Nouvelle journée riche en visite. Aujourd'hui nous partons à la découverte de la vallée sacrée aux alentours de Cusco.
La journée démarre bien entendu avec un quiproquo monumental. Au pied de garde devant l'agence qui nous a vendu l'excursion, nous attendons l'arrivée d'un bus, d'un guide... mais rien au bout d'une demie heure... Heureusement, nous avons un numéro de téléphone pour contacter quelqu'un qui répond du tac au tac...
Un guide finit par pointer le bout de son nez et sans vérifier notre billet, nous emmène sur une place à quelques centaines de mètres de là... Un bus nous attend et nous grimpons dedans, au fur et à mesure d'autres touristes viennent compléter les sièges mais nous comprenons vite qu'il s'agit d'une excursion pour le Machu Picchu que nous avons fait la veille... Désabusés, nous pensons manquer notre vraie excursion et raboulons dare-dare au bureau de l'agence et rappelons notre vendeuse qui nous promet que quelqu'un va venir nous chercher rapidement.
Effectivement, quelqu'un arrive et c'est un nouveau bal de touristes qui s'opère sur une nouvelle place de Cusco. Je m'entretiens avec notre guide de la journée Julio César quant à nos attentes et nos craintes de ne pas pouvoir faire tout ce qui nous était promis dans l'excursion vu l'heure. Celui-ci s'excuse avec son sourire orné d'un appareil dentaire et m'assure qu'il fera tout son possible pour rattraper le retard et combler nos demandes.
Nous voilà enfin donc parti sur la route de Pisac, notre premier arrêt visite.
Grâce aux explications de Julio César, nous en apprenons plus sur la construction des villes inca. Pisaq, comme beaucoup d'autres sites de la région ont été commandité par Pachacuteq, l'empereur inca qui a réussi à unifier une bonne partie de l'ouest de l'Amérique latine. Le site est décomposé en trois zones : militaire, religieuse et celle du peuple. Comme beaucoup de ses œuvres, Pisaq a été conçue en forme d'animal. Ici c'est en forme de perdrix qu'il a imaginé le site disposé en terrasses vertigineuses.
Après ces explications, nous avons un peu plus d'une heure pour découvrir un peu plus le site et décidons de grimper pour une vue encore plus spectaculaire. Le site est très escarpé et sans fléchage, nous nous dispersons un peu et perdons le fil, je m'aventure sur une voie parallèle à ma famille mais qui semble être sans fin avant de consulter ma montre et de rebrousser chemin. Sur le flanc d'une colline voisine, des cavités semblent avoir été créées par des fourmis géantes; il s'agit en réalité de tombes profanées et pillées par les colonisateurs.
L'heure de fin de visite a sonné, je rejoins le parking pour voir ma mère et ma sœur en pleine négociation d'un jeu d'échec en bois. La bonne affaire pointe le bout de son nez tout comme notre guide, qui s'impatiente de l'arrivée des derniers du groupe. Lui qui nous avait appelé les "puma" en début de journée, se rabaisse aux "tortugas" = "tortues" en espagnol.
Nous reprenons la route pour le centre de Pisac et pendant que le groupe visite une bijouterie, nous avons négocié avec notre guide pour nous balader librement dans le célèbre marché central. Nous sommes ravis de ces quelques minutes de bonheur à l'affût des bonnes affaires !
C'est un grand marché comme nous les aimons mais nous sommes bientôt pris dans une autre effervescence ... celle d'un mariage dont le cortège sort de l'église du village. Comme si nous y étions invités, nous nous glissons dans les rangs des convives en dansant nous aussi au rythme des trompettes des mariachis.
L'heure de rejoindre le groupe est déjà arrivée. A regret nous quittons cette fête pour aller nous restaurer avant d'entamer la deuxième partie de la journée. Nous profitons du célèbre "menu buffet touristique" dont nous commençons à nous lasser avant de reprendre la route pour Ollantaytambo. Sur la route nous croisons une statue de puma qui représente la ville de Cusco et sur le toit des maisons, nous remarquons de petites statues de taureaux en argile. Julio César nous explique qu'ils symbolisent la protection, la fertilité et la prospérité pour le foyer qu'elles abritent. Auparavant c'étaient des lamas qui étaient à leur place mais avec l'arrivée des colons espagnols ils ont été échangé par des taureaux et une croix chrétienne.
Ollantaytambo est un autre grand site archéologique imaginé cette fois en forme de lama. De nouveau nous sommes submergés par la hauteur des lieux et prenons notre courage à deux mains pour grimper tout en haut des terrasses.
Les informations données par Julio César sont de nouveaux très intéressantes: Ollanta fut jadis une forteresse pour les incas fassent aux conquistadors et grâce aux réserves de nourriture aperçues sur le flanc de la montagne voisine (à côté de la pierre taillée en forme de visage des cavités permettaient de ventiler et stocker les réserves de nourriture) et la position stratégique en cuvette du lieu, ces premiers ont pu gagner le combat. Il nous explique également une autre méthode de taille de pierre par infiltration de la roche par un bout de bois gorgé d'eau qui finissait par craqueler la pierre. Enfin, ce fut également un grand temple comme nous pouvons le voir après avoir grimper les quelques 400 marches.
La nuit tombera bientôt mais nous avons un dernier arrêt à faire à Chinchero. Nous déposons quelques membres du groupe qui ne reviennent pas à Cusco et poursuivons la route dans le petit village qui abrite une église très singulière. Le soleil se couche, le chemin jusqu'à ladite église se fait à pied dans les ruelles pavées du village mais arrivé en haut la vue nous coupe le souffle : l'occasion d'observer en silence le relai du jour et de la nuit.
L'entrée de l'église se fait avec quelques indications de notre guide, restons discrets sur les photos car il faut préserver ce bijou artistique...
La nuit est bien là pourtant il nous reste une dernière visite au programme celle d'une teinturerie. L'hôte est très enthousiaste et drôle. Elle nous explique comment est traitée et teintée naturellement la laine de lama. Un vrai régal de voir ce savoir-faire en action.
La journée s'achève par un bon repas dans un restaurant andin où nous goûterons à la spécialité locale : le cochon d'inde plus connu ici sous le nom de "cuy"! Un groupe de musicien vient accompagner cette dégustation autour d'un apéro local : le pisco sour !
Ce soir, je m'endors en pensant que cela fait déjà une semaine que nous sommes au Pérou et que nous avons déjà tant fait... Iquitos et Cusco ont été un véritable coup de cœur, je me demande ce que nous réserve encore comme surprise les deux prochaines semaines.