Un vieux rêve... que l'on va réaliser avec le navire Ushuaïa, au départ d'Ushuaia !
Janvier 2020
20 jours
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9 janvier 2020 : Antarctique, 1000 km A/R, mais nous on va faire un joli détour avant d'y arriver. On se sent fébriles, un peu stressés. On a passé une bonne soirée sympa au camping La Encantada où on avait une chambre, on a rendu la voiture sans problème, on a réussi à faire sécher tout ce qui était mouillé, mais aujourd'hui le vent a décidé de nous montrer ce dont il était capable !

À 16h00, on nous autorise à rejoindre notre bateau. Qu'il fait petit à côté de l'énorme Hurtigruten et autres mastodontes qui l'entourent ! C'est pour ça qu'on l'a choisi, 90 personnes c'est bien assez !

Le vent souffle tellement qu''on a du mal à marcher droit. On nous donne notre numéro de cabine et on étiquette nos valises qu'on nous apportera, en nous disant : "Attendez l'Antarctique, vous verrez vraiment ce que c'est, le vent !" Très rassurant...

C'est le grand départ... Nous regardons Ushuaïa s'éloigner, l'émotion est au maximum, je ne peux empêcher une larme de couler...

En 2002, au retour de la péninsule de Valdes, des voyageurs nous avaient vanté les beautés d'Ushuaia et de la Terre de Feu. En 2004, nous y mettions les pieds, et avions fait une demi-journée de bateau dans le canal de Beagles. Nous avions alors regardé avec envie les bateaux partir vers l'Antarctique, en se disant que peut-être un jour...

Après le cocktail de bienvenue, séance d'essai des gilets de sauvetage et consignes de sécurité. Les explications sont données en anglais et en espagnol. À nous de faire le tri, pas toujours facile, selon les personnes qui parlent (l'accent et la vitesse), on comprend plus ou moins bien. Mais l'équipage est bienveillant et attentif.

Le soir le repas est délicieux, je pense qu'on va prendre des kilos ce mois-ci ! C'est très agréable de se faire servir, ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps !

Pendant le repas, le docteur passe distribuer des médicaments en prévision du mal de mer. Efficace, cela efface le léger mal de tête que j'avais, et j'ai dormi à poings fermés !

Pedro a été chouchouté par notre assistant de cabine !

Le 10 janvier est une journée de navigation. On n'a pas le temps de s'ennuyer : petit déjeuner buffet copieux, conférence sur l'histoire des Malouines, attribution du gilet de sortie et consignes pour les débarquements. Chaque gilet porte un numéro, ainsi nous "pointerons" à chaque débarquement et retour.

Après le repas, conférence sur les manchots. Voici une carte situant leurs habitats. En français, on parle de manchots (qui ne volent pas) pour l'hémisphère sud, et de pingouins (qui peuvent voler un peu) pour l'hémisphère nord. En anglais, on dit penguins pour tous.


Aujourd'hui le temps est plus calme, on peut profiter du pont éclairé par le soleil. Des pétrels géants volent derrière le bateau et nous frôlent, c'est impressionnant. Le grand jeu consiste à les photographier, ce n'est pas évident car ils sont rapides !

C'est aussi l'occasion de faire connaissance avec nos compagnons de voyage et avec l'équipage. Nous ne sommes que cinq français, mais nous avons bavardé avec des brésiliens, des chinois, des allemands, des suisses, des américains, une australienne, une anglaise, des néo-zélandais, des hong-kongais, des singapouriens... Ce soir, repas avec six polonais (qui ont laissé leur femme à la maison !) Bref, c'est complètement international !

Nous apprenons à nous déplacer dans le bateau en harmonie avec le roulis... Bon, on ressemble un peu aux manchots, et il faut s'accrocher, mais on finit par s'habituer !

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Samedi 11 janvier : Première journée d'activité très dense !

Nous débarquons à West Point Island, nous marchons environ 2 km pour rejoindre la falaise. C'est un peu difficile, on ne s'y attendait pas, on est tous trop couverts et on a du mal à marcher avec les bottes... Une jeep prend quelques personnes pour faire le trajet.

Nous sommes bien récompensés à l'arrivée ! Une colonie d'Albatros à sourcils noirs niche ici à l'année, leurs petits sont nés depuis peu. Ils cohabitent avec une colonie de Gorfous Sauteurs, dont les petits sont regroupés dans des "crèches"!

Gorfous sauteurs

Après cet émerveillement, retour au bateau. Nous avons désinfecté nos bottes au départ, on recommence au retour avec en plus un petit nettoyage au karcher.

Avant le déjeuner on a droit à une bonne surprise : tandis que le bateau se déplace vers Carcass Island, des dauphins de Commerson font la course avec nous.

À 14h00 nous reprenons les zodiacs pour atteindre une plage. Une petite marche nous permet d'accéder à l'autre côté de l'île, où se trouvent des manchots de Magellan et des manchots Papous.

Manchots de Magellan

Manchots de Magellan et manchots Papous

Encore une petite traversée en zodiac pour atteindre cette fois une propriété, ouverte 6 mois de l'année, qui fait office de maison d'hôtes. On nous accueille avec thé et gâteaux.

Le Caracara, un prédateur pour les petits manchots

Les employés sont chiliens, la maison d'hôtes ne fonctionne que l'été.

Des baleines nous offrent leurs jets de vapeur au coucher du soleil !

Nous avons découvert que notre Pablo est un manchot Papou (Gentoo en anglais). Pablo est un cadeau que Jipy a reçu de ses collègues pour son départ en retraite, car il avait émis le souhait d'aller en Antarctique. Nous l'avons nommé Pablo en référence à un vieux dessin animé de Walt Disney, le pingouin qui n'aimait pas le froid!



Dimanche 12 janvier, nous allons à Stanley, la capitale des Malouines.

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Après une nuit de navigation, nous arrivons au petit matin du 12 janvier à Port Stanley, capitale des îles Malouines. Certains vont à Gipsy Cove en bus, d'autres, comme nous, choisissent la visite de la ville.

La villa Jubilee nous invite à visiter son jardin, où poussent des échantillons des plantes rencontrées sur l'île.

Christ Church Cathédral : une carte postale nous montre à quoi elle ressemble, sous la neige, car elle est actuellement couverte d'échafaudages. L'intérieur est intéressant, un joli lieu de vie avec beaucoup de boiseries, dont les vitraux évoquent l'histoire de la ville. C'est la cathédrale anglicane la plus méridionale du monde. Elle a récemment célébré son centenaire.

L'arche en os de baleine a été modifié depuis son origine, mais la structure est toujours celle créée par l'artiste.

La jetée a été percutée par un bateau un jour, c'est pour cela que nous avons accosté sur une nouvelle jetée en dehors de la ville. Des cormorans et des mouettes en ont profité pour s'y installer.

Le musée : une section vie quotidienne et une section nature...

Des maquettes de bateaux qui ont exploré le coin, une proue retrouvée après un naufrage...

Une vidéo--témoignage des 74 jours de guerre en 1982, le référendum de 2013, et les mines encore présentes malgré l'action des démineurs.. .

Le musée nous permet d'imaginer combien les habitants étaient isolés avant les communications téléphoniques diverses et l'arrivée des voitures. Reconstitution d'une buanderie que chaque maison possédait : le lundi était consacré à la lessive.

Margaret Thatcher et le monument de la liberté...

L'église catholique Ste Mary

Nous sommes une quinzaine à revenir déjeuner sur le bateau. Nous repartons ensuite tous les deux vers l'est, nous avons la chance de découvrir plusieurs familles de Cormorans Impériaux réfugiés sous une des piles de la jetée.

Nous marchons jusqu'à l'épave de Lady Élisabeth.

Vers 18h00, le bateau est prêt à quitter les Malouines. Nous passons devant la Gipsy Cove où l'on aperçoit les colonies de Magellans se dandiner sur la plage.

Après le phare de Pembroke, place à la haute mer. C'est parti pour deux jours de navigation... Il faut sécuriser ses affaires dans la cabine et réapprendre à se déplacer en suivant le roulis ! On a de la chance, la mer n'est pas trop mauvaise.

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Lundi 13 et mardi 14 janvier, deux jours de navigation : conférences sur les baleines et sur les oiseaux, briefing sur les mesures de sécurité en Géorgie du sud, et inspection méticuleuse des vêtements qu'on mettra pour sortir. Il faut éliminer les minuscules poussières, notamment sur les velcros, afin de ne pas apporter de bactéries sur la Géorgie. Aspirateurs et pinces à épiler passent à l'action !

Nous avons laissé derrière nous une tempête, on l'a échappé belle, nous naviguons sur une mer très calme. Malgré tout les portes peuvent claquer, un passager se blesse au doigt avec la porte de sa salle de bains. I n'y a pas ici de possibilité d'évacuation, le docteur le soigne au mieux. On envisagera cette solution peut-être aux Shetlands du sud.

Nous profitons de ce temps en mer pour visiter le bateau et rendre visite au poste de pilotage.

Le 15 janvier, nous accostons au nord de la Géorgie du sud. Malheureusement le brouillard est tenace. Nous nous équipons quand même pour une sortie en zodiac. Mais après une première tentative, la chef d'expédition fait signe aux deux premiers zodiacs de revenir, le vent du nord souffle trop fort pour ce genre de balade.Nous abandonnons aussi la balade prévue cet après-midi à Right Whale Bay et nous mettons le cap sur Fortuna Bay, plus protégée.

On nous offre une conférence sur les plaques tectoniques et une autre sur les glaciers.

L'après-midi, nous tentons une sortie à Fortuna Bay, effectivement plus protégée du vent, mais sous une pluie battante.On essaie comme on peut d'immortaliser ces instants magiques en protégeant les appareils photos.

Nous sommes accueillis par des manchots royaux, qui ressemblent beaucoup aux empereurs mais en plus petits, et par les otaries à fourrure. Il faut être très prudents, car les parents otaries peuvent être agressifs. Il faut toujours regarder autour de nous, leur laisser le passage, taper dans les mains en reculant si l'une montre les dents. J'ai du mal à respecter la consigne : ne pas crier ni courir si une grosse bête s'approche ! Je suis un peu stressée les première fois, ça ira mieux au bout de la troisième sortie avec les otaries !

Priorité aux animaux, ce sont eux qui ont le droit de passage.

Les jeunes manchots n'ont pas encore leurs couleurs, certains sont en train de muer. Les jeunes sont un peu grassouillets.

Monika, notre chef d'expédition, fait barrage pour qu'on n'aille pas plus loin.

Une petite otarie (fur seal) est blanche. Ce n'est pas un animal albinos, c'est juste sa couleur, différente des autres. Bébé, il était moins protégé des prédateurs (les oiseaux).

Les manchots royaux (King Penguins) sont vraiment très distingués ! Ils se promènent par petits groupes, comme des humains qui font leur promenade du dimanche. Parfois ils se donnent des coups d'ailes, on se demande s'ils se disputent ou s'ils chahutent.

Bonne nouvelle ce soir, on nous annonce un meilleur temps pour demain !

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Jeudi 16 janvier, grand bonheur, le soleil prendra peu à peu la place du brouillard matinal.

La plaine de Salisbury est célèbre, c'est l'équivalent du "Serengeti" (parc national de Tanzanie). Effectivement, on en prend plein les yeux, on ne sait plus où regarder.

La population se compose essentiellement de King penguins et de Fur seals (manchots royaux et otaries à fourrure).

Alors qu'on se dirige vers une colonie de manchots royaux, un pétrel géant fait un festin avec la dépouille d'une otarie.

Les jeunes manchots sont très drôles avec leur manteau laineux. Ils ont une sacrée allure quand ils muent. Il vaut mieux mieux les laisser tranquilles à cette période-là. De toute façon, il est strictement interdit de les toucher !

Les petits doivent attendre d'avoir leurs plumes d'adultes, étanches, avant d'aller dans l'eau.

Nous arrivons à la colonie... On n'en croit pas nos yeux ! Des milliers de familles de royaux manchots se serrent sur la plaine et la colline !

Nous repassons devant la dépouille de l'otarie. Cette fois pétrels et labbes (skuas) se mêlent au repas.

Nous rentrons déjeuner au bateau sous un beau soleil, les montagnes de Géorgie du sud sont maintenant bien visibles !

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Après-midi du 16 janvier à l'île Prion. Nous nous séparons en deux groupes de 45 personnes. Nous faisons partie du premier groupe, le second groupe visitera à 16h00.

Après avoir débarqué sur la plage, il faut monter un "board-walk" (chemin de planches) jusqu'à un point de vue sur une zone de nidification d'albatros hurleurs (wandering albatros).

En chemin, on a vue sur une petite colonie de manchots Papous (Gentoo). Il faut faire très attention à toutes les otaries et leurs bébés qui logent dans des touffes de tussac au bord du chemin.

Au sommet du chemin, nous découvrons la zone de nidification. Les oiseaux ne sont pas très nombreux, mais ils sont bien visibles. Les Albatros hurleurs, gris quand ils naissent, deviennent tout blancs en vieillissant.

Vol de l'albatros hurleur

On observe ce joli ballet, un mâle approche une femelle pour qui ce n'est visiblement pas le moment !

Dépité, le mâle repart en boudant, de sa démarche lourdaude !

Atterrissage du pétrel géant

Bébé pétrel

Nous redescendons par le même chemin, sous le regard des fur seals.

Skuas (labbes en français) et leur bébé

La redescente se fait avec le fou-rire ! Un bébé otarie a décidé de descendre par les marches en bois juste devant nous ! En bas, les animateurs nous appellent car il est temps de laisser la place au groupe B, mais priorité aux animaux... et monsieur fur seal a décidé que l'escalier en bois était plus confortable que le tussac. Pourtant il a un peu de difficulté à descendre les marches !

Un copain le rejoint, ils continuent à deux la descente. Mais un adulte finit par les réprimander, ils quittent le board walk à proximité de la plage.

Nous repassons devant les manchots Papous.

Les zodiacs viennent nous chercher.

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Vendredi 17 janvier, nous visitons la station baleinière de Grytviken. Elle a fonctionné de 1904 à 1965. La graisse de baleine servait à la fabrication des cosmétiques et autres produits...

"On doit au capitaine norvégien Carl Anton Larsen la fondation de Grytviken, le 16 novembre 1904. Niché sur les rives de l'île montagneuse de Géorgie du Sud, l'endroit était déjà fréquenté auparavant par des chasseurs de baleines. Grytviken porte un nom suédois signifiant « baie des pots » (en norvégien : Grytvika), en référence aux pots utilisés pour transporter la graisse de phoque.

En 1922, l'explorateur britannique Sir Ernest Shackleton, en route vers l'Antarctique, y décède d'une crise cardiaque et est inhumé sur place, à la demande de son épouse.

En avril 1982, Grytviken et King Edward Point ont été prises par les Argentins au terme d'une courte bataille contre les Britanniques. Trois semaines après, cependant, les forces britanniques reprennent ces territoires." Wikipedia

Nous devons auparavant être inspectés (voir s'il n'y a pas de rats dans le bateau et si nos vêtements sont exempts de bactéries).

L'ensemble du bateau a passé l'examen brillamment. Après un exposé sur le "South Georgian Heritage Trust habitat restoration project", nous débarquons pour la visite du musée de Grytviken.

Leur grand projet est d'éradiquer les rats et autres espèces invasives, et de protéger les espèces endémiques. Les rats ont été officiellement éradiqués en 2018.

Magasin de souvenirs

Visite de l'église du Chasseur de baleine, préfabriquée en Norvège. Au fond se cache une belle bibliothèque. On a le droit de sonner les cloches, certains s'en donnent à cœur joie !

Un petit groupe de 20 personnes fait une visite guidée plus approfondie des locaux, tandis que nous nous promenons à l'extérieur, en suivant quelques explications données par un guide et sur des panneaux.

C'est ici que les baleines étaient découpées et l'huile stockée.

Comme d'habitude, il faut faire attention où on met les pieds !

Otaries à fourrure et éléphants de mer vivent ensemble. Pour info, les otaries ont des petits pavillons externes à leurs oreilles, alors que les phoques ont juste un trou. Il faut aussi regarder leurs nageoires : les otaries peuvent diriger leurs pattes vers le sol, soulever leur torse et avancer par petits bonds. Les phoques sont plus adaptés à la vie aquatique.

Nous nous dirigeons vers le cimetière. En chemin, rencontre avec les manchots royaux.

Au cimetière, nous allons rendre hommage à Shackleton.

"Ernest Henry Shackleton, né le 15 février 1874 à Kilkea au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande à l'époque, et mort le 5 janvier 1922 dans l'île de la Géorgie du Sud, est un explorateur britannique, considéré comme l'une des principales figures de l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique et même, par un expert en leadership tel que le britannique John Adair : « comme le plus grand leader (civil) du xxe siècle »." Wikipedia

Chacun reçoit un petit verre de whisky. Après le discours en l'honneur de Shackleton, autour de sa tombe, on lève notre verre, on boit quelques gorgées.

Notre blessé a été autorisé à débarquer pour la cérémonie

Puis on verse le reste sur la tombe de Shackleton. Attirés par l'odeur du whisky, (ou par la curiosité), une petite bête essaie de franchir les barrières !

Un éléphant de mer fait sa mue.

Retour au bateau.

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L'après midi du 17 janvier, alors que le vent se lève, nous nous arrêtons dans la baie de Gothul pour une promenade en zodiac.

Cormorans Impériaux, otaries, manchots royaux, pétrels...

Les otaries sautent autour du zodiac.

Ce soir le ciel arbore de belles couleurs.

Le bateau revient en arrière pour passer la nuit dans la baie de Royal Harbour, bien protégée du vent.

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Samedi 18 janvier. Nous n'irons pas à Cooper Bay, il y a trop de vent. À la place, nous débarquons dans une baie très abritée, Ocean Harbour, ancienne station baleinière.

Otaries, éléphants de mer, manchots royaux...

Bébés pétrels

Encore une carcasse d'otarie qui fait le régal d'un pétrel.

Nous sommes tous attendris devant ces bébés, qui prennent des poses amusantes. Il y en a un qui se balance sur un os de baleine !

Une épave, bateau de baleiniers ?

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Nous nous enfonçons dans le fjord Drygalski, d'environ 14 km ! Il est spectaculaire à cause de ses nombreux glaciers qui se jettent dans la mer.

Nous avons exceptionnellement le droit d'aller à la proue du bateau, qui avance très lentement, afin qu'on ait le temps de s'imprégner de cette atmosphère...

Erich Von Drygalski était un explorateur polaire allemand, 1865- 1949.

Nous admirons le glacier Philippi

Les manchots se déplacent dans l'eau par petits sauts, à la recherche du krill (Les Krills antarctiques sont des invertébrés qui, comme les crevettes, vivent en grands groupes, appelés essaims, atteignant parfois des densités de 10 à 30 mille individus par mètre cube. Ils se nourrissent de phytoplancton. Ils peuvent mesurer 6 cm, peser 2 g, et vivre jusqu'à 6 ans.)

Un de nos fabuleux desserts !

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Dimanche 19 janvier : Deux jours en mer. Nous avons pris une journée d'avance sur le programme, à cause du vent que nous fuyons.

Sur le pont, on se sent tout petits sur cette mer à perte de vue. On peut observer des oiseaux et des manchots qui passent en sautant.

On assiste à une conférence sur la vie des baleiniers, puis une autre sur la présentation de l'Antarctique. Un comparatif est fait entre pôle sud et pôle nord.

Lundi 20 janvier : À 6h du matin, nous franchissons le cercle polaire !

Nous récupérons l'heure argentine (il y avait 1h de décalage avec la Géorgie du sud.)

Nous assistons à une conférence sur les mammifères marins. On apprend que baleine et hippopotame ont un ancêtre commun. Les baleines peuvent plonger jusqu'à 2000m de profondeur (le record est de 3000 m)!Les femelles baleines sont plus longues et plus lourdes que les mâles.

Il tombe quelques flocons de neige. Au loin on aperçoit plusieurs souffles de baleines.

À 17h00, une vente aux enchères est organisée au profit du projet de la Géorgie du sud.

Coucher de soleil en pleine mer :

Mardi 21 janvier, le bateau s'arrête au nord de l'île Éléphant, à Point Wild. Les vagues sont trop fortes, la sortie en zodiac est annulée.

Les manchots jugulaires habitent les lieux, d'ailleurs ils bondissent autour du bateau.

Nous naviguons jusqu'au Cap Valentine, en longeant l'île de l'Eléphant. Glaciers, icebergs...

Les manchots se déplacent sur le glacier, laissant des traces vertes (lichen) et roses (krill).

Grand iceberg

Conférence sur le maté, la boisson préférée des argentins.

L'après midi nous passons devant le Cap Lookout.

Nous assistons à une conférence sur l'expédition suédoise de 1903 à 1905, tandis que le bateau se dirige vers les Shetlands du sud.

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"Penguin island est une île inhabitée, appartenant aux îles Shetland du Sud. Elle mesure 1,6 km de long et a la particularité de posséder un cône volcanique. Celui-ci nommé pic Deacon atteignant 170 m d’altitude." Wikipedia

À 20h00, après le dîner, nous débarquons sur l'île. Nous sommes accueillis par les manchots à jugulaire (Chinstraps penguins en anglais, ou barbijos en espagnol !)

Une grande otarie veille sur le volcan

Le chemin grimpe jusqu'au cratère. Notre copain anglais nous signale qu'à gauche il y a une colonie de manchots à jugulaire. Comme on a peu de temps, on se partage le travail : Jipy monte au volcan au pas de course, je file voir la colonie.

Effectivement, c'est impressionnant, ils sont là, bien serrés, les parents nourrissant les petits après avoir fait leur ravitaillement en mer.

Jipy nous rejoint, en nage, afin de profiter un peu des manchots.

Il nous faut quitter les lieux (à regrets) à 22h00, personne n'est admis sur terre après cette heure-là.

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Ce matin, 22 janvier, nous restons aux Shetland du Sud, en attente de nouvelles de la base chilienne, d'où notre blessé doit être rapatrié sur Punta Arenas. On apprendra finalement que le transfert a été refusé, trop dangereux en ce moment en avion (ou hélico) à cause du temps. John et sa femme resteront avec nous jusqu'à la fin du voyage. Notre néo-zélandais sera opéré à Ushuaïa le jour du retour.

Nous débarquons à Robert Point, sur Robert Island.

"L'île Robert est une île de l'archipel des îles Shetland du Sud. Le détroit Anglais la sépare à l'ouest de l'île Greenwich, le détroit de Nelson la séparant de l'île Nelson à l'est. Couverte de glace en quasi-permanence, elle mesure 18 km du nord-ouest au sud-est et 13 km du nord-est au sud-ouest." Wikipédia

Nous sommes accueillis par les manchots Papous (Gentoo en anglais). Un énorme éléphant de mer se prélasse sur la plage, il se confond avec la couleur des rochers et des galets. Plusieurs d'entre nous, occupés à regarder nos pieds, nous dirigeons droit sur lui ! Heureusement nos animateurs, répartis sur les points stratégiques, interviennent à temps !

Sur la plage, on trouve des squelettes de ces petites bêtes ! Interdit d'y toucher, on ne rapporte que des photos.

Manchots, otaries et éléphants de mer cohabitent. Parfois un éléphant de mer pousse un rugissement, les manchots s'écartent en sautillant !

Nous montons vers la colonie de manchots. Les Papous et les jugulaires vivent ensemble sans problèmes.

Pour les labbes (skuas en anglais), c'est aussi l'époque des bébés.

Nous redescendons sur une petite plage.

Un jeune manchot Papou (encore laineux) et un presque adulte.

Les manchots ont souvent leur plastron taché par les régurgitations de Krills.

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Mercredi 22 janvier, nous nous dirigeons vers la station scientifique polonaise Arctowski, située dans l'Admiraty Bay, sur l'île du roi Georges.

Nous suivons une conférence sur les baleines. On apprend que beaucoup de cétacés sont enregistrés, on peut envoyer à happywhale nos photos de queues de baleines (uniques, c'est l'empreinte génétique de chacune), on nous dira si elles sont référencées.

Dans la soirée, nous débarquons dans la base polonaise.

Quelques chercheurs sont là en ce moment. Une horloge indique l'heure de Varsovie. Nous aurons encore un tampon sur notre passeport.

C'est encore une ancienne station baleinière, avec ses ossements... Des panneaux indiquent la distance jusqu'à certaines villes polonaises.

Au bout de la plage, un phare, et une statue de la Vierge face à la mer.

Nous découvrons les manchots Adelie, avec leurs beaux yeux bleus. C'est l'heure de la toilette.

À 1km, la colonie de manchots Adelie, étudiée par les scientifiques.

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Jeudi 23 janvier, lever de soleil sur l'Antarctique. On s'est levé très tôt pour admirer le paysage sur le pont.

Icebergs, glaciers... Le soleil est là, il ne fait pas froid.

Les manchots sont déjà en train d'escalader les icebergs, ou les bourguignons (petits icebergs)...

Les icebergs sont fascinants : couleurs, formes, sculptures, stalactites...

Le grand jeu consiste à photographier les manchots qui se déplacent en faisant des bonds dans l'eau ! Heureusement que le numérique existe !

Prêts pour le petit déjeuner...

Nous sommes prêts les premiers dans la zone d'embarquement des zodiacs. Nous observons notre chef d'expédition charger fruits et légumes pour approvisionner Esperanza.

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La base scientifique argentine Esperanza a été construite en 1953,. Plusieurs projets scientifiques sont réalisés dans les 43 bâtiments de la station couvrant un total de 374 400 m2.

Prêts de bonne heure, nous sommes les premiers à mettre le pied sur l'Antarctique.

La base comporte un plusieurs éléments : buste du général San Martin, cimetière (13 petites croix cénotaphes et une grande), une cabane de pierre ayant abrité 3 hommes de l'expédition suédoise en 1903, une grotte... classés comme monument historique de l'Antarctique.

Les principaux habitants sont des manchots Adelie. Ils ont bien sûr priorité de passage.

Visite du petit musée, dont les objets relatent l'histoire de la base.

La base est devenue célèbre en devenant le lieu de naissance en 1978, d'Emilio Marcos Palma, le premier humain à naître en Antarctique. Huit naissances ont eu entre 1978 et 1980 (et 3 sur les bases chiliennes).

La base est très abritée. Aujourd'hui, ciel bleu, soleil, on se découvre !

Le record de chaleur de l'Antarctique y a été atteint avec 17,5 °C le 24 mars 2015.

L'atelier :

La chapelle Saint François d'Assises : le pape François y a offert une calotte et a téléphoné personnellement une veille de Pâques. Un diacre est sur place pour assurer les prières.

L'école :

Actuellement, ce sont les vacances d'été, les deux enfants du chef de la base sont seuls à gambader. Fin février, 10 familles, avec 14 enfants vont venir s'installer. Les contrats sont d'1 an seulement. Le directeur, après 1 an d'exercice ici et 1 an de retour à Ushuaïa, a pu renouveler pour cette année. Il converse avec nous, lui et sa femme s'occupent de l'élémentaire, une autre dame s'occupe des maternelles, et une autre guidera les collégiens, qui auront accès à des cours par internet.

Le matin est réservé aux matières fondamentales, l'après midi au sport, à la musique (guitare) et à la cuisine. Les enfants font du ski, de la luge, des randonnées, et s'il pleut ils ont un petit mur d'escalade dans la salle. Les jours de grand vent, l'école est fermée car il est trop dangereux de se déplacer dans la base.

À chaque rentrée, un spécialiste les sensibilise sur la conduite à tenir avec les manchots.

Ça fait rêver... C'est une expérience que j'aurais aimé vivre... Même si l'hiver doit être rude ! En tout cas si j'avais encore exercé, j'aurais tenté une petite correspondance avec mes élèves !

Avant de retourner au bateau, nous nous promenons en zodiac autour des icebergs.

Nous approchons du bateau alléchés par la bonne odeur de grillade ! Ben oui, nous sommes en Argentine, aujourd'hui, surprise, c'est Parilla ! Voilà à quoi servait le grand barbecue sur le pont ! Nos serveurs ont revêtu un costume rouge pour l'occasion. Il ne manque que le tango !

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"Sur Brown Bluff, situé au Nord de la Péninsule, dans le Détroit de l’Antarctique vous découvrirez une grande plage de cailloux et de cendre, longue de 1,5 km qui s'élève de plus en plus abruptement vers d'énormes falaises de tuf rouge brunâtre. D'importantes colonies de manchots Adélie et quelques manchots Papou nichent sur Brown Bluff. Des phoques de Weddell viennent régulièrement se vautrer sur la plage et des léopards de mer viennent souvent chasser au large des côtes." Cunard-France.fr


Après le déjeuner, une baleine vient sauter devant nous.

Les icebergs réservent parfois des surprises ! Ce petit manchot, inquiété par le bruit du moteur, a fait le tour de sa piscine avant de plonger dans la mer.

Et toujours des sauts partout !

Aujourd'hui, nous avons sorti Pablo !

À Brown Bluff, on ne va pas très loin, la plage est envahie par la colonie de manchots. Ils sont très affairés, ne s'occupent pas de nous, nous contournent si on les gêne...

Les petits ressemblent à des hérissons !

Les manchots se dépêchent sur le sentier, on se fait tout petits pour ne pas empiéter sur "l'autoroute à manchots".

Ils font d'innombrables allers/retours pour nourrir leurs petits.

Les petits sont exigeants, ils courent derrière les parents, n'étant jamais rassasiés. On nous a dit que les parents attiraient peu à peu les petits vers la mer pour leur apprendre d'où venait la nourriture. Quels pédagogues !

Retour au bateau, toujours la féerie des icebergs...

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Le détroit Antarctic (Antarctic Sound) est le bras de mer d'environ 48 km de long et de 11 à 19 km de large qui sépare les îles Joinville de l'extrémité nord-est de la péninsule Antarctique. Ce bras de mer a été nommé par l'Expédition antarctique suédoise dirigée par Otto Nordenskjöld d'après le nom de leur navire Antarctic : en 1902, celui-ci fut le premier navire à y naviguer, sous le commandement du capitaine Carl Anton Larsen. Le détroit est reconnu zone importante pour la conservation des oiseaux. Wikipedia

Passera ou passera pas ? Ce matin vendredi 24 janvier, le capitaine a 3 possibilités, la première, la plus courte et la plus intéressante, est de franchir l'Antarctic sound, souvent pris dans les glaces...

À 7h00, suspens... Youpi, bravo capitaine, notre Ushuaïa s'engage avec brio dans le détroit !

La matinée se passe sur le pont, à observer les icebergs, les bourguignons, et les damiers du cap (pétrel pintado).

Le bateau fait le tour d'un énorme iceberg, qui ressemble à un ferry !

Nous entrons dans la mer de Weddell, nous longeons l'île Dundee, couverte de glace, et nous débarquons sur l'île Paulet, circulaire d'environ 1,5 km de diamètre.

"Elle est composée de lave refroidie et se distingue par un petit cratère sommital. La chaleur géothermique laisse des parties de l'île dépourvues de glace, et la présence d'une telle source de chaleur suggère que le volcan était encore actif au cours du dernier millénaire. L'île Paulet a été découverte par une expédition britannique (1839-1843) sous le commandement de James Clark Ross et baptisée par lui du nom du capitaine, le « très honorable » Lord George Paulet, de la Royal Navy." Wikipedia

L'île Paulet héberge une colonie de plus de 200 000 manchots Adélie, et est par ailleurs une destination fréquente des croisières en Antarctique.

La cabane construite en février 1903 par les survivants de l'Antarctic, commandé par Carl Larsen, ainsi que le cairn sommital, est classée comme monument historique de l'Antarctique.

Sur l'autoroute des manchots

Le lac dans le cratère : les manchots ont parfois plusieurs kilomètres à faire dans les cailloux, en côte, pour rejoindre leurs petits !

Ailerons légèrement écartés, tête très en arrière, bec levé, c'est la posture de défense. Lors des "trios" ou lorsqu'un oiseau traverse le groupe, le manchot cherche à éviter des coups de bec à la tête.

Nous sommes complètement ébahis par la quantité d'animaux.

Les petits ressemblent toujours à des hérissons, et ils sont couverts de krill !

En longeant la plage, nous arrivons au pied de la colline aux cormorans antarctiques.

La colline est réservée aux familles. Les cormorans frôlent notre tête et atterrissent devant leur nid pour nourrir leurs petits.

Beaux yeux bleus et taches jaunes entre les yeux... Le cormoran Antarctique est considéré comme une sous-espèce du cormoran impérial.

Ils ont le cou très souple, c'est pratique pour faire sa toilette !

Au pied de la colline, c'est la Saint Valentin, la fête des amoureux ! Nous sommes surpris par leur souplesse, nous assistons à une drôle de figure : l'un passe sa tête sous les pattes de l'autre pour faire du bec à bec !

Il y a aussi des cormorans esseulés, ils cherchent fortune !

Les cormorans partagent leur rocher avec les Chionis blancs (Paloma Antarctica). Ceux-ci aussi viennent d'avoir leurs petits.

Un phoque de Weddell vient de sortir de l'eau. Il se repose en s'étirant... Aïe, ça gratte...

Les labbes, (skuas en anglais), se promènent aussi sur la plage ! Leur bec crochu peut casser les œufs des manchots et arracher la viande des poussins qu'ils ont attrapés. C'est donc une menace pour les manchots.

Il est temps de quitter Paulet, à regrets... Nous retournons au bateau en faisant une halte devant les "icebergs à manchots". Nous avons observé que ceux-ci mangent de la glace pour s'hydrater.

Ce soir, c'est le Nouvel an chinois. Nos serveurs nous ont préparé une surprise : nous dînons chinois et nos dix jeunes chinois (de Honk Kong, de Singapour, de Pékin et de Xian) ont une table préparée pour eux, sous des lampions. Conçu avec un bout de carton et une nappe, le dragon déambule dans le réfectoire ! Très sympa !

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L'île est connue pour sa baie, Port Foster, l'une des mieux protégées des vents et de la houle dans l'océan Austral, et pour son volcan, dont les dernières éruptions, en 1967 et 1969, infligèrent des dégâts importants aux bases scientifiques.

L'île a une forme arrondie, avec un diamètre maximum de 12 km.

Samedi 25 janvier, à 7h00 du matin, le bateau franchit la "porte d'entrée".

L'île est un refuge populaire pour les marins depuis le début du XIXe siècle ; ils y attendaient la fin des tempêtes et le passage des icebergs. Elle a aussi servi de base aux chasseurs de baleines.

Nous débarquons à Telefon Bay.

Une petite grimpette sous la pluie nous emmène au sommet d'un cratère. La vue est impressionnante.

La pluie s'est arrêtée, nous longeons le cratère pour redescendre par le glacier.

Nous redescendons par le glacier, dont la base est couverte de cendres.

Un tiers du groupe essaie le "bain antarctique"! Sur l'île, il y a par endroits des sources chaudes, où on peut creuser dans le sable. Ici c'est plutôt froid. Nous n'avons pas le courage de nous déshabiller, de nous plonger dans l'eau glacée pour vite nous rhabiller ! Bravo aux courageux qui l'ont fait !

De retour au bateau, nous repartons aussitôt, en franchissant de nouveau la "porte". L'île ressemble à un gâteau au chocolat qui aurait un peu brûlé !

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Alors que nous approchons d'Half Moon island, un voilier navigue non loin de nous.

Half Moon est une petite île en forme de croissant, habitée par une colonie de manchots à jugulaire.

Ce manchot nous fait pitié. En sortant de l'eau, il a d'abord l'air de se demander où sont ses copains. En effet, c'est le seul Papou parmi tous ces Jugulaires. Puis il s'allonge sur la plage, il a l'air épuisé. Peut-être a-t-il nagé très longtemps.

Une otarie vient se reposer sur la plage.

Sur la plage...

Les manchots sont ici particulièrement tachés de Krills...

Nous quittons l'île à regrets, ce sont nos derniers manchots. D'ailleurs on éclate de rire, alors qu'on leur dit au revoir avec les bras, l'un d'eux nous répond en agitant ses ailerons. Mimétisme ? Ou juste une interprétation de notre part...

Certains de nos compagnons de voyage ont vu un Gorfou doré (Macaroni Penguin) avec son aigrette jaune sur la tête. Depuis que nous les avons manqués en Géorgie du sud à cause du vent, c'est devenu une plaisanterie sur le bateau : champagne pour celui qui verra un Macaroni !

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Dimanche 26 janvier, route vers Ushuaïa par le passage de Drake. Pour nous occuper, on nous offre une conférence sur les mystères de l'Antarctique.

"... Le passage de Drake est tristement célèbre pour ses eaux agitées et le traverser peut être une aventure exaltante, sur les traces de Charles Darwin et du HMS Beagle...

...La convergence des océans et des températures rend cette région très animée, et les cyclones qui se forment dans le Pacifique chaud s'infiltrent dans le passage sous le Cap....

...Bien que situé dans l'une des parties les plus reculées de nos océans, le passage de Drake reste un élément important de l'exploration du continent antarctique. Si vous choisissez de naviguer sur ces eaux, vous suivrez les traces de plusieurs des plus grands explorateurs et vous pourrez en apprécier la part d'histoire autant que la part d'aventure..." Hurtigruten.fr

L'après-midi, la conférence prévue est annulée. Interdiction d'aller sur le pont. C'est la première fois que je suis sur un bateau qui penche autant, et pourtant la mer est calme... J'ai la chance de ne pas avoir le mal de mer, mais j'ai peur ! J'ai l'impression que le bateau va se retourner. Je prends toutes les précautions nécessaires pour descendre dans la cabine. On ne peut rien faire d'autre que lire ou dormir.

Mais dans l'après-midi, je fais la bêtise à ne pas faire : je m'assois 2 minutes sur la chaise pour prendre quelque chose dans le tiroir du bureau. Je suis éjectée à travers la cabine, arrêtée par le bord du lit. Quelle frayeur ! Je me débrouille seule pour me soigner, heureusement pas de sang, mais deux énormes bosses sur la tête et une épaule froissée. Le soir le docteur vérifiera quand même ma tension et mon épaule. Il me faudra une bonne semaine pour m'en remettre !

Au repas ce soir, pizza et glace, pas de verres sur les tables, pour que le service se fasse en toute sécurité. Les australiens ont pris ce soir la salle du fond, c'est leur fête nationale. Bonnet koala, couverture blanche et tuyau, voilà un koala accompagné du didgeridoo qui circule dans le réfectoire. Sympa !

Ce soir la nuit tombe de bonne heure. On était habitué aux soirées plus longues en Antarctique.

Lundi 27 janvier, on retrouve peu à peu le calme, le bateau jette l'ancre dans le canal de Beagles. On peut faire tranquillement les bagages.

À 17h00, grande soirée des adieux.

Le capitaine et toute l'équipe des animateurs nous remettent nos diplômes. Puis l'équipage vient nous voir, on échange des discours... Toujours des moments un peu émouvants.

Puis c'est le moment du "champagne argentin". À gauche voici Luis, qui nous accueillait dès le petit-déjeuner avec son grand sourire, et à droite Eduardo, qui s'est occupé de notre cabine et a pris soin de notre Pablo.

Le dernier dessert...

Un superbe cadeau, la clé USB-souvenirs...

Mardi 28 janvier, nous nous garons au port d'Ushuaia. Alors que l'équipe d'animateurs s'occupe de notre débarquement d'un point de vue administratif, un de nos compagnons photographe immortalise le groupe.

À 8h00, après maintes embrassades, chacun continue son propre voyage...

Loin de moi l'idée de finir sur une note négative, car vous devinez au vu de ce carnet de voyage que l'on gardera de grands souvenirs longtemps dans notre tête. Mais je tiens à préciser deux points qui ont été difficiles pour nous :

-la langue : si on ne parle pas couramment anglais, on peut parfois se sentir exclus. Même si les animateurs font attention lors des informations, ils se remettent à parler vite lors des conférences ou des anecdotes. L'espagnol a été peu utilisé, par commodité.

-le bruit dans le réfectoire : une petite insonorisation serait la bienvenue ! Certains avaient choisi de parler très fort, il était impossible de discuter, et la petite salle à gauche, moins bruyante, était très convoitée. Du coup il y a de nombreuses personnes avec qui nous n'avons pas pu converser. Dommage, car le repas est l'occasion de faire connaissance, dans la salle de séjour on n'ose pas forcément aborder les gens, surtout quand on n'est pas anglophone.

Nous avons apprécié le sérieux et la bonne humeur de l'équipage, et nous disons un grand bravo pour la restauration.