Je n'ai pas rajouté de moments à ce voyage depuis longtemps car cela commençait à faire revue touristique banale. Qui n'est pas allé à Majorque ? Dire qu'on est allés à Valdemosa voir la chartreuse qui a abrité Georges Sand et Frédéric Chopin, admirer le piano qu'elle a eu tant de difficultés à faire venir de chez Pleyel, parler des criques et des plages.... Banal!!
Moins banal fut notre départ de la baie de Palma pour Peniscola sur la côte espagnole. Une fois hissée, la grand voile a une très drôle de forme. La drisse ne tient plus que par le bout de tension de la corne. La têtière de la voile sur laquelle est frappée la drisse a explosé!!! On affale, retourne au mouillage et j'entreprends de démonter la voile. Travail de plusieurs heures harassant. Ensuite, il faut bien la mettre sur le pont pour la plier! Puis l'enfiler dans son sac. Vendredi matin je contacte l'atelier North Sails à Palma qui disent venir chercher la voile à midi. La moindre des choses quand on sait que la voile est de haute qualité et n'a que quatre ans!!
Pour nous, il faut la hisser avec un winch puis la faire descendre dans l'annexe. Pas faile ensuite de s'y installer. A l'heure dite je retrouve l'équipe North Sails sur le ponton du petit port de Can Pastilla. Ils me disent qu'ils vont travailler immédiatement mais que le lendemain, c'est samedi, puis dimanche, puis lundi 15 août et que j'aurais ma voile mardi soir!! Pour quatre sangles à découdre et à recoudre.
Me voilà bloqué, à sec de toile, en baie de Palma. Baignades, visites, ennui. Je vais jeter l'ancre au pied de la cathédrale et, le lendemain, je prends une place de port dans le port de Palma. Enfin, mardi matin ils m'appellent. Ils commencent à travailler, mais le chantier est "énorme"! On dirait EDF. Ils me promettent la voile pour mercredi après-midi. Je leur dis "non, mercredi midi. Je suis au port et je ne vais pas payer une deuxième nuit pour quelques heures". C'est à 15h que je récupère cette maudite voile North Sails. On appareille immédiatement contre un vent frais et une mer formée. Je trouve, au sud ouest de la baie une petite crique abritée. Elle est bondée, mais il faut s'y mettre. Enfin, à l'ancre, le bateau est face au vent et je peux remonter la voile. Je commence à avoir l'habitude et, en deux heures, elle est à poste. Ouf.
Mais on est le 17 août et je dois être le 28 à Malaga. Plus le temps de traîner, on oublie Peniscola et on ira directement à Ibiza, puis Moraira sur la côte espagnole.
Dans la nuit, le vent se lève un peu. On voit des éclairs. La météo prévoyait du vent de nord fort. Vent favorable pour Ibiza. Je lève l'ancre à 3H30 du matin. Rapidement le vent monte à 40 nds. Je suis sous génois roulé à deux ris seul (je ne vais pas abîmer la fragile grand voile North Sails dans du vent frais). On file 9 noeuds. Mais la mer est forte. Au matin, elle devient plus forte. C'est le moment où un orage a ravagé la Corse. Enfin, arrivés à la hauteur d'Ibiza, la mer se calme, le vent s'oriente 3/4 arrière et je peux envoyer la grand voile. On continue pour arriver entre Ibiza et Formentera dans le mouillage paradisiaque qui fait la célébrité d'Ibiza. Bof. Pampelonne, près de St Tropez, c'est mieux. On passe une nuit tranquille malgré le vent qui vient du large (Sur ces iles, le vent souffle toujours du large vers la côte). Vendredi matin, 7h, départ pour l'Espagne. GV plus Code D, puis moteur, puis GV plus génois, il nous faudra 9h pour faire les 60 Mn entre Formentera et la côte espagnole.
Moraira est une petite baie sympathique avec un petit port (très privé). Mouillage facile mais la baie est agitée. On y retrouve une amie d'enfance, Cathy Wendling, qui habite par là avec son mari américain Gordon. Cela fait quarante ans que je n'avais pas vu Cathy. On a eu plaisir à les avoir à dîner à bord.
Mais on n'aura pas le temps de s'attarder, il faut repartir ce samedi 20 août tôt le matin....