Carnet de voyage

Flo et fred en transat

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On la prépare depuis un bail, on l'aura mérité, la voilà ! Le premier jour du reste de notre vie. La transat !
Octobre 2018
360 jours
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Publié le 21 octobre 2018

Nous avons passé l'hiver au mouillage aux Sablettes, sur une bouée que je me suis constituée à l'aide de ce que j'ai récupéré sous l'eau... Par commodité pour bosser les mois les plus froid, nous avons pris une chambre chez l'habitant, original, et drôle de rencontre aussi... Flo a travaillé comme infirmière, moi comme scaphandrier, un régal... Aux beaux jours retour à bord, direction Hyères où nous aurons à faire tout l'été, bien rempli, chaud bouillant... J'ai entre temps passé mon BACPN, histoire d'être un peu dans les clous pour bosser avec le cata. Plusieurs rencontres, plus ou moins heureuses, mais au final le boud'iou est paré à partir et nous aussi... C'était le but.

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Publié le 22 octobre 2018

Prêt à partir je crois qu'on ne l'est jamais vraiment, c'est juste qu'à un moment il faut y aller... Nous irons donc ! Le bateau chargé, en désordre, pas très clean, il y a un créneau dans ces jours brumeux, venteux et pluvieux, allons y ! Notre dernière nuit se fera à terre chez nos amis ,Danielle et Michel, -en Or,les amis-, histoire de bien se reposer puis top départ vendredi matin, 12 octobre.

À 8h aux cloches de l'hôpital René Sabran nous partons direction Minorque. Danielle, qui nous a amené tôt et repartira avec notre voiture, nous fais de grand coucou de la jetée et c'est tellement sympa et chaleureux. Nous partons avec de belles ondes... Le vent est de travers à 15 noeuds, toute voile dehors nous filons vers notre aventure, notre destin, notre choix. Pas simple de laisser les enfants, pleins d'incertitude et de doutes, après tout ce temps passer à en parler, à le préparer, nous y voilà...

Pendant 48h la Méditerranée sera comme les Antilles, régulière, la même amure, portés par des vents entre 5 et 15 noeuds, un bonheur... Nuits calmes, belles, sillage luminescent, tout va bien. L'arrivée sera plus sportive avec 20 noeuds et du travers, mais tout aura été bien anticipé et déroulé selon les plans, c'est rare par ici...

Nous arrivons dans la baie de Fornells dimanche matin à 9h, bien à l'abri et soulagés. La première étape est faite, et bien faite. Repos et détente pendant deux jours, pour laisser passer le coup de vent. Jolie baie, grandes marches pour se dégourdir les jambes, temps pluvieux.

Le mardi aprèm, nous partons pour, à priori, Torrevieja nous abriter d'un vent Sud est. Le vent devrait être au portant et peinardou. En fait non, 12h de moteur puis le voilà, le portant... Bon ben on prend alors ! Nous irons vers le cap de Cavaliera parceque le vent décide, rien de comme prévu, nous finirons aux îles de Tabarca face au vent jeudi 18/10 au soir. Rien à en dire, il n'y a pas de loi littoral en Espagne et ça se voit partout. Tristesse... Nous irons quand même faire à pied le tour de l'île, un côté sauvage sympa et l'autre petit et construit, désolant...

Nous dormirons bien, bercés et à l'abri du petit vent du sud attendu le lendemain.

Le lendemain donc, vendredi 19/10, point de vent du sud. Mais bof. Nous allons ballader autour de l'île.; et nettoyons un peu le boat. Le soir ,nous faisons le tour de l'île pour mouiller côté sud en vu d'un départ de nuit, un coup de vent devrait nous pousser vite fait jusqu'au cap de Gata. À 1h nous appareillons avec un petit 10 noeud de vent de travers sympathique. Le vent monte, à 20 noeuds je décide de prendre deux ris. Il pleut et ça secoue mais boud'iou reste très confortable quoique bruyant. En commençant la manœuvre je remarque que la bome est décalée, misère, l'axe du vis de mulet s'est barré avec la caisse... Pas loin, il traine dans les garcettes au pied du mât ! Ouf. Perception de la caisse à outil, la frontale et au boulot Fredo... Cette saleté ne veut pas rentrer par le haut, mais avec un marteau ça s'engage. Ah ben oui, c'est par le bas que ça rentre, évidemment... Avec un marteau et un chasse goupille tout rentre dans l'ordre, enfin ressort ! Ya plus qu'à tout remettre bien en face, le tenir et rentrer mon axe dedans... Ya plus qu'à ! Avec la pluie, la frontale qui se balade autour de mon front et les 20 noeuds heureusement tombés à 10 grâce aux prières de ma Flo qui me surveille du hublot de la timonerie... L'axe y est, je le maintiens avec une pince block et met sa goupille en place ! YESSS à moi les deux ris... Toute la journée il forcira jusqu'à 30 noeuds et une mer bien formée, quelques vagues nous déferlent aux fesses et nous poussent franchement... La journée sera tendue, pas habitués à cette force en navigation, à cette grosse mer arrière, heureusement. Un samedi intense et fatiguant. Plutôt que de continuer à profiter de cette poussée arrière pourtant bien efficace nous décidons de raser le cap et de nous abriter sur la plage juste derrière, merci Navily... Nous irons y mouiller avec 30 noeuds de travers mais sans les vagues dès que le cap est passé. Ça va mieux... De nuit ça n'est jamais facile de mouiller mais là c'est confort, la plage est immense, déserte, avec du sable ! Yess. Deux ancres, 60m de chaine de 12 et la patte d'oie, nous voilà fin prêt pour une bonne nuit !!! L'alarme de mouillage est activée, Flo prépare le café ( elle a fait une excellente salade de légumes dans la cuisine avec ces satanée vagues et ce bruit, que nous avons dégusté dans le carré entre deux veilles en se disant que quand-même ce cata est formidable...) et nous le dégustons comme nous dégustons ce calme (relatif ça souffle sa race) après ces moments intenses... Dodo !

Tout le lendemain (dimanche 21/10)) ça soufflera à 25 noeuds, les planches à voiles s'en donnent à cœur joie, nous en profitons pour ranger, faire la lessive,faire sécher et bouquiner... Je dois remercier particulièrement notre ami Gilbert (et sa Domi) qui nous suivent au fur et à mesure et avec lequel nous devisons régulièrement au sujet de la météo, Olivier et Chacha (et les pounes,leurs deux petits chiens,trognons,( mais sans grand intérêt ici... Quoique !) qui nous suivent aussi et nous soutiennent et nous prodiguent moultes conseils météo et autres et, à sa grande surprise si elle lit cela ,ma tante Marie-Claude pour ses petits gâteaux secs qui nous aurons régalé lors des quarts de nuits et lorsque nous n'étions pas très en forme !!! Ma tante, LA RECETTE... ils seront tari à Gibraltar et la source est bien loin dans le Creusot.....

Lundi 22/10, petite visite au village fort désert pour quelques emplettes, bières et rhum ! Non, légumes, beurre salé et œufs plus bombe anti mouches ,sales bêtes... Puis grande marche de 10km dixit la voix du tel à Flo qui nous suit aussi... Immense plage très belle que celle ci. Au retour départ un peu précipité, il y a un peu de vent et j'aimerai m'avancer un peu vers Almerimar, pour les curieux.

Comme le vent est tombé ( sa race! c'est fait exprès ! ) je prend quelques instants pour écrire ces lignes pendant que Flo dort, elle ne le sait pas encore mais elle dort en prévision des quarts ce cette nuit, comme on se traîne nous arriverons tard, peut être même sommes nous partis pour Gibraltar ? À voir, c'est le vent et la route qui décident ! Allez, je vais voir pour envoyer le spi. Bizzz



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Publié le 24 octobre 2018

Mardi 23, finalement hier soir on a mouillé à Almerimar, inutile de partir de nuit car avec 120 miles à faire nous arriverions de nuit et vu l'affluence du métro à ce passage, je préfère pas

; en plus il y a dans les parages tout un tas de pêcheurs et de filets, inutile de s'en prendre un dans les hélices... On vous montrera des photos... Donc mouillage de nuit vite fait, tout affalé et dodo... Levé tranquille car pas d'urgence, peu de vent encore bien que ça ai soufflé dans la nuit. Départ 9h et spi envoyé, ya plus qu'à... Un p'tit gars est devant, on va tâcher de se le rattraper, de la saine émulation ! Ahaha.

Retour... Mercredi 24 donc. Tu parles de le rattraper, on l'a jamais revu... Il avait le moteur j'te dis...

Sinon trajet sous spi, au départ 10-12 noeuds de vent puis petit à petit 4-5 le soir. Comme on se traîne on mettra le moteur, pour ne pas arriver de nuit. Je rate encore un beau poisson, qui se décroche presque arrivé... Grrr

Nous arriverons en vue du rocher que très près, cause de brume.

Par contre un tas de cargo un peu partout.... Nous entrons dans la baie vers 14h, direction la pompe à gasoil puis le port ou le mouillage, à voir... Nous prenons la météo et oh surprise, après deux jours de vent d'est ça vire à l'ouest, nous serions donc bloqués ici une bonne semaine... Trop !

Nous décidons de faire les pleins et de continuer direct vers le Portugal, Faro ou Portimao ! Voilà ! En voyage c'est les éléments qui décident, nous suivons....

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Publié le 26 octobre 2018

Bye bye donc Gibraltar après une courte pause gasoil, accueil très sympa, prix chouette, amarrage et départ impeccables avec Flo.

Nous voilà donc retraversant la baie entre les cargos en attente, en manœuvre, en instance, les ferry, les pilotines, les voileux et les pêcheurs ! Faut suivre... Des que nous sommes sortis, nous hissons tout ce qu'on a, gv et génois quoi ! 12 noeuds de vent portant, ça file. Je met les cannes au cas où.

Un voilier très énervant va nous doubler comme une balle, mais au moteur. Au moment où il est à côté la canne s'énerve, yesss. Tout doucement et pendant un bon moment je vais me bagarrer avec un truc bien énervé, un thon ça ! Entre la vitesse de bateau et l'autre qui tire en sens inverse ça sera un sacré moment. Je crains qu'il ne se détache tellement ça tire. Finalement il abandonne et me laisse le ramener. Superbe thon d'environ 4kg immédiatement assommé, débité vidé et découpé en tranche ! Les futurs repas. Je remonte l'autre canne, inutile de risquer d'en prendre un autre on est plein pour plusieurs jours... Ça fait toujours mal au cœur de tuer une si belle bête, qui a vaillemement résisté. Mais nous lui ferons honneur et rien ne sera gaspillé. Nous remercions la mer et le thon, qui s'en serait bien passé !!!

Nous passons Tarifa avec la mer qui bouillonne, vague contre courant dirait notre ami Gilbert, très impressionnant.

Ensuite direction Faro, vent de 12 noeuds travers arrière, un bonheur. Le soir nous mangerons une petite partie de Monsieur le thon, à la poêle, le lendemain au four, un délice, bravo la cuisinière... Un bon vent toute la nuit, pas de bateaux sur notre route, un voisin fait route comme nous mais plus à l'intérieur du golf. Le soir je remarque que je consomme plus que la normale du courant (avec ce temps nuageux les panneaux solaires chargent peu et au portant les éoliennes pareil). Bizarre. Je débranche un peu tout pour trouver la fuite, rien ! Grrr ya toujours un truc. Les alternateurs déconnent, il faut que je revois tout ça une fois posé, faire aussi la vidange de les moteurs et des sails Drive. Et l'antifouling... Eh ben ! Au final à tout débrancher, déconnecter et tripatouiller la consommation revientà la normale, mais je ne sais toujours pas pourquoi. Rageant. À travailler.

Le lendemain journée calme, vent et vague avec nous ,mais mollissant. Nous mettrons le moteur vers midi et le garderons jusqu'à l'arrivée. C'est toujours très long avec le bruit du moteur, pas très agréable. Le coucher de soleil sera absolument sublime, la nuit fort calme et nous avançons pas mal, nous arriverons au matin tôt, si tout va bien. Je prend le premier quart, Flo ensuite puis re moi pour l'arrivée. Enfin on decide comme ça. Nous nous faisons un film en mangeant, Space cowboy de et avec Clint Eastwood, un régal. Tout en surveillant bien sûr. J'attaque mon quart, nous marchons toujours bien alors que je prévoyais un ralentissement, mais non. Finalement vers minuit nous sommes à 15 miles, pas besoin de réveiller Flo, juste pour mouiller, ça va aller. Je tiens doucement, bercé par les vagues... Nous nous approchons doucement, je vise la plage près de la passe d'entrée que nous emprunterons de jour et avec la marée, fini de rigoler les sudistes... D'un coup j'émerge, putain me suis endormi ! Oh putain la plage ! Demi-tour, ça c'est le thon qui s'est vengé, ou qui m'a sauvé pour l'avoir respecté (?) Allez savoir ! En tout cas à 15mn près on était au sec sur la plage ! Saleté de moi, à pas réveiller mon équipière. D'ailleurs je ralentiset elle émerge à son tour... "On est arrivé ? Tu m'as pas réveillée ! C'est pas bien. On est pas un peu près de la plage ? " !!! Non non ! Ahahah

Elle comprend vite la Flo, et s 3h du matin je suis pas forcément d'humeur même si elle a raison. Allez on met tout dans l'eau, l'alarme de mouillage et dodo, demain il fera jour...

"Comment ça la marée ? Oui oui y aura assez de fond, tu crois que je dors moi pendant mes quarts ???" Lol

Je file au lit, crevé, et bien couillon. Flo se lèvera plusieurs fois vérifier le sondeur, histoire de pas se retrouver au sec ni risquer de vagues qui déferleraient, je dors tranquille.

Réveil 2-3 heures après, moins vaseux, consultation des paramètres, on décolle à 10h30 pour aller se mettre derrière les îles, à l'abri. La passe est étroite, à l'étale de marée basse, on remonte tranquillou. À droite côté Olhao (à gauche c'est Faro) et au final on mouillera dans la "lagune" juste derrière l'île, c'est calme, peu de monde, de l'espace... Il pleut doucement, nous sortons les bassines, extérieur et intérieur pour les fuites ! À nous le dodo !!! Bizzz


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Publié le 1er novembre 2018

Le temps passé à Olhāo aura été souvent gris et venteux; la faute à une dépression qui est sur nous et sur la Méditerranée côté Toulon, Nice, la Corse... Ils auront eu de sacrés ravages, et nous ,du vent et de la pluie.

Ce n'est pas rendre hommage à Olhāo, qui s'avère être très agréable , et son marché couvert, très animé, offre multiples choix de poissons, produits locaux, et fruits et légumes ,à des prix très abordables .

Il se dégage de ce lieu, une atmosphère "bon enfant " .

Le petit village de Culatra, situé sur l'ile du même nom est plus pittoresque par l 'authenticité qui s'en dégage.

Là, vivent essentiellement des familles de pêcheurs dans leurs maisons colorées, construites à même le sable. Les rues, sans goudron,,juste des dalles en ciment , ne voient jamais passer de voitures, et pour cause,elles y sont interdites .Quelques rares triporteurs , sinon, ici , on se déplace à pied. Ou en bateau, mais dans la lagune ...

Contrairement à la Méditerranée la violence du vent ici s'établit, dure, prend son temps. Le vent monte à 30 noeuds et y reste, faibli un peu à 25 puis remonte ! Impressionnant. Ça tourne aussi pas mal. Dans la lagune heureusement pas de vagues, peu de dérapage, et ceux qui partent vont gentiment sur le sable autour... On y serait bien allé directement nous même, mais les autorités n'apprécient pas la manœuvre volontaire, sans doute la faute à ceux qui auraient bien aimé établir leurs cabanes contre leurs voiliers échoués dans le sable et s'établir en petite colonie de cueilleurs de plantes ou de crustacés... Il y a eu des essais, ils ont été finalement éconduit, comme un peu partout, les beatniks ne sont plus les bienvenus et pourtant c'est bien ceux qui dérangent le moins, qui respectent la nature, qui vivent avec. Quel tristesse. Je pense à "mon" quai sauvage à la Seyne, où se trouve encore mon ancien NAECO, pour combien de temps, ? Cet espace de liberté gratuit est une épine pour cette satanée société de consommation. Tristesse.

Nous construirons bien notre utopie quelque part, nous y accueillerons nos petits enfants si des fois nos enfants préfèraient le consumérisme. Je suis sûr qu'ils apprécieront un grand père (Fred) révolté mais actif, un idéaliste, un voyageur, un africain et une grand mère (Flo) aussi sauvage, aventurière, cuisinière et courageuse.

Je m'égare, " haut, là-haut " , Olhāo donc, venteux, beaucoup de pêcheurs, l'île de Culatra est superbe. Isolée, sablonneuse, résistante à l'océan, une superbe promenade en bois, une plage de sable blanc immense et déserte, un bonheur. Un bonheur sous le soleil, sous la pluie nous restons dans le cata, très accueillant, à lire, surfer sur le web, regarder des films, Flo cuisine pour mon grand plaisir, je bricole le boat et prépare la prochaine étape, nous discutons avec Pascal qui est ici depuis un certain temps et qui en connait un bout sur la démerde, le nomadisme, la vie au grand air quoi. Il nous montre où trouver des moules, que faire des coquillages, ou trouver de l'eau pour faire les pleins du bateau et ou se mettre pour être protégé du vents. Nous échangeons quand même avec plaisir nos films sur clés USB... Faut bien vivre et les Avengers j'adore !!!

Nous contactons les enfants et c'est toujours beaucoup d'émotion, les laisser n'est pas facile quoiqu'on en dise, les donneurs de leçon sont nombreux mais qu'en savent ils, que savent ils de la vie, de l'aventure, de la vie hors des confortables et sécurisant sentiers battus, balisés, encadré.

Il y a beaucoup de sentiments contradictoires, l'impression d'être indispensables à leurs éducation et en même temps les laisser voler de leurs propres ailes, montrer un exemple différent de celui habituel, ouvrir une autre voie, un autre destin, un autre avenir. L'autre parent est plus classique, bien dans les rails et c'est tant mieux, c'est une chance pour nous comme pour nos enfants, qui verront comme ça les deux possibilités et nous sommes moins sous pression. Ma vie en Afrique m'a montré un autre chemin, une autre vie, mon père et ma mère ont été des deux côtés, la civilisation et l'aventure. La voile est un chemin à lui tout seul, la nature est notre moteur et notre peur aussi, tout un monde à portée de vent pour peu qu'on le prenne mais le danger est là et la technologie ne nous sauvera pas forcément d'un naufrage, c'est à nous de faire ce qu'il faut, anticiper beaucoup et réagir très vite. Les prises de décisions sont rapides et souvent lourdes de condéquences, il faut l'accepter et faire avec.

On ne peut pas comprendre ce que vivent ceux qui partent si on ne part pas soi même. La force du vent et des vagues est impressionnant, sentir le vent monter inexorablement lorsqu'on est loin de tout est quelque chose... Être "coincé" à bord peut être flippant, pas d'échappatoire, il va falloir assurer et prions d'avoir tout bien anticipé et prendre sur soi.

Découvrir l'axe du vis-du-mulet qui s'est barré lorsqu'on se décide a prendre le second ris fait un choc, évidemment il pleut et c'est la nuit, dixit la loi de Murphy, mais il faut y aller et vite, les outils et en avant Guingamp, on va régler ça... Ça fait des souvenirs, et on repousse ses limites... Le passage du capo de Gata de nuit et avec 30noeuds et des déferlantes au cul a été quelque chose aussi, nous éprouvions notre boud'iou et nous avec, et on a été bon !

Je le dit avec fierté, ma coéquipiere et moi avons été bon.

Sur un voilier la pression n'est pas la même, deja on peut toujours remonter au vent s'il tourne, déjà c'est énorme, puis si une lame ou une coup de vent nous couche Bébert remonte ! Alors que Boud'iou ,même si on l'aime, encaisse le choc, ça n'est pas la même chose. Avec un cata on ne remonte pas au vent comme un voilier alors si il tourne de façon imprévue c'est beaucoup plus gênant... Par contre au mouillage rien à voir, un cata c'est le bonheur, la surface dedans comme dehors est gigantesque comparé à un voilier et on ne roule quasiment pas ! Ennorme !!!

Je termine cet entre-deux-navigation par les préparatifs du départ, ce matin nous sommes allés nous amarrer au ponton gratuit d'Olhào, faire les courses, les lessives, vidange des moteurs et tentative de réparation d'une petite fuite d'huile au moteur babord, faire les pleins d'eau et chercher des relais pour mes alternateurs mais c'est férié aujourd'hui, zut ! J'attends aussi une carte sim mais pas arrivée non plus. Du coup nous partirons demain dès que j'aurai été voir si je trouve ces relais ! Direction Madère, Porto Santo, trois bon jours et demi, une bonne fenêtre me dit notre ami Gilbert et je suis d'accord avec lui... On reprend la route, youpiii... Nous avons rencontré Pascal, vraiment très sympa et discret, ouvert, nature, un vrai bonheur.un alsacien...sans oublier sa fidèle Maïa, mi chien ,mi loup, sur laquelle Flo a craqué et a pu exercer sa passion de la photographie.

Nous espérons les retrouver sur notre chemin, c'est une belle rencontre.

À très vite pour la suite de nos perigrinations... Je laisse Flo corriger les fautes, rajouter sa touche et mettre des photos, chacun son truc ! Je préfère la complémentarité à l'homogénéité... Bizzz

Maïa vient verifier que tout est ok pour le départ
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Publié le 5 décembre 2018

Donc prêts à partir... On embrasse Pascal et Maïa et zou... Les gribs sont prévus bon, portant ou quasiment, sauf pour les effets de terre. Nous partons un peu tard à cause d'une carte sim qui tarde à arriver et elle ne sera pas là ! Tant pis. Avec la marée descendante ça avance bien, partis à 11h et sortis de la passe à 12h. Courant contre houle occasionne un petit passage perturbé mais rien de grave. En sortant nous avons le vent dans le nez pour notre route, nous resterons un peu au moteur pour s'éloigner des côtes et tâcher de prendre le "bon" vent... Ça ne marche pas, au bout d'une heure de secouade à cause des vagues de face, nous décidons de hisser les voiles et d'abattre, partir travers au vent pour gagner et vitesse et confort, nous reviendrons sur notre route théorique plus tard, le vent va forcément tourner. "Patience, ça va bien tourner"...

ÇA SERA LA PHRASE DE LA NAV...

L'enflure, jamais il ne tournera vraiment, nous l'aurons toujours à 60° à tribord, la limite pour boud'iou pour ne pas trop dériver. Nous aurons une mer croisée, de travers avant aussi, extrêmement inconfortable, ça tape sous la nacelle à en être inquiétant et ça secoue terriblement de façon saccadée. 4 jours et nuits comme ça ! Jamais nous n' aurons été autant secoué et éprouvé. Je suis barbouillé et Flo pareil avec des maux de têtes en prime. Plusieurs fois je serai tenté de partir sur les Canaries mais une dépression nous prendrait avant d'y arriver. Pas question de retourner, ça va bien finir par tourner... 4 jours à se le répéter.. pas une fois un vent comme prévu. La Méditerranée quoi... Mdr

Sympa pour le régime, moins pour les odeurs. Pas moyen de manger ,ni de s'hydrater correctement ( mal de mer) ni de de se laver (trop secoués), on tâche de boire un minimum, et d'attendre, de suivre le vent pour remonter au mieux vers Madère. Petit à petit on réussit à prendre le bon cap, péniblement, jusqu'à dimanche, le vent tourne et on est obligé d'abattre encore, loin de notre route, ça devient inquiétant. Puis petit à petit on regagne du Cap et on fini par reprendre la bonne direction. Mardi après-midi Porto Santo sera en vue et nous y accosterons à 14h, l'heure de la délivrance... Lol

Sinon au milieu de toute cette angoisse et ce stress pendant la nuit de samedi à dimanche un bruit retenti dehors (et Dieu sait que j'ai identifié tout les bruits à bord...), je sors et constate très déçu qu'une moitié du lazy jack a cassé, rien de grave, on verra ça plus tard. Quand à la nuit de dimanche à lundi, oh surprise, un autre grand bruit ! Je sors et oh dépitation, la Gv est étalée sur le pont, où elle n'a rien à y faire ! Je vérifie quand même, le mât est à sa place, ouf ! La drisse a cassé, la s..... Bref, perception de Floflo et action, chaise de mât, chaussures et gants, je vais monter au mât arranger ça. Flo est dans un état passable (moi aussi d'ailleurs) et me regarde désabusée en me disant que ce n'est pas prudent. Mais si ça va aller... Arrivé sous la première barre de flèche je redescends, il commence à pleuvoir et Flo va être mouiller, on verra ça plus tard... Comble de la mauvaise foi..., tu parles de monter au mât secoué comme on est, il va bien rigoler le mât ! Par contre sans la gv on n'ira pas assez vite et on ne remonte plus assez au vent, impossible de s'en passer. Je bricole une drisse de spi et m'en sers pour re hisser la gv avec trois ris, histoire de ne pas aggraver la situation, il y a 25 noeuds établis et mon bricolage touche les haubans. Ça tiendra cette nuit et la journée suivante. La dernière nuit ,le vent baisse, tourne un peu et une grosse houle s'installe, c'est plus confortable et met à moins rude épreuve le boud'iou, ouf. Par contre du coup moteur de 23h à 14h, heure d'arrivée... Pour être plus explicite je mettrai une capture d'écran du trajet...

Arrivés dans le port de Porto Santo ,nous cherchons où mettre l'ancre, puis fatigués nous prendrons une bouée d'amarrage, la facilité. Nous coupons les moteurs et là... Oh délice, Oh bonheur, plus un bruit, plus un coup, plus de sursaut... Quel délice. Flo va de suite mieux et donc... REPASSSS !!! Le temps d'aller aux toilettes , le zodiac de la capitainerie passe nous dire d'aller les voir après avoir demandé si nous avions fait bon voyage, ce qui est déjà fort sympathique. Nous irons faire notre première "clearence" et l'accueil est joyeux et décontracté. 6,5e la nuit à la bouée, sanitaire et laverie compris, c'est génial ! Il y a 4 ou 5 voiliers à la bouée, tranquilles. La nuit sera d'une douceur et d'un calme olympien, on peut le dire, on aura morflé ! Mais c'est fait.

Bizz

On voit le départ trop sur la gauche du au vent et le "décrochage"  le dimanche, on l'avait heureusement un peu anticipé en tâchan
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Publié le 5 décembre 2018

Quel bonheur ce cailloux dans l'Atlantique... D'abord les gens, souriants, courtois, d'une extrême amabilité en voiture et les paysages !

Du port où de la marina, au choix, il faut 20mn pour rejoindre le centre ville en longeant la plage. On trouve de tout dans les boutiques et la jetée est très sumpa. Nous avons loué un scooter 125 pour visiter l'île, en bon français j'ai demandé ou étais l'antivol, il a rigolé et nous a dit de juste éviter de laisser les clés dessus la nuit... Ça donne le ton. 30 euros les 24h, ça va... Une voiture 70e, cher. Nous partons avec un grand YAHOOO qui a du inquiéter le monsieur... Quel plaisir de rouler en deux roues a nouveau... L'île est magnifique, la plage à l'extrémité sud est sublime et quelques chouettes ballades à faire sur les volcans, le littoral est superbe aussi. Le petit restaurant (Torres) au centre de l'île (tout près quoi...) est excellent, et des desserts.... Mmmm et la patronne géniale, ils vont même chercher les clients ,gratuitement, en voiture au besoin ! Nous aurons passé une journée excellente et riche en découvertes et paysage. Que du bonheur.

Nous allons en profiter pour faire aussi tout un tas de lessive avant de repartir, c'est gratuit et nécessaire, beaucoup de linge est mouillé d'eau de mer, pour éponger les divers fuites et les sorties précipitées sur le pont arrosé par les vagues... Nous trouvons le local et préparons tout ça. Une femme est là pour le ménage et semble t il pour aider, hyper sympa elle nous filera un sacré coup de main. Pour la petite histoire, j'amène Flo avec l'annexe pour rechercher le linge et la dépose sur une mise à l'eau fort glissante, étape deja fort délicate en soit. Je l'attends sur place, assis sur un rocher le p'tit boud'iou en laisse. Pour changer de place je lâche la longe un instant, grave erreur , une seconde avec le courant de la marée l'annexe se barre... Que faire ??? Plonger vite fait ou descendre le long de la mise a l'eau ? Dégouté je me déssape le temps que ma réflexion chemine. Me voilà en caleçon père Noël rouge au milieu du port, comme un couillon... Bon je vais plonger ça sera plus rapide, ça a l'air dégagé et je ferai un plat par sécurité ! Je fait un plat sur un cailloux bien planqué, bravo l'artiste ! Je rejoins l'annexe vite fait en pestant et le souffle coupé, une belle éraflure sur le ventre et un bleu sur les côtes... Flo revient avec le linge et me trouve assis en caleçon et tout mouillé, à peine surprise de mes âneries... Perception de l'arnica... C'est tout moi ça !

Nous serions restés plus longtemps mais nous devons être à Lanzarote chercher une amie à Flo qui nous rejoint. Du coup on surveille la météo, redescendre sur les Canaries c'est deux jours et on ne veut pas revivre les sales conditions de suite ! Lorsque le créneau se présente on décide d'y aller. On règle le port et nous voilà prêts à partir, le soir. Mais finalement non, on dormira une nuit de plus ici pour le confort et parce qu'on aura plus de vent pour la traversée. Du coup au matin re payer le port, un peu de mécanique et c'est parti vers 14h. Flo appréhende un peu et moi aussi, nous avons été bien secoué quand même. On verra bien...

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Publié le 18 novembre 2018

Samedi 14h départ .

Le départ se fait avec 15 noeuds de vent arrière, chouette, ça va filer et tout en douceur... A priori en 48h c'est bouclé mais 275 miles au plus court quand même. Rapidement le vent tombe a 4-5 noeuds, du coup je rentre le génois et sort le spi. Nous marchons du coup entre 3 et 4 noeuds, pas mal. Loin de la moyenne mais on se rattrapera plus tard, espère t on...ça restera comme ça jusqu'à minuit, puis le vent tourne a bâbord, je rentre le spi et remet le génois mais on se traine. Vers 5h ça se lève, 15-20 noeuds, enfin on avance. Entre 6 et 9 noeuds. C'est parti. Ça restera comme ça, grand large, un jour tribord amure puis bâbord amure. Nous avons un peu perdu du temps mais on se rattrape, boud'iou glisse superbement, quelques surfs bienvenus, pas bruyant ni brutal, du bonheur. Par contre nuages et pluie, arc en ciel, orages ( 27 noeuds et pointe a 13 noeuds) qui passent vite. Flo va plutôt bien, un reste d'angoisse la travaille un peu, moi ça va, je reste aux aguets mais je profite de ces bon moments. Nous arrivons sur la Graciosa la nuit vers 23h, bien poussés par le vent, aux instruments parce qu'on ne voit rien et c'est impressionnant, il y a un peu de courant, de vent et de pluie. De grandes falaises à bâbord et de longue avancées à tribord. Demain sera un réveil plein de surprises...

Petite histoire, en allant ranger le tangon je me fous le petit doigt de pied dans une daurade et je jure copieusement en me le tenant (ce qui ne sert a rien, pensais je) je fini le taf et rentre en jurant toujours, Flo regarde pour le principe et oh dépitation morbide et hargneuse, l'animal de petit doigt a décidé de faire bande a part et boude des quatres autre frères de portance. Bref cassé. Flo entreprend de régler ça de suite, je suis hystérique et refuse catégoriquement, pas touché au grisby, ça douille. On verra plus tard. Elle voulait me le redresser, rien que d'y penser j'en frissonne... Brrr pas toucher... On y met quand même de la pommade arnica et du scotch pour le ramener contre son grès dans son camp. Affaire a suivre...

Nous mouillons finalement près de trois autres bateaux, tranquille, à la voile jusqu'au bout, c'est bien agréable... Pas trop près, gare a la marée et aux courants, sudistes que nous sommes...

Le lendemain effectivement, le réveil est un régal, paysage sublime, anse superbe, du vent mais bien abrité des vagues... Yesss

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Publié le 29 novembre 2018

Arrivee donc lundi 12/11 dans la nuit

Superbe petite île volcanique rattachée il y a peu aux Canaries, toute pelée et aux constructions rares et blanches. Nous sommes au mouillage ,entre de grandes falaises en face appartenant à Lanzarote, et une superbe plage.

Nous décidons d'aller au village à pied après le petit déjeuner, une fois p'tit boud'iou à l'eau et les sacs prêts nous nous y mettons... Nous tirons autant que faire se peut l'annexe sur le sable et je mets l'ancre loin en haut sur le sable histoire d'être tranquille. Nous voilà cheminant décontractés ,(avec mon Petit doigt de pied toujours récalcitrant mais bandé), en route pour le village quand je réalise que je n'ai pas pensé à la marée. Aïe. Je regarde sur Navionics, elle est montante, ça devrait aller, on verra au retour.

Le village est attrayant, les rues ne sont pas goudronnées, mais de sable, les maisons toutes blanches,, le petit port,mignon, un peu touristique mais en mode"sauvage" quand même. Juste aux abords du village,, quelques toiles de tentes entre les dunes, où quelques "culs_nus", prennent le soleil ;cela donnerait presque un petit côté hyppie, que leurs gros 4x4 , garés un peu plus loin dénaturent un petit peu.

Nous croisons une petite épicerie, et en profitons pour ravitailler, un minimum c'est cher. Déjà aimable comme une porte de prison rouillée et en plus la caisse est en panne, de jus a priori. Peut être une cause a effet ? Je ne crois pas. Il y a un groupe dehors prêt a être mis en route pour dépanner mais ils ne semblent pas pressés de s'y mettre. Un autre couple attend. Finalement ils s'y décideront, on payera et partira sans avoir gagné un sourire... Cher je vous dit !

Retour au bateau, un peu angoissés quand même, deux bonnes heures après et une petite glace quand même... Nous arrivons et je vois un malheureux touriste s'évertuant a sauver mon annexe de la noyade sans se la prendre sur la couenne avec les vagues... Je cours lui prêter main forte, n'écoutant que mon bon cœur, ah ben c'est la mienne en même temps... Il semble apprécier le geste, je me demande si c'est bien la mienne en fin de compte... Bref, les vagues tapant sur le tableau arrière ont fini par le remplir et évidemment le tirer hors de l'eau est impossible, trop lourd. Je lui explique mon idée et nous voilà le repousser a l'eau et le vider a grand coup de pagaie dans la panique jusqu'à ce que Flo me propose gentiment un seau... Bonne idée Flo, je peux même pas râler contre elle, pas sympa.

On s'en sortira bien, l'eau de mer n'aura pas pénétré le réservoir d'essence, ouf. Nous remercions très chaleureusement l'homme pour son geste et ses efforts, au risque de rendre sa femme jalouse et nous montons à bord, les vagues ont tendance à nous pousser sur la plage et la maintenir n'est pas facile. En partant je le remercie encore de loin, vraiment très sympa, ça fait plaisir. Mes excuses mon "p'tit boud'iou ', on fera plus attention. Soit dit en passant mon petit doigt de pied ne m'aura pas dérangé sur ce coup là, comme quoi... Demain nous ferons mieux...

Une fois remis de nos émotions à bord, après un café chaud quoi (!) Je vais au pied du mât bricoler quelques trucs pendant que Flo s'occupe à l'intérieur, sur son tel encore ! (comme moi maintenant quoi ! Lol )

En bricolant, le parebatage coincé dans la drisse de Gv (pour pas qu'elle tape contre le mat et nous empêche de dormir a défaut de s'abimer),a décidé de me jouer un bon tour, et dégringole et chūt sur mon petit orteil renégat ! Me voilà a crier et jurer copieusement au grand désespoir de Flo ! P... ça commençait a aller mieux, comme quoi il faut jouir de chaque instant ne sachant pas ce que les minutes suivantes nous préparent... S....

Un peu de crème et de glace plus tard ça ne va pas mieux mais on peut faire croire que oui ! Bref. Demain grande marche sur les volcans, ça va donner...

La soirée est comme toujours, délicieuse. Quel plaisir sans cesse renouvelé que ces soirées simples à bord, dans le carré soyeux, confortable, douillet, apaisant. Je lis ou m'occupe pendant que Flo nous prépare un petit apéro et un repas. Nous apprécions immensément ces moments de tranquilité, où nous savons que la soirée va être calme et la nuit agréable, plus ou moins bruyante ou agitée mais en sécurité et sans obligation aucune autre que nos envies et désirs. Nous sommes sur les réseaux sociaux ou auprès des héros de nos livres, a remplir nos fiches ou écrire a nos enfants, un bonheur simple et vécu intensément comme j'imagine que je les vivrai quand j'aurai mes petits enfants, à qui j'apprendrai a rendre dingue leurs parents, parce-que ça sera mon boulot ce coup ci.... Ahaha

Le lendemain donc, après d'infinies précautions pour emballer mon orteil confortablement je mettrai mes tongs !

Après une nuit aussi de réflexion au sujet de l'annexe et comment la laisser sans risque je trouve la solution, nous prendrons le canoë !!!

Cela étant fait ,Flo a préparé les sacs et sandwichs et nous y allons. Grimpette sur le premier volcan, à côté de nous, chemin de chèvre mais superbe panorama enchanteur. Nous redescendons et comme il est tôt nous décidons d'aller voir celui d'en face, au milieu de l'île. Nous traversons au petit bonheur la chance l'île en son milieu hors de tout sentier, un no man's Land très agréable, le sable est doux et les plantes font penser au far west, on imagine sans cesse des cowboys arriver nous proposer un barbecue de saucisse avec café corsé ! Le pied. Aïe !

Nous remontons les contreforts en face puis l'ascension, rapide quand même. Il y a en son centre deux cratères où nous descendrons. Superbe. Nous mangeons la haut et redescendons prendre un café au village, pas loin, rien n'est vraiment loin ici, mais qu'est-ce que c'est beau...

Nous allons reposer dignement nos petons dans un petit café a l'air sympa comme ne l'a pas la serveuse ! Mais bon, tentons. Bon effectivement elle ne l'est pas, mais vraiment, attente, fait semblant de pas comprendre "café con leche"... Simple pourtant ! Et pas qu'à nous. Au moment d'aller payer je fais gaffe a pas me faire mordre ! Nous reprenons une glace pour le principe (et le plaisir aussi) en repartant, sympa ce coup ci. Trop bonne .

Retour au canoë, il nous attendait tranquillement. Le soleil est là, on en profite pour se baigner un peu, un plaisir. Petite bronzette et sieste. Retour au boat harassés mais heureux...

Faute à la météo ,nous levons l'ancre dans la matinée le lendemain, le vent va tourner et le mouillage sera inconfortable. Nous devrions avoir un peu de vent pour atteindre Arrecife où nous récupérerons Brigitte qui fera avec nous la traversée vers le Cap Vert. Il y a une trentaine de miles a faire, ça peut aller vite mais ça peut aussi être infernal...

Ça sera Infernal ! Au début Impec, le long des falaises, dans le chenal, vent arrière, nickel puis passé le cap et tourné sur la droite pour descendre le long de Lanzarote vent de face. Donc moteurs et là c'est long. Nos moteurs sont un peu faiblards et avec 15 noeuds de vent ça n'arrange pas les choses. Bon, cahin caha on avance, 2-3 noeuds... Ça va être long. Dès que le vent tourne suffisamment je met le génois et on décolle. On arrivera au mouillage vers 16h, après la pluie, le brouillard, le vent et la patience... Le mouillage est particulier, derrière une jolie digue, quelques bateaux y sont déjà et on se glisse entre, il y a de la place. Une fois sûrs du mouillage nous allons a terre visiter un peu...

Les moteurs restent fiables, un extracteur d'air a rendu l'âme, a changer, et le témoin de pression d'huile bâbord ne marchait plus suite au colmatage de sa fuite, le fil de masse s'est cassé. J'ai démonté et remonté en navigant (le confort d'avoir deux moteurs) et c'est réglé. Plus de fuite d'huile et ma pression est bonne... Yess.

Donc le jeudi 15/11

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Publié le 29 novembre 2018

Arrecife nous voilà le jeudi 15/11... Sympa les canaux, le petit port intérieur, les magasins ouverts tout a côté, dont supermarché contre le ciné. Nous faisons un petit tour le temps que la nuit tombe, acheter trois bricoles, de la salade et des légumes ( du chocolat !) puis retour au bateau pour une bonne nuit.

Le mouillage est relativement abrité mais pas confortable, il y a de quoi attacher l'annexe un peu partout mais elle rague. Le mieux est de passer sous les petits ponts de pierre et d'entrer dans le petit port de barques de pêcheur bien abrité lui. Gare a la marée...

Le lendemain nous allons nous renseigner pour louer une voiture pour récupérer Brigitte le lendemain et pour un scoot ce jour même. 25e le scoot et 45e la voiture. Nous prendrons la voiture demain et pas de scoot aujourd'hui, il pleuviote un peu. Marche et ballade, détente... Le temps est très mitigé, coups de vent et pluie alterné avec soleil et chaleur. Un coup un pull et un coup a poil ! Lol

Samedi 17 récupération de Bribri le matin, quelques soucis avec l'annexe pour la garer, vent et vagues... Du coup je la déplace dans le petit port puis nous partons visiter l'île... De somptueux paysages lunaires a cause des volcans, on dirai qu'à perte de vue une terre de rocher a été retournée au buldozer, impressionnant. Le point de vue à l'extrémité nord-est de l'île qui donne sur la Graciosa est sublime. Tout en hauteur, au bord des falaises et a l'aplomb, très impressionnant et tres belle architecture tout en rond, et cette baie vitrée... L'entrée est a 4,5 € mais ça les vaut vraiment...

Beaucoup de petites parcelles de terrain en pierre, avec du sable noir dedans (?), j'en conclus qu'ils cultivent le sable bien cuit. Une pluie drue tombe vers midi, nous nous arrêtons manger du côté ouest de l'île dans un sympathique restaurant, très bon poisson mais le patron est un excellent vendeur et nous force un peu la main en nous amènant des entrées non commandées, très bonnes d'accord ,mais pas commandées ! Pas de dessert du coup ! Nous repartons repus et continuons la visite jusqu'à la nuit tombée. Très sympa cette île. Le lendemain réveil tôt pour remplir de gasoil mes bidons avec la voiture avant de la ramener. C'est dimanche et tout est fermé, nous nous promenons et flanons tranquille.

Lundi (19/11) matin nous partons tôt faire des courses en vue du départ, les filles au supermarché et moi côté port, mon extracteur d'air bâbord a lâché et il m'en faut un nouveau plus quelques bricoles... Une fois trouvé je les rejoint pour faire le porteur. Petite anecdote, en accostant l'annexe Brigitte perd ses lunettes qui tombent au fond de l'eau, au bord du quai. On les voit , on verra au retour. Et au retour bien sur, les pagaies de l'annexe sont trop courtes et du coup je me met en slip et plonge les chercher... Les passants rigolent et ça me rappelle vaguement quelque chose... Les lunettes sont sauvées.. Retour a bord, rangement et préparation puis top départ...

En court de route Flo et Brigitte reçoivent un message sur leurs site de "femme de voileuse" d'une de leurs connaissances qui nous a croisé quand nous partions, elle arrivait ! Dommage ! La mer est grande mais les ports sont petits...

Départ le lundi 19/11

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Publié le 29 novembre 2018

Lundi 19/11

Le vent semble se décider a être avec nous mais les jours suivants sont compliqués. Nous pensions aller vers la marina Rubicon mais éole n'est pas de cet avis. Nous y serions bloqués plusieurs jours pour cause de houle de 5/6m et cela ne nous arrange pas. Nous partons donc vers 14h (le temps d'avitailler et de trouver un extracteur air pour le moteur bâbord et des bricoles électrique) du côté Est de Fuerteventura, le vent est a 60° comme d'habitude (snif) mais quasiment pas de mer, nous filons entre 6 et 8 noeuds avec 15/20 noeuds de vent. Vers 21h nous nous rapprochons de la côte vers un petit port et décidons de mouiller pour la nuit. Une nuit délicieuse et calme, un régal, ma journée aura été bien agréable. 30 miles de fait.

Mardi 20/11 : Lever 8h et départ 8h30, pas de vent aujourd'hui, moteur donc jusqu'à la pointe Sud de l'île, du soleil et du vent de face, quelques plongée pour optimiser les pales de l'hélice babord... Elle est fraîche mais agréable. Arrivée au soleil couchant dans le phare, Superbe spectacle, une demi heure en retard pour qu'il fut parfait. Seul bémol, les hôtels monumentaux sur le front de mer, on de croirait a Las Vegas !!! l'Espagne et son absence de loi littoral encore une fois... Beurk ! Nuit calme aussi, du vent de prévu vers 2h du matin, on charge l'ancre... 30 miles aujourd'hui, on se traine avec le moteur !

Mercredi 21/11 : le vent prévu n'est pas la, peut être sommes nous juste bien a l'abri, mais pas sur. Nous partons tôt (vers 8h) et passons le Cap de Solana Matorral pour prendre la direction de Grande Canaria en face, 60 miles aujourd'hui... Vent de face travers, entre 60 et 30 degrés, vraiment pas l'idéal, les voiles aident quand même mais le moteur est indispensable. Passé le cap le vent reste moyen mais une belle houle arrive. Nous avançons doucement entre 4 et 5 noeuds, ça va être long. Un voilier nous dépasse au moteur, et prend rapidement le large, grrr. Un autre part en même temps que nous, nous le distancerons doucement mais il doit être juste a la voile, aucune gloire... A un moment le vent se stabilise a 60° et je coupe enfin les moteurs, nous filons entre 6 et 8 noeuds, ça fait du bien. Nous resterons comme ça presque jusqu'à l'arrivée, ou protègé par le relief de l'île le vent tombe soudainement pour s'inverser deux minutes après, impressionnant, comme en Méditerranée... Lol

Nous arrivons une heure trop tard, il fait nuit ! Des cargos partout comme a Gibraltar, beaucoup de trafic dans ce port, l'application AIS est d'un grand secours pour voir leurs mouvements et trajectoire. Nous rentrons doucement vers le lieux de mouillage, face au port de commerce, près d'une digue, il y a déjà beaucoup de voiliers a l'ancre.

Jeudi 22/11 : Le mouillage est ici payant, après une bonne nuit rythmé par les entrées et sorties des cargos et un solide petit déjeuner nous partons avec nos papiers a la capitainerie régler la note et de renseigner pour l'avitaillement... En effet nous partirons d'ici demain matin pour le Cap Vert. Un sale temps nous attend toute la sainte journée, pluie, pluie et pluie... Brrr

Les filles se douchent pendant que je fais les pleins d'eau a l'aide des bidons, puis 40l de gasoil. Pour compenser un peu ce qu'on aura dépenser ces derniers jours. Nous faisons aussi une bonne lessive a la laverie, chère mais utile. Comme il pleut sans arrêt nous retournons au bateau manger et nous aurons la flemme d'en sortir. J'irai juste faire un complément de courses sous la pluie contre un bon gâteau en chocolat, j'y gagne !

Nous avons rencontré aussi un Ukrainien venant de Thaïlande embarqué sur un navire russe qui nous présente une jeune française un peu rasta cherchant un embarquement pour le Cap Vert voir les Antilles. Nous leurs offrons un café mais comme nous sommes "complet" ça sera "niet". Apparemment beaucoup de monde cherche a s'embarquer. Pas avec nous pour le moment en tout cas ni sans connaître un minimum les gens...

Le repas se fera entre les fringues qui sèchent et avec le bruit de la pluie. La nuit est interrompu par un bel orage a 2h du matin, un grain qui passe avec un bon coup de vent. Nous nous levons pour surveiller si le bateau ne dérape pas où que d'autre ne viennent pas sûr nous. Plusieurs lèvent l'ancre en catastrophe, nous nous rapprochons d'un voilier a côté, un peu trop a mon gout mais je n'ai pas envie de remonter mon ancre alors que nous partirons dans quelques heures. Je resterai a veiller la nuit, le voisin aussi, inquiet de voir notre cata alu assez proche de lui. Je le salut sous la pluie pour lui montrer que je veille au grain, justement (veille au grain et grain qui passe.... Mouais ! ). La nuit passera sans plus de soucis, au matin le ciel est un peu dégagé, j'en profite pour monter au mat inspecter un câble qui pend, celui de la vhf évidemment (misère) qui était apparemment juste bricolé. Je le "re bricole" avant notre départ et suite a un conseil de Flo on décide d'activer l'iridium (on pensait attendre la transat, mais avec l'antenne vhf bricolé ça serai très stupide). Cela nous rassurera tous d'être a portée de tel a chaque instant. Gilbert est prévenu et fera le routage et passera aux enfants les infos. On contact aussi le CROSS GRIS-NEZ, spécialisé pour les déplacements loin de la France, très efficace et sympa. Ils nous enregistrent et nous souhaite bonne nav. Voilà pour la sécurité. La fenêtre météo est bonne, ya plus qu'à. Plusieurs autres voiliers partent aussi dixit Facebook, nous ne serons pas seuls... Allons y !

Vendredi 23/11 donc, départ pour le Cap Vert...

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Publié le 2 décembre 2018

Vendredi 23/11

Première longue route, première vraie longue navigation...

Entre 6 et 8 jours, peut- être plus selon la météo, en principe navigation très agréable (en principe...). Le créneau nous semble bon et pas que pour nous apparemment, nous sommes prêts, allons y.

Le départ est un peu retardé à cause du soucis en tête de mât et de la mise en service plus tôt que prévu de l'iridium ,que notre ami Gilbert nous a prêté. Nous partons donc à 11h au lieu de 8 , après une nuit compliquée , avec de l'orage, et donc de la veille.

Le vent souffle à 15 noeuds de l'arrière, impeccable... Nous sortons précautionneusement du port en nous faufilant entre les différents cargos et très impressionnants navires de forage, une dizaine au moins en maintenance apparemment... Avec la Gv et le génois nous filons entre 6 et 8 noeuds le long de l'île, très moche ,de ce côté en tout cas: immeubles , serres, usines, éoliennes, le tout implanté sans considération ni effort pour le site naturel magnifique au delà de ça. Satanée Espagne sans loi littoral...

Toujours trop pressé je prends un cap qui nous amène trop sous l'île et nous sommes soudainement complètement déventé ! Gros virage à bâbord et ça repart... Leçon retenue, ne pas rester sous l'île... Nous naviguons donc direction l'Afrique , avec une allure soutenue et une mer plutôt tranquille. Très agréable. Les lignes sont mises à l'eau, comme toujours et comme toujours c'est les poissons qui arrachent tout... Grrr.

Toute la journée et la moitié de la nuit nous filerons bon train, puis le vent tombe à 5 noeuds et je mets le spi, puis au matin nous passons au moteur, pétole. Si nous n'avançons pas, nous y resterons plusieurs jours, alors qu'il y a du vent devant... 20h de moteur quand même, ça use ! Le vent remonte enfin à 5 noeuds et nous renvoyons le spi, bariolé de morceaux de scotch 'orange, pour colmater quelques trous ....A faire réparer de toute urgence, comme le câble vhf et mon alternateur, qui déconne toujours... La vie marine quoi...

Bonheur, il y a un gros soleil, toutes nos affaires sèchent, on bronze et on se détend... Lecture, farniente, attente du poisson... Nous avons convenu avec Gilbert de nous contacter pour faire le point tout les deux jours à 11h, heure française ,c'est fait. Nous devrions retrouver 15/20 noeuds de vent bientôt. Nous avons un voilier sur notre bâbord, qui nous dépasse doucement, et un au loin sur tribord. Sympa de ne pas être seul. Pas mal de cargos passent, toujours assez loin. Les quarts sont de 3h, ça nous laisse 6h de sommeil entre, très agréable. Voili voilà pour le moment...

Le soir tombe après une journée sous spi, vitesse moyenne de 4,3 noeuds, les deux voiliers qui nous escortaient de loin se sont enfuient de part et d'autres, nous revoilà seuls et toujours sans poissons, A défaut de protéine animale, nous mangerons Brigitte !

Nous rentrons le spi à la tombée de la nuit, un ris sur la Gv et le génois tangoné, nous sommes prêt pour le vent... Ya plus qu'à !

Nuit calme, réveil tranquille ,on remet toute la Gv et c'est reparti.

Le vent monte dans la nuit, bien vu de rentrer le spi. 19 noeuds et ça avance pas mal du coup. La houle est de travers alors ça secoue un peu surtout que la mer est un peu croisée, brouillonne. Elle sera comme ça jusqu'au bout. Surprenant comme les vagues peuvent changer de rythme rapidement, selon le vent, se creuser et monter, changer de côté selon le vent. Il y a une houle principale et des vagues secondaires, tout ça change constamment et étonnement... Nous surveillons ça tranquillement et nous avançons bien. Le rythme se prend, nous mangeons tôt, à la nuit tombée, rapidement ensuite, deux d'entre nous vont se coucher et un reste au quart. Au matin chacun a fait le sien et avec la fatigue le p'tit dej se prend assez tard, le déjeuner quand la faim se fait sentir et le dîner à la nuit tombée, ou du moins , se prépare à ce moment. Entre temps, nous contemplons la nature, mer ou étoiles selon le moment, nous constatons aussi avec horreur et force jurons que les rapalas se font arracher sans ramener de poisson comme il se devrait, et mon fil s'amenuise, il me faut changer de tactique ! Macash, nada, nib de nib, pas de poisson ramené cette nav ci... Mais des touches...

Une entrée d'eau de mer persiste côté bâbord du bateau, petite mais chiante et pour le principe ça m'agace. Je me lance donc la recherche de son origine a l'aide d'un bâton de sourcier qu'on m'a vendu il y a peu me vantant ses mérites même sans une once de pouvoir... Peine perdue le bâton est perdu au milieu de toute cette eau et me renvoie un regard vide et déconcertant, qui semble me dire " mais t'es con ou quoi ? T'as vue la quantité d'eau autour ? Utilise de l'essuie-tout ou ta cervelle ? Enfin, de l'essuie-tout quoi ! " Le bâton finira à la baille, triste récompense pour la non-pratique de la langue de bois pourtant institutionnalisée par feu nos instances dirigeantes, je dis " feu ", parce qu'elles ont tendance à être loin de nos préoccupations ! Trêve de digressions, je plaisantais je n'avais pas de bâton de sourcier, comme Flo aurait peut-être préféré, je me contente de tout démonter et sortir dehors pour remonter le fil de la source salée qui nous accompagne désagréablement depuis un certain temps et que je pensais avoir déjà colmaté dans un moment d'euphorie aujourd'hui contrarié !

La source donc ne résistera pas longtemps à mes investigations attentives et décidées et Oh joie Oh bonheur je la trouve ! Un petit tube en alu servant de passe coque pour évacuer les gaz du compartiment batterie et autour duquel viens s'emmancher un tuyau d'arrosage jaune serré par un serre-clips fuie à chaque pression d'eau sous la nacelle, et Dieu sait, si il y a là régulierement de la pression ! Le serre-clips n'est pas serré ! Le tuyau est inutile depuis un bail, remplacé avantageusement par un entrebaillement constant de la porte (!). Je le laisse quand même et resserre le fautif, "quid" de la fuite,

on n'en entendi plus parlé !

Ça c'est fait, quoi d'autre pour m'occuper ? Pas grand chose et c'est tant mieux, le temps passe gentiment, lecture, contemplation, ballade autour du cata ( il est ennoooorme.... 😀) Et vérification diverses et variées, j'ai déjà et le lasy jack à terre et la GV, ça ira... RAS, que du bonheur...

Nous filons bon train, 6 noeuds de moyenne, nous arriverons pour une fois, a priori, de jour, c'est chouette. Ça ne me gène pas de nuit, on a l'habitude, mais bon, ça manque de charme sur le coup, pas de stress par contre... 😉

Je me méfie quand même des prévisions, on a souvent été déçu. Mais là tout semble concorder... Nous entamons notre dernière nuit de veille, demain 14h on devrai y être. Enfin 14h ! Vu qu'on à a bord trois heures différentes (métropole, Canaries et Cap Vert) disons qu'un compromis a dit 14h ! Je vous dit pas les discussions pour les prises de quart, heureusement que le Capitaine a toujours raison !!! 😁

En principe le vent devrai forcir a 22 noeuds demain, on verra bien. Le vent et les vagues nous poussent bien, on avance. Le lendemain ça mollit a 10/12 noeuds, mais bien dans l'axe et on avance bien du coup aussi. Par contre pas de réseau , et pas de " Terre en vue " ... Se serait- on trompé ? Non non, de la brume, à 15 miles on aperçoit enfin un piton, telle une apparition fantomatique ,quoique bien réelle ,Yesss...! L'arrivée est du coup soudaine, nous longeons l'île par l'ouest et fonçons sur Palmeira, le vent est arrivé, a 22 noeuds... Virage serré sur la gauche et moteur en avant pour remonter face au vent vers le mouillage, découverte émerveillée du petit port, bien encombré deja ! Nous affalons la Gv, le génois était deja rentré, les ancres préparés, ya plus qu'à. Je remarque un petit cargo derrière nous qui va accoster pendant que nous manœuvrons, histoire de mettre un peu de sel...

Je montre a Flo droit devant, droit devant te dis-je ! MAIS DROIT DEVANT MERDE ! Ah pardon, face à 25noeuds de vent on peine... Oups moi et ma patience coutumière... 🤔

Nous jettons l'ancre un peu en dehors du "troupeau" mais dans les clous et avec beaucoup de chaîne. Le cargo nous passera tout a côté. ON EST BIEN !

Sur ces 6 jours de navigation, donc pas de casse au mauvais moment, ni de frayeur. Flo, sera un peu incommodée par un léger mal de mer, mais rien de comparable, toutefois à ce qu'elle a vécu lors de notre trajet Olhao-Porto Santo. Le 5e jour surtout , la mer et ses vagues brouillonnes la chahuteront un peu plus , et elle finira par se résoudre à avaler un comprimé de Mercalm , ce qui la fera sombrer dans un sommeil de plomb , allongée sur la "balancelle" , comme suspendue au dessus de l'eau, et bercée par les vagues ...Elle émergera quelques heures après, groggy et affamée, débarrassée de tout inconfort ! Magique !

Cabo Verde , nous voici !



Jeudi 29/11/18

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Publié le 2 décembre 2018

Nous y sommes donc ! Installés, bien mouillé, sécure. IL y a du monde, pas mal de bateaux, des voyageurs. On s'émerveille d'y être, on vérifie aussi avec l'application adéquat qu'on est bien accroché, ça souffle... Flo m'appelle, une barque arrive, ça commence... Un bonhomme vient se mettre à couple, une Vhf à la poche, la capitainerie ? Non, "Jair " simplement ! Il nous explique en français sympa que si on a besoin de quoi que ce soit il est là, débarrasser les poubelles ? Eau ? Gasoil ? Gaz ? Soucis divers ? Grattage de coque ? Pavillon (ah non vous l'avez déjà !) ? Taxi- boat ,surtout. Nous déclinons les offres en le remerciant de sa prévenance et les gardons pour plus tard. Il repart toujours avec un grand sourire, très sympa, pas envahissant, à garder sous le coude. Canal 06 nous dit-il...

Nous retournons à nos occupations, préparation du repas pour les filles, vérif du boat pour moi en gros. Dans l'après midi un autre voilier arrive, pris en charge par notre Jair, et nous voyons l'équipage se préparer a aller a terre avec lui, Flo me dit que finalement ça serait pas mal, selon le prix, pas d'inquiétude pour l'annexe et la marée ou les vols... Ok je l'appelle, mais il est parti, vite Vhf... YESSS le revoilà "reviendu" vers nous... 4e l'aller-retour pour tous, ça marche on vient.. Bonne pioche, il nous donne pleins d'infos, adresses, idées conseils. On débarque avec un Anglais qui vient d'arriver des Canaries aussi, "notre" Jair nous débarque et nous accompagne vers la police en nous détaillant les différents marchands, où aller et ou ne pas, et qu'y faire. Nous sommes pleins de questions, il nous éclaire et c'est bien sympa.

Finalement les autorités sont parties de l'autre côté de l'île, rdv le lendemain matin vers 9h, Jair passera nous prendre tous.

Nous allons prendre un café à côté, et faire un tour en "ville" chercher une carte sim locale, trop chers nos forfaits... On trouve de tout ici...

Donc très sympa ce coin, on le recommande vivement. Nous mettons à l'eau un casier récupéré a Olaho dans l'espoir de pêcher des langoustes, mais que des murènes. Nous les remettons à l'eau jusqu'à ce que notre guide-capitaine nous montre comment les préparer en direct, entre deux "livraisons". La bête est prête et la recette comprise, ce soir ça sera murène-riz-haricot... La nuit tombée Jair passe voir si on s'en sort, il est chargé de surveiller plusieurs voiliers dont les propriétaires sont absents, nous l'invitons à bord et il aide les filles a préparer la murène. Délicieuse, un régal, pas mal d'arrêtes mais bien bonne, en friture. Top cet homme. Ambiance Cap Verdienne a bord avec musique et anecdotes...

Le lendemain matin ,départ pour achat des fruits et légumes sur le bord de la route dans le village. Du beau et du bon... On ramène ça au bateau puis on repart pour la journée sur l'île. Petite halte au bar pour la free wifi et la dose quotidienne de data puis recherche d'un Taxi bus pour les " Salines"... On trouve vite notre bonheur mais pas donné, 8e pour nous trois pour aller de l'autre côté de l'île. Déposé sur le parking on paye 5e par personne pour passer a pied sous un petit tunnel et nous débouchons dans une arène, un cratère de volcans impressionnant ou au milieu ne coule pas une rivière mais trône une saline donc ! Nous y descendons pour y prendre un bain, dans une eau ,rose et plus salée que la Mer Morte, génial... On flotte incroyablement et nous nous ébatons un long moment comme des gosses, grisés par cette sensation, pas moyen de couler... Idéal pour apprendre à nager a condition de fermer la bouche, elle est vraiment très salée...

On peut se doucher en sortant, 1e la douche... Mouais...

Vraiment sympa quand même. Nous repartons à pied et descendons jusqu'au bord de mer manger quelques bananes les pieds dans l'eau, délicieuse et moins salée. Un troupeau de quad et Buggys sont au restau à côté, tenue camouflage et bandana sur le nez, un look à la Mad Max ,marrant...., surtout quand ces pilotes du désert déguisés,se désaperont pour faire une photo de groupe : des sexagénaires bien tassés, très conventionnels ... Amusant ... Nous sautons sur un taxibus passant par là et allons visiter le lointain sud de l'île (25km plus loin) Santa Maria, pour 12 euros. Ok. Au lieu d'un pittoresque village de pêcheurs nous découvrons horrifiés ,un lieu de villégiature pour touristes de tout poil ou sans. Temple de la croisette... Donc très bof. Par contre plage sublime, d'où les nombreux immeubles ! Eau turquoise, sable blanc, l'occasion rêvée d'essayer le dôme de la GoPro acheté et acheminé par Brigitte, génial... Petite promenade après le bain et au retour nous lisons malencontreusement un menu de petit bar... Happy hours et surtout bananes et papayes flambées accompagné de glace vanille... Misère,nous sommes faits ! On s'installe et on commande sagement les desserts puis Happy hours oblige les filles commandent une "Big Bear" locale. Moi sagement comme d'habitude rien. Puis mon regard glisse sur un truc qui alerte mon côté aventureux, un caipirinha... Copieuses, les filles se jettent dessus aussi plutôt que la bière, apparemment elles connaissent...

Tout cela arrive et Oh malheur , que c'est bon ! Le dessert comme le cocktail... Comme je ne bois pas habituellement (de moi si en moins habituel...) je me siffle le cocktail en deux deux, je vous dis pas l'état... Le dessert est somptueux, pas en quantité malheureusement...

Une fois redescendus sur terre nous repartons a la recherche d'un Taxi pour rentrer, il se fait tard et on a pris beaucoup de soleil. Nous négocions de 15 a 12 euros et nous voila sur le retour... Retour au boat, ravis et crevés, une bonne douche et un bon repas préparé par ma courageuse Flo et au dodo... Demain sera une autre aventure...