Carnet de voyage

L'Italie en van

23 étapes
32 commentaires
On ne sait pas pour combien de temps on part, ni où on va exactement. C'est ça la liberté de voyager avec un fourgon aménagé. Allure de limaçon sur les routes italiennes avec notre "beau mulet".
Septembre 2022
4 semaines
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5
sept
5
sept

Après un week-end de festivités dans le sud, nous prenons la route de l'Italie, c'était la logique pour ce voyage. Nous verrons bien où nous mène notre beau mulet, toujours est-il que quand la fatigue se fait sentir, on se référe à une application bien pratique pour trouver un endroit où s'arrêter avec ce type de véhicule. Je réalise que je ne connais pas un mot d'italien... Et la frontière passée, plus personne ne parle français.

Une première étape non loin de la frontière. Il y a là une bande côtière très peuplée, si on veut s'en écarter, c'est sur des flancs abrupts et avec le van, ce n'est pas toujours facile d'aborder les épingles à cheveux. C'est pas nous qui avons cassé la voiture mais ceux qui arrivaient en face... Nous avons trouvé un petit parking bien plat pour passer la nuit avec vue sur la mer.

6
sept

Direction Gênes mais par la route côtière bien que l'autoroute soit 10 fois plus rapide on choisit cette belle route la plupart du temps en corniche. Les stations balnéaires se touchent et les plages sont encore bondées à cette période de l'année et c'est très compliqué pour trouver un stationnement. Petite halte à Abenga le temps de faire quelques courses et visiter le centre historiqur

Nous poursuivons jusqu'à Finale Ligure pour la pause méridienne et pour nous baigner. Encore une fois, pas facile de trouver une place... On apprend à manœuvrer l'engin😂

Contrairement aux plages de la côte d'Azur qui sont en galets, ici c'est du sable, grossier certes mais c'est plus agréable que les cailloux (ils n'ont pas de chance les niçois quand même... 🤣) En revanche, si le littoral est accessible presque partout en France, ce n'est pas le cas en Italie, quasi toutes les plages sont privatisées ! Il fallait la trouver la petite plage publique coincée entre tous ces fauteuils et parasols !


Finalement, un peu marre de tout ce monde sur la côte, on finit notre trajet via l'autoroute jusqu'à Gênes, même pas peur qu'un de ces nombreux ponts ne cède sous notre poids... On fait le choix d'un nuit en camping parce qu'à l'approche des grandes villes, les emplacements (sécurisés) pour dormir sont rares.

7
sept

Gênes, 600 000 habitants et le plus grand port d'Italie. Nous laissons le beau mulet au camping et prenons le train pour nous rendre au centre. 20 minutes de trajet, 1€40.

Une journée pour arpenter les rues et ruelles du quartier historique soit environ 16km au compteur et ce n'est pas tout plat Gênes !


Que dire de plus mis à part cette belle architecture ? que les citadines italiennes sont très élégantes (on dirait qu'elles vont toutes à un mariage...) qu'il y a beaucoup de circulation et surtout beaucoup de scooters.

Gênes n'est pas une ville des plus touristiques mais cela vaut le coup de s'y arrêter. J'ai retrouvé avec plaisir les cappuccinos, préférés aux expressos italiens trop forts pour moi (où tu n'as qu'une gorgée au fond d'une tasse). Moi qui ne suis pas trop fan des glaces, en Italie, je me damnerai pour ça. En règle générale, la nourriture est excellente. A Gênes la spécialité est le pesto, les focaccias, les farinatas (certains vont penser aux farinettes et oui, c'est à peu près pareil sauf que c'est fait avec de la farine de pois chiche) et plein de bonnes choses qui dégoulinent d'huile d'olive !


Et le port bien sûr. Un port qui s'étale sur 30km, c'est pas rien ! Une partie en ville avec les plus beaux navires.

6
oct

Un saut de puce. A 1h de Gênes, on se parque à Santa Margherita sur la seule aire de camping car du coin, pas très pittoresque le parking, mais il est bien situé en ville . Santa Margherita est un joli port où viennent se pavaner les nouveaux riches sur leur yacht et cette ville touristique ne manque pas de charme avec ses petits immeubles aux facades peintes et ses églises au style baroque. On retrouve nos amis Isabelle et Jean-Pierre pour une balade côtière jusqu'à Portofino à 9 km de là.

Encore aujourd'hui nous échappons aux orages annoncés.

Au détour d'un sentier bien ombragé, on découvre Portofino au couleurs pastels, niché sur les pentes d'une péninsule couverte de pins parasols et d'oliviers. Destination très prisée de la jet-set italienne et où l'hôtellerie est à des prix exorbitants. On est content d'avoir notre camion !

Le phare de Portofino
Un exemple de petit bout de plage publique coincée entre les plages privées
6
oct

Après 2 nuits à Santa Margherita sur un parking de deuxième zone avec la voie ferrée d'un côté et une piste de rodéos nocturnes pour jeunes en scooters de l'autre, elle est bien loin la Jet set... Cela ne nous a pas empêché de bien dormir et de profiter de ce joli port.

Journée d'hier tranquille où nous avons pu nous baigner sur une de ces minuscules plages publiques et arpenter les rues et les parcs en passant par les églises, ces dernières, impressionnantes par leurs peintures, marbres et dorures.

A une heure de là, La Spezia, porte d'entrée sud pour le parc des Cinque terre. Un gros port où se côtoient les gros cargos, les bateaux de pêche, les plaisanciers, les gros yatchs (encore), les "promène-couillons", des 3 mats et des navires de guerre.

De nouveau, obligés de se garer à l'extérieur pour pouvoir passer la nuit. Nous voilà à 3km du centre, on aurait bien pris un bus mais comment faire, lequel prendre ? Pioufff ! personne ne nous comprend et encore moins avec les gestes, tant pis, ce n'est pas la marche qui nous rebute.

Après s'être sustantés d'une pizza et d'une bière bien méritée, Il faut qu'on songe à organiser notre journée de demain. Nous trouvons, à la gare un guichet qui nous propose un pass pour la journée qui inclut le train et les sentiers, et oui ! Ici c'est payant pour aller marcher.... Après quoi, on va pouvoir déambuler dans cette ville non dénuée d'intérêt. Entre temps on aura eu les renseignements pour prendre les bus et ce ne sera pas du luxe pour rentrer au campement parce qu'on a plus de 11km dans les pattes... Il fait chaud mais on reste avec des températures raisonnables, heureusement,

6
oct

Les cinque terre :Monterosso- Vernazza- Corniglia- Manarola- Riomaggiore reliés par le train (à peine 10minutes entre chaque villages) ou bien un sentier muletier étroit et escarpé avec des points de vues inoubliables à chaque tournant.

Paysages spectaculaires, versants aménagés en terrasse où se cultivent olives, raisins, citrons et falaises plongeant dans la mer turquoise.

Fourbus par cette journée de rando!

Pour se rendre à la gare et s'économiser un peu, il fallait d'abord prendre un bus, repéré la veille. Nous décidons de commencer par le village le plus éloigné: Monterosso et rejoindre les 2 suivants à pied. Le parcours n'est pas très long (environ 4km entre chaque village) mais particulièrement éprouvant avec de longues montées et descentes et beaucoup d'escaliers. Nous sommes dimanche et c'est une véritable procession sur ces chemins ! S'il y avait du monde sur les chemins, c'est à dire des bons marcheurs tout de même, je ne vous parle même pas de tous ceux qui déambulaient dans les ruelles ou s'attardaient sur la plage ! On se serait cru au Mont St Michel en plein été !

Plages de Monterosso
Moterosso
Vernazza
Cornaglia

Arrivé à Cornaglia, pas de possibilité de se baigner, nous reprenons un train pour revenir sur nos pas à Monterosso. Jamais j'aurai cru que j'irai un jour me tasser sur la plage comme le font beaucoup de vacanciers... Évidemment, rappelons le, nous sommes dimanche... Baignade éclair et retour pour le coucher du soleil sur Riomaggiore.

Mais là n'est pas le terme de cette belle journée. Pas de souci pour reprendre le train, il y en a fréquemment mais nous n'avions pas vérifié les horaires de bus, erreur ! Il se font rares passé 20h et il fallait attendre plus de 2 heures le dernier. Gloups ! Il pouvait y avoir la solution taxi mais... Non. Nous voilà donc partis à pied pour rentrer, nous n'étions plus à 4km près!

6
oct

Nous y avions séjourné il y a quelques années et visité les incontournables, Lucques, Pise, San Giminiano, Sienne, Florence. Mais il y a encore mille choses à voir dans cette région, un florilège de petits bonheurs tant gastronomiques qu'architecturaux.

Tous les villages perchés sur les collines regorgent d'édifices de toute beauté. Pas vraiment au hazard parce qu'on l'avait conseillé à nos amis, nous avons fait une halte à Peccioli vraiment pas un endroit où la littérature internet conseille de s'arrêter. On a adoré.

Ascenseur et passerelle pour monter au centre

Vous l'avez compris, un village tourné vers l'art contemporain (mais où trouvent-ils les sous ? That's the question)

Lucignano, Lucignano ou Lucignano, il y en a 3 autour de Sienne. On s'était dit qu'on pourrait aller s'y poser et voir où se trouvait la maison qu'ont acheté Jean-Pierre et Isabelle... mais je crois qu'on n'a pas ciblé le bon Lucignano mais qu'importe nous voilà pour une nuit au pied d'un de ces beaux villages inconnus.

6
oct

Je vais en parler quand même... Depuis hier on réfléchissait comment faire pour croiser nos amis Guylaine, Elio et leur copain partis pour faire la saison 3 de la via Francigena, à pied de Sienne à Rome. On va revenir un peu sur nos pas, se garer à Ponte d'Arbia, point de chute de leur première étape, et partir à leur rencontre sur le chemin. Je me réjouissais d'avance de partager un tout petit bout de leur périple et leur faire oublier la fatigue du premier jour de marche. Quelle joie ce serait de les voir arriver au loin et d'accélérer le pas pour s'avancer vers eux, de terminer ensemble et continuer à papoter avec une bière bien fraîche. Ils penseront bien à nous demain car vous l'avez compris, on s'est trompé de jour ! Il écrit bien Elio, et j'aime bien lire ses carnets de voyage. https://www.myatlas.com/Le_piémontais/2022-la-via-francigena-saison-3

La Toscane et ses mille merveilles... On a flané ce matin dans ce village de Lucignano avant de prendre la route. Le paysage est caractérisé par des collines arides et légèrement ondulées, des chênes (pas les mêmes que chez nous) et des cyprès solitaires, des fermes isolées au sommet des collines, des étendues de bois dans les vallées.

Construction typique de pierres et de briques
Les crêtes senesi au sud de Sienne (qui vient du mot argile, d'où la couleur)

En haut d'une de ces collines se cache, dans une forêt de cyprès, l'abbaye de Monte Oliveto Maggiore, cela valait bien une halte. Un monastère datant du XIVe, un des monuments les plus importants de Toscane dans un état remarquable encore habité par une congrégation de 550 moines.

Après notre petite rando sur la vía Francigena, d'autres villages toscans retiennent notre attention dans les guides touristiques. A commencer par Montalcino, cité médiévale, célèbre pour son vin le brunello. Les vendanges sont en cours, la route est encombrée par de nombreux tracteurs et leur remorques peine de raisins. La cave coopérative est connu pour son bâtiment à l'architecture moderne.

6
oct

Des villages tous plus beaux les uns que les autres, construits sur des flancs de colline, on ne s'en lasse pas... À cette allure là, on n'est pas arrivé dans le sud !

Pienza: centre historique inscrit au patrimoine de l'Unesco. En 1459 le pape Pie II, natif de cette bourgade, décide d'en faire une résidence epicospale. Mort prématurément en 1464, il n'aura eu le temps que de faire construire un palais pontifical, une cathédrale et une place.

C'est déjà pas mal...

Vie quotidienne
Couleurs de la campagne Toscane

Montepulciano: 14000 habitants, le centre est entouré de remparts et de fortifications qui abritent nombreux palais et églises de l'époque Renaissance. Les touristes s'y arrêtent moins parce que les rues sont très en pente, ceci dit, il y avait tout de même du monde. Ici on vient pour déguster le vin de Montepulciano (vino Nobile), d'ailleurs la quasi totalité des boutiques propose dégustation et vente. On est sorti du centre pour aller manger une pizza et goûter de ces vins de production locale parce que c'était un peu l'arnaque à touristes dans le centre historique (7€ le fond de verre à dégustation, c'est abusé !) .

Capiteux ce vin ! On avait plus envie de faire la sieste que plutôt faire de la route cet après midi...

Allez, il faut bien qu'on avance un peu. On quitte la Toscane pour entrer en Ombrie. L'étape de ce soir un peu au hazard nous conduit encore sur une de ces collines, ça fait chauffer le moteur...

Corciano

Initialement, nous nous étions fixé l'objectif d'aller à Rome mais considérant qu'il faut à minima 3 jours pour visiter cette ville, que cela nous oblige à nous "parquer" en dehors sur des aires réservées aux camping-car, nous choisissons de rouler pour voir un maximum de paysages. Nous reviendrons à Rome autrement. On vise plutôt Pompei dans un premier temps.

6
oct

Après une bonne nuit malgré un bel orage nous avons repris la route pour longer le le lac Trasimene, surnommé la mer d'ombrie entouré de vignes et d'oliviers.

Perouse : 167000 habitants. Une ville facile d'accès. De grands parkings de stationnement et un mini métro qui monte les passagers, aujourd'hui peu nombreux, au centre.

Vue au réveil

Émerveillés par cette ville encore si bien conservée. Pourtant on va la faire de façon très superficielle, cela mériterait bien d'y passer au moins 2 jours. Des rues pavées, des escaliers passant sous des arches, des places encadrées d'églises et de superbes palais.

Perouse

Assise : qui n'a jamais entendu parler de Saint François d'Assise et de l'ordre des franciscains ? C'est ici qu'il est né en 1181 et toute la ville semble lui être dédié. Haut lieu de pèlerinage avec des églises à tous les coins de rue... Nul besoin d'être croyant pour admirer la basilique d'Assise, visible à des kilomètres. Elle est formée de deux églises : la Basilique inférieure de style roman bâtie entre 1228 et 1230 où l'on peut admirer de magnifiques œuvres de grands peintres et la Basilique supérieure construite entre 1230 et 1239, de style gothique et qui abrite l'une des plus célèbres œuvres d'art d'Italie : un cycle de 28 fresques retraçant la vie de Saint François. Les photos sont interdites à l'intérieur.

Située à 4km en contrebas de la ville, la basilique de Santa Maria. Son immense dôme se voit de loin quand on arrive. Nous nous sommes garés tout près et après avoir visiter cette vaste basilique nous avons pris un bus pour nous rendre au centre historique où il aurait été très difficile de trouver une place de stationnement.

6
oct

Comme aujourd'hui nous avons passé la moitié de la journée coincés dans un bouchon autour de Rome. Je n'ai pas grand chose à raconter.

On les retrouve forcément autour de nous quand on s'arrête pour la nuit, les camping-caristes. Ils sont vieux même très vieux, la plupart du temps, allemand. Nous avons remarqué qu'ils avaient souvent des chiens et plus le camping-car est gros plus le chien est petit. Les gens ne voyage pas avec leur chat. Parfois des jeunes, avec des véhicules complètement pourris et ça c'est plutôt des italiens.

Nous on galère parfois avec notre fourgon de 5m40, on se demande comment font certains qui ont carrément des bus, ceci dit on ne les voit pas sur les petites routes.


Hier nous étions sur un parking d'un petit village que nous avons découvert ce matin. C'était jour de marché. Une spécialité du coin c'est la "porchetta" (cochon de lait rôti à la broche)

6
oct
6
oct

Nous avons changé d'Italie, le kg de raisins est passé de 4€50 à 1€. Contrairement à ce que nous pensions, c'est vert et c'est encore très montagneux. C'est une région de châtaigniers, on a de l'espoir de voir grandir les nôtres...

Nous avons laissé Rome de côté et privilégié Naples et Pompei. La région est très peuplée et pourtant, comme une épée de Damocles, le Vesuve est là, à moins de 10km. On ne peut pas ne pas y penser, c'est encore un volcan actif.

L'aire de camping car (fermée, gardée et sous vidéo-surveillance) où nous débarquons en fin de matinée se trouve à mi chemin entre Naples et Pompei, au pied du Vesuve à Ercolano. Ou Herculanum du temps des romains, cet ancien port ne jouit pas de la même renommée que sa voisine Pompei mais a également subi les fureurs du volcan en cette année 79 ap J.C, un site tout aussi bien conservé et avec moins de monde.

La gare est toute proche, nous avons une petite demi heure de trajet pour nous rendre à Pompei. 2€20 le billet, ce n'est pas le tarif français !

Gare d'Ercolano

Pompéi:

Fameuse ville antique ensevelie sous des boues et des cendres suite à une éruption du Vésuve. Effacée de la carte pendant 17 siècles. Pas la peine d’avoir un master en histoire pour s’imaginer voir déambuler dans les rues des romains en toge et en sandales (au passage, merci les films hollywoodiens !)

L'ancienne cité romaine s'avère dans un état de conservation remarquable. Les fouilles entreprises à partir de 1748, permettront d'exhumer une ville qui constitue un précieux témoignage de l'urbanisme et de la civilisation de la Rome antique.



Boulangerie, son four et ses meules à farine
6
oct

Me voilà immergée dans les romans d'Elena Ferrante, le Naples qu'elle décrit si bien : populaire, sale, bruyant, effervescent. On a l'impression d'être 50 ans en arrière avec le linge aux fenêtres, les poubelles qui débordent, des gens qui ne parlent pas mais qui hurlent.

Nous nous sommes laissés guider par nos pas dans le centre historique sans but précis. Nous sommes dimanche et tous les magasins sont ouverts. Vraiment beaucoup de monde qui déambule, il faut faire attention aux pickpockets. Quelques jolies façades, entrecoupées d'immeubles plus ou moins vétustes nous garantissent que nous sommes bien dans l'Italie du sud. Nous sommes sous le charme de ces contrastes.

Diego Maradona : la légende du football, l'idole des Napolitains, le Dieu ! Je ne pensais pas le trouver là, omniprésent.

6
oct

Nous aurions pu rester 2 ou 3 jours de plus pour aller sur l'île de Capri ou faire une rando sur le Vésuve mais finalement le temps est compté si nous voulons aller jusque dans la région des Pouilles.

Nous quittons donc Ercolano et son petit camping idéalement bien placé et fort sympathique où s'entassaient une bonne trentaine de vans et de camping car à 24€ la nuit. Un dernier regard ce matin sur cette jolie baie de Naples ensoleillée et l'île de Capri en fond. Nous laissons la mer Tyrrhénienne pour nous diriger vers la côte adriatique.

Se sont succédés une multitude de paysages très variés. Nous sommes passés d'un paysage de sommets abrupts et boisés à des étendues vallonnées et cultivées aux couleurs variant du brun au verdâtre et au beige. Après une plaine de culture maraîchère avec des serres à perte de vue, nous avons retrouvé les champs d'oliviers et des terres cultivées. Des vallons arides complètement pelés, traversés par une quatre voies souvent réduite à 2. Ils sont fortiches en ponts et en tunnels les italiens sauf qu'ils sont visiblement en train de les refaire peut être suite à l'effondrement de celui de Gênes.

Après une longue pause méridienne à l'écart de la route, nous poursuivons jusqu'à Matera. Une ville très touristique de 60 000 habitants.

Matera est une ville située sur un affleurement rocheux de la région de Basilicate, dans le sud de l'Italie. Elle comprend les célèbres Sassi, un ensemble d'habitations troglodytes sculptées à flanc de montagne. En raison des mauvaises conditions de vie, ces habitations ont été évacuées en 1952 et les habitants relogés.

Nous nous installons sur le parking de l'université à 10 minutes à pied du centre.

6
oct

Ou comment la "honte" de l'Italie des années 50 est devenue joyau de la Basilicate.

Après la nuit sur le parking de l'université de Matera où stationnaient déjà bon nombre de fourgons et camping car, nous envisageons de descendre dans les sassis et remonter de l'autre côté sur le belvédère. C'était plaisant de se perdre dans ce labyrinthe de ruelles et d'escaliers tortueux pour admirer ces maisons troglodytes pour la plupart superbement restaurées et transformées en hébergement hôtelier. Un petit sentier bien escarpé nous conduit dans un ravin de calcaire (de tuffot plus exactement, comme en tourraine) profond et façonné par l'érosion, la traversée du ruisseau se fait sur une passerelle himalayenne avant de gravir l'autre versant. Du belvédère on peut contempler le panorama, les 2 quartiers distincts dont l'un paraît plus pauvre que l'autre. Belle balade et beaucoup de touristes dans les rues de la ville notamment des cars de passagers en visite guidées.

Passerelle himalayenne

Quelques œuvres de Dali sont Implantées sur le chemin touristique.

Des penseurs

Nous reprenons la route en début d'après midi. C'est pour découvrir une plaine cultivée, sûrement pas très fertile où poussent principalement éoliennes et panneaux photovoltaiques. Et de nouveau des champs d'oliviers et de vigne.

Petit stop à Massafra, beaucoup moins touristique, une ville coupée en deux par des gorges profondes là encore. Contrairement à Matera, les rues ne sont pas animées et la plupart des commerces fermés. C'était un peu tristounet... Dans cette région pas de village et encore moins des hameaux. L'habitat est regroupé dans des villes comptant pas moins de 12000 âmes.

Nous avons rarement eu des problèmes de connexion depuis notre départ sauf ce soir à l'heure où j'écris ces quelques lignes. Nous sommes posés pour la nuit sur un parking à l'entrée d'un parc d'où partent plein de sentiers. Nous sommes tout seuls par une nuit sans lune. De l'autre côté de la route une zone militaire (c'est peut être pour ça que nous n'avons pas de réseau)

6
oct

BRRRR! Pas chaud ce matin, il a même plu durant la nuit et cela a revigoré les petits cyclamens sauvages qui tapissent les sous bois.

Nous nous dirigeons vers le cœur des Pouilles (le talon de la botte) . On pensait que c'était désertique mais pas du tout ! Les villes sont proches les unes des autres et l'habitat maintenant disséminé. Des jolies parcelles d'oliviers contrastant avec la terre rouge à leur pied, sont entourées de murets variant du blanc à l'ocre. Un ballet de couleurs dont on ne se lasse pas. Les routes sont droites et s'ouvrent sur des paysages verdoyants.

Nous voilà dans la vallée d'Itria où les maisons peintes en blanc réfléchissent la lumière du soleil.

Premier arrêt à Locorotondo juché sur une crête.

A quelques kilomètres de là, l'incontournable et non moins touristique Alberobello, la capitale des trulli, ces maisons aux toits coniques servant d'habitations, de bars ou de boutiques. C'est une ville superbe mais envahie de visiteurs; et dire que nous sommes en basse saison...

Cisternino vaut le détour également. Perchée sur une petite colline, c'est une jolie localité reposante aux airs de médina avec ses ruelles pavées et étroites où le vert et le rouge des plantes contrastent avec le blanc des murs.

Si on imagine l'Italie du Sud sale et pauvre, ce n'est pas l'image qu'on a eu aujourd'hui en traversant ces 3 villes.

Nous avons bénéficié d'un beau soleil et du ciel bleu mais les températures ne sont pas montées au dessus de 20°. Nous restons ce soir sur un beau parking aménagé au pied de la ville de cisternino.

6
oct

Nous quittons Cisternino après avoir vidangé et refait le plein d'eau. Direction Ostuni dédiée à la culture des oliviers, cette ville élégante resplendit d'un blanc immaculé. Il fait bon se promener dans le centre historique surplombant les oliveraies qui s'étendent jusqu'à la mer.

Ostuni

Nous prenons du temps dans un parc pour grignoter notre en-cas acheté dans une boulangerie puis nouvelle pause pour un café avant de reprendre la route toujours plus à l'est. Il ne nous faut pas longtemps pour rejoindre l'Adriatique. La météo n'incite pas à la baignade et la mer est un peu déchaînée, on voit les vagues qui viennent asperger la jetée. Les plages de sable fin alternent avec les rochers, la côte s'est vidée des touristes ce qui n'est pas pour nous déplaire après le bain de foule du matin. C'est reposant. On s'arrête pour finir la journée face à la mer dans un parking paisible où sont déjà parqués plusieurs camping-car.

Savelletri
6
oct

Bercés par les vagues nous avons dormi comme des bébés. Et ce matin, le soleil me faisait des clins d'oeil à travers nos rideaux pas tout à fait occultant. Dans la fraîcheur du matin je suis sortie pour immortaliser l'instant à 6h du mat avant de me plonger dans la fin de mon roman.

Nous n'irons pas plus bas en Italie, nous allons longer la côte et remonter vers le nord en direction de Bari. Nous nous arrêtons à Polignano a Mare, dernier bastion des tours operator pour les Pouilles. Des cars déversent, encore là, des flots de touristes.

C'est une belle cité qui vaut bien un arrêt qu'on va limiter au centre historique.

Polignano a Mare

Si vous regardez la carte de l'Italie, au dessus de Bari, il y a un ergot abritant le parc naturel de Gargano. Une lumière rosée baigne la côte de cette avancée dans l'Adriatique, offrant un saisissant contraste avec le bleu intense de la mer. Nous nous sommes élevés à une centaine de mètres au dessus du niveau de la mer par une route large mais sinueuse et nous sommes posés là, pour la nuit, à l'écart de la route. Magnifique spot !

6
oct

Pas si tranquille que ça notre magnifique spot. A 11h du soir voilà t'y pas qu'une voiture vient se garer devant nous. Pas de quoi s'inquiéter mais tout de même... C'était un mec, toujours là ce matin, je pense qu'il a campé ou dormi dans sa voiture. Nous avons pris notre petit déjeuner dehors en admirant le paysage.

Nous avons poursuivi notre périple par une très jolie route côtière au milieu d'une forêt de pins méditerranéens avant de longer d'immenses plages de sable doré pour arriver à Vieste.

La ville est perchée sur une falaise de calcaire et du port où nous étions garés partaient plein d'escaliers pour accéder au centre. Petite promenade dans ces ruelles escarpées qui abritent restaurants et échoppes à souvenirs.

Partout en Italie on trouve des refuges à chats dans les villes. Un gardien nourrit, soigne, stérilise au besoin.

On continue notre route vers Peschici à 1/2h de là et on n'ira pas plus loin pour aujourd'hui.

Un trabucchi: antique système de pêche
6
oct

La nuit a été calme, nous avions quelques a priori en ce samedi soir... A peine réveillés ce matin que la pluie s'est mise à tomber dru. On quitte notre parking miteux pour rejoindre le bord de mer et longer cette côte sur des kilomètres. Dommage que le temps ne permette pas de faire de belles photos, les points de vue par endroit sont très beaux. On laisse aussi de côté les étendues d'oliviers et les pins maritimes pour divers paysages tantôt de vignes, tantôt de culture, tantôt d'élevage (on n'avait pas vu de vaches depuis fort longtemps)

On s'arrête pour notre cappuccino quotidien sous des trombes d'eau au bord du lac de Lesina, séparé de la mer par une bande étroite de terre.


On refait une pause quand la pluie s'arrête pour notre repas de midi à l'écart de la route et si la vue paraît idyllique, c'est un coin plein de détritus. Maintenant que le temps est plus clair, on peut apercevoir les côtes de la Croatie en face de nous.

Quand on emprunte les voies rapides italiennes, on est quand même surpris par les tas de poubelles dans chaque refuge réservé aux arrêts d'urgence.

Autre curiosité, nous sommes au sud de l'Italie, en bord de mer, c'est à dire altitude proche du zéro et on rencontre des panneaux de pneus neige obligatoire en hiver (????)

Il est vrai que les montagnes ne sont pas très loin et dans cette région des Abruzzes que nous traversons, on trouve des sommets de presque 3000m d'altitude.

Il nous aura fallu une bonne partie de la journée pour faire les 220km qui nous séparaient de Chieti où nous nous arrêtons pour la nuit.

6
oct

Chieti, ville de 50000 habitants perchée à 300m d'altitude, sur les hauteurs de Pescara ville portuaire de 120000 habitants.

On prend le temps ce matin d'aller faire un tour au centre ville. C'est animé pour un lundi matin et pour cause, nous sommes un lendemain d'élection, le fascisme va reprendre les rennes de ce pays. Des hommes encore encravatés et des femmes en talon aiguille semble commenter ces élections devant les bureaux de vote qu'on croirait encore ouverts, de même qu'aux terrasses des cafés, des groupuscules s'interpellent de vives voix.

Au cœur de cette cité aux couleurs locales, pas beaucoup de touristes, pourtant on peut y voir une très belle architecture: des places et des rues bordés de bâtiments à arcades.

Je suis particulièrement impressionnée par l'intérieur de la magnifique cathédrale sur 2 niveaux. Dommage que la place sur laquelle elle donne soit en travaux.

Niveau inférieur

La fondation de Chieti remonte à l'antiquité, on peut y voir quelques vestiges datant du 1er siècle ap J.C. Cela nous rappelle les constructions de Pompéi.

Après avoir longé la côte adriatique jusqu'à Ancone, cap a l'ouest jusqu'à Modène par l'autoroute. Même si par endroit elle est surchargée, c'est de loin l'itinéraire le plus rapide.

Nous traversons maintenant d'immenses plaines maraîchères et fruitières et un nuage de pollution nous brouille la vue. La traversée de Bologne se fait au pas même avec 5 voies de circulation de plus avec le soleil couchant dans les yeux.

Il est déjà nuit quand nous arrivons à notre campement dans la banlieue campagnarde de Modène.

6
oct

Modène.

Après une nuit très tranquille, nous rejoignons le centre ville. On retrouve les bâtiments colorés et les arcades typiques de l'Italie. Toutes les villes ont leur charme. Cette Italie là paraît tout de même plus riche, on retrouve les italiennes de tout âge chiquement vêtues et de beaux magasins.

Encore une cathédrale de toute beauté et, comme la tour de Pise, elle penche un peu.

Le palais duccal est un bâtiment vraiment imposant.


Jusqu'à maintenant nous n'avions pas eu l'occasion de fréquenter les grands marchés couverts, celui de Modène est bien achalandé mais les fruits et légumes sont plus chers qu'au supermarché.

Modène est la ville du vinaigre balsamique, mais je ne sais pas quelle différence avec celui qu'on trouve dans nos supermarchés.

Ici tel du parfum, il est vendu dans des boutiques de luxe, dans de jolis flacons et tout aussi cher! Vous ne m'en voudrez pas si je n'en ramène pas...

Nous repartons, alors que le soleil fait de nouveau son apparition, pour 3 heures de route jusqu'à Asti. Pas de grande diversité dans le paysage, c'est toujours la plaine mais plus on file vers l'ouest, plus la silhouette des Alpes se détache à l'horizon.

Nous nous garons sur un parking en pleine nature et après une bière bien fraîche, nous avons le temps d'aller faire une petite rando sur des sentiers balisés. Dans le coin, ils cultivent les noisetiers.

6
oct

Asti.

Ville du Piémont, célèbre pour son vin "frizzente". Après avoir déambulé dans l'immense marché en plein air, il ne nous restait pas beaucoup de temps pour flâner en ville. Les églises, toujours une valeur sûre... Un réceptacle de toute forme d'art qui nous émerveille tout le temps.

Il va bien falloir se résigner à rentrer en France et passer cette frontière naturelle des Alpes qu'on voit se rapprocher inexorablement. On laisse derrière nous cette plaine de culture de fruits (Noisettes, pommes, kiwis) et cette région très peuplée.

Nous choisissons la route par le col d'Agnel (2744m) la route est étroite, les virages serrés, heureusement pas beaucoup de circulation. Au col, la température est de 2°, les sommets sont déjà saupoudrés de neige. Nous immortalisons notre passage en France et jetons un dernier coup d'œil à l'Italie avant la redescende vers Embrun.

On redecouvre notre belle patrie, il faut dire qu'ici aussi, nous avons de jolis paysage.. Embrun, avec ses 7000 habitants fait figure de village par rapport à ce qu'on a traversé en Italie. Ce soir nous dînons chez une cousine.