Retour au Chili et préparation du trek
Aujourd'hui nous quittons la capitale argentine du trekking et prenons le bus vers la prochaine destination : Puerto Natales au Chili. C'est depuis cette ville que nous pourrons visiter le parc mythique de Patagonie. L'incontournable, la star, le très très cher Torres del Paine.
On profite de la vue lors du trajet. Evidemment, le ciel est dégagé aujourd'hui et on aperçoit parfaitement le Fitz Roy, qui s'était montré beaucoup plus timide lors de notre rando. Tant pis, le bus roule à travers les immenses steppes patagonnes, un décor parfois vallonné, à la végétation toujours sculptée par le vent.
Le passage de frontière se fait sans encombres et après 5h de route, nous arrivons à la capitale du trekking...chilienne cette fois.
Dernières vues d'El ChaltenOn voit vite que toute l'activité de la ville tourne autour du parc national. Tant mieux, on obtient très facilement les informations dont nous avons besoin.
Parce que parfois il y a beaucoup trop de texte Malheureusement les prix pour pénétrer et séjourner dans le parc ont énormément augmenté depuis quelques années. Faire le trek W plomberait complètement notre budget et nous décidons donc de visiter le parc en une journée seulement. Mais c'est sans compter sur notre hôte Francisco, un campeur aguerri qui nous prête son matériel de camping et nous concocte un petit itinéraire sur 2 jours/1 nuit.
Quelle chance, on réserve donc un emplacement de camping et on s'empresse de préparer le très gros pique-nique pour notre mini trek.
Torres del Paine : le mirador Torres
Et c'est parti, le réveille sonne à 5h30 ! Le grand sac de Fred est bourré de matériel de camping tandis que le mien déborde de nourriture, mais on marche tout de même à vive allure vers la gare routière. Il est 7h, on prend la route du parc national avec beaucoup d'enthousiasme... et de pancakes. Sûrement notre côté québécois qui a encore pris le dessus...
Il faudra presque 2h de route pour arriver au parc. Le temps d'acheter les billets d'entrée, d'obtenir notre emplacement de camping et de monter la tente, il est déjà 10h30.
Bienvenue au parc, ça vous coûtera un rein et 2 orteilsÇa y est, on se lance enfin en rando, sous un grand ciel bleu. Aujourd'hui nous devons grimper jusqu'au Mirador de las Torres, le point de vue inratable du parc. C'est aussi une section du W. Le sentier commence plat, mais on n'est pas dupes, on sait que ça va beaucoup monter.
Et voilà, les premières côtes arrivent, on crève déjà de chaud. Il faut dire que la météo est réputée capricieuse ici et le vent peut souffler très fort. On est donc beaucoup trop habillés, surtout qu'il fait un temps magnifique. On croise beaucoup de randonneurs équipés pour les 4 jours de trek, on ne les envie pas particulièrement à ce moment là. En tout cas, la vue d'ici est dégagée, on voit une lagune au loin, c'est très sympa.
Félicitations ! Vous êtes la 1000ème lagune de notre voyage ! Le sentier continue à dessiner des montagnes russes : on monte, on descend, on remonte... Bref, vous avez saisi, le retour ne sera donc pas de tout repos ! On longe la rivière sur plusieurs kilomètres et c'est d'ailleurs l'occasion de tester notre gourde filtrante en milieu hostile... D'après nos sources (vous avez compris le jeu de mots, hein ?!), l'eau du parc serait extrêmement pure. On en profite donc pour siroter ce petit rafraîchissement en terrasse !
#apéro Après le pique-nique, le chemin devient un peu plus ombragé mais assez monotone. On passe une bonne heure dans la forêt avant de rejoindre la dernière portion du sentier : l'escalade.
Fred, survivant de la forêt, témoigne. Bon on en fait des caisses, il s'agit surtout d'une longue montée très raide que l'on domptera en une heure. Le point de vue "à voir absolument", "symbole du parc", bla bla bla, nous attend juste après un dernier virage.
Arbres, montagne et cailloux Ça y est, l'aller est réussi, on s'installe pour enfin prendre le goûter promis par Fred, tout en profitant de la vue. Cette fois, la lagune n'est pas gelée et les pics sont visibles. Il y a encore beaucoup de monde mais les touristes rebroussent chemin assez vite pour ne pas louper le bus du retour. Comme ce soir, c'est camping, on a le droit de traîner ! On sera même témoins de quelques éboulements au loin, des cailloux téméraires se jettent tête la première dans la lagune. Il faut dire qu'il fait chaud par ici !
Une vue bien méritée Quelques dernières photos et nous faisons demi-tour dans l'espoir de rentrer avant la tombée de la nuit. Après plusieurs grosses randos, on sature un peu à l'idée de refaire le même chemin. J'entends Fred marmonner, pour une fois que je ne suis pas la seule à râler, je suis rassurée. Les kilomètres passent et nous n'avons même plus de chocolat ! Heureusement à 19h30, nous regagnons enfin notre tente. On engloutit notre plat de pâtes, une cuisse de poulet, les dents, pipi et au lit ! Bilan de la journée : 25 km.
Hébergement : les attentes VS la réalité. Deux cuisses de poulet qui n'en demandaient pas tant.Torres del Paine : Salto Grande et le mirador Cuernos
Camping sauvage, bonnets et bonne humeur : immersion dans un ZAD Après le pique-nique/petit déjeuner/pancakes, une navette nous conduit vers une nouvelle zone du parc, au bord du lac Nordenskjold. C'est d'ici que partent les catamarans pour rejoindre le secteur des glaciers et compléter le W. C'est une portion que nous aurions adoré voir mais malheureusement, le prix de la traversée est exorbitant.
Le Nordenskjold, une référence de canapé Ikéa Tant pis, on part en rando pour se consoler. Voilà le genre de personne qu'on est devenus, on ne compense même pas par de la nourriture. On ne se reconnait plus... Bref, c'est parti! Menu/programme de la journée : sandwich aux œufs et rando vers Salto Grande et le mirador des Cuernos.
Très vite, je réalise que je préfère largement cette rando à celle d'hier. Le paysage est différent et surtout moins monotone. De grandes plaines, des collines et de belles montagnes. On est ravis d'avoir fait du camping pour découvrir davantage Torres del Paine.
Yves, 63 ans, passionné de marche nordique Cliché volé de la chanteuse Zaz en vacances dans le Vercors No Paine, no gaineLa marche est super agréable (comprendre : plate), assez reposante par rapport à celle d'hier et on en prend plein les yeux. On arrive d'ailleurs à la cascade Salto Grande qui nous hypnotise un peu. Il faut dire qu'on a vraiment, vraiment mal dormi.
Un petit barrage de castors, ça ferait pas de mal !Et c'est reparti, on progresse vers le lac en faisant plusieurs arrêts photos. Les arbres ont l'air brûlés, créant une atmosphère singulière, alors que l'eau de la lagune reflète parfaitement la montagne.
Des arbres nudistes Cerro Paine GrandeTorres del Paine, collection printemps/été Encore de l'eau turquoise Quand on arrive au mirador, la vue sur le lac comme sur les montagnes, est incroyable. On distingue bien les cuernos de différentes couleurs, qui se dressent devant le lac. Il n'y a que peu de touristes, c'est calme, on en profite donc pour pique-niquer au soleil. On aura même l'occasion d'observer une avalanche sur le montagne d'en face avant de repartir.
Le sommet culmine à 2,47 Frédérics de hauteur. Caracara huppé et snobSoit c'est un avalanche, soit la montagne vient de péter. Sur le trajet retour, on trouve une dizaine de guanacos venus brouter le long du sentier. Ils n'ont pas l'air intimidés par notre démarche bourrine, tant mieux, c'est la première fois que l'on croise ces bestioles, autant les observer un peu. Ils ressemblent beaucoup à des vigognes, en un peu plus dodus. Après cette rencontre, on repart tranquillement vers l'arrêt de bus pour regagner Puerto Natales. Bilan de la journée : 10 km
"Ça se mange, tu crois ?"Voilà, Torres del Paine, c'est terminé. On a beaucoup aimé ce parc et on recommande vivement d'y venir au moins 2 journées car il y a bien plus à voir que incontournable rando des "Torres". Bien évidemment, les hausses de prix très très importantes sont assez dissuasives pour faire le W, mais avec plus de budget (et d'énergie), on aurait adoré faire le 1er V du W.
Et une dernière pour la route