au bord de la route) premier paysage lunaire, premier ciel étoilé à couper le souffle, première voie lactée, premiers pleins d’essence à 2$ le litre, premier contact avec une nouvelle culture… Premier désert. Un road trip hors du commun.

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Publié le 7 novembre 2020

Le désert s’est bel et bien fini (et les vacances aussi). Après un verre au Daly Water, le pub le plus ancien du Northern Territory, nous prenons la route avec pour objectif : trouver un travail – nous partons pour Bali dans 1 mois et pour anticiper un retour serein, nous n’avons pas le choix. Nous avons quitté le South Australia pour le Northern Territory, qui a priori devait nous permettre de trouver un travail plus facilement en vue de la saison.

Mais première désillusion, après avoir scruté les annonces et appelé notre fidèle ami le Harvest guide (une organisation du gouvernement qui conseille et donne des contacts aux backpackeurs sur les travails en ferme) : la saison n’est pas plus commencée au sud qu’au nord. Il nous faut donc un nouveau plan de recherche. Petite pause tout de même à Mataranka Thermal Pool histoire de se changer les idées et de profiter de cette source d’eau chaude assez incroyable.

C’est à Katherine que nos recherches nous mènent, ici c’est une petite agence qui se charge de diriger les backpackers dans les nombreuses fermes avoisinantes. Mais nouvel désillusion ; la boutique est fermée, le téléphone sonne sans fin… Et nous comprenons très vite que la ville est réputée pour ses mangues… et ce n’est pas du tout la saison des mangues ! Le Job Shop a donc sûrement trop de demande et pas assez d’offre. Nous en rencontrons des backpackers à la recherche de travail, certains attendent d’ailleurs depuis plus d’un mois. Il nous faut donc un nouveau –encore- plan. Nous téléchargeons wikifarms (même principe que wikicamp) et nous appelons toutes les fermes des alentours… Sans succès. Plan D : aller attendre notre départ pour Bali au chaud dans une famille helpx.

Et puis finalement, après 20 coups de téléphone ratés, le 21eme prendra notre numéro. Dès le lendemain, John nous rappelle. Nous devons nous rendre chez lui dans l’après-midi pour commencer le lendemain matin !! Nous sommes le 16 mai 2019 et nous avons eu une PUTAIN de chance. En une journée nous avons trouvé un travail. Nous nous en sommes donnés les moyens, mais les petits cailloux porte bonheur, offert par une dame de Coober Pedy, doivent eux aussi y être pour quelque chose ! Petit tour aux hot springs de Katherine et nous prenons avec grand plaisir la route de cette ferme lointaine.

Lointaine puisque la ferme de John est à environ 50km de Katherine… Dont 20 de gravel road. Ce qui rend le trajet très long (et incertain).

Nous passerons 3 semaines dans cette ferme au beau milieu de rien, juste des courgettes, des concombres et des champs (Aline ne t’inquiète pas pour nous, n’appelle pas nos parents on ramasse juste des courgettes !). Chris et Florian partagent nos journées ; matin picking et packing puis l’après-midi désherbage et plantation. Le travail est dur mais nous avons la motivation de Bali. Nous vivons tous les quatre dans une charmante petite maisonnette ; avec des rats, des souris, de l’eau froide, plus d’électricité et d’eau après 20h et, ce, jusqu’à 9h… un petit bonheur où malgré tout nous nous sentons bien !

Très vite, nous sommes rejoints par Jack et Kim. Tous de pays différents, allemands, anglais et français. Jack et Kim en sont à leur deuxième passage dans la ferme de John et bravo à eux ! Ils se sont liés d’amitié avec John lors de leur premier visa à force de persévérance à tenter de le faire sourire. En quelques mots John c’est lunatique, ronchon, aigri, colérique, incompréhensible – le bon vieux australien seul au milieu du bush à boire ses bières à longueur de journées… Mais dans le fond pas méchant. Il nous aura quand même accueilli en nous expliquant à quel point il n’aimait pas les français (bon il faut bien avouer que les deux français que l’on remplace on fait vraiment un travail de merde). Mais, notre petite fierté, lors de notre départ John nous a souri, donner des conseils pour Bali et même dit à Kim qu’il aurait aimé que nous restions parce que nous faisions du bon boulot !

La ferme de John est un véritable terrain de jeu pour les animaux sauvages. Nous rencontrons pour la première fois des « barbecus ». Nous n’avions encore jamais vu ça, des espèces de gros rats sans queue.. Qui nous tiennent compagnie tous les soirs. Mais aussi des kangourous, buffles, serpents et des crocodiles ! Bon, le crocodile Jack et Kim sont les seuls à l’avoir vue malgré nos recherches, mais nous savons qu’il est là, près de la rivière où nous allions pêcher (et où nous envisagions de nous baigner). Jack est un passionné d’animaux sauvages et en a d’ailleurs fait l’objet de ses études. Quand il croise un serpent, au lieu de fuir en courant comme Julien le fait si bien, il vient nous chercher pour partager avec nous sa découverte et ses connaissances.

Cette ferme a pour nous été une réelle immersion dans l’outback australien. John correspond en tout point à ses hommes vivant au milieu de nulle part abîmé par la solitude. De même pour Harry, son employé. Beaucoup plus sociale, Harry partage avec nous quelques bières, anecdotes sur la ferme et nous en fait découvrir davantage sur la vie en Australie. Malgré les longues et dures heures à ramasser des courgettes et à passer la bêche, nous savons que cette partie de notre voyage restera l’une des plus atypiques.

Nous sommes le 7 juin et, avec quelques courgettes en stock, nous prenons la route pour Darwin où nous devons prendre l’avion. Petite visite exprès de la capitale du Northern Territory, coupe de cheveux et dernier repas au coucher de soleil. Nous sommes enfin près pour partir à la découverte de Bali !

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Publié le 7 novembre 2020

20 juin, 6h30 : retour de Bali. Et pas n’importe quel retour, nous avons de grands projets qui nous réchauffent bien le cœur après 10 jours de rêve sur l’île indonésienne : vidange de la voiture et changement des deux pneus avant (ce qui nous coûte à peu près le pris de notre voyage à Bali – Imhotep).

Mais un nouveau road trip nous attend : Darwin-Cairns soit 2800 km. Créée après la seconde guerre mondiale, une seule route goudronnée fait le lien entre Darwin et le reste de l’Australie. Nous devons donc rebrousser chemin jusqu’à Tenant Creek (soit 990 km) avant de tourner en direction de Cairns et de la côte Est. Mais cela tombe plutôt bien, le Northern Terretory regorge d’oiseaux et de plantes tropicales, de reptiles et d’art rupestre que nous n’avons pas eu le temps d’explorer avant notre départ pour Bali. Cette pointe tropicale australienne est une terre aborigène depuis des milliers d’années et ces derniers appartiendraient à l’une des plus anciennes ethnies du monde.

Ici, il faut oublier nos 4 saisons et alors que l’hiver bat son plein dans le sud de l’Australie, c’est la saison sèche dans le Northern Territory. L’intérieur des terres du Top End étant constitué de nombreux cours d’eau, de marécages et de gorge, il est préférable de se renseigner sur l’état des routes avant de s’aventurer pour plusieurs centaines de kilomètres sur des routes qui peuvent être impraticables en fonction de la saison. C’est la raison qui nous poussera à ne pas nous rendre au Kakadu National Park parcourant près de 20 000 km². Classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO, ce parc national aux escarpements rocheux, aux cascades, aux mangroves… à l’air époustouflant mais la fin de la saison sèche a laissé les ruisseaux à sec et les centaines de kilomètres sur des routes de terre qui nous séparent de chaque point nous laisse perplexe. Et oui, Coco est bien gentille, mais notre confiance en elle a des limites.

Nous prenons donc la route du Litchifield National Park, entouré par de denses forêts pluviales nous y découvrons des cascades comme Florence Falls ou Buley Rockhole. Ici, les eaux sont profondes et les crocodiles absents, il est donc possible de se baigner. Enfin ! Le climat est chaud et humide, et cela fait le plus grand bien. Sur la route du Red center, nous avons de nombreuses termitières toutes plus biscornue les unes que les autres, des petites, mais aussi des grandes… Mais nous n’en avion encore jamais croisé des aussi grande qu’à Litchfield. Les termitières « magnétiques » sont réellement géantes. Elles doivent leur nom à leur orientation pointé vers le nord afin d’éviter au maximum leur exposition au soleil.

Nouvelle expérience et première attraction touristique pour nous ; le crocodile jumping à Adelaïde River. Nous approcherons de très près des crocodiles d’eau salée, les reptiles les plus mortels d’Australie dans leur état sauvage. Amadoués par de bons gros steaks au bout d’une canne à pêche, ces derniers s’approchent prudemment. Pour finalement prendre une impulsion sous l’eau et sauter pour attraper leur repas. Une expérience plus qu’impressionnante. Déjà parce que nous ne pensions pas en voir autant – près d’une vingtaine en 1h – mais aussi par la masse de ces reptiles ; la taille de leurs dents, la dureté de leur peau… Nous aurons même la chance de voir des bébés crocos !

Dernière étape du Northern Terretory pour nous, le Nitmiluk National Park. Composé de 13 gorges formant un ravin sur la Katherine River, ce parc national nous mène 100km plus loin, à la très belle Edith Falls.

Le Northern Terretory arpenter nous reprenons la route du désert jusqu’à Cairns. Et là nous allons passer très vite à notre arrivée triomphante à Cairns puisque pendant 4 jours nous avons roulé du matin au soir, de free camp en free camp, en attendant de retrouver la civilisation.

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Publié le 7 novembre 2020


Dans l’article précédent, nous parlions d’une arrivée triomphante à Cairns.. Triomphante, mais sous la pluie ! Notre Road Trip touche bientôt à sa fin, mais le nord du Queensland nous est encore inconnu. Prospère à la fin du XIXe siècle après la découverte d’or, c’est aujourd’hui le tourisme qui fait vivre cette partie du territoire, et notamment la Grande barrière de corail. Alors que nous approchons de Cape Tribulation, nous découvrons un paysage nouveau. Nous avons délaissé les paysages arides et secs pour des horizons verdoyants et une succession de plantation de cannes à sucre.

Première étape le Daintree National Park et Cape Tribulation ; l’un des rares endroits où bord d’océan et forêt pluviale se chevauche. Une région très montagneuse où la majeure partie reste encore inaccessible. Impossible pour nous d’aller se perdre dans des sentiers pédestres et d’explorer les horizons, puisqu’il n’y en existe aucun. Seul les aborigènes encore présent dans le coin connaissent des accès les menant à des lieux de recueils. La Mossman Gorge est, quant à elle, bien accessible… Mais payer 11$ pour faire 900m de bus et réaliser la visite au milieu de centaines de touristes cela nous chauffe moyen. Nous privilégions donc la découverte des points de vue et des plages. Tu veux des plages de rêves ? En voilà ! Sable blanc, eau bleue et cocotiers à perte de vue... Un décor à la Koh Lanta.

Passage à Port Douglass, construite dans les années 1980, cette ville était sur le papier sensé avoir gardé son charme d’autant… Mais nous n’y avons trouvé aucune trace d’un village de pêcheur. Hôtels et restaurants s’y sont installés laissant place à une ville plutôt luxueuse. Petit pique-nique à Four-Mille Beach et nous prenons la route de Cairns.

Cairns est la principale ville du nord du Queensland, mais elle est surtout visité et connu comme l’un des principal point de départ pour la Grande barrière de corail.

3 juillet 2019 ; nous partons à la conquête des fonds marins de la Grande Barrière de corail. Les récifs de coraux sont une forme de vie parmi les plus anciennes et les plus primitives de la Terre puisqu’ils datent d’au moins 500 millions d’années. Le Grande Barrière de corail est le plus important relief marin créé par des coraux et s’étend sur 2 000 km soit du Bundaberg au Cape York et recouvre une superficie d’environ 350 000 Km².

Sur une journée, armer de nos masques et nos tubas, nous découvrirons l'outer reef recelant de poissons et impressionnant pour la diversité de ses coraux. Les eaux de la Grande Barrière de corail abritent plus de 2 000 espèces de poissons et d’innombrables espèces de coraux durs et mous. Quelque 500 variétés d’algues, des éponges, des crustacés, des oursins, des étoiles de mer… Tellement de choses incroyables. Une beauté qui semble presque irréel. À couper le souffle. Les couleurs et la beauté de la Grande Barrière nous font oublier l’absence du soleil et le mal de mer des voisins dont l’odeur de vomis donne des hauts le cœur.

À l’ouest de Cairns, Atherton Tableland. Régions agricoles aux pluies abondantes et sol volcaniques, nous découvrons ici des cannes à sucre (encore), des plantations de bananes (beaucoup), de tabac, des noix de macadamia… Ici, nous découvrons le Curtain fig, un ficus épiphyte qui a littéralement grandi sur un autre arbre avant de l’étouffer formant ainsi un impressionnant rideau de racines aériennes haut de 15m.

C’est Milla Milla et ses chutes d’eau qui nous ont attirés dans cette région vallonnée et verdoyante des Atherton. Un circuit de 15 km en voiture permet de rejoindre les Zillie Falls, les Ellinjaa Falls, la Parmerston Highway et enfin les Mungalli Falls. La pluie étant au rendez-vous, nous sommes quasi seuls à arpenter les sentiers glissants autour des cascades. Au détour d’une petite rivière nous apercevrons même deux ornithorynques.

Connus pour ses 300 jours de soleil par an, nous arrivons à Townsville sous la pluie. Une pluie qui nous suit depuis presque deux semaines et qui nous pousse à nous réfugier pour deux nuits en auberge de jeunesse. Au programme douches chaudes, drap propre, farnienté et visite exprès de Townsville qui nous semble bien vide et calme.

Passage à Mission Beach 

Les panneaux de circulation commencent doucement à annoncer le nom de ville que nous connaissons déjà. Sentiment étrange quand nous nous retrouvons à Ayr, 9 mois après notre premier passage, là où notre aventure a véritablement commencé. De retour sur des routes déjà parcouru et proche de Brisbane, ville de notre départ dans 3 mois, nous souhaitons maintenant trouver un travail afin de finir nos 88 jours de travail en ferme (qui nous donne accès à un 2nd visa – si jamais l’envie nous prend), d’économiser au mieux pour notre retour en France mais surtout notre voyage en Asie. Nouvelles recherches et nouvelles désillusions, nous passons de ville en ville et de ferme en ferme en restant bredouille. Histoire de continuer nos recherches en évitant d’ajouter des kilomètres à notre moteur, nous nous arrêtons 3 jours au Free camp de Notch Point. Amoureux des free camp que nous sommes, celui-ci entre directement dans notre top 3. Chemin quelque peu périlleux pour s’y rendre, les jours de pluies qui ont précédés ont laissés place à d’impressionnants GROS trous d’eau ! Mais Coco passe sans mal et sans faiblir (contrairement à nous, un peu surpris par la profondeur de certains trous). Un free camp au milieu d’un immense champ de vache au bord d’une plage de sable blanc avec cocotier et crocodiles (donc impossible de se baigner).

Encore penauds dans notre recherche, nous tentons de rejoindre des copains qui travaillent à Gayndah, ville connue pour ses plantations de mandarines. Perdue au milieu de rien cette ville est remplie de français ! Pendant deux jours, nous attendons près de 5h devant les jobs shop du coin… La saison est sensée se débloquer la semaine suivante mais l’idée de passer nos derniers mois australien dans cette ville au prix exorbitant et dans un environnement où nous côtoierons plus de français que d’australien ne nous fait pas rêver et nous continuons à passer des coups de téléphone. À force d’appels dans le vent, un – passé sur un réel coup de tête de Julien – nous répond positivement. En 10min, nous quittons Gayndah direction la Gold Coast (beaucoup plus attrayant).

Nous devons embaucher dans deux jours, soit le 18 juillet, à Anderson horticulture, une pépinière d’avocat.

Applaudissement pour nous : nous n’avons jamais été aussi à jour dans le blog, nous sommes le 06 septembre et nous sommes encore à la pépinière.

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Publié le 7 novembre 2020

Notre aventure à Anderson horticulture sera la dernière page de notre vie australienne et comme tous les passages de cette aventure, elle restera marquée en nous.

Pour la première fois de notre voyage, nous avons une vie plutôt sédentaire. Nous continuons bien sûr à vivre près de notre Coco, mais aucun freecamp n’est répertorié dans le coin de Duranbah, ce qui nous force à trouver une place dans un camping non loin ; à Chinderah. Déçu par cette alternative, nous nous installons tant bien que mal un camp confortable (et savourons chacune de nos douches chaudes). Nos voisins sont pour la plupart des résidents à l’année du camping se faisant un plaisir de laver leur voiture tous les samedi matin (ça brille), nous ne les croisons pas beaucoup. Il faut dire que nous travaillons de 6h à 17h, et qu’en bon couche-tôt qui cherche à éviter les moustiques nous sommes au lit à 20h (bien confiné – mais toujours moins qu’au mois de mars 2020, celui du début du confinement lié au Covid-19 qui nous permet de finir notre blog ENFIN).

Le travail à la pépinière est différent de tous nos autres jobs australiens. L’activité principale d’Anderson horticulture consiste à fournir de jeunes avocatiers aux agriculteurs du pays. Après un bref passage au ramassage d’avocats, Julien rejoint Léa à la pépinière. Ici, nous rencontrons Elvina pour quelques semaines seulement et Baptiste qui restera avec nous presque jusqu’au bout. Et oui, même ici, avec seulement 4 backpackers : nous sommes 4 français. Mais heureusement, nous travaillons aussi beaucoup avec l’équipe de la pépinière ; Deanno (acolyte de Julien), Esther, et les robustes Claire et Jack.

Nos missions à la pépinière sont… Répétitives ? Nous avons besoin de patience maintenant pour obtenir nos 88 jours. Chaque jour, Julien remplit les sacs de terre pendant que Léa plante les avocats dans ces mêmes sacs. Arrivé à la nursery le 18 juillet, nous l’avons quitté le 22 septembre… Je vous laisse imaginer le nombre d’avocatiers planter ! De temps en temps, nos activités varient un peu : picking, couper les avocats en deux à la machette pour récupérer le noyau (que l’on plante ensuite), pailler les avocatiers (LE kiff de Julien), désherbage (et piqûre de fourmis pour Léa) … Nous serons restés jusqu’au bout du bout dans cette pépinière avec vue sur mer et petit plus, en partant nous auront le droit à un pack de 50 bières, une bouteille de pastis et un bon barbecue et petit dej à l’australienne.

Nous passons nos temps libres à la plage. Et oui, après un hiver sur la côte sud, la traversé du désert et les crocos du nord ; nous pouvons enfin mettre nos petits orteils dans l’eau ! Il n’en faut pas moins à Julien pour acheter une planche de surf, trouver une combi dans les poubelles (nous sommes à ‘the place to be’ du surf australien). Entre les plages de Coolangatha, Duranbah et Byron Bay nous sommes bien occupés. Nous les avions loupés de peu lors de notre premier passage sur la Gold Coast, mais cette fois nous sommes là à la bonne période : les baleines sont là. Du phare de Byron Bay ou de la promenade de Coolangatha, nous en voyons par dizaine. C’est incroyable.

Nous finissons par avoir nos petites habitudes, nos petits coins… Nous découvrons l’Australie différemment. À tel point que nous décidons d’aller soutenir l’équipe du coin de football australien, nous y allons sans même connaître les règles. Graemme avait déjà tenté de nous expliquer, sans grand résultat… Pourtant, c’est un sport des plus simple ; il suffit de se faire des passes au pied et d’avancer. L’équipe de la Gold Coast perd son dernier match de la saison… L’équipe n’est pas très forte, il fait froid, on part avant la fin.

Après 2 mois à la Nursery, nous sommes quand même pluuuuuuuuus qu’heureux de reprendre la route avec nos 88 jours en poche. Un goût de nostalgie s’installe déjà en nous, nous reprenons la route oui, mais vers Brisbane où nous attends de nouveaux projets : la vente de Coco, l’élaboration d’un itinéraire pour ces trois mois magiques en Asie… Et les derniers jours australiens.

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Trouver un acheteur à Coco - un nouveau compagnon de route pour notre Chérie Coco - n’a pas été drôle pour nous. Déjà parce que c’était un véritable crève-cœur ; Coco est notre premier lieu à tous les deux, notre petit nid douillet, aménagé et imaginé par nos soins... Difficile à expliquer, Coco c’est tout simplement notre petit bébé. Mais également parce que Coco nous a quand même fait passer plusieurs heures chez le mécano. Cela remonte à plusieurs mois, mais une pointe d’appréhension nous envahit surtout en écoutant le récit de nos copains de voyages qui ont quasi tous eu plusieurs péripéties au moment de la vente de leur maison sur roues.

Et puis Ben, un Canadien barbu se met sur notre route. Son rêve à lui ; avoir un Landcruiser pour parcourir l’Australie. Il fait alors le trajet de Sydney à Brisbane pour venir découvrir Coco. Une dernière fois, juste avant de remettre les clés de Coco à Ben un australien s’arrête sur le bas-côté « beaucoup trop cool cette voiture, sa casquette… Chapeau. Ça c’est de la voiture ! ».

Nous sommes le 25 septembre, et nous laissons notre Coco national entre les mains de Ben. Nous suivons toujours ces aventures sur Instagram ; elle a une nouvelle allure. Il a refait les sustentions, installé une rooftop tente… Il arpente le désert avec elle, et il en a l’air très heureux.

Le 2 octobre 2020, date de notre dernier jour en Australie nous avons de grands projets. Nous partons le lendemain à 7h de l’aéroport de la Gold Coast direction Singapour, nous devons donc prendre le train pour rejoindre Coolangatha pour profiter de la plage une dernière fois. Mais cela n’aurait pas été drôle… Prévoyant que nous sommes, nous nous disons que c’est une bonne idée de faire des photocopies de notre passeport avant de quitter l’Australie, pour être sûr en Asie. On ne sait jamais, pour louer des scooters, une caution de n’importe quoi… Bref on est très prévoyant. Ce qu’on n’avait pas prévu par contre, c’est d’oublier le passeport de Léa dans la photocopieuse à Brisbane et de ne s’en rendre compte qu’une fois arriver à l’auberge de Coolangatha. À 3h de train.

On vous laisse imaginer la panique : nos passeports en voyage c’est juste LE truc le plus précieux que l’on possède. Pas d’autre choix donc que de remonter dans le train pour Brisbane, avec un stress monumental et des scénarios qui tournent en boucle. Mais heureusement, la solidarité française est au rendez-vous (et ça fait chaud au cœur) et pendant qu’on fait le voyage jusqu’à Brisbane de parfait inconnu contacté via le groupe Facebook des Français à Brisbane vont vérifier que le passeport est bien chez l’imprimeur et IL Y EST.

Bilan de ce dernier jour : 9h de train – sushi dans le train – des pleurs de stress mais finalement :

Finalement, nous arrivons à nous poser dans l’auberge de jeunesse avec nos deux passeports, 1 sac à dos pour deux… près à partir pour 3 mois à travers l’Asie. Il nous manque juste une chose ; vider cette bouteille de chez Tyrrell’s que nous avons gardé jusqu’au bout. En la vidant sur le bord de la plage, nous regardons une dernière fois ce paysage australien ; building illuminé, vagues douces et régulière, derniers surfeurs sortant de l’eau… Nous nous remémorons ces 11 mois, avec plaisir, tendresse, fierté et nostalgie.

332 jours en Australie et un deuxième visa en tête.

Julien et Léa | 4 novembre 2019 - 3 octobre 2020