Le Passager – Jean-Christophe
Grangé
🔎 Cape Tribulation ➳ ➳ ➳ ➳ ➳ ➳ ➳ ➳ Cairns et au-delà (142 kms)
Comme une évidence, ce roman a croisé mon chemin à Cape Tribulation, au fin fond de la jungle nord australienne. Ce n’est qu’après une journée d’excursion et avoir posé mon sac dans la chambre de l’auberge de jeunesse que je me rends compte que je vais être coupée du monde pendant 24 heures. Ni réseau ni wifi… Soit j’ai toujours un livre avec moi, ce sera l’occasion d’avancer ma lecture de cet énorme tome que j’ai commencé à Brisbane.
Mais voilà, je décide de déjeuner sur l’une des tables près du restaurant de l’auberge et mes yeux glissent pour tomber sur une étagère de livres à échanger comme il s’en trouve un peu partout en Australie. Comme toujours, j’y jette un œil même si celle-ci n’a pas beaucoup l’air garnie. Et là, mon sang ne fait qu’un tour, mon œil accroche rapidement les lettres de la couverture, le nom à rallonge de l’auteur vient se démêler dans mon cerveau pour que ce dernier confirme qu’il s’agit d’un ouvrage en français et qui plus est la couverture bichromatique qui se détache des lettres blanches me rappelle immédiatement un univers que je connais bien : celui du maitre du thriller aka Jean-Christophe Grangé. Le Passager, un des seuls tomes de l’auteur que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire n’attend qu’une seule chose, que j’ose ouvrir ses pages gonflées par l’humidité et que je plonge sans réserve dans leur histoire. Malgré le piteux état du livre dû au climat de la région, il ne manque pas une seule page. C’est décidé, il fera un bout de chemin avec moi, même si je traine déjà deux gros livres qui alourdissent mon sac à dos. Le titre me fait sourire, je ne doute pas qu’il prenne toute sa signification après avoir achevé la lecture mais il est aussi ironiquement symbolique pour moi, passagère vagabonde à la quête de sa propre identité.
Synopsis
Mathias Freire se réveille de bon matin comme souvent à cause d’un cauchemar récurrent qui le hante. Depuis combien de temps ? Il ne saurait le dire. Aujourd’hui, un nouveau patient intègre l’hôpital psychiatrique où il travaille, le bonhomme est impressionnant par sa carrure mais semble être totalement désarmé. Il a perdu la mémoire. Mathias essaie de comprendre ce qui lui est arrivé. Mais c’est une dimension tout autre que va prendre cet évènement. Très vite, une inspectrice de police frappe à la porte de l’hôpital psy pour interroger l’homme retrouvé. Ce dernier est accusé du pire crime ayant été commis et découvert dans la région le jour même. Bientôt l’on parle du « serial killer mythologique » qui remet au mauvais goût du jour les légendes grecques antiques les plus barbares. Mathias Freire ressent le besoin inexplicable de mener sa propre enquête pour comprendre le tourment de son patient. C’est sans compter qu’il aura à ses trousses une inspectrice de police effrontée et surtout une mafia qui le pourchasse et semble vouloir sa mort. Oui mais pourquoi lui ? À chaque pas dans cette quête personnelle, c’est une poupée russe qui se déboite, un pan de l’identité de Mathias qui ressurgit et déverse ses secrets.
Mon petit grain de sel
Le maitre du thriller frappe encore avec cette intrigue une fois de plus hors du commun. Comme toujours, ficelée d’une main de marionnettiste sadique. La violence, le suspense et le mystique sont toujours au rendez-vous dans les livres de Grangé. C’est sans un faux pas qu’il nous livre l’histoire d’un serial killer barbare dont on doute de l’identité jusqu’aux derniers chapitres. Chaque partie du livre est une mise en abyme du protagoniste qui cherche à retrouver sa véritable identité perdue dans les méandres d’un syndrome psychologique. C’est sans apnée que l’on plonge directement dans l’histoire de ces nouveaux personnages qui n’en forme qu’un. Aucun répit n’est permis dans la lecture d’un chef d’œuvre de Grangé : et pour preuve, il ne m’aura fallu que 24heures top chrono pour dévorer les 978 pages de ce monstre de thriller.
Note ✵ 4,5/5