l'Espagne en van-mars 2023

L'idée est de partir finir l'hiver au chaud.... Nous avons devant nous un petit mois pour aller faire une virée jusqu'en Andalousie.
Mars 2023
4 semaines
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Nous sommes partis lundi d'Amberieu avec notre beau mulet. Ah, comme ça fait plaisir de se remettre au volant ! Déjà un air de vacances.... Nous faisons étape deux jours chez nous à Brounhoux, il restait quelques greffes, tailles, plantations à faire avant le VRAI départ.

Jeudi matin, nous voilà fins prêts. Les placards rangés, le ravitaillement chargé, le plein d'eau, la pression des pneus, un p'tit coup d'œil à la carte routière et hop! direction la frontière espagnole !

Petit coup d'œil sur l'hiver dans l vallée du Lot

Nous sommes partis sous un ciel couvert et dans le brouillard, très vite nous avons trouvé le soleil dans la vallée et avons pu manger à l'extérieur. On a même pris des couleurs...

Pause déjeuner à Salle la source.

Quand je parlais de ravitaillement, c'était un petit clin d'œil à mes enfants qui nous ont offert des plats cuisinés et stérilisés par leur soin pour nos vadrouilles. Et oui ! Nous avons bien pris la petite malle de ravitaillement spécial Mulet. 😜

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Nous passons notre première nuit vers Saint Lary où nous étions venus l'été dernier randonner avec des amis. Seuls les sommets sont enneigés. Nous passons une nuit au calme sur un parking de départ de randonnées. Nous sommes ainsi à pied d'œuvre pour aller crapahuter un peu avant de reprendre la route.

On passe en Espagne par le tunnel de Bielsa. Déjà l'heure du déjeuner est là. On va se perdre sur une petite route pour trouver un super spot.

Le printemps est là ! Et le verger de l'Europe s'étale devant nous dans cette vallée du río Cinca. Des abricotiers, plus ou moins en fleurs, égayent le paysage de nuances de rose. Ce ne sont pas de petites entreprises familiales que l'on voit là mais de grosses entreprises fruitières ! Eh bien quand on voit ça, cela ne donne pas envie d'acheter des abricots espagnols...

Nous rejoignons les méandres un peu plus sauvages du río Elbre pour nous arrêter à Caspe pour la nuit.

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Nous allons au sud de l'Espagne chercher la chaleur, CHERCHER LA CHALEUR !...

Ppffff ! Nous sommes encore au nord du pays, si on peut dire, et au lever, il faisait 22° ! On peut déjà ranger les affaires d'hiver.

Petit visite de la ville avant de partir. Les cigognes sont là. Attendent elles de partir vers le nord ?

Caspe

Mornes plaines que nous traversons... Après les fruitiers, les oliviers. Le paysage change pour devenir aride et sec. On va grimper jusqu'à 1400m d'altitude, quand même ! mais quand je dis grimper, ce ne sont pas des virages en épingle à cheveux. La route monte, déserte, quasi toute droite, le régulateur bloqué à 90km/h.

Bons endroits pour installer éoliennes et panneaux solaires, c'est un peu désertique...

On avale les kilomètres et les paysages sont variés. Après les plateaux montagneux nous voici dans un canyon de roches rouges, un décor de western, désertique. On s'attend à apercevoir les silhouettes des apaches aux sommets des rochers. On cravache notre beau mulet pour sortir indemne de ce défilé. Je ne sais pas si elles ont subi les attaques des indiens mais les gares et la voie de chemin de fer que nous suivons sont abandonnées.


Pause méridienne

Chevaliers errants, avec notre beau mulet, nous voici dans la Mancha, pays de Don Quichotte. On traverse des plaines d'agriculture intensive, des vignobles à perte de vue. Sont ce des moulins à vent à l'horizon ? Non bien sûr, ce sont toujours des éoliennes me répond mon fidèle écuyer. 480km pour aujourd'hui, cela commence à faire, cela me fait un peu délirer 😂... Nous nous arrêtons à Alcaraz pour la nuit, à 1000m d'altitude. Joli petit village mais en cette période, il n'y a pas un chat dans les rues et aucun restau ouvert.

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L'étape pour cette nuitée s'est avérée un bon plan aux portes de l'Andalousie. Endroit calme avec une belle vue au petit matin.

Pas besoin de faire beaucoup de km aujourd'hui. Le parque natural de las sierras de Cazorla, Segura y las villas est juste à côté, incontournable. Les routes sont devenues plus étroites et sinueuses mais très peu de circulation. On commence par des petites haltes dans des villages historiques aux vestiges arabes.

Orcera: un vieux bourg aux maisons blanchies, amassées autour d'une église au portail dépouillé de style renaissance.

Orcera

Segura de la sierra : Village perché à 1240m d'altitude et protégé par un majestueux château arabe, bien restauré. La vue est imprenable sur les collines environnantes, plantées d'oliviers.

Vue du chateau

On va continuer tranquillement sur une route en corniche au dessus d'une retenue d'eau formée par le fleuve Guadalquivir.

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Après une nuit tranquille, seuls sur le parking d'un parc, nous allons poursuivre sur cette jolie route de montagne et aller randonner quelques heures sur le GR qui fait le tour du massif avec ses 247km. C'est un temps idéal pour marcher.

Nous sommes à plus de 1200m d'altitude, d'un côté, les oliveraies à perte de vue sur les coteaux et de l'autre, un relief plus montagneux et sauvage. Le ciel est bleu au dessus de nous mais la brume écrase les paysages au loin. Les aigles ibériques, majestueux, survolent les vallées et semblent nous accompagner, on en comptera une vingtaine. Nous observerons aussi un petit troupeau de daims vite effrayés par notre présence pourtant immobile.

Cazorla sera notre étape pour ce soir, c'est une petite ville plus animée que ce que nous avons vu jusqu'à présent, plus de touristes. On y croise les premiers français, avec le même engin que nous. Une petite bière en terrasse, un air de vacances, quoi !

Ce soir on pioche au hazard dans notre ravitaillement. "il ne faut pas confondre un pousse-pousse chinois avec un couscous marocain". Excellent ce couscous !👏 merci Élise et Alex🙏

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Cazorla, jolie ville adossée à la montagne. Cela m'a un peu rappelé Darjeeling en Inde tellement les rues sont pentues. Après une bonne nuit sur un parking plutôt calme, nous allons explorer les alentours.

On grimpe, on grimpe, pour aller à la chapelle perchée tout là haut d'où la vue doit être magnifique. En effet, cela valait le coup.

Vue de la ermita de la virgen de la cabeza

On va suivre pendant quelques km une route de montagne où de nombreux points de vues s'offrent à nous pour revenir par la cascade Malena et le château de la Yedra. J'aurai bien apprécié les bâtons de marche mais ce matin, j'ai tout oublié... Les bâtons, l'anti moustiques, la crème solaire... Bon, bref, c'était tout de même une belle rando.

Bien contents de pouvoir nous attabler avec une bière bien fraîche à notre retour, tous les bars ne sont pas ouverts. J'ai vraiment du mal à me faire aux horaires espagnols ! Aucun restau n'est ouvert avant une heure de l'après-midi et par ailleurs tous les commerces ferment entre 13h et 17h, voire 18h.

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Après une deuxième nuit à Cazorla, nous partons sur la route d' Úbeda après un petit arrêt à la coopérative d'huile... d'olive, bien sûr. Cela doit bien rapporter la culture des olives, le batiment est luxueux.

L' étape d'aujourd'hui sera courte, une heure de route et nous n'avons pas vu autre chose que des oliviers. Ici, on ne doit pas trop se préoccuper de la biodiversité !😠

On se gare sur une aire de stationnement de campingcar pour pouvoir vidanger et faire le plein d'eau. On a tenu quasiment une semaine en autonomie, c'est appréciable, bon d'accord, on n'a pas pris de douche tous les jours...

Úbeda est une ville de 35000 habitants, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Remarquable avec une série d'édifices datant du XVIe siècle.

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Séparée de sa voisine Úbeda par 8km d'oliveraies, Baeza ne manque pas d'intérêt et mérite le détour. Avec ses 18000 habitants, la ville est plus petite que Úbeda ce qui la rend plus accessible. Son origine remonte à la préhistoire puis les romains, les arabes, les chrétiens sont passés par là et ont contribué au riche passé de cette ville cela, grâce à une économie prospère entre le XVe et XVIIe siècle. Palais, églises (anciennement mosquée), fontaines, hôtels particuliers, fortifications constituent un ensemble de monuments remarquables. Un mélange de style gothique et Renaissance espagnole, un contraste de pierres dorées et de crépis blancs. J'ai beaucoup aimé.

De là, il nous reste une centaine de kilomètres pour rejoindre Grenade, ce sera vite fait, c'est de la 4 voies tout le long. Nous ne sommes pas encore tout à fait sortis de cette monoculture d'olives, on sature un peu de ces paysages, ceci dit le relief est un peu plus accidenté à l'approche de Grenade et déjà on aperçoit les sommets enneigés de la Sierra Nevada, on distingue bien le Mulhacen qui culmine à 3479 mètres.

Plutôt que d'aller affronter la grande ville et peut-être galèrer pour trouver un stationnement au calme, on s'arrête à 13 km en amont sur les bords d'une retenue d'eau. Humm, humm! Je sens que les moustiques vont s'inviter à la fête....

Embalse del Cubillas
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Aujourd'hui c'est visite de Grenade. Fatiguée dès le réveil... après une nuit bof, bof à faire la fête aux moustiques et réveillés par des hurlements de chiens et des voitures qui viennent se perdre là à 2h du mat, le cadre était pourtant sympa. Nous reprenons la route et nous garons dans un quartier résidentiel à proximité d'une station de tramway, cela semble être un bon plan. Après 20 minutes de tram, nous sommes au cœur du centre historique.

Ce qu'il faut voir en premier lieu, c'est l'Alhambra.

L'Alhambra est un ensemble de palais qui constitue l'un des monuments majeurs de l'architecture islamique. Acropole médiévale la plus majestueuse du monde méditerranéen, qui domine la ville, on aperçoit au loin, les sommets enneigés de la sierra Nevada. Cet ensemble construit dans une enceinte fortifiée se compose essentiellement de quatre parties : l'Alcazaba, les palais nasrides, le Généralife, ses jardins, et le palais de Charles Quint.

Bien qu'ayant réservé les billets à l'avance sur internet, il ne nous a pas été possible de visiter les palais Nasrides, palais mauresques, le joyau de ces bâtiments. Il aurait fallu réserver plusieurs semaines auparavant. Déambuler dans les allées, les jardins nous a pris une bonne partie de la journée.

L'Alcazaba

C'est la citadelle primitive hébergeant les hommes de guerre, semblable à un Alcázar. Elle bénéficie d'une hauteur stratégiquement imparable : du haut de la plus haute tour, on peut observer Grenade et toute la plaine. Son architecture est destinée à la protection en temps de siège. Ce n'est pas ce qui nous a le plus emballé mis à part la vue.


La forteresse disposait également de hammams.

Le palais de Charles Quint est un ajout postérieur à l'édification des palais mauresque.

C'est un bâtiment de style renaissance. Il s'agit d'une commande de l'Empereur qui voulait y établir sa résidence grenadine.



Le Generalife

C'était le palais d'été des princes Nasrides. Ils venaient s'y rafraîchir dans les ombrages, près des bassins d'eau. Le Généralife est situé hors des murs d'enceinte, sur l'autre versant du plateau principal.

L'abondance de l'eau dans cette Andalousie dominée par les sommets enneigés de la Sierra Nevada fut pour tous ces princes issus du désert une véritable révélation. L'Alhambra et les jardins du Généralife sont les symboles les plus forts de cette domestication de l'eau qui rafraîchissait chaque cour et jardin.



13 km de déambulation, cela valait bien un petit remontant ce soir...

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Finalement la nuit passée sur ce stationnement en ville a été réparatrice de la nuit précédente.

Nous voilà repartis pour explorer une autre partie de la ville en faisant des détours pour voir les différents édifices nous montrant combien les espagnols se sont enrichis à l'époque où ils ont colonialisé l'Amérique du sud, ramenant des bateaux remplis d'argent des mines de Potosí en Bolivie (clin d'œil à notre voyage de 2014)


Tram tout neuf de Grenade

Les églises en Espagne sont souvent fermées et celles qui se visitent sont la plupart du temps payantes. Exception aujourd'hui avec cette petite église récemment restaurée que nous avons trouvée très jolie.

Nous voilà partis à l'assaut de la colline faisant face à L'Alhambra. Ce quartier typique est un dédale d'étroites ruelles qui nous mènent au mirador St Nicolas : notre récompense à l'effort....

Aujourd'hui samedi, beaucoup de monde dans les rues. Amusés que nous avons été par tous ces petits groupes rencontrés (au moins une dizaine) enterrant leur vie de garçon ou de jeune fille, les déguisements pour l'occasion étaient très drôles.

Revenus à notre compagnon de voyage pas trop tard, nous repartons pour descendre au bord de la mer. Descendre est bien le cas, car Grenade est à 740 m d'altitude.

100km de 4 voies avec, une fois arrivés sur la côte, une alternance de tunnels et ponts, cela rappelle l'Italie. Garés en bord de mer, prêts pour une nuit bercés par les vagues.

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Málaga est une grande ville au bord de la mer. Málaga ce sont, avant tout, les odeurs des orangers en fleurs. Encore plein de monuments à voir mais on va abréger la visite, bien que le dimanche les entrées dans les principaux édifices soient gratuites. On en a un peu marre de piétiner en ville au milieu de ces flots de touristes d'autant qu'est amarré au port un des plus grands navires de croisière du monde : le Symphony Seas (cocorico ! Il a été construit à St Nazaire) qui a dû déversé ses passagers et quand on sait qu'il peut accueillir 6700 personnes et 2200 employés, cela fait potentiellement du monde dans les rues....

L'immense cathédrale
La rue des stars avec le tapis rouge
Jolie promenade le long des quais
Riche banque d'Espagne
Théâtre romain
Vue sur le bateau de croisière

La ville (et à Grenade c'était également le cas) est déjà en pleine effervescence pour la préparation de la semaine sainte. Des gradins sont installés un peu partout, le long des grandes avenues et on a aperçu les chariots de procession en cours de montage.

L'Alcazaba : Encore une forteresse, érigée sur une colline, elle domine la ville et la vue est magnifique. Ça se mérite, l'accès se fait à partir d'en bas et ça grimpe dur. C'est toujours la même histoire, construit par les musulmans puis occupé par les catholiques pour faire simple.

On repart sur les hauteurs, dans la montagne environnante en direction de Ronda. On sort de la grande route pour emprunter une petite route de montagne, le paysage est verdoyant cela contraste avec les pierres de la montagne et les villages tout blanc. On s'arrête à Setenil de las bodegas sans trop savoir ce qui nous attend. Là, on découvre un village magnifique avec ses habitations troglodytes.

Après cette étape imprévue, c'est l'heure de trouver un coin pour passer la nuit. Dans le village, c'est interdit. Un petit chemin de terre nous amène devant une prairie où sont plantés des chênes verts(?) et nous rencontrons les premières vaches du pays...

Et pas de réseau...

0n se pose sans cesse des questions sur les paysages qui nous entourent, les différentes cultures qu'on observe. Pour y répondre voici un lien qui répond partiellement à la question. Maintenant, on sait d'où viennent les fraises incipides d'Espagne.🤮

https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000001354/fruits-et-legumes-sous-serre-en-andalousie.html

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Ce matin nous avons été réveillés par le chant de la huppe fasciée, extraordinaire, non ?

Avant de repartir, nous allons faire une petite balade sur ce chemin de terre où nous sommes garés. Les gens sont au travail, là ce sont des hectares d'asperges et c'est le moment de la cueillette.

Au loin on aperçoit ce qui semble être un beau village sur une colline. Ce n'est pas ce que nous avions prévu mais nous avons du temps devant nous et il ne nous semble pas très loin... Allons y !

Alcalá del valle :

Le repérage sur la carte, ce n'est pas notre fort. 5km avait estimé mon écuyer... Mais ce n'est pas du tout là !... Effectivement, à regarder de plus près, cela doit être sur la colline suivante.

Puisqu'on s'est arrêté, on va faire un petit tour dans ce village tout blanc qui ne manque pas de charme.

Mais comment ressortir de là, le GPS veut nous faire prendre une rue fermée pour travaux et l'alternative semble être une traversée par les ruelles du centre, ah mon Dieu ! C'est pas possible avec le fourgon ! Après avoir fait le tour sans trouver d'autre issue, la solution du GPS semble être un sens interdit, bon tant pis, on y va, on a vu d'autres voitures y passer avant nous. Hummm ! Hummm ! 1,2,3,4 voitures arrivent en face. Heureusement, il y a un petit endroit pour pouvoir se croiser. Un automobiliste nous a fait comprendre gentiment que nous n'avions pas à être là mais nous a dit tout de même de passer par là pour rejoindre notre route. Sont sympas ces espagnols.

Olvera :

Une demi heure de route plus loin nous reconnaissons enfin ce village sur la colline avec son église et son château caractéristiques. C'est pour nous l'heure de manger, aujourd'hui, c'est tapas, à la mode espagnole. Des grignotis quoi !

Belle découverte que ce village tout en pente ! Il doit falloir un permis spécial même pour un déambulateur...


Nous visitons le château pour prendre un peu plus de hauteur.

Le cimetière

Pruna :

On repère une aire de campingcar au village suivant (il faut faire le plein d'eau et les vidanges). Nous allons au centre faire quelques courses pour se sustenter. Et voilà que le patron entame la discussion et veut absolument nous inviter pour boire un coup dans sa cafétéria à la station essence à l'entrée de la ville. Nous le suivons. On essaye de converser en espagnol tant bien que mal et on arrive à se comprendre. Moments d'échanges inattendus et fort sympathique. On repart de chez lui avec 4 œufs tout frais sortis du poulailler.

Et puis, une fois installés, il y a eu cette bande d'ados, à vélo qui ont abordé, sans gêne aucune, les trois camping-cars présents pour savoir si on avait à boire, à manger,.... des cigarettes (On ne sait jamais...) Je les ai gavés de chips, ils sont repartis contents.

C'était une bonne journée.

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Les places de stationnement étaient un peu trop inclinées, cela ne nous a pas empêché de bien dormir, mais il faut vraiment qu'on achète des cales pour le fourgon...

Ce matin ce n'était pas la huppe qui nous a réveillé mais plutôt le bruit de la circulation matinale.


Vue au réveil

Petite mise en jambe ce matin avec un aller retour aux ruines du château. Les aménagements datent un peu et on fait le constat que beaucoup d'argent a été investi sûrement à une époque où l'union Européenne avait ouvert les robinets mais un fois investi, il n'y a plus de sou pour entretenir. Dommage !

On a vu des chamois et un troupeau de moutons gardiens de la tour... Dans les oliveraies cela jouait de la tronçonneuse. Apparemment c'est la saison de la taille.

De là, on peut voir notre beau mulet qui nous attend sagement
Castillo de Pruna

Le but étant de voir du paysage, nous voilà repartis un peu sur nos pas pour nous poser au bord d'une retenue d'eau.

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Il fallait le faire... Mais bien sûr, on ne s'y est pas pris assez tôt, il ne restait que des visites avec guides. Heureusement, qu'on a pu s'affranchir très vite du groupe et de cette guide qui commentait en anglais.

L'attraction du jour

Obligatoirement casqués, nous voilà partis sur ce sentier mythique.

Le Caminito Del Rey est un chemin long de 6 km, creusé à même la roche au début de XXème siècle, dans la province de Malaga. Qualifié de “chemin le plus dangereux du monde”, il a été fermé pendant 15 ans après la mort de 5 personnes.

Il a réouvert après de gros travaux d'aménagements sécurisés. Ce passage effrayant d’un mètre de large surplombant une rivière de 100 m de haut était devenu l’un des endroits les plus touristiques de la région. Même après sa fermeture, des randonneurs accros à l’adrénaline ont continué à l’enprunter, sous peine d’une amende de 6000 euros.

On peut visualiser le sentier avant travaux en cliquant sur lien suivant: https://youtu.be/ZmDhRvvs5Xw

Très impressionnant!

Comme cette balade ne s'effectue que dans un sens, nous avons pris un bus pour revenir au point de départ où nous étions garés.

Et de là, une petite heure de route pour trouver un coin sympa en pleine nature pour la nuit. Et ce soir, au menu, c'est poulet basquaise...

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A la croisée des chemins où nous avons dormi, beaucoup de marcheurs, de joggers, de vététistes nous saluent ce matin.

L'endroit était super. La ville n'est qu'à 4 km. Quelle ville magnifique !

Ronda est une ville de 33000 habitants, installée sur un promontoire rocheux. Elle surplombe une gorge profonde de 170m et longue de 500m, qui sépare la nouvelle ville, établie vers le XVe siècle, de la vieille ville, datant de l'occupation mauresque. Puente Nuevo, un pont de pierre enjambant la gorge, offre de magnifiques panoramas sur toute la vallée. Dans la nouvelle ville, berceau de la tauromachie, les arènes historiques datent du XVIIIe siècle. On s'ébahit à chaque détour devant les constructions des différentes époques.

Nous revenons à l'emplacement de la veille pour la nuit. Seuls au début puis un camping cariste français s'installe pas loin, comme il est seul, on lui propose de revenir plus tard pour l'apéro. Il débarque avec son fauteuil, son verre, la bouteille de blanc et des toasts qu'il avait préparé et le "must" était un petit brasero portatif et la provision de bois. Nous avons passé une agréable soirée avec ce légionnaire retraité d'une quarantaine d'année.

Je rajoute une conversation de fourmis mais que je ne saurai pas traduire, c'était des fourmis espagnoles... 😂

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Aujourd'hui nous ne programmons rien. Ce matin, il fait bon, le soleil nous réchauffe la couenne. On fait durer le petit déjeuner dehors pour la première fois. Un accordéoniste est venu s'entraîner dans le parc à côté, je lui fais un peu perdre ses moyens quand je m'approche et quand je lui dis que je m'en vais, il me dit non, que je peux rester. Il me dira qu'il vient ici pour ne pas gêner ses voisins... Il joue bien (c'est facile à dire quand on n'a pas l'oreille musicale...) et cela durera plus d'une heure.

Nous voilà engagés en direction de Séville, on va faire au feeling, une petite route sur notre gauche et nous revoilà dans des lacets de montagne. Et on s'arrête au village suivant, tout en pente, encore un... Avec sa tour mauresque qui domine comme d'habitude... Zahara.


Ça sent bon les fleurs d'orangers et de citronniers ! Ce qui est curieux c'est qu'ils sont en fruits et en fleurs en même temps.

L'étape de ce soir c'est Algodonales, un autre petit village blanc à seulement 10 kilomètres du précédent. Le lieu est réputé pour le parapente, aussi, la grande aire pour campingcars, où nous nous arrêtons, à l'entrée du village est déjà bien remplie.

Nous avons remarqué que dans pratiquement toutes les villes, il y a des équipements pour que les "mayores" ( les vieux quoi !) puissent faire des exercices adaptés. Interdit au moins de 18 ans ! 😂

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Ce matin, il fait déjà chaud et on peut prendre notre petit déjeuner dehors une nouvelle fois au milieu des autres campingcaristes.

Quelques kilomètres suffiront pour changer complètement de paysages. Un patchwork de verts et marrons s'étale devant nous. Fini les paysages montagneux.

Difficile de restituer les jolis camaïeux de couleurs

Utrera : pause dans cette ville de 50000 habitants. Charmant cœur de ville où nous traînons un moment. On commence à se faire aux traditions espagnoles bière/tapas à partir de 13h30.

On retrouve du carrelage et des décors de faïence dans tous les intérieurs espagnols, les sols, les murs, les plafonds, les escaliers, les dessous de balcons....

Venir en Espagne et râter la semaine sainte, c'était mal calculé... Quand on voit les préparatifs dans toutes les villes d'Espagne, on se dit que c'est un événement grandiose.

Lors de la Semaine Sainte, la principale attraction sont les processions, dans certaines villes il y en a même plusieurs par jour ! Des confréries sortent en procession pour se rendre à la cathédrale, l’église ou la basilique. Tout au long de son cheminement, chacune de ces congrégations conduit ses "pasos", autels portés à dos d’homme, richement décorés, qui servent de support aux sculptures qui sont d’ordinaire dans les lieux de cultes, représentant des scènes de la Passion.

c’est l’Andalousie qui a la réputation d’avoir les plus belles et les plus importantes célébrations.

Les "pasos" en préparation

On s'est rapproché de Séville et ce soir nous nous posons tout de même en pleine nature tout près de la ville.

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.... Sauf que les mantilles, c'est la semaine prochaine pour les processions de la semaine sainte. Nous avons eu, encore aujourd'hui, un avant goût de ce cela allait être. Impressionnés par tout ce faste et ces dorures !


Nous avions passé la nuit au calme, à une vingtaine de kilomètres de la ville. Ce matin nous venons nous garer sur un emplacement ombragé et gratuit près d'un parc à proximité d'une station de métro mais nous opterons pour la marche à pied, le centre historique n'est qu'à 1/4h. C'est la grande différence avec l'Italie où les centres ville ne sont pas autorisés aux campingcars.

Séville, pas loin des 700 000 habitants. Ville du flamenco où nous avons pris soin de nous égarer dans un labyrinthe de ruelles.

Vraiment une très jolie ville traversée par le fleuve Guadalquivir (on le retrouve), beaucoup d'espaces verts et de petites places, une cathédrale à couper le souffle et des tas d'autres bâtiments. Le point négatif, c'est qu'il y a beaucoup de touristes.

La cathedrale

L'alcazar, le metropol parasol, les autres églises, les différents quartiers, les arènes...un petit circuit d'environ 15 km avec la chaleur en prime.

Le metropol parasol
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Nous étions bien sur ce parking même s'il n'était pas question de sortir la table et les chaises... Dès le matin il s'est vite rempli par les travailleurs sévillans. On avait un peu le sentiment de leur voler leur place. Tarderont pas à réglementer l'accès aux vans s'il y en a trop...

Nous voilà repartis à déambuler dans cette grande ville. Impressionnés par les préparatifs, cette fois ci, de la foire de Séville qui aura lieu du 23 au 29 avril. Il doit bien y avoir plus d'1 km de stands en préparation.



Ce matin, direction le parc Maria Luisa, parc de plus de 30 hectares en plein centre. Des jardins à la végétation luxuriante et agrémentés de bassins, de tonnelles, de gloriettes. Au beau milieu, la Plaza de España, construite à l'occasion de l'exposition universelle de 1929, une immense place en demi cercle de 200m de diamètre entourée par un magnifique batiment. On a hésité à louer des vélos pour en faire le tour, et n'en avons vu qu'une petite partie. Bon, on a autre chose à faire...

Du jasmin partout

Ville du flamenco, comme je l'ai déjà dit, et bien qu'on ne soit pas trop fans, on ne peut pas ignorer ces démonstrations qui s'offrent à nous... gratuitement. Il faut imaginer l'accompagnement musical et le claquement des talons.

C'est le printemps bien avancé ici, on s'émerveille de ses couleurs qui contrastent avec la pierre. De beaux bâtiments il y en a tout plein, on ne les verra pas tous bien sûr. On ne va pas marcher autant qu'hier. On a envie de quitter l'effervescence de la ville et faire un bout de route pour nous poser au calme.

Allez au hazard ! Nord-ouest. On entame une remontée mais on se dirige vers le Portugal, nous ne sommes qu'à une cinquantaine de kilomètres de la frontière. Revenus dans un paysage montagneux et très boisé, on s'arrête à Aracena, grosse bourgade avec château et église qui dominent sur une colline. Installés près d'un lavoir, on va pouvoir sortir table et chaises... et petites laines, pour le repas de ce soir.

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Là, maintenant cap au nord. Il faut songer à reprendre le chemin du retour. On va rouler une partie de la journée, traverser des régions aux paysages variés, passer un col à 1150m, découvrir des plaines cultivées, des vignobles à perte de vue et des reliefs caillouteux, tout en restant la plupart du temps sur une "autovia" qui est une route à 4 voies où on peut rouler à 120km/h, à ne pas confondre avec les "autopistas" qui sont les autoroutes payantes. Nous avons abreuvé notre beau mulet à ras la gueule parce que c'était 1,419€ le litre de sa boisson préférée.

Petite halte à mi-parcours à Zafra

Pierre tombale dans l'église

Objectif de la journée : Salamanque. La ville des cigognes du souvenir que j'en ai. Nous avions découvert cette ville il y a une trentaine d'année en allant au Portugal.

Pour la nuit on va s'arrêter quelques kilomètres avant. Du haut de notre promontoire (lieu de batailles napoléoniennes) on aperçoit la ville éclairées par le soleil couchant.


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Il ne fait pas très chaud ce matin mais il faut dire qu'on est presque à 800m d'altitude. On va se garer en ville pour re-découvrir cette cité où domine la couleur de grès doré.

Cette étape là est incontournable. Je dirai même que c'est mon coup de cœur de ce séjour.

J'avais un souvenir assez précis de la place centrale entourée d'arcades mais j'avais oublié la magnificence de tout ce quartier historique.

Se retrouver face à l'université, cela m'a fait le même effet que quand j'ai découvert le "khazneh" de Petra en Jordanie.

Fondée dans les années 1100, l'université de Salamanque constituait un centre intellectuel majeur aux XVe et XVIe siècles. Aujourd'hui, elle contribue encore au dynamisme de la ville avec sa population estudiantine internationale, pas moins de 30000 étudiants se retrouvent ici chaque année.

La semaine sainte prend des proportions démesurées. En plus des tentures accrochées aux balcons, de grandes affiches présentent les différentes confréries qui vont défiler avec leurs "pasos". Vraiment, il faudra qu'on revienne en Espagne pour assister à l'événement.

La spécialité à Salamanque, c'est indéniablement le jambon. Une boutique sur deux vend du jambon et à quel prix !

Direction Burgos, environ 2 heures et demi de route. On va s'arrêter un peu avant, à l'écart de l'autoroute. On constate qu'il y a beaucoup plus de circulation que dans le sud, il faut dire qu'on traverse là de grandes plaines cultivées, mornes plaine comme disait Victor Hugo de Waterlo, d'ailleurs ici on ne parle pas de Waterloo, mais bien de célèbres batailles et défaites de Napoléon...

En cette saison, ce camaïeu de verts et d'ocres n'est pas des plus moches... Étape de ce soir à Santa Maria Del Campo. Village sans intérêt hormis cette monumentale église qui trône en son milieu. La municipalité a tout de même aménagé une aire où sont stationnés 5 ou 6 campingcars.

Santa Maria del campo
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Il faut dire que nos dernières journées deviennent moins palpitantes... On passe de plus en plus de temps avec notre beau mulet qui avance bien, il faut le reconnaître...

L'étape du jour c'était Burgos doté d'une belle cathédrale style gothique français et d'un castillo. Nous avons pris le temps de flâner dans cette jolie ville qui est également une étape pour les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle.

Il ne faisait pas très chaud ce matin et le ciel était couvert, nous avons dû ressortir nos doudounes.

Ainsi se termine notre virée espagnole. Nous rejoignons le sol français par Irún, une route ou circulent beaucoup de camions et nous retrouvons les embouteillages de la côte basque. On pensait faire une petite halte au bord de l'océan mais de ce côté ci de la frontière, il ne faut pas envisager de se garer avec un véhicule de plus 1m90... Tant pis.

Nous arrivons à la nuit près de Mont de Marsan où nous avons repéré un super spot pour dormir.

Nous finirons notre périple en repassant par le Cantal.