Lundi 5 septembre : "nos pensées de la journée sont allées avant tout à ma tante qui a rejoint mon parrain au cimetière, parti dans l'au-delà il y a un mois".
Namur
Nous sommes partis en début de matinée direction Namur en longeant la Meuse pour aller directement à l'aire de camping-cars, 2 Place André Ryckmans.
Nous sommes d'autant plus déçus par l'aire, que Namur est la capitale de la Wallonie : limités à 6 emplacements de camping-cars, équipée d'une ancienne borne Flots Bleus que nous fuyons (la vidange des toilettes et l'alimentation des eaux propres étant du même côté de la borne), de plus le conteneur de poubelles est cadenassé. Seule la situation de l'aire est intéressante, car située à environ 1,5km du centre.
Nous nous sommes rendus dans le quartier historique mais là également nous avons été déçus : visite de la cathédrale et de son trésor => portes fermées, visite de Musées => fermés tous les lundis, le musée des Arts anciens du Namurois m'aurait particulièrement intéressé, visite de l'église St Loup => fermé
Nous ne nous y éternisons pas mais avant de poursuivre notre route je téléphone à l'Office de tourisme pour m'assurer des heures d'ouvertures des musée suivants programmés :
- à Han-sur-Lesse, le musée "Han 1900 - La maison de la vie paysanne et des métiers oubliés" : un musée présentant 85 métiers d'autrefois à travers 85 scènes, 190 mannequins et plus de 10 000 objets et outils. J'apprends que le musée est fermé depuis le mois d'avril, qu'il s'agit d'une collection privée qui risque d'être mise en vente.
- à Fourneau St Michel, le musée de plein air "de la Vie rurale en Wallonie" constitué d'habitations rurales anciennes réparties sur 80 ha. Le musée est uniquement ouvert les samedis, dimanches ainsi que durant les congés scolaires.
Après 3 déceptions dans la même journée, je décide d'aller à Blegny-Trembleur sur les conseils d'un camping-cariste qui se reconnaîtra pour visiter demain mardi une mine de charbon.
Blégny
Nous arrivons à l'aire de camping-cars (rue Lambert Marlet) qui se situe à côté du site que je compte visiter demain et qui fait partie de la liste des sites reconnus comme Patrimoine mondial par l'UNESCO. L'aire est gratuite à l'exception du branchement électrique. Nous étions une bonne trentaine de camping-cars à y passer la nuit. En fin de matinée, il n'en restait qu'une dizaine.
Après le bisou du matin, me voilà parti à l'accueil du site.
Le billet d'entrée est à 11,70€ pour les séniors, 2€ d'économie que je donne en pourboire à la guide. Le 1er départ avec les explications en français est prévu à 11h et la visite dure 1h30.
Habillé en vrai "contrôleur", près à descendre dans la mine. La mine que nous visitons atteignait plus de 600 m de profondeur, elle était très humide comme la majorité des mines belges puisqu'on pompait plus de 20 000 m3 d'eau par jour, qui servait ensuite au nettoyage du charbon. L'extraction du charbon s'est arrêtée en 1980, la mine a été remblayée et l'eau a arrêté de monter une fois que le niveau de l'eau de la Meuse a été atteinte, soit à environ 100 m de profondeur.
La cage d'ascenseur pouvait contenir 16 personnes, avec un moyenne de descente de 45 km/h pour les grandes profondeurs, soit la vitesse de 10 à 12 m par seconde, ou la vitesse de la chute d'un caillou.
Jusqu'au début des années 1960 on utilisait le sapin pour soutenir les galeries, s'il commençait à "chanter", il fallait vite déguerpir au risque que la galerie ne s'écroule. Dans la mine présente, on utilise déjà des étaux métalliques.
Les écarts de la température en fonction de la profondeur différaient selon les pays. La main d'oeuvre manquait dans les mines. Suite à un accord avec l'état italien, la Belgique livrait le charbon à l'Italie en fonction du nombre d'ouvriers que cette dernière envoyait.
Cet accord a été rompu par l'Italie en 1956 suite à la catastrophe du Bois du Cazier près de Charleroi, le 8 août 1956. Elle causa la mort de 262 mineurs dont plus de 130 italiens. La Belgique a ensuite fait appel à d'autres nationalités.
Un escalier a été mis en place pour les touristes afin qu'ils puissent suivre la veine exploitée du charbon et les dures conditions de travail des mineurs.
Avec le progrès, les machines sont de plus en plus bruyantes. La guide a mis en route plusieurs machines pneumatiques pour que nous ayons la perception du bruit intense dégagé.
La guide rappelle que :
- les principales maladies du mineur ont évolué avec la modernité des outils
- les veines de charbon en Belgique sont majoritairement obliques
- le casse-croute se limitait le plus souvent à du pain arrosé d'un sirop, ou tartiné à la banane (la saucisse ne se conservant pas avec la chaleur)
- le mineur accrochait le casse-croute en hauteur à cause des rats (ramenés via le fourrage des chevaux) et qu'il était amené à fermer le bas des pantalons afin qu'aucun rat n'y pénètre et ne le morde
- jusqu'en 1815, on envoyait les pénitents dans les galeries (souvent des condamnés à la prison). Son rôle était d’enflammer les poches de grisou afin de préserver la vie des mineurs. Pratique qui venait de France. Si la concentration de gaz n’était pas trop importante notre homme avait des chances de ressortir vivant et il était libéré après plusieurs actes.
Plusieurs photos d'antan.
Nous remontons ensuite au "plus 12", soit sur la plateforme à 12 m de hauteur où les wagonnets sont triés entre le charbon qui passera par la trieuse et les gravats en pierres de schistes qui rejoindrons le terril. Nous apercevons la statue de Ste Barbara qui protègent tous les métiers difficiles. Les ampoules qui l'entourent restent allumées 24h sur 24. Une ampoule éteinte présageait un malheur et les mineurs refusaient de descendre dans la mine.
Avant la fin de la visite, nous assistons encore à des jeux de lumière avec une sonorisation synchronisée aux dures conditions de travail du mineur.
J'ai été ravi de la visite, d'autant plus que la guide nous a fait part du ressenti de son oncle de 80 ans qui y a travaillé à partir de ses 14 ans jusqu'à la fermeture de la mine en 1980.
Dans le nord de la France j'avais déjà visité une mine, celle de Lewarde. J'ai trouvé les 2 très intéressantes.
Il fait encore super chaud aujourd'hui. Demain, nous comptons visiter le centre-ville de Liège si nous y parvenons. J'ai appris que la ville est perpétuellement en travaux et que c'est pire actuellement avec les travaux du tram qui va traverser la ville.