Carnet de voyage

En route pour le Cap Nord

58 étapes
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Notre projet est de rallier le Cap Nord en montant par la Norvège et en descendant par la Finlande, à bord de notre maison de poupée à roulettes, Zezkinette.
Du 6 juin au 4 août 2018
60 jours
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Après une journée et demie à Chartres et une soirée près de Rouen, nous faisons étape à Mesnières en Bray, charmant village de Normandie, à l'aire de camping car gratuite.

À Saint Pol s/Ternoise nous fêtons notre arrivée dans le nord en dégustant une barquette de frites au son du carillon. Mais le "Cap Nord" est encore loin !

Nous voulons souffler un peu en visitant Anvers... Erreur ! Des heures d'embouteillage, une ville en rénovation, des travaux partout... difficile de se garer... Finalement Jipy va en petites foulées photographier la place Grote Mark pendant que Sissi garde la maisonnette dans une petite rue.

Nous passons aux Pays-Bas pour dormir au bord de l'eau, à Bergen Op Zoom. Juste un petit bain de pieds, il pleut...

Anvers 
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Traversée des Pays-Bas sous une pluie battante... On roule, on roule !

On apprécie beaucoup l'arrêt à Groningen histoire de se dégourdir les jambes et de faire souffler le moteur. La pluie s'est calmée, la ville est jolie. Tous les stationnements sont payants, ça a l'air compliqué, le propriétaire d'une laverie nous aide, il enregistre notre place de parking via son ordinateur et nous demande 5€ pour 2h45.

Martini kirke, Groningen 

Puis on reprend la route pour aller dormir en Allemagne. Après les oies sauvages, les cigognes, les mouettes à tête noire, ce sont les chevreuils qui gambadent dans la soirée près de l'autoroute. À Delmenhorst, la fête bat son plein et la bière coule à flots sous des hurlements de Rock Métal (enfin je crois)... Ça ne perturbe pas la famille canetons !

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Ce matin la fête est finie, le grand parking est vide, tout est calme. On file de bonne heure, on déjeunera sur une aire d'autoroute. Comme d'habitude les autoroutes allemandes sont en travaux, contourner Hambourg est un peu laborieux. Après un arrêt pour donner à boire à la voiture (et à ses occupants) et un arrêt repas, nous sommes tout contents de voir le panneau "Danemark".

Nous avions prévu de nous arrêter à Ribe, ville médiévale. Un grand parking est aménagé pour les CC, avec toilettes et vidange. Finalement nous dormirons là, le camping attendra un peu ! Le soleil est de la partie ! Un camping cariste de Perpignan est tout content de parler français avec nous, il sillonne le Danemark depuis 2 mois.

Ribe nous enchante. Nous visitons d'abord la cathédrale qui ferme à 17h, puis on se perd dans les ruelles bordées de petites maisons de poupées très fleuries. Un campement médiéval borde la rivière, demain il y aura une fête. L'office du tourisme est fermé mais jusqu'à 22 h on peut le visiter en self service, avec wifi. C'est sympa.

À 20h, nous suivons le veilleur de nuit. Ça nous rappelle Turkheim en Alsace. Jusqu'au début du 20ème siècle, il arpentait la ville en chantant, veillait sur la population, et donnait l'alarme en cas d'incendie ou de crues. Maintenant, il explique aux visiteurs son métier, en danois et en anglais.

Pour fêter ce qu'on appelle le vrai début de voyage, on finit par une bonne glace, il est 21 h, il fait chaud et la place est remplie de touristes.



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Journée de route sous la pluie pour le nord du Danemark. Il a fait trop chaud hier soir (28 degrés)... Nous avons quitté Ribe et les préparatifs de la fête médiévale, sous la pluie, les pauvres.

Beaucoup de chance en arrivant à Hirtshals, notre Zezkinette n'étant pas trop grande, il y a une petite place pour elle dans le bateau de ce soir ! On n'avait pas réservé, ne sachant pas quand on allait atteindre Hirtshals.

En route (non, en bateau) pour la Norvège... Kristiansand !

Hirtshals 
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Norvège!!! Nous y sommes !

Belle traversée en bateau, avec la compagnie Color Line. Très impressionnés par le chargement : 800 véhicules, sur 3 étages ! Camions, bus, camping-cars, fourgons, voitures, motos, vélos... On se demandait vraiment comment ça tenait à l'intérieur. On avait l'impression d'être dans un dessin animé, où les voitures deviendraient miniatures en rentrant dans le bateau !

J'ai mis le shampoing dans le sac avant de quitter Zezki. Petite fouille des 3 étages de salons, pas de douche. Je demande à la boutique de souvenirs, et je reviens... avec une carte magnétique gratuite pour cabine de douche ! À priori c'est une cabine pour le personnel. Là mon homme est épaté ! Est-ce prévu pour ceux qui demandent ou a-t-on bénéficié d'un privilège ? À moins que la dame ait trouvé que j'en avais vraiment besoin... La première depuis notre départ, on apprécie !

La nuit tombe vers 23 h. À minuit nous débarquons, l'aire de CC indiquée à Kristiansand est en fait un parking payant en ville. Nous prenons la route du nord, on trouve une belle aire de pique-nique au bord de la rivière

Lundi matin, route vers Evje où nous changeons de l'argent. C'est d'une facilité déconcertante par rapport à tous les automates du monde. L'appareil nous écrit même en français !

Pourtant, tous les panneaux d'informations sont en norvégien. Jipy qui aime étudier les liens entre les langues se fait un plaisir de deviner ce qui est écrit, en se servant de l'allemand et de l'anglais.

Repas au soleil hors du Van, ça nous rappelle nos 23 ans de voyages avec nos monospaces aménagés à notre manière. (mais quand il pleut on se dit qu'on est passé à la version super luxe !)

Forêts de pins et de bouleaux, maisons en bois, lacs... Joli paysage.

Le but du jour, c'est de s'approcher de Kjerag, la grosse pierre coincée entre 2 rochers. Plus on monte, plus la température descend (7 degrés), plus il y a de brouillard...

Nous dormons sur le petit espace au bord de la cascade, après le parking de la randonnée. Clema connaît bien...

Sauf qu'il est quasi plein, on se gare contre un tas de sable... Ensablement ! Depuis notre expérience au centre de l'Europe, on se balade avec une pelle en plastique. Le problème est vite réglé.

(souvenir : Lituanie en 2000 où notre espace était tombée dans un trou sableux, on avait creusé à mains nues, mais plus on creusait plus on s'enfonçait, à 4h du matin épuisés on s'était endormis dans une voiture complètement de travers. Le matin, on avait été chercher du secours, 4 lituaniens super costauds (et supers sympas) nous avaient sortis de là !)


Aura-t-on le courage demain matin de se lancer dans la première randonnée ? Ça dépendra de notre forme et du brouillard... En tous cas le pique nique est prêt !

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Hé bien finalement, on l'a faite, cette randonnée, on a toujours les yeux plus gros que les jambes ! On avait pourtant lu que c'était dur, réservé aux marcheurs expérimentés et entraînés !

On avait pourtant dit qu'on allait être raisonnable à notre âge avancé et avec mes problèmes articulaires... Et après 1 mois d'inactivité !

On sait que pour nous il faut quasiment doubler le temps de balade : 6h prévues = 10h pour nous ! Il faut dire qu'on s'est rajouté 2 km de grimpette car on a laissé Zezkinette sur le petit parking au bord de la cascade, petite économie de 20 € de parking et assurance de retrouver notre place pour la deuxième nuit.

Une grande partie de la randonnée consiste à se hisser sur des parois rocheuses très pentues et glissantes. Trois parties, on monte, on redescend (ter)! Des randonneurs de toutes nationalités. Un chinois puis un belge me tendent la main pour m'aider.

L'arrivée est censée être spectaculaire, mais voilà... Le brouillard est là, on devine le rocher coincé entre deux falaises, mais on ne voit pas le fjord en arrière plan. Dommage... On repart un peu déçus, on n'a pas eu le courage de monter sur le rocher pour faire La photo mythique, trop fatigués, peur de faire un faux pas. Petit Renne nous a consolés en se faisant photographier sur un petit rocher, c'est presque pareil !

Mais voilà, sur ce grand plateau parsemé de cairns, dans le brouillard, facile de se perdre... On tourne en rond 1h, quand enfin on aperçoit le panneau situé à 300m du rocher, et des randonneurs lourdement chargés. Sauvés ! On se demande bien où ils vont planter leur tente, entre le plateau de granit, la tourbe humide et les grandes plaques de neige !

Le retour est un peu long, mais on finit par retrouver notre nid douillet à 22h, heureux d'avoir réussi.

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Aujourd'hui, journée de repos et de chouchoutage pour tout le monde ! Zezkinette ne fera que 9 km, aura droit à son plein de gasoil et à une bonne dose d'électricité. Le frigo nous a abandonnés, il est urgent de recharger la batterie. Nous aussi on recharge nos batteries, un beau soleil pour cette petite croisière de 2 h, de Lysebotn, au fond du fjord, nous rejoignons Forsand. Le bateau glisse entre les falaises, le soleil brille (mais il fait frais), le paysage est magnifique. Nous sommes bien consolés de notre journée de brouillard d'hier. En route le capitaine nous signale des phoques. Cet après-midi, repos dans un camping.

Preikestolen, la prochaine balade
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Journée de pluie... sans discontinuer !

On traîne un peu au camping Landa à Forsand, on profite de la cuisine pour faire un super déjeuner, et on visite ce camping, qui est aussi un musée en plein air. Il n'ouvre au public que le 20 juin, mais il est ouvert aux groupes scolaires. On voit le patron du camping et son équipe s'habiller de costumes vikings et se transformer en animateurs pour cette attentive marmaille ! Ils font des crêpes, sûrement aux pommes de terre, assis sur des peaux de rennes.

Nous ne sommes pas motivés pour grimper au rocher Preikestolen (la chaire), trop de pluie et de brouillard. Dommage, la balade était moins dure que la première et la vue sur le fjord doit être magnifique. On accuse nos genoux d'avoir commandé la pluie, car eux sont ravis d'être privés de randonnée, c'est toujours le surlendemain qu'on a le plus de courbatures !

Heureusement on est passé sous le rocher hier, et on a bien profité du fjord en bateau.

On s'arrête visiter l'ancienne petite église de Ardal, 17ème siècle, entièrement peinte.

Route de montagne, lacs, fjords, cascades abondantes... Dommage, quasiment pas de photos pour cause de pluie et brouillard !

La route est assez désertique. On finit par s'arrêter pour dormir dans un joli coin près d'une maison au toit couvert de végétation. Pourvu que la pluie cesse demain pour qu'on puisse photographier ce bel endroit !

On déguste notre soupe avec une crêpe à la pomme de terre fourrée à la purée de sésame, et d'un morceau de fromage au caramel (spécialités norvégiennes, sauf la purée de sésame).

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Au lever pluie intermittente, qui nous a permis de photographier le joli petit coin où on a dormi. On s'est concerté sur la suite du programme, en fonction des infos du guide Michelin. (Mais on est en train de s'apercevoir qu'on n'est pas toujours d'accord avec lui, ce ne sont pas forcément les routes les plus connues les plus belles !)

La vue depuis notre petit coin pour dormir  

Route de montagne superbe, plaques de neige, glaciers, cascades impressionnantes (on a été bien douchés par les embruns).

Du côté de Kinsarvik, le paysage devient moins spectaculaire. Beaucoup d'arbres fruitiers, une église peinte malheureusement fermée. La route est étroite, on roule à 40, on serre les fesses quand on croise un gros camping car. Nous passons à travers un grand nombre de tunnels, la route devient payante, elle est toujours aussi étroite, et la pluie repointe son nez. Finalement cette route touristique ne nous laissera pas un grand souvenir ! Pour les péages, une caméra photographie notre plaque d'immatriculation et nous recevrons la facture au retour !

On voit souvent ces sculptures, personnages de 

Nous sommes contents d'arriver enfin à Bergen, nous trouvons l'aire de CC, 150 Nok (un peu plus de 15€) pour 24 h, à côté du tramway.

Notre petite puce bleue est perdue au milieu de ces gros monstres !

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Quelle belle journée ! Quelle chance on a eu !

Du soleil, mais très frais le matin, on n'ose pas y croire... On prend le tramway avec doudoune, polaire, bonnet, et dans le sac gants et imper. Cet après-midi nous voilà chargés comme des baudets, avec juste un petit pull sur le dos, les norvégiens eux sont carrément en tee-shirt décolleté. Quand on retrouve notre petit chez-nous à 19h, il fait 34 degrés à l'intérieur !

Bergen était autrefois un centre de l'empire commercial de la Ligue hanséatique. Elle est célèbre pour ses maisons colorées. Le Bryggen est un ensemble de commerces en bois plusieurs fois reconstruits à cause des incendies.

Beaucoup de bateaux de croisières y font escale, on a souvent entendu parler français.

Nous avons pris le funiculaire pour avoir une vue panoramique de la ville, et nous sommes redescendus à pieds par la forêt. Très belle balade.

Attention, les toilettes de l'office du tourisme ne sont payables que par cartes bancaires (comme beaucoup de choses). Quand on connaît le montant des commissions, ça ne vaut vraiment pas le coup ! Un gars de l'office du tourisme qui faisait un sondage a d'ailleurs reconnu que c'était une aberration, ces toilettes étant utilisées en majorité par des étrangers ! Heureusement l'hôtel Radisson nous a accueillis (heu... on n'a pas vraiment demandé).



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Nous quittons Bergen à 20h, notre temps de parking étant expiré. Nous trouvons un petit port de plaisance près de la route, à 53 km (Stanghelle) pour passer la nuit. Ce matin, on lambine un peu, on ne décolle qu'à midi !

On fait un détour par le petit village de Undredal, au bord d'un bras du réputé Sognefjord. Il y a là une église en bois debout, blanche, mais fermée et assez ordinaire. Undredal est aussi connu pour ses troupeaux de chèvres et son délicieux fromage. On fait donc provision d'un fromage et d'un saucisson de renne. (Aïe, Petit Renne est très en colère).

Nous arrivons dans la soirée à Borgund, pour voir sa célèbre église en bois debout. Ces églises moyenâgeuses (stavkirke) étaient construites en bois, couvertes de goudron, décorées de sculptures. Alors que dans le reste de l'Europe on construisait des églises en pierre, en Norvège on utilisait les techniques des Vikings (comme pour les bateaux). Il en reste très peu actuellement. Elles sont au patrimoine de l'Unesco.

Nous dormons sur l'ancienne route, en compagnie de 2 campings cars français. Nous aimons dîner dehors quand il fait bon, aussi quand on a sorti nos cartes routières sur la table, nos voisins nous ont rejoints, on a échangé nos impressions et partagé nos projets d'itinéraires. Soirée super sympa !


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Hier nous avions pris un tunnel, le plus long du monde paraît-il (25 km). Tous les 5 km, on passait une rotonde éclairée de bleu et de jaune.

Ce matin, temps maussade. On peut quand même prendre le petit déjeuner dehors, puis donner un coup de main à nos voisins qui changent leur bouteille de gaz. Ils ont loué leur camping car pour 3 semaines et pensaient aller aux Îles Lofoten. Ils viennent de réaliser que c'était trop juste, ils vont faire demi tour. Les routes sont étroites, on roule à 40 ou 50, pas facile avec un gros engin qu'on n'a jamais conduit !

Ils ont un labrador adorable, très obéissant, et se font fusiller du regard quand le toutou n'est pas en laisse. En Norvège, on parle de liberté, mais en fait les règles sont très strictes. Idem pour camper, on te dit que tu peux camper n'importe où, mais beaucoup de parkings sont interdits la nuit. Pays pas si cool que ça !

On fait la virée jusqu'à Hella, pour longer un peu le Sognefjord, c'est joli mais le temps n'est pas de la partie.

On laisse la voiture en face de l'église de Urnes, à Solvorn, nous prendrons le ferry aller retour à pieds. Urnes est entièrement faite en bois et très décorée.

Ça grimpe sacrément jusqu'à l'église, où une guide nous initie aux secrets de ce chef d'œuvre. On a eu beaucoup de chance, la pluie a cessé juste le temps de visiter l'église (et d'attraper une bonne suée, car on est trop couverts)! On reprendra le ferry sous une pluie battante !

Je vais laisser les images parler d'elles-mêmes.

Puis nous atteignons le centre de visiteurs Brehemsenteret, face au glacier Nigardsbreen. Ça va rappeler des souvenirs à Clema !

On se trouve un coin tranquille pour passer une petite soirée cool, le soleil est là. Demain on verra ce que propose le centre et selon la météo on avisera. On ne se sent pas en grande forme pour une grosse marche, et on n'a pas trop de temps dans le planning (objectif : être à Alesund samedi soir pour la St Jean).


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Quelle journée ! Pluie battante ce matin, tempête de neige à midi, tempête de vent cet après-midi, soleil ce soir !

On ne s'attendait pas à ça. Col à 1400m, sous la neige, féerique... Mais un peu la trouille quand même car on n'a pas de pneus neige. Notre Zezkinette tient bien la route !

Visite de la 3ème église en bois debout (on s'arrêtera là, il en reste une vingtaine sur la multitude construite en Europe du Nord.)

Celle-ci est très décorée à l'intérieur. Les 3 qu'on aura vues sont toutes différentes.

Le vent soufflait tellement fort qu'on a été obligé de sortir par la porte latérale coulissante.

Nous dormons sur la route de Geiranger, encore de beaux paysages nous attendent demain.


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Encore une sacrée journée ! Pas de pluie aujourd'hui ! Hourra ! Paysage magnifique !

Route de montagne, jusqu'à Geiranger. Nous ne nous sommes pas arrêtés au Danilsba, pas la peine de payer 15 € un point de vue alors que sur la route on peut admirer le fjord. Par contre on s'est fait un petit plaisir, petite croisière d'1h30 (35€ pp) dans le fjord, encadré par des parois rocheuses couronnées par des neiges éternelles.

Grâce à un audio guide, on nous raconte plein de petites histoires. L'été il y a 6000 visiteurs pour 250 habitants. L'hiver, Geiranger est très coupé du monde. Par exemple, le médecin ne vient qu'une fois par semaine.

Pour quitter Geiranger nous remontons par la célèbre route des aigles. Heureusement il y a moins de circulation, les 1800 occupants du gros bateau de croisière ont quitté les lieux, il ne reste qu'un autre gros paquebot et un plus petit qui ne vont pas tarder à rendre le calme et la sérénité à Geiranger !

Nous profitons du beau temps et du fait que le soir on croise beaucoup moins de gros bus et de camions (ce qui est éprouvant sur ces petites routes en lacets), nous enchaînons sur la très belle route de Trollstigen. Nous nous posons à Andalsnes.

On a tendance à se coucher tard, il ne fait quasiment pas nuit, juste un peu plus sombre.


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Réveil... sous la pluie. On se dit qu'on a sacrément bien fait de faire la jolie descente de Trollstigen hier soir ! Je me dis que ce matin on n'est pas pressés, la pluie se calme, il y a une table dehors, je vais en profiter pour faire de la cuisine... Tout est sorti, pancakes en route et lemon curd... quand la pluie revient ! On plie tout, on recommence 10 mn après... Même cirque ! On râle, on déjeune debout... Mais les pancakes (aux flocons d'avoine et blancs d'œufs) sont délicieux et quand je lèche la casserole de lemon curd... Mmm... La bonne humeur revient ! (3 citrons, 1 zeste, 2 jaunes d'œufs et un peu de farine de coco, un peu de sirop d'agave, le tout à mijoter 10 mn, petits pots et frigo.)

Sur ces notes culinaires, nous partons à midi. On passe du temps à Molde, petit ravitaillement et recherche d'un ATM pour faire un retrait. Nous dégusterons le petit poulet tout chaud à 16h!

Nous nous dirigeons vers la route de l'Atlantique, et là comme tous les soirs, la pluie cesse, le ciel s'éclaircit.

Sur 8 km, la route saute d'île en île, le premier pont en forme d'ellipse est photographié à longueur de journée par les touristes. Selon l'endroit où on le prend, il a l'air d'un tremplin, d'un toboggan, ou juste d'un pont en courbe.

Nous rencontrons un petit groupe de français, prêt à prendre un bateau pour aller dans un hôtel sur une des îles. En voyant leurs adresses sur leurs valises, on se rend compte qu'ils habitent à 10 min de chez nous ! Petit moment sympathique où on a bien ri en évoquant notre plateau briard !

Retour vers Molde où on trouve un joli coin pour dormir sur un petit port. En chemin on aperçoit un chevreuil et un couple de grues cendrées (enfin on pense que ce sont des grues cendrées !)

Comme c'est ma journée cuisine, je fais ma célèbre mousse : 2 avocats bien mûrs, 1 banane, une cuillère de cacao, un peu de sirop d'agave et deux cuillères de poudre d'amandes. Je mixe le tout et... Bon Appétit !


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Aujourd'hui, cap sur Alesund. Nous passons l'après-midi et la soirée devant la tour en construction qui va être brûlée demain soir. Nous avons vu juste avant de partir l'émission de "Faut pas rêver" de novembre sur la Norvège. Il y avait tout un reportage sur la Saint Jean à Alesund. C'est une tradition, des adolescents aidés par quelques plus anciens construisent une tour avec des palettes en bois. Ils ont un mois et font ça le soir après l'école. Le but du jeu est de la faire le plus haut possible. Le record est de plus de 40 m. Ce soir elle était à 28 m, les pluies abondantes de ces derniers jours ne les ont pas aidés. Ils veulent travailler toute la nuit (il fait jour et même soleil, mais froid) pour la monter à 33 m, puis demain matin ils se reposeront avant le grand feu de demain soir.

C'est amusant, nous nous sommes retrouvés entre français pour assister aux préparatifs, tous motivés par l'émission de télé !

Une dame nous a raconté qu'au Mont Ventoux, pour la St Jean, un relais est organisé pour monter la flamme qui va allumer le bûcher à 21h précises, le brasier est même vu du Mont Canigou par temps clair. Au petit matin tout le monde apporte des brochettes à faire griller sur le reste du brasier.

À 22h,nous avons encore une vue superbe sur la ville depuis le mont Aksla.



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Voilà, la tour a pris feu, elle se consume doucement, et nous on se gèle en la regardant diminuer, sans arriver à aller se coucher !

C'est moins spectaculaire que de la voir construire. On dirait une grande torche. Elle ne brûle pas d'un seul coup, c'est une grosse bougie dans la mer... Énormément de bateau se sont approchés.

Nous avons décidé de passer 24h dans le seul camping d'Alesund, nous sommes donc face à la tour pour la voir brûler même si c'est un peu loin.

Aujourd'hui repos pour Zezkinette et gavage d'électricité, pour nous première lessive (la machine est bourrée à bloc), deuxième douche du voyage, et balade en ville. On profite aussi de la cuisine, les campings norvégiens sont confortables !

Quelques allemands, un couple de hollandais à vélo, un petit groupe de russes et... plein de français, ayant tous vu l'émission "faut pas rêver" !

L'ambiance est sympathique, joli moment de partage. Ceux qui dorment sous la tente sont soit très bien équipés et fatalistes, soit frigorifiés. C'est le cas de ce petit couple de motards qui sont dégoûtés de la pluie, et qui envisagent de passer au van...


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Grasse matinée ce matin, la soirée immobiles dans le froid nous a fatigués !

Les copains bretons sont déjà partis. Je profite du micro-ondes pour faire un bowl-cake, qui fait des envieux. Les copains motards me demandent la recette : dans un bol, mélanger 1 œuf, 3 cuillères à soupe de flocons (épeautre, avoine, sarrasin...), 3 c à s de lait d'amandes, un peu de sirop d'agave, 1 cc de levure chimique, puis selon ses envies, 1/2 banane, quelques baies de cranberries, 1 cc de spiruline, mettre 3 min dans le micro-ondes. Démouler sur une assiette. Décorer avec poudre de noix de coco et amandes. Il faudra qu'un jour j'écrive mon livre de recettes du voyageur ! C'est vrai que les recettes ne sont pas les mêmes au fin fond de la Patagonie avec son sac à dos, et quand on a un van ! Mais quand on est 2 grands gourmands qui veulent que ça tienne au corps sans prendre des kilos, il faut trouver des idées !

Tout le monde se dit au revoir et se souhaite bonne route, à vélo, à moto, en voiture aménagée, en van, en camping-car... Certains viennent pour la troisième fois, d'autres, comme ce camping-cariste qui passe 6 mois par an au Maroc, disent qu'ils préfèrent les pays chauds !

Nous sommes contents de retrouver un peu notre vie sauvage. Nous prenons la route de Dombas, grandes falaises noires décorées de plaques de neige et dominant une rivière aux eaux très claires couleur émeraude.

Nous voulons éviter un pont payant, on fait un détour par une petite route... payante aussi ! Lol ! Tant pis, c'est très joli. Le péage n'est jamais annoncé à l'avance, et une fois qu'on est passé sous les caméras, mieux vaut ne pas faire demi tour, on risque de payer 2 fois !

À Dombas, nous voulons réaliser notre deuxième voeu : voir les bœufs musqués. Dans un magasin de souvenirs nous nous adressons à une dame qui parle un français impeccable ! Elle téléphone pour nous et nous envoie sur le lieu du rendez-vous, 30 km plus loin (à Hjerkinn hus). Demain 10h un guide nous conduira sur le lieu de la randonnée. Espérons que la chance nous sourira ! Je suis un peu inquiète car je n'aime pas marcher en groupe, je suis très lente maintenant !

Prévoir pique-nique, chaussures de marche et vêtements très chauds !

Ce soir nous dormons à 1100 m, il fait frisquet.


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Quelle surprise au réveil ! Le soleil est au rendez-vous !

Comme on est méfiants, on équipe nos sacs à dos de l'habituel chargement, surtout que nous sommes en montagne : gants, bonnets, tours de cou, polaires, doudounes, goretex, pantalon de Kway... On se traînera des sacs bien lourds toute la journée car, si le vent est frais, le soleil tape dur ! On n'a pas pensé à la crème solaire ni aux chapeaux de soleil !

Nous suivons notre guide, Knut, en convoi jusqu'au parking de l'entrée du parc national Dovrefjell (Gronbakken). 390 Nok la randonnée (40 €). Nous sommes 8 (2 danois, 2 norvégiens, et 2 copains d'Aix en Provence, des courageux qui campent sous la tente).

Belle surprise, au début de la balade, un bœuf musqué nous attend ! Nous sommes tout prêt de lui, un peu cachés par un talus. Le guide est inquiet car il faut être à 200 m de ces grosses bêtes préhistoriques, à l'allure de mammouth. Il broute tranquillement, il n'a pas l'air trop perturbé par notre présence.

Nous avons parcouru 10 km, malheureusement nous n'en avons pas vu d'autres, car vu le beau temps les bœufs musqués ont dû se réfugier dans la montagne !

Nous revenons dormir au départ du point de vue Snohetta, et comme le soleil est toujours là avec un beau ciel bleu, nous montons au point de vue (3 km A/R).

On nous a dit que la semaine s'annonçait belle. Tant mieux car la semaine dernière, certains ont dû renoncer à aller aux Lofoten, il y avait une tempête de neige !

Ce soir, nous avons droit à un beau ciel rose avec la pleine lune, c'est magnifique !



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Grand soleil ce matin. On essaie de se mettre à l'abri du vent pour faire des crêpes au sarrasin. Mais le vent tourne, une crêpe s'envole... Quelle idée aussi de vouloir faire la cuisine dehors à 1100m d'altitude !

En partant nous nous arrêtons à la petite église du village en face, nous sommes bien accueillis.

Paysages magnifiques ce matin, montagnes enneigées, gorges.

Cet après-midi nous avons fait une visite express de Trondheim. (parking à Klostergata). En 2h on a réussi à voir tout ce qu'on voulait : la magnifique cathédrale (100 Nok, photos interdites), la résidence royale, les maisons de bois aux rues pavées derrière l'église Notre-Dame, et surtout le vieux pont et toutes les maisons sur pilotis au bord de l'eau.

On a même trouvé l'ascenseur à vélo vu dans l'émission "Faut pas rêver". Les personnes qui ont essayé n'ont pas été plus chanceuses que l'animateur de l'émission, ça n'a pas l'air facile, c'est un coup à prendre. Ça a été construit pour encourager les habitants de Trondheim à utiliser leur vélo, malgré les côtes !

La route au nord de Trondheim n'est pas terrible, c'est verdoyant mais habité et industriel, on a hâte que ça redevienne plus sauvage !

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Hier soir, nous avons posé Zezkinette à Stiklestad, au centre culturel, lieu de visite des familles (théâtre en plein air, reconstitutions de la vie autrefois...) Lieu calme et tranquille. Ce matin nous visitons l'église de St Olav, celui qui a christianisé la Norvège et est mort en combattant, sur ce lieu. L'intérieur de l'église est orné de fresques. Non loin, une chapelle orthodoxe, pour rappeler qu'à l'époque de St Olav il n'y avait pas encore la rupture entre les catholiques et les orthodoxes.

Nous prenons enfin la route, avec un arrêt vidanges et un arrêt ravitaillement. Nous quittons la E6 pour nous rendre au renne de Bola, peinture rupestre vieille de 6000 ans.

Le site est beau, aire de pique-nique sympa avec le soleil. Nous goûtons aux galettes de poisson que je passe à la poêle. Pas inoubliable !

Un petit chemin dans une pinède mène au renne, qui tient compagnie à un skieur, un ours et un oiseau (mais l'eau et le gel ont bien abîmé ces gravures). Nous sommes en région Sami (les lapons), leur drapeau flotte au vent.

En route vers le nord ! Mais voilà notre Zezkinette qui nous réclame sa dose d'AdBlue (anti-polluant à ajouter au diesel). On s'y attendait mais on appréhendait ce moment, ne l'ayant jamais fait. On sort notre gros bidon de 10l, et là on se rend compte que l'embout vendu avec est trop gros. On fouille les poubelles du parking, on trouve une bouteille en plastique, goulot trop gros aussi. Heureusement on a une bonne paire de ciseaux pour tailler un demi-entonnoir dans la bouteille, adapté à notre entrée !

Bon, Zezkinette a l'air contente, nous on est soulagés !

Nous passons enfin la "frontière" de la région Nord-Norge, ce qui signifie qu'on entre dans le grand nord. La pluie commence à tomber...

Un petit coup de connexion internet sur le blog de Cléma, et nous voilà parés pour dormir... Cap sur les chutes d'eau de Laksforsen. Sauf qu'on n'est pas les seuls à avoir eu cette idée, (ils ont tous regardé le blog des Cléma), le parking est plein, on arrive quand même à se trouver une petite place. On fera les photos demain, il pleut et il est tard, mais le site est magnifique. Merci Cléma !

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Photos de la cascade de Laksforsen, sous la pluie ! Débit de 700 m cubes par seconde, sur une chute de 17m. Pas facile à photographier, le restaurant a pris la meilleure vue ! En descendant par un petit chemin glissant, on peut la voir de face, mais c'est moins impressionnant que d'en haut. On la verra aussi en continuant la petite route. Apparemment elle est très connue, plein de cars de touristes s'arrêtent !

À Mo i Rana, après un petit tour à l'office du tourisme, on prend une petite route qui mène à Svartisen, à 21 km. De là on peut prendre un petit bateau pour traverser le lac et marcher 3 km pour aller toucher un glacier. Mais il n'y a que 2 bateaux par jour et il pleut, on n'aperçoit même pas le glacier. Un peu déçus on fait demi tour mais la route est quand même jolie. Ça nous fait aussi une petite coupure avec la E6, qui est très pénible, car une autoroute est en construction. Depuis Trondheim on a droit à un amas de terre et de rochers sur le côté de la route, et à de nombreux passages à circulation alternée.

Soudain la route grimpe, quittant la forêt pour atteindre un grand plateau à presque 700 m d'altitude, c'est la toundra, la température descend à 6 degrés, on voit apparaître les panneaux du cercle polaire. Il est 20h.

C'est toujours un grand moment de passer le cercle polaire, savoir qu'on est plus près du pôle nord que de l'équateur réveille en nous des rêves d'enfance !

On a presque parcouru 5000 km depuis qu'on a quitté notre maison !

Chacun met son petit caillou symbolique sur les cairns, puis on va faire un tour dans la boutique de souvenirs où sont exposés des animaux empaillés.

Ensuite la route redescend vers le fjord, à travers une forêt de bouleaux, la route est plus agréable. Le soleil fait son apparition et nous éblouit, à 22h30, on décide alors de nous poser pour la nuit, à 40 km de Bodo. On verra demain ce qu'il adviendra de notre sort, car on n'a pas réservé le ferry pour les îles Lofoten. On n'a pas envie de prendre un bateau la nuit, à notre âge on met du temps à récupérer d'une nuit blanche, alors si on peut éviter...



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Lever 6h, on ne connaît pas les horaires de ferries ! À 9h nous sommes à Bodo dans la file d'attente, super il n'y a pas trop de monde, le ferry est à 11h00. Encore beaucoup de français dans le bateau, notamment des cars de voyages organisés.

En 3 h nous sommes à Moskenes, 3ème objectif atteint : à nous les Lofotens.

C'est effectivement très mignon, maisonnettes rouges sur pilotis au pied des montagnes. Premier arrêt à Tind, les têtes de cabillaud sèchent. Une italienne nous explique qu'elles sont envoyées en Afrique, pour faire de la soupe. Deuxième arrêt à A, petit village musée. Dommage il pleut, on n'a vraiment pas chaud. Les pêcheurs viennent de rentrer et rapportent d'énormes cabillauds.

Nous remontons vers le nord et nous arrêtons à Reine, où sèchent cette fois les poissons entiers. Nous sommes ravis car on avait lu qu'en juin les poissons étaient secs et retirés des séchoirs. Sans doute qu'à cause du mauvais temps de juin le poisson aura mis plus de temps à sécher. On lit que la mer (les embruns) sale le poisson naturellement, permettant ainsi une conservation optimale. Le cabillaud séché donnera... la morue.

Avant de partir nos yeux tombent sur un appareil pour faire la pression des pneus, devant une boutique de souvenirs ! Il est temps qu'on regonfle un peu Zezkinette. Et comme ces norvégiens ne font rien comme chez nous (ou alors c'est nous qui ne sommes pas doués !), on se retrouve avec un pneu presque à plat... Moment de panique, je cours chercher de l'aide dans la boutique, heureusement ils sont serviables, un jeune homme nous initie aux mystères de cette drôle de machine qui n'a plus de secrets pour nous ! Nous pouvons repartir gonflés à bloc (enfin on espère !)

Du coup on achète une barquette de frites et des jolies chaussettes dans la boutique !

Après un arrêt repas à Hamnoy, (saut de petites îles), le soleil du soir essaie de pointer son nez, il ne pleut plus, le bonheur !

Nous passons par Ramberg, petit port au pied des montagnes, la jolie plage de Flakstad, puis nous longeons un fjord à la recherche d'un petit coin pour dormir. (Nusfjord) Près de nous des élevages de saumons.

Même si les Lofotens sont très touristiques, elles méritent bien leur réputation, c'est bien joli. Espérons que le soleil va venir...

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Premier arrêt de la journée à Vikten où nous visitons un atelier de céramique avec un souffleur de verre. Puis nous passons à Ballstad, petit port à l'odeur de morue (usine d'huile de foie de morue). Une grande fresque est peinte sur un atelier de réparation de bateaux.

Après être passés devant la grande église verte et blanche de Buksnes, nous nous posons un peu à l'office du tourisme de Leknes où nous profitons de la WiFi.

Nous prenons la route d'Uttakleiv, à une voie, avec des petits espaces sur le côté pour se croiser. Il faut être attentifs.

À la belle plage d'Haukland nous empruntons le tunnel construit en 1998, à une voie lui aussi, qui mène à Uttakleiv. On peut traverser le tunnel à pieds, une boîte à lettres à chaque extrémité contient des gilets jaunes que piétons et cyclistes peuvent enfiler (et remettre dans la boîte de l'autre côté !)

Ce petit bout du monde est payant pour se garer, on retourne à Hokland installer notre jolie demoiselle bleue. Après s'être enfin restaurés (il est quand même 18h, pour un déjeuner c'est un peu tard), on décide de rester là. Un petit panneau indique "no camping" mais il y a foule de vans et de tentes, les campings cars sont un peu plus haut, notre parking étant limité à 2m20.

Du coup, ayant retrouvé la forme et les nuages semblant céder la place à un beau ciel clair, nous sortons les chaussures de marche. À 19h30, nous voilà partis pour une randonnée de 8 km, aller jusqu'à Uttakleiv par l'ancienne route des chevaux, par la montagne, en passant au-dessus du tunnel, et retour par l'ancienne route qui longe la falaise. Soirée magnifique, pas de pluie, pas de vent, très peu de monde, le bonheur !

En longeant la falaise, on aperçoit un phoque, des aigles, puis on assiste à un spectacle intéressant : les mouettes ramassent un oursin, volent au-dessus de la route, lâchent leur proie pour qu'elle se casse, et atterrissent pour aspirer l'intérieur ! Jipy avait noté ça sur son carnet de bord de son voyage au Cap Nord il y a 45 ans et me l'avait raconté, nous sommes ravis d'avoir revu cette scène !

Le soleil brille de plus en plus, on devrait dormir le jour et voyager la nuit !

Nous retrouvons notre nid douillet à 23h00, bien fourbus mais heureux, on ne tire pas les rideaux, le spectacle est trop beau !



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4h du matin, un soleil radieux inonde la maisonnette. Pas un nuage !

On réussit quand même à dormir jusqu'à 9h, la fatigue aidant. Super petit déjeuner avec crêpes, puis on va prendre un bain de pieds. L'eau est glaciale, mais ça fait du bien ! Plus tard dans la journée nous verrons des norvégiens se baigner.

Nous discutons avec nos voisins d'Ales. Le parking est plein, c'est dimanche, j'échange quelques mots avec 3 norvégiennes de Narvik venues ici en week-end.

Finalement nous déjeunons ici et nous levons le camp à 15h. Aujourd'hui nous aurons notre dose de petites routes à une voie, avec croisements pas toujours faciles. Mais quelle beauté ! Voir les Lofotens sous le soleil, on réalise qu'on a beaucoup de chance.

Nous passons à Eggum, qui est juste un joli coin pour ceux qui veulent voir le soleil de minuit. Le site étant payant pour les voitures, je reste devant l'entrée avec Zezkinette et j'en profite pour faire bronzette avec un bon livre. Jipy, lui, a besoin de se balader et d'explorer le site. C'est parfait comme ça.

Nous reprenons la route pour Henningsvaer, les paysages sont splendides, une succession de petits îlots...

Par endroit la route est abîmée, on distingue nettement la couche de pneus aplatis et cousus ensemble sous le goudron, sans doute pour que la route soit moins glissante quand il neige. On avait vu ces pneus cousus sur la route en construction. Le problème est que ce revêtement est très bruyant.

Nous passons devant la grande église en bois de Kabelvag, puis nous traversons Svolvaer à la recherche vaine d'une vidange, nous trouvons la ville assez moche.

Nous continuons sur Laukvik, route superbe, montagnes encore enneigées...

Nous sommes enchantés par Laukvik, un petit bout du monde. Une multitude de séchoirs à poissons sur fond de montagnes enneigées, des moutons en liberté boutant sous le poisson, et un des meilleurs postes d'observation pour le soleil de minuit.


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Quelle belle journée ! On a osé le tee-shirt et le short, en gardant quand même la polaire pas trop loin... On ne sait jamais !

Nous avons pris le petit déjeuner en observant le décrochage du poisson séché. La technique est rapide, les poissons sont emportés par un petit tracteur jusqu'à l'usine.

Nous avons roulé jusqu'au fjord du Troll, à l'entrée des îles Vesteralens, ce fjord est réputé pour être très étroit. On a surtout trouvé les paysages magnifiques, imaginez un atoll polynésien bordé de montagnes suisses ! On a déjeuné au soleil, face à ce beau paysage ! Super.

Après un arrêt à Sortland, jolie petite ville, nous sommes tranquillement montés jusqu'au camping Oppmyre. Merci Clema !

Très chouette, petit coin cuisine à l'abri du vent et au soleil du soir !


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Une belle soirée au camping Oppmyre, on profite du soleil de minuit pour faire encore de belles photos. On a raison, car ce matin on se lève sous la pluie et dans le brouillard !

Ces deux journées de soleil ont un goût de trop peu. On se refait une santé avec cuisine, douche, rangement... On ne part qu'à 15h00, direction Nyksund. C'était un port de pêche important au bout du monde. La route pour l'atteindre est très belle. Ce village a aujourd'hui été restauré (très mal), il n'y a plus que deux restaurants (très chers) et des galeries d'artistes (très tristounettes). Nous sommes donc un peu déçus, par rapport à tous les jolis villages des Lofotens.

Nous refaisons la route jusqu'à Sortland, puis nous montons jusqu'à Bleik, près d'Andenes, en longeant des falaises, surmontées de pics rocheux, au bord de la mer. Le relief est impressionnant, on a l'impression qu'un géant a tiré la terre vers le haut et l'a tordue maladroitement dans ses mains, comme un potier débutant. Par endroits ça ressemble à des cratères de volcans, et pourtant ce n'est pas volcanique.

Avec le brouillard sur les montagnes et les petits villages complètement morts, le paysage ne respire pas la gaieté !

Nous faisons quelques arrêts "jumelles", dans l'espoir d'apercevoir un animal. De ce côté là aussi c'est calme plat, à part les mouettes et les cormorans. De temps en temps, de belles criques.

À Bleik nous avons le plaisir d'observer un aigle de mer. Des excursions sont organisées pour aller voir les baleines. Nous n'irons pas, on a eu cette chance dans d'autres pays à des prix plus avantageux et de très près.

On retentera demain matin l'observation du bord de mer. Puis nous quitterons les Vesteralens.


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Bleik, Vesteralens. Nous décidons de passer la matinée à essayer d'observer la mer. Nous retournons un peu en arrière, au point de vue on se rend compte que les points blancs sur le rocher sont des fous de Bassans, on retrouve les mêmes battements d'ailes et les mêmes cris que lorsqu'on a visité la colonie l''an dernier au Canada. Nous allons à l'extrémité de la plage de Bleik, pour observer le grand rocher auprès duquel sont organisées des balades en bateau. Il doit y avoir une colonie de macareux. Nous sommes un peu loin, on voit les oiseaux aux jumelles mais pas précisément. Par contre, près de nous, une loutre nage, très rapidement, puis grimpe sur un rocher, avant de disparaître dans l'eau.

Sur la plage, un vieux VW surmonté d'un petit canard en plastique est garé. Nous reconnaissons le van et la mascotte de nos jeunes copains qui ont fait la traversée du Lysefjord avec nous il y a trois semaines ! Retrouvailles, c'est sympa. Eux ont préféré monter par la Suède pour échapper à la pluie. Ils font demi tour ici et vont redescendre par le chemin qu'on a pris, en Norvège.

Nous arrivons au ferry pour Senja, on a deux heures d'attente, on en profite pour se reposer. Les touristes sont tous fatigués, la lumière 24h/24 c'est super mais on n'a pas envie d'aller se coucher. Les nuits sont magnifiques, c'est là que les couleurs sont les plus belles (rose, orangé...) On est un peu déphasés. Ça va nous faire tout drôle quand on va retrouver la nuit, mais on récupèrera ! On se demande comment les habitants supportent ces mois de jours continus et surtout les mois de nuits ! Au Canada on nous avait dit qu'il y avait un fort taux de dépressions l'hiver.

Après presque 2h de traversée, nous voilà à Senja. Le ciel est à nouveau bien couvert et on retrouve le grand froid. Il faudra reprendre l'habitude de se couvrir !

Nous nous arrêtons sur le parking du musée du grand Troll pour dormir. Nous ne sommes pas tout seuls, plusieurs campings cars, et une famille Tchèque en minibus qui est en train de s'installer sur une grande partie du parking, en étalant tables, chaises et tentes ! Bien au chaud en les regardant, nous entamons l'hymne tchèque, il va falloir qu'on ouvre la fenêtre pour qu'ils nous entendent ! (clin d'œil pour ma chorale !)





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Les jours se suivent et ne se ressemblent pas ! Ce matin le soleil est revenu. Des bandeaux de brume jouent à cache cache avec les montagnes. On prend la route touristique qui monte au nord de Senja. Arrêt à différents points de vue, (Bergbotn, Tungeneset), et sur la plage de Bovaer que nous longeons les pieds dans l'eau (qu'elle est froide !) Repas sur la plage d'Ersfjord.

La route très étroite longe les fjords, la conduite est fatigante car il y a beaucoup de circulation, les norvégiens et les finlandais sont en vacances. Il faut à chaque fois qu'on croise quelqu'un se serrer sur le côté, s'arrêter, en espérant que les rétroviseurs ne se touchent pas !

Aussi Jipy en a marre, il veut marcher. On trouve le parking de la balade la plus populaire : Sengla. Facile paraît-il. Moi je suis fatiguée, pas du tout envie de marcher. Ça m'ennuie de laisser mon Doudou partir seul en montagne, et puis le ciel est si bleu, si je ne viens pas je vais le regretter !

Donc je me force. Mais facile chez les norvégiens c'est difficile pour moi, la hanche et le genou grognent. Arrivés sur la crête, c'est vrai que le spectacle est magnifique. Mais je déclare forfait pour la montée finale sur le sommet, je préfère m'imprégner de ce beau paysage, Jipy me rapportera des photos.

Je reprends mon écrit le lendemain. La montée finale est en fait encore plus longue qu'on le pensait (un faux plat cachait le haut du sommet). J'attends 2h, je commence alors sérieusement à m'inquiéter ! Jipy n'a pris que les jumelles et l'appareil photo, pas de portable. Les balades norvégiennes longent souvent des falaises et les norvégiens partent du principe que chacun prend ses responsabilités, il n'y a aucune protection. Alors je me fais un film, je sais que Jipy n'est pas très à l'aise pour escalader les rochers, même s'il a fait énormément de progrès depuis 40 ans. Et s'il était tombé de la falaise sans que personne s'en aperçoive ? J'interroge des gens qui reviennent, j'essaie de demander des jumelles, sans succès.

Puis Jipy arrive, épuisé mais content ! Ouf.

Des américains l'ont photographié au sommet avec le drapeau norvégien. Je suis fière de lui, car c'était vraiment un terrain pas facile, et ce sont essentiellement des jeunes qui grimpent. Moi j'ai un peu le blues, dû à la fatigue, à l'inquiétude et au fait de ne pas être allée jusqu'en haut. Jipy me console en me disant que j'ai eu un très beau point de vue, lui il l'a juste vu la même chose de plus haut. Il me félicite aussi d'être arrivée jusqu'à la crête. Ça me réconforte.

Il nous faut redescendre à la voiture, le sentier n'est vraiment pas agréable, on retrouvera Zezkinette seulement à 23h30. Encore un dodo à 1h du matin passé, heureusement on a trouvé un très joli coin pour dormir.



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Une journée pas très passionnante, ça monte, ça monte vers le nord !

Après un soleil éblouissant toute la nuit, une matinée nuageuse, le brouillard est arrivé vers midi pour faire place à la pluie en fin de journée. On a vu de haut le village de Husoy, très beau point de vue. Puis nous avons vu celui de Botnhamn, où nous avons trouvé une douche à côté du ferry. Nous avons ensuite pris la route vers Finnsnes pour sortir de Senja, et en route pour le nord !

Le paysage était sans doute très beau, mais la mauvaise météo ne nous a pas permis de l'apprécier. Tant pis, on préfère avoir eu beau temps hier !

En nous connectant de temps en temps sur internet on a pu suivre les exploits des Bleus contre l'Uruguay, ça a mis un peu de piment dans la journée !


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Peu de choses à raconter aujourd'hui, temps maussade mais superbe route E6 jusqu'à Alta, le long des fjords. Glaciers, montagnes enneigées, sapins, bouleaux, toundra, un peu dans la brume. Beaucoup de tunnels tout neufs, et certains encore en construction. Nous sommes à 4 km du musée des gravures rupestres d'Alta, que nous visiterons demain.


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Nous y voilà ! Objectif atteint, le Cap Nord !

Ce matin, grasse matinée, repos, sachant que l'on risquait de faire une nuit blanche... enfin, plutôt une nuit très ensoleillée !

À midi, visite du site des gravures rupestres d'Alta, au patrimoine de l'Unesco. Elles ont été faites au bord de l'eau il y a 6000 ans, mais lors de la dernière glaciation la terre a monté, donc les gravures les plus anciennes sont les plus hautes.

Essentiellement représentations de la chasse et de la pêche, donc des hommes, des animaux (élans, rennes, ours, flétans, baleines), des bateaux... Certaines ont été peintes en rouge par ceux qui les ont trouvées.

Tout ça sur un circuit ensoleillé de 3 km au bord de la mer ayant pour fond les montagnes enneigées.

On nous fournit pour la visite un petit fascicule en français, et comme nous on aime voir dans le détail tout ce qui décrit dans le livret, on y a passé 3 heures !

Le musée est installé dans un abri anti atomique. Jipy a aimé l'exposition temporaire du mathématicien Moebius, qui a créé cette bande sans fin....

Nous nous sommes arrêtés à la cathédrale Boréale d'Alta (elle date de 2013), très moderne, elle évoque les aurores boréales.

Nous voilà au point le plus au nord de notre voyage. Vers 23 h, à un arrêt sur le plateau pour observer les troupeaux de rennes, nous avons discuté avec 3 français. Ils nous ont conseillé de laisser s'écouler la foule de bus qui viennent à minuit sur le site, et d'y aller après. Nous sommes donc à 5 km de l'entrée payante du site, il est 1h du matin et le soleil est éblouissant. On le reçoit en pleine figure quand on regarde au nord.

On vous racontera ça demain...

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A minuit 15, nous laissons partir les hordes de bus qui ramènent les touristes vers les hôtels ou les bateaux de croisière. Vers 1h30, c'est après avoir traversé des troupeaux de rennes qui occupaient le milieu de la route que nous rentrons dans l'enceinte du site du Nordkapp. Plus personne pour faire payer. Les nombreux campings caristes qui occupent le parking sont couchés, certains ont laissé traîné des cadavres de bouteilles de champagne sur une table. Une poignée de touristes comme nous s'accapare le globe pour une séance photo. On retrouve le copain de l'Ain avec son gros chien gentil, qui a suivi les mêmes conseils que nous. Après quelques photos faites à contre-jour, une polonaise qui ressemble beaucoup à "capitaine Marlaux" prend les choses en main et nous mitraille avec notre famille peluche ! (Nous avions promis à nos petits protégés la photo de famille au Cap Nord, lol!) C'est plus difficile de photographier le copain avec son chien, qui a du mal à prendre la pose !

Dans les bâtiments d'exposition, on s'affaire au ménage. On ne verra pas les expositions mais ce n'est pas ça l'essentiel, car on trouvera les infos sur internet et en français. Pour 60 euros d'économies ça vaut la peine, d'autant que ce moment est vraiment magique. Comme le dit un copain, de toute façon ce n'est pas à minuit que le soleil est au plus bas mais entre 1h et 2h.

Le clou du spectacle est de voir le soleil à travers le globe dans un ciel rouge, mais ce soir le ciel est légèrement voilé.

À 3 h nous allons nous coucher, à 4 km de l'entrée, sur notre petit parking.

Vers midi nous partons tranquillement vers le sud. Notre route est ponctuée d'arrêts photos, le paysage est magnifique, le plateau désertique, de jolis petits villages de pêcheurs, et beaucoup de rennes.

Puis tout à coup, oh bonheur ! Les rennes à la plage ! Alors là voilà mon Doudou comblé. Allez savoir pourquoi, depuis qu'il a vu des chameaux à la plage en Oman, il fait une fixation sur les animaux les pattes dans le sable ! En Tasmanie il a fallu à tout prix chercher un kangourou sur la plage, et depuis quelques jours je n'entendais parler que de rennes à la plage ! Ouf, mission accomplie, j'ai photographié mon chercheur à jumelles avec ses rennes plagistes !

Ce soir nous avons passé la petite ville de Lakselv, où on a fait les formalités habituelles (plein de gazole, plein d'eau, pression des pneus) et nous dormons encore face à un paysage sublime au bord de l'eau.


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Une belle étape à l'est de la Norvège. La brochure de l'office du tourisme nous a vanté les splendeurs de Berlevag, aussi comme nous ne sommes pas en retard on va y jeter un coup d'œil. Mais ce coup d'œil nous fait faire pas mal de kilomètres en plus. On ne le regrette pas, la route 98 était splendide et surprenante. Le revêtement était parfois très abîmé, parfois tout neuf !

Nous avons eu l'impression de changer de pays sans arrêt : la Crête (paysage aride, pierreux et sinueux), Petra (une grande muraille de grès rouge en haut d'une montagne), Finlande ou Canada (forêts, canyon), Mongolie (plateau, herbe rase, toundra), Suisse (montagnes enneigées et lacs), Ecosse (lacs, paysage vallonné), les falaises roses du Yellowstone et le Dôme du parc Yosemite... Tout ça en 300 km.

Heureusement qu'on est autonome pour la nourriture et qu'on avait fait les pleins (eau, gasoil), car c'est très désertique. Par endroits quelques terres agricoles.

Nous ne sommes plus sur les grands axes touristiques. On ne voit que très peu de camping cars, et plus du tout de bus touristiques.

Ce soir on a fait une belle promenade sur la presqu'île de Veines. On a entendu plein d'oiseaux, sans doute des cormorans, mais ils étaient un peu loin.

Jipy aurait aimé trouver un café et une télé pour la demi finale, mais on n'a eu que le cri des oiseaux ! Heureusement internet passe (mais on est limité)... Bravo les Bleus !

À 23h30 le ciel devient bien bleu et le soleil éclaire le village, que les nuits sont belles ! Nous sommes à peu près à la même hauteur que le Cap Nord.




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Encore une nuit magnifique, on aurait dû faire notre balade d'hier soir à 3h du matin !

Aujourd'hui nous avons fait la belle route de Kongsfjord à Berlevag : énormément de rochers en lamelles noirs, coupants, plantés verticalement dans le sol. La Terre a dû danser un sacré twist par ici il y a des millions d'années !

En tournant la tête à droite, une belle plage déserte (la Bretagne, où l'île de Rodrigues, mais avec eau glacée) et à gauche les Alpes... Par-delà la mer, droit devant nous, le pôle nord... Ça nous fait rêver !

Berlevag est un vrai village, on est surpris après tous ces kilomètres désertiques : un magasin, une église, des maisons de bois traditionnelles, un camping, des bâtiments pour la pêche plus ou moins abandonnés mais qui font le bonheur des mouettes, un artisan d'objets en verre et même un petit musée qui explique la construction des tétrapodes de béton posés pour protéger le port !

On ne s'attarde pas, on continue sur 20 km de piste pour atteindre un village de pêcheurs abandonné, Store Molvik. La piste s'arrête... dans la mer. Il ne reste que 3 cabanes de pêcheurs, on trouve aux environs quelques maisons de bois sûrement occupées pour les vacances. C'est un petit coin de paradis. Difficile de marcher sur la plage car ce sont des gros galets. On peut se promener aux environs dans les collines, mais il doit falloir faire attention à ne pas se perdre. On choisit, après le déjeuner, de sortir les sièges et de bouquiner au soleil, à l'abri du vent contre notre belle Zezkinette (un peu poussiéreuse). Comme un air de vacances...

Quand on reprend la piste à 17h, on a la joie de croiser deux troupeaux de rennes qui descendent des collines. Un des troupeaux traverse la rivière en sautant, juste devant nous. Dommage pour les photos, le pare brise est plein de poussière, et le temps de descendre pour les photographier, ils ont tous traversé... Ils n'ont pas traîné, ils ne sont pas du genre à se laisser caresser ! Tant pis, on gardera cette magnifique image dans la tête.

Nous reprenons la même route qu'hier jusqu'à Tana Bru puis nous roulons jusqu'à Karlebotn, où nous passerons la nuit. Nous serons demain à Kirkenes, près de la frontière russe. Ce sera notre dernière étape en Norvège.


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On roule vers Kirkenes, en croisant beaucoup de rennes. Il faut se méfier, ils traversent la route sans prévenir. Beaucoup de petits, adorables, accompagnés de leur maman. Apparemment elles n'ont qu'un seul petit à la fois, alors que les moutons en ont deux.

Kirkenes est une drôle de ville de bout du monde, à la frontière russe. Elle était un village minuscule en 1898, a grandi ensuite avec l'exploitation des mines de fer et l'utilisation de son port bien protégé. Elle a été détruite pendant la guerre vers 1944-1945 et les russes y ont chassé les allemands. Elle a été reconstruite avec les traditionnelles maisons en bois, mais les industries et les magasins sont de gros cubes de béton.

Kirkenes est réputé pour le crabe royal. On a vu de la publicité dans notre livret de l'office du tourisme. Mais il faut soit faire un safari pêche à 200€ par personne, soit le commander à l'avance dans le seul restaurant du centre. Dans la ville comme d'habitude en Norvège tout est calme, personne ne nous sollicite pour nous en proposer. Ça change complètement de tous les lieux touristiques dans le monde où l'on est sans cesse alpagués... Tant pis, on se passera de crabe. On se contentera de les voir dans un petit aquarium.

On fait le petit ravitaillement, les vidanges, les pleins...

On retrouve la chaleur qu'on a eu à Ribe au Danemark il y a plus d'un mois, 28 degrés à 19h, on n'était plus habitué !

On pensait trouver un camping pour charger la batterie et faire la lessive, mais on n'en trouve qu'un, qui ne nous enthousiasme pas. Donc on attendra.

On s'arrête à la bifurcation pour la route de la Finlande, les pêcheurs de saumons ont mis leurs prises dans un bassin. L'un d'eux découpe un saumon. Mais le poisson n'est pas à vendre...

C'est après avoir croisé encore bon nombre de rennes que nous passons la frontière avec la Finlande.

Au revoir la Norvège, nous reviendrons. Plus au Cap Nord sans doute, mais au sud où nous avons laissé beaucoup de choses.


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Bonjour la Finlande !

Petit déjeuner en compagnie d'un renne qui passe sur la route.

Arrêt à une boutique d'art Lapon, le père Noël n'est pas loin !

La batterie auxiliaire a soif, ça fait 10 jours, il est temps de trouver un camping. Nous nous arrêterons donc à Inari, en début d'après midi. On veut profiter de la cuisine (notre bouteille de gaz nous a abandonnés, on a pris une neuve avant de partir mais on a eu tort de prendre une petite. On ne trouve pas ce modèle au nord de l'Europe, on finira donc avec le petit camping gaz). On a aussi trois semaines de lessive à faire, mais le camping n'a qu'une seule petite machine, je me transforme en lavandière.

Nous sommes au bord du lac Inari, celui sur lequel nous avions fait du traîneau à chiens il y a 3 ans en février et où nous avions vu de superbes aurores boréales. Demain nous irons à Nellim, revoir le lieu où nous avions passé 5 jours. Il y a longtemps qu'on voulait revoir ce lieu en été !


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Journée de pèlerinage ! Route pour Nellim, sous un ciel gris. On a du linge mouillé plein la voiture, ça ne veut pas sécher !

D'Ivalo à Nellim, le paysage est défiguré : une nouvelle route est en construction, elle sera moins sinueuse et un poste frontière avec la Russie sera peut-être ouvert. En attendant la route est très abîmée, mais ça n'empêche pas les rennes de galoper au bord de la route !

Nous reconnaissons bien l'hôtel Wilderness, la neige en moins. Ils ont fait quelques aménagements. Ça fait drôle, il n'y a quasiment personne, juste la patronne et deux familles qui passent rapidement. Ça change des 5 jours en hiver où l'hôtel était plein, toutes nationalités représentées ! Nous avons donc le temps de discuter avec la patronne, nous lui montrons notre petit film. Elle nous donne une carte du coin et nous explique où retrouver l'église russe, et les chemins où nous avons fait des excursions.

Une carte à base de viande de renne est proposée pour l'été. On choisit deux assiettes différentes qu'on partage (la viande est accompagnée de bacon, champignons, cornichons, pommes de terre et bien sûr confiture de baies rouges). Le cuistot est toujours aussi doué, on se régale, c'est notre premier resto depuis le début du voyage ! Cela dit, on ne mangera pas ce soir !

Nous suivons ensuite la carte que nous a donnée la patronne, c'est une piste bien boueuse qui longe la frontière russe. C'est très sauvage, on se revoit bien là dans la neige tirés dans le traîneau... On tente une promenade pour rejoindre le lieu où nous avions nourri les rennes, mais il pleuviote, les moustiques sont déchaînés, en 5 min on a le visage dévoré ! On abandonne. De toute façon on ne peut pas reconnaître grand chose vu qu'il n'y a aucune activité et que les lacs ne sont pas gelés !

Lorsque nous reprenons la route pour Ivalo, notre Zezkinette est noire de crasse, il faudra qu'on trouve un jet d'eau !

Nous repassons à Saariselka où Jipy a dormi en 1969 lors d'un voyage organisé par un lycée. Il se souvient d'une auberge de jeunesse et d'une rivière où des jeunes finlandais cherchaient de l'or. Mais tout est neuf, il ne risque pas de reconnaître quelque chose !

Nous nous arrêtons à Kakslauttanen sur un parking. Il est temps d'arrêter, j'ai piqué du nez à plusieurs reprises et mon chauffeur a failli en faire de même ! (effets de la digestion additionnée aux nuits trop courtes !)


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Ce matin, on s'éveille avec la chaleur ! On va photographier un abri hivernal. Lors de notre séjour à Nellim on pique niquait dans des abris comme ça, tous en rond autour du feu. On va se garer au bord de la rivière, on sort nos seaux et nos chiffons, et en avant le toilettage de Zezkinette ! Les caméléons réapparaissent...

Le temps est un peu orageux, et comme j'ai eu la bonne idée de mettre une jupette, je me fais dévorer les jambes par de gros insectes à qui je n'ai pas demandé la carte d'identité. D'ailleurs, à peine repartis, la pluie achève notre travail en rinçant bien notre maisonnette. Ça ne dure pas, nous arrivons à Sodankyla pour voir une des plus vieilles églises de Finlande, tout en bois. Nous venons de laisser traverser un grand troupeau de rennes.

Nous ne traînons pas, pique nique rapide et hop, 130 km plus tard nous voilà à 10 km de Rovaniemi. Nous entrons dans la maison du Père Noël, c'est magique, on retrouve notre âme d'enfant. On se croirait à Dysneyland ! (photos interdites) À l'étage, un petit lutin nous demande notre nationalité. Quand c'est notre tour d'entrer, un magnifique Père Noël nous accueille par un grand bonjour. On nous invite à entourer Papa Noël pour la photo, mais on refuse (on risquerait d'être tentés de la prendre), on a lu sur internet que ça coûtait 40 €...

Puis nous marchons sur la ligne du cercle arctique. Sous la pluie, ça perd de son charme !

Nous passons dans une boutique Office de tourisme, et on demande un plan de Rovaniemi et surtout s'il y a un bar avec télé qui passe le grand match !

10 km après, toujours sous la pluie, la ville est déserte, on n'est pas trop optimistes, quand finalement on trouve le bar Hemingway. Mais oui, il reste 10 min avant le début. Super, mon doudou est content. C'est la première ville depuis bien longtemps, et la première fois qu'on voit la télé depuis 5 semaines.

Mais catastrophe, nous ne sommes que 4 français, tous les autres soutiennent la Croatie, il y a sûrement des russes...

Au quatrième but français, des supporters croates quittent le bar les larmes aux yeux !

Ça y est, on est les champions ! Décidément en 1998, nous étions en pleine brousse en Australie, pas de télé, on avait su que la France avait gagné en allumant la radio, on jouait la Marseillaise !

Nous sommes un peu déçus par l'ambiance, personne ne nous a adressé la parole malgré nos tentatives, même pas les deux gars français, dommage...

Nous prenons la route vers l'est, en direction du parc Oulanka (après avoir mangé un peu pour éponger la bière)! Nous trouvons un joli coin sauvage pour dormir 30 km avant Kemijarvi.


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Petit déjeuner au soleil, il y a longtemps qu'on n'a pas eu aussi chaud ! Mais protection anti-moustiques obligatoire.

Étape à Kemijarvi, ravitaillement (ça prend du temps, je commençais à bien connaître les produits norvégiens. Rien n'est écrit en anglais, et le finnois est difficile à deviner...)

Trois rennes se promènent dans la rue principale, boutant les arbres plantés, puis ils marchent au milieu de la route, les gens roulent au pas, disciplinés, ils ne klaxonnent pas et attendent que les rennes se poussent !

Route vers le parc national Oulanka. Des rennes sur la route... Pendant qu'on mange à une aire de pique-nique, on entend un camion klaxonner longuement : un renne traverse tranquillement. Le camion fonce et ne peut pas freiner, le renne se range heureusement sur le côté, il s'en est fallu de peu, on a eu peur !

Nous ne roulons pas vite et sommes bien prudents, à cause de la chaleur les rennes se mettent à l'ombre dans les fossés, on ne les voit qu'au dernier moment !

Une piste de 10 km mène au visitor centre du parc. Nous commençons notre petite randonnée de 5 km à 21h, profitons encore des nuits où il fait jour ! Ce n'est plus le grand soleil de minuit, c'est maintenant comme un coucher de soleil qui durerait plusieurs heures... Couleurs du soir magnifiques, plus personne dans le parc, la meilleure heure.

Nous croisons quelques rennes. Sur un sentier étroit, Jipy me dit : retourne toi : un renne marchait juste derrière moi, comme s'il me poussait aux fesses en disant : avance plus vite ! Du coup il en profite pour nous doubler.

Nous passons devant un grand enclos où on rassemble de temps en temps les rennes en les attrapant au lasso. On les marque, on les soigne, ou on les abat.

Nous allons dormir un peu plus loin dans le parc, dans la forêt.



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Matinée au parc Oulanka, où nous allons visiter le Visitor Center. Très intéressant.

On photographie encore les rennes qui traînent sur le parking, on ne s'en lasse pas. Quand on n''en verra plus ça va nous manquer !

Nous nous dirigeons vers Ruka, où on admire un immense tremplin de skis. Très impressionnant. En hiver les pistes de ski sont illuminées la nuit. Un monticule de neige est protégé par de la sciure de pin, et ça ne fond pas malgré les 30 degrés. Oui il fait très chaud, on n' a plus l'habitude, on en vient à regretter la fraîcheur du grand nord (les jours ensoleillés).

On ralentit le rythme, Jipy a très mal au dos et on est assez fatigués, électrostimulation et massage, petite sieste, et ça repart ! La route vers le sud est très monotone, forêt, forêt, lacs... et de temps en temps des rennes au milieu de la route ! Il faut être vigilants.

Vers 21h, on arrive à Suomussalmi, quand on voit, en ville, un lac et des baigneurs dedans, et deux vans garés. Pas d'hésitation, on a trouvé notre dodo ! On extirpe les maillots qui n'ont pas encore servi, et hop à l'eau ! Elle est fraîche et un peu vaseuse, mais il fait encore 27 degrés à 21h30, c'est très agréable !

On se rince avec notre douchette quand le monsieur du van voisin, après avoir regardé notre plaque, vient nous dire en anglais : vous êtes les champions ! Ça nous était arrivé souvent en Australie en 1998.

Une bonne bière finlandaise (légère) et du saumon en admirant notre premier coucher de soleil depuis bien longtemps (mais il ne fera pas vraiment nuit)... le bonheur.




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Ce matin on profite du beau temps pour faire du rangement. On a l'impression de changer de voyage, 34 degrés dans la voiture, 28 dehors, quelle chaleur !

Une petite cabane à moteur se déplace sur le lac. On reprend la route, en direction du sud. Premier arrêt devant un grand champ de pierres. C'est un musée en hommage aux morts de la seconde guerre mondiale.

On trouve une brochure en français qui nous donne l'explication du champ de croix habillées à têtes de tourbe qu'on a vu hier. Il s'agit d'une réalisation artistique intitulée "Le peuple silencieux". Interprétations diverses...

Journée de route vers le sud. Peu de circulation, de la forêt, des lacs, c'est très désertique... Et plus de rennes... Snif...

À Khumo, nous faisons les travaux habituels nécessaires (pleins et vidanges, pression des pneus). Toute petite ville étape où on offre l'indispensable (hôtels, restauration rapide, stations services, supermarchés, c'est tout...) Ça fait penser à toutes les villes étapes des pays désertiques...

Arrêt à Nurmes où nous allons visiter le village traditionnel Bomba, reconstitué, utilisé comme hôtel. Il y a même la petite chapelle orthodoxe. C'est mignon, les maisons font penser à la Suisse. La végétation au sol est la même que dans le nord, sauf qu'ici les myrtilles commencent à sortir. On va pouvoir mettre au programme une séance de cueillette.

Une zone est réservée aux troncs d'arbres coupés, toute une industrie. Sont-ils encore transportés par voie d'eau ? Jipy les avait vus en 1969 et 1973, des milliers de troncs d'arbres descendant les rivières...

Nurmes nous plaît bien, le centre ville est composé de maisons en bois blanc-cassé, ça nous rappelle les villes norvégiennes.

Nous nous arrêterons à Juuka pour dormir, au bord d'un lac évidemment !


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Ukko Koli : colline réputée des artistes. Au sommet, un hôtel, un Visitor Centre (c'est un P. N.), et une vue magnifique sur un immense lac parsemé d'îlots.

Un funiculaire gratuit nous emmène du parking au sommet, sympa !

Nous profitons de la WiFi, qu'on trouve assez facilement en Finlande. C'est un des points forts, d'ailleurs c'est en Finlande qu'une ville s'appelle Nokia.

C'est un peu le retour à la civilisation, le parking est presque rempli, on réalise qu'on est en juillet. Mais on ne se bouscule pas !

Sur la route, les limitations de vitesse changent souvent, avec beaucoup de radars ! Le 80 est difficile à tenir sur les longues lignes droites !

Nous allons visiter les sculptures de Patsaspuisto, à Parikala. Dans un parc, un sculpteur a représenté des scènes de yoga, des enfants, des animaux, des personnages du monde entier, en bois et en plâtre. Jipy avait lu dans un guide que c'était féerique... Hum ! Nous on a trouvé ça plutôt angoissant, et le travail plutôt grossier. Pas grave, la route est belle, Parikala est à la frontière russe et la ville fait vraiment penser aux villes russes (maisons en bois jaunes type isbas, immeubles et magasins typiquement russes !)

Nous allons dormir au bord du lac de Punkaharju, un petit coin de paradis, déjà occupé par un couple d'anglais et une famille française.

Le coucher de soleil est magnifique. Il fait tellement chaud qu'on dort en levant le toit mais vitres fermées, attention aux moustiques. Le coucher de soleil n'en finit pas, on n'arrive pas à trouver le sommeil, à 1h du matin je fais des photos à travers la vitre ! Il fait sombre mais il ne fera pas nuit.



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Descendre du Van, faire 3 pas et se laisser glisser dans l'eau juste un peu fraîche, encore un moment de bonheur !

Pas de vent, pas de moustiques... Crêpes au bord de l'eau agrémentées de fraises des bois que mon cueilleur préféré est allé nous dégoter, waouh !

Kerimaki : église luthérienne en bois, la plus grande du monde, construite en 1848. La légende dit que le maître d'œuvre aurait confondu pieds et mètres, construisant une église plus grande que prévu. Plus vraisemblablement on aurait voulu construire une grande église car il y a souvent de grands marchés à Kerimaki, à ces occasions on veut que tout le monde puisse entrer. La construction a duré 3 ans pendant lesquels tous les hommes de 15 à 60 ans ont été appelés à participer, comme un impôt.

Nous faisons quelques courses, un monsieur fait griller des sardines, il ne parle pas un mot d'anglais, on se retrouve avec une grosse boîte de sardines grillées et fumées ! C'est surprenant, en Finlande beaucoup de gens ne parlent pas anglais, alors qu'en Norvège ils parlaient tous anglais. Il faut dire que le finnois est une langue agglutinante qui n'est pas une langue indo-européenne, très difficile pour nous.

Nous partons à l'assaut de la forteresse de Savonlinna, le château de Saint Olav. Forteresse médiévale construite par les suédois pour s'opposer aux russes. Murs très épais, trois grandes tours, nous montons au sommet par des marches très hautes.

Nous avons maintenant de la route à faire, forêts et lacs, un petit bac gratuit...

Soirée sympa au bord d'un lac, agrémentée de musique, porte ouverte, on a coincé une moustiquaire. Nous ne sommes que 2 véhicules sur l'aire de repos. Une dame vient de s'arrêter en voiture, à 22h30, s'est trempée dans le lac, puis est repartie !

Qu'on est bien dans notre Zezkinette...

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Ce matin la température a chuté de 10 degrés. C'est mieux, mais il pleut, ça c'est pas top !

Aujourd'hui une grande étape nous attend, nous voulons atteindre Rauma où Jipy a noté un bon camping, notre Zezkinette a besoin d'électricité, on n'a plus de frigo depuis hier. Il a fait tellement chaud que la batterie a tenu moins longtemps que d'habitude, (6 jours au lieu de 11). Nous sommes surpris, en Finlande on ne trouve pas d'aires de camping car, pas d'aires de service non plus. Pourtant il y a beaucoup de camping cars finlandais. On trouve l'eau dans les stations essence, on vidange les eaux noires dans les toilettes des parkings (quand on en trouve !), et pour les eaux grises, pas évident.

Nous faisons étape à l'église en bois de Petajavesi, classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Elle date de 1765, construite par un autodidacte. Son petit-fils l'a complétée avec le beffroi en 1821. On enfile des patins ou des sur-chaussures pour entrer. La chaire est de style naïf, portée par un saint Christophe aux joues rouges. Il n'y a pas d'orgue, c'est la chorale du village qui s'occupait de l'accompagnement musical. C'est un très bel ensemble. Alors que nous allons déjeuner dans Zezkinette, un mariage se prépare (on est samedi). L'église est en effet utilisée pour les mariages, baptêmes et concerts. Une église plus récente dans le village sert pour les messes.

Comme nous sentons la sardine, et que notre accoutrement n'est pas en accord avec les participants au mariage, nous reprenons la route !

Nous faisons une brève étape à l'église en bois de Keuruu, devant laquelle est exposé un bateau à rames de 20m de long. Il servait jadis à transporter les fidèles pour les offices.

Longue étape jusqu'à Pori. Nous passons voir le centre commercial Puuvilla, installé dans une ancienne filature de coton. C'est tristounet, le samedi tous les magasins ferment à 15h. Au centre ville nous tombons en plein festival de jazz, impossible de se garer. Vélos et piétons déboulent devant nous sans regarder, une calèche bloque la route, on n'est plus habitué à tant de monde, on se sauve, de toute façon il n'y a pas grand chose à voir au centre. Nous allons voir la grande plage d'Yyteri. Belles dunes de sable fin. Plage de 6 km. Nous nous contentons de mettre les pieds dans l'eau, mais il reste encore des baigneurs sur la plage.

Nous passons dans la zone portuaire de Mantyluoto, où il reste un petit quartier de jolies maisons en bois.

Nous finissons la journée à Reposaari, un joli petit port où réside un groupe d'oies bernaches.


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Journée tranquille... Le petit port de pêche où nous avons dormi est très calme, sans doute parce qu'on est dimanche. Nous allons voir de plus près les bateaux de pêche, des bâtiments, déserts actuellement, sont prévus pour le repos des pêcheurs (WC, cuisine, douche). Nous montons sur la petite tour d'observation de Merimesta. Beaucoup de petits îlots autour de nous. L'île où nous sommes n'est accessible par une chaussée surélevée que depuis 1956.

Nous allons visiter l'église en bois de Reposaari. Un service religieux est donné par une femme (église luthérienne), un homme fait la quête et un autre accompagne le service à l'orgue, pour 5 personnes qui y assistent !

L'intérieur est sobre, juste des ex-votos à l'effigie de navires, et une croix avec des troncs d'arbre.

Dehors, encore des tombes de la seconde guerre mondiale (certains ont dû mourir après la guerre de leurs blessures, vu les dates), et un monument pour commémorer un naufrage.

Nous décidons de tenter de retourner à Pori. On a bien fait, on croise beaucoup de voitures qui vont à la plage. Le festival de jazz n'a apparemment lieu que le soir. Nous pouvons nous garer facilement.

Nous allons visiter un très beau mausolée, construit en 1903 par un industriel (Juselius) pour sa fille Sigrid décédée à 11 ans.

Nous passons ensuite voir l'église néo-gothique de Pori. L'intérieur est très décoré, et fait un peu gâteau à la crème.

Devant l'église, c'est concert en plein air. Le public est plutôt âgé. C'est le dernier jour d'une semaine de musique. Dommage on vient de manquer une chorale d'hommes.

Nous prenons la route de Rauma, pour rejoindre le camping Poroholma et donner enfin de l'électricité à notre maisonnette !

Très beau camping au bord de l'eau, mais la mer n'est pas très propre, eau stagnante, on est dans une anse. Sur la plage il y a aussi des oies bernaches, c'est sympa mais du coup le sable est plutôt... sale.


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Magnifique coucher de soleil sur le camping hier soir.

Ce matin les oies bernaches se font dorer au soleil sur la plage en attendant les premiers baigneurs.

Nous allons visiter Rauma, ville médiévale au patrimoine de l'Unesco. Elle a encore plus de 600 maisons en bois. Les habitants ont un dialecte spécial, mélange de plusieurs langues. C'est une ville réputée pour le travail de la dentelle.

Nous visitons la superbe église de la Sainte Croix, avec des fresques.

De nombreux portails sont ouverts aujourd'hui car une brocante a lieu dans les cours des maisons. On a vraiment de la chance ! Les cours sont fleuries et très décorées. On découvre même une chapelle orthodoxe au fond d'une cour.

Après être passés devant une statue de dentellière, nous entrons dans un atelier, où une vraie dentellière travaille avec une grande dextérité et rapidité des doigts. C'est fascinant !

Nous traversons une place où subsistent les ruines d'une église, dont la plupart des pierres ont été récupérées pour construire l'église Ste Croix.

Finalement on a bien marché, on retrouve Zezkinette à 16h, nous sommes affamés ! On fait ensuite le ravitaillement, maintenant qu'on a récupéré le frigo il faut le remplir !

Nous nous rendons au site funéraire préhistorique de Sammallahdenmaki, à l'Unesco également. Très belle balade dans la forêt. Pas grand chose à voir, ce sont des tas de pierre, mais intéressant historiquement, on a retrouvé des ossements de l'âge du bronze.

Nous dormons là sur le parking, en compagnie de 2 bretons en van aussi.

Les français savent trouver les beaux endroits pour bivouaquer !


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Pas grand chose à signaler aujourd'hui. Visite de Turku, jolie ville. On se rend compte que notre façon de voyager a bien changé : internet nous permet de trouver un parking gratuit pour 12 heures, le GPS nous y emmène, la sonnerie du téléphone portable permet de signaler à celle qui prépare la salade du midi sur une place à 30 min que celui qui fait le guet a sauté sur une place qui vient de se libérer, le guide "petit futé" téléchargé sur le portable de Jipy nous indique les endroits à visiter tandis que "maps me" sur le mien nous guide pour y aller ! C'est le progrès, ça a du bon quand même !

Belle balade dans Turku, le long des quais jusqu'à la cathédrale, (la place du marché est en travaux et l'église orthodoxe vient de fermer), arrêt petite glace en route, retour par l'autre quai en empruntant le traversier pour retrouver la maisonnette. On avait fermé les rideaux pour faire de l'ombre mais le thermomètre indique quand même plus de 45 degrés à l'intérieur !!!

Nous prenons la direction de l'île Ruissalo, avec l'air conditionné, à 18 km, pour nous tremper dans la mer !

Comme au camping de Rauma, la plage est couverte des excréments de nos copines les oies bernaches et l'eau n'est pas très claire. Tant pis, un banc est là pour poser nos affaires et nous permettre de nous rafraîchir.

Nous restons dormir sur le parking, en compagnie de quelques autres véhicules.

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Ce matin nous prenons la route pour le château médiéval de Rosaborg. On se trompe, on se retrouve dans les rues étroites de Tammisaari, ça a l'air très joli, mais c'est un peu bondé car c'est au bord de la mer.

Le château est bien restauré, assez petit, en forme de fer à cheval. Il fait très chaud !

Puis route pour Helsinki. C'est un peu difficile, beaucoup de monde au centre ville, impossible de se garer. Nous aurions voulu nous arrêter à l'office du tourisme. Tant pis. Impossible aussi de trouver l'endroit où on achète les billets de bateau. Nous allons dans un premier parking indiqué sur notre site. Malheureusement on ne peut s'y garer que 4h. Grâce à la magie d'internet et au GPS, on en trouve un autre à priori sans limitation. Gagné, nous y trouvons même une famille de français qui nous indique l'application à télécharger pour acheter le billet de bus demain ! Les billets ne s' achètent ni en kiosque ni en machine. Il faut vraiment maintenant voyager avec son portable !

Nous retrouvons aussi sur le parking le van du copain de l'Ain (avec son gros chien gentil) avec qui nous étions au Cap Nord et d'un autre van français !

Baignade, la plage est plus propre mais l'eau est encore trouble, cela dû à la présence d'une algue.

Retour à la maisonnette, les copains des 2 vans sont rentrés de balade, en fait on s'était vus déjà aux îles Lofotens. Ils nous aident à réserver le bateau. Bonne soirée sympa.

On a passé le cap des 10 000 km !


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Nous allons chercher le tramway à 900m. Nous sommes au terminus de la ligne 4, Vanha Munkkiniemi. Achat de 2 billets de 2 jours avec mon portable et l'application HSL. Opération réussie ! Heureusement qu'Orange a étalé ses forfaits pour l'Europe depuis le 18 mai, ce voyage aurait été plus compliqué sans internet !

Nous descendons devant la cathédrale, d'une blancheur éclatante. L'intérieur est sobre, juste un très bel orgue de forme arrondie. Le nom d'une statue nous amuse, il s'agit de Melanchthon...

Nous cherchons l'office du tourisme sur l'esplanade, il a déménagé à la gare, mais un petit bureau est installé sous un abri de toile. On y trouve les informations nécessaires.

Nous nous dirigeons vers le port pour prendre le ferry pour Suommenlina. Sur la place se tient un marché artisanal avec quelques stands de nourriture bien appétissante. On se dit qu'il vaut mieux manger avant de partir pour l'île, on se régale d'une assiette saumon frit-patates-légumes.

Ferry pour Suommenlina. Ce n'est qu'une fois à bord qu'une équipe de contrôleurs vérifie les billets. Nous utilisons nos billets "2 jours", il suffit donc que je présente mon portable qui est scanné, comme maintenant les cartes d'embarquement à l'aéroport.

L'île est une immense forteresse, en fait à cheval sur plusieurs îles reliées par des ponts. Encore un site au patrimoine mondial de l'Unesco. On fait donc une belle balade pour rejoindre la porte du roi, sur des pavés et en pleine chaleur. On s'accorde un peu de répit à l'entrée où il y a WiFi et prises de courant.

En chemin, plusieurs gros canons, un monument au fondateur de la forteresse, un sous-marin. Un énorme ferry se glisse dans l'étroit couloir entre deux îles. Plusieurs bateaux d'excursion font le tour de la forteresse. Un voilier a à son bord un équipage costumé en pirates.

On traverse un tunnel et on visite une galerie, afin de se rendre compte de l'épaisseur des murs.

Au retour de notre virée maritime, la place du marché, vide, est en grand nettoyage. La cathédrale orthodoxe vient de fermer (18h). Ce sera pour demain. On traverse l'esplanade, où un jeune homme amuse les enfants avec de grosses bulles. Quelques très beaux bâtiments... On finit par la gare, qui est en photo de couverture du guide Gallimard. Après quelques courses, nous reprenons notre tramway 4. Un magnifique coucher de soleil nous attend à l'arrivée.




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Une belle journée à la découverte d'Helsinki.

Petit bain du matin (on a la plage pour nous tous seuls à cette heure matinale, l'eau est tiède, c'est vraiment agréable !)

On essaie de mettre Zezkinette à l'ombre (mais le temps du petit déjeuner le soleil arrive dessus et tape dur...)

À l'aide de notre tramway 4, on va vadrouiller dans la ville. On passe à la poste, puis on va voir les brise-glace. Ces immenses bateaux sont garés là juste pour nous rappeler que l'hiver, ici, il fait... froid !

Nous entrons cette fois dans la cathédrale orthodoxe Uspenski, magnifique.

Nous passons devant la jolie façade du palais de la Noblesse, puis nous trouvons le café de la cathédrale, situé dans la crypte. L'église orthodoxe de la Ste Trinité a paraît-il de belles icônes mais elle est fermée.

Nous rejoignons le marché couvert. Difficile de choisir parmi toutes ces spécialités appétissantes !

Nous allons ensuite à la découverte de l'église dans le roc, Temppeliauko kirko. C'est impressionnant, ce grand rocher a été creusé (dynamite ?) pour construire cette église à l'intérieur. On a droit à un concert d'orgue et à la WiFi, il y fait bon, ce sera notre heure de pause !

Nous finissons les visites d'Helsinki par le parc Sibelius, avec une statue de l'artiste et de grandes orgues en métal argenté. Jipy en avait gardé le souvenir (1969) et voulait y retourner.

Vient ensuite la partie moins drôle : faire le plein d'AdBlue que notre princesse bleue nous réclame encore, (quelle gourmande) et rejoindre le départ du ferry. Pour l'AdBlue on avait repéré une station Shell (il n'y en a pas partout), on a eu du mal avec la pompe qui ne fonctionnait pas bien. On a pu faire le plein dans le réservoir, mais pas moyen de remplir notre bidon. De plus on a payé le double de notre bidon français ! Espérons qu'on va être tranquille un petit moment.

Pour le ferry, pas de souci. Encore un immense bateau, même sensation que lors de notre première traversée : comment le bateau peut-il avaler autant de véhicules ?

On est un peu tristes, même si le voyage n'est pas fini, on quitte la partie "Nord de la Baltique", c'est sûr on y reviendra, on a beaucoup aimé et on a laissé beaucoup de choses à voir. On reviendra avec Zezkinette bien sûr, mais on aimerait aussi revoir Helsinki en hiver, on a beaucoup aimé cette ville.

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Bienvenue dans les Pays Baltes !

Dommage on a oublié de regarder l'éclipse de lune sur le bateau, tout occupés qu'on était à recharger notre matériel et à profiter de la WiFi. Mais on en profitera ensuite en roulant, très beau spectacle.

Le GPS nous propose de traverser Tallinn, les panneaux nous envoient à l'est, on décide à tort de suivre les panneaux. On fait un grand détour par une autoroute en construction. On rejoint enfin la route 4, on voit alors un lac sur le GPS. Il s'agit du manoir de Kernu, c'est sur le parking que nous passerons ce qu'il nous reste de nuit, il est déjà 2h du matin heure Estonienne (1h en France).

Ce matin nous reprenons notre longue épopée vers le sud. Premiers camions de prostituées (on n'en a vu au aucun au nord de la Baltique), et premières cigognes (elles non plus elles ne vont pas plus haut).

Arrêt à Parnu, très jolie petite ville, avec des maisons en bois et beaucoup de restaurants en plein air. Il reste une porte de l'ancienne enceinte fortifiée.

Traversée de la Lettonie : premiers chevreuils dans les champs. ça nous fait bien plaisir car depuis les rennes, on n'a vu que les oies bernaches comme animaux.

Nous avons déjà consacré un voyage spécial aux Pays Baltes en 2000, et plusieurs à la Pologne, aussi nous ne traînerons pas trop en route.

Nous traversons le centre ville de Riga, pour le plaisir de revoir quelques monuments.

À Rundale, nous allons au camping car notre batterie auxiliaire a soif...

Demain nous visiterons le château de Rundale, un petit Versailles.


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Encore un soir où on se couche tard ! On profite de la cuisine du camping pour préparer nos cuissons à l'avance (crêpes au sarrasin, flan chocolat à tartiner, courgettes, hoummos) à minuit passé !

La journée est consacrée à la visite du palais de Rundale. C'est le Versailles des lettons, construit au 18ème siècle par le duc de Curlande, et en rénovation depuis 1970 (il était avant dans un piteux état). La rénovation est bien faite, avec finesse. Le château est meublé avec des dons ou des achats dans différents pays (notamment des objets français). L'ensemble est bien réussi et c'est très agréable à visiter. Le jardin par contre est un peu limité.

Quand nous sortons du château, à 16h, un vent très chaud souffle, on se croirait en Afrique du Nord, il fait 45 degrés dans la voiture ! Il est temps de manger, (on n'a pas encore repris le rythme de la maison), heureusement le repas dans le frigo est bien frais !

Route vers le sud. On repasse devant la belle église orthodoxe de Baukas. Beaucoup de travaux sur la route. Beaucoup de cigognes aussi, certaines sont posées au bord de l'autoroute.

Soirée à Kernavé, au patrimoine de l'Unesco depuis 2004. Ce sont des tumulus sur lesquels étaient construits des châteaux en bois, habités du 1er millénaire avant JC jusqu'au 14ème siècle. Plusieurs musées, ouverts du mercredi au dimanche.

Nous allons dormir près de la rivière, encore un endroit superbe !


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Nous avons passé la nuit dans un super site, Baltas Kalnas, à Kernavé. Nous avions vue sur le méandre de la rivière. À 5h du matin Jipy est parti en balade avec ses jumelles. Il n'a vu qu'un ragondin, mais à cette heure là la nature est belle.

Route pour Vilnius, agrémentée de nids de cigognes.

Nous allons d'abord visiter le cimetière Antakalnis, où des soldats de l'armée de Napoléon sont enterrés. C'est très sobre. À côté, tombes de soldats russes (guerre 39-45). Le cimetière peut être comparé au Père Lachaise, mais avec plus de relief.

Le tonnerre gronde, l'orage arrive, ça va rafraîchir l'atmosphère !

Nous allons ensuite nous garer face à la porte de l'Aurore. Nous traversons la vieille ville, d'abord sous une pluie battante, en faisant des stops dans les nombreuses églises diverses et variées. Nous finissons par la cathédrale.

Je trouve le moyen de rater une bordure de trottoir, je me retrouve les 4 fers en l'air et la cheville tordue. J'espère pouvoir marcher demain ! (Ce sera une entorse...)

Nous dormons ce soir près du château de Trakai.


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Ce matin, ma cheville est bien enflée mais je peux poser le pied par terre. Le massage de mon chéri a été efficace.

Nous faisons un petit tour au bord du lac, des gens se baignent avec les canards et deux grèbes qui pêchent un poisson.

Nous nous rendons au parking le plus proche de l'entrée du château. En 2000 nous avions pique-niqué devant le château, sans le visiter. C'est la vision extérieure qui a le plus d'allure. Mais depuis il a été restauré (et très bien restauré) ça vaut la peine de le visiter. C'est un château médiéval, en pierre et en briques. À l'intérieur de grands escaliers en bois permettent de monter aux étages. De très belles collections d'objets : mobilier, pièces de monnaie, pipes sculptées en bois, en os et en porcelaine, collection de sceaux, armes moyenâgeuses, animaux empaillés...

De très nombreux visiteurs...

À l'époque où Trakai était la capitale, le grand duc avait pour garde du corps une communauté juive venue de Crimée, appelée les Caraïtes. Il reste actuellement des descendants et une maison-musée.

Je programme le GPS pour la maison.

Nous nous arrêtons pour déjeuner au bord d'un lac. Huit personnes âgées (un petit peu plus âgés que nous) se sont données rendez-vous sur le parking. Les premiers arrivés nous observent en silence, nous on se demande ce qu'ils sont venus faire. Puis une fois toute la troupe réunie, elle s'anime, elle s'égaye, elle enfile les maillots sans gêne et hop tous à l'eau, avec papa-maman cygnes et leurs deux petits. Puis ils apportent les victuailles pour partager leur pique-nique. Pour le coup c'est nous qui nous sentons très vieux, pas le temps de nous baigner, on a de la route à faire...

Notre route est jonchée de cigognes... Parfois des travaux et une circulation en alternance.

En approchant de la frontière polonaise, on perd les jolies maisons de bois, à la place on trouve des petits immeubles en ciment gris, non peints. Dernières courses en euros, dernier plein d'essence, nous ne ferons que traverser la Pologne.

La Pologne c'est pour nous le pays des animaux, le soir, le long des routes.

Ce soir, deux magnifiques jeunes cerfs font la course avec nous, puis décident de traverser à grande vitesse devant nous pour rentrer dans les bois. Plus loin un petit faon (?) dans les champs. Puis une drôle de bête marron foncé dans la pénombre, corps de renard (pas la queue) mais tête de loutre...

Nous nous arrêtons sur une aire de pique-nique pour dormir.


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À priori, après étude de nos documents, il semble que la petite bête vue hier soir soit un louveteau !

Ce matin, en route pour la traversée de la Pologne, il nous reste un peu plus de 500 km avant l'Allemagne.

Hier, au château de Trakai, on a bien ri : on a croisé un groupe de français avec leur guide. J'ai lancé tout haut : c'est peut-être un groupe "Arts et Vie", et là les gens m'ont répondu : oui, on est "Arts et Vie". Il a fallu expliquer qu'avant de partir Jipy a épluché les catalogues "Arts et Vie" et repéré tous les endroits intéressants où ils passaient, notamment les sites à l'Unesco. Du coup on se disait qu'on allait bien finir par rencontrer un voyage Arts et Vie. Jipy m'a dit en plaisantant "Je devrais postuler pour y être accompagnateur puisque je connais tous les endroits où ils passent !"

Nous avons fait le choix de prendre le chemin le plus court, par le nord. Mais ce n'est peut-être pas le meilleur choix ! Beaucoup de travaux sur la route, avec des déviations, un revêtement parfois très abîmé, des autoroutes en construction, et des limitations qui changent sans arrêt. Comme on essaie de les respecter, on se fait doubler, notamment par des camions, qui n'ont pas l'air d'accorder beaucoup d'importance aux lignes blanches et aux limitations.

Nous faisons une pause à Chelmno, pour souffler un peu. Une grande piscine en plastique a été posée devant l'hôtel de ville pour la grande joie des enfants. Jolie place, avec le mètre étalon scellé derrière l'hôtel de ville. Nous allons voir la cathédrale où reposent des reliques de St Valentin. L'église est en brique rouge, comme la plupart des autres dans la ville. L'intérieur est très richement décoré.

Il fait encore très chaud, on tente d'acheter une glace mais les commerçants ne veulent pas de nos euros, le coin est pas très touristique. On n'a pas changé d'argent car on ne fait que traverser. La Pologne, qui s'est pourtant beaucoup européanisé (il y a même un carrefour et un intermarché) a gardé ses zlotis. Tant pis, le frigo fonctionne encore, un petit reste de fromage blanc aux myrtilles et au cacao, et la glace est oubliée !

Peu d'animaux ce soir, région trop habitée.

Nous nous arrêtons pour dormir à Walcz, immense parking devant le cimetière.




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Notre parking de cimetière est très calme, ça nous a permis de bien dormir et de nous lever à 5h20. Quand nous levons l'ancre à 7h30, il fait déjà chaud... Mais c'est quand même plus agréable qu'hier soir !

La route est correcte, nous atteignons assez rapidement Szczecin puis la frontière allemande. Nous aurons fait 728 km pour traverser la Pologne. Zezkinette est ravie de retrouver l'autoroute, elle peut enfin se défouler un peu. On est tout surpris de voir les kilomètres défiler !

Vous avez déjà vu des autoroutes allemandes sans travaux ? Nous non ! Mais ça roule quand même plus vite que sur nos petites routes polonaises d'hier !

Notre halte d'aujourd'hui sera le palais de Sans Souci, à Potsdam près de Berlin. On est un peu déphasés, les prix ne sont pas ceux des Pays Baltes, ben oui on est en Allemagne ! De plus on arrive comme des fleurs pensant visiter, on nous annonce que c'est visite guidée obligatoire et qu'il reste 2 places dans 1h, on a de la chance car il paraît que d'habitude on doit attendre au minimum 3h ! Après notre voyage dans des zones désertiques, on retrouve l'ambiance touristique estivale...

On ne regrette pas notre halte, le palais, domaine de Frédéric le Grand, est très décoré. C'est du rococo mais ça en jette. Beaucoup de monuments autour, que nous visiterons peut-être lors d'un autre passage. Un moulin face au palais. Frédéric le Grand voulait faire interdire ce moulin car le bruit le gênait. Il perdit le procès et finit par accepter sa présence.

Nous allons dormir au bord de l'Elbe, au croisement avec un canal. Une écluse très longue, 20 m de dénivelé, c'est toujours fascinant !



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Départ à 5h50, on veut profiter de la fraîcheur pour rouler. On enfile même les polaires.

Arrêt à 8h pour faire le petit déjeuner. Ça y est, la chaleur est arrivée. À 9h30, on aimerait repartir, mais voilà... où sont les clés ? Après avoir mis la voiture sens dessus dessous, fait et refait le chemin jusqu'au toilettes et ameuté les voitures voisines, pendant 20 minutes, on décide de se poser et de se refaire le film. Qu'a-t-on fait en arrivant ? Eurêka, Jipy tu avais ta polaire... Les clés attendent gentiment dans la poche !!!

Ça fait un moment qu'on vit en tee-shirt, on avait complètement oublié ces 2h couvertes !

Ça nous rappelle une blagounette:

-Que fais-tu depuis que tu es à la retraite ?

-Moi je suis devenue nounou, je garde mes petits enfants.

-Moi je rends service dans des associations.

-Moi je travaille dans la recherche.

-Super. Et qu'est-ce que tu cherches ?

-Mes lunettes, mon portefeuille, mes clés...


Arrêt pique nique. On aurait bien aimé fermer un peu les yeux, on a d'ailleurs laissé le lit ouvert. Impossible, 38 degrés à l'intérieur, c'est une fournaise. Pas grand chose à décrire, les autoroutes allemandes sont souvent sans limitation, à 140 on se fait doubler ! Souvent des travaux, alors là c'est limité à 80, voire 60, sans qu'il y ait vraiment de raison !

En tout cas les kilomètres défilent, Jipy qui ne manque jamais un palindrome au compteur est content, on en a plusieurs dans la journée !

Sieste au barrage d'Eupen, en Belgique, malgré les 39 degrés dans le van, c'est mieux qu'un sauna finlandais...

À Eupen, on retrouve les entrées de ville avec multiples centres commerciaux et magasins de voiture... On réalise qu'on n'a pas vu ça ailleurs ! Ça nous rappelle l'entrée de notre ville. De même, aucun panneau publicitaire sur les routes en Norvège, un tout petit peu en Finlande.

Nous pourrions rentrer cette nuit, mais on décide de se ménager. Nous faisons halte pour la nuit à Rethel, où l'on trouve un joli coin grâce à Park4night.

Nous finissons ce long périple le 4 août 2018 à 10h, à BCR. Alors que la radio nous parle d'embouteillages monstrueux, nous avons la chance d'être quasiment seuls, sur des belles routes à 4 voies.


Merci à tous ceux qui nous ont suivis, régulièrement ou ponctuellement !

Bilan financier, pour deux personnes et un van de moins de 6m de long et 2m de haut :

Le gros budget, c'est bien sûr le transport !

Gasoil : 873 litres pour 13176 km, soit 1260 € (c'est en France le plus cher !) et 17 litres d'AdBlue

Les deux grandes traversées en ferry, 300 € (Hirtshall-Kristiansand : avec Color Line, 200€; Helsinki-Tallinn : 100 € avec Eckero)

Les différents petits ferries (8 en tout, mais Bodo-Moskenes coûtait 1013 Nok) : 285 €

110 € pour la traversée du Lysefjord

Nos visites :

Pays-Bas : parking 5€ et 2€ Martinikirke

Bergen : 15 € de parking 24h, 15 € les 4 trajets en tram, 10 € le funiculaire

Croisière en bateau sur le Geiranger : 74 €

Eglise en bois Urnes : 16 €, Lom : 11 €, (tarif retraités) ; site Alta : 23 €

Trondheim : 4,70 € de parking et 21 € pour la cathédrale

Excursion à pieds avec guide aux boeufs musqués : 81 € (on aurait pu la faire seuls)

Château de Savonlinna : 16 € (prix retraités); Château de Raseborg : 14 €; Rock Church à Helsinki : 6 €; Transports à Helsinki : 27 €; Palais de Rundale (Lettonie) : 26 €; Château de Trakai (Lithuanie) : 8 € plus 1,80 € de parking; Vilnius : 2 € de parking;

Campings : 174 € pour 6 nuits, avec électricité et douches comprises :

(Forsand : 290 Nok, Alesund : 360 Nok avec lessive, Oppmyre : 270 Nok, Inari : 27 €, Rauma : 34 €, Rundale : 16 €).

Il faudra rajouter les péages automatiques en Norvège, où la plaque d'immatriculation est photographiée. Je vous le communiquerai dès que j'en aurai connaissance.

Je ne fais pas de bilan financier pour la nourriture, car nous avions apporté beaucoup de réserves de France et j'ai toujours cuisiné, en achetant les produits frais dans les supermarchés. Nous n'allons qu'exceptionnellement au restaurant. Les supermarchés en Norvège et en Finlande sont moins chers et bien mieux achalandés que je le pensais ! Les restaurants sont très chers. Comme partout, il vaut mieux acheter une glace en supermarché que chez les glaciers dans la rue ! Il faut surtout avoir des provisions pour la partie au nord du Cercle Polaire, où parfois on ne trouve pas grand chose !

Je ne compte pas l'achat et l'usure du véhicule... Nous avons rencontré beaucoup de gens en fourgons aménagés, en camping-car, en voiture avec tente, certains avaient fait le trajet en avion jusqu'à Bergen et loué un véhicule. Des hollandais avaient laissé leur voiture au Danemark, pris le bateau jusqu'à Bergen, et continué en vélo avec la tente (en dormant en hutte dans les campings les jours de pluie). Des parisiens avaient loué un gros camping car à Paris pour 3000 € le mois, et ne sont jamais allés en camping. Pour moins cher, vous pouvez louer chez Freed'Home Camper à Jossigny votre van aménagé, ou l'acheter en fin de saison, comme nous.

Bonne route à tous.