Carnet de voyage

Chili-Bolivie-Argentine 2019/2020

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14 étapes
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Par jephi
Il y a 4 ans, le jour de mes 50 ans, j’atterrissais à Ushuaia. Le lendemain, je prenais la route avec mon vélo, direction le nord du continent! Depuis, le virus ne m'a pas quitté!
Octobre 2019
120 jours
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Publié le 22 octobre 2019

Il y a quatre ans, je découvrais depuis quelques semaines les incroyables sensations que procure le voyage à vélo sur les routes du continent sud américain, depuis Ushuaia en remontant vers le nord, Bogotá que j'atteindrai 8 mois plus tard!

Depuis le "virus" ne m'a pas lâché, et je me suis baladé sur les routes de France, d'Espagne, du Portugal, du Maroc,

puis l'an dernier, c'est en Asie du Sud Est, en Thaïlande, Birmanie, Laos et Cambodge que je savourais cette sensation de liberté, d'autonomie et de simplicité de ce mode de voyage.


Dans quelques jours, lundi prochain exactement je m'éloignerai doucement de Riunoguès "à bicyclette", direction Barcelone, puis un vol vers Santiago au Chili, avant de rejoindre en bus le nord du pays, près de la frontière péruvienne, à Arica.

C'est là que commencera vraiment le voyage à vélo, avec au programme des premiers jours, de la montée, de la montée et rien que de la montée! 160 km pour rejoindre Putre, avec un col à 4600m à franchir! L'altiplano... ça se mérite!

Puis ce sera très vite la frontière bolivienne, avec au programme, la traversée des salars en direction d' Uyuni! Du spectacle en perspective... Il y a quatre ans, je n'avais pu traverser cet immense désert de sel car 40 cm d'eau le rendaient alors impraticable. Cette fois, j'espère que ce sera possible!

Les premières semaines du voyage, ce sera donc très nature sauvage, et altitude, probablement du froid la nuit, du chaud dans la journée, sans doute du vent souvent, pas trop de face j'espère...

Voilà en quelques mots l'introduction pour ce nouveau voyage, et je dois dire que jamais jusque là les jours précédents le départ l'actualité ne m'avait autant projeté vers cet horizon!

Barcelone et les troubles liés aux condamnations des indépendantistes...Santiago et les révoltes populaire contre les inégalités sociales...La Bolivie et une partie de la population qui conteste violemment les résultats du premier tour de la présidentielle! Apparemment pour le moment...c'est calme en Argentine!

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Pour résumer cette "étape" de près de 12 000 kms, je pourrais ne parler que du contraste extrême entre la lenteur des deux premiers jours unr quinzaine d'heures pour rejoindre Barcelone, et de l'extrême rapidité du troisième jour, une quinzaine d'heures aussi, pour parcourir en avion les 11 550 kms jusqu'à Santiago!

Ce lundi matin, lorsque je m'éloigne de Riunogues, après les derniers jours un peu stressants, avec les préparatifs, ne rien oublier, malgré le poids du vélo bien chargé je me sens assez vite plus léger, et très vite l'impression d'être "En voyage" est bien là, sans doute accentuée par le fait de quitter la France après seulement quelques dizaines de minutes de route!

Départ de Riunoguès...Girona... 

Et même si c'est dans ce paysage bien familier que je donne ces premiers coups de pédale, le fait de savoir que je roule vers Santiago (enfin, vers Barcelone!) me met presqu'aussitôt dans l'ambiance du voyage!

La route choisie pour aller jusqu'à Barcelone n'a pas grand intérêt et est même parfois assez périlleuse du fait d'un épais brouillard au petit matin du deuxième jours, puis de l'intense et rapide circulation à l'approche de la capitale catalane.


Dans Barcelone, beaucoup de pistes cyclables très bien organisées et très fréquentées, par des vélos mais surtout par des trottinettes électriques roulant à vive allure.

 Barcelona 


Pour arriver jusqu'au secteur de l'aéroport, je suis le conseil de mon hôte "warmshower" qui m'accueille pour cette veille de départ vers L'Amérique du Sud en empruntant un train de banlieue.

Coucher de soleil sur la Cordillera...puis l'hôtel. 

Santiago du Chili, j'y étais passé fin 2015 lors de mon premier périple à vélo entre Ushuaia et Bogota, mais j'avais très vite rejoint Valparaiso, à une centaine de kms sur la côte Pacifique.

Là je m'y installe pour trois jours avant de rejoindre Arica, à l'extrême nord du Chili.

Je suis dans le quartier bohème de la capitale chilienne, avec pas mal de lieux festifs et donc pas mal de bruit.


En circulant en ville dans la journée, je n'ai pas perçu de signes particuliers relatifs aux mouvements de révolte en cours, mais en début de soirée, dans les rues assez proche de mon hôtel en centre ville, beaucoup de monde deambule dans une ambiance mi festive mi électrique, au rythme de musique et slogans anti gouvernement, et aux passages de véhicules de police les choses semblent pouvoir très vite dégénérer avec des insultes et jets de pierres.

Ce qui est très impressionnant, c'est le nombre de dégradations, du mobilier urbain, des murs couverts de slogans, d'affiches placardées un peu partout.

Ambiance détendue dans la journée, puis "électrique" le soir... La détermination est très nettement perceptible...


Dans ce climat de révolte, j'ai changé mon programme d'aujourd'hui et au lieu de visiter la maison de Neruda, j'ai opté pour le musée de la mémoire et des droits de l'homme.

Musée des droits de l'homme, Santiago 

Demain après midi je prends donc un bus pour Arica au nord du pays, tout près de la frontière péruvienne. 2100 kms...une trentaine d'heures...mais normalement à partir de là ce sera " pura bici" pour les mois à venir! J'anticipe là les plaisanteries de ceux qui se disent que pour un voyage à vélo pour le moment c'est pas très convaincant!

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La encore comme pour le précédent chapitre, gros contraste entre ces quelques 2200 kms de bus et (enfin!) le début des choses sérieuses!

Avant de quitter Santiago, je me fais un petit tour de ville pour me rendre au terminal de bus.



Puis long voyage en bus, en partie de nuit traversant essentiellement de vastes paysages désertiques et monotones (ce que je devine) puis dans la journée, et surtout entre Antofagasta et Iquique, la route suit la côte bien rocheuse et découpée et c'est tout simplement splendide.

 Route de Santiago à Arica

Arica, je pensais n'y faire qu'une brève étape, le temps de faire des courses et affiner un peu mon itinéraire pour les premières semaines de route, mais je m'y trouve immédiatement bien, une auberge vraiment sympa et une petite ville au doux climat, et du coup j'y passe 3 jours.


Située à quelques kilomètres de la frontière péruvienne, et 150 kms de la frontière bolivienne, Arica est une ville assez cosmopolite où de nombreux voyageurs font une pause, occasion de partager impressions et conseils pour préparer la suite du voyage.

En ce moment, les conflits sociaux en Bolivie et au Chili sont au coeur des discussions et peuvent un peu modifier les projets.


Puis les choses sérieuses commencent! J'appréhende un peu cette première étape vers Putre, car je sais qu'elle cumule les difficultés, le dénivelé important, la chaleur, le désert.

Je vais quitter le niveau de la mer pour rejoindre la Cordillère et l'Altiplano, et cumuler en trois jours 4500 mètres de dénivelé.

Pour ce premier jour de montée, je m'ajoute de la difficulté en n'ayant pas prévu suffisamment d'eau...Très vite je mets à l'arrière du vélo une affiche, mais sans succès je finis par faire carrément des grands signes avec ma bouteille vide aux rares voitures qui passent, et c'est un peu plus efficace!

Le paysage est austère et parfois même hostile.

chaud...sec...austère... 

Les bas côtés de la route sont jonchés de sacs en plastique et de bouteilles...même en s'éloignant de la ville...

Après une nuit en bivouac au bord de la route, je poursuis cette longue montée dans le désert, et, nouvelle difficulté avec une longue zone des travaux, avec circulation alternée. Ce sont d'immenses files de monstrueux camions boliviens pour la plupart, montant à 5 km/heure dans un vacarme de moteur forçant, puis descendant à vive allure sans un nuage de poussière et une odeur de freins trop sollicités! Entre les deux j'ai quelques minutes pour avancer!

Le bon côté de cette situation, c'est qu'il y a quasiment tous les kms des cabanes de chantier, et...de l'eau à disposition des travailleurs de la route, qui m'en offrent volontiers. Autant d'occasions d'échanger avec ces ouvriers, essentiellement boliviens.


Ce deuxième soir, j'avais repéré un bar de bord de route et je pensais m'y approvisionner en eau et demandée si je pouvais camper à proximité.

En fait très belle surprise en arrivant. Il s'agit d'un lieu totalement atypique, mi bistrot, mi camping, tenu par une famille étonnante. Alexis, le père à bourlingue à travers le monde. Il connaît énormément de choses. Leurs quatre enfants n'ont jamais mis les pieds dans une école, et ils vivent totalement hors système.


Troisième jour, le paysage est un peu plus varié, moins désertique et plus montagneux. Plus frais aussi, mais ça monte toujours, assez régulièrement et parfois avec des passages bien raides.

Je suis motivé pour arriver à Putre à temps pour trouver une connexion et ainsi fêter les anniversaires du jour!

A l'auberge à Putre, un guide Bolivien nous parle beaucoup des troubles en cours et à venir dans son pays. Il déteste Evo Moralès et souhaite plus que tout son départ...

l'auberge à Putre, chouette ambiance! 

Je reste un ou deux jours à Putre pour m'acclimater à l'altitude, et profiter du confort avant quelques jours en pleine montagne, pour les prochains 250kms jusqu'à Colchane, où je passerai la frontière bolivienne.

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Publié le 17 novembre 2019

Mon séjour à Putre aura finalement duré plus longtemps que prévu.

Cette fois c'est vraiment dans une étape nature et aventure que je m'engage en quittant Putre pour rejoindre en quelques jours Colchane, ville frontière avec la Bolivie.

C'est à Putre que je peux trouver le ravitaillement pour cette semaine. Après.. ce sera des plus aléatoire, peut-être un peu de pain...mais pas de quoi envisager un repas gastronomique!

Je pars donc bien chargé, bien reposé aussi et acclimate à la haute altitude, du moins c'est ce que je pensais...

Nous devions partir à quatre avec Arno, Tomas et Lopa qui voyagent depuis deux ans, mais au derniers moment Arno est malade (altitude) et reporte son départ.

Je savais que ce serait difficile...Ça à été difficile!

Je savais que ce serait éblouissant de beauté...Ça a été éblouissant de beauté!

Difficile car on est entre 4000 et 4500 mètres, que l'air est sec, que l'amplitude de températures est énorme entre la chaleur forte en journée et les nuits très froides (sans être glaciales) que les pistes sont très irrégulières, parfois bien roulantes, mais souvent en "tôle ondulée", et avec des épaisseurs de sable bien traîtres qui rendent impossible le pédalage en montée et très périlleux en descente!

Difficile aussi car les symptômes du mal d'altitude, peu importants mais omniprésents m'accompagnent sans relâche pour ces premiers jours. Le souffle est court, le mal de tête résiste et les sommeil est agité et peu reposant.

Lors de mon précédent voyage, Je n'avais pas connu ces difficultés, mais arrivé à ces altitudes j'avais des mois d'acclimatation très progressive.

Parfois, lorsque se cumulent les difficultés, le pourcentage de la pente, le sable, la poussière soulevée par les quelques véhicules, le vent (qui souffle tellement rarement dans le bon sens!), je me demande un peu ce qui m'anime à renouveler ces aventures à deux roues...Mais souvent après ces moments plus difficiles, tout à coup au sommet d'une longue côté, un nouveau paysage, un volcan, une descente agréable, des animaux...et aussitôt je sais pourquoi j'aime tant cette façon de voyager, lentement, en me laissant le temps de m'intégrer au décor.


Après une journée particulièrement harassante et difficile, je retrouve mes co voyageurs au bord du salar de Surire, un emplacement exceptionnel de bivouac, qui permet de profiter du soleil couchant puis du levant, au moment où la nature se réveille, doucement, à l'image des biscachas qui ne fuient même pas à notre approche tout enchylosees par le froid de la nuit.

Biscacha 


Nos routes se sépareront le troisième jour avec le couple de jeunes slovaques et leurs deux chiens. Ils ont un problème mécanique avec un de leurs vélos et tentent des rejoindre Colchane pour les jour de marché, où ils espèrent trouver la pièce nécessaire à une réparation durable.

De mon côté après ces deux premières journées particulièrement fatigantes je profite d'une après-midi près de source d'eau (très) chaudes à Pollaquere.

C'est un endroit exceptionnel, proposé par tous les tours au départ de Putre, ainsi entre 13 et 15 heures, quelques petits groupes de touristes viennent ici pique-niquer et "faire trempette", mais ensuite, et jusqu'au lendemain, personne. J'en profite un maximum, avec pour seule compagnie, quelques vicunás, qui restent toutefois à bonne distance.

Le matin, l'ambiance est bien humide. Les vapeurs de cette eau qui en certains endroits est à 65 degrés condensent avec le froid nocturne.

Termas de Pollaquere 


Je continue ma route vers Colchane, avec pour quelques km une petite incursion en Bolivie, la route contournant une montagne.

On conseille de ne pas trop traîner sur cette partie, secteur privilégié des trafiquants de drogue qui profitent du "no man's land", et du terrain accidenté et hostile.

Pour ma part, aucun problème, je n'ai croisé strictement personne.

Plus loin, llucuoma que j'avais repéré sur ma carte comme lieu de bivouac possible est un village abandonné, avec une église vraiment adorable. J'y aurais bien posé ma tente, mais je manque d'eau...et il y a tellement peu de passage que je ne me risque pas â attendre comme la semaine dernière qu'un voyageur de passage me dépanne en eau...


Je bivouaquerai un peu plus loin, après avoir rempli mes bouteilles dans une rivière...et bien sûr ajouté du micropur...qui donne un goût bien désagréable à cette eau qui devait déjà avoir des arômes douteux...vus les lamas paissant tranquillement aux abords de la rivière!

Durant la nuit je suis réveillé par la police!

Je pensais être bien caché...en fait depuis la piste on me voyait très bien.

Des voix et des lampes torches, je n'en mène pas bien large...

Ils m'expliquent qu'ils patrouillent chaque nuit sur cet itinéraire prisé des trafiquants.

J'en suis quitte pour une bonne insomnie!

Puis deniers kms avant Colchane, une petite zone de travaux, puis je retrouve le bitume après 5 jours de piste.

Colchane, on m'avait dit que c'était moche...

 Colchane

En fait c'est horrible, glauque...et alors que j'imaginais trouver là quelques produits frais, la boutique ne vend que des snacks, biscuits, coca et diverses autres bonnes choses. Du coup j'hésite à passer par Sabaya, qui n'est pas vraiment sur ma route, pour faire un petit ravitaillement!

Demain je serai donc en Bolivie, en route vers Uyuni. Au programme de ces prochains 5 ou 6 jours, de la piste, du sable, de la tôle ondulée....mais surtout et je rêve de ce moment la traversée du salar d'Uyuni et une nuit sur l'île d'incahuasi.

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Publié le 24 novembre 2019

De Colchane, je ne retiendrai pas de souvenirs impérissables...mais dans ce village frontière glauque et triste, l'hôtel Inkathika apparait comme une oasis, avec son patio agréable, son restaurant accueillant et sa propriétaire vraiment sympa.

Passage de frontière étonnant!

On s'attend à un contraste, mais plutôt en découvrant un pays plus pauvre...mais ici c'est tout l'inverse!

En fait, la propriétaire de l'hôtel m'explique que cette région extrême nord-ouest du Chili, très peu peuplée, est très sous équipée, et n'a par exemple même pas l'électricité. Du coup il y a très peu de choses, et les magasins sont quasiment vides.

À l'inverse côté bolivien, il semble y avoir abondance, et j'y trouve sans difficulté de quoi me ravitailler pour les jours à venir.

Par ailleurs, en ce moment les troubles rencontrés dans les deux pays semblent limiter les échanges, et le passage de la douane est particulièrement tranquille.

Sur quelques kms, je suis d'abord une route parfaitement asphaltee qui part vers Oruro...mais très vite je retrouve le cocktail tôle ondulée/sable, etc en me dirigeant vers le salar de Coipasa.

Par moments je roule sur un mélange sel/sable, et je me dis qu'en période de pluie ça ne doit pas être super agréable! Mais là , pas de soucis, grand beau temps avec justesse quelques nuages pour décorer un ciel au bleu intense.


Lorsque j'arrive dans le village des Coipasa, et alors que je suis salué par une ribambelle d'enfants, je demande s'il y a dans le village une auberge ou bien un lieu où je pourrais mettre ma tente. Pas de problème, on m'invite à m'installer dans le "jardin" devant leur maison!

Après coup, je regrette un peu, car il est encore tôt, et je passerai le restant de l'après-midi envahi par ce petit groupe d'enfants, bien sympas mais aussi bien remuants et ultra sollicitants à mon égard!

À l'entrée de chaque village, comme ici à Coipasa, on affiche clairement sa position. Généralement pro Evo, avec des slogans du type: "avec Evo, nous avons un avenir".

D'une façon générale, les boliviens avec lesquels j'échange quant à la situation actuelle sont très inquiets. Quelles que soient leur position, ils redoutent par dessus tout une guerre civile... on ressent beaucoup de tristesse...


Le lendemain, c'est une journée entière à pédaler dans le salar pour le traverser., une quarantaine de kms.

Salar de Coipasa, un avant-goût du salar d'Uyuni! 

C'est un avant-goût de la traversée de celui d'Uyuni, d'ici quelques jours.

Moins grand, moins blanc...moins fréquenté par les touristes, mais déjà très spectaculaire.

Parfois très roulant, parfaitement lisse, mais parfois aussi plus croûté, mouillé et du coup plus difficile...et le vélo est rapidement crépi d'une bonne croûte de sel...pas bon ça!

Et puis évidemment il n'y a aucune ombre, et je n'étais pas mécontent d'atteindre la côte. La réverbération du soleil dans cet environnement blanc est assez éprouvante, pour les yeux et pour l'organisme.


De l'autre côté, Tauca, un village qui semble totalement vide d'habitants. J'y trouve de l'eau sur la place de l'église, pour un brin de toilette pour moi, mais surtout pour Charlie couvert de sel!


L'endroit pourrait être bien adapté pour un bivouac, et je suis un peu tenté par le fait d'avoir l'eau à disposition...mais il est encore tôt, et je repars en direction de Luca, autre village à une quinzaine de kms. Mais là, quelle galère! Pendant deux bonnes heures je me debat comme un diable sur un chemin totalement ensablé, avec vraiment cette impression de traîner mon vélo bien chargé dans des dunes!

Une fois retrouvé une piste un peu plus roulante, épuisé, je renonce à poursuivre plus loin. Ici, aucun problème pour trouver un bivouac: il n'y a personne...et c'est beau partout!

Le lendemain matin, je suis des traces de vélos et remorque, je me disais que ce doit être le couple de slovaques avec leurs chiens, ou bien les français en famille dont j'ai entendu parler, et juste à ce moment-là, sur ma gauche, ils sont là, terminant leur petit déjeuner! Martin, Daniel et leurs enfants Marla et Mika ! Les parents se sont connus au Guatemala, elle travaillant pour Amnesty et lui pour Caritas. Et là ils voyagent depuis deux ans et demi, depuis L'Alaska. Mika n'avait pas un an lorsqu'ils ont pris la route!

Enfin je fais leur rencontre! 

Nous passons la journée ensemble et nous retrouvons plus tard dans une auberge à Salinas. C'est tellement sympa qu'une fois de plus, le matin j'hésite à rester une journée avec eux, finalement je reprends bien la route vers Uyuni.

Il a plu il y a quelques jours, et les cactus amènent ces touches des couleurs qui manquent parfois à ces paysages secs et minéraux.

 Des couleurs dans ce monde minéral

En route je rencontre Max et Cindy. Cindy à énormément voyagé en vélo en Amérique du Sud...puis elle a rencontré Max...qui préfère la moto! Lorsqu'ils reprennent la route, eux dans la descente, moi dans la montée, et que j'entends s'éloigner le bruit de la moto...je me dis que pour rien au monde je ne ferais l'échange!

rencontres à deux roues... 

Salar d'Uyuni! Cette fois jy suis, je roule sur cet immense lac de sel sur lequel la réverbération du soleil est telle qu'elle brûle la peu en quelques minutes...Et c'est parti pour un peu plus de 100 kms, avec au milieu une etape pour la nuit sur l'île Incahuasi.

 Salar d'Uyuni

Au petit matin, à 5 heures, des dizaines de quatre/quatre accompagnent des touristes pour le lever du soleil, puis un petit déjeuner.

Ile d'Incahuasi 

Avec Jean-Pascal et Agathe, également à vélo et avec qui jai passé la nuit dans une salle refuge réservée aux cyclovoyageurs, nous faisons l'attraction!

Sortie du Salar à Colchani où nous retrouvons une grande route parfaitement asphaltee, quasiment sans trafic (les routes sont bloquées en Bolivie en ce moment), mais avec un redoutable vent de face qui rend vraiment difficile cette arrivée à Uyuni. C'est long 20 kms dans ces conditions...

Enfin nous finissons par y arriver, et dans cette peu engageante et sans autre intérêt sur son accès au Salar qui en fait un des lieux les plus fréquentes par les touristes en Bolivie, je découvre la "casa de ciclista Pingui" créée par un cyclo voyageur Argentin il y a un peu plus d'un an.

 Casa Pingui à Uyuni

Je vais rester là quelques jours...pour me reposer, faire un peu de maintenance (et de nettoyage) de ce pauvre Charlie, préparer la suite, échanger avec les autres, bouquiner, cuisiner, bref une petite pause "vie quotidienne" essentielle dans le voyage au long cours.

A bientôt!

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Uyuni n'a aucun charme...

C'est une ville poussiéreuse, dont seules les quelques rues du centre-ville sont pavées.

C'est un ville de passage, lieux des départs ét arrivées des innombrables tours organisés sans le Sud Lipez et l'incontournable salar d'Uyuni.

La casa de ciclista Pingui est un lieu incroyable, accueillant, véritable oasis dans cet environnement poussiéreux et écrasé par le soleil.

maintenance...convivialité...chiens errants... 

A la casa de ciclista Pingui à Uyuni, c'est un permanent va et vient de voyageurs qui arrivent de toutes parts du monde, et qui font ici une pause plus ou moins prolongée.

Créée il y a un peu plus d'un an, elle comptabilise près de 400 voyageurs qui ont passé ici un moment, une journée, une semaine et parfois plus, et laissé leur traces sur les murs des différents espaces, dortoirs, cuisine et extérieur, et sur un livre d'or qui regorge d'histoires, de bons plans...qui permettent de réaliser la diversité de ces fous de voyageurs sur deux roues!

Immédiatement on ressent, quelles que soient la langue et les pays d'origine cette "culture commune" du monde du voyage à vélo.

Avec nos différences, d'âges, d'origine, de nationalité, des parcours de vie, nous partageons des nombreux ressentis, expériences, souvenirs, galères, truc et astuces, recettes de cuisine, bons plan de bivouacs...

Le confort y est très basique mais suffisant. Il n'y a pas de lit...mais nous avons tous nos matelas!

La cuisine est sommaire...mais là encore nos sacoches sont pourvues de tout le nécessaire pour cuisiner!

La décoration est soignée, avec de nombreuses peintures murales, évocatrices de voyages...bien sûr, mais aussi des états d'âme des voyageurs.

Et puis il y a Amigo et Domingo, des chiens de la rue qui ont ici trouvé refuge et participent parfois bruyamment à l'accueil des nouveaux arrivants!...et malheureusement aussi aux concerts nocturnes des innombrables chiens plus ou moins errants qui peuplent la ville!

Lorsque j'y arrive il y a une dizaine de personnes, ensuite beaucoup moins.

Ce n'est jamais complet, on trouve toujours de la place pour ceux qui arrivent!

Il n'y a pas de tarif, chacun est invité à laisser aussi moment des son départ une participation libre, qui permet à la casa de payer eau, gaz, internet etc.

Pour la première fois, je quitte donc Uyuni, avec de beaux souvenirs alors que jusque-là cette ville n'était pour moi qu'un passage obligé, un terminal de bus!

Après avoir pas mal hésité quant à la suite de mon itinéraire, je finis par mettre le cap vers le Sud, Tupiza, une ville proche de la frontière Argentine, ou j'étais resté quelques jours lors de mon premier voyage en Bolivie, à l'époque où je voyageais en bus, et dont je garde un très bon souvenir.

C'est aussi, comme Uyuni et San Pedro Atacama côté chilien, un point de départ des tours organisés pour découvrir la région du sud Lipez et le salar d'Uyuni.

La route est d'abord assez plate, et récemment (et partiellement) construite, en super état.

Puis changement de rythme!

Ça grimpe dur!

En fait, c'est surtout une longue montée qui m'amènera de nouveau à plus de 4200 mètres, puis une succession de montagnes russes bien cassantes, puis pour finir une longue descente jusqu'à Tupiza où je retrouve une altitude plus confortable de 3200 mètres.

Entre Uyuni et Tupiza, quelques village qui paraissent à première vue abandonnés, mais où on découvre si on s'y arrête, une école, un stade de foot, éventuellement une mini "tienda", épicerie dans laquelle je ne trouve généralement rien...hormis des biscuits...

Dans ces villages, je trouve généralement de l'eau, à côté de l'église. Sinon, je demande aux personnes...si j'en rencontre!

Une seule petite ville, Atocha, assez sympa, et avec cet étonnant arrêt de bus!

En se rapprochant de Tupiza, et en perdant de l'altitude donc, je retrouve avec plaisir un peu de végétation et de couleurs, avec entre autres ces cactus en fleurs.



Bivouac dans une maison abandonnée. Il n'y a pas de toit, mais les 4 murs offrent une bonne protection contre le vent!





Enfin l'arrivée à Tupiza par une longue vallée suivant une rivière complètement sèche.

A un peu plus de 3000 mètres, la température est bien plus élevée, et la végétation plus variée.

Je suis à une petite centaine de kms de la frontière Argentine.


Pour la troisième fois je quitte la Bolivie avec ce sentiment que j'y reviendrai!

Ce n'est pas un pays facile...mais tellement attachant!

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Publié le 6 décembre 2019

Tupiza, une étape bien agréable avant de quitter la Bolivie.

La ville elle même est agréable, avec sa place centrale bien ombragée à toutes heures de la journée, et ses quelques promenades alentours offrant de beaux points de vue sur la ville et la campagne environnantes.

Ce qui est frappant, tout comme à Uyuni, c'est le contraste entre l'abondance de services destinés au tourisme...et l'absence de touristes... Certes, ce n'est pas encore la haute saison, mais surtout, la période bien compliquée que traverse la Bolivie a vraisemblablement dissuadé un grand nombre de touristes à éviter ce pays, ou tout au moins à différer.

Aujourd'hui, la tension semble retomber un peu, avec un accord unanime sur l'organisation de nouvelles élections, traduisant bien l'aspiration de la population à tout faire pour éviter le glissement vers une guerre civile.

Des nombreux échanges que j'ai pu avoir, qu'ils soient pour ou contre Evo ( c'est ainsi que tous le nomment, par son prénom), tous s'accordent à dire que ce président à fait beaucoup de bien pour la Bolivie, notamment sur des questions sociales. (Scolarisation, accès aux soins, baisse de la pauvreté....)

Mais par ailleurs, alors qu'il y a quelques années, il n'y avait en Bolivie que deux classes, riches et pauvres, la politique de Evo a fait émerger une classe moyenne, qui aspire (En partie) à entrer dans un monde plus "capitaliste".

Par ailleurs, tout "bon président" ,qu'il ait été, pour beaucoup, trois mandats ça suffit, d'autant qu'un référendum invitant les boliviens à modifier la constitution pour permettre à un président de faire plus de deux mandats...avait obtenu une nette majorité de NON il y a 4 ans!

Et puis, le rôle joué par les producteurs de coca, le narco traffic, les puissances étrangères qui n'attendent quune brèche dans le front résistant à l'impérialisme américain...

Tout cela est bien compliqué!

En m'éloignant de Tupiza, je me rapproche de la frontière Argentine, avec d'abord un paysage de vallée ou canyon aux couleurs rouges, puis après une longue montée, un environnement plus austère et desertique comme l'Altiplano sait en produire!

Pour ma dernière nuit en Bolivie, je trouve tout de même un bivouac sympa, dans le lit complètement asséché d'une rivière.


Puis encore quelques kilomètres, et j'arrive à Villazon, ville qui partage la frontière avec sa voisine Argentine, La Quiaca.

C'est ici que commence (ou finit) la ruta 40, qui traverse du nord au sud le pays à l'est de la Cordillère des Andes, et que j'avais suivie en partie il y a 4 ans.

Je discute un long moment avec ce couple de Boliviens Vénus de l'autre côté de la frontière pour faire des courses! Les temps ont changé...et l'Argentine que l'on comparaît au Chili en terme de coût de la vie...est devenue très bon marché, et beaucoup de choses y sont actuellement moins chères qu'en Bolivie!

Ici aussi on trouve encore des traces fraîches de la récente élection présidentielle, les Argentins ont mis à la porte Macri (!), pur produit du capitalisme et proche des États-Unis, qui en 4 ans à bien appauvri une partie de la population.

C'est peut-être un raccourci un peu schématique, mais à l'inverse, les années de presidence Morales chez le voisin bolivien a vu émerger une classe moyenne jusque-là inexistante, et réduire considérablement la pauvreté... L'ironie de l'histoire, c'est que c'est précisément cette nouvelle classe moyenne qui rejette aujourd'hui Evo et ouvre grand les bras au capitalisme!


Comme les derniers 100 kms en Bolivie, les premiers en Argentine sont un peu monotones.

Quelques différences: c'est nettement plus propre (quasiment plus de sacs et bouteilles plastique sur les bas côtés de la route), c'est tout clôturé, au point que j'aurai bien du mal pour la première fois à trouver un bivouac un peu discret, et puis surtout, c'est plus dangereux: les conducteurs ne font vraiment pas attention au pauvre cyclo que je suis!


Sympas ces nuages à la tombée de la nuit...mais un moment plus tard, c'est un orage impressionnant qui s'abat sur le secteur, avec tonnerre et éclairs sans relâche, mais avec seulement quelques gouttes de pluie!


Après une matinée de montée...une après midi de descente qui avec un bon petit vent dans le nez me donne l'impression de continuer à monter...

Apparemment dans cette partie nord de la ruta 40, le vent se lève chaque après midi...et il vient du sud!

Voilà qui va peut-être pencher dans ma décision pour les semaines à venir.

J'hésite en effet à rejoindre San Pedro Atacama par le paso Jama (5000 mètres) que j'avais fait il y a 4 ans, mais cette fois en prenant en partie un moyen de transport, pour retrouver des gens rencontrés ces dernières semaines, ou de descendre vers Salta.

J'ai quelques jours pour continuer à y réfléchir, profitant pour le moment de cette splendide région de Jujuy, et notamment la Quebrada d'Humauaca, classée au patrimoine mondial de l'humanité.

Après une brève pause dans le village d'Humauaca, c'est finalement un peu plus au sud, à Tilcara que je me pose pour deux ou trois jours, profitant (enfin) d'une altitude plus raisonnable de 2500 mètres, avant de reprendre probablement de la hauteurs pour rejoindre San Pedro Atacama.

Er j'en profite pour me documenter sur des solutions alternatives...pour quand les jambes en auront marre des montagnes russes...mais que la tête sera toujours autant attirée par les lointains horizons!

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Tilcara est une village bien touristique au coeur de la Quebrada, point de départ de nombreuses excursions et randonnées.

J'y suis finalement resté 4 jours, appréciant des retrouver une altitude plus confortable, à 2500 m d'altitude.

Pour le moment, la saison touristique n'a pas vraiment commencé, et les touristes présents sont surtout argentins et brésiliens.


De Tilcara, je rejoins ensuite Purmamarca, petit villages également bien touristique, sur connu pour sa montagne aux 7 couleurs.



Purmamarca


Route vers Susques puis le Chili.

Une route que j'avais déjà suivie il y a 4 ans et dont je gardais un souvenir precis, de la difficulté et de la beauté (certes un brin austère!) des paysages...

Après ces quelques jours à altitude plus confortable, je me retrouve sur ces 400 kms dans cet environnement parfois lunaire, très sec et minéral.

Chaque jour est différent.

D'abord, une très longue montée vers Salinas Grandes, avec une montée en lacets qui me conduit à 4200m avant de redescendre un peu vers ce salar, où je peux dormir dans une salle laissée ouverte comme refuge pour les voyageurs de passage.


...


Puis, une étape plus roulante vers Susques, plus haut village d' Argentine.

Je gardais un bon souvenir de ce village, mais cette fois, dès travaux importants dans toutes les ruelles rendent l'endroit bruyant et poussiéreux.


Puis, je roule vers la frontière, le "paso Jama". Paysages austères, un peu tristes même...

Sur cette étape, et malgré un petit vent bien présent en fin de journée, je me surprend à rouler avec une énergie et un enthousiasme qui me font prolonger largement l'étape par rapport à mes prévisions, jusqu'à Jama, villages frontière où je passe la nuit dans un Hostal, moche...sale et bon marché!


De bonne heure, je passe la frontière.

Comme chaque fois, c'est à la fois un moment excitant, qui me fait réaliser l'avancée dans le voyage, un peu stressant aussi, car chaque fois c'est différent! Là par exemple, je dois passer par 6 guichets! Par contre, je suis le premier, et les agents de l'immigration sont assez cools, et me laissent même mes quelques fruits, alors que c'est formellement interdit pour l'entrée aussi Chili.


San pedro de Atacama est à un peu moins de 200 kms, mais il va falloir faire avec un vent très fort...et de face qui me fera bien retomber mon enthousiasme de la veille. Et puis l'altitude...qui rend cette fois le souffle plus court et l'effort plus coûteux.

Je dois sur plusieurs kms pousser le vélo, car le vent me déséquilibre.


Pour la première fois, le froid est vraiment vif à la tombée de la nuit, et j'arrive juste à temps au lieu de bivouac que j'avais repéré, pour monter rapidement la tente et me préparer un repas chaud et un maté de feuilles de coka.


Bivouac à 4600m d'altitude.

J'aurais dû prendre de l'eau dans la lagune avant la nuit...car le lendemain, il faut commencer par casser la bonne epaisseur de glace pour me faire un café!


Dernier jour de cette traversée Argentine-Chili. 4863 mètres...c'est le point le plus haut de cet itinéraire, avant de redescendre vers San Pedro Atacama, 2000 mètres plus bas, et nettement plus chaud!


Le volcan Licancabur est à la frontière entre Bolivie, Argentine et Chili.


En arrivant à San Pedro, je retrouve le jeune couple de Buenos aires, déjà rencontré à Tilcara, puis sûr la route vers Susques. Ils voyagent version L'Alaska, et travaillent en route, et vendent ce qu'ils fabriquent! J'adore leur VW!!!


Je vais rester deux ou trois jours à San Pedro, puis retour vers l'Argentine par le paso Sico, avec de nouveau de l'altitude, et cette fois sur une piste non asphaltee...une nouvelle aventure!

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San Pedro Atacama n'est pas touristique...mais archi ultra touristique.

En y arrivant après 5 jours de totale déconnexion, et de totale immersion dans un environnement naturel où l'empreinte humaine est si discrete, c'est un peu un choc! C'est un peu "too much"...

Et puis, une petite glace à l'ombre de la place principale, quelques brefs échanges acec des touristes attirés par mon compagnon à deux roues, et me voilà revenu dans ce monde de la consommation ordinaire!..et, pour une pause repos ce n'est vraiment pas désagréable!

Le village lui même est assez mignon, avec au centre une jolie place, et des ruelles remplies de boutiques de souvenirs, restaurants et agences vendant toutes les mêmes tours organisés pour visiter les nombreuses attractions touristiques, sites naturels grandioses dans les environs.

La clientèle semble majoritairement jeune et plutôt style "routard babacool", et le camping (très sympa) où je me pose sent bon la marijeanne!

C'est très convivial, il y a une grande cuisine et une salle à manger agreables. Le mobilier aménageant les espaces extérieurs témoignent bien de l'absence de pluie!

Les desert d Atacama est le plus aride du monde. Il ne pleut quasiment jamais!

Il y fait également très chaud, et le soleil y brille ardemment sans un nuage...dans la journée l'ombre se fait rare et l'ambiance est plutôt à la farniente.




Puis je reprends la route vers L'Argentine, pas très original comme programme! Une autre frontière, plus au sud, et qui promets du spectacle...et de la difficulté côté Argentin car la piste y est réputée très mauvaise...

Autre difficulté, il faut porter l'eau pour 3 jours, et avec l'altitude et la sécheresse de l'air le besoin est important, et le poids idem!

Très vite après mon départ de San Pedro Atacama, je retrouve Loïc et Irina, rencontrés au camping.

Nous ferons route ensemble sur ces trois jours vers la frontière.

C'est d'abord une longue montée, très régulière et en pente assez douce, et surtout avec le vent dans le dos ce qui est vraiment super agréable!


Puis une fois atteinte l'altitude moyenne de 4000 mètres, ça devient légèrement vallonné, c'est l'Altiplano.

Dans ce secteur, c'est une succession de volcans et de lagunes...

Pour bivouaquer, il y a l'embarras du choix, il faut juste trouver de quoi s'abriter du vent souvent violent en début de soirée.


C'est sublime le soir...

La nuit...


Et au petit matin!

Jusqu'à la frontière Argentine, les paysages sont variés et spectaculaires. Il y a très peu de circulation, et essentiellement des minibus des tours organisés au départ de San Pedro Atacama, à la découverte des lagunes, salars et volcans du secteur.



Régulièrement, des groupes de vicuñas, mi craintives mi curieuses.

En vélo, nous sommes silencieux, discrets, et c'est donc souvent au derniermoment que nous les surprenons.


En s'approchant de l'Argentine, le paysage devient (encore) plus minéral.


Dès la frontière, la splendide route parfaitement asphalte que nous suivons depuis le départ de San Pedro Atacama, devient une horrible piste faite de "tôle ondulée" et de sable profond...

Mais avant de se confronter à la difficulté, c'est d'abord la bonne surprise de découvrir un refuge "tout confort", proposé par la gendarmerie Argentine, avec cuisine, douche chaude et même wifi!

Est-ce pour se faire pardonner à l'avance pour la route détestable qui nous attend pour les 150 kms jusqu'à San Antonio de los cobres???


Après un premier jour à bagarer dans cet environnement hostile...sans succès de mes tentatives d'autostop avec les quelques voitures pick up...je monte ma tente...et casse une partie de la structure métallique ce qui la rend inutilisable.

J'hésite entre une nuit à la belle étoile, et un Hostal de bord de route peu engageant...

Le vent finit de me convaincre, ça sera l'auberge!


Mes co-voyageurs de ces derniers jours ont eu plus de chance. Un pick up les a pris en stop et ils poursuivent jusqu'à Salta.

De mon côté, à peine quelques kms après mon départ de l'auberge, j'entends le bruit d'un moteur, et là sans hésitation je lève le pouce, et ça marche!

Du coup, en une heure à peine je rejoins San Antonio de las cobres, et durant ce temps je ne cesse de penser à la journée de galère à laquelle je suis entrain d'échapper, même si contrairement à la veille, le paysage est cette fois très beau!

A San Antonio, je retrouve la famille de franco allemands rencontrés en Bolivie. C'est l'anniversaire de Mika, 4 ans, qui n'a quasiment connu que la vie en voyage, partis il y a 3 ans d'Alaska.


Je reprends la route demain ou après demain, cette fois sur une piste non asphaltee mais agréable (dit on), l'ancienne route 40 version Cafayate plus au sud.

Cette partie doit être très spectaculaire, elle passe au sommet d'une montagne, à 4980m.

Bonnes fêtes de fin d'année à tous!


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La pause à San Antonio fut reposante et festive!

Après une soirée de Noël bien sympa avec Daniel et Marilyne, leurs enfants et les grands parents venus d'Allemagne les rejoindre pour ces fêtes de fin d'année, je reprends la route vers le sud, direction Cafayate.

Quelques kms de bonne route bien lisse, c'est la route qui rejoint Salta, puis à droite toute, et là c'est la ruta 40, et c'est parti pour 350 kms de piste!

Les premiers kms sont particulièrement désagréables, avec beaucoup de sable, et bien sûr l'incontournable tôle ondulée, qui malmène la mecanique et le dos du bonhomme!



Puis après un bivouac en bord de route, (mais la circulation est quasiment nulle) c'est une longue montée jusqu'au sommet, l'Abra Cay, à près de 5000 mètres. La route en lacets se monte progressivement et sans difficultés, et le paysage devient de plus en plus grandiose.


Au sommet, jai de la compagnie avec ce renard, plus intéressé par mon pique-nique que par mes aventures sud-americaines!


Le temps tourne à l'orage, en la descente est parfois vertigineuse, et physiquement plus eprouvante que la montée, tant il faut être vigilant, et en permanente recherche d'équilibre sur cette piste imprévisible, qui alterne tas de graviers, grosses pierres, sable et vaguelettes...

Pas de pluie finalement, mais un peu de grêle qui pique les bras et refroidit l'atmosphère.


Plus bas je retrouve avec plaisir un temps plus clément et les couleurs de la végétation si rare et chetive au dessus de 4000 mètres.

Je retrouve aussi, mais avec moins de plaisir, un bon petit vent de face qui me fait rapidement oublier que je suis en descente!



.....

Très souvent lorsque je m'arrête un moment sur une place, des gens dont la curiosité est eveillee par mon vélo chargé, viennent me parler, me questionner. Là, c'est une famille de colombiens en vacances en Argentine! Et comme presque chaque fois vient le moment du selfie!


Les colombiens sont toujours très touchés et très fiers lorsqu'on leur dit qu'on a adoré leur pays, et je n'ai pas besoin de me forcer, c'est vrai que la Colombie reste le coup de coeur numéro 1 de tous les pays dans lesquels j'ai pédale ces dernières années.

L'Argentine pourrait bien être le numéro 2, si les Argentins ne se comportaient pas comme des criminels dès qu'ils ont un volant entre les mains...s'ils étaient un peu moins bruyants dans les campings...et s'il y avait un peu moins d'odeurs de viande grillée, partout et tout le temps!

Je reste un peu plus longtemps que prévu à Cachi, car des violentes averses orageuses ont occasionné des degats sur la route déjà bien chaotique...

Le camping est pas mal, mais comme souvent en Argentine, les gens y viennent pour faire la fête, et dont les nuits sont assez bruyants.




Place à Cachi.

Sur la pancarte du bistrot: "Sauvons notre planète car c'est la seule où il y a du vin!"

Avant de poursuivre sur la route 40, je passe à la police pour leur demander conseil. Ils me disent qu'à vélo, en étant très prudent ça devrait passer, maison que la route est toujours fermée à la circulation.

Du coup, je ne suis pas vraiment rassuré, et me dis qu'en cas de problème, j'aurai bien du mal à trouver de l'aide.

Finalement je me décide donc à prendre l'autre route, majoritairement asphaltee, qui rejoint Salta plus au Nord.


C'est là que je passe la nuit du 31 décembre!

Le premier janvier, c'est une longue descente qui m'attends, jusqu'à une trentaine de kms avant Salta.

Le matin, le ciel est très couvert, et il fait bien froid, mais au fur et à mesure que je descends, il fait de plus en plus chaud, et humide.


C'est la première fois depuis deux mois que je descends en dessous de 1500 mètres, la première fois aussi que je me retrouve dans une ville, et j'ai un petit temps d'adaptation, à la circulation, et à l'abondance de magasins en tous genres, exactement comme dans une grande ville française.



Je repars dimanche, mais cette fois en bus jusqu'à Mendoza. De là, je traverserai de nouveau la Cordillère des Andes pour rejoindre Santiago.

Bonne année à tous!

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Publié le 19 janvier 2020

Après deux mois et demi, me voilà de retour à Santiago, ponctuant ainsi après une longue période d'immersion en pleine nature, loin de la consommation, souvent en haute altitude, par ce retour à la très grande ville, après avoir progressivement renoué avec l'ambiance urbaine à Salta, puis à Mendoza en Argentine.


Diverses vues de Salta.

A Salta, puis à Mendoza,

Je me repose beaucoup, passe du temps à lire.

C'est un peu un passage à vide, de lassitude, avec moins de motivation, d'enthousiasme et de plaisir dans le voyage. C'est accentué par la sensation de fatigue et quelques soucis liés à un manque dhydratation, douleurs à la cheville notamment.

Mendoza est très réputé pour ses vignobles, et tout ce qui tourne autour du vin y est très présent, sous toutes les formes.

Diverses vues de Mendoza

Pour rejoindre Santiago du Chili, après hésitation entre deux routes, je prends finalement l'option du passage par le Cristo redentor. Il y a 4ans, avec José, mon co-voyageur brésilien, nous avions suivi cette route dans l'autre sens, pour arriver à Mendoza le 31 décembre 2015.

Le premier jour, je suis une route qui doit être vraiment spectaculaire...mais un épais brouillard ne me permettra à aucun moment de voir un peu le paysage...et je dois même redoubler de vigilance étant donné l'état de la piste et les vides que je devine sur le côté.



Mon refuge pour la nuit.

Le lendemain, tout rentre dans l'ordre avec un temps resplendissant, pour attaquer la longue montée régulière vers Puente del Inca, dernier village avant la frontière, et au bord du parc provincial de l'Aconcagua, plus haut sommet de l'Amérique du Sud.



Il y a 4 ans,Nous n'avions alors pas pu suivre la dernière partie qui mène au Cristo redentor, à près de 4000 mètres, la route étant fermée suite à un éboulement, et nous avions du prendre le tunnel, qui a par ailleurs bien simplifié le passage entre les deux pays, avec beaucoup de bus et de camions.

Cette fois je m'engage sur cette route en lacets et non asphaltee, très fréquentée par des touristes qui montent côté Argentin jusqu'au col.

Puis, côté Chilien cette fois, c'est une longue descente qui m'attend. Je fais durer le plaisir en coupant cette étape et en passant la nuit dans ce "refuge"


Alors que je commence à m'endormir, j'entends appeler mon nom. C'est Miquel, un catalan de Barcelone que j'avais rencontré la veille. Je pensais qu'il était devant, mais il a fait un détour.

Nous continuerons la route ensemble vers Santiago où il retrouvera des amis pour un périple de deux mois en Patagonie.

La descente vers los Andes est totalement impressionnante, avec avant le lever du soleil une impression accentuée d'austérité presque extra terrestre!


Puis nous arrivons à la nouvelle route, de l'autre côté du tunnel, côté Chilien cette fois, et au complexe frontalier immense; Excès de zèle des douaniers qui inspectetons minutieusement l'intégralité de nos sacoches!

Puis nous continuons vers la ville de Los Andes, cette fois sur une route parfaitement asphaltee mais que nous devons partager avec de nombreux camions...pas toujours très respectueux des pauvres et vulnérables cyclistes que nous sommes...


Arrivés à Los Andes et après avoir un peu étudié la route pour rejoindre Santiago à 70 km, nous optons pour le bus, évitant ainsi le méandres d'autoroutes et périphériques encombrés et périlleux...

À Santiago, l'ambiance est toujours aussi tendue, avec chaque soir des rassemblements-manifestations. Cela semble être totalement entré dans le quotidien, avec un côté festif, mais aussi des séquences plus agressives, des courses poursuites avec la police, des gaz lacrymogènes, des dégradations de mobilier urbain, des graffitis...

A Santiago, nous sommes dans un hôtel très sympa et fonctionnel...mais au coeur du quartier le plus festif, et juste à côté d'une immense terrasse boîte de nuit...

Les boules Quies fournies à l'accueil atténuent le niveau sonore, mais pas les vibrations qui rythmeront le "sommeil" jusqu'au petit matin...


Je profite de la ces deux ou trois jours à Santiago pour affiner un peu la suite.

En fait, mon itinéraire est très simple pour les dernières semaines de voyage, la partie Patagonie avec la Carretera Australe puis le passage en Argentine vers le Fitz Roy, puis les quelques jours à Buenos aires et en Uruguay; mais avant...je suis encore un peu dans le flou.

Je vais probablement sortir de Santiago comme j'y suis entré, c'est à dire en bus, et jusqu'à Temuco pour suivre un itinéraire dans la région de l'Auracanie, entre lacs et volcans, avant de rejoindre le Nord de la Carretera Australe à Puerto Montt.

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Puerto Varas, puis Puerto Montt, c'est ici que commence la Carretera Australe que je vais suivre jusqu'à Villa O'Higgins avant de traverser deux lacs séparés par un no man's land particulièrement escarpé et "accrobatique" d'une bonne vingtaine de kilomètres!

Depuis Temuco, j'ai suivi un itinéraire peu direct, en Araucania, une région de lacs et de volcans.

Là je retrouve des paysages pour moi moins spectaculaires, mais surtout moins dépaysants que ceux du nord Argentine-Chili.


Pour un peu, on pourrait se croire en Haute Savoie!!! Avec en guise de sapins, des Araucarias, arbres endémiques de cette region andine.



Durant cette quinzaine, j'ai surtout rencontré des Chiliens, c'est ici la période des vacances estivales et ils sont nombreux à venir trouver un peu de fraîcheur dans le Sud du pays, fuyant la fournaise étouffante notamment de la région de Santiago.

En approchant de Villarica, j'avais vraiment l'impression d'arriver à Annecy, avec ses belles maisons vue sur le lac, ses embouteillages, et ses nombreuses plages.


Occasion de nombreux échanges avec ces Chiliens notamment concernant la situation sociale et politique de leur pays.

Tous me disent que c'est plutôt tranquille en cette période de vacances (en particulier des universités), mais que début mars tout va repartir très fortement!

Aujourd'hui, les slogans ne demandent plus la démission de Piñera, mais souhaitent qu'il soit poursuivi et jugé pour les nombreux morts durant les manifestations.

A Santiago, j'ai assisté à des réunions/conférences qui ont lieu un peu partout dans des parcs, devant des musées.

Souvent animées par des femmes, militantes féministes, ces "meetings", à la fois festifs et conviviaux mais aussi serieux et documentés regroupent familles, jeunes, retraités...c'est vraiment intéressant et sympa.

Il y a aussi des manifestations à vélo...

Et aussi des courses poursuites avec la police, des gaz lacrymogènes, des dégradations...


Je retrouve aussi un climat plus tempéré, voir carrément plus frais et plus humide, et cela va s'accentuer en descendant vers cette partie la plus australe du continent dans cette Patagonie chilienne.

Finis les paysages austères et désertiques!

Place à des paysages disons plus bucoliques!

En Araucania, je me suis pas mal intéressé à l'histoire des Mapuches, très présents dans cette region.

Les mapuches sont un peuple indigène qui a particulièrement résisté à la colonisation espagnole, au point qu'on appelait cette region "le cimetière de l'Espagne.

Plus récemment et notamment sous le régime de Pinochet, ils ont été largement dépossédés de leurs terres, particulièrement fertiles, qui jusque-là étaient exploités de façon très diversifiée, et qui aujourd'hui est essentiellement exploités par d'énormes exploitations forestières (Pain et eucalyptus), qui poussent ici très rapidement.

Aujourd'hui, les mapuches revendiquent fortement qu'on leur restitue leurs terres.

Depuis quelques jours, ma progression est bien ralentie par un temps très instable, de très fortes et brèves averses, puis de courtes eclaircies.

Il fait aussi beaucoup plus frais...

A Puerto Varas j'ai passé deux jours dans une auberge particulièrement agréable et vraiment splendide. Dans cette region il y a une importante communauté allemande, et l'architecture et le confort des habitations en témoignent.

Je m'attends à ce type de temps pour la Carretera Australe, même si pour les premiers jours, les prévisions sont plutôt favorables, et le ciel lumineux lorsque j'arrive cet après midi à Puerto Montt semble aller dans ce sens!


Demain je commence à rouler sur cette mytique Carretera Australe...route nationale 7...route Pinochet!

Eh oui, avant Pinochet, cette partie la plus australe du continent côté Chilien était très isolée, et la construction de cette route a probablement bien changé la vie des habitants de la région.

Pour autant, emprunter cet itinéraire vers le sud reste une aventure, la route etant encore en bonne partie non asphaltee et parfois en mauvais état d'une part, et le climat austral rendant la région souvent assez hostile d'autre part.

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Au sud de Puerto Montt, ce n'est plus vraiment le même pays. Là commence la Patagonie!

Au début, pas vraiment de grand changement, la RN7, Carretera Australe est une route normale, avec pas mal de circulation, car elle dessert de nombreux villages ainsi qu'un parcours national.


Cette première partie longe l'océan.

Il fait (encore) un temps magnifique, ni trop chaud niveau trop frais, une température idéale pour le vélo.

Fin d'été...saison des mûres ici aussi, et avec le climat humide elles sont énormes...mais pas des plus parfumées!

L'arrivée à l'embarcadaire pour un premier passage en bac constitue un premier filtre!

C'est une navigation très brève, une petite demi-heure, mais une fois de l'autre côté, je me sens un peu plus loin dans cette Patagonie moins urbanisée, et où la circulation se réduit et surtout se fait par vagues, au rythme des arrivées des bacs.


De là, c'est de nouveau la route, jusqu'au prochain ferry, à Hornopirene.


Hornopirene, je pensais n'y faire qu'une brève étape, et pouvoir prendre le bateau dès le lendemain matin...mais en cette période de vacances scolaires, les bateaux sont compets, sauf ceux de nuit, mais je ne veux pas louper cette "croisière" réputée très spectaculaire.

Du coup, je reste deux jours dans ce gros village assez touristique, dans un camping où je rencontre beaucoup de voyageurs, entre autre un couple de jeunes retraités, dont François, médecin avait travaillé en banlieue parisienne sur un programme expérimental de prévention de la transmission du VIH auprès d'usagers toxicomanes! Nous nous sommes sans doute croisés, et avons des souvenirs de personnes communes! Le monde est petit!

Dans ce camping il y a aussi énormément de jeunes, mais la propriétaire est très cadrante (tout en étant très sympa), et à partir de minuit, tout est parfaitement silencieux!


Puis une journée de navigation, en deux temps, d'abord 4 heures et demie, entre côte et île, puis 12 kms de route et de nouveau un ferry jusqu'à Caleta Gonzalo.

En attendant le bateau le matin, la brume s'efface lentement et laisse apparaître de somptueux paysages de montagnes et volcans dont les sommets enneigés apportent une touche de blanc à ces tableaux bleus et verts!

La croisière est à la hauteur de mes attentes ! Je passe mon temps sur le pont du bateau à admirer cette nature si préservée et si spectaculaire...


Dernier jour de beau temps...

La météo confirme chaque jour un peu plus qu'après une période de beau fixe, et de chaleur anormale...la Patagonie va retrouver un temps "normal" et même dans un premier temps particulièrement pluvieux et froid...

J'ai tout de même encore une très belle journée pour rejoindre Chaiten, toujours au bord de l'océan, une autre porte d'entrée par bateau sur la Patagonie.


A Chaiten, une nuit puis une journée entieres de forte pluie quasi sans interruption...mais au camping des échanges passionnants avec notamment des étudiants, prenant des forces avant de reprendre début mais la lutte, très motivés et déterminés, et un couple, lui prof de philo, elle nutritionniste, vraiment très riches sur ses thèmes aussitôt variés que l'éducation, les voyages, la politique bien sûr, mais aussi la colonisation et la pseudo décolonisation...

J'apprends énormément et ces échanges m'accompagneront les jours suivants, et je les partagerais avec de nouvelles rencontres, avec des voyageurs étrangers cetre fois.


En quittant Chaiten, je m'éloigne cette fois depuis l'océan Pacifique, mais pour autant, l'eau ne manque pas, entre les lacs, rivières ruisseaux et cascades qui dégoulinent de toutes parts!

En arrivant à Santa Lucia...LE CHOC!

En novembre 2015, c'est ici que je bifurquais vers Furaleufu et l'Argentine.

En décembre 2017, un glissement de terrain et une avalanche de boue emportait les 3/4 de ce petit village, ravagent tout sur son passage et tuant 22 personnes.

Février 2020, je découvre ce paysage totalement meurtris. Sara qui nous accueille si chaleureusement dans son auberge à perdu deux frères et deux beaux frères...


A Santa Lucia, des moments très sympas avec Gary et Lisa (écossais et finlandaise), Peter ( suisse), puis des jeunes chiliens, puis Yann un jeune français que j'avais rencontré à Puerto Varas.


En quittant Santa Lucia pour Puyuhapi, un trop bref rayon de soleil réchauffe un peu l'atmosphère et sublime le paysage


Je roule ensuite jusqu'à Puyuhapi, 2 petites journées avec Gary et Liza, dans un paysage sauvage, un peu bouché mais beau tout de même.


A Puyuhapi, je passe deux journées, en attendant Yann qui a fait une pause pour soigner une douleur au genou.

Les prévisions météo nous annonce une période de grand beau temps à partir de mercredi!

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Deux jours à Puyuhuapi avec un temps très Patagonien, et un coup de froid qui me fait apprécier le confort d'une auberge bien chauffée.

Entre deux averses, la luminosité revient quelques instants, et toutes devient très photogénique.



La période de temps très pluvieux touche à sa fin lorsque je quitte Puyuhuapi avec Jacques et Pauline et leurs quatre enfants, Élise, Octave, Charlotte et Solene.


Toute petite étape pour le premier jour, longeant d'abord le fjord jusqu'à l'entrée du parc national Queulat où nous allons camper, après avoir suivi un sentier très raide et rendu extrêmement boueux par les fortes pluies de ces derniers jours, jusqu'à un panorama spectaculaire sur un glacier suspendu au dessus d'un lac.



Puis après un bivouac dans ce parc, c'est une journée de montée sur mauvaise piste qui nous attend. Même si peu à peu, la Carretera Australe est asphaltee, du moins au nord de Coihayque, il reste quelques secteurs de "ripio", melange de terre et cailloux sur lequel les voitures roulent à vive allure, plongeant les cyclistes dans d'epais nuages de poussière...

...nous masquant pour de trop longs instant les somptueux paysages de montagnes enneiges que nous découvrons doucement en approchant de Coihayque, et nous forçant à de longues apnee!

En quelques années, la route s'est considérablement améliorée, et du coup, l'accès étant facilité, les temps de parcours raccourci ont augmenté là fréquentation touristique, les hébergements et campings etc.


Il devient plus compliqué de trouver des lieux de bivouac, nombreux sont signalés avec une interdiction de camper de de faire du feu. Cependant pour le moment, malgré ces interdictions, il n'y a pas réellement de répression et nous avons pu encore profité de spots bien agréables, comme ici au bord du lac Torres, où nous avons même pu nous baigner!


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A Coihayque, je retrouve une ambiance très "jeunesse chilienne", mais aussi dautres cyclovoyageurs, comme Jessica (USA), Jano (Chilien), et Angie et Emilio (Argentins), chez qui je vais passer quelques jours à Buenos Aires avant le retour en France.


Nos routes se séparent après un dernier bivouac au Sud de Coihayque lorsque je me dirige vers Puerto Ibañez pour prendre un ferry et traverser le deuxième plus grand lac d'Amérique du Sud.


Les Chilien ont un peu le sens de l'exagération! C'était moins raide!

Je commence à bien sentir le vent, plutôt favorable pour le moment puisqu'il me pousse vers l'Argentine...mais je redoute un peu le moment où je devrais tourner à droite et mettre le cap vers le Sud sur la RN40!

En attendant, la traversée en bateau est une fois de plus spectaculaire!


À gauche l'Argentine, à droite le Chili

De l'autre côté du Lac, c'est Chile Chico, village frontière, puis Los Antiguos premier village encore Argentine au bord du lac Buenos aires (qui côté Chilien s'appelle lac général Carrera).

C'est là que commence la dernière étape vélo, jusqu'à El Calafate, où je prendrai l'avion pour Buenos aires le 11 mars prochain.

Pour ma première nuit en Argentine, je suis au bord du lac...mais me replie un peu en arrière dans une zone aménagée mais gratuite...pour un bon petit repas!

Enfin pour mon retour en Argentine, j'ai une nouvelle stratégie pour éloigner les sagouins qui me frôlent en doublant!