Musée the story of Berlin
Une première salle évoque la tolérance religieuse originelle. Les huguenots, persécutés en France, furent très bien accueillis à Berlin et leurs grandes compétences très appréciées. Ils ont constitué une communauté toujours en vigueur et le rite dans les églises huguenotes est toujours pratiqué en français bien que la descendance soit germanophone. Cette communauté bénéficie encore de certains privilèges, dont celui de ne pas payer d'impôt religieux. L'appartenance à une religion entraîne en effet le paiement d'un impôt proportionnel au salaire en moyenne 150 à 200€ par mois (le mari de la guide paie 350€/mois au titre de son appartenance à l'église protestante). Ici, la foi se paie.
Dans les salles suivantes de nombreux objets, documents, photos et reconstitutions dans les différentes salles évoquent la vie à Berlin depuis la fin du XIXe. L'essentiel concerne la période du XXe siècle. C'est aussi l'occasion de nombreuses explications sur la vie allemande contemporaine.
En vrac:
Le rôle des femmes: La disparition des hommes à la guerre font des femmes des citoyennes à part entière et le droit de vote leur est accordé dès 1918 . Beaucoup de références au cinéma de l'entre deux guerre qui est à cette époque le plus important d'Europe.
Diverses photos ou documents illustrent différents événements de la période nazie: L'Incendie Reichstag en 1933 qui permit à Hitler de mettre en place son système sécuritaire et de répression politique avec entre-autres l'autodafé en Mai 33. Les JO de 1936 qui ne démontrèrent pas la supériorité attendue de la "race arienne" et les victoires du noir américain Owens sera ressentie comme une énorme humiliation par Hitler. La nuit de cristal le 9 novembre 1938 acheva l'installation de Hitler au pouvoir.
Des photos de Graf von Stauffenberg rappelle sa vaine tentative d'attentat contre Hitler.
Après la guerre, il ne restait plus à Berlin que 6000 juifs contre 173.000 au début.
La libération n'est réelle que pour une partie de la population, celle de l'ouest. Cette partie de Berlin étant une enclave, les soviétiques entravèrent son ravitaillement qui ne put guère se faire que par des moyens aériens. A titre d’anecdote, les aviateurs américains sans doute parés de bonnes intentions, larguèrent de très nombreuses friandises en petits parachutes destinés aux enfants survivants fort démunis. Dommage qu'ils n'aient pas su que la mention "gift" (cadeau en anglais) portée sur les paquets signifie "poison" en allemand.
La fuite vers l'Ouest est telle qu'un mur 43 km dans Berlin même et 150 km au total a été brutalement érigé par les autorités communistes fermant l'accès à Berlin Ouest. Les chiffres officiels déplorent 137 morts pour avoir tenté de le franchir, officieusement l'estimation est de 1700 tués.
La menace de la bombe atomique est très sensible durant la guerre froide et des abris anti-atomiques furent creusés. Ce musée intègre la visite d'un de ces bunkers situé sur place et permet de mesurer l'enfer s'il avait fallu y recourir : 3592 couchettes à raison de 4 superposées disposées en rangées espacées de la largeur d'un homme. Aucun espace autre que 3 blocs de toilette pour une vingtaine de personnes et 3 mini cuisines dotées de boites de conserve, le tout éclairé par une lumière blafarde de couleur bleue. Il était prévu pour fonctionner 2 semaines et cette population aurait été enfermée et livrée à elle même sans autorité ni autre organisation que l'autogestion spontanée dans un état de stress invraisemblable. Autant dire l'enfer garanti.