Frontière Laos-Vietnam
Je prends mon dernier bus laotien à Muang Koa et me voila à la douane qui se passe sans problème. Bonjour Vietnam!
Après la route de Dien Bien Phu, de sinistre mémoire pour les nostalgiques de la colonisation française, c'est celle d'Hanoï qui commence. Treize heures pour 350 kms, à peine 30 de moyenne! Mais bus couchette, même de jour, et je peux y allonger mes jambes! J'ai tout de suite un aperçu du Vietnam, le bus jouant à saute mouton de montagne en montagne, serpentant de rizière en rizière, lézardant tranquillement dans les côtes, slalomant joyeusement dans les courbes.
un aperçu de ce que peut trimbaler une moto pas évident de prendre une photo dans le busJe n'ai pas pu m’empêcher une demande de photo devant une si charmante personne, qui m'a répondu avec le sourire!
ati Arrive Hanoî et son ballet de scooters dansant dans la nuit. Fidèle à mon habitude je ne prends pas le taxi quand j'arrive à la gare routière, j'essaye le bus urbain. Le premier que je trouve m'a l'air d'aller dans la bonne direction, je suis à 12 kms du centre ville. Mais voila que celui ci change de direction, je quitte vite au prochain arrêt. En arrive un autre, cette fois ci je demande au chauffeur où il va, bien sûr il ne connait pas un mot d'anglais. Heureusement une sympathique étudiante vient à mon secours et m'explique. Il me faudra finalement trois bus pour arriver et m'aura coûté à peine 50 centimes.
J'aime autant Hanoï que je n'ai pas aimé Bangkok.
Curieux comme le ressenti diffère d'une personne à une autre, certainement pour beaucoup d'autres c'est le contraire vu le monde qui va à Bangkok. que j'ai trouvée pour ma part laide, glauque et triste. Ma vision est surement subjective.
Alors j'essaye de m'expliquer le pourquoi de la chose.
Et, en fait, je trouve plein de raisons!
Hanoï est une vieille ville, 1000 ans, chargée d'histoire. Peu de touristes, juste ce qu'il faut de supportable. Son petit coté parisien, ancienne présence française oblige, ses rues bordées d'arbres, ses lacs, ses jardins. Une ambiance un peu quartier latin, de jolies jeunes filles habillées sexy, collants noirs, car il fait froid le soir.
Il y a comme une vibration, une effervescence, une atmosphère, plus débridée, pleins de petits restos, des milliers de scooters, des chapeaux chinois, des cyclo-pousses.
Et encore, un temps magnifique qui me surprend, j'avais en tête des stats indiquant seulement une heure de soleil par jour à Hanoï.
Le soir dans les rues, une ambiance impressionnante.
On ne peut aller au Vietnam sans s’intéresser à la guerre
On connait tous cette photo de la petite fille en larmes fuyant son village brûlé au napalm.
Elle a contribué à stopper cette guerre absurde qui n'a servi à rien.
40 ans ont passé depuis la défaite des américains, 60 depuis celle des français.
Et bien, même si les communistes ont gagné la guerre, le pays n'est pas devenu stalinien pour autant!
Il me semble au contraire dynamique, ouvert, humain, libre et accueillant. Les bombardements par les B52, le napalm, l'agent orange, les mines, les défoliants, toutes les destructions, les tortures, les 2 millions de morts pour aboutir à quoi?
Le Vietnam devient riche et puissant au lien d'être détruit et les Us qui ont perdu sur le terrain ont conservé leur hégémonie sur le monde....
au musée de la révolution. Une idée qui me trottait dans la tête depuis longtemps se réalise. Trop frustré par la dépendance des bus, trop soif de liberté, ici c'est d'une facilité déconcertante. L'achat de la moto se fait en 5 minutes! On essaye, on donne 250 dollars, le vendeur te donne la carte grise, et tu pars avec!
Pas d'assurance, personne n'en a. Pour les policiers, on verra!
Après coup quand même, pas fier avec cette moto....
Est ce que j'ai fait le bon choix, combien de temps le moteur va tenir, arriverais je seulement à sortir de la ville avec sa circulation d'enfer, trouverais je ma route,?????
Mais c'est parti! Je m'intègre dans la circulation au petit jour, suivant le flux. Je me plante deux trois fois dans les bretelles d'autoroutes, me récupère par des chemins de traverse, heureusement j'ai réussi à comprendre que j'avais une appli GPS sur mon smartphone, sinon c'est impossible. C'est les camions qui impressionnent, pour eux on est invisible, ou on existe pas. Leurs klaxons assourdissants veulent t'intimider et te stresser à mort jusqu'à ce que tu éjectes de leur trajectoire. J'ai vite compris, une seule solution, rouler plus vite qu'eux!
Après une centaine de kilomètres la route devient intéressante quand on aborde les montagnes du Nord Vietnam.
Et ma pétrolette de 30 ans d'age marche super bien, 350 kilomètres le premier jour!