Carnet de voyage

Berlin

G
Par
Par gepel
Visite Berlin dans le cadre de Arts et Vie
Avril 2018
7 jours
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matin
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Après un bout de nuit perturbé par l'orage, réveil à 2h45 pour un départ à 3h50. Un pied de pilote pour le moins confortable. Le GPS de la nouvelle voiture nous a fait visiter Cergy et Pontoise. Pas convaincu que ce soit le trajet le plus rapide comme nous l'avions paramètré. À vérifier.


Arrivée avant 6h30 au parking situé à Épiais-lès-Louvres que nous utilisons pour la première fois où nous sommes bien reçus et conduits rapidement à l’aéroport. Espérons que le retour sera tout aussi rapide. Le RDV est à 7h45, ce qui laisse largement le temps de se restaurer un peu.



Réception par Arts&Vie qui a déjà établi cartes d'embarquement et imprimé les étiquettes d'enregistrement de bagages. Nous sommes 17 plus notre accompagnateur Alain. Enregistrement des bagages et contrôles d'usage. Envol à 9h45.

Réception par Arts&Vie qui a déjà établi cartes d'embarquement et imprimé les étiquettes d'enregistrement de bagages. Nous sommes 17 plus notre accompagnateur Alain. Enregistrement des bagages et contrôles d'usage. Envol à 9h45.

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Voyage sans encombre. Le voyage prévu par Air-France est en fait sous-traité par Joon. Ce qui ne change pas grand chose sauf que toute consommation est payante (et que cela rend le vol moins aléatoire). À l'arrivée à l'hôtel, toutes les chambres n'étaient pas prêtes mais par chance, la notre l'était. L'hôtel est plutôt agréable mais la chambre un peu exiguë.

Après l'installation, nous partons en quête d'un restaurant ouvert à proximité ce qui ne fut pas très simple un dimanche à cette heure ci dans le laps de temps imparti (nous avons rendez-vous à 14h30 pour visite en autocar). Nous avons trouvé un resto iranien qui proposait de bonnes salades, et avec le sourire.

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après-midi


Prise en charge par notre guide Marie-Dominique, originaire de Lorraine mais berlinoise depuis plus de 30 ans.

Autres avoir traversé le quartier des ambassades, arrêt devant la Siegessaule. la colonne de la victoire terminée en 1873 célèbre la victoire prussienne sur la Danemark, l' Autriche et la France.

La porte de Brandebourg

Passage obligé, la porte de Brandebourg qui symbolise successivement la séparation entre Berlin Ouest et la RDA par l'érection du mur puis la réunification

Le Gendarmenmarkt (en français : « Place du Marché des Gendarmes ») est une place située au centre de Berlin. Elle est bordée par le Konzerthaus (salle de concert bien connue) et les deux cathédrales réformées (française et allemande). Au centre, se dresse une statue du poète Frédéric Schiller.


Le MUR,ou plutôt la petite partie qui a été conservée pour mémoire a été offerte à l'expression des artistes, loin de l'aspect terrifiant qu'il a eu pendant des années. Un joli pied de nez de la liberté qui a finalement triomphé.

Après être passé devant bien des édifices prestigieux et avoir traversé des lieux dont j'ai oublié le nom au fur et à mesure que l'on progressait, Berlin me laisse une curieuse impression, celle de ne pas être dans une ville, encore moins dans une grande capitale. A posteriori, il me semble que cela est du au fait que contrairement à la plupart des villes où nous sommes entourés de murs et bâtiments qui bordent les rues, ici, l'horizon est lointain et peu de chose entrave la vue vers l'horizon. Berlin est une ville très étendue, 7 fois la superficie de Paris et dispose de grands espaces souvent arborés.


Retour à l'hôtel à 17h30 pour une pause appréciée. La journée commence a être longue. RDV à19h30 pour présentation du programme juste avant le repas de 20h

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matin

Départ en bus station schillstr ligne 100 (bondé au point de ne pas pouvoir valider notre tiquet)

Traversée du Lustgarten...

Le Lustgarten, à l'origine jardin potager pour le roi et la cour, est situé sur "l’île aux Musées" devant le musée des Antiquités, le plus important d'Allemagne classé à l'Unesco, et devant la cathédrale de Berlin, principale église protestante historique de Berlin où sont regroupés les tombeaux de la dynastie de Hohenzollern, à la manière de la basilique St Denis.

En 1828, une gigantesque vasque de 70t d'un seul morceau y fut amenée par bateau.

Visite du Neues Museum

Détruit pendant la guerre et situé à Berlin Est, le Neues Museum fut reconstruit après chute du mur en conservant le peu qui restait. Les œuvres qui avaient été réparties entre les 2 Berlin furent à nouveau réunies (au point de regrouper 2 morceaux d'une même statue) et le Nouveau Musée fut inauguré début 2000.

Beaucoup de pièces archéologiques essentiellement égyptiennes ou l'on retrouve Akhenaton et Néfertiti (Nefretete en allemand) dont le célèbre buste fait l'objet des plus grandes attentions : une pièce entière lui est consacrée où appareils photos sont bannis. Elle servait probablement de modèle dans une école de sculpture, ce qui expliquerait qu'un seul œil avait été sculpté.

La pause du midi est l'occasion d'une promenade le long de la Spree

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après-midi
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après-midi


LE musée de Pergame - La Porte d'ishtar à Babylone fut construite en -580 (empire néo-babylonien) sur ordre du roi Nabuchodonosor II. Trouvée effondrée, elle a été reconstituée à Berlin en grande partie avec des briques contemporaine. Le fait qu'elle se trouve dans un musée à Berlin ne serait pas du au pillage. Il semble qu'à une époque où le sultan de l'Empire Ottoman empruntait beaucoup d'argent à l'Allemagne pour couvrir ses dépenses excessives sans pouvoir rembourser, les richesses archéologiques servaient de monnaie d'échange.

La porte du marché de Millet, financée à l'époque par un richissime marchand, est un monument de style romain spectaculaire par sa dimension, démontrant que le sponsoring est une vieille tradition.

Hélas, la partie du musée qui lui vaut son nom est en réfection et il faudra attendre 2021 pour l'admirer.

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La Neue Wache

À quelques pas de l'île aux musées, le mémorial allemand dédié aux « victimes de la guerre et de la tyrannie » héberge, seule au centre de l'édifice, une reproduction d'une sculpture de Käthe Kollwitz : La Mère et son fils mort, réalisée par cette artiste après la mort de son fils sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.


Bouleversant

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Un petit imprévu va amener notre groupe de 18 personnes à reprendre le bus car ici, on ne badine pas avec le règlement (domaine dans lequel notre fonction publique fait aussi bien). Notre accompagnateur, doté de la carte d'identité de chacun d'entre nous avait tenté durant l'après midi de réserver la visite du Reichstag pour l'ensemble du groupe. Mais nous dûmes nous présenter en fin de journée pour homologuer l'existence de ce groupe.

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matin
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Le Bode museum

À l'extrémité de l'île, le musée Bode museum a du adapter son architecture ce qui explique sa forme triangulaire. Le premier niveau est essentiellement dédié à la sculpture allant de la proche Antiquité jusqu'à la Renaissance.

La visite guidée permet de comprendre certaines œuvres dont l'intérêt n'est pas flagrant a priori:

Cette masse de pierre trouvée à proximité de l'hippodrome de Constantinople est en fait un jeu de bille, un ancêtre du Loto. Il avait pour objet de distraire les foules de Constantinople qui vivaient avec passion les courses de chars, au point de générer d'importantes violences. Les jeux qui se pratiquent dans les stades ont bien évolué mais guère les foules.

Une superbe sculpture représentant la Vierge et l'enfant Jésus est en fait d'origine égyptienne et représente Isis et Horus. Les religions ont toujours su recycler les croyances anciennes.

Ce personnage qui était intégré à une vaste structure représente l'architecte soutenant la colonne de l'édifice qui s'était lui même mis en scène pour montrer à quel point l'érection (du bâtiment) avait constitué pour lui un véritable épreuve.

Au premier étage, une magnifique collection de sculptures polychromes de l'époque gothique

Die hackeshen hofe


Après cette visite, nous allons à la recherche des hackeshen hofe, ensemble de 8 petites cours attenantes en plein cœur de Berlin. De petites échoppes proposent des produits artisanaux dans une atmosphère de totale sérénité... à des prix à la hauteur du charme qu'elles dégagent.

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après-midi
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après-midi

Après midi libre. Pas encore tout à fait rassasiés de nos visites de musées, pendant que Jacqueline va voir le musée Altes Museum consacré à l'Antiquité où sont exposés des bijoux anciens (l'objet de sa visite), je vais de mon côté à l' Alte Nationalgalerie. Y sont exposées de nombreuses œuvres d'artistes très connus (d'autres moins pour un français). On y trouve en particulier Corot, Courbet, Jongkind, Goya, Menzel, Stuck, Beckmann, Corinth, Monet, Renoir, Cézanne, Vlaminck, Denis, Lieberman, Lesser Ury, Rohlfs, et bien d'autres tout aussi célèbres que je n'ai pas notés.

Pas déçu.


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 Le Kadewe

Autres avoir été comblé de visites de musées, difficile de refuser de s'adonner quelque peu au shopping. Impossible d'éviter le Kadewe, le grand magasin de référence à Berlin, d'autant qu'il se situe à 3 rues de l'hôtel.


Les 5 premiers étages correspondent au grand magasin classique mais les 2 derniers niveaux sont plus pittoresques. L'un propose des victuailles à profusion de toutes origines (mais le plus souvent de luxe) ainsi que des bouteilles de toutes formes, tailles et couleurs. Un peu partout, des bars ou des tables permettent de les déguster, ici une coupe de champagne, là quelques huîtres, voir des assiettes bien remplies. Le tout dernier étage propose un très grand nombre de plats préparés que l'on peut apprécier sur la terrasse couverte qui domine la ville. Nous n'avons pas manqué d'y acheter de la bière et de nous y installer.


Bien sûr, durant la guerre froide, ce magasin constituait un enjeu politique et symbolisait la suprématie du monde occidental en affichant sa société d'abondance.

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matin

Wilhelmstrasse

Cette rue regroupait les autorités d'État jusqu'à 1950, dont la Chancellerie, les ministères et toutes les Autorités. C'est dans ce quartier que se situait le bunker de Hitler où, vaincu, il se suicida après Eva Braun. L'un de ces lieux qui abritait l'une des plus hautes autorités nazies est aujourd'hui occupé par un restaurant chinois, un comble pour ce qui devait symboliser la domination de la "civilisation aryienne". Sur ces lieux totalement réappropriés par la population, seul un panneau rappelle la tragédie de l'histoire.

En plein centre de Berlin sur 19.073 m², le Mémorial de l' haulocoste est glaçant. Conçu par Peter Eisenman il est constitué d'un ensemble de 2711 stèles de béton gris parallèles de même dimension (2,42 m de long, 0,95 m de large). Seules varient la hauteur et le niveau du sol. Espacées de la largeur d'un homme, la perspective est sinistre et chaque pas périlleux, n'importe qui pouvant surgir à l'angle de chacune d'entre-elles. Il se trouve que ce mémorial occupe les lieux de ce qui fut la Villa de Goeboels.



PotsdamerPlatz

Place de Polsdam avant et après la 2e guerre mondiale

Traversée par le mur, la Place de Potsdam n'était plus qu'un vaste no man's land. Après la réunification, des travaux considérables ont été engagés pour réhabiliter le lieu et en faire une zone ultra-moderne, malgré les énormes difficultés techniques liées à la présence de la nappe phréatique qui affleure partout. Au centre de la place, le premier feu tricolore européen fut directement importé des US dans les années 1920.

PotsdamerPlatz après réunification
Le centre Sony 

Le centre Sony est très spectaculaire par la modernité de son architecture et est devenu un lieu culturel, dont le musée du cinéma allemand où sont décernés les ours d'or du festival du film de Berlin. Le Centre Mercedes, plus classique, est un ensemble commercial constitué de boutiques comme partout ailleurs et de lieux de restauration rapide, tous bondés. Nous y avons mangé une quiche alors qu'il pleuvait averse à l'extérieur

Et évidement, comme partout, le vélo dépecé:

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après-midi
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après-midi

Gemäldegalerie

Comme dans tous les musées berlinois, il faut préalablement déposer sacs et vêtements qu'il est interdit de porter sur le bras ou à l'épaule. Là encore, superbe musée de peinture médiévale. On y trouve:

Hans Holbein, Albrecht Dürer (il se considérait prince à Venise, esclave en Allemagne tant il s'y sentait exploité), Van Eyck, Lucas Cranach - copie de Bosh, Fouquet, Brueghel l'ancien (les proverbes flamands), Rubens (saint Sébastien), Ruysdael, Rembrandt, Reynolds (dont un tableau de Rembrandt modifié sans vergogne par ce dernier), Veermer, Pieter de Hooch, Canaletto, Guardi, Caravage, Titien, Tintoret, Raphaël...

Et nous n'en avons vu qu'une partie.

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soirée
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soirée
Berlin

Bundestag

Bundestag Visite commentée de la coupole. A l'entrée, un ensemble de 96 stéles énumèrent les 96 députés de Gauche et du Centre éliminés par le parti nazi en 1933.

File d'attente par deux exigée et vérification individuelle des identités. Le couteau suisse que Jacqueline avait dans son sac est détecté et mis en consigne jusqu'à la fin de la visite.

La visite consiste à parcourir le chemin pentu accolé à l'intérieur le long de la coupole transparente jusqu'au dôme et admirer la vue sur Berlin commentée par audiophone géolocalisé tout au long du trajet.

Au retour, nous aurons la désagréable surprise pour certains d'entre nous de devoir attendre 40 minutes le bus et il ne faisait pas chaud. Heureusement, notre repas nous sera servi à l'hôtel malgré notre retard.

J5
matin
J5
matin

Départ de l'hôtel en autocar à 9h10, arrivée à Potsdam, 150.000 habitants, situé en ex.RDA, capitale du Brandebourg où nous attend une guide locale. Tour de ville commenté en autocar. Potsdam, après avoir été une ville de garnison militaire, devint la résidence d'été des rois et empereurs prussiens.

Nous abandonnons le projet de parcourir le Parc Sansoucis qui se retrouve sous la pluie à laquelle nous avions échappé jusqu'à présent

 Visite château Sanssoucis

Résidence privilégiée de Frédéric 2, ce château fut fréquenté par tous les artistes et intellectuels européens, dont Voltaire qui y fut fort assidu jusqu'à sa brouille.

Frédéric 2 était romantique, musicien flûtiste, philosophe, francophone (il méprisait la langue allemande qu'il jugeait vulgaire et barbare) et vraisemblablement homosexuel, ce qui fut longtemps caché par l'Histoire officielle de la Prusse. Il fit d'ailleurs construire un château à l'autre extrémité de Berlin pour tenir son épouse éloignée.

Une galerie étroite en rococo comportant des Watteau dont il était un fervent admirateur conduit à la bibliothèque de 2000 livres français ou traduits en français, seule langue que pratiquait Frédéric 2. Salle à manger rococo, antichambre décoré exclusivement de peinture française, la salle de marbre coiffée d'une superbe coupole servait d'accueil. Parmi les différentes pièces, celle aux fleurs est très curieuse.

Frédéric 2 avait fait creuser sa tombe sous ses fenêtres et devait la voir quotidiennement. Il y sera finalement inhumé que récemment sous une modeste plaque tombale selon sa volonté après transfert, la famille royale s'y étant opposée à l'origine.

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après-midi
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après-midi


Chateau Schloss Cecilienhof à Potsdam fut érigé (1913) par Guillaume II pour son fils le Kronprinz Guillaume de Prusse et son épouse Cécile, d'où son nom. Merci Papa

C'est ici que se tint la conférence de Potsdam entre Staline, Truman et Churchill du 17 juillet au 2 août 1945 après la capitulation de l'Allemagne nazie pour définir le sort à infliger aux vaincus et les conditions de la reddition du Japon.

Glienicker brücke

Le pont mythique aussi appelé le pont des espions qui séparait Berlin Ouest de l'Allemagne de l'Est servit de lieu d'échange entre prisonniers des 2 Camps, le plus connu s'étant passé en février 1962: L'Américain Gary Powers, pilote d’un avion-espion U2 abattu au-dessus du territoire soviétique est échangé contre l’espion communiste Rudolf Abel, emprisonné aux États-Unis. Cette opération fit l'objet d'un film "Le Pont des espions(2015)" de Steven Spielberg, qui se termine sur ce pont et que nous avions vu avec intérêt.

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matin

A l'origine, il s'agissait d'une résidence d'été commandée par la reine Sophie-Charlotte. Fille d'évêque (si si, c'est possible dans le monde protestant) elle était d'une grande culture et sa mère l'avait même accompagnée à Paris à l'age de 10 ans dans l'espoir de la voir épouser le roi Louis XIV. Avoir été installées sur des chaises et non dans des fauteuils explicita la fin de non recevoir de la démarche. Son frère par ailleurs montera sur le trône d'Angleterre.

Elle y reçut les plus grands artistes et penseurs de son époque (Corelli, Leipniz...). À sa mort en 1705, son époux Frédéric rebaptisa le palais à son nom en hommage.

Les travaux interrompus brutalement après sa mort reprirent quelques années plus tard.

Frédéric 2 l'agrandira en ajoutant une aile, mais peu enclin à fréquenter la salle de bal vert céladon, il quittera le palais pour s'installer à Potsdam. Bien sur, comme au château de Sanssoucis, de nombreux Watteau sont accrochés aux murs. On y trouve même le célèbre tableau de Jean-Louis David représentant Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard, en souvenir dans doute du séjour qu'il y fit.

Les jardins ont été dessinés originellement par un élève de Le Nôtre suivant le gout des jardins à la française. Ce jardin a beaucoup évolué avec le temps suivant les modes et il s'agit là d'une reconstitution quelque peu arbitraire après la destruction du site durant la guerre.

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midi

Alors que nous venions de nous installer dans un petit restaurant italien à proximité du Palais, Jacqueline reçoit un SMS émanant de sa banque l'informant qu'un retrait suspect de 148€ à été effectué à un DAB en Indonésie. Un appel au numéro spécifié dans message confirme le rejet du paiement et l'annulation de la carte bancaire qui sera remplacée ultérieurement par une nouvelle. Il va s'avèrer qu'une autre personne du groupe à été confrontée à la même mésaventure le matin même. Il se trouve que cette personne et Jacqueline avaient effectué un retrait simultanément sur le même distributeur de billets situé près d'un hôtel à proximité du notre. Nous en avons informé la réception, aidé en cela par notre accompagnateur Alain germanophone qui passait à proximité.

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après-midi
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après-midi

Musée the story of Berlin

Une première salle évoque la tolérance religieuse originelle. Les huguenots, persécutés en France, furent très bien accueillis à Berlin et leurs grandes compétences très appréciées. Ils ont constitué une communauté toujours en vigueur et le rite dans les églises huguenotes est toujours pratiqué en français bien que la descendance soit germanophone. Cette communauté bénéficie encore de certains privilèges, dont celui de ne pas payer d'impôt religieux. L'appartenance à une religion entraîne en effet le paiement d'un impôt proportionnel au salaire en moyenne 150 à 200€ par mois (le mari de la guide paie 350€/mois au titre de son appartenance à l'église protestante). Ici, la foi se paie.


Dans les salles suivantes de nombreux objets, documents, photos et reconstitutions dans les différentes salles évoquent la vie à Berlin depuis la fin du XIXe. L'essentiel concerne la période du XXe siècle. C'est aussi l'occasion de nombreuses explications sur la vie allemande contemporaine.

En vrac:

Le rôle des femmes: La disparition des hommes à la guerre font des femmes des citoyennes à part entière et le droit de vote leur est accordé dès 1918 . Beaucoup de références au cinéma de l'entre deux guerre qui est à cette époque le plus important d'Europe.

Diverses photos ou documents illustrent différents événements de la période nazie: L'Incendie Reichstag en 1933 qui permit à Hitler de mettre en place son système sécuritaire et de répression politique avec entre-autres l'autodafé en Mai 33. Les JO de 1936 qui ne démontrèrent pas la supériorité attendue de la "race arienne" et les victoires du noir américain Owens sera ressentie comme une énorme humiliation par Hitler. La nuit de cristal le 9 novembre 1938 acheva l'installation de Hitler au pouvoir.

Des photos de Graf von Stauffenberg rappelle sa vaine tentative d'attentat contre Hitler.

Après la guerre, il ne restait plus à Berlin que 6000 juifs contre 173.000 au début.

La libération n'est réelle que pour une partie de la population, celle de l'ouest. Cette partie de Berlin étant une enclave, les soviétiques entravèrent son ravitaillement qui ne put guère se faire que par des moyens aériens. A titre d’anecdote, les aviateurs américains sans doute parés de bonnes intentions, larguèrent de très nombreuses friandises en petits parachutes destinés aux enfants survivants fort démunis. Dommage qu'ils n'aient pas su que la mention "gift" (cadeau en anglais) portée sur les paquets signifie "poison" en allemand.

La fuite vers l'Ouest est telle qu'un mur 43 km dans Berlin même et 150 km au total a été brutalement érigé par les autorités communistes fermant l'accès à Berlin Ouest. Les chiffres officiels déplorent 137 morts pour avoir tenté de le franchir, officieusement l'estimation est de 1700 tués.

La menace de la bombe atomique est très sensible durant la guerre froide et des abris anti-atomiques furent creusés. Ce musée intègre la visite d'un de ces bunkers situé sur place et permet de mesurer l'enfer s'il avait fallu y recourir : 3592 couchettes à raison de 4 superposées disposées en rangées espacées de la largeur d'un homme. Aucun espace autre que 3 blocs de toilette pour une vingtaine de personnes et 3 mini cuisines dotées de boites de conserve, le tout éclairé par une lumière blafarde de couleur bleue. Il était prévu pour fonctionner 2 semaines et cette population aurait été enfermée et livrée à elle même sans autorité ni autre organisation que l'autogestion spontanée dans un état de stress invraisemblable. Autant dire l'enfer garanti.

J6
après-midi

Retour en parcourant le Ku’Damm, les "Champs-Elysées" berlinois- L'église du souvenir, en grande partie détruite durant la guerre a conservé le porche et une partie du clocher et héberge un musée du souvenir de l'abomination de la guerre. Une église d'une grande sobriété a été reconstruite en lieu et place. Après ces témoignages du passé fort éprouvants, une petite bière en terrasse se justifie pleinement.

J7
matin

Derniers moments à Berlin à l'aéroport de Tegel au nord ouest, toujours un peu tristes mais aussi l'occasion d'échanges, le groupe s'étant intégré. Un adieu à notre guide Marie-Dominique, exceptionnelle, qui a su rendre ce séjour absolument captivant.

Un seul et unique portique de contrôle d'accès aux salles d'embarquement occasionne une longue file d'attente, mais l'attente n'est elle pas la caractéristique des aéroports? A l'arrivée à Roissy, nouvelle attente car, bien que venant d'un pays de la CE et sans doute dans le cadre des politiques sécuritaires, toutes les identités sont contrôlées individuellement. Heureusement, la récupération de la voiture au parking s'effectue dans des délais raisonnables. Fin du voyage