Parce qu'en ces temps de confinement, il est important de rêver.
De se recentrer, de "voyager", de retrouver un certain sens à la vie, de l'ambition, une confiance en l'avenir et des envies de projets.
En voilà un, de projet, qui est en fait à l'origine de la création de ce blog... qui fêtera bientôt ses trois ans !!!
Le voyage a toujours fait partie de ma vie et assez tôt finalement (merci papa, maman de m'avoir transmis le virus de la vadrouille dès le plus jeune âge). Au fil du temps, des rencontres, des expériences de vie... Cela s'est ancré en moi au fur et à mesure jusqu'à devenir une philosophie, une nécessité... vivre pour voyager, voyager pour ressentir !
En 2017 alors qu'un chemin incertain vers la vie adulte semble se dessiner, qu'un échec universitaire se profile, qu'une envie d'autres horizons se fait sentir de plus en plus forte au plus profond de mon cœur... Je prends mon courage à deux mains et m'organise pour tout quitter pendant un an. Faire le point, prendre du recul de tant d'années "sacrifiées" au service d'une bonne éducation, d'une belle vie... faire diminuer la soupape de deux années intenses de master d'interprétation, se poser, réfléchir à la vie que je veux vraiment vivre, m'ouvrir de nouvelles portes, rencontrer de nouvelles têtes... VOYAGER & VIVRE !
Et rien de tel que partir à l'autre bout du monde pour faire cette introspection. Comme une évidence, l'Australie s'impose. Ce pays qui m'avait accueilli à bras ouvert en 2012 lors d'un court séjour d'un mois et demi... m'appelait à nouveau. Dès le moment où j'avais quitté ma famille d'adoption en cet été 2012, je savais que je reviendrais un jour et 6 ans après il était surement temps...
Comme si "quelque chose" m'attendait là-bas. Un mode de vie différent qui m'avait tant plus, des mentalités plus ouvertes, plus disciplinées, plus actives qui m'avaient fait réfléchir, de grands espaces sauvages pour prendre de la distance dans ces vies trop rangées en métropole mais aussi toute l'effervescence à l'américaine dans les grandes villes. Autant de choses qui m'avaient séduit et nourri "mon Australian dream". Un pays de contraste qui me correspondait si bien au moment où moi aussi je sentais s'agrandir le fossé entre mes deux hémisphères cérébraux : la raison et la spontanéité. le rationnel vs. la passion...
La décision est donc prise. Je partirai quoiqu'il arrive à l'issue de ma deuxième année de master. En mars 2017 l'idée germe depuis quelques semaines puis éclate très vite : je ne peux plus garder pour moi ce projet. Partir oui, où est vite une évidence mais... COMMENT ? Comment concrétiser cette décision qui peut paraître folle. Les échos résonnent à l'extérieur et à l'intérieur de moi : "Tu n'es pas sûre de valider ton master", "tu ne vas pas gâcher ton diplôme en partant directement sans accueillir les opportunités de travail qui s'en suivront", "voyager c'est bien, gagner sa vie c'est mieux", "quand est-ce que tu vas te poser?", "si c'est pour améliorer ton anglais, tu peux partir moins loin", "pourquoi l'herbe paraît si verte là-bas?", "pourquoi si loin?"...
Je ne peux nier le fait que la formulation du projet auprès de mes proches a forcément contribué à la suite des évènements. La libération de savoir que je partais quoiqu'il advienne de mon master : je pourrai dans tous les cas bénéficier de cette année pour m'améliorer en anglais, trouver des opportunités de travail.
Avril et mai ont été difficile, peu d'amélioration lors des performances en cours, un mémoire qui a puisé toute mon énergie pour le rendre avant de partir en Australie... l'espoir qu'il pouvait m'obtenir le Saint-Graal... ce diplôme papier tant prisé pour faire valoir ses compétences auprès des entreprises...
Juin est vite arrivé avec un résultat sans appel. "C'est trop juste". Malgré tout mon investissement, mon travail acharné pour être au top tous les jours en cours, en cabine pour apprendre le dur métier d'interprète n'auront pas suffi... Passer devant un jury international, devant des pointures des organisations européennes et mondiales... ça en déstabilise plus d'un et lorsqu'une ultime année d'étude (avec une progression en dents de scie) se solde par un échec de 10min... 10 petites minutes pour prouver qu'on a les épaules de se glisser dans les chaussures de grands interlocuteurs... patatras ! Tout est remis en question. Et derrière ces oraux, il faut trouver la force de rendre son mémoire et d'affronter un nouveau jugement... Je repousserais de quelques semaines sa défense orale.
Heureusement, on oublie vite cet affront car on avait prévu un plan B, une année de recul loin de toute cette formation anxiogène et élitiste. Il est temps de sortir du cocon des études et de voir que ce que j'ai pu apprendre tout au long de ma vie, de ma scolarité aura à m'apporter ailleurs. Trois mois pour préparer les dernières choses avant le grand départ. Trois mois intenses entre la finalisation du mémoire, la préparation de ce grand voyage d'un an et... la promotion d'une idée qui a germé quelque part entre mars et avril... Et si je surfais sur la vague des crowdfunding et autres bloggers et faisait de cette année un véritable projet ! Quelque chose à faire valoir dans mon CV car il n'est pas toujours évident d'expliquer "une année blanche"... Même si je partais dans le cadre du visa/permis vacances-travail, il y a encore trop peu de reconnaissance de ce type d'expérience à l'étranger sur le sol français. Il faut montrer que l'on ne part pas juste pour buller... L'idée du van à livres naît alors...
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TO BE CONTINUED