Je n'avais pas envisagé de passer en Grèce.
Toutes les personnes qui me connaissent savent de source sûre (Moi !) que la Grèce est un pays assez particulier pour moi. C'est l'un des pays que je connais le mieux (j'y ai été beaucoup amenée à vadrouiller étant enfant) et c'est une culture que j'aime énormément (la générosité, le rapport à l'autre..).
Pour autant connaissant déjà la destination, je n'avais pas envisagé d'y retourner. Le choix se portait plus vers l'Europe de l'est. Néanmoins, le froid et le covid avaient en arrivant à Berlin mis fin à cette idée (la Pologne restera pour le moment un pays pour plus tard !)
C'est étonnant comme parfois, on ressent l'envie, le besoin d'aller quelque part. Pour moi en Grèce.
N'ayant pas vraiment de planning (l'organisation et moi ... on repasse ...) je m'étais laissée libre de changer les plans si nécessaire et au fur et à mesure de la route, j'ai ressenti le besoin d'y aller.
D'abord dans un coin de ma tête, puis mon sentiment s'est fait de plus en plus pressant. Je souhaitais rentrer sur ma petite ile, mon chez moi. Pour me poser, prendre le temps, reprendre une respiration.
J'ai souvent eu ce sentiment. L'impression de reprendre un souffle là-bas, comme si j'étais en apnée le reste du temps. Même si ce n'est pas la belle saison, beaucoup d'orages entrecoupés de magnifiques journées. Bizarrement , le bruit de l'orage qui gronde (fort) me fait sourire. Zeus est parmi nous ! Je repense à mon enfance, ayant longtemps été convaincue que les Dieux de l'Olympe faisaient la loi sur cette terre ... C'est comme çà lorsqu'on grandit en visitant plus de sites archéologiques que d'églises !
Ici, je sens les restes de la chaleurs de l'été dans l'odeur de la terre; les cigales sont parties avec l'hiver qui s'installe, mais les chèvres le longs des chemins, elles sont toujours là. Les cyclamens fleurissent sur les bords de la route, les torrents des rivières asséchés à l'été chantent dans les maquis.
Je perçois la douceur des gens souvent déroutés par ma solitude, et toute la bienveillance dans leur regard. Les Grecs ont une culture de famille, et de clan.
Je regarde cette mer qui s'étale au large, calme, douce et qui me donne enfin le sentiment d'être à la maison. Je crois que c'est ce que j'aime le plus ici, les choses qui bougent lentement. Je rattrape en quelques instants de discussion l'essentiel des années écoulées sans moi.
Les jours de beau temps, je vadrouille et comme toujours, je me demande pourquoi cet endroit me donne-t-il un tel sentiment de bien-être ? Comment peut-il être aussi beau ?
Les jours de pluie, je peaufine mes projets au coin du feu. Même s'ils sont encore incertains et brouillons, ils avancent, enfin je crois. C'est compliqué d'avoir le droit de s'accorder du temps pour quelqu'un qui comme moi a un niveau d'exigence professionnel élevé. Alors souvent mon cerveau gagne et je me met au travail sur des choses qui j'espère seront utiles demain. Mais bon, je ne me plains pas, si j'ai la chance d'être ici, c'est surtout car je suis comme ça !
- Revenons à nos moutons -
La Grèce en hiver est vidée de ses touristes et donc de ses attractions touristiques. Vous découvrez les gens sans le blabla autour en gros.
Je profite du calme, et de ce temps. Je sais que je serai bientôt repartie.