Après avoir aperçu des montagnes en forme de cônes oranges et une forêt verdoyante comme j'en connais peu, il me fallait un changement d'air. Je me suis donc dis, «tiens donc, pourquoi ne pas retourner à Manille? De toute façon, après m'avoir fait volé ma casquette à Cebu par un petit gars en bicyclette, la capitale ne pouvait pas être bien différent. Après 4 jours passé à travers le bordel le plus complet, je peux réaffirmer aujourd'hui que je n'ai pas nécessairement détesté cela, bien au contraire.
Petite balade en bateau un peu plus luxueux que celui pour Cebu, me voilà pris pour 24h entouré de Philippins qui me regarde comme si j'étais un tigre blanc dans une foire agricole. Lorsque je suis arrivé sur le bateau, je voyais beaucoup de gens transporter des coqs avec eux. Et je me demandais toujours où sapristi allait-il se retrouver dans le navire. Et comme j'ai fait le pari de prendre le billet le moins cher pour sauver 3000 pesos philippins, c'est à dire 3,50$, devinez qui s'est réveillé aux petites heures pour cause de chorale ancestrale de champs de mâle en rûte. Évidemment le même qui s'est fait faire de l’œil par un transgenre d'une transformation ma fois bien réussi. Sauf que l'effort en a valu la chandelle, me voilà de retour dans la capitale et pourquoi ne pas en profitez pour aller voir un match de basket-ball professionnel. Pour aussi peu qu'une quinzaine de dollars, je me retrouve aux abords du terrain et la foule est de la partie. Des joueurs beaucoup plus petits qu'à nos standards, il faut avouer qu'ils sont franchement bien talentueux. Une expérience locale et unique en son genre. Quand au reste, Manille et son quartier historique sont magnifiques. Elle coûte presque rien et son héritage espagnol expliqué par les guides locaux aux dents manquantes vous sera fort sympathique.
Et pour sortir les soirs venus, les bars pleuvent autant que la prostitution. Et ils ne s'en cachent même pas. Choisissez un numéro et Samantha ( son vrai nom?) vous amènera dans une chambre privée vous adonner les services que vous désirez et ce avec un plaisir simulé derrière une tristesse profonde. Bien évidemment, je ne l'ai pas essayé, ayant mieux à faire que d'encourager un marché qui alimente trop de femmes dont les profits leur sont rarement rapportés. Sinon, les philippins adorent chanter. Ils chantent tout le temps, partout et avec n'importe qui. Et ils se débrouillent pas mal en plus, même sur des chansons de Céline Dion a cappella. The Voice ne doit pas trop avoir de misère à se trouver des candidats dans ce pays à l'histoire unique. Envahi par l'Espagne, l'Angleterre, le Japon puis les États-Unis, les philippins trouvent une résilience à atteindre un seuil minimal de bonne humeur qui dépasse l'entendement. De vrais bons vivants agréable à côtoyer.