Cambodge

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"La capitale Phnom Penh : ça en vaut la peine - L'île de Koh Rong Sanloem : une vie de bohème - Le poivre de Kampot : ça va être hot - Les temples d'Angkor : une étape en or" - Victor Hugo
Mars 2019
3 semaines
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Publié le 25 mars 2019

Jour 1 : 17 mars

4h du matin, nous descendons du bus et sommes assommés par la chaleur déjà installée dans les rues d'Ho Chi Minh City. Comme nous reviendrons à Saigon (l'ancien nom d'Ho Chi Minh City, ça permet d'éviter les redondances pour une lecture plus agréable. Y'a pas de quoi!) en avril, l'objectif est de prendre le premier bus vers le Cambodge. Direction la gare routière ! Ah, bah non, aucun taxi ne veut nous prendre. Pourquoi ? Pas assez loin peut-être, ou bien on a des têtes de cons ? L'un n'empêche pas l'autre, mais on se demande encore. Heureusement, les taxis moto sont là pour tenter de nous convaincre que c'est une bonne idée (et pas du tout une arnaque) de monter sur leur scoot avec nos gros sacs à dos.

Bonne surprise, une dame apprêtée, installée sur le trottoir dans la pénombre nous interpelle. Oooh on voit venir mais non, ce n'est pas du tout ce que vous pensez. Charlotte (nom fictif car nous ne demandons jamais les prénoms des gens, question bien trop intrusive à nos yeux) dirige en réalité l'auberge devant laquelle elle se tient, et nous invite à patienter dans le hall. Trop dangereux dehors nous dit-elle. En bon business woman, Charlotte parvient à nous vendre le ticket de bus vers Phnom Penh dont nous avions besoin. Mais c'est sans compter sur sa gentillesse légendaire, qui la poussa à se rendre au bureau de change pour nous dégoter des US dollars, indispensables pour le visa cambodgien. Un petit sandwich à l'omelette plus tard (là encore, petite attention de Charlotte) et nous voilà partis vers de nouveaux horizons. Il est 6h30.


On ne vous contera pas le passage de frontière (assez facile mais d'un ennui mortel), ni le (long) trajet, ponctué de licornes, de poussière de fée et d'arcs en ciel. Sachez juste que nous arriverons enfin vers 14h.

Bon on vous l'accorde, la journée n'a pas été très palpitante mais on a quand même pris le temps de visiter un supermarché, notre passe-temps favori. Et on a fait quelques trouvailles, notamment de la charcuterie "Casino", du gouda "Président" (on croise les doigts pour que la chaîne de froid ait été respectée depuis la France quand même) et des crustacés en vrac. Comme si on achetait des fruits secs en vrac, mais là ce sont des crustacés. Voilà voilà, les petites emplettes cambodgiennes s'avèrent prometteuses...

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Jour 2 : 18 mars

Un peu de tourisme/culture aujourd'hui, nous allons visiter deux sites "incontournables" de la capitale : le musée du génocide et le palais royal. Par ici la visite !

Le musée du Génocide Tuol Seng

Le musée du génocide Tuol Seng est une ancienne prison, la célèbre S-21, datant de l'époque des Khmers Rouges, pendant la guerre civile du Cambodge. C'était à la fois un centre d'internement et un lieu de torture. 18000 personnes y ont été détenues dans des conditions épouvantables, entre 1975 et 1979. Seules 11 personnes (7 hommes et 4 enfants) ont survécu à cette prison. A l'époque, le conflit avait opposé les Khmers Rouges (Parti démocratique du Kampuchéa) et leurs alliés à la République khmère, dans un contexte de guerre froide. Les chiffres diffèrent d'une source à l'autre, mais le génocide cambodgien serait estimé à 1,7 million de morts, soit 21% de la population de l'époque.

La visite a été très difficile, nous n'avons pas pris de photo des lieux par respect et bon sens, contrairement à certaines touristes qui posent devant toutes les salles de torture. On se demande encore ce qu'elles faisaient là.

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Le palais Royal de Phnom Penh

Le palais royal de Phnom Penh est le lieu de résidence actuel du roi du Cambodge, occupé par les rois successifs depuis 1860.

Le site est constitué de trois secteurs : la pagode d'Argent, le palais Khémarin et la salle du trône. La pagode d'Argent abrite notamment le Bouddha d’Émeraude, des statues en or et pierres précieuses. Le palais Khémarin est le lieu de résidence du roi. On y trouve aussi des stupas, des fresques et de nombreux jardins. Le palais royal est un lieu assez paisible, loin de la frénésie de la capitale cambodgienne, on a adoré la visite.

Le  palais Khémarin, la salle du trône et la pagode d'Argent

Il fait très très très chaud à Phnom Penh, pourtant nous avons bien prévu un pantalon et un foulard. Pourquoi donc, nous direz-vous ? Et bien Jamy, c'est tout simplement parce que dans les temples, il faut se couvrir jambes et épaules. Malheureusement, le foulard en guise de gilet n'est pas recevable ici, et Hilkka ; cruellement refoulée à l'entrée ; est donc obligée d'acheter un t-shirt moche à 3$. Fred rigole, par sens du devoir. Ah, elle coûte cher la belette !

Les 3 dollars de la discorde en taille unique

Après ces visites, nous rentrons à l'auberge profiter de la piscine, c'est amplement mérité !

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Prochaine étape : Koh Rong Sanloem, l'île paradisiaque

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Du 20 au 24 mars

Si vous avez déjà remarqué qu'il manque la journée du 19 mars, félicitations ! Vous venez de devenir membre platinium*, un statut prestigieux vous permettant d'investir dans notre projet !*

*Cotisation payante, prélèvement automatique SEPA à fournir. On va dilapider vos économies. Sans engagement. Abonnement de 12 mois obligatoire.

Pour les plus curieux, cette journée ne présente aucun intérêt à part un trajet en bus vers Sihanoukville, étape immonde mais obligatoire pour rejoindre l'île de Koh Rong Sanloem.

Koh Rong Sanloem est une île cambodgienne de 25km², située dans le Golfe de Thaïlande. Ne pas confondre avec Koh Rong, l'île "grande soeur", bien plus vaste et plus aménagée.

Une brève traversée en speed-boat que l'on qualifiera poliment de "vomitive" et nous voilà prêts à sauter, chaussures à la main, dans cette eau turquoise qui ne demande que ça.

Nous ne trouvons pas les mots pour décrire ce cadre.

Nous foulons enfin ce sable blanc qui nous rappelle la farine de blé T55, utilisée dans notre machine à pain. Pas de brioche à la fleur d'oranger en vue pourtant, tant pis, on se contentera de ce décor exotique à la place.

On jette nos sacs à la réception de l'hôtel, on saute dans nos maillots et on courre le plus vite possible vers la plage. Oui car le dernier arrivé est un belette mouillée d'après Fred.

Les sirènes nous affirment que l'eau est bonne et ponctuent même leur phrase d'un "t'inquiète" qui se veut rassurant. Denis Brogniart en personne nous lance un foulard rouge, un gilet jaune, un paquet de riz de 15kg, des palmes et nous ordonne de nager jusqu'au ponton.

Et là, comment expliquer... Bah c'est top. L'eau est claire, cristalline même. On a l'impression d'être un nourrisson dans un bain à 37°C ou bien dans la poche d'une maman kangourou. Quelques poissons nagent autour de nous, il y en a même un gros avec un aileron qui dépasse de la surface de l'eau, mais on l'oublie vite car on trouve des coquillages trop mignons !

Pas dégueu 

Le deuxième jour, on se sent d'attaque pour traverser l'île. D'après la légende, il existerait une autre plage, plus petite et plus sauvage, réservée aux braves. Une route en terre battue (la seule de l'île) permet d'accéder au chemin à travers la jungle. Il y a des chantiers un peu partout, dommage, ça risque de gâcher la préservation des lieux à l'avenir. Arrivés au bout de la route, le sentier à travers la jungle débute. Là encore les bulldozers gagnent du terrain sur la jungle, signe que l'île va bientôt se développer à son tour.

Fred de la jungle 

Tout à coup, le feuillage commence à bouger : on aperçoit un singe, puis deux, puis trois, tous en train de nous observer. Incroyable, ceux-là sont vraiment sauvages. Ils sont mignons mais ça reste des animaux dans leur milieu naturel, on prend donc un bâton et une pierre chacun, au cas où. Un singe plus imposant s'installe au milieu de la route : pas de geste brusque, on attend patiemment qu'il s'en aille. Un peu plus loin, la jungle s'épaissit mais le chemin est balisé et bordé de cordages, la prise de risque semble limitée, je range donc la machette. On traverse donc le petit km de végétation avant d'arriver à distinguer l'océan turquoise derrière les feuillages : l'endroit semble encore plus isolé que notre plage, seuls quelques bungalows occupent l'espace disponible entre la jungle et la plage. Mais à peine arrivés au bord de l'eau par contre, c'est la douche froide : le courant a ramené les déchets et poissons morts sur la plage, impossible de se baigner. Dommage, mais on relativise en se disant qu'on a finalement eu de la chance de choisir un logement sur la plage propre. Demi-tour donc, on était bien mieux de notre côté.

On a évité de photographier ordures & cadavres 

Les journées s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Ah en fait si : baignade au réveil, petit déj, billard, repas, repos, baignade, badminton, repas, billard, dodo. Le tout ponctué de crème solaire. Oui oui, c'est une activité à part entière ici, le flacon tout neuf acheté sur l'île a duré 3 jours seulement !

Debout à 5h30 pour le lever de soleil 

Aujourd'hui, 22 mars, c'est notre anniversaire, on ne regarde pas le budget et ça fait du bien ! Smoothie, paddle... Le soir ce sera dîner ambulant, on change de lieu pour chaque plat. Cocktail à l'hôtel, crevettes au poivre de Kampot, barbecue de poisson et glace, le tout sur la plage, évidemment.

Des gamins seuls sur une île
Cette fois, le coucher de soleil, on a dû se lever encore plus tôt pour le voir ! 
Cheers ! 

Malheureusement après 4 nuits passées à Koh Rong Sanloem, l'heure du départ a sonné. C'est le cœur lourd que nous préparons nos sacs pour rejoindre le continent. On aperçoit au loin un début de tornade (cette fois on ne blague pas), du jamais vu pour nous, c'est impressionnant ! Finalement, le tourbillon s'éloigne et disparaît, il faut bel et bien repartir aujourd'hui. Dernière petite marche les pieds dans l'eau, en direction du bateau (wow ça rime). Une fois arrivés, l'impensable se produit. J'ai (Hilkka) oublié mon petit sac à dos à l'hôtel, contenant nos biens les plus précieux : ordi, passeport, téléphone, portefeuille mais surtout, le carnet de comptes !

En un instant, Fred est sur ses appuis, il jette ses sacs à mes pieds, me pète un orteil et s'élance dans une course contre la montre effrénée que l'on connait sous le nom du 500 m sable. La foule est en délire, il serre quelques mains, enjambe quelques touristes et fait même une cabriole acrobatique à un moment, sans raison apparente. La frime sans doute. Il prendra tout de même le temps d'éteindre un début d'incendie, de sauver un chaton coincé en haut d'un cocotier et de récupérer la bouée licorne d'un enfant, emportée par le courant. Je l'attends fébrilement en sachant qu'il ne nous reste que quelques minutes avant d'embarquer. Alors que toute l'île avait perdu espoir de le voir revenir, Fred apparaît triomphant, des bretelles roses sur les épaules. Sa foulée est vive et élancée, telle celle d'une biche. Il ne transpire pas alors que mon sac rebondit péniblement sur son dos. Quel héros, nous sommes sauvés !

On peut alors embarquer, et laisser derrière nous ce petit paradis, au son paisible du clapotis des vagues. On envie les nouveaux arrivants croisés sur le ponton, aussi parce qu'on sait ce qui nous attend : l'infernale Sihanoukville, véritable chantier géant. Le bateau est plus grand qu'à l'aller, le trajet se passe plus calmement. Nous faisons escale sur l'île de Koh Rong voisine pour récupérer des gens : heureusement qu'on n'a pas choisi celle-ci, ça ressemble à une petite ville.

Dernières photos. On a évité l'orage !

Puis nous arrivons au port de Sihanoukville, véritable poubelle à ciel ouvert. Il est même difficile de trouver à manger à un prix raisonnable, et pas de cuisine cambodgienne, seulement des restos chinois. On décide alors de rejoindre directement la gare et de manger sur place. La traversée de la ville en tuk tuk ressemble à une punition, tant visuelle qu'olfactive. Arrivés à la gare, la surprise est totale : un chemin en terre battue parsemé de déchets mène à une sorte hangar désaffecté au milieu de nulle part : ça va être difficile de trouver de quoi manger. Derrière la gare, nous traversons les voies et arrivons à un petit café, dans un bâtiment en béton et tôles ondulées. Une femme nous informe qu'ils ne font pas à manger mais nous indique un petit commerce juste à côté, qui vend des nouilles déshydratées et nous invite à venir les manger au café, tenu par un vieux monsieur. De retour quelques instants plus tard, les breas remplis des précieux paquets de nouilles, la jeune femme, qui parle bien anglais, nous aide gentiment à déchiffrer les ingrédients inscrits en khmer pour s'assurer qu'ils ne contiennent pas de tomate. Pendant que le propriétaire nous prépare gentiment nos deux bols de nouilles, elle nous apprend alors qu'en réalité elle ne travaille pas au café mais vit juste à côté. On passera alors l'après-midi avec Sihana, à discuter de nos vies. On apprend alors que le divorce est autorisé ici, mais qu'il est assez mal vu pour un couple de ne pas se marier. Ou encore que les Cambodgiens n'ont pas de jours de congés et sont donc obligés de poser du sans solde. La discussion est intéressante, Sihana nous pose plein de questions, on passe un super moment alors que ça semblait mal parti. En plus, il y a une énorme averse !

Ne nous jugez pas 

Puis vient l'heure du train, qui est en fait constitué d'une seule locomotive. A l'intérieur, encore une surprise, c'est tout neuf et ultra-moderne. Le train quitte la gare à l'heure et c'est parti pour 70km de rail direction Kampot. Le conducteur klaxonne sans arrêt alors que mais le confort à l'intérieur compense largement. Nous frôlons des habitations de tôle et de bois, implantées au bord du chemin de fer. On roule alors une dizaine de minutes avant de s'arrêter à un aiguillage, on nous annonce une bonne trentaine de minutes d'attente (en fait, ce sera 1h15 d'attente). On comprendra vite qu'il faut attendre le passage d'un autre train en sens inverse avant de s'aventurer sur la voie : on est en plein dans le folklore, mais pas de souci, on a le temps. On arrivera tranquillement en gare de Kampot, trois heures plus tard.

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Prochaine étape : Kampot, la poivre & sel

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Publié le 5 avril 2019

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La dépression post île paradisiaque existe et touche des centaines de voyageurs chaque jour, dont nous faisons partie. Après ces quelques jours à Koh Rong Sanloem, nous sommes désemparés et laissons la paresse s'installer durant notre séjour à Kampot. Il faut dire qu'il y a eu de beaux orages bien arrosés ici, pas un temps à mettre le museau dehors. Hilkka enchaîne les épisodes de Game of Thrones et Fred a même pris du bide.

Soyons honnêtes, le récit de cette étape ne va pas être palpitant. Si vous souhaitez mettre un peu de musique ou regarder une série en même temps, personne ne vous en voudra !

Nous allons faire un exposé en 4 parties :

1- Bonne résolution sportive

2- Présentation de Kampot

3- Culture du poivre et du sel, visite de la ferme La Plantation

4- Excursion à Kep et dégustation du crabe au poivre de Kampot

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1- Bonne résolution sportive

"Quel rapport avec Kampot ?", nous direz-vous. Et bien voilà, tout a commencé lors d'une nuit de tempête. Non on déconne... Après avoir passé des journée devant YouTube à regarder comment faire une pâte feuilletée, le pliage de serviettes en tissu et les meilleures techniques anti-cernes, Hilkka tombe sur une vidéo un peu plus pertinente.

Il existe une application portant le doux nom de Charity Miles, permettant de suivre nos activités physiques et de reverser de l'argent à une association. Comment ça marche ? Il nous suffit de télécharger l'application gratuite, de créer un compte et de choisir une association (parmi une liste). Puis l'application enregistre les distances parcourues lors de chaque activité physique (marche, rando, vélo...), à l'aide du GPS du téléphone. Grâce à des sponsors, l'application reverse alors une somme proportionnelle à la distance parcourue à l'association choisie. Alors là, ni une ni deux, on se dit pourquoi pas tester. On marche beaucoup en Asie mais en Nouvelle Zélande et Amérique du Sud, les vraies randonnées et treks vont commencer. Ça va en faire des sous sous !

L'application et le site web Charity Miles expliquent tout beaucoup mieux que nous. N'hésitez pas à aller y jeter un coup d'oeil.

Bref, nous nous inscrivons et créons même une équipe : Renards actualités. Si vous faites déjà du sport et que vous souhaitez participer avec nous, il vous suffit de chercher et de rejoindre l'équipe depuis l'application. Ça ne coûte rien et ça fait une bonne action.

Les associations sont nombreuses et œuvres pour différentes causes : recherche médicale, éducation, précarité... Pour l'équipe Renards actualité et après mûre réflexion, nous avons choisi une association de protection de l'environnement : The Nature Conservancy, car c'est ce qui nous paraissait le plus cohérent pendant notre voyage. Nous avons également sélectionné d'autres associations avec notre compte personnel, qui recevront donc une part de nos "dons" en km. Bref, pourquoi The Nature Conservancy ?

Pour tout vous avouer, l'Asie c'est sale, très sale. On voit des montagnes de déchets dans des terrains vagues, en centre-ville, sur les plages. On en voit des bananes, concombres, sushis (!!) emballés individuellement dans des plastiques, dans les supermarchés plus chics. Enfants et adultes (locaux ou touristes parfois) jettent tout et n'importe quoi où bon leur semble. Avec la chaleur, ça attire les mouches, les fourmis, les rats. Visuellement, c'est moche, mais écologiquement c'est pire.

Pour faire bref :

  • 10 fleuves dans le monde sont responsable de 90% de la pollution des océans
  • parmi ces 10 fleuves, on retrouve 2 fleuves africains et 8 fleuves asiatiques
  • parmi ces 8 fleuves asiatiques, 6 fleuves chinois
  • 5 pays rejettent la moitié des déchets présents dans les océans : Chine, Vietnam, Thaïlande, Philippines et Indonésie

Quelques sources :ici, ici ou ici

Alors, si vous êtes fauchés comme nous mais que vous voulez quand même faire des dons (via notre équipe ou en individuel pour l'association de votre choix), ça peut être une solution. Puis en plus ça vous fait faire du sport !

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2- Présentation de Kampot

Kampot est une ville du golfe de Thaïlande, au sud du Cambodge, réputée dans le monde entier grâce au poivre de Kampot, un des meilleurs (et des plus chers) au monde.

C'est aussi une ancienne ville coloniale, certains quartiers comportent encore de vieilles maisons d'époque, abandonnées ou restaurées.

La ville est assez calme, mais elle connait un développement extrêmement rapide, lui donnant par endroits des airs de chantier géant avec son nuage de poussière et de gaz d'échappements.

Heureusement, le centre-ville est bien plus charmant, avec ses petits restaurants et ses nombreuses façades d'époque coloniale. Bordé par la rivière Preaek Tuek Chu où des bateaux proposent des croisières au coucher du soleil, on y retrouve un peu plus d'authenticité. Kampot est aussi la capitale du durian, un gros fruit exotique interdit dans les transports en commun et les hôtels à cause de sa très forte odeur, qui elle n'a rien d'exotique. On l'assimile souvent à une odeur de caca, voilà c'est dit. Une sculpture de durian géant est d'ailleurs érigée sur le rond point principal du centre-ville.

Vue de la rivière qui traverse Kampot 
Le rond-point du durian 
Des durians qui font le trottoir (photo prise au Vietnam)

Kampot a été pour nous une étape assez calme, après l'enflammade de Koh Rong Sanloem. Nous avons passé la semaine dans une guest house familiale et très agréable. Ce petit séjour nous a permis de voir à quoi ressemblait leur quotidien, avec des parents très impliqués dans la gestion de la guest house, des clients et aussi dans l'éducation des enfants. David (surnom donné par son école) a 6 ans et a déjà de bonnes notions d'anglais. Aussitôt arrivé de sa journée d'école dans son uniforme bleu, David et son père se dépêchent d'aller voir les poissons rouges dans la grande jardinière faisant office d'aquarium (des monstres comparés à ceux qu'on a en France). C'est assez drôle de voir que le père est autant fan des poissons que son fils, ramenant chaque jour du marché des poissons tous aussi improbables les uns que les autres.

C'est aussi pendant cette semaine que nous avons fait la connaissance d'un couple de voyageurs franc-comtois, Vanessa et Benjamin, avec qui nous avons très vite sympathisé. Eux aussi sont en tour du monde, à leur huitième mois de périple : USA, Canada, Amérique du Sud, Nouvelle-Zélande, Thaïlande entre autres. On partage nos joies et nos galères de tour du monde. Ils nous racontent leurs aventures de voyageurs végétariens et leurs difficultés à trouver à manger, notamment en Amérique du Sud.

On rigole bien tous les 4, on décide alors de passer une journée avec eux, pour faire la visite d'une ferme de poivriers dans la campagne de Kampot (voir partie 3).

En partance pour le Vietnam et l'Indonésie, nos routent se croiseront sans doute (on l'espère) de nouveau très bientôt. Affaire à suivre... Spéciale dédicace, Vanessa et Benjamin, si vous nous lisez...

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3- Culture du poivre et du sel

Nous partons donc tous les 4 en excursion vers La Plantation, une ferme bio à quelques kilomètres de notre guesthouse. Le temps de réserver un tuk tuk honnête, nous voilà en route pour les poivriers de Kampot. La première partie du voyage se fait sans problème, mais les complications arrivent lorsque la route se transforme en chemin de terre battue chaotique : le périple durera au total une bonne heure, chamboulant les estomacs des 4 occupants, mais heureusement la bonne humeur résiste aux soubresauts du taxi.

Vanessa et Hilkka, de vraies pipelettes, font l'essentiel de la conversation, heureusement ! Pendant ce temps-là Benjamin et Fred se concentrent sur leur mal de tuk tuk, solidaires dans l'effort. "Courage mec, on lâche rien !". Après avoir contourné la campagne de Kampot et le Secret Lake (pas si secret que ça finalement), nous arrivons (enfin) à La Plantation, ferme traditionnelle et bio tenue par des Franco-Belges. La Plantation a aussi un rôle social majeur dans la région, elle représente un bassin d'emploi assez important. La ferme dispose d'une école primaire d'une centaine d'élèves et assure la poursuite d'études de ces enfants.

La ferme est une ancienne maison khmère traditionnelle 

La ferme produit essentiellement du poivre : rouge, vert, noir et blanc, dont les grains sont cueillis un par un, à la main. Un travail très fastidieux. Les baies sont toutes issues de la même plante, la différence se fait par le mode de cueillette ou de traitement à différents stades de maturité. D'autres produits sont également cultivés sur place comme le curcuma et le combava.

  • le poivre vert : se développe de septembre à janvier. Acidulé, il est idéal pour les plats en wok avec viande ou fruits de mer.
  • le poivre rouge : il est obtenu en laissant mûrir les grains verts jusqu'au mois de mars, au pic de la saison sèche. Les grains sont triés, rouges d'un côté, verts de l'autre. Ils sont ensuite lavés et séchés au soleil. C'est le produit phare de la ferme. Frais et fruité, il est utilisé dans la cuisine fine et raffinée ou pour faire des rhums arrangés.
  • le poivre blanc : il est obtenu à partir des baies rouges par trempage pour les débarrasser de leur couche extérieure (gangue). C'est un poivre frais et citronné.
  • le poivre noir : les baies mûres sont récoltées au mois de janvier et séchées au soleil pendant 2-3 jours. Il accompagne les viandes grillées ou les poissons, mais ne doit pas être cuit, il est préférable de le moudre.

La ferme produit également d'autres sortes de poivres plus élaborés, à base des 4 sortes présentées, comme le poivre long ou la perle de poivre.

Le poivre de Kampot, un ramassage et un tri fastidieux 

Les poivres rouge et blanc sont les plus difficiles à obtenir car ils doivent être ramassés à maturité et nécessitent donc un effectif important sur un temps court.

Les plants de poivre sont maintenus par des tuteurs de 4 mètres de haut. Les trois premières années, les fleurs sont retirées pour privilégier la croissance de la plante. Le terreau utilisé est constitué de bouse de vache et d'excréments de chauve-souris récoltés non loin de là, de la citronnelle et de l'arbousier sont utilisés comme répulsifs contre les insectes. Des réservoirs collectent l'eau de pluie pendant la saison humide et permet l'irrigation manuelle, pied par pied, pendant la saison sèche. Les plants sont protégés du soleil par des feuilles de bananiers disposées par-dessus en épi.

Les plants de poivre

En 2010, le poivre de Kampot a obtenu un label IGP (Indication Géographique Protégée) imposant un cahier des charges strict aux producteurs, leur permettant de vendre sous le label "Poivre de Kampot" : la première production de ce type dans le pays.

A la fin de la visite (en français) des plantations, une dégustation nous est offerte, l'occasion de faire la différence entre tous ces poivres. Pour terminer, on se retrouve tous les quatre pour une bonne glace au poivre (sans blague) en terrasse, en regardant le coucher de soleil. Chouette journée, très pédagogique !

Glace vanille/poivre rouge & glace chocolat/poivre noir
Brocolis géant mais hostile

Sur le chemin du retour, le chauffeur du tuk tuk nous arrête au bord du Secret Lake et d'un marais salant, pour la photo.

Secret Lake 
On s'est bien marais ! 
Quelques vues de la campagne cambodgienne au crépuscule 
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4 - Excursion à Kep

Nous consacrons une journée à la visite de Kep. Bord de plage, marché aux crabes, ça mérite bien une journée ! Grave erreur...

En arrivant en mini-van le matin, on découvre une plage très animée, avec de nombreux tapis et fauteuils installés sur le trottoir longeant une plage très sale. Encore beaucoup de plastique, mais on commence à s'y habituer (malheureusement). Un peu plus loin, la célèbre statue du crabe bleu de Kep, emblème de la ville, fait face à la plage à une trentaine de mètres de la rive. L'ambiance est étrange, la ville ne déborde pas d'activités.

Une pincée de poivre et hop sur le gril 

De l'autre côté de la baie, nous trouvons le marché au crabe, où les pêcheurs viennent directement livrer toutes sortes de poissons et crustacés sur les étals : calamars, langoustes, carpes et évidemment le fameux crabe bleu. Il fait une chaleur incroyable sous les bâches du marché, entre le soleil de plomb et les grills qui tournent à plein régime. Les vendeurs se jettent sur nous, les négociations vont bon train. On choisit alors un crabe de 500g pour 6$ avec poivre de Kampot, qu'on agrémente avec une carpe grillée et quelques calamars. Repas assez décevant finalement, on s'aperçoit très vite que le crabe est loin d'être entier et le poisson n'est pas sensationnel, mais pour l'expérience du marché, ça valait quand même le coup.

Le marché au crabe 

La ville n'est pas très accueillante et on peine à trouver des occupations. On décide alors de marcher jusqu'à une partie de la ville où on a repéré une "ville fantôme" d'anciennes maisons coloniales. Après 30 min de marche, on arrive sur place. Pas un chat à l'horizon, mais des chiens très agressifs dans une cage.. oh merde, la cage est ouverte ! Un bond en arrière devant l'un des chiens, qui s'approche dangereusement en grognant. On lui fait face, fébrilement. Un tas d'images nous traverse l'esprit à ce moment-là : la morsure, les risques de rage, les autres chiens, la peur, une tartiflette (pourquoi pas après tout). L'instant semble durer des heures, le chien est de plus en plus agressif. Dans un geste désespéré, Hilkka débouche la bouteille qu'elle a à la main et arrose le canidé furibond, qui s'arrête net : il aurait surement préféré de la San Pellegrino avec une rondelle de citron. On continue notre chemin, un peu secoués, armés de pierres, au cas où. Comme on aurait dû s'y attendre, la ville fantôme ne valait pas le coup, quelques maisons abandonnées ci et là, mais pas une raison valable de sortir l'appareil photo. On repart donc déçus et secoués, en évitant soigneusement les autres chiens du quartier, qui semblent tous bien à cran en cette fin de journée. Retour à Kampot, sans sourciller.

Allez, une petite photo quand même, pour la route 
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Prochaine étape : Siem Reap & les temples d'Angkor

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Publié le 7 avril 2019

30 mars au 07 avril :

Bonjour à tous ! Nous voici arrivés à Siem Reap, porte d'entrée vers les le site archéologique d'Angkor. Plutôt que de vous parler de nos journées glandouille qui n'ont rien eu de remarquable, nous allons plutôt vous présenter les temples d'Angkor. Tout le plaisir est pour nous.

Quelques points importants à retenir :

- 3 journées de visite VS 6 journées de repos (le vélo ça fatigue)

- 2 journées en bicyclette, 1 journée en VTT - aucun vélo ne fut parfaitement fonctionnel

- 90 km parcourus

- 2 trous dans le pantalon d'Hilkka (1 à chaque fesse)

- entre 3,5/4L d'eau chacun

- 13 temples

- beaucoup de singes (au moins 8000)

- 2 serpents

- 1 très très grosse araignée (Fred confirme)

Angkor est un site archéologique, proche de Siem Reap, recelant les vestiges des différentes capitales de l'Empire khmer (IXe au XVe siècle). L'immense parc archéologique s'étend sur 400 km² et comptait à l'époque environ 750 000 habitants. On peut visiter le site en tuk tuk, en vélo, en vélo électrique ou en scooter (bien que la location soit "normalement" interdite aux touristes), via le petit circuit ou le grand circuit (2 itinéraires standards de visite)

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Angkor Wat

C'est le temple le plus visité du parc, et le plus vaste édifice religieux au monde (1,5 km x 1,3 km). Le complexe date du XIIème siècle et comprend notamment deux monastères. des sanctuaires et des galeries. Le temple est la fierté du Cambodge et figure même sur le drapeau national.

Angkor Wat 
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Angkor Thom & Bayon

Le Bayon (trad: le palais céleste du Dieu Indra) est situé au centre de l'ancienne ville d'Angkor Thom, cité royale du XIIème siècle, qui signifie "la grande cité". Il contient de nombreuses tours dans lesquelles sont sculptés de nombreux visages souriants énigmatiques et des bas-reliefs (gravures) décrivant la vie quotidienne de l'époque.

Bayon - Angkor Thom 
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Ba Pheon

Construit vers 1060, le Ba Pheon (trad: montagne d'or) fait partie d'Angkor Thom. Il a été construit sur une ancienne colline artificielle est un ancien temple-Etat a subi d'importants dégâts au cours des siècles et a nécessité au XXème siècle le recours à la technique d'anastylose (démontage et reconstruction de l'édifice pierre par pierre par numérotation des blocs).


Ba Pheon - Angkor Thom
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Ta Keo

Ce temple fut construit au XIème siècle mais sa construction a été interrompue par l'accession au trône d'un roi rival. Le temple ne fut jamais achevé et traversa les siècles tel quel.

Ta Keo 
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Ta Prohm

Notre préféré sans doute, ce temple est envahi par la végétation, les racines imposantes des arbres font partie intégrante de la structure. Le complexe, datant du XIIème siècle et redécouvert au XXème siècle, a été laissé tel quel. Il a notamment servi de décor au tournage du film Tomb Raider (2001).

Ta Prohm 
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Banteay Kdei

Son nom signifie "citadelle des cellules monastiques" et date du Xème siècle. Il est lui aussi envahi par la végétation et les fromagers, ces immenses arbres aux troncs et racines grandissant autour des pierres. Le temple fait face au Srah Srang, le bain royal (dernière photo).

Banteay Kdei et le bassin Srah Srang 
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Prasat Kravan

Ce temple est situé un peu à l'écart de la capitale car il n'a pas été demandé par un roi. La tour centrale comporte une gravure de Vishnou (dieu Hindou), les autres tours abritent plusieurs bas-reliefs ainsi que des textes anciens.

Prasat Kravan 
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Phnom Bakheng

C'est le temple le plus ancien du parc archéologique d'Angkor (IXème siècle), son nom signifierait "colline de Shiva", le temple étant situé sur les hauteurs d'une colline et offrant une vue sur la jungle environnante et sur le temple d'Angkor Wat.

Phnom Bakheng 
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Preah Khan 

Le Preah Khan est un temple du XIIème siècle (trad: épée sacrée) situé au cœur d'Angkor Thom.

Preah Khan 
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Neak Pean

C'est un petit temple du XIIème siècle situé sur un petit îlot au centre d'un bassin de forme carrée.

Neak Pean et la lagune environnante 
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Ta Som

Un temple très agréable à visiter, datant du XIIème siècle, le Ta Som est construit dans un style similaire à celui du Bayon.

Ta Som 
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East Mebon

Le temple East Mebon datant du Xème siècle a été construit sur une île artificielle au milieu du Baray Oriental, un bassin lui aussi artificiel, en l'honneur du dieu hindou Shiva.

East Mebon 
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Pre Rup

Le PreRup est un temple construit au Xème siècle et dédié au dieu hindou Shiva, il servait aux rites funéraires. L'édifice ressemble énormément au East Mebon.

Pre Rup 
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Ainsi s'achève notre 3ème journée à Angkor. Hilkka et Fred ont retrouvé leur chemin le 4ème jour. Ils étaient affamés. 

Prochaine étape : retour au Vietnam !

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Publié le 18 avril 2019

Quelques chiffres :

Jours sur place : 22

Total dépensé : 1016€

Budget par jour et par personne : 23€, nous avions prévu 19€. Les petits desserts d'Hilkka auront eu notre peau. On aura finalement dépensé 13% de plus par rapport au budget initial. Aïe.

Répartition des dépenses :

Répartition des dépenses au Cambodge 
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Ce que nous avons aimé :

  • le contact avec les locaux, on a souvent pu discuter et échanger avec les Cambodgiens. Certains appellent Fred "handsome" et tous les enfants nous saluent.
  • les temples d'Angkor, envahis par la jungle comme dans les films
  • Koh Rong Sanloem, l'île de sable blanc et d'eau turquoise.
  • la conduite, plus souple qu'au Vietnam (et moins bruyante).
  • les chauffeurs de tuk tuk nous démarchent poliment et n'insistent pas en cas de refus (contrairement à la Thaïlande).
  • les plats locaux : Lok Lak (boeuf mariné) et Amok (curry cambodgien au poisson ou au poulet, au lait de coco et avec des légumes) - Oups ! On avait oublié de décrire les plats et on avait laissé les points de suspension. Sorry
  • la tranquillité des Cambodgiens, ils ont toujours un hamac à proximité pour faire une petite sieste. Il y a même des parkings à hamacs avec plusieurs dizaines de hamacs prêts à l'emploi. Pas de panique, si un Cambodgien s'endort vite, il reprend son poste tout aussi rapidement lorsqu'on le réveille.
  • La rencontre avec Vanessa et Benjamin, que l'on a recroisé au Vietnam et que l'on prévoit de revoir à Bali.
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Ce que nous avons moins aimé :

  • le paiement en dollar, qui a un impact direct sur le coût de la vie et donc sur notre budget.
  • la ville de Kep, qui ne nous a pas conquis du tout.
  • l'hypocrisie des hôtels, où les règles sont strictes (amende si tâche de fond de teint ou de sang sur un oreiller par exemple) alors que la propreté l'est bien moins (salle de bain vétuste et moisie, linge de lit troué, bougie parfumée au lieu d'un coup de balai...).
  • la pollution au plastique, surtout dans les campagnes. Malheureusement répandue à travers tout le continent.
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Le mot de la fin :

Avec ces 4 étapes et en traversant le pays, on a pu découvrir la diversité des paysages du Cambodge, des temples aux plages de sable blanc en passant par les poivriers de Kampot. On retiendra aussi la gentillesse et la bienveillance des gens qu'on a pu rencontrer durant ces 3 semaines.

Pèle-mêle Cambodgien