Carnet de voyage

L’Equateur en camping car

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Premier pays de notre Road Trip en famille, en camping-car, à travers l’Amérique du Sud...
Août 2019
8 semaines
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Publié le 17 décembre 2019

Mercredi 21 août 2019 - Départ de Paris -

Ça y est, le jour J tant attendu est arrivé... c’est le début de notre nouvelle vie!

En effet, il y a quelques mois on a vendu notre restaurant de lyon croix rousse (l’artiste et le cuisinier) et une bonne partie de nos affaires, quitter notre appartement, nos familles et nos copains et on s'apprête maintenant à traverser l’Amérique du Sud en camping-car... (sans date de retour)!

On monte dans un taxi à 5h du matin et nous voilà à l’aéroport d’Orly avec notre chargement : 3 valises et 3 sacs à dos... ça semble beaucoup mais pas tant que ça quand on considère tout ce qu’on emmène (un énorme filtre à eau, des outils et pièces mécaniques pour le camping-car, quelques médicaments. On a aussi des fringues pour toutes les saisons, des jeux et livres pour notre fils de 3ans et puis du matériel informatique, (photo, enregistreur, ordi tablette..) et même un siège auto et un pot...

Nous embarquons sur Iberia en direction de Madrid à 7h40. On est bien content d’avoir louer des billets de retour sur Onewayfly car la compagnie nous a demandé une preuve de retour pour nous laisser partir avec notre aller simple... ouf on est passé!

Allez c’est partit! on décolle... Bye bye l’Europe!

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Publié le 17 décembre 2019

On atterrit à Quito après un très long voyage, il y a 7h de décalage horaire - il est 23h en Europe mais pour nous c’est l’après-midi il n’est que 16h et un beau soleil nous attend. On est un peu flapi mais happy d’être sur le sol sud-américain!

Hans, le propriétaire du camping où est entreposé notre camping-car depuis mai nous attend. C’est partit pour 2 heures de route à travers la cordillère des Andes : direction Ibarra. Quand on arrive a Finca Sommerwind, il fait déjà nuit, on retrouve enfin notre nouvelle maison...

Ce soir on passe notre première nuit chez nous : bonheur!!!

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Publié le 17 décembre 2019

Rencontre avec Hannah, notre nouvelle maison : ce camping-car est vraiment génial! On adore!!! On passe les premiers jours à s’installer et comprendre le fonctionnement (électricité, gaz, eau...)

On en profite aussi pour se balader : à pied car notre camping car n’a pas encore ses papiers... (on doit aller à la frontière colombienne pour le mettre en règle)

De la ville on a pas vu grand chose car on est un peu à l’extérieur, au calme près du lac. À notre habitude on est quand même aller voir ce qu’il y avait de bon sur les étales et faire des courses : le marché d’ibarra est très sympa, plein de fruits qu’on a jamais vu, de jolies couleurs et de gens souriants. On n’avait ni le temps ni de quoi faire des photos mais on a passé un bon moment!!!

Le lac est magnifique entourés de montagne, de chevaux et d’oiseaux et on fait de belles balades tout autour. Au grand bonheur de Zéphyr il y a même un circuit de courses juste en face du camping ...

Les parents : Photo pris par Zéphyr  
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Publié le 17 décembre 2019

Lundi 26 août : Ca y est on est prêt: aujourd’hui on prend la route! On démarre enfin notre camping-car- youpiii tout roule et Sion manœuvre ces 8m20 tranquilou... Adios Finca sommerwind!

Départ d’Ibarra en Équateur en direction d’Ipiales : la frontière colombienne. On roule sur la panaméricaine, en super état et le paysage est magnifique, très montagneux. On passe des zones arides et volcaniques à des vallées verdoyantes avec pleins de vaches. On grimpe, on grimpe, à environ 3000m et après 2h30 de route nous voilà à la frontière.

Voilà, nous sommes bien arrivés à la frontière... Hans nous à accompagné pour nous aider en cas de contrôle de police car nous roulions jusqu’ici illégalement : en effet notre camping car n’a pas encore ses papiers car nous avons une nouvelle plaque d’immatriculation. Nous allons donc nous garer côté Colombie, puis revenons à pied côté Équateur pour faire tamponner nos passeports et déclarer notre sortie du territoire avant d’obtenir notre tampon d’entrée en Colombie et de déclarer l’importation de notre véhicule. Nous réalisons à quelle point nous avons de la chance d’être européens car c’est un jour un peu particulier à la frontière Équateur-Colombie. À partir d’aujourd’hui les Vénézuéliens, qui fuient leur pays depuis plusieurs mois déjà, ne peuvent plus circuler librement, ils doivent présenter un visa pour entrer en Équateur. Il y a donc des centaines de gens en transit qui tentent de manifester face aux policiers armés qui font barrage... Pour nous c’est réglé en une heure, nous pouvons désormais rouler en toute légalité.

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Publié le 17 décembre 2019

Pour cette première étape colombienne nous avons choisi de passer la nuit près d’un lieu saint. Le sanctuaire de Las lajas est un peu le Lourdes colombien. La vierge y serait apparue au 18ème siècle. À cette endroit, perché à 2600 mètres d’altitude, se dresse une basilique, adossée à une falaise et à cheval sur une gorge. L’endroit est vraiment surprenant et impressionnant!

On a garer Hannah sur le parking du téléphérique, un lieu safe et tranquille pour bivouaquer, du coup on prend les œufs pour se rendre sur le site au grand bonheur de Zéphyr.

Et après cette escapade bien sympa, on passe notre première nuit dans la nature : fraîche mais bien agréable.

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Publié le 17 décembre 2019

Mardi 27 août, on quitte la Colombie pour retrouver l’Equateur. On a beaucoup hésité à commencer notre road trip par une boucle en Colombie... ça fait des années qu’on rêve de découvrir ce pays, la région du café et les plages nous font de l’oeil et les gens ont l’air vraiment sympa mais le pays fait deux fois la France, et l’itinéraire prévisionnel de cette l’aller retour vers le nord nous prendrais environ 2 mois. Bref, on se dit que si on veut arriver à Ushuaïa en janvier (histoire d’avoir une météo clémente!) il vaut mieux reporter la découverte de ce pays à plus tard. Le froid et la pluie nous confirme dans notre choix et on repart à la frontière. Rebelotte : on tamponne d’un côté et de l’autre les passeports et les permis d’importation du camping-car. C’est un peu plus laborieux dans ce sens là, logique mais on s’en sort en deux bonne heures et on part à Tulcán.

Ipiales, Colombie 
Frontière  colombie équateur 
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Publié le 17 décembre 2019

Petite étape à Tulcán, la ville frontalière, pour visiter un cimetière incroyable! C’est en fait un jardin de sculptures végétales absolument fantastiques! On profite d’une belle balade dans ce labyrinthe esthétique et poétique... (Voilà quelques bonnes idées pour tailler des ifs de St romain!)

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Publié le 17 décembre 2019

Après notre étape à Tulcan on continue la route en direction du village de la Paz pour rejoindre la grotte de la paix. On a repéré un bivouac près d’un autre sanctuaire tout aussi surprenant que celui de las lajas. Il s’agit cette fois d’une énorme grotte avec des stalactites et des stalagmites, nichée au creux d’une vallée d’ou surgit des sources chaudes. Ici aussi la vierge serait apparue et ici aussi les pèlerins viennent remplir leur gourdes d’eau miraculeuse. Le site accueil quatre piscines d’eau thermales à 50 degrés, qui surplombent un torrent. Pour s’y rendre on emprunte notre première route pavée, étroite et chaotique avec de sacrés virages et de belles descentes. Sion relève le défi Tranquilo, le camping car tient bien la route et on arrive juste attend pour profiter d’un bon bain chaud...

Après une nuit paisible on retourne se baigner puis on reprend la route en direction d’Ibarra.

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Publié le 17 décembre 2019

Mercredi 28 août, On avait prévu de descendre un peu plus au sud mais Zéphyr nous a convaincues de faire un petit stop sur les rives du lac Yahuarcucha à Ibarra, ou il a repéré une super aire de jeux. On passe donc l’après-midi à jouer et à faire de la tyrolienne : Zéphyr est totalement fan de cette découverte et il se débrouille comme un chef!

En cherchant sur iOverlander, (l’appli magique qui répertorie tout les spots utiles (bivouac, camping, mécano, station de gaz, d’eau...) on trouve un lieu pour dormir qui nous tente bien, de l’autre côté de la ville, un peu en hauteur, au calme, au pied du volcan Imbabura. On débarque chez Graham et Amalia un couple australien-équatorien et leur fille de 6 ans, Lia. Leur propriété est vraiment chouette! C’est en fait une pépinière donc le jardin est fleuri, bien entretenu et vraiment joli, avec des étangs, des chevaux, et même un labyrinthe végétal. D’ici on surplombe la ville et la vue est vraiment canon. Au grand bonheur de Zéphyr, Lia a trois chien, des oiseaux multicolores et des poissons... et Graham a une moto, pleins d’outils et un petit tracteur ; de quoi bien s’amuser!

On s’est sentis vraiment bien ici, il faut dire que nos hôtes se sont pliés en quatre pour nous faire passé de bons moments, du coup on à passé la journée avec eux, on est resté une nuit en plus et on a bien profité de la matinée. Au programme: on a customisé Hannah en imprimant les stickers (qu’on avait pas pris le temps de faire avant de partir - c’est un peu plus cheap dans tout les sens du terme 12$ pour 3 drapeaux, un stickers d’1m20 et l’autre de 50cm coupé à l’arrache mais on est content), jeux, shopping, glace au yaourt, balade en ville et discussions.

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Publié le 17 décembre 2019

Vendredi 30 août, on prend la route pour Otavalo.

Pour commencer, direction le parc des Condors, un lieu d’accueil et de soin des grands rapaces. La route grimpe au dessus du lac San Pablo, on sillonne au milieu des champs, en saluant les indigènes en costumes traditionnels, c’est magnifique, le trajet vaut le détour! Arrivée tout la haut, on a une vue superbe sur les quatre points cardinaux, on admire d’un côté le volcan Imbabura et de l’autre le volcan Cotacachi, à nos pieds la ville ou le lac... Le parc est sympa, on approche ces énormes oiseaux de tout près, c’est assez magique!

Parc des Condors 

On redescend ensuite à Otavalo et on se pose sur le parking de l’hôtel Aya Uma, un lieu mystique mais plutôt sympa. Il y a cette nuit une cérémonie avec un chaman de 107ans...)

 Aya Huma

On passe la journée du samedi avec la famille de ma copine Marie. Son père César, qui vit à Paris depuis très longtemps, est en vacances ici avec sa femme et ses enfants. Très attachés à leur pays d’origine et à leur culture, il sont ravis de partager pleins d’histoires avec nous. On est invité à un café matinal qui se transforme en journée entière tous ensemble. C’est sympa de se retrouver dans ce lieu chargé de souvenirs, (pour moi aussi car je suis venue dans cette maison il y a une quinzaine d’années avec une bande de copains : que le temps file!) Zéphyr joue avec le cadet tandis qu’on papote avec les grands, on enchaine petit dej, parties de foots, discussions, déjeuner puis ballade en ville à la découverte du marché artisanal qui envahit le centre ville le samedi, c’est le plus grand marché du pays! On termine la journée par une visite de notre camping-car qui fait rêver César... Que de bons moments! Merci la familia Chalampuente pour votre accueil !

Cesar et Lola Chalampuente 
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1er septembre : On quitte Otavalo après une chouette balade au marché et une sympathique pause café. Direction Pifo pour recharger notre bonbonne de gaz.

La route de la cordillère est sacrément tortueuse, pas de doute, on est entouré de volcans!

On bivouac dans un glamping près de l’aéroport de Quito, une super étape balançoire!!!

Lundi 2 septembre. C’est la rentrée des classe en France et en Belgique, et pour nous, en Équateur, c’est partit pour une mission galère : Direction l’usine Enigaz de Pifo, pour tenter de remplir notre bonbonne de gaz. Dit comme ça, ça semble simple, mais remplir une bonbonne fixe, américaine, en Équateur à l’air d’être mission impossible! Apparemment, c’est un des rares spots qui est en mesure de nous approvisionner mais on passe une heure à négocier...en vain! Les camionneurs qui viennent recharger leur citerne et les employés du site essaient de nous soutenir et de trouver des solutions mais le chef reste inflexible : la loi a changé il y a 3 mois et les véhicules étrangers ne sont plus autorisés à entrer dans l’enceinte de l’usine. Du coup on opte pour le plan B, on fait remplir notre petite bonbonne mexicaine qui nous permettra de cuisiner à l’extérieur, et suivant les conseils des uns et des autres, on part à la recherche d’un mécano spécialisé en motorhome pour évaluer la situation. Après une heure de route dans la banlieue de Quito on repart bredouille : le mécano nous déconseille de modifier le système et nous dit de retenter notre chance à l’usine Enigaz. On retourne donc sur le site mais rien à faire, on n’est toujours pas autorisé à entrer... Sur le trajet je sens une forte odeur de gaz, et effet notre petite bonbonne mexicaine fuit... du coup on leur demande de la vider et de nous rembourser. Bref on se retrouve au point de départ après une journée de galère : Pfffffff...). C’est pas grave, on apprend à relativiser : on trouvera une ne solution plus tard!

Apres maintes réflexions, on décide de rejoindre la Mitad del Mundo pour dormir sur la ligne de l’Equateur. Sur le spot qu’on choisit pour bivouaquer, on rencontre un couple de canadiens sympas, en transit sur la route Alaska-Ushuaia en combi ww orange, (le même que Laurent!). On en profite pour échanger des bons plans.

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Publié le 17 décembre 2019

Mardi 3 Septembre - Nous voilà à la moitié du monde sur la ligne de l’Équateur : latitude 0 0’0”!

Au pavillon touristique, on préfère le petit musée IntiNan qui propose un aperçu de la culture indigène du pays et pleins d’expériences interactives rigolotes. Au programme : Faire tenir un œuf en équilibre sur un clou (Sion a relevé le défi et s’est vu remettre le certificat de maître de l’œuf !), observer l’eau qui coule dans un sens ou dans un autre en fonction de l’hémisphère et comprendre au passage la différence entre cyclone et ouragan, marcher les yeux fermés sur la ligne de l’Equateur (pas facile et assez déboussolant!), lire différents cadrans solaires... bref, une chouette visite avec une guide très sympathique : on s’est bien amusé et on a appris plein de trucs!

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Publié le 17 décembre 2019

C’est partit pour Mindo, à la découverte de la forêt équatoriale, des oiseaux et des papillons, des cascades, du café et du cacao... On quitte la cordillère et ses hauts plateaux arides pour une immersion verte : des forêts luxuriantes à perte de vue - que c’est beau!!!

On s’installe à la Bicok, un écolodge créer par des français, qui après 2 ans et demi de voyage en camping-car se sont arrêtés là. On y rencontre des lyonnais qui vivent en Argentine depuis 5 ans et font un dernier road trip en van avant de regagner leurs terres natales. On commence donc par une soirée sympa à refaire le monde et à échanger des bons plans de voyageurs... Zéphyr est aux anges, entre piscine et jeux dans une autre maison roulante, c’est la déglingue!

Mercredi 4 et jeudi 5 septembre, on profite des charmes de Mindo...

On commence par la visite tant attendue : le Mariposario à la rencontre des papillons et des colibris. On observe les cocons qui se transforment et les papillons avec leurs superbes couleurs... c’est magique cet endroit!

On se laisse effleurer et même chatouiller par les uns et les autres...

On s’émerveille ensuite dans le jardin, ou des centaines de colibris butinent des fleurs et des fruits multicolores.

On en profite aussi pour faire de belles balades à pied... et déguster de savoureux cafés

Et pour clore en beauté ce séjour, on s’offre une visite gourmande autour du cacao : on suit le processus de A a Z, on apprend comment transformer la fève en chocolat. On savoure les délices de chaque étape : on goûte la pulpe des graines de différentes fèves, le jus réduit selon différentes méthodes, on compare le grué de cacao plus ou moins raffiné, puis le chocolat pure ou aromatisé, en carré, en boisson ou en gâteau... miam!!!

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On quitte l’itinéraire touristique pour une étape technique à Santo Domingo, la quatrième plus grosse ville du pays. Objectif principal : trouver un adapteur de gaz pour brancher une bonbonne équatorienne sur nos plaques de cuisson mexicaine (...) ce qui nous permettra de cuisinier en attendant de recharger Hannah. On a visité toutes les Ferrateria de la région en quête du bon raccord, avant de trouver un mega magasin de bricolage en plein centre ville dans lequel les garçons se font plaisir : Zéphyr rêve devant les perceuses, les tondeuses et les tronçonneuses tandis que Sion fait ses emplettes dans cette caverne d’Alibaba. On en profite pour retirer des sous à la banco del Austro, (la seule banque équatorienne qui ne prend pas de frais) et on continue à chercher désespérément un chargeur pour mon appareil photo (ben oui, je vous ai pas dis?! j’ai oublié mon chargeur Nikon en France... La grosse looze car dans ce pays trouver un chargeur d’appareil photo c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin... du coup, je tente ma chance ici et là et me contente de mon iPhone en attendant de trouver la perle rare...)

À la tombée de la nuit (vers 19h), on ressort de la jungle urbaine pour rejoindre le parking sécurisé d’un complexe hôtelier un peu excentré qu’on a repéré sur ioverlander. A notre grande surprise, on nous refuse l’entrée, et on a beau amadouer le gardien, rien à faire! On repart donc un peu dépité sans trop savoir ou aller... Quand soudain, quelques mètres plus loin, un Bon samaritain nous arrête pour nous inviter chez lui. Il nous a repéré dans la ville aujourd’hui (c’est sûr, on ne passe pas inaperçu avec nos 8m30, ça intrigue, ça amuse, et ça nous vaut pas mal de sympathie!), et il est ravi de pouvoir nous aider. Wilson nous présente ses amis (un couple italo-équatorien avec un garçon de l’age de Zéphyr), puis nous accueille dans sa Finca (une ferme typique avec des cacaotiers, des animaux et des vallées verdoyantes à pertes de vues...waooo!!). On est reçu comme des rois et on passe un super moment! Au réveil on visite le domaine, on assiste à la traite des vaches, et on déguste même les œufs frais de ses poules... Au top! Super spot, super rencontre!

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Publié le 17 décembre 2019

Vendredi 6 Septembre, en route vers la mer... Entre Santo Domingo et Esmeraldas, le paysage se transforme - la forêt est grignotée par les plantations de cacao, d’ananas, de palmes et de bananes (l’Equateur est le 1er producteur mondial de bananes - il y a plein de sorte différentes, elles sont trop bonnes!). La température grimpe tandis que les reliefs s’estompent.

Lors d’un petite pause au bord de la route, un gars nous offre des fruits étonnants - le guava : c’est une espèce de tige verte, rigide, qu’on casse pour manger la pulpe à l’intérieur, ça ressemble à du coton, c’est doux et sucré et il y a un gros noyau lisse dedans, un peu comme celui du litchi. Miam... on se régale! (Je ferais un article sur les fruits bientôt car il y a dans ce pays une diversité incroyable, a vrai dire on ne connaît pas la moitié des fruits qu’on voit sur les étales!)

On arrive en milieu d’après-midi à Playa Escondida, une réserve écologique de 100 hectares, dédiée à la préservation de la forêt subtropicale, de la faune et de la flore côtière. Le spot de bivouac est super chouette : dans la forêt, au bord d’une rivière et face à la mer, niché dans une crique entourée de falaises friables qui se découpent en strates colorées. On est au calme et quasi seuls - enfin disons plutôt bien entourés : Des centaines de Bernard l’Hermite s’activent sur la plage, c’est fascinant d’observer leur ballet incessant et les dessins qu’ils tracent sur le sable. Il y a aussi pleins d’oiseaux multicolores, d’iguanes, de grosses chenilles (apparemment vénéneuses) et même un serpent rouge et jaune... et puis cette plage est un site de ponte des tortues vertes (d’ailleurs une tortue est venue pondre un matin à quelques mètres du camping-car, mais on a pas vu les petits car il faut attendre 45 jours pour que les œufs éclosent.). La plage est superbe et les marées sont impressionnantes - à marée haute on nage dans l’océan plutôt tranquille tandis que les vagues se fracassent au loin sur une barrière rocheuse - à marée basse on fait de grandes balades au milieu des les rochers et on se baigne dans les petites piscines naturelles. On rencontre Ernesto et Liza, un historien équatorien et une économiste russe avec 4 enfants, qui ont créés ici un restaurant et se sont lancés il y a quelques années dans la culture du cacao. Leurs chocolats (TeaOne) sont vraiment délicieux (mention spéciale pour celui au café et celui à la cardamome verte!). On discute des changements de vie et on tire des plans sur la comète, on passe de bons moments ensemble! Il fait vraiment bon vivre ici... on s’accorde donc une pause de quelques jours, relaxante et bien agréable pour tout le monde...

On a pas beaucoup parlé bouffe jusqu’à maintenant mais comme à notre habitude on se régale! C’est vraiment cool d’avoir une maison roulante avec un frigo et un congélateur, ça nous permet de cuisiner tout les produits qui nous tentent. Nos plaques mexicaines fonctionnent à merveille et on profite aussi d’être en pleine nature pour se faire de bons barbecue. Vivre avec un chef à domicile c’est vraiment le luxe!!! Bientôt, promis on partagera nos créations et nos découvertes culinaires...

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Publié le 17 décembre 2019

Mercredi 11 septembre - On continue notre route vers le sud... C’est une étape importante pour Zéphyr car il repart de Playa Escondida sans sa tétine... En effet, il a décrété il y a quelques jours qu’il était suffisamment grand pour ne plus faire de sieste. Or on lui a expliqué par a+b que plus de sieste = plus de tétine, du coup il l’a offerte au roi des iguanes... et miracle on en a plus entendu parlé... Victoire!!!). On est super fiers de notre grand Loulou!

En chemin on goûte une spécialité locale : Hallacas de yucca y maduro al queso (ou un truc du genre - en fait on a oublié comment ça s’appelle et quand on demande au gens qu’on croise personne ne sait exactement). C’est une pâte de manioc, mélangée avec des œufs et de la banane plantain, bien mûre, et fourrée au fromage, on la cuit au barbecue, roulée dans une feuille de bananier - c’est délicieux!!!

Entre Muisne et Pernedales, on traverse la région de la crevette! L’equateur est le premier producteur de crevette du continent américain et il y a en effet des bassins d’élevage de crevettes partout sur notre trajet !!! Après avoir ravagé les mangroves pendant des années, il semblerait que les producteurs se tournent désormais vers une culture bio un peu plus raisonnable... on espère! On en profite pour manger des crevettes tout les jours et à toutes les sauces, la palme revenant à celles qu’on appelle ici langostina et qui fait la taille de ma main... miam!

On fait étape au village de Cańaveral, le long d’une immense plage bordée de cocotier.

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Publié le 17 décembre 2019

Jeudi 12 Septembre - Après un bon petit dej aux œufs de cailles, on longe la côte en direction de Canoa. Encore de jolis paysages, des bassins de crevettes, des bananiers et du cacao qui sèche au bord de la route. On croise aussi des Tuk-tuk et pleins d’écoliers en uniforme.

On s’arrête un peu avant Jama, dans un petit village de pêcheur très sympathique.

Le spot de camping est top, on est garé juste en face d’une jolie plage tranquille, dans un jardin fleuri, avec un coin billard et hamac.

On passe l’après-midi à regarder les pêcheurs travailler, à jouer sur la plage et à observer les oiseaux. Il y a plein de rapaces et de pélicans!!!

En fin d’après-midi, Zéphyr retrouve des petits copains rencontrés à playa Escondida, il est ravi! Et nous, on en profite pour aller boire des mojitos avec les locaux dans un mini bar sur la plage...

Cette nuit la pêche a été bonne, on achète donc plein de bonnes choses aux pêcheurs : thon blanc, gambas, crabe et un poisson qui ressemble à de la sole. On profite de l’espace commun pour cuisiner et goûter des fruits inconnus... Miam!

Les tomates de Arbol, un peu acidulées qui se marient bien avec notre poisson.

La granadilla, à la pulpe douce et sucrée (qu’on avait prévu de manger avec les gambas mais que Zéphyr a déglingué tellement ça lui a plu!)

Et le pittaya jaune, beaucoup plus douçâtre que le pittaya rose qu’on trouve en Asie et qui va bien en dessert

Comme il fait un temps superbe on passe ensuite la journée à se baigner et à tester nos planches de surf... que la vie est douce!

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Publié le 17 décembre 2019

Samedi 14 septembre - cap vers le sud... Pour notre dernière étape sur la côte, on descend au sud de Manta (au nord de Puerto Lopez) pour découvrir les paysages semi-désertiques des forêts sèches et tenter d’apercevoir les baleines. Après une heure de route, on traverse Bahia de Caraquez et on franchit le pont le plus long d’Equateur, suspendu à 1,2km au dessus de la baie. La vue est superbe!

On fait une pause, un peu plus loin, à San Clemente, le long d’une plage immense, bordée de mangroves, ou océan et eau douce se rencontrent et se mélangent. C’est l’occasion pour Zéphyr de câliner des petits chatons trop mignons... (et tenter de nous convaincre d’en adopter un - en vain!)

Le paysage se transforme ensuite de manière spectaculaire : on circule au milieu des rizières puis on traverse des forêts de Baobabs et on arrive enfin en zone aride.

En passant par Manta, on en profite pour faire quelques courses. On se perd donc dans le centre ville, quand, dans une minuscule rue, on se prend malencontreusement un fil électrique vraiment bas. (Il faut dire que les fils sont entremêlés par paquets anarchiques, parfois à moins de deux mètres du sol...) Résultat : on a baptisé Hannah ; notre échelle s’est un peu dessoudée (rien de grave heureusement et on est soulagé car le panneau solaire n’a rien...). Le fil électrique c’est quand à lui complètement arraché... On ressort au plus vite de la ville pour rejoindre Punta la Barca et bricoler un peu au calme.

On atterrit dans un petit coin de paradis conçu pour les Digital Nomades. On est en fait chez un couple Belgo-équatorien avec deux enfants de 2 et 4 ans qui accueille des volontaires et/ou voyageurs qui travaillent en cours de route. Le lieu est vraiment chouette, perché sur une falaise avec la mer à perte de vue, avec pleins d’espaces détente/bureau. On y rencontre des gens sympa en provenance des 4 coins du monde tandis que Zéphyr profite des deux petits copains et de leur jouets! On admire les baleines qui sautent au loin et les kitsurfers qui s’en donnent à cœur joie. En effet, on est ici sur la pointe la plus avancée dans l’ocean pacifique du continent américain, donc la plus exposée au vent...

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Publié le 17 décembre 2019

Lundi 16 septembre - on quitte la côte pour rejoindre Quevedo et retrouver les forêts tropicales humides.

On fait étape pour la nuit dans une superbe Finca de cacao, au calme, et on en profite pour faire nos stocks de cacao en poudre bio.

Mardi 17 septembre - on se lève au aurore pour notre rendez vous tant attendu avec Wilmer de Congaz. On a enfin trouvé la possibilité de recharger notre bonbonne fixe de gaz! Mission réussi : en quelques minutes le camion nous approvisionne (36 Litres) et pour fêter ça on se prépare un petit café avant de reprendre la route vers les hauts plateaux.

On laisse derrière nous les palmiers et les plantations de bananes qui recouvrent des des km de collines (on en avait jamais vu autant!!!) et on commence à grimper dans la forêt. La route est sinueuse et de plus en plus montagneuse - au bout d’une heure on atteint déjà 2500 metres! On s’octroie donc une longue pause déjeuner et une belle balade au village de Pilalo, histoire de s’acclimater un peu avant de grimper encore plus haut. On croise un petit camion de fruits et légumes avec de supers produits issus des potagers du coin (il y a notamment des mûres et des fraises!) et on goûte le plat du jour dans une gargote (soupe de riz, poulet sauce rocou, riz et patate - un menu typique du coin! Simple et bon)

On repart dans un brouillard à couper au couteau! La route est de plus en plus escarpée, on aperçoit vaguement des ravins impressionnants dans les virages en épingle. On grimpe enfin au dessus de la masse nuageuse pour arriver à plus de 3000m, et nous voilà dans les hauts plateaux andins, accueillis par des lamas dans un paysage à couper le souffle!

On fait ensuite une petite pause bien méritée au mirador Toachi, à 3500 metres d’altitude, pour admirer la vue sur le canyon Toachi, créé par le volcan Quilotoa.

On arrive en fin de journée à la lagune Quilotoa : une merveille de la nature!!!

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Publié le 17 décembre 2019

Mardi 17 septembre - Nous voilà donc à environ 4000 mètres d’altitude, au bord de la Laguna Quilotoa.

La vue sur le lac qui s’est formé dans le cratère de cet ancien volcan est époustouflante! Les reflets du ciel sur l’eau offrent une palette de couleurs sublimes, en mouvement perpétuel. On profite de cette belle lumière pour faire une grande balade sur les crêtes et admirer ce paysage féerique de différents points de vue, parfois carrément vertigineux!

On a garé Hannah sur un terrain au bord de la falaise, et au coucher du soleil, on rentre donc se mettre au chaud dans notre « casa rodante ». La nuit en haute montagne est fraîche mais paisible.

Au matin, on est les premiers à entamer la descente vers la lagune : 400 mètres de dénivelé sur un terrain sableux, avec de somptueux points de vue. Sur le chemin on croise les locaux qui descendent avec leurs chevaux, ça fait rêver Zéphyr!

Après une petite heure de marche et de dérapage, on arrive au bord de l’eau. On se sent tout petit vue d’ici...

Après un bon moment au bord de l’eau, on opte pour la remontée à cheval... il faut dire qu’à cette altitude on a un peu le souffle court! Une heure plus tard nous voilà de retour sur les crêtes.

Après le déjeuner, on décide de reprendre la route car les touristes débarquent en masse. Direction la posada de Tigua, à une demie heure de là...

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Publié le 17 décembre 2019

Mercredi 18 septembre - on arrive en début d’après-midi à la posada de Tigua. Une charmante ferme familiale situé a 3500 mètres d’altitude, dans un cadre magnifique!

Felippe nous réserve un accueil des plus chaleureux! Il nous explique le fonctionnement de sa Finca, partage sa passion des bons produits et des savoirs faire traditionnels et nous invite à découvrir la fabrication du fromage de la traite à la dégustation. On passe l’après-midi à se promener et à jouer avec un lama rigolo!

Le lendemain on profite du soleil pour se balader, puis, à l’heure du déjeuner on se met à discuter cuisine avec Felippe, qui comme Sion est un vrai passionné...

Deux heures plus tard on est encore là à partager des recettes, à goûter ses préparations, à échanger des idées et des secrets de chefs! Décidément une belle rencontre dans un lieu coup de cœur!

Après ces bons moments, on quitte finalement la Finca en milieu d’après-midi. On serait bien resté un peu plus longtemps ici mais il pleut des trombes et l’altitude commence à se faire un peu oppressante. On reprend donc la route en direction de Baños.

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Publié le 17 décembre 2019

Jeudi 19 Septembre - Nous quittons les hauts plateaux andins pour les forêts luxuriantes de l’Oriente...

Première étape : Baños de Agua Santa, une petite ville thermale, connue pour ses sources chaudes, ses nombreuses cascades et ses paysages verdoyants.

Afin d’éviter la foule de touristes attirés par ses charmes, nous choisissons un bivouac un peu à l’écart de la ville - mais aïe aïe aïe... en chemin on s’encastre dans une minuscule ruelle, on écorche les fesses d’Hannah et on s’offre une belle frayeur! Pffff que d’émotions! Du coup, on rebrousse chemin et par chance on trouve un super spot en plein centre ville, à deux pas des Thermas de la Virgen et à côté d’un grand parc à jeux : on est au top!!! En bonus, le camping-car est garé au pied d’un avocatier, on a qu’à tendre la main pour se régaler... miam)

Nous passons la soirée au thermes de la Virgen à se délasser dans l’eau chaude. Il s’agit de plusieurs bassins en plein air, à différentes températures - fraîche, chaude, très chaude (47 degrés) et brûlante (interdit au enfants et tellement bouillante que je n’ai pas réussi en tremper plus d’un pied!). Les piscines sont situées à l’aplomb d’une immense cascade bien fraîche (8 degrés, histoire de bien se rafraîchir entre deux bains!) et offrent un joli point de vue sur la ville. Malgré l’affluence, on passe un bon moment et on termine cette journée cuit à point!

Le lendemain, on vaque à nos occupations... Tandis que Sion bricole pour réparer les dégâts de la cellule, je pars jouer au parc avec Zéphyr. On déjeune ensuite au resto, puis on se balade dans la ville et on en profite pour régler quelques détails techniques (lessives, recharges, banque...). Et pour clore cette journée en beauté, je m’offre un long massage dans l’espoir d’atténuer un mal d’épaule qui me titille depuis quelques temps et que l’altitude n’a pas arrangé. (Bon, à vrai dire en sortant j’ai mal partout... il faudra quelques jours pour que ça porte ses fruits!)

Samedi 21 septembre - Nous empruntons la route des cascades jusqu’à Puyo, afin de rejoindre les portes de l’Amazonie. Le paysage est superbe! La route étroite serpentent sur 60 km, dans une vallée verdoyante, traverse de minuscules tunnels, longe des falaises abruptes d’ou jaillissent des dizaines de cascades... on en prend plein des yeux!

En chemin, nous nous arrêtons au Manto de la Novia, une cascade de 60 mètres de haut, et nous embarquons pour une traversée en tarabiata, une espèce de nacelle-tyrolienne qui survole la cascade. L’expérience est rigolote et la vue à couper le souffle!

Nous atterrissons à l’entrée du parc du Sangay et en profitons pour faire une petite balade sympa.

Après quelques empañadas, et de jolis arrêts en bord de route nous arrivons à Puyo

Et nous voilà aux portes de l’Amazonie...

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Publié le 17 décembre 2019

Puyo - du 21 au 24 Septembre - Première approche de La Selva...

La vie fourmille sous nos pieds! 

Pour débuter notre immersion, nous rejoignons Le Paseo de los Monos, un refuge pour les animaux victimes du trafic illégal, situé un peu à l’écart de la ville, sur un hectare de forêt indigène. Le sanctuaire héberge plus de 200 spécimens, orphelins, malades ou blessés, parmi lesquels figurent différentes espèces de singes, de reptiles, de félins, d’oiseaux et de petits mammifères. Les animaux reçoivent ici les soins nécessaires dont ils ont besoin et sont intégrés à un groupe de leur espèce dans le refuge avant d’être libérés, quand cela est possible, dans les aires protégées des parcs nationaux.

Nous décidons de bivouaquer à l’entrée de la réserve, ce qui nous permet d’observer longuement les animaux, de donner un coup de main aux volontaires et de nous promener librement au milieu de la forêt pendant plusieurs jours.

La nuit est agréable en lisière de forêt! Nous sommes bercés par le bruits des insectes, entourés de lucioles et réveillés par le piaillement des oiseaux et des singes...

En journée, nous partons faire de petites excursions aux alentours.

Balades et baignade le long du Rio Pastaza.

Visite du Parque Real de los Aves Exoticos, une curieuse collection d’oiseaux des quatre coins du monde réalisée minutieusement, depuis une trentaine d’années, par un particulier passionné qui ouvre son jardin au public. On y découvre notamment toutes sortes de pigeons plus incroyables les uns que les autres (la palme revient au pigeon géant), des poules et des coqs aussi beaux que surprenants et pleins d’autres espèces exotiques multicolores. À vrai dire c’est plutôt rigolo et le truc sympa c’est que les oiseaux emblématiques de la région viennent y nicher de leur propre gré. C’est l’occasion d’observer de près de magnifiques Aras rouge et bleu et bien d’autres espèces endémiques.

Pour terminer en beauté nous nous rendons au Parque Etnobotánico Omaere, une forêt de 15 hectares, créée il y a 25 ans par une femme Shuar, afin de réunir et préserver les plantes médicinales utiles aux cultures indigènes. Lors d’une super visite guidée, menée par des passionnés heureux de transmettre leurs savoirs, on découvre une multitude de plantes médicinales et on apprend comment les peuples Shuar et Achuars les utilisent au quotidien. C’est vraiment très intéressant d’en apprendre un peu plus sur ces peuples qui ont tout compris sur la manière de vivre en harmonie avec la nature! Une belle leçon de vie...

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Publié le 17 décembre 2019

Jeudi 24 Septembre - Avant de quitter Puyo, on s’offre un délicieux déjeuner au restaurant el Jardin Relax.

Voilà nos plats coups de cœur : le Bolon de Yuca (une galette de manioc au fromage accompagnée d’une petite sauce piquante à l’ail, rocou, citron et piment).

Le locra de papas (une soupe de pomme de terre au Rocou avec morceaux d’avocat et de fromage - le Rocou étant une épice qu’on affectionne particulièrement, typique d’Amazonie, utilisée en Europe pour colorer en rouge-orangé certains fromages).

Et le Pollo Ishpingo (un sauté de poulet à la cannelle locale, une variété en forme de fleur, moins sucré mais plus puissante, cuisiné avec des raisins sec et du miel). On a aussi bien apprécié le jus de mûre (une spécialité du pays préparé ici avec de la pomme et du citron)... Bravo à La chef équatorienne qui a régalé nos papilles!

Après cette belle étape aux portes de l’Amazonie, nous prenons la route qui relie Puyo à Macas et traversons des paysages fantastiques!

Nous évoluons au milieu d’un univers vert, entourés de forêts à pertes de vue et traversons quelques ponts impressionnants pour traverser les Rio...

Le trajet est ponctué de panneaux indiquant le nom des communautés autochtones à qui appartiennent les terres. Ça nous fait rêver... À vrai dire nous avions envisagé de partir à l’aventure dans la Selva, de s’enfoncer dans la forêt à la découverte de la faune et de la flore, à la rencontre des peuples racines... Mais, après ces quelques jours à Puyo, nous avons réalisé que c’était un peu fou pour l’instant. En effet, notre petit aventurier de 3 ans, n’a peur de rien, ramasse tout ce qui lui plaît, ne tient pas en place et adore jouer avec les insectes! Bref, on nous a conseillé d’attendre un peu... Ce n’est que partie remise : Amazonía On reviendra!

On fait étape pour la nuit à Huamboya, un tout petit village tranquille. Le spot de bivouac est super : en pleine nature, au bord de l’eau, bien équipé et gratuit, il y a même un gardien de nuit très sympa! On y rencontre un couple de colombiens qui se rendent aussi à Ushuaïa et avec qui on sympathise.

Le lendemain, nous reprenons la route pour rejoindre Macas.

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Publié le 17 décembre 2019

Mercredi 25 septembre - Nous arrivons à Macas en fin de matinée et nous installons en bordure du parque recreational, qui, comme son nom l’indique est plein de jeux, et qui offre aussi une vue magnifique sur la forêt environnante!

On passe l’après-midi à jouer et à se balader. On va manger un Frozen Yogurt (une sorte de glace au yaourt à customiser que les équatoriens adorent et nous aussi!), on goûte les bières locales et on assiste même à un cours de Bailatherapia, une sorte de zoumba revisité. Les gens sont vraiment très sympathiques dans ce coin, et on respire au milieu de cette immense étendue verte! On est bien!

Le lendemain, nous continuons tranquillement notre chemin vers le sud et profitons de quelques jolies étapes.

Arrivés à Santiago de Méndez, où nous pensions passer la nuit, il fait une chaleur moite et étouffante et les piscines que nous avions repérées sont fermées pour maintenance. Nous décidons donc de continuer vers Cuenca. La route est absolument splendide! Nous grimpons, seuls, dans les montagnes verdoyantes, passons des cols, longeons des torrents, enchaînons les virages en côte et nous approchons de la lisière du parc Sangay.

C’est un trajet magnifique mais interminable... car il n’existe pas de bas côté pour faire une pause durant des km. Un peu avant la tombée de la nuit nous croisons enfin un petit restaurant étape, et nous garons au bord du précipice pour la nuit. Au réveil, on découvre une vue merveilleuse... époustouflante! Zéphyr se lie d’amitié avec les enfants du mécano et complète sa collection d’insectes, tandis que nous papotons avec un motard de Dubai qui traverse le continent.

Nous reprenons ensuite la route pour arriver à Sigsig à l’heure du déjeuner.

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Publié le 17 décembre 2019

Vendredi 27 Septembre - Nous voilà à Sigsig, une petite ville andine réputée pour ses Sombreros de Paja Toquilla, célèbres chapeaux connus à tort dans le monde entier sous le nom de Panamá...

En effet, contrairement à son nom, le fameux chapeaux Panamá est fabriqué exclusivement en Équateur, grâce aux fibres d’un palmier endémique qui ne pousse que dans l’arrière pays aride de la côte centrale équatorienne. La réalisation d’un Montecrissi (comme le nomment ici les connaisseurs, en référence à la ville la plus renommé pour sa fabrication) nécessite un travail long et minutieux. Il faut d’abord préparer les fibres, en battant les pousses sur le sol pour en extraire de longues feuilles fines, qui seront ensuite bouillies et séchées au soleil pendant plusieurs jours afin de devenir des fils. Commence alors le délicat tissage à la main, qui est généralement réalisé ici, dans la région de Cuenca, et qui peut durer plusieurs mois, voir même une année entière pour les chapeaux les plus fins : les superfino. Après de nombreuses finitions, le chapeaux est passé dans une presse qui lui donne sa forme définitive en fonction du moule choisit, puis orné d’un ruban.

Nous visitons le petit musée qui expose notamment le plus grand chapeau du monde puis nous nous baladons dans la ville et nous attardons dans une petite boutique où nous craquons chacun pour un joli chapeau...

Nous bivouaquons sur la playa Zinhgate, un endroit tranquille, en contrebas du centre ville, au bord de l’eau, avec parc à jeux et coin barbecue à disposition.

 À force d’entraînement, Zéphyr est en train de devenir un champion de Tyrolienne! 
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Publié le 17 décembre 2019

Cuenca - Du 27 Septembre au 2 octobre.

Nous entrons dans Cuenca avec des étoiles plein les yeux... Le centre historique, classé au patrimoine de l'Unesco, a un charme indéniable, avec son architecture coloniale, ses nombreuses petites places, ses multiples églises, ses jolies rues pavées et ses petits cafés... on a immédiatement le coup de cœur ! On prend donc le temps de flâner et de se régaler pendant quelques jours.

En plein centre, on découvre la magnifique cathédrale de l'immaculée conception, dans laquelle on peut grimper pour admirer la vue sur la ville.

cathédrale de l'immaculée conception

A nos pieds, le parc Calderon et ses cireurs de chaussures.

De l'autre coté, le joli marché au fleurs, où l'on croise les femmes indigènes en costume traditionnel.

... A chaque coin de rue on découvre une nouvelle église, une jolie place, ou un petit café sympa...

Un peu plus au nord, la charmante place San Sébastien avec ses vélos emov et son petit musée offre un cadre paisible.

Place San Sebastien

On profite aussi des quais du Rio Tomebamba et des parcs qui bordent la ville.

Et bien sûre... des jolis marchés colorés... plein de fruits exotiques !!!

Nous avons garé Hannah un peu à l'écart du centre ville, chez Umberto, un équatorien très sympathique. On profite de son grand terrain et de son réseau pour régler quelques aspects techniques. Un camion de gaz vient recharger notre tank (le luxe!) tandis qu'un mécanicien effectue un check up de notre camping car, change les plaquettes de frein et effectue la vidange.

Pour terminer cette étape en douceur, nous rejoignons, Banos de Cuenca, une petite ville thermale situé à quelques kilomètres de Cuenca et profitons d'une journée détente aux thermes de Piedra de Agua Fuente.

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Jeudi 3 octobre - 1er jour des manifestations en Équateur.

Alors que nous nous apprêtons à Quitter Banos de Cuenca où nous avons passés la nuit, nous nous retrouvons bloqué par une manifestation. Les locaux nous expliquent que nous devons nous dépêcher de prendre la route avant que la grève qui débute ne nous empêche de passer. Sans trop comprendre de quoi il s’agit, nous empruntons la piste en terre qu’ils nous indiquent afin de rejoindre au plus vite la panaméricaine. Une fois en bas, nous découvrons que c’est déjà trop tard : les barrages sont en places : les manifestants font brûler des pneus au milieu de la chaussée pour couper la circulation...

Nous partons faire quelques courses au supermarché du coin en attendant que ça se calme. Mais après s'être un peu renseigné, nous réalisons que nous ne pourrons pas aller bien loin aujourd’hui! Nous décidons donc de rebrousser chemin jusqu’aux thermes tant que c'est encore possible, et de reporter notre départ au lendemain.

Nous passons l’après-midi seuls dans les piscines chaudes et en profitons pour faire une petite balade jusqu’à la jolie Église qui surplombe la ville.

En fin de journée, nous apprenons que le gouvernement a annoncé ce matin une augmentation de plus de 100% sur le prix des carburants. Les transporteurs ont immédiatement appelés à une grève nationale pour s'opposer à cette hausse exorbitante. En réponse à ces protestations, le président a déclaré l'état d'urgence sur l’ensemble du territoire équatorien pour une durée de 60 jours... ça n’augure rien de bon!

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Vendredi 4 octobre - 2ème jour de grève

Comme on nous l’a conseillé, nous nous réveillons aux aurores pour avoir une chance de passer avant que les blocages ne reprennent. Nous rejoignons la Panaméricaine sans encombre mais rencontrons rapidement un obstacle bien plus imposant que celui de la veille. Le temps de négocier, en vain, avec les manifestants, pour essayer de se frayer un passage, un second barrage a été érigé en amont, nous empêchant de regagner notre point de départ. Nous sommes encerclés...

Par chance, nous apercevons sur iOverlander, un spot de bivouac possible dont le chemin d’accès se trouve à quelques mètres de notre position. Nous grimpons donc dans la montagne par un chemin de terre escarpé, au milieu des chevaux et des eucalyptus, et débarquons chez Paulo et son fils Pablo, des basques espagnols qui nous accueillent chaleureusement!

Paulo, en plus d’être avocat et d’œuvrer pour le recyclage des eaux usées, est un véritable passionné de cuisine... Le feeling passe donc immédiatement, et tandis que les chefs se mettent aux fourneaux, nous partons avec Zéphyr faire une belle balade à cheval. En effet, nous sommes ici dans une Finca de 80 hectares qui surplombe Cuenca. La famille équatorienne, propriétaire du domaine, est connue pour ses prouesses équestres. De père en fils, ils raflent toutes les médailles des concours hippiques! On est en donc entourés de chevaux magnifiques et de gens sympathiques et bienveillants !

Nous passons l’après-midi à déguster de bons petits plats : Tortilla espagnole, Papas à la huancaina, Gambas à la plancha mais aussi flan catalan et ceviche Pérouvien, le tout accompagné de bon vins et suivie d’une bonne balade digestive.

Dans la soirée, les médias annoncent la levée de la grève des transporteurs, qui, suite à l’arrestation de plusieurs de leurs dirigeants et à l’accord donné par le gouvernement pour une hausse des tarifs des transports, déclarent mettre fin à leur manifestation. On part se coucher plein d’espoir!

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Samedi 5 octobre - 3ème jour des manifestations.

Nous passons la matinée à discuter avec Pablo, qui travaille dans le domaine de l’éducation et instaure notamment des partenariats entre différents pays afin de former des professeurs de langues étrangères. Il nous explique que la situation reste instable, mais que le traffic à l’air de reprendre sur les grands axes. Après quelques hésitations, et suivant ses conseils, nous décidons de partir en direction de la côte afin de rejoindre au plus vite le Pérou.

Nous prenons donc la route en fin de matinée, et avançons rapidement au milieu des décombres. Le calme semble être revenu...

Malheureusement, après une heure et demie de route, les choses se gâtent!

Aux abords de Santa Isabel, la circulation est coupée. On aperçoit des nuages de fumée noire au loin. Les automobilistes rebroussent chemin tandis que résonnent les détonations des pétards. Un camionneur compatissant nous indique un itinéraire alternatif et on s’engage donc sur une piste en terre pour contourner le blocage.

Un quart d’heure plus tard nous sommes de nouveau bloqué par un barrage qui nous oblige à faire demi tour. Des gars du coin nous proposent alors de nous escorter sur un chemin sinueux à travers la montagne, censé nous permettre de rejoindre la côte... on tente le coup : une pure folie!

Le paysage est superbe mais la piste, étroite et chaotique, grimpe de manière vertigineuse au milieu de la montagne. Après une demie heure de sueurs froides on se retrouve coincés face à une espèce de tranchée qui nous contraint de faire marche arrière. Même les 4x4 qui nous suivent rebroussent chemin... La manœuvre entre deux précipices est extrêmement périlleuse vu notre gabarit et la descente à pic qui s’en suit, sous la pluie, avec des freins en plein rodage, est vraiment très flippante! Après quelques heures, on finit par regagner la route principale sain et sauf... les nerfs un peu à vif tout de même! Nous retournons vers Santa Isabel pour tenter de nouveau notre chance, mais le message est clair : personne ne passera aujourd’hui par cet axe! Dépités et exténués, nous décidons donc de retourner à La Finca. Le brouillard se lève et la route vers Cuenca nous paraît cauchemardesque... A la tombée de la nuit nous arrivons chez Paulo et Pablo qui nous attendent avec un bon remontant!

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Dimanche 6 octobre - les bloquages s’intensifient, le mouvement devient incontrôlable.

Au réveil Paulo, qui s’est levé aux aurores pour aller voir ce qui se passe, nous informe que les militaires sont en train de démanteler les barrages et d’ouvrir les routes. Il nous conseille vivement de suivre le convoi qui se dirige actuellement vers Santa Isabel pour avoir une chance de passer avant que la situation ne dégénère. En effet, tandis que les forces de l’ordre se déploient à travers le pays pour nettoyer les axes de circulation, des milliers d’indigènes en colère entament une marche de protestation pour rejoindre Quito. Nous nous hâtons donc de prendre la route! En chemin, les militaires nous confirment qu’il sont en train de rétablir l’accès vers la côte et que leurs collègues sont présents à Santa Isabel. Il nous assurent que la voie devrait être libre d’ici notre arrivée, nous filons donc avec l’idée de rejoindre la frontière au plus vite...

Arrivés à la Unión, la où se trouvait hier le barrage infranchissable, nous faisons étape dans une station service ou le pompiste, qui nous reconnaît, nous confirme que la voie est libre et que la zone est sécurisée par les forces de l’ordre. Nous continuons donc notre route.

Mais quelques kilomètres plus loin règne le chaos. En quelques minutes, c’est l’agitation, tout les véhicules font demi tour dans la précipitation, et nous invitent à faire de même. La police aussi rebrousse chemin en nous expliquant que les manifestants jettent des pierres et que les affrontements avec l’armée sont en train de dégénérer.

Nous nous arrêtons un peu plus loin pour en savoir un peu plus. Mais soudain quelqu’un crie « dépêchez vous, ils sont en train de nous encercler ». Nous démarrons au quart de tour et réussissons à passer juste à temps, avant que le barrage ne se referme derrière nous. Nous nous faufilons ensuite au milieu des jets de pierre et des pneus enflammés pour s’éloigner au plus vite du merdier...

Des dizaines de camions militaires et de bus de policiers nous rejoignent un peu plus loin. La consigne est claire : tout le monde doit faire demi tour et retourner à Cuenca tant que la voie est libre. Nous regagnons donc notre point de départ tant bien que mal après quelques détours...

Un bon déjeuner nous attend à l’arrivée et nous passons l’après-midi à suivre l’actualité. Le blocage des routes s’intensifie et les manifestations dégénèrent de façon anarchique. Un mouvement de grève nationale sans précédent est annoncé ce mercredi... d’ici là le pays est hors de contrôle et complètement paralysé!

Après toutes ces scènes de violence, Zéphyr se transforme en petit guérillero et me flanque, sans faire exprès, un coup en pleine figure avec un grand pic en métal... Voila, mon nouveau maquillage est raccord avec l’ambiance qui règne ici!

Autant vous dire qu’après cette journée noire, nous décidons de ne plus bouger de La Finca, de rester tranquille, au calme et en sécurité jusqu’à ce que la situation s’améliore... Mais qui sait pour combien de temps nous serons coincé la?

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Du 7 au 13 octobre 2019 - une longue semaine d’attente et de chaos avant la signature d’un accord de paix.

Lundi - Nous nous laissons convaincre par Pablo, qui part travailler à Cuenca, d’aller faire un tour dans le centre. Malheureusement, nous n’irons pas bien loin, car à la sortie de la Finca, un arbre nous barre la route. Nous nous retrouvons nez à nez avec des manifestants, en marche vers la ville, armés de bâtons et de pierres et bien décidés à en découdre avec tout ceux qui ne participent pas au « Paro ». Nous rebroussons donc chemin en vitesse en prenant soin de fermer les grilles derrière nous!

Après cette vaine tentative de sortie, nous nous résignons à ne plus quitter la propriété pendant quelques jours...

En écoutant les informations, nous apprenons que des milliers d’indigènes affluent des quatre coins du pays à pied, vers Quito, la capitale, en vue du gigantesque mouvement de contestation annoncé ce mercredi. Les manifestants exigent que le président, Lenin Moreno, rétablisse les subventions sur le carburant, qui existent depuis plus de 40 ans. En effet, leur suppression brutale a entraîné, la semaine dernière, une hausse du prix à la pompe de plus de 100%, qui semble inacceptable au vue du salaire moyen. Mais le gouvernement, qui a conclu un accord avec le Fond Monétaire International et s’est engagé à supprimer ces subventions en contrepartie d’un prêt de plusieurs milliards de dollars, campe sur sa décision, affirmant qu’il n’est pas envisageable de revenir sur ces mesures économiques... Le dialogue parait impossible! L’assemblée nationale est envahie, et le président, craignant les représailles, déplace le siège du gouvernement à Guayaquil, la capitale économique du pays, où il part se réfugier. 70 000 militaires sont déployés sur le territoire : la tension est palpable! Les détonations des pétards rythment désormais notre quotidien...

Mardi - La théorie du complot est avancée. Le président dénonce une “tentative de coup d'Etat” organisée par l’ancien président, Rafael Correa, et soutenue par le président Vénézuélien. Il ordonne un couvre feu autour des lieux de pouvoir tout en invitant les indigènes au dialogue. Mais du côté des opposants la colère monte et la situation dégénère : toute personne ne respectant pas le mouvement de grève est sanctionnée : lancers de pierres sur les taxis actifs et les automobilistes, agressions et vols massifs, mise à feu de pneus et blocage de toutes les routes du pays. En parallèle, plusieurs champs pétroliers, sont pris d’assaut, paralysant près de 70% de la production du pays. Le peuple refuse clairement le retour du FMI dans la politique équatorienne!

Pablo, qui a réussi à rejoindre son bureau en début d’après-midi reste bloqué à Cuenca. Il finit par rentrer à la maison vers 1h du matin, après avoir attendu pendant six heures au bord de la route et payé un pot de vin...

Pendant ce temps là, à la Finca, nous profitons du blocage pour cuisinier et nous régaler... Il faut dire que Felipe, un chef italien, ami de la famille, nous a rejoint. Obligé de fermer son restaurant, situé au cœur du centre historique de Cuenca, donc quadrillé par les forces de l’ordre, il a décidé de se réfugier ici au calme jusqu’à la fin de la crise.

Au menu : coques à la marinière façon basque, linguine aglio olio e peperoncino a l’italiana, les fameux gnocchi, émulsion parmesan de Sion et un bon gâteau au chocolat à la française... on se remonte le moral comme on peut!

Mercredi - Espérant que la journée de grève nationale aboutisse à un dialogue et apaise les esprits, nous partons nous promener dans la Finca. Zéphyr se lie d’amitié avec le petit voisin de son âge tandis que nous tentons de nous changer les idées en refaisant le monde avec les uns et les autres...

A notre grand désespoir, nous apprenons en fin de journée que les manifestations ont complètement dégénérées, faisant de nombreux blessés et plusieurs morts, dont un important chef indigène... La Conaie (Confédération des nationalités indigènes d’Equateur), à rejeté le dialogue avec le gouvernement, appelant à « radicaliser les actions » de protestation. La sortie de la crise n’est pas pour demain...

Jeudi - Voyant que la situation ne fait qu’empirer, nous commençons à envisager toutes les options possibles pour sortir du pays au plus vite... Le voisin nous parle d’une petite route de montagne qui rejoint la côte. Après quelques recherches, nous trouvons en effet un itinéraire à travers le parc national des Cajas qui aboutit au sud de Guayaquil, mais ça semble acrobatique : la route n’existe même pas sur Google Map! Tandis qu’on cogite Zéphyr joue. Je profite aussi de ce laps de temps pour lancer enfin la refonte du site internet de l’artiste et le cuisinier. (Merci Edouard!)

Vendredi - La route qui mène à Cuenca a été réouverte ce matin et le calme semble revenue temporairement dans le centre. Nous partons donc avec nos hôtes pour faire quelques courses et se renseigner sur notre hypothétique itinéraire. Les étales du supermarché sont quasi vide mais le marché du centre historique lui est bien fourni... En effet, des avions militaires ravitaillent la ville depuis plusieurs jours mais les produits de première nécessité qu’ils amènent partent vite. En revanche, les paysans, en majorité indigène, n’ont aucune difficulté à passer les barrages pour venir vendre leurs fruits et légumes aux citadins coincés là...

Une fois nos emplettes terminées, nous partons interroger les rares transporteurs qui n’ont pas fermés boutique, sur la faisabilité de l’itinéraire que nous avons repéré. Le verdict est claire : c’est en effet la seule route ouverte pour rejoindre la côte mais elle est impraticable avec un véhicule de notre gabarit! La piste qui sillonne entre 3000 et 5000 mètres d’altitude, est souvent dans le brouillard, extrêmement étroite et dangereusement sinueuse, d’un côté la falaise et de l’autre le précipice, il n’y a apparemment aucune de marge de manœuvre, la moindre erreur est fatale... C’est donc complètement inconscient de tenter ce trajet avec nos 8m30! Un peu déçus, on laisse tomber cette option.

Pour nous réconforter, Paulo nous emmène boire une bière au mirador del Torri. Le point de vue sur la ville est superbe et nous en profitons pour faire brûler un cierge dans la petite église.

Samedi - Via un forum de voyageurs nous récupérons le contact d’un passeur qui accompagne des touristes jusqu’à la frontière du Pérou, via la cordillère des andes. Une française qui a fait le trajet dans sa voiture quelques jours auparavant, nous affirme que la piste est assez large mais qu’il faut absolument être accompagnés par un indigène car il faut négocier et payer un pot de vin à chaque barrage, or il y en a apparemment beaucoup... L’option ne nous plait pas beaucoup mais vu la situation on est prêt à tout envisager pour quitter ce pays en pleine insurrection!

Il faut dire qu’aujourd’hui les affrontements ont repris de plus belle rendant l’atmosphère particulièrement explosive! Des débordements violents plongent le pays dans un terrible chaos. Tandis que la police lance des bombes lacrymogènes dans des lieux fournissant de l’aide humanitaire et utilise des fusils à plomb et des grenades pour disperser la foule, la Conaie (principale organisation indigène du pays) prend en otage dix policiers et vingt journalistes. Au même moment, la chaîne Teleamazonas est incendiée et les responsables refusent de laisser rentrer les pompiers. Le siège du journal le plus populaire du pays, El Comercio, est lui aussi attaqué et un journaliste blessé. Comme un bouquet final, le bureau de l’Inspection générale des finances prend feu et les infiltrés soupçonnés d’être à l’origine de l’incendie et de tous les dégâts qu’il a occasionnés, en profitent pour faire disparaître tous les documents de procédures judiciaires concernant la corruption de Rafael Correa, l'ancien Président. Les indigènes affirment n’avoir rien à voir dans ces attaques et la confusion règne sur l’origine exacte de certaines violences. Il semblerait que ces débordements violents soient organisés et pensés par des infiltrés étrangers, entraînés au Vénézuéla et subventionnés par Rafael Correa, avec la complicité du narcoterrorisme et de bandes criminelles. L’idée serait de faire régner le chaos pour aboutir à coup d’état qui permettrait à l’ancien président de reprendre le pouvoir. Depuis Bruxelles où il réside, ce dernier a d’ailleurs demandé à l’Assemblée nationale de convoquer des élections anticipées...

Quoiqu’il en soit, le bilan de ces onze derniers jours fait froid dans le dos : 1340 blessés, 1152 détenus et 7 morts officiels, sans compter les nombreux dégâts et l’énorme perte financière!

Heureusement, face à cette situation désastreuse, les indigènes acceptent finalement le dialogue proposé par le président, à la condition que celui ci soit diffusé publiquement en direct. Le gouvernement, quand à lui, sollicite l’ONU pour faciliter l’échange, afin de trouver une issue à la crise. Le rendez vous tant attendu est fixé au lendemain... on s’endort plein d’espoir!

Dimanche - Nous partons nous promener à Cuenca en attendant le verdict... Après une longue balade au parc Paraíso ou l’ambiance familiale et bon enfant nous permet de nous détendre et d’oublier un peu les tentions de ces derniers jours, nous regagnons le centre ville pour déjeuner. Évidemment, vu le contexte actuel, les bons restaurants que nous avions repérés sont tous fermés, et les rues sont un peu désertes. Mais par chance, notre petit café préféré, El ñucallacta, est ouvert et nous y dégustons donc de délicieux cafés, issus des petits producteurs de la région, accompagnés d’un burger végétarien, d’un carrot cake et d’un gâteau fudge-peanut butter. Pas très équatorien comme menu mais réconfortant! Nous partons ensuite visiter le musée ethnographique Pumapungo, consacré au différentes ethnies du pays : parfait pour découvrir la culture et les traditions des peuples indigènes qui sont au cœur de l’actualité!

Nous regagnons la Finca en fin de journée afin de suivre le dialogue politique tant espéré. Nous prions le ciel pour que la discussion mène à une sortie de crise durable mais aussi à la levée des barrages : notre unique solution pour sortir du pays en camping-car. En effet, le fameux passeur que nous avions contacté la veille nous a informé cette après midi que le chemin en question n’était plus envisageable. La piste empruntée intensivement ces derniers jours est devenue impraticable car un pont s’est écroulé... On croise donc les doigts en s'installant, comme des millions d’équatoriens, devant notre écran.

C’est passionnant d’assister en direct à une réunion politique si décisive. Les enjeux sont énormes! En guise d’ouverture le président Moreno déclare « Frères indigènes, je vous ai toujours traités avec respect et affection" et il poursuit en guise d’excuse «Cela n'a jamais été mon intention d'affecter les secteurs les plus démunis (...), les plus pauvres». Le médiateur de l’ONU mène le dialogue avec des pincettes et s’exprime de façon extrêmement délicate afin d'éviter le moindre dérapage. La tension est bien réelle, il marche sur des œufs! La parole est donné tour à tour à chaque participant, qui expose son point de vue librement sans être interrompu car aucune réaction immédiate ne semble admise. L’heure n’est pas au débat mais bien à l’écoute des revendications et des arguments des uns et des autres. Les représentants des différents groupes indigènes, parés de leurs plus beaux costumes traditionnels, dénoncent tour à tour les abus, les violences et les injustices, commis par le gouvernement, tout en usant de nombreuses formules de politesse pour faire passer la pilule. Le porte-parole du gouvernement tente quand à lui de justifier avec bienveillance le bien fondé de ses mesures d’austérités... Après une heure de discours emplis d’émotions, le médiateur de l’ONU demande une pause de 15minutes pour que les différents acteurs puissent se consulter afin de formuler des propositions concrètes. Les journalistes sont donc invités à sortir de la salle. S’en suit alors deux longues heures de suspense : la négociation se déroule en privé tandis que le peuple patiente désespérément... Un peu avant 22h, le direct reprend et le représentant de l’ONU annonce soulagé que «Les deux parties se sont mises d'accord sur la préparation d'« un nouveau décret qui annule le décret 883 » sur le prix des carburants, et qu’ «avec cet accord la mobilisation se termine». « Les mesures appliquées dans tous nos territoires sont levées », confirme le président de la Conaie, Jaime Vargas après avoir demandé la destitution de deux ministres. "A tous ceux qui ont participé à ce processus de paix, je les remercie", conclu finalement le président Lenin Moreno. Des cris de joie résonnent dans tout le pays! Ce soir les équatoriens fêtent la fin de la crise mais aussi leur « victoire ». Leur persévérance a payé, ils ont obtenu gain de cause. Nous partons nous coucher apaisé à l’idée de pouvoir reprendre enfin la route demain...

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Publié le 17 décembre 2019


Nous quittons Cuenca en début de matinée tout excités à l’idée de reprendre enfin la route! Le départ est un peu laborieux car nous sommes nombreux à vouloir circuler sur des axes encore très encombrés par les débris du “Paro”. Mais malgré le carnage, il flotte un air de fête comme lors des grands départs en vacances. Tout le monde roule au pas et prend son mal en patience, on attend à la queue leu leu que les obstacles soient déblayés au fur et à mesure, avec un petit sourire aux lèvres à l'idée de la liberté retrouvée.

Nous quittons finalement la fraîcheur des hauts plateaux andins pour rejoindre la côte. Les paysages sont superbes et se transforment rapidement! Après Santa Isabel, nous sommes de nouveau seuls et le voyage peut reprendre son cours normalement. Nous traversons un immense canyon colorée, puis dévalons des montagnes un peu plus verdoyantes avant de retrouver les champs de bananiers, les baobabs et la chaleur moite du bord de mer.

Pour notre dernière étape en Équateur nous avons choisis de bivouaquer dans la réserve écologique d’Arenillas. Une forêt sèche peuplée d’oiseaux, de renards du désert et de biches. Et en effet, les animaux nous attendent au campement!

On profite de la fin d’après-midi pour faire une grande balade dans cette étrange forêt et observer les animaux (on en a vu plein mais j’avais plus de batteries du coup vous ne les verrez pas). De retour au campement, nous rencontrons des voyageurs Argentins et Zéphyr se fait une copine de son âge - qui habite dans une maison roulante comme lui... trop chouette!

Nous apprécions le calme de cet endroit paisible, pour notre dernière nuit en Équateur!

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Publié le 17 décembre 2019

Mardi 15 octobre - en route pour le Pérou!

Apres 54 jours en Équateur et environ 2000 km parcourus à travers le pays, nous rejoignons la frontière d’Huaquillas pour entrer au Pérou.

Nous avons beaucoup aimé L’Equateur, premier pays de notre road trip, pour sa diversité et ses paysages variés. Le réseau routier est en bon état et on a trouvé facile d’y voyager en camping-car. On a particulièrement apprécié l’intérêt du pays pour l’écologie. Sur notre route, on a croisé des milliers de panneaux rappelant l’importance de prendre soin de la nature et de consommer local. Et apparemment ça porte ses fruits : il y a pas mal de produits bio, de fermes écologiques et d’initiatives prônant un développement durable.

Le côté multiculturel nous a aussi bien plu. On a découvert aux quatre coins du pays des peuples indigènes, qui font perdurer leurs traditions et cultivent fièrement leurs savoirs faire ancestraux tout en côtoyant la modernité. Vivre la crise politique équatorienne d’octobre 2019 fut une expérience éprouvante mais intéressante! Comme on a pu le constater, les autochtones savent défendre leurs convictions et imposer leur point de vue... leur persévérance nous a impressionné!

Côté cuisine, on a goûté de nombreuses variétés de fruits aux saveurs nouvelles. On s’est régalé de gambas, d’empañadas et autres en-cas de street food, et on a récolté quelques recettes sympas. On a adoré se balader dans les plantations de cacao, goûter les fèves et découvrir le procédé de fabrication du chocolat. On a d’ailleurs pris un malin plaisir à savourer pendant ce séjour des kilos de délicieux chocolat biologique aux assaisonnements variés ou bien simplement pure à 100%! Le café aussi est excellent, la production est petite mais la qualité prime.

On a trouvé que l’Equateur était une destination sympa pour voyager avec un enfant. Il y a des aires de jeux vraiment cool partout, ce qui a permit à Zéphyr de se faire des copains à chaque arrêt et de devenir un champion de tyrolienne. Il a aussi adoré voir plein d’animaux (iguanes, baleines, singes, lamas, chevaux, biches renards, serpents, chenilles, papillons et insectes en tout genre et surtout des milliers d’oiseaux!)

Bref, nous en avons bien profité et c’est donc satisfait que nous entrons au Pérou pour continuer notre périple.

Le passage de la frontière est bien plus simple que ce que nous avions envisagé. Le poste de Huaquillas n’a pas bonne réputation mais aujourd’hui c’est très tranquille et en quelques minutes nous effectuons les formalités de sortie du territoire. Une fois nos passeports tamponnés, nous nous occupons de l’importation du camping-car. Côté Pérou, il faut souscrire l’assurance obligatoire (la Soat) et remplir un certain nombre de paperasses avant de passer à l’inspection du véhicule. Au grand bonheur de Zéphyr, un chien policier vient visiter notre maison roulante...

Hasta luego Ecuador : Que Chévere!!!