Rizières et villages traditionnels au programme, à la découverte des minorités.
Septembre 2018
30 jours
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6h du matin, bien arrivés à Guangzhou sous une pluie battante ! Après avoir trouvé un ATM pour changer de l'argent, au niveau des départs, nous cherchons un office de tourisme. Non, ça n'existe pas, on ne sera pas encombré par les cartes !

Nous prenons le métro direct ligne 3 pour la gare de l'est (7 Y par personne, environ 1€). À la gare de l'est, nous sortons en mettant notre jeton, quand on se rend compte que notre quartier se trouve de l'autre côté des rails. Il faut donc retourner dans le métro pour trouver la bonne sortie. On arrive à se faire comprendre pour rentrer (on ne veut pas repayer un billet de métro juste pour aller à la bonne sortie). Pour sortir, c'est plus compliqué, il faut trouver quelqu'un qui parle 3 mots d'anglais pour qu'il comprenne ce qu'il nous est arrivé, on dégaine notre plus joli sourire en donnant du "xiéxié", et ça marche.

Pour trouver notre logement, on se sert de MapsMe, mais ensuite on a l'impression de jouer à "Pékin express" pour trouver le bon immeuble, notre adresse en chinois à la main. Au 16ème étage du bâtiment 5, on nous accueille. Nous payons notre réservation Booking. Com, 575 Y pour les 4 nuits (environ 20€ la nuit), et une employée nous emmène au bâtiment 4, 45ème étage ! Très impressionnant ! (L'immeuble en comporte 50). Nous avons une chambre dans un appartement avec une cuisine et une salle de bains que nous partageons avec d'autres locataires.

Elves BNB Guangzhou East train station.

En bas on trouve un petit 7-Eleven, et sur l'avenue des petits restos (becs et pattes de canard). Je craque pour le Macdo, ce qui n'est pas du tout dans mes habitudes, car le bec de canard ne m'enthousiasme pas...

Après un peu de repos, nous sortons sous la pluie, à la tombée de la nuit, de l'autre côté, sur la Linhe Donglu (est), et là on trouve un peu plus de petites échoppes.

Au retour, le tonnerre gronde, les hautes tours font caisse de résonance, ça fait plutôt peur...

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Ce matin nous prenons le métro pour le parc Yue Xiu. 4 Y le billet, nous n'achetons pas le forfait journée ni le forfait 3 jours, ça ne vaudra pas la peine.

Temps chaud et humide, on est un peu comme dans une cocotte minute... Le parc est très agréable, fréquenté mais pas trop. On est content de commencer nos visites par un peu de verdure. Des plans du parc sont affichés un peu partout, et grâce à MapsMe c'est très facile de trouver nos destinations. Première étape : la statue des 5 béliers. Une légende raconte qu'un jour de famine des immortels sont arrivés accompagnés de 5 béliers, tenant dans leur museau des plans de riz, sauvant ainsi le village. Les villageois ont ensuite édifié une grande statue en remerciements.

En contrebas, une grande sculpture murale raconte la légende. Cette petite place est le rendez-vous de joueurs de "volant à plumes". Des groupes de 5 ou 6 joueurs en cercle font circuler le volant en le lançant et en le réceptionnant avec leurs pieds. Quelle agilité !

Deuxième étape : la tour Zhenhai, qui abrite le musée national. Nous nous contentons de la voir de l'extérieur, nous avons encore d'autres choses à visiter, nous sommes assez sélectifs sur les musées.

Troisième étape : la Tour monument à Sun Yat Sen. On ne peut malheureusement pas monter plus haut que le 1er étage, on n'aura pas la belle vue annoncée par notre LP.

Il est temps de nous restaurer, on s'arrête face au parc dans un petit resto. Comme d'habitude pas de menu en anglais. Après un petit tour de table pour voir ce que les gens mangent on commande un peu au hasard : raviolis fris au maïs, viande et riz. Pas trop mal.

Nous arrivons au Mausolée du roi Nan Yue. Première surprise Jipy ne paie pas et moi je paie demi-tarif, l'avantage d'être vieux ! Mais la plus grande surprise c'est que cette visite nous a enthousiasmés ! On y a passé plus de 2 heures. On commence par une collection de miroirs en bronze de différentes époques, et une collection magnifique d'oreillers en céramique offerts par un couple.

Ensuite on accède au site où l'on a trouvé la tombe du roi Nan Yue. Ce roi avait été envoyé par l'empereur en 214 avant JC au sud pour réprimer l'agitation qui régnait alors. Sa tombe, découverte dans les années 1980, n'a jamais été pillée, donc tout y était, juste abîmé par de nombreuses inondations. Un beau travail de mise en valeur a été réalisé, un grand musée sur 2 étages, avec des explications en anglais. Le roi a été enterré dans un double coffre en laque, il était enveloppé de jade et de soie, c'est exceptionnel, ce qui a permis une bonne conservation. Il était entouré de 15 personnes (concubines, serviteurs, cuisinier, secrétaire), sacrifiés pour faire ce voyage dans l'éternité avec leur roi, apparemment mort de maladie aux environs de 40 ans.

Dans le coin des enfants, tout est fait pour que les petiots s'amusent en apprenant, c'est très pédagogique !

Nous finissons la journée au temple Guang Xiao (la piété filiale). Jipy se promène dans les différents bâtiments tandis que je repose ma cheville (pas encore guérie de son entorse à Vilnius) au son des prières chantées des moines, un pur moment de bonheur !

Nous reprenons le métro à Ximenku, après un arrêt dans un des nombreux restos de soupe chinoise. On choisit ce qu'on veut, on paie en fonction du poids, et 5 minutes après on t'apporte un grand bol de soupe où on a fait bouillir tout ce que tu as choisi ! Quel régal. C'est génial car on peut goûter des choses qu'on ne connaît pas, si on n'aime pas on ne prend pas trop de risque.

On rentre de nuit à 19h et sous la pluie, le soleil de minuit nous semble déjà loin !



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Journée très pluvieuse et religieuse !

Nous commençons par le Chen Clan Academy (1888). Très touristique, ce grand complexe ancestral était en ruine en 1950. La restauration a été très bien réalisée, et il a été transformé en musée. Ce complexe magnifiquement décoré, sculpté, avec différents matériaux et techniques variées, abrite des réalisations artistiques diverses : travail du bois et de l'ivoire de mammouth de Sibérie, des broderies, du papier découpé, de la porcelaine, des tableaux en terre cuite, etc. On voit aussi une reconstitution de pièces d'une maison riche.

Nous reprenons le métro jusqu'au temple des 6 banyans. L'emblème est la grande pagode des fleurs, mais aujourd'hui on ne peut pas y monter. Plusieurs jolis bâtiments : le 6ème patriarche, Kwanyin, les 3 bouddhas...

Nous marchons jusqu'à la mosquée, dont l'aspect extérieur ressemble aux temples bouddhistes, un grand minaret blanc en supplément. L'intérieur est semblable à toutes les autres mosquées.

Nous finissons ce périple par la cathédrale, 5 minutes avant sa fermeture ! (17h) Rien à signaler, ce n'est pas la cathédrale de Chartres ! Comme d'habitude quand un monument ou un musée ferme en Chine, quelqu'un l'annonce en se promenant avec un micro. Il faut alors dégager vite fait, un policier siffle en gesticulant, malheur à ceux qui traînent !

On est content de retrouver notre 45 ème étage et sa douche chaude, nos pieds marinent dans l'eau depuis ce matin, ouf ! La pluie n'a pas cessé de la journée !


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Métro pour Chang Shou Lu , dédale de petites ruelles interdites aux voitures bien sûr, mais il faut être prudent car plein de petites carioles et des vélos, électriques ou non, circulent et nous frôlent. Les ruelles sont encombrées de tables où les clients déjeunent, et d'étalages de légumes. Nous débouchons sur une rue plus grande où il n'y a que des bijoutiers (argent, jade, or...)

Le premier arrêt de la journée, c'est le temple Hualin. Un bâtiment est consacré au Bhodidharma, celui qui a développé le bouddhisme zen en Chine (venu d'Inde).

Un autre grand bâtiment contient 500 Arhats, en bois doré. Ce sont les hommes qui ont atteint le nirvana mais sont restés sur terre pour sauver les humains. Marco Polo y est représenté !

L'orage éclate pendant que nous visitons, la pluie nous accompagnera jusqu'au soir !

À pieds nous rejoignons le musée de l'opéra, dans un joli quartier rénové à l'ancienne.

Nous atteignons ensuite l'île Shamian, après avoir traversé un centre commercial très moderne avec un grand magasin Décathlon !

L'île Shamian était une concession franco-anglaise vers 1860. Il reste beaucoup de bâtiments coloniaux.

Nous faisons le tour de l'île, en nous arrêtant aux deux églises et à l'hôtel du cygne blanc, où nous avions changé de l'argent en 1987. Nous avons aussi retrouvé l'hôtel Shamian où nous avions dormi. On a essayé de demander aux réceptionnistes quand l'hôtel avait été rénové, car à l'époque il n'était pas aussi chic. Même avec les traducteurs automatiques, il n'y a pas eu moyen de se faire comprendre !

Dans la rivière des perles (pas très propre) une femme nageait à contre courant une bouée accrochée derrière elle.

Nous reprenons le métro à Huangsha afin de voir l'opéra et le quartier moderne illuminé. Nous avons goûté au métro bondé du vendredi soir, mais c'est assez bien organisé !

Le quartier moderne nous a beaucoup plu, ça rappelle Chicago, Dubai... C'est toujours impressionnant ces tours aux formes fines, qui changent de couleur. De plus, la pluie a cessé !

L'opéra est formé de plaques de verre assemblées, aux bords arrondis. Les derniers spectateurs se pressent, il est 19h30, le spectacle va commencer : ce soir on joue "Cats".

Nous finissons la soirée aux fontaines dansantes, c'est la bonne surprise !

Il est temps de rentrer, en essayant de trouver quelque chose à grignoter, on n'a pas vraiment pris le temps de manger aujourd'hui.

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On se lève un peu tard ce matin, à 10h la femme de ménage nous demande gentiment de libérer la chambre. On déplace un peu honteux tout notre petit bazar dans la salle à manger, à 11h on est prêts !

Les chaussures d'avant hier sont encore trempées ! Heureusement qu'on a pris 2 paires.

Métro jusqu'à la gare du sud. On ne s'attendait pas à ce qu'il y ait une telle foule, une heure trente de queue pour acheter le billet, les trains sont bien complets, le premier à avoir de la place est à 16h30. On s'en contentera, on devra dormir à Guilin. Nous n'avons pas l'intention de traîner à Guilin. Il faut visiter Yanshuo, mais nous en avons un très beau souvenir, lors de notre premier voyage chinois en 1986, on ne voudrait pas tout gâcher en y retournant car les choses changent, pas toujours en bien !

La gare est immense, il y a peu d'endroits pour manger et surtout rien pour s'asseoir. En bas comme en haut on s'installe par terre, on a l'habitude mais le poids des ans commence à se faire sentir !

Le train est à l'heure, c'est un beau TGV. C'est un peu plus cher que d'autres trains, mais on n'avait pas le choix : 251 Y par personne (35€).

En route on aperçoit derrière la vitre les beaux paysages karstiques, que l'on trouve sur les peintures traditionnelles chinoises.

Nous arrivons à 19h30, il fait nuit, et en sortant de la gare des dames attendent avec une petite pancarte en chinois. L'une d'elle s'approche de nous, on lui demande avec les quelques mots qu'on connaît s'il s'agit bien d'hôtel et le prix, et on la suit dans la rue principale. Super, on n'a pas été habitué à ce que ce soit si facile en Chine ! Petit hôtel tout simple, 100 Y (15 €).

En plus il y a de quoi manger tout près, ça a l'air bien appétissant. C'est la fête, des coques et des aubergines, dans une sauce délicieuse épicée juste comme on aime ! Un régal ! Dans la rue plusieurs échoppes cuisinent de bonnes choses qui sentent bon, dommage la pluie arrive, on retourne à l'hôtel.

Demain on continue notre trajet vers Dazhai.

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En route pour les rizières. À la gare du nord nous prenons le bus 1 pour la gare routière Qintan, au sud. (2 Y pp, 1h de bus)

Nous avons tout de suite un bus pour Heping Longji Lu Ku (croisement pour Longji) (32 Y pp, un peu moins de 2 h).

Le bus nous dépose au croisement où un minibus beige plein est prêt à partir pour Dazhai (30 Y pp et 45 min).

En route on nous fait payer le droit d'entrée aux villages : 95 Y pp.

On a lu que Tiantouzhai est plus joli pour dormir mais 40 min de grimpette avec les sacs, on ne veut plus les faire. Il y a des porteurs (plutôt des porteuses) mais nos sacs sont lourds, on n'a pas trop envie d'infliger ça à ces petites dames, et puis ça augmente le prix du séjour, car il faudra redescendre ! On dormira donc à Dazhai, à l'auberge de jeunesse Lost in Beauty. (129 Y la nuit pour nous deux). C'est une très belle bâtisse en bois.

Je me souviens qu'en 1987, suite aux glissements de terrains la route Lassa Kathmandu était coupée, il fallait en faire une grande partie à pieds. Le grand sujet entre les touristes était "porteur ou pas"! Entre "ça leur donne du travail, ça les fait vivre", et "j'ai trop honte", les discussions allaient bon train. On était jeunes, on avait préféré porter nos sacs nous-mêmes.

Vers 17 h on décide d'aller au point de vue Golden Bouddha à pieds, à l'arrivée du téléphérique. Ce n'est qu'à 1,2 km, mais ça grimpe sec, on rentrera à 20h dans la nuit noire, pas évident ! En haut, on se promène sur le belvédère en bois, le paysage est superbe. Il y a aussi un petit village.

Le riz est très haut, la récolte aura lieu en octobre.

Les villages sont habités par les Yao, qui habitent dans des immeubles en bois de 3 étages. Certains portent encore le costume traditionnel, mais c'est plutôt pour des raisons touristiques... On a lu que beaucoup abandonnaient le travail dans les rizières pour travailler au service des touristes, mais il faut qu'ils trouvent un équilibre car les touristes viennent... pour les rizières ! Donc il faut qu'elles continuent à exister et à être bien entretenues.

Malheureusement des constructions de béton fleurissent un peu trop. Il y a quand même un effort pour cacher le béton avec du bois.

Nous finissons la journée par un repas traditionnel, du riz cuit dans un morceau de bambou. On ajoute du tofu épicé et des pommes de terre en fines lamelles et cuites, façon spaghettis. On nous sert un thé délicieux, dans lequel trempe un gros fruit.



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LA randonnée que fait tout touriste occidental qui se respecte ! Les touristes chinois restent dans une vallée, ils n'aiment pas vraiment les randonnées. Je n'ai peut-être pas été bien raisonnable, mais j'avais préparé cette balade avant de partir et je tenais à la faire, on ne va quand même pas se faire commander par une paire de jambes !

Par prudence on l'a faite à l'inverse de ce que font généralement les gens, on a pris le bus ce matin à 9h20, puis on a attendu 1h un autre bus pour monter à Ping'An. On a bien fait car je marche lentement (les bus s'arrêtent de bonne heure), en plus on s'est trompé une fois, on a rajouté 4 km aux 12 prévus.

On traverse le village de Ping'An, très étendu, une belle grimpette nous attend pour arriver au point de vue des 9 dragons et des 5 tigres. Je suis rouge écarlate (il fait très chaud), un robinet d'eau fraîche me permet de m'asperger...

En continuant sur Zhongliu, il faut faire attention à la nouvelle route en construction. Il ne faut pas louper le sentier qui part à gauche après le "safe hight view scenic area". (C'est là qu'on s'est trompé).

À Zhongliu, une femme Yao nous propose de nous montrer ses longs cheveux moyennant 5 Y (elles ne les coupent que 2 fois dans leur vie). On se laisse tenter par la proposition. Beaucoup de femmes nous invitent à dormir, il est déjà 16h30 et il reste 6 km. On aurait pu se faire une soirée "Pékin Express !" Mais on a les lampes, on préfère rejoindre notre chambre !

Quand on traverse Tiantouzhaï, la nuit tombe, le haut du village est très boueux. Il faut traverser un parking gadouilleux, une vraie patinoire. On sort les lampes de poche. On a du mal à trouver le chemin qui descend. Il traverse le bas du village, on passe d'hôtel en hôtel, tous bien collés les uns aux autres. Il fait nuit noire, une grande descente en escaliers s'amorce, ça n'en finit plus, les genoux sont fatigués. Nous sommes contents d'avoir fait la rando dans ce sens là, si on avait commencé par cette montée ça nous aurait cassé les jambes ! On est aussi contents de dormir à Dazhaï, monter avec les sacs à Tiantouzhaï est effectivement assez sportif !

Nous rejoignons enfin l'hôtel à 20h30, trop fatigués pour aller manger.

Je vous laisse avec les nombreuses photos...

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Aujourd'hui le soleil est au rendez-vous de bonne heure !

Nous prenons le minibus pour Longsheng (20Y pp). On se demande si à l'aller on n'a pas payé un aller retour. On s'est fait aussi avoir hier pour monter à Ping'An.

À Longsheng on attend 1h le bus pour Sanjiang. (34 Y)

À Sanjiang on nous fait signe qu'il faut marcher un peu pour prendre le bus pour Chengyang. Nous sommes arrêtés par des chauffeurs de minibus qui nous demandent 100 Y ! On vérifie alors nos documents, et on continue notre route. On traverse un grand pont. La vue est très jolie, des immeubles en bois et une pagode longent la rivière. Nous arrivons à la gare routière Hexi, à 800m. Inutile de prendre la rue qui monte vers la gare routière, le bus attend en bas sur la grand route, prêt à partir. (3 Y pp !)

En route nous passons devant une école. Les chinois aussi ont fait leur rentrée. Il est 16h20, une horde de gamins braillards envahit le bus. Le chauffeur prend alors son micro, le calme revient aussitôt ! Quelle autorité !

Les gaminots descendent presque tous dans le même village. Puis les gens nous font signe que c'est à nous de descendre, Chengyang est un ensemble de 8 villages, essentiellement des Dong.

C'est le pont du vent et de la pluie qui est réputé. Ce vieux pont a été construit en pierre et en bois, sans un seul clou. C'est un pont mais il servait aussi de lieu de réunions car il a des bancs. La légende raconte qu'un dragon aurait sauvé une femme des pinces d'un vilain crabe. Le pont a été construit en l'honneur du dragon, qui protège les récoltes.

Avant de rejoindre les villages, il faut s'acquitter du droit d'entrée. Nous avons droit au demi-tarif, 30 Y pp au lieu de 60.

Il faut marcher un peu pour arriver au centre de Ma'an, où se trouve le pont, et gravir plusieurs escaliers. Une petite suée avec les bagages et cette chaleur ! Nous trouvons un hôtel tout près du pont, pas encore terminé, je me demande d'ailleurs si nous n'avons pas l'unique chambre finie ! (100 Y)

La nuit tombe, nous pensions que le pont serait illuminé, qu'il y aurait de l'ambiance... Non, tous les marchands ambulants ont plié bagage, le pont est tout sombre, très peu de monde dans les rues. Pas facile pour manger, pas de menus affichés et pas de clients. On trouvera un resto avec un couple chinois qui dîne, on se simplifie la tâche en commandant la même chose qu'eux, à base de porc, de bambou, de riz et de bouillon avec légumes. Un festin ! Pendant que l'on mange, 3 adolescentes débarquent et nous demandent la permission de faire des selfies avec nous. Nous sommes mitraillés, ça nous fait bien rire, on pense au sketch de "scènes de ménage", quand Raymond et Huguette voient passer les chinois dans leur cuisine lors des journées du patrimoine !



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Ce matin nous profitons un peu de Chengyang. Un groupe de jeunes peintres en stage envahit le village. Puis nous voulons acheter du thé, puisqu'il est cultivé ici. Nous avons droit à une cérémonie du thé.

Nous quittons l'hôtel avec nos bagages, on prend un chemin différent de l'aller, ça nous permet de visiter une autre partie, nous trouvons le coin vraiment très beau. Des immeubles neufs se mêlent aux anciens, mais ils sont construits dans le même style, le ciment étant recouvert de bois.

Nous finissons par retrouver l'arrêt de bus, après une bonne suée. À Sanjiang j'avais lu qu'on pouvait maintenant prendre un TGV et être en 20 minutes à Zhaoxing. Impossible de localiser la gare et nous n'arrivons pas à nous renseigner. Du coup on retourne à la gare routière où nous attendons pendant 2h un bus pour Congjiang (35 Y pp). Nous changerons un peu notre plan de route.

La route est très mauvaise, très abîmée par les pluies abondantes. Nous mettons 4h pour faire 100 km. Une nouvelle route permet de faire plus rapidement les derniers km, avec un long tunnel de 4 km, mais une grande discussion s'engage dans le bus. Apparemment un petit groupe de villageois avec d'énormes sacs de... légumes (?) a raté son arrêt à cause de ce changement. Dommage on ne comprend pas ce qu'il se dit ! À priori le chauffeur et son aide vont arranger les choses, à l'arrivée les sourires sont revenus.

Il fait nuit, nous trouvons assez vite un petit hôtel (60 Y). Les bâtiments de Congjiang sont joliment illuminés.

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Aujourd'hui nous allons chez les Miao. Basha est un village de montagne, où les gens essaient de conserver leurs coutumes ancestrales. C'est le seul peuple de Chine où les hommes ont le droit de garder le fusil sur l'épaule toute la journée. Pour préserver cela on a construit une grande barrière payante à 4 km en contrebas. Comme nos documents ne sont pas à jour, on n'avait pas compris ça ! On avait pris un taxi depuis Congjiang, mais il nous a abandonné, après 4,5 km, devant la barrière ! Un peu contrariés on n'a pas voulu prendre le bus de tourisme moyennant 20Y chacun, on a fait la grimpette à pieds. Un peu dur avec cette grosse chaleur, mais le paysage est joli. Entrée du "parc" : 40 ¥ pp, 20 ¥ de 60 à 69 ans.

Je ne sais pas ce qu'il faut en penser, mais cette organisation revêt pour nous un aspect Disneyland. Si vous êtes déjà venus, n'y retournez pas, vous serez déçus. D'un autre côté, puisque le tourisme chinois se développe, c'est peut-être une bonne chose que ce soit organisé en parc. L'entrée payante doit revenir aux villageois (j'espère). Ils vendent de l'artisanat, et organisent des spectacles de danse 3 fois par jour. (45¥ pp je crois, on n'avait pas pris l'option spectacle au départ, un peu rebutés par cet aspect zoo, puis comme on se reposait à l'ombre sur le lieu du spectacle au moment où ça commençait, le contrôleur nous a proposé de rester ! Sympa. Il faut dire qu'on est les seuls étrangers, on ne passe pas inaperçus. Soit on nous escroque un peu, soit on nous protège !) Finalement on a beaucoup aimé le spectacle, l'ambiance était bon enfant, les Miao ont partagé des événements de leur vie au son du Lucheng, l'instrument traditionnel en bambou : mariage (ils ont choisi le marié dans le public), séduction des jeunes, chasse, combats et chahuts des garçons, pour finir par le rasage du crâne à la faucille. C'est à l'âge de 15 ans pour les garçons, on leur laisse une mèche qu'ils tressent en chignon sur le sommet du crâne. Deux volontaires ont prêté leur tête pour la démonstration.

À midi nous avions goûté au lotus, c'est très bon.

Au retour le dernier bus a proposé gentiment de nous descendre à la barrière, puis nous avons fini les 4,5 derniers kilomètres à pieds.

Jipy le courageux est allé photographier les illuminations de la ville (notamment les ponts). Même les arrêts de bus sont magnifiques la nuit.

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Zhaoxing est un village très touristique en pleine expansion. Nous prenons d'abord le bus jusqu'à Laoxiang, par la nouvelle route (12 ¥ pp). Il nous dépose dans une gare routière toute neuve, en bois, imitation temple, face à la gare du TGV, toute neuve elle aussi. La femme qui contrôle les billets nous emmène tout de suite vers un petit bus qui est en train de partir pour Zhaoxing. Trajet 20 ¥, pour 5 km. Le chauffeur s'arrête à la barrière située à 2 km du village, son aide nous emmène à la billetterie. 100 ¥ l'entrée, gratuit pour les plus de 60 ans. J'ai de la chance, la caissière n'a pas "chinoisé" pour 3 semaines ! Le bus nous a cette fois déposés à l'entrée du village (contrairement au taxi pour Basha).

Par contre, trouver un hôtel n'est pas du gâteau ! Pendant que Jipy garde les bagages, je sillonne le village, entrant dans 8 hôtels : plusieurs n'acceptent pas les étrangers, et parmi ceux qui acceptent, soit ils ont de la place mais coûtent le double, soit ils ont été réservés et n'ont pas de place. Enfin, un petit hôtel qui n'a pas un seul client accepte de nous recevoir, après avoir téléphoné à un responsable ! La joie des hôtels en Chine... Aujourd'hui dans le village nous ne rencontrerons comme étrangers qu'un couple israélien avec un guide chinois, qui nous aide à choisir notre repas. Par contre énormément de touristes chinois, seuls ou en groupes, avec micro et petit drapeau. Les pauvres villageois ont subi un sacré changement... C'est encore une sorte de Disneyland, même si c'est très joli. Mais si cela peut permettre aux Dong de conserver leur culture... Pour les gens âgés ça doit être difficile. Pour les jeunes, ça leur permet de vivre leur culture en la faisant partager, au lieu d'aller travailler en ville.

Le village est construit dans le creux de la vallée. Il comporte un certain nombre de jolis ponts couverts, et 5 tours du tambour, qui servent de lieux de réunions. Les femmes y font de la broderie, les hommes jouent de la musique ou font des parties de jeux de société. Beaucoup de nouvelles constructions, en bois ou en ciment recouvert de bois.

Il a beaucoup plu cette nuit, la rivière est boueuse et les rizières ont de l'eau.

Ce soir, grand spectacle offert en plein air. Féérie des lumières et des costumes brillants dans la nuit. On nous raconte une vieille légende chinoise, style Roméo et Juliette, et des événements de la vie quotidienne Dong sont illustrés par des danses et des chansons. Très beau spectacle !

Quelques photos de Zhaoxing illuminé. Tout est fait pour que les chinois y passent un bon moment : hôtels, restaurants, magasins de souvenirs, karaoké, massages,, et même une boîte de nuit ! On a été vraiment surpris !

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Belle randonnée aujourd'hui de Zhaoxing à Tang'An (985m d'altitude), 5 km de grimpette, avec des escaliers aux marches parfois hautes, dans les rizières. Paysages magnifiques. Le chemin est en pleine rénovation, on refait des ponts, des toilettes, des pavillons pour se reposer, des rambardes en faux bois (fil de fer recouvert de toile de jute trempée dans du ciment). En route on passe au village de Xiage. Une fillette joue à l'élastique en l'accrochant aux tabourets (souvenirs d'enfance !)

Beaucoup de maisons neuves en ciment, et pas recouvertes de bois. On imagine que des chinois viennent s'installer ici pour travailler avec le tourisme à Zhaoxing.

Tang'An est un village musée. Des touristes chinois sont montés en bus par la route. Ils photographient sans gêne les villageois Dong, et nous avec... On a un peu l'impression de faire partie du village !

Les villageois ne protestent pas, ils se laissent photographier et sont même très souriants. On se dit qu'ils ont dû avoir des consignes, on imagine une réunion comme on a vu chez nous dans des téléfilms : vous allez faire partie du parc, vous allez être visités et photographiés, en échange vous bénéficiez d'aide pour vos cultures et de plus de confort ! (énergie solaire, toilettes, tricycles neufs...)

J'ai passé un moment avec une petite vieille qui, en voyant ma canne, m'a parlé de ses douleurs. Quant à Jipy, deux petites vieilles ont éclaté de rire en voyant sa barbe et lui ont fait de la place sur leur petit banc !

En tous cas, c'est un très beau village, et la vue sur la vallée est superbe.

Nous décidons de rentrer à pieds par la route, 7,5 km. Ce soir les genoux sont très douloureux...

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Lever à 6h30, nous voulons aller voir le point de vue situé à l'ouest du village avant de partir. Très joli coin, on a vue sur toute la vallée, on revoit très loin et très haut le village de Tang'An. C'est dans ce coin qu'on loue des costumes de fêtes. C'est amusant de voir les touristes chinois (han) en costume traditionnel, avec leur sac à main d'un côté et le portable de l'autre. Nous avons droit encore à une petite chanson d'un groupe de Dong. Nous quittons Zhaoxing à regrets, on a beaucoup aimé.

En quittant l'hôtel on a la chance d'avoir tout de suite la navette gratuite qui traverse le village, c'est royal, on évitera un bon km en tirant les bagages ! On attrape tout de suite le minibus pour Laoxiang, (10 ¥ pp), et de là le bus pour Kaili (80 ¥ pp). Par la nouvelle route, on y sera en 3h.(Autoroute, passages aériens, tunnels, montagne boisée...)

Jusque là on est très chanceux. Les choses se gâtent à Kaili. Je pars en expédition autour de la gare routière, située en plein centre ville. Peu d'hôtels, et ils n'acceptent pas les étrangers. Ce qui est désagréable, c'est cette façon de dire non sans une explication, sans une excuse, sans un sourire. Des chinois sympas ont demandé pour moi, même réponse. À la gare de bus un gars du cits me montre vaguement la direction d'un centre commercial. Jipy souhaite qu'on essaie avec les bagages, d'abord dans la même rue, mais c'est pareil. Quatre jeunes filles nous regardent en riant, du coup on va vers elles, et elles surmontent leur timidité pour nous aider ! Elles sont très mignonnes et dégourdies, elles sont fières de prononcer 2 phrases en anglais ! Elles demandent pour nous et on se retrouve au 4ème étage du centre commercial, hôtel 4 étoiles. Les prix annoncés sont bien au-dessus de notre budget. Les ados marchandent pour nous, avec le traducteur du portable. Les filles de l'hôtel baissent le prix et nous annoncent que c'est le seul hôtel qui accepte les étrangers. Le prix devient plus raisonnable, mais on a un rejet de cette grosse ville et de son mauvais accueil. On cherchait un petit hôtel sympa pour rayonner 2 jours dans les petits villages autour et voir le musée des minorités. On se dit que finalement on n'a pas envie de collectionner les villages, et que le musée ne nous apportera pas plus que les musées vivants qu'on vient de voir. Sortant de Zhaoxing, Kaili est bien laide. Puisque Kaili ne veut pas de nous, nous ne voulons pas d'elle ! Nous regrettons juste de ne pas avoir séjourné une nuit de plus dans deux des villages précédents.

Retour à la gare routière, par chance on a un bus dans 15 minutes pour Zhenyuan, (35 ¥ pp) qui devrait être beaucoup plus accueillante.

Effectivement, 2h de bus après... Une bonne petite marche pour rejoindre la vieille ville. Nous trouvons très facilement un hôtel correct et dans nos prix. Toujours la communication grâce aux traducteurs du téléphone !

La vieille ville a l'air très belle.

On prend notre courage à deux mains pour aller manger et là... c'est magique, féerique, toute la montagne est illuminée, ce sont les grottes du dragon vert (qui ne sont pas des grottes mais des temples imbriqués dans la montagne).


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Très jolie petite ville. Elle est toute en longueur et borde la rivière. Une promenade est aménagée le long de la rivière, certains tronçons sont encore en travaux. Le soir les restaurants en plein air s'installent tout le long de la rivière. Énormément de touristes chinois, nous étions encore toute la journée les seuls occidentaux !

Nous pensions hier soir être dans la vieille ville... Pas du tout, il a fallu compter 1,3 km pour arriver à la vieille ville et 2,5 km pour les grottes du dragon vert.

Cet ensemble de temples (taoïstes, bouddhistes et Confucéens) sont imbriqués dans la roche. Entrée 60 ¥.

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Pluie... toute la journée !

Nous poursuivons malgré tout notre visite de Zhenyuan. Nous prenons une des "4 allées" dans la vieille ville, 4 rues qui grimpent avec des escaliers glissants contre la falaise. Ruelles étroites, très vieilles maisons de bois encastrées entre des immeubles neufs, point de vue sur la rivière et les toits de la ville, quelques anciennes riches propriétés, et un puits pourvu de quelques poissons rouges, qui alimentait le quartier jusqu'en 1980. Bref, une très belle balade, à ne pas manquer.

Partout en ville des affichettes nous vantent les croisières. Malgré la pluie, nous étions décidés à y aller. Par prudence nous avons demandé si la croisière allait bien voir les gorges, avec le grand rocher qu'on voit souvent en photos. On a bien fait de demander, car les croisières se contentent de sillonner la rivière sur les 2,5 km en ville qu'on commence à bien connaître. Pour les gorges, c'est plus rare et plus cher, on ne nous encourage pas vu le temps... On décide alors de s'approcher des gorges à pieds. On a lu sur notre LP qu'il y avait la gorge de Tiexi. On se renseigne auprès d'un chauffeur de bus, qui forcément ne comprend rien puisque la photo qu'on lui montre ne correspond pas au nom qu'on lui donne ! Donc on continue à pieds, et au bout de 2 km, voyant passer le bus, on décide de le prendre. Heureusement, car on a fait environ 6 à 8 km avant d'être déposés à l'entrée de la gorge de Tiexi, en montagne, le long d'une petite rivière, qui n'est pas du tout la rivière Wuyang.

Il est 17h, et ça ferme... à 17h00 ! La caissière, fermée elle aussi, nous fait un geste qui pourrait s'interpréter par : "fichez le camp". Tant pis pour la visite, de toute façon on n'avait pas trop envie de se lancer dans une balade avec escaliers glissants dans la forêt, on a fait malgré tout une belle promenade pour venir ici. Mais on décide quand même de donner une leçon de politesse à cette petite dame. On lui explique avec beaucoup de gestes qu'on peut dire gentiment aux gens et avec le sourire que l'entrée est fermée. Défi réussi, la dame a compris et a souri !

On reprend le bus 7, et après avoir descendu la rue qui longe la rivière, bordée d'hôtels neufs, nous rejoignons le célèbre pont. On dîne d'une soupe aux nouilles dans une petite gargotte face aux temples de Qinglong Dong. À 19h00, tout à coup, tout s'illumine, c'est magnifique, ça me rappelle les illuminations de "Chartres en lumière"!

Nous rentrons à pieds pour profiter des illuminations de la ville, la pluie commence enfin à faiblir.

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Lever 5h50, ça fait une petite nuit. Nous avions repéré hier le bus pour la gare. Impeccable, on s'évite une petite marche de 2 km avec les bagages, et on gagne beaucoup de temps. Nous avons le train de 8h51 pour Anshun.

Le temps est encore maussade aujourd'hui, mais il ne pleut plus.

Le train est animé, il y a beaucoup de monde mais on a la chance d'avoir 3 places pour nous deux jusqu'à Guiyang, ce n'est pas du luxe avec nos bagages ! Par contre on finira le trajet bien entassés !

Anshun : on avait très peur de se retrouver dans la même situation qu'à Kaili. Et bien non, le 7days a bien voulu de nous. Demain nous irons sur le site des grandes cascades. Alors cet après-midi, repos, on en a besoin !

Bon, le repos n'a pas été bien long, ce serait dommage de ne pas visiter un peu Anshun (avec les capes de pluie)... Comme d'habitude le LP se trompe sur l'échelle de la carte, c'est plus loin qu'on pensait (3 km). On est quand même récompensé, on trouve le temple au bord de la rivière, encastré dans de grands immeubles. On se glisse discrètement par une porte ouverte, on commence à faire des photos dans la pénombre, en ayant un peu peur de se faire gronder par le moine qui tourne en récitant ses prières. C'est alors qu'il appuie sur l'interrupteur avec un sourire de bienvenue, on pousse un "Oh" admiratif. Dorures, couleurs, on adore... Et ça sent bon l'encens.

En face, c'est un vieux quartier qui tient encore debout, certaines maisons ont d'ailleurs été abandonnées, à notre avis de grands immeubles neufs ne tarderont pas à les remplacer ! Ces maisons sont d'ailleurs toutes des petites échoppes, pas sûrs qu'elles soient habitées. Ça sent bon, on trouve des petites pommes de terre sautées avec une petite brochette de poisson, hum, ça change du riz et des nouilles.

On finit bien cette journée qui ne s'annonçait pas très riche !


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Départ pour la chute d'eau Huangguoshu. Une fois de plus notre LP est dépassé, la gare de bus sud à côté de la gare ferroviaire ne fonctionne pas. (C'est devenu un lieu de location de camping-cars pour chinois, étonnant, on n'en rencontre jamais !)

On se renseigne, non sans mal, et avec le bus 19 on arrive à la gare de l'est flambant neuve, à 8 km. Nous avons rapidement un bus pour le site. Le bus prend une autoroute neuve, on fait un détour par la gare de l'ouest, toute neuve aussi, on longe des palissades où un projet grandiose de ville nouvelle prend forme.

Nous avions lu ce matin beaucoup de mauvaises critiques sur TripAdvisor au sujet du site, notamment sur le fait qu'il y a énormément de monde et que c'est cher (180 ¥). On a beaucoup de chance : il y a du monde mais sûrement moins qu'en août, et on pense à montrer notre passeport, super c'est gratuit pour nous. Rien n'était affiché à ce sujet ! Ça doit être gratuit après 60 ans, on ne m'a pas ennuyée à quelques jours près, contrairement à Zhenyuan où la dame m'avait fait payer plein tarif.

Il faut prendre en plus un circuit en bus (50 ¥ pp) qui dessert les différents points intéressants :

- Tianxingqiao, un labyrinthe de formations karstiques, lianes, bambous, rochers entremêlés. Nous sommes surpris par ce premier arrêt, du coup on écourte un peu la balade car on a peur de ne pas avoir assez de temps pour la suite. Dommage, on lit ce soir qu'on a manqué une grotte et une arche de pierre. Il vaut mieux le faire en dernier et y consacrer 2 h...

- L'attraction principale, la grande cascade d'Huangguoshu, 78 m de haut et 81 m de large, la plus grande d'Asie. Le must est de passer derrière le rideau d'eau, malheureusement le sentier est fermé ! Dommage... Sans doute à cause des pluies de ces derniers jours, car tous les sentiers sont très glissants. Un escalator couvert permet de descendre ou de remonter de la cascade (30 ¥ l'aller simple ou 50 ¥ l'aller retour). Nous n'avons pas eu l'occasion de tester car en cherchant le rideau d'eau on a finalement fait la moitié de la remontée. Un conseil : Il vaut donc mieux d'abord aller au rideau d'eau, puis descendre à la cascade, pour remonter avec l'escalator.

- la chute d'eau de Dupotang, plus petite mais très jolie.

Un sentier permet de rallier les deux cascades, si on a le temps.

Nous reprenons le bus pour rentrer, il nous dépose... à la gare sud, face à l'hôtel ! C'est à n'y rien comprendre ! Pourtant ce matin plusieurs personnes nous ont envoyés à la gare de l'est. Le barrage de la langue, c'est frustrant ! De même sur le site il n'y a aucun document en anglais, on ne connaît pas les arrêts du bus qui fait le circuit, on ne sait pas si on peut commencer par la grande cascade et faire les autres sites après... On manque souvent d'informations et on ne trouve pas toujours tout sur internet (surtout que l'accès aux sites internet, par Baidu, est très limité).


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Anshun - Guiyang en train : 1h15 et 15,5 ¥.

Facile, pas trop d'attente au guichet et beaucoup de trains. Le seul problème c'est le Ep. écrit sur mon passeport entre le nom de jeune fille et le nom d'épouse. Dans tous les pays du monde ça pose problème, quand les autorités françaises vont-elles comprendre qu'un passeport sert à voyager et qu'en dehors de la France l'abréviation Ep. (épouse) ne veut rien dire ? Je pense qu'un jour je vais écrire, mais je ne sais pas à qui !

Arrivée à Guiyang : là, j'ai l'impression de revivre un Kaili bis. J'ai deux adresses sur MapsMe, une 4 étoiles très chère, et l'autre au 7ème étage d'un building, que je peine à trouver. Là, une jeune femme m'écrit sur son traducteur : je suis vraiment désolée mais nous n'acceptons pas les étrangers. On peut essayer de demander une autorisation à la police.

Nous voilà parties toutes les deux dans un labyrinthe, jusqu'au poste de police. S'engage une discussion à laquelle je ne comprends rien, le ton monte entre les deux, je me fais toute petite... J'interroge, la fille me fait signe de ne pas m'inquiéter, mais la situation est très inconfortable ! Finalement le policier compose un numéro de téléphone et passe l'appareil à ma copine, qui m'écrit : je vous emmène dans un hôtel qui accepte les étrangers.

Nous passons à la gare prendre Jipy et les bagages, et nous voilà casés dans un hôtel de l'autre côté de la gare. La demoiselle nous photographie l'un après l'autre avec notre visa sous le menton, sans doute pour justifier sa démarche auprès de la police.

Nous remercions chaleureusement notre sauveuse, il y a vraiment des gens adorables !

Après-midi relax à Guiyang, beaucoup de petits chiens chouchoutés ici (surtout des caniches)! Beaucoup de constructions modernes, des grandes tours à l'architecture futuriste. De jolis pavillons au bord de la rivière, des magasins très modernes et de très nombreux étals de nourriture variée. Il y fait bon vivre.

Nous attendons les illuminations, c'est toujours magnifique. Nous longeons la rivière en direction de la place du peuple, partout la ville danse, ou fait de la gym, ou du roller... On retrouve cette ambiance chinoise qu'on aime tant ! C'est le grand contraste de la Chine : Sont-ce les mêmes qui bousculent pour vous doubler dans les queues, qui parlent très fort, sont capables de violence verbale et crachent, mais qui aussi dansent avec tant de grâce ?

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Qingyan est une ville médiévale (1378) rénovée et mise en valeur avec son lot habituel de boutiques souvenirs et stands de nourriture. Le village fortifié est construit en pierre avec quelques boiseries. Des temples transformés en musées, un temple taoïste et un temple bouddhiste encore en activité, deux églises, les deux maisons du premier lettré...

Jipy le courageux est monté au sommet des remparts restaurés, ça ressemblait à une mini muraille de Chine.

Nous avons goûté quelques spécialités : galettes de pommes de terre, beignets de tofu, gâteaux fourrés à la confiture de rose, riz chaud sucré à la rose et à la cacahouète.

Le beau temps et la chaleur sont revenus.

Entrée : 80 ¥ (gratuit après 60 ans)

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Trajet Guiyang-Chongqing en train (51,5 ¥ pp). Le train part avec 1h de retard. En route, beau paysage karstique, mais beaucoup de brouillard. C'est peut-être en lien avec le typhon qui sévit plus au sud.

Nous arrivons à Chongqing gare de l'est, immense gare toute neuve, on se croirait dans un aéroport. On nous indique le bus (203) pour Shapingba, où nous pourrons prendre le métro. Beaucoup d'embouteillages, nous mettons 1h pour parcourir les 7 km !

Le métro est moderne, c'est pratique.

Nous trouvons facilement l'hôtel réservé par Booking.com, "travelling with hostel", recommandé par le routard. (150 ¥).

Autour de l'hôtel il y a plusieurs restaurants de fondue, la spécialité du coin, mais il vaut mieux venir avec des copains car pour deux c'est trop copieux. Nous trouvons une petite gargotte populaire avec deux plats simples et délicieux. (repas 44¥)

Notre vieux LP nous vantait le charme des maisons sur pilotis entre l'hôtel et la rivière. C'est devenu un énorme chantier, de grandes tours sont sûrement en préparation...

Nous sommes venus en 1986 à Chongqing, on ne va sûrement pas reconnaître grand chose, sauf qu'il y a du relief !

La fatigue du voyage se fait sentir aujourd'hui, voyager en Chine n'est pas de tout repos...

Journée à Chongqing sous la pluie :

Nous longeons le fleuve Yangtzé. Le quartier près du confluent est occupé par un énorme chantier futuriste. Ce projet a été évoqué il n'y a pas longtemps dans les infos sur la 2. On dirait une main géante à 6 doigts avec une barrette au milieu !

Nous remontons ensuite sur Jiefangbei, après avoir photographié le nouveau pont Dongshuimen, très belle œuvre.

Un grand tunnel réservé aux voitures nous bloque pour remonter dans la ville haute. On se renseigne, on nous fait prendre un ascenseur dans un immeuble. Au 8ème étage on rejoint la ville haute. Nous sommes très surpris de voir que l'immeuble est entièrement un centre commercial.

Des petites ruelles en escalier existent toujours. On voit encore des porteurs avec de lourdes charges dévaler les escaliers vers les docks, comme il y a 30 ans. Le temple des arhats est en partie détruit. Vont-ils garder les toits qui restent pour les intégrer aux nouvelles constructions ?

Jiefangbei est un grand centre commercial de luxe en plein air, on ne s'attarde pas. Une fillette demande à être photographiée avec nous.

Nous reprenons le métro pour Ciqikou, ancienne ville rénovée. On retrouve l'ambiance de toutes ces petites villes rénovées, comme Lijiang ou Pingyao, avec des maisons en bois et des boutiques souvenirs ou de nourriture. Nous visitons le temple Baolun, tout en hauteur. Il est 18h, le temple ferme ses portes et s'illumine, c'est très beau.

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Train Chongqing Chengdu. C'est à priori très facile, sauf que nous on aime bien se compliquer la vie. À l'hôtel on nous a donné un petit papier où il était inscrit comment aller à la gare du nord. Il y avait 2 indications, square sud et square nord. On ne comprenait pas alors on est allé au plus simple, en métro, le square sud...au lieu de demander ! Évidemment le train partait du square nord, et pour joindre les deux il faut reprendre un bus. Temps perdu, incompréhension, énervement, quiprocos entre le prix du train et le numéro du bus... C'est d'autant plus dur qu'on est très enrhumés tous les deux. Nous nous sommes reposés ensuite dans le train confortable.

Douche froide en arrivant à notre gare de bus à Chengdu : nous pensions acheter le billet pour partir à Jiuzhaigou demain matin, on apprend qu'il n'y a pas de bus, le site a été fermé depuis le tremblement de terre il y a 2 ans et n'a rouvert que partiellement en mars. On n'avait pas trouvé trace de cela en préparant le voyage...

On retrouve nos habitudes de l'an dernier, des petits restos derrière la gare de bus Xinnanmen, puis on retrouve notre Trafic Hôtel (97 ¥, salle de bain commune). On cherche alors d'autres destinations, nous partirons demain pour Emeishan. On a besoin de quitter les villes et de retrouver la nature !

Pour finir la journée sur une note agréable, nous allons passer un petit moment au parc du peuple, afin de regarder les danseurs. Ce soir la musique chinoise est plutôt moderne, et surprise, un groupe danse un instant sur du Mickaël Jackson ! Nous croisons plusieurs têtes occidentales, ça fait drôle, depuis 3 semaines on a toujours été seuls dans la foule chinoise !


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Nous voilà au pied de la montagne Emeishan, à Baoguo. De grands immeubles tout neufs juste avant l'arrivée, ce n'est pas le petit village de montagne rêvé ! À Baoguo, une grande avenue bordée de magasins mène au temple Baoguo, très grand temple tout en hauteur. Au Samantabhadra hall, Bouddha repose sur une tête d'éléphant de porcelaine. À partir du temple c'est la forêt humide avec bosquets de bambous.

Nous dormons à l'hôtel Teddy Bear, où des ours en peluche nous accueillent dans la chambre, super, nous sommes dans notre élément ! 150 ¥ la chambre, et la jeune femme de l'accueil parle anglais. C'est vraiment bien car elle nous explique comment on va pouvoir s'y prendre pour organiser au mieux nos deux jours dans la montagne. À la gare de bus, les filles n'étaient pas du tout coopératives, elles n'ont même pas essayé de comprendre ce qu'on demandait, c'est assez désagréable !Cela dit ce soir on réalise que ce qu'elle nous propose est un peu trop difficile pour nous, on va adapter.

En tout cas les sacs sont prêts, on va essayer de dormir dans un temple en montagne demain soir. Espérons que l'altitude nous guérisse, le rhume va mieux mais il est encore là et Jipy tousse.


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Passage à la billetterie : entrée 160 ¥ (nous avons la chance de payer demi tarif) + forfait bus 90 ¥

Départ en bus vers le point le plus éloigné, 2h de route dans la montagne. Nous arrivons à Leidongping sous une pluie battante. Nos compagnons de bus s'équipent, nous sommes sollicités par plein de loueurs de vêtements chauds, capes de pluie, sur-chaussures, bâtons de marche... Nous avons ce qu'il faut, je vais pouvoir inaugurer ma petite doudoune achetée en solde en Finlande sous 35 degrés !

Il faut grimper tranquillement 20 minutes pour atteindre le téléphérique. En route des singes quémandent nourriture, des panneaux expliquent avec humour qu'il ne faut pas trop s'approcher d'eux car s'ils nous agressent la loi interdit à la police de les arrêter !

Tout le long du chemin on vend de la nourriture, pommes de terre sautées et œufs durs feront notre régal.

Téléphérique : 65 ¥ la montée. La pluie a cessé. Par moments le temps se dégage. Nous faisons la queue une grosse demi-heure, ce n'est rien par rapport aux queues qu'il peut y avoir !

On prend le chemin qui monte au sommet d'or, à un peu plus de 3000m d'altitude, et là, dans la brume, la grande statue d'or apparaît. On se régale, on joue à cache-cache avec la brume pour faire les photos, on visite les temples, magnifiques (photos interdites). On a le souffle un peu court.

À 16h nous prenons le chemin de la descente, qui est désertique. Tous les groupes sont redescendus avec le téléphérique. On est un peu inquiet car on a peu d'informations. On a lu et on nous a dit qu'on pouvait dormir au temple Taiziping pour 30 ¥ pp, mais acceptent-ils les étrangers, y aura-t-il de la place ?

On trouve facilement, mais l'accueil n'est pas du tout chaleureux. Un moine très fermé nous brandit une affichette où il est écrit que les hommes et les femmes sont séparés, que les prix varient selon la saison et qu'on doit laisser nos passeports jusqu'au lendemain. Il nous dit de donner 50 ¥ pp, soit 100 ¥. On lui fait remarquer qu'on nous a dit que c'était 30 ¥, il nous fait signe de partir si on n'est pas contents. On ne veut pas se fâcher avec lui car on n'a pas l'intention de dormir dehors à 2858m d'altitude avec le froid et l'humidité, on donne 100 ¥ mais c'est plus fort que nous on lui explique que pour un moine bouddhiste il n'est pas souriant et pas accueillant. Il s'en fout il a ses sous, il finit alors par esquisser un sourire en se moquant de la barbe de Jipy !

D'autres touristes arrivent, des chinois et des hollandais. Ce sont des chambres de trois, disposées de part et d'autre d'un long couloir, hommes à droite et femmes à gauche. Ô surprise, il y a des sur-matelas chauffants et la WiFi !

Par contre ce sont les toilettes à la chinoise telles qu'on les a bien connues il y a 30 ans, et un robinet d'eau glacée pour un débarbouillage rapide.

Autre surprise, on nous donne des grands bacs en bois pour prendre un bain de pieds (divin), il y a comme partout une machine qui produit de l'eau chaude. On en profite pour manger nos petites soupes apportées de France. (On peut aussi prendre un repas végétarien pour 20 ¥).


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À 5h00 du matin, mes deux compagnes de chambre se préparent silencieusement pour monter au sommet voir le lever de soleil. On n'avait pas l'intention d'y aller, aussi je reste au chaud dans mon duvet. Mais à 5h30, le moine tape sur le gong, tous les dortoirs s'agitent, son assistante vient distribuer les passeports en criant très fort. Je commence à regretter qu'on n'ait pas programmé ça, mais j'ai très mal dormi, très mal aux jambes et à la tête... Soudain j'entends Jipy, il n'a pas pu résister, entraîné par ses compagnons de chambre, il est prêt à partir ! Il a même pris à manger, il est content de me confier ses affaires et de grimper les 2 km sans sac. Infatigable cet homme là !

Du coup me voilà toute seule dans le monastère. D'abord un p'tit coup d'blues, je pleurniche sur ce corps qui ne m'obéit plus, puis je me dis que j'ai de la chance, Jipy me rapportera des photos. Je repique un petit somme.

Le soleil est de retour aujourd'hui, mais je n'ai rien manqué d'exceptionnel, ce n' était pas l'image classique du soleil sur la mer de nuages. Par contre l'ambiance du petit matin était belle. Jipy a vu beaucoup d'ouvriers monter dans des paniers à balanciers du ciment et du matériel pour les travaux.

À son retour nous faisons notre petit déjeuner et continuons la descente vers le parking de Leidongping, 4 km d'une descente un peu vertigineuse avec des marches abîmées et parfois glissantes.

Nous prenons le bus pour Wannian. Nous enchaînons sur le téléphérique jusqu'au temple de Wannian. Ce sont des "œufs", il n'y a quasiment personne, il fait beau et la vue est magnifique sur la falaise.

Le temple Wannian nous enchante. Il est très étendu, entouré d'une muraille rouge sombre. Les pèlerins viennent surtout pour caresser les pattes arrières du grand éléphant blanc sur lequel est juché Samantabhadra. Il paraît que ça donne bonheur et santé. On nous encourage le faire !

Il faudra encore 2 km d'escaliers, en descente, pour atteindre le pavillon Qingyin, au bord de la rivière. Il paraît qu'il est doux de s'y reposer en écoutant le son cristallin de l'eau autour des formations rocheuses. On se sauve, trop de monde, trop de bruit, quelqu'un a mis de la musique, les porteurs attendent les clients en fumant...

En route nous sommes passés devant le temple Bailongdong, entouré par la jungle et très calme.

Après le pavillon Qingyin, le sentier longe la rivière pendant 2 km, ouf, plus d'escaliers... Nous reprenons le bus à la station Wuxiangang.

Nous retrouvons le Teddy Bear, nos bagages et un bon repas !

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Grasse matinée et repos ce matin au Teddy Bear. Puis on prend le bus 5 pour aller à la gare de bus nord d'Emeishan où nous avons un bus 2h plus tard pour Zigong.

Nous avons réservé par Booking.com le 7days inn. Je montre l'adresse à l'information de la gare routière, il suffit de prendre le bus 1. C'est curieux, l'arrêt des bus de ville est un peu plus loin à droite, il faut donc traverser une rue. Un monsieur avec son drapeau rouge empêche les gens de traverser, il faut prendre une passerelle (alors que le trafic est fluide). À quoi pensent les concepteurs ? La plupart des gens qui sortent de la gare routière prennent un bus de ville et ont de lourds bagages, il aurait suffit de mettre l'arrêt de bus avant la passerelle ! Je devrais le suggérer à la mairie, lol ! Bon, on fait notre cinéma (on s'amuse comme on peut), on montre à Monsieur drapeau que nos valises sont lourdes, il ne veut rien savoir... On sort les courroies en grognant et on enfile nos valises sur le dos, et c'est à ce moment là que Monsieur drapeau change d'avis et nous fait signe de traverser !

Le bus 1 nous dépose presque en face de l'hôtel, super ! C'est parfois facile la Chine... Heureusement quand même qu'on a MapsMe, encore merci les amis !

Ce soir nous marchons vers la rivière, qu'on longe sur 1 km. Toujours des illuminations... Un ancien temple transformé en restaurant, des statues style renaissance, un parc très sombre... Nous finissons par faire demi tour et nous traversons le pont. Des vendeurs de brochettes variées attirent les clients, on se laisse tenter. La vendeuse est souriante, les brochettes sont un peu épicées mais délicieuses, la bière est fraîche, bref, le moral remonte !

Un peu plus loin, un "casino" en plein air ! Soit des jeux de cartes, soit des espèces de dominos (on n'a pas compris la règle), des tables qui engloutissent les pièces et les secouent avant de les recracher bien alignés, et l'argent qui circule rapidement. Chaque joueur a son thermos de thé.


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200 ans avant JC a commencé l'exploitation du sel à Zigong. Le musée (20¥), installé dans une superbe maison construite par des marchands de sel en 1736, retrace l'histoire de l'industrie saline de la région. Exposition très intéressante, avec beaucoup de maquettes et des reconstitutions interactives qui font la joie des enfants. Beaucoup d'explications en anglais aussi, c'est bien agréable.

Le puits salant de Shenhai (27¥): ce puits artésien de 1001m était le plus profond du monde lorsqu'il fut creusé en 1835. Il demeure le plus profond réalisé selon la technique traditionnelle du forage à percussion.

Visite passionnante, même si on n'a pas bien compris comment ils extraient le gaz naturel. On creusera la question à notre retour.

Le puits fonctionne encore, toutes les 10 min une démonstration nous permet de voir le foret plonger à 1000m, et remonter grâce à un système de poulies et un moteur. À côté est exposé l'ancien système, actionné par des buffles. Le foret est ensuite ouvert par un crochet et libère la saumure.

On peut voir le lieu réservé à l'évaporation, les canalisations en bambou et l'endroit où on fait bouillir la saumure en utilisant le gaz naturel. Les grands sacs de sel sont prêts à être commercialisés. À la sortie, on vend des petits sacs de sel sortis du puits, des gens viennent faire des provisions.

Nous reprenons le bus pour descendre de l'autre côté de la rivière. Nous avons juste le temps de visiter le temple Miao Guan avant sa fermeture. Bâti à flanc de colline, tout en hauteur. De très belles statues et des moines sympathiques.

Comme il ne faut pas perdre l'habitude de marcher, nous tentons de rejoindre le parc Long Feng Shan, au sommet d'une colline : après le pont il faut prendre un tunnel pour piétons, puis monter une rue où l'on vend plein de petits chiens (surtout des caniches). Pas pour les manger je vous rassure ! On rentre dans le parc par une longue ruelle, et au sommet de la colline on tombe sur un immense restaurant très chic. En ce dimanche il y a beaucoup de monde, les tables sont pleines de victuailles qui tournent sur des plateaux. Ça nous coupe plutôt l'appétit. À l'entrée des petites grenouilles sont entassées dans un filet.

Nous continuons sur un petit sentier (aïe, plein de moustiques) qui redescend vers la rivière.

Nous sommes ravis de notre petit circuit improvisé. Soirée repos, il nous reste encore des petites soupes françaises, ça suffira.


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Aujourd'hui il pleut.

Zigong est lié à la découverte de ses nombreux squelettes de dinosaures. Nous ne sommes pas très attirés par ces grosses bêtes d'une autre époque, mais puisque nos amis nous ont fait remarquer que ce site était de renommée mondiale, on ne devait pas passer à côté ! Merci, nous avons été très intéressés par la visite (40 ¥).

Une salle présente les squelettes reconstitués (bêtes très impressionnantes), une autre montre un gisement de squelettes encore insérés dans la terre. Les enfants sont ravis, ils peuvent grimper sur le dos d'un dino qui les secoue en émettant des grognements, et ils repartent soit avec un dino en peluche rose pour les plus jeunes, soit avec un dino à piles, qui marche en faisant de la lumière, pour les plus grands.

Nous reprenons le bus 35 pour récupérer nos bagages laissés à l'hôtel et le bus 1 pour la gare routière.

Déjeuner au self de la gare, on se souvenait lors de l'escale l'an dernier que c'était bon. Dommage on fait la fermeture, (il est 14h), peu de choix et c'est froid, et on ne sait pas ce qu'on mange !

Bus pour Chengdu (86¥ pp). L'autoroute est embouteillée. On met 5 heures pour faire 190 km, et le bus nous dépose à la gare nord après 1h de vadrouille sur les échangeurs de Chengdu, de nuit et sous la pluie. Heureusement le métro est à 800m et fonctionne encore ! On retrouve notre Trafic Hôtel...


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Direction le musée du site de Jinsha :

Ce site majeur des vestiges du royaume de Shu, vieux de 3000 ans, a été découvert en 2001, dans les faubourgs ouest de Chengdu.

Dans un grand parc (80 ¥), un bâtiment renferme le site même des fouilles, où l'on a trouvé beaucoup de défenses d'éléphants, dents de sangliers et cornes de rhinocéros, résultat de sacrifices.

Un autre bâtiment présente les objets découverts sur le site, ainsi que des objets en or de toute la Chine.

Dans un enclos on peut voir quelques daims. Le grand parc est traversé par une rivière, c'est la jungle.

Nous reprenons le métro pour Kuanzhaixiangzi Alleys. Nous décidons de longer la rivière, c'est très pittoresque. On retrouve des joueurs de dominos chinois autour des tables qui avalent les pièces, les secouent et les recrachent bien rangées ! Les billets circulent.

Nous arrivons devant un tombeau avec des statues de musiciennes. Non, ce n'est pas le tombeau que l'on cherche, juste une décoration ! Le vrai est protégé (20 ¥).

Le tombeau de Wang Jian, un général qui devint le souverain du royaume de Shu après l'effondrement de la dynastie Tang en 907 : C'est le seul mausolée découvert en Chine contenant une chambre funéraire en surface. Des bas-reliefs de 24 musiciens décorent le tombeau.

Nous flânons dans le parc à côté, beaucoup de personnes âgées viennent se reposer, jouer aux cartes, danser, chanter...

La Xian Bei lu est bordée de restaurants, c'est sûrement un endroit réputé car les restos sont pleins. On dîne dans une petite cantine, pour nous c'est plus sûr, on peut demander des plats tout simples et pas épicés, on ne reconnaît que quelques mots sur les menus.

Nous sommes ravis de notre dernière journée à Chengdu, on trouve toujours quelque chose à découvrir en Chine !

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Nous avons retrouvé notre camp de base. Contents de notre sixième voyage en Chine, même si on est un peu fatigués, et que nos intestins sont contents de revoir ma cuisine !

Aspects positifs : toujours de très belles choses à voir, on aime particulièrement l'ambiance des villes le soir avec les illuminations et les danses, et l'ambiance des campagnes où l'on vit encore de façon traditionnelle. On se sent en sécurité, aucune crainte de se faire dépouiller ou agresser. Les chinois peuvent être très sympas et amusants. Les chinois touristes (ils voyagent énormément dans leur pays) sont cools, l'ambiance est bon-enfant. Le métro facilite beaucoup les choses dans les grandes villes. À l'entrée des sites les étrangers paient le même prix que les locaux, et bénéficient des réductions pour personnes âgées aussi, c'est très économique (dans d'autres pays du monde les étrangers paient plus cher). On ne rencontre jamais d'occidentaux, sauf dans des lieux touristiques de façon internationale, comme Chengdu ou l'Emeishan.

Aspects négatifs : le barrage de la langue et de l'écriture. Le chinois qui parle anglais est très rare. On a bien conscience que c'est beaucoup plus facile qu'il y a 30 ans (lors de nos deux premiers voyages en Chine), on a maintenant les portables qui servent de traducteurs (mais la traduction est parfois complètement délirante), on a MapsMe qui nous permet de savoir où sont les lieux à visiter et comment s'y rendre. Mais si on veut demander quelque chose de plus pointu (par exemple savoir à quoi sert un appareil électroménager inconnu), les vendeurs pouffent de rire en nous voyant et nous disent "non non, on ne comprend pas"... sans essayer de remarquer nos efforts pour dire quelques mots de chinois ou pour mimer. C'est très fréquent et très agaçant, voire frustrant ! Le côté pénible aussi ce sont les cris, les gens qui parlent très fort pour se parler alors qu'ils sont à côté, ceux qui hurlent dans leur téléphone, l'agressivité verbale quelquefois, le visage fermé et le manque de sourire (combien de fois ai-je fait comprendre à une vendeuse de banane qu'avec un sourire c'était beaucoup mieux !) Il y a 30 ans, il fallait se battre pour monter dans un bus ou acheter un billet. Aujourd'hui les jeunes ne sont plus comme ça, ils ont appris à attendre leur tour. Par contre, des gens qui ont plus de la cinquantaine ont encore ces mauvaises habitudes, on se fait bousculer et doubler dans les files, pour entrer dans un site ou dans le métro, pour passer son sac dans les contrôles électroniques du métro, etc. Le plus embêtant ce sont les hôtels qui n'acceptent pas les étrangers. Ça rend la quête d'un logement beaucoup plus difficile, et on a supprimé une étape de notre voyage à cause de ça (les environs de Kaili).

Bilan financier :

Hôtels: 2998¥, soit 103 ¥ la nuit en moyenne (13 €)

Transports: 2959 ¥ de Canton à Chengdu avec quelques détours, bus et trains (on n'a jamais pris de taxi)

Nourriture : 2500 ¥ (là, c'est selon chacun, car on ne fait qu'un vrai repas par jour, on mange dans des gargottes et on n'achète pas de boissons (on boit du thé et des tisanes, il y a de l'eau bouillante partout)... sauf une bière de temps en temps et un coca exceptionnellement.

Visites : 636 ¥ au lieu de 2014 ¥ ! Grosse économie dûe à notre âge !

Avion Paris-Canton et Chengdu-Amsterdam-Paris : 1049,86 € avec edreams.

Visa : 252 € (ça a terriblement augmenté !)

Nous avons changé 10 000 ¥ en arrivant à Canton (1300 €), on en rapporte 1000, pour un prochain voyage...