De Colchane, je ne retiendrai pas de souvenirs impérissables...mais dans ce village frontière glauque et triste, l'hôtel Inkathika apparait comme une oasis, avec son patio agréable, son restaurant accueillant et sa propriétaire vraiment sympa.
Passage de frontière étonnant!
On s'attend à un contraste, mais plutôt en découvrant un pays plus pauvre...mais ici c'est tout l'inverse!
En fait, la propriétaire de l'hôtel m'explique que cette région extrême nord-ouest du Chili, très peu peuplée, est très sous équipée, et n'a par exemple même pas l'électricité. Du coup il y a très peu de choses, et les magasins sont quasiment vides.
À l'inverse côté bolivien, il semble y avoir abondance, et j'y trouve sans difficulté de quoi me ravitailler pour les jours à venir.
Par ailleurs, en ce moment les troubles rencontrés dans les deux pays semblent limiter les échanges, et le passage de la douane est particulièrement tranquille.
Sur quelques kms, je suis d'abord une route parfaitement asphaltee qui part vers Oruro...mais très vite je retrouve le cocktail tôle ondulée/sable, etc en me dirigeant vers le salar de Coipasa.
Par moments je roule sur un mélange sel/sable, et je me dis qu'en période de pluie ça ne doit pas être super agréable! Mais là , pas de soucis, grand beau temps avec justesse quelques nuages pour décorer un ciel au bleu intense.
Lorsque j'arrive dans le village des Coipasa, et alors que je suis salué par une ribambelle d'enfants, je demande s'il y a dans le village une auberge ou bien un lieu où je pourrais mettre ma tente. Pas de problème, on m'invite à m'installer dans le "jardin" devant leur maison!
Après coup, je regrette un peu, car il est encore tôt, et je passerai le restant de l'après-midi envahi par ce petit groupe d'enfants, bien sympas mais aussi bien remuants et ultra sollicitants à mon égard!
À l'entrée de chaque village, comme ici à Coipasa, on affiche clairement sa position. Généralement pro Evo, avec des slogans du type: "avec Evo, nous avons un avenir".
D'une façon générale, les boliviens avec lesquels j'échange quant à la situation actuelle sont très inquiets. Quelles que soient leur position, ils redoutent par dessus tout une guerre civile... on ressent beaucoup de tristesse...
Le lendemain, c'est une journée entière à pédaler dans le salar pour le traverser., une quarantaine de kms.
Salar de Coipasa, un avant-goût du salar d'Uyuni! C'est un avant-goût de la traversée de celui d'Uyuni, d'ici quelques jours.
Moins grand, moins blanc...moins fréquenté par les touristes, mais déjà très spectaculaire.
Parfois très roulant, parfaitement lisse, mais parfois aussi plus croûté, mouillé et du coup plus difficile...et le vélo est rapidement crépi d'une bonne croûte de sel...pas bon ça!
Et puis évidemment il n'y a aucune ombre, et je n'étais pas mécontent d'atteindre la côte. La réverbération du soleil dans cet environnement blanc est assez éprouvante, pour les yeux et pour l'organisme.
De l'autre côté, Tauca, un village qui semble totalement vide d'habitants. J'y trouve de l'eau sur la place de l'église, pour un brin de toilette pour moi, mais surtout pour Charlie couvert de sel!
L'endroit pourrait être bien adapté pour un bivouac, et je suis un peu tenté par le fait d'avoir l'eau à disposition...mais il est encore tôt, et je repars en direction de Luca, autre village à une quinzaine de kms. Mais là, quelle galère! Pendant deux bonnes heures je me debat comme un diable sur un chemin totalement ensablé, avec vraiment cette impression de traîner mon vélo bien chargé dans des dunes!
Une fois retrouvé une piste un peu plus roulante, épuisé, je renonce à poursuivre plus loin. Ici, aucun problème pour trouver un bivouac: il n'y a personne...et c'est beau partout!
Le lendemain matin, je suis des traces de vélos et remorque, je me disais que ce doit être le couple de slovaques avec leurs chiens, ou bien les français en famille dont j'ai entendu parler, et juste à ce moment-là, sur ma gauche, ils sont là, terminant leur petit déjeuner! Martin, Daniel et leurs enfants Marla et Mika ! Les parents se sont connus au Guatemala, elle travaillant pour Amnesty et lui pour Caritas. Et là ils voyagent depuis deux ans et demi, depuis L'Alaska. Mika n'avait pas un an lorsqu'ils ont pris la route!
Enfin je fais leur rencontre! Nous passons la journée ensemble et nous retrouvons plus tard dans une auberge à Salinas. C'est tellement sympa qu'une fois de plus, le matin j'hésite à rester une journée avec eux, finalement je reprends bien la route vers Uyuni.
Il a plu il y a quelques jours, et les cactus amènent ces touches des couleurs qui manquent parfois à ces paysages secs et minéraux.
Des couleurs dans ce monde minéralEn route je rencontre Max et Cindy. Cindy à énormément voyagé en vélo en Amérique du Sud...puis elle a rencontré Max...qui préfère la moto! Lorsqu'ils reprennent la route, eux dans la descente, moi dans la montée, et que j'entends s'éloigner le bruit de la moto...je me dis que pour rien au monde je ne ferais l'échange!
rencontres à deux roues... Salar d'Uyuni! Cette fois jy suis, je roule sur cet immense lac de sel sur lequel la réverbération du soleil est telle qu'elle brûle la peu en quelques minutes...Et c'est parti pour un peu plus de 100 kms, avec au milieu une etape pour la nuit sur l'île Incahuasi.
Salar d'UyuniAu petit matin, à 5 heures, des dizaines de quatre/quatre accompagnent des touristes pour le lever du soleil, puis un petit déjeuner.
Ile d'Incahuasi Avec Jean-Pascal et Agathe, également à vélo et avec qui jai passé la nuit dans une salle refuge réservée aux cyclovoyageurs, nous faisons l'attraction!
Sortie du Salar à Colchani où nous retrouvons une grande route parfaitement asphaltee, quasiment sans trafic (les routes sont bloquées en Bolivie en ce moment), mais avec un redoutable vent de face qui rend vraiment difficile cette arrivée à Uyuni. C'est long 20 kms dans ces conditions...
Enfin nous finissons par y arriver, et dans cette peu engageante et sans autre intérêt sur son accès au Salar qui en fait un des lieux les plus fréquentes par les touristes en Bolivie, je découvre la "casa de ciclista Pingui" créée par un cyclo voyageur Argentin il y a un peu plus d'un an.
Casa Pingui à UyuniJe vais rester là quelques jours...pour me reposer, faire un peu de maintenance (et de nettoyage) de ce pauvre Charlie, préparer la suite, échanger avec les autres, bouquiner, cuisiner, bref une petite pause "vie quotidienne" essentielle dans le voyage au long cours.
A bientôt!