Donc préparation de p'tit Boud'Iou pour une tite toilette au port, on en a bien besoin...
Nous descendons l'annexe, du même acabit que son grand frère, belle, excellent moteur, plutôt stable et en dur. Notre Gilbert y descend préparer la mise en route, il manque le tchitchou de sécurité sur le moteur, je v chercher un petit truc pour le remplacer pendant que Gilbert tente d'adapter un p'tit bout fin et tente de démarrer en tirant doucement sur la corde... En revenant OH surprise, je vois au loin notre annexe et son sympathique passager dériver paisiblement vers d'autres horizons lointains, terres inconnues, civilisations... je m'égare ! Plutôt une digue pas si lointaine que ca finalement.... Je crie, Gilbert lève la tête, mine stupéfaite ! Je lis dans son regard une sorte de désappointement, une vague tristesse, un déni ! Soit ils sont nuls soit ils ne me veulent plus à bord, c'est un message pas si subliminal que cela... Florence part dans un fou rire devant cette mine déconfite, je tente héroïquement un superbe lancé de bout, superbe dans le geste, complètement à côté question efficacité, une pensée m'effleure de me jeter à l'eau mais le souvenir saisissant de Brest me rattrape bien vite, et puis pour quoi faire ? In finé je me dit qu'un peu de pression pour démarrer le moteur peut être salutaire, et effectivement, notre effaré Gilbert se démène sur la corde et dans un discret nuage bleu le moteur démarre finalement, donnant raison à mes réflexions... Ahaha...
P'tit Boud'Iou et son capitaine reviennent, pas rancuniers, Florence hilare et moi désolé ! Honnêtement, Gilbert est resté détendu et à maîtriser la situation tranquillement, faisant une totale confiance au soin apporté au moteur par son ancien propriétaire, nous avons bien ri autour d'un thé/café. Thé pour G et café pour nous.
Réchauffés, nous partons à l'aventure sur les côtés sauvages portugaises, terre de découvreurs et de navigateurs. 3mn après nous accostons au ponton, un bonhomme sort d'une porte de hangar, nous le saluons et il vient à notre rencontre. Il ouvre une porte et nous entamons une intéressante conversation surtout avec les mains, chacun croit comprendre l'autre et surtout ce qui l'arrange, ce qu'on appelle un dialogue de sourd avec le regard tourné vers l'ailleurs en prime... LA COMMUNICATION, un vrai débat politique... 😂
Très sympathiquement il nous explique que ce n'est plus l'heure mais si nous désirons accoster pas de soucis. Ah, juste la douche ? Pas de soucis, il ouvre les sanitaires, nous explique qu'il déverrouille le sas de retour à notre annexe et nous souhaite une bonne soirée... QUEL BONHEUR !
QUEL BONHEUR que cette douche, j'y entre quasiment en salopette et cirée pour rincer tout ça, au moins 48h que je baigne dedans, pas question de tout enlever pour tout remettre entre deux quarts, ou pour la sieste... d'ailleurs je dormais assis... Lol
Bon, quand même, bonne douche et rasoir, alors que notre G restait impeccable à toute heure l'animal, impressionnant...
Retour tout frais au boat, autant Flo que Gilbert, excellents à la cuisine, je me régale régulièrement, je me concentre sur le gasoil et les moteurs... Le repas au mouillage est excellent, et nous debriefons de cette première traversée, que de bonheur, d'émotions, de VIE ! Gilbert a tout autant apprécié et nous nous confirmons notre plongée dans cette aventure sans parachute. Suis-je clair ?
Gros dodo suite à bon repas, comme prévu l'escale à Porto n'étais pas veine, un coup de vent est prévu et il arrive, pile à l'heure. On prend des repères, on active des alarmes de mouillage téléchargées et sur le GPS simrad 31... Au lit.
Dans la nuit, je dors d'un oeil par principe et un bruit achève de me réveiller, sans doute p'tit Boud'Iou qui a cogné sur son grand frère, discussions houleuses (😋) ! Que du vent ! Non non, bien trouvé quand même...
J'hésite à me lever et comme je me connais, je force ma nature de paresseux du Brésil, animal merveilleux qui même dans sa quête d'amour prend son temps, incroyable que la sélection naturelle n'est pas fait son office, mais je disgresse... et me lève en chaussettes caleçon et tee shirt (propre tout ça !) pour aller participer à la discussion. J'ouvre la petite baie vitrée, et OHH Surprise me voilà face à une e très efficace et esthétique digue en rocher, dont les détails m'émeuvent à un moment où ça ne serai pas forcément idéal, quels bâtisseurs aussi ces portugais, mais ça on le savait, dixit de nombreuses vidéos sur les parcs d'attractions dans des bétonnières... Bref, chocking ! Je confirme, ça réveil expressément et quelque soit la tenue. Action, je regarde le Loch, 3m, ok, le bruit venait bien de l'annexe et pas du safran sur les cailloux, ouf. Je prépare le démarrage des moteurs, horreur, rien. ??? Ah oui, pour ne pas décharger les batteries moteurs j'ai coupé le circuit avec les bien nommés coupes circuits, un de chaque côté bien sur, que c large un cata... Je me jette chez Gilbert qui dort comme un bienheureux, toujours impeccable et je ne dirai rien de plus sur ce sujet là, comme dirai mon ami Forrest, n'insistez pas... je remet le circuit en l'interpellant, puis me jette de l'autre côté pour l'autre bitonio. De retour au centre dans la timonerie Gilbert me rejoint et voit le soucis, calmement il enfile son ciré, et se prépare à remonter la chaine et la fourche, je démarre et Oh bonheur, joie et félicité tout fonctionne. Coup d'oeil au Loch, toujours 3m, la digue ne s'est pas avancé vers nous, ou l'inverse, je ne sais plus. Marche avant sous ses instructions, le vent souffle fort et je lutte avec les moteurs pour maintenir le cata dans l'axe (?) avec la barre du coup pour m'aider (?) ben alors me dis- je en mon moi intérieur ? Ah ben oui, le moteur bâbord ronronne mais même à plein gaz il ne donne pas ? Grrr, à étudier plus tard, je sort mon calepin, cherche mon stylo qui a roulé et note tout ça pour le faire plus tard au calme... Non, je déconne, je file un grand coup de pied dans l'alu, aie, et me jette à l'eau... Mais non, moteur bâbord au point mort et plein gaz sur le tribord barre à fond et Boud'Iou répond comme une fleur, j'embrasserai ma femme si elle était la. . Gilbert me regarde avec un regard mêlant une légère impatience (ça mouille devant) à une interrogation (je suis habitué à plus d'efficacité), ok, ok, ça viens, je t'expliquerai... Nous remontons l'ancre et allons la mouiller ailleurs, le seul bateau du mouillage (anglais en bois) s'en fout bien et les cargos continuent leurs ballet, incroyable ce trafic dans ce port... Flo n'a pas tardé à nous rejoindre, elle prépare fort à propos de l'eau chaude pour thé/café... On se retrouve au sec, et débriefing, il est 2h, finalement je préfère les quarts aux mouillages... Lol
Après les boissons chaudes et les petits fours on décide que ce coup ci ça ira et que ces put... d'alarmes n'ont pas marchées... Je décide de mettre un compte à rebours et d'aller vérifier toute les heures... 3h, 4h, 5h, tout va bien, le vent tourne et nous aussi, pas simple d'être sur qu'on ne dérape pas, ça souffle fort et la houle frappe la digue de l'autre côté furieusement. Re dodo, mais ce coup ci réveil par un Gilbert détendu mais insistant, "fred on a dérapé, faut bouger". OK, je viens, arrive à la timonerie et Oh surprise, ou sommes nous donc ??? Ah oui, au milieu ! Au milieu du passage des cargos, et Oh surprise n'en serait ce pas un là qui pointe son bulbe à l'entrée ? SI SI ME RÉPOND LA PILOTINE ! RHOOO ben oui on part , tiens, c'est sur qu'on a rien à faire la, bien d'accord... Gilbert et moi embarquons tout notre petit monde, Boud'Iou, p'tit frère, mouillage et Flo vers des lieux moins passants, le cargo nous passe à côté très proprement, la pilotine à été très détendu, sans doute un troisième Gilbert à sa barre, et nous allons re mouiller plus loin...
Re mouillage et autant vous dire qu'on a mis le paquet (comme les autre fois d'ailleurs !) et surveillance en déjeunant. Un orage sévère nous traverse, ah tiens, on dérape... Grrrr bon !
Ce coup ci on va vraiment ailleurs, ce coin la ne le fait pas, l'anglais est toujours paisible et inconscient de nos tribulations et gesticulations intempestives...
Ça sera la bonne... Par contre pour l'enlever... 😂
Encore toute la journée et la nuit au mouillage, vent, orage, ça tient,, repos... Au matin grand soleil, forte houle, trafic intense et optimist à donf, gare aux prochains JO...
Bon p'tit déj au beurre salé de Bretagne et hop, on y va, direction Lisbonne 😁
Peu de vent, ça sera au moteur tribord. Ah oui, le moteur... Au premier moment de répit après avoir chassé je me précipite jetter un oeil, rien, je demande à Flo de bouger la manette des gaz et la vérité apparaît dans sa délicieuse simplicité ! La goupille qui relie le câble au bitonio sur le moteur s'est envolée , paix à son âme, on en remet une autre ! Put... de goupille, bien sur juste au mauvais moment, mais normal ça ! Je vérifie aussi les niveaux d'huile et de liquide de refroidissement. Impec... 😋😊