Une semaine à Lanzarote à pied
Décembre 2017
7 jours
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Fans de volcans, nous cherchions une destination dépaysante pour cette fin d'année avec un climat clément pour pouvoir profiter de randonnées. Parmi les îles des Canaries, notre choix s'est porté sur Lanzarote, peut-être pas la plus "randonnable" mais assurément une des plus spectaculaires, volcaniquement parlant.

Notre souhait était d'éviter les formules hotel-all-inclusive + location de voiture, mais de privilégier l'itinérance, l'hébergement chez l'habitant et la marche ou les transports en commun.

Notre première idée était de ne pas réserver de logements à l'avance mais les nombreux commentaires sur les forums nous ont incité à le faire. Nous avons donc préparé notre itinéraire en fonction des logements chez l'habitant (air bnb ou autre) et des lieux à visiter.

Randonner sur Lanzarote n'est pas toujours très agréable. Il existe peu de sentiers pédestres. Le GR 131 traverse l'île du nord au sud (Orzola-Playa Blanca), nous l'avons suivi dans la région viticole de la Geria. Il existe aussi quelques sentiers plus ou moins bien balisés locaux, les PR. Nous vous conseillons de vous renseigner sur Internet avant de partir car pendant notre séjour, nous n'avons trouvé aucun syndicat d'initiative... Nous vous conseillons la carte de randonnée "Lanzarote Tour & Trail" super durable map de David Brawn (5è édition de 2017), disponible sur Internet. Malheureusement, nous l'avions oubliée à la maison!! Impossible de la trouver sur l'île, nous avons donc dû souvent marcher le long des routes pour ne pas nous perdre...

Hors des sentiers, il est difficile de s'éloigner des routes, le paysage étant très chaotique. Deux solutions s'offrent à vous:

  • Utiliser le réseau de bus intercity (https://arrecifebus.com): réseau assez complet mais faire attention aux horaires, il n'y a parfois que deux ou trois bus par jour. Prix raisonnables.
  • Faire du stop: grâce au sourire de ma compagne, nous n'avons eu aucun mal à nous faire prendre, exclusivement par des touristes cependant, dont les voitures de location ont souvent trois places libres.
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Depuis Lyon, nous prenons un vol vers Lanzarote via La Palma (Gran Canaria), pour une arrivée un peu en retard vers 19h heure locale. Nous prenons le bus 23 vers Arrecife, la capitale, où nous passons la nuit chez l'habitante.

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Départ le matin par le bus 32 depuis la gare routière Guagua de Arrecife jusqu'à Tias. Le centre ville est minuscule mais nous permet de faire quelques emplettes pour le pique-nique. Nous rejoignons le GR131 à Conil, un peu au nord de Tias (par la route LZ 501) et prenons la direction ouest vers Playa Blanca. Onze kilomètres nous séparent de notre destination Yaiza.

Nous traversons la région viticole de la Geria, puis entre Uga et Yaiza, un champ de lave, premier contact avec le paysage volcanique de Lanzarote.

Les célèbres vignes de la Geria

Nous arrivons à Yaiza dans l'après-midi. Yaiza est un petit bourg tranquille où tout est fermé en cette veille de Noël, et nous nous contentons d'un burger-frite au camion de la place du village en guise de dîner de réveillon...

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Nous partons à pied par la route LZ 701 vers Playa Blanca et passons par chance devant le seul restaurant ouvert pour un petit déjeuner inespéré. Puis au rond point, nous prenons la direction de El Golfo par la LZ 704. Le paysage est beaucoup trop rocailleux pour s'éloigner de la route aussi nous décidons de faire du stop. Un couple de Hollandais s'arrête et nous emmène jusqu'à destination. El Golfo est un petit village de bord de mer, célèbre pour ses restaurants de poissons et son coucher de soleil. Il est trop tôt pour le coucher de soleil, mais pas pour une assiette géante de poissons et fruits de mer grillés. Au sud de El Golfo débute un chemin côtier qui mène au Charco de los Clicos, une lagune verte qui doit sa couleur exceptionnelle à sa teneur élevée en sel. Nous pensions continuer vers le sud mais malheureusement, le sentier est fermé et nous devons revenir à El Golfo et continuer par la route LZ 703. Un couple de Français nous emmène gentiment jusqu'aux salines de Janubio. Après avoir trempé les pieds sur la plage de sable noir, nous contournons les salines pour une belle vue panoramique, puis rejoignons l'arrêt de bus du rond-point de La Hoya pour retourner à Yaiza. Les horaires indiquent le prochain bus dans 1h30, mais un couple d'Allemands prend pitié de nous et nous ramène à Yaiza. Nous faisons un stop devant la crèche de Yaiza, la plus belle de l'île (enfin de toutes celles que nous avons vues...)

Vue panoramique sur les salines de Janubio 
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Nous quittons défiitivement Yaiza par le route LZ 67 vers la parc Timanfaya. Marcher le long de la route n'est pas très agréable et la longue ligne droite un peu déprimante! Heureusement, un couple de Suisses qui se rend également au parc nous prend en stop. Nous embarquons dans le bus touristique (10€/pers) pour 45 minutes de traversée d'un paysage grandiose, né il y a seulement un peu plus de 200 ans! Sur cette terre de désolation, la vie est quasi inexistante. Seuls les bus de touristes qui se suivent à 200m de distance apportent une touche colorée.

Le parc Timanfaya recouvert de cendres volcaniques

A la sortie du parc, nous découvrons la longue file de voitures en attente, nous avons eu de la chance de croiser ces Suisses qui nous ont fait gagner une précieuse demi-heure! Un couple de Polonais nous emmène ensuite jusqu'au prochain village Mancha Blanca, notre étape pour la nuit chez l'habitant. Nous déposons nos sacs à dos et entamons la randonnée vers la Caldera Blanca (3h A/R depuis Mancha Blanca). Le chemin peu balisé est assez difficile à pratiquer mais la vue à 360° au sommet du cratère vaut l'ascension.

Le sommet de la Caldera Blanca
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A l'origine, nous avions prévu de randonner jusqu'à Teguise, mais sans notre carte de randonnée et devant le peu de panneaux indicateurs, nous décidons de prendre le bus 56 depuis Mancha Blanca. Teguise est un charmant village du centre de l'île avec un centre piétonnier (c'est rare sur Lanzarote) bien fourni en boutiques d'artisanat (et de souvenirs pour touristes...).

Depuis Teguise, nous reprenons le bus 7 vers le nord et nous arrêtons à Haria, notre étape pour deux nuits. Haria est une petite ville de montagne (mais pourtant le plus grand bourg du nord de l'île), assez peu touristique. L'attraction principale est la maison-musée de César Manrique, le célèbre peintre-sculpteur-architecte originaire qui y vécut pendant les cinq dernières années de sa vie.

Il est encore tôt et après avoir déposé nos sacs à dos dans notre chambre chez l'habitant, nous prenons donc la route du village voisin Maguez, d'où grimpe un sentier jusqu'au sommet du Risco de Famara, une falaise de 500m de haut et plusieurs dizaines de kilomètres de long. Malheureusement, le vent, les nuages menaçants et la fatigue nous incitent à rebrousser chemin.

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Délestés de nos lourds sacs à dos, nous empruntons la route vers l'ouest après le village de Maguez en direction de la Cuerva de los Verdes. La petite route longe les abords de l'imposant volcan de la Corona et sillonne à travers la campagne jusqu'à la route LZ 201, où un couple d'Italiens nous emmène au site très touristique de la Cuerva de los Verdes. La visite (9€50/pers) nous permet de déambuler dans un kilomètre de tunnel de lave, résultat de l'éruption de la Montana Corona il y a 20 000 ans.

Nous nous rendons ensuite aux Jameos del Agua à 1km de là (9€/pers), autre site naturel du tunnel de lave, dans lequel César Manrique a aménagé à sa façon les "trous" (effondrements du plafond) dans le tunnel, les fameux Jameos. Nous finissons la visite du site par la Casa de Volcano et puisqu'il n'existe aucun chemin côtier, nous nous rendons à Punta Mujeres par la route LZ 1, d'où nous prenons le bus 7 pour retourner à Haria.

La piscine des Jameos del Agua
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Nous quittons avec regret Haria, notre coup de cœur, par le bus 7 et faisons une halte au Jardin de Cactus, aménagé par l'incontournable César Manrique.

Le Jardin de Cactus 

Nous reprenons le bus 7 jusqu'à Tahiche où nous allons passer notre dernière nuit à Lanzarote. Tahiche est une banlieue sans intérêt, à part l'inmanquable fondation César Manrique, un peu au sud de la ville. Des œuvres d'art, des aménagements dans la roche (comme aux Jameos del Agua) et un film sur la vie de l'artiste, nous apprennent tout ce que l’œuvre de César Manrique a apporté à l'île.

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Retour en stop sur Arrecife où nous prenons le bus 23 pour l'aéroport. Notre vol de retour prévu à 17:30 nous permet une halte à Playa Honda, où nous nous payons un dernier petit luxe: une baignade dans l'eau fraîche de l'Océan Atlantique! Puis nous reprenons le bus cette fois pour quitter Lanzarote, une île dont les paysages hors du commun et la gentillesse de la population nous laisseront un impérissable souvenir, comme il est coutume de dire.