Carnet de voyage

Vers l'Est 2025

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Dernière étape postée il y a 1 jour
Accident et bras cassé en décembre, pas de vélo ce printemps. Allons voir quelques amis à l'est de l'Allemagne et à Prague
Avril 2025
22 jours
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Publié le 4 avril 2025

Très beau temps


Je suis arrivée hier soir à 20h après un voyage en train un peu longuet. J'ai pris mes quartiers à l' auberge de jeunesse "opera hostel ", superbe.

Ce matin le temps est radieux. Je me dirige vers la citadelle "Petersberg" que je ne connais pas encore.

En chemin, à travers des rues calmes bordées de jolies maisons dans le style Europe Centrale, on voit poindre les cloches effilés de la cathédrale Mariendom et de l' église St Severi.

Je vais passer devant ces monuments, sans pouvoir les visiter, c'est encore fermé.

Pour atteindre la citadelle il faut encore monter.

Au-delà de se portail très baroque on arrive sur une vaste esplanade où sont dispersés des bâtiments beaucoup plus austères, mais pas sinistres tout en étant militaires. Il faut dire que tout l'ensemble vient d'être refait à neuf, et des travaux sont encore en cours.

La première construction sur cette colline n'était pas militaire, c'était un monastère, St Peter (11è), qui a brûlé au cours de l'histoire et dont il ne reste que l'église, sans les clochers.

La forteresse a été construite au 17e par des Italiens, qui construisaient ce type de remparts bien avant Vauban, qui n'a fait que perfectionner.

Un des bâtiments abrite une exposition historique que je vais visiter. On y trouve un plan ancien du site... En français.

L'exposition se veut ludique, avec des présentations sur écran à l'usage des enfants peut-être, mais moi je ne comprends pas tout ce qui se raconte. Et beaucoup de textes aussi finalement. L'avantage c'est que les salles sont claires, avec vues sur l'extérieur.

Erfurt été sous la domination de l' électorat de Mayence, puis de la Prusse, et fut aussi française entre 1806 et 1813. Ça a mal fini pour Napoléon,qui aurait lancé son cheval au grand galop sur les remparts, tentative de suicide après la défaite ? Mais le cheval s'en est bien tiré.

Victoire et défaite

Après ce fut la Prusse, la république de Weimar... Et le nazisme.

Ce bâtiment, qui lui est sinistre, était la prison. Les prisonniers politiques sont passés par là avant d'être envoyés à Buchenwald. En souvenir de ce lieu a été érigé sous les remparts un monument au "déserteur inconnu".

... représenté par le poteau tordu...

C'est un miracle que la ville n'ait pas été détruite comme les autres grandes villes allemandes. Le bombardement était planifié, les Américains y ont renoncé au dernier moment, j'ai pas compris pourquoi, en tout cas pas par humanisme.

Ma visite n'est pas terminé car j'ai aussi pris un ticket pour l'église St Peter sur le fronton de laquelle est peinte une fresque alléchante sur "les jardins paradisiaques"

Ce qui frappe en entrant dans cette église c'est l'obscurité et le froid, qui contraste avec la température extérieure.

Cette obscurité renforce la luminosité des reproductions de jardins des châteaux de Thuringe. Ça donne surtout envie d'aller les visiter.

À part ça, de grands panneaux lumineux. Pas de quoi s'enthousiasmer, de toute façon cette église me semble plutôt inhospitalière.

J'aurais préféré la voir comme elle était au moyen âge.

A partir des quelques traits subsistants d'une peinture murale on a essayé de reconstituer l'image originelle.

Ça fait du bien de retrouver le soleil à l'extérieur. L'esplanade se peuple un peu. Je fais le tour de l'église...les clochers manquent décidément.

Vue sur la ville et la cathédrale.

Passage sur la "Domplatz" au milieu des manèges et au pied de la cathédrale, puis traversée de jolis quartiers en retournant à l'auberge.

L'après midi, un tour au musée de peinture. Moyen âge et deux expositions. Friedrich Nerly, 19e siècle, un paysagiste de l'Italie, et T.Lux Feininger, 20è, émigré aux USA, à l'œuvre beaucoup plus diversifiée.

L'art est aussi dans la rue...



Et encore une petite balade à travers la ville qui me plaît de mieux en mieux. Elle est très animée et évidemment commerçante, les rues ne sont pas piétonnes mais seuls les tramways qui y circulent. Des rivières, des moulins, de belles maisons, et beaucoup d'églises en pierre ou en brique, notamment les ruines de la "Barfußkirche", où on donne des concerts en été.

Je termine sur la place de l'hôtel de Ville, Fischermarkt.

Et puis je rejoins à côté de la fontaine "Angersbrunnen" mes amis Martina et Siggi. Nous mangeons une pizza à une terrasse et nous allons dans la salle de spectacle juste en face pour assister à la conférence de Heike, autre amie, rencontrée l'an dernier en Slovaquie, qui raconte son voyage sur le chemin de randonnée EB "Eisenach Budapest". Que de souvenirs!


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Publié le 5 avril 2025

Beau puis un peu plus frais et voilé


Je suis invitée chez Heike pour le petit déjeuner. J'ai une bonne demi heure de marche. Je repasse par la place de la cathédrale où en plus de la foire il y a aussi le marché.

Heike habite dans un joli quartier résidentiel. Autour de la table se retrouvent les deux randonneurs originaires de l'Allemagne "de l'Ouest", Jakob (de Spelle près de la frontière hollandaises) et Jurg d'Aschaffenburg plus au sud. Et aussi Tobias fils de Heike, avec sa compagne Anna.

Nous quatre randonneurs partons pour un tour de la ville.

Pour commencer Heike nous montre son école, un bâtiment grandiose très beau mais qui a été le siège d'un terrible massacre où un lycéen a tiré sur une douzaine de professeurs.

Juste après nous traversons Petersberg, la citadelle.

Et nous arrivons à la cathédrale et l'église St Severi. Cette fois il y a du monde et c'est ouvert.

Voûtes gothiques, un candélabre original et des stalles de bois noir.

Après avoir retraversé la Domplatz et ses manèges nous flânons dans la ville ancienne. De belles maisons à colombages.

L'université antique où a étudié Martin Luther, originaire d'un village de la région, la synagogue, très ancienne également.

Le cloître des Augustins est avec la Barfußkirche le seul monument qui ait été bombardé à la fin de la guerre. L'intérieur, où a lieu actuellement un office évangélique, a été restauré.

Jakob, Heike , Jurg

En face se trouve un immeuble de 1930 construit dans le style du Bauhaus. Et toujours partout, des peintures de rue.

Et maintenant nous allons atteindre le cœur historique et touristique de la cité, le fameux "Krämerbrücke" construit sur un gué (Furt, d'où le nom de la ville). Sur la rivière Gera nagent des canards.

En bordure de la rivière se trouve le "Mikwe" bain rituel juif.

Ce pont a la particularité d'avoir gardé ses constructions anciennes, des boutiques qui ne sont plus des épiceries mais des magasins d'artisanat et de souvenirs. Nous entrons chez un sculpteur de marionnettes qui montre en vitrine un théâtre avec des scènes de Blanche neige, très pittoresque, et chez un fabricant de lunettes en bois et d'abats-jours qui était à la soirée d'hier et qui nous offre un café.

Deux spécialités locales : le "bleu d'Erfurt" extrait de l'isatis, et... les fèves

La foule se presse sur le pont et aux alentours.

Nous prenons congé de Jurg qui prend le train, et nous avec Heike et Jakob c'est le tramway qui va nous emmener à l' immense "Egapark" où a lieu une foire aux plantes printanière.

Les parterres de fleurs ne sont pas encore complets, c'est joli quand même.

Jakob achète une plante et des graines, et nous nous sustentons de "Thüringer Bratwurst", saucisse grillée avec plein de moutarde.

Herbe verte et magnolias en fleurs, et nous entrons dans la serre.

Deux thèmes bien différents. Le désert...

Et la forêt humide, où se baladent des fourmis, de grands papillons, des oiseaux et autres bestioles.

Pour finir nous allons monter sur une des deux tours à l'extrémité du parc. L'autre est un observatoire.

Nous redescendons et marchons jusqu'à chez Heike. Nous aurons fait 15km dit Jakob, ça me fera presque une vingtaine avec le trajet AR de l'auberge à la Nelkenstraße chez Heike.

Chez elle nous retrouvons Tobias et Anne, mais aussi Fabian frère jumeau du premier et sa femme Verenice. Ils ont la même barbe, à peu près indissociables mais sympathiques tous les deux.

Jakob m'apporte son aide pour l'achat d'un "Deutschlandticket" (58€ pour tous les voyages en trains régionaux en Allemagne pendant un mois). Une aide bien précieuse c'est horriblement compliqué.

Heike fait à manger, du riz avec une bonne sauce tomate. La conversation ne porte pas sur des sujets trop élevés, néanmoins je suis très loin de tout comprendre.. et un peu fatiguée de la journée. Je rentre à la nuit tombante.

Domplatz


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Soleil mais froid, surtout le vent


Petit déjeuner à l'auberge plutôt frugal, avec un peu de fromage, un Brötchen que j'ai trouvé et un reste de salade de betteraves.

Je me hâte vers la gare par l'avenue Youri Gagarine avec ma valise roulante et bruyante, j'arrive 2 minutes avant le départ du train, m'installe dans le bon wagon. Au passage du contrôleur je retrouve mais avec beaucoup de mal à trouver le "Deutschlandticket" sur mon téléphone.

Le petit train régional est calme et bien joli, dans la campagne verte puis les forêts dévastées (attaques de scolytes l'an dernier. Les feuillus n'ont pas encore débourré.

SeOn admirera la déco 18è siècle du train. Le pont de bois sur la Schwarza, je l'ai passé durant ma première étape l'an dernier.

Le froid me saisit à la sortie du train. Mais Siggi ne tarde pas à arriver et m'emmener à Böhlen retrouver Martina et ces parents, qui approchent les 90 ans et ont toujours aussi bonne mine.

Le repas est festif car il y a beaucoup d'invités, Hans Günter, frère de Martina et Sandra, Walter fils de Martina et un couple d'amis. Salade de laitue et concombre, goulasch avec pommes de terre, crème au chocolat et glace, vin blanc et café.

Une promenade digestive s'impose. Nous faisons un petit tour de Böhlen sans Martina et un plus grand (4km) avec Martina. L'occasion de revoir le chemin par lequel j'étais partie l'an dernier et de passer à la cabane familiale, à la maison que Hans Günter et Sandra louent en airbnb, de traverser le village, entrant dans la belle maison ancienne de Hans Günter, et pour finir de monter à 620m, au Mühlleite (Schutzhütte)

On observe toujours les dégâts en forêt. De jeunes épicéas repoussent mais il n'apparait pas de volonté de diversifier les essences forestières.

C'est l'heure du café. Martina a fait un très bon gâteau aux cerises et chocolat.

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Beau temps, quelques voiles nuageux

Un peu d'activité manuelle ce matin, on rentre le bois dans la chaufferie avec Martina et Siggy. La chaudière fonctionne avec des bûches, il faut l'alimenter deux fois par jour quand il fait froid.

Nous partons vers 11h, Martina m'emmène dans sa voiture par les petites routes tournantes et montantes de la "Forêt de Thuringe". Paysages verts, ou gris quand la forêt détruite n'a pas encore repoussé, villages pittoresques où les façades couvertes d'ardoise vont faire place aux colombages, avec des églises au clocher d'ardoise. Une région aux reliefs plus doux et plus cultivée. Parmi les localités traversées on peut citer Königsee, Ehrenstein (château fort), Remda... Mais c'est à Grosskochberg que nous nous arrêterons pour visiter le château.

Goethe, le grand écrivain allemand, a beaucoup fréquenté ce château entre 1775 et 1788. Il était très lié avec la châtelaine Charlotte von Stein et ses enfants ( le mari était constamment en voyage). Goethe faisait le trajet à pied ou à cheval (env.30km) depuis Weimar où il habitait et il a écrit à Charlotte une quantité époustouflante de lettres... 1700 au total.

Le château date du moyen-âge et est d'ailleurs entouré de douves, il a été agrandit au 16è puis aux 18è et 19è.

C'est une dame qui s'appelle Mme Schiller comme l'auteur de l'hymne à la joie (qui est passé dans le château aussi) qui nous fera visiter. Avant ça elle nous offre un café avec sa collègue. Martina la connaît, elle était guide comme elle au château de Rudolstadt qui se trouve à proximité.

Cette dame est très gentille mais évidemment elle parle trop vite et je suis très très loin de comprendre toutes ces explications, c'est néanmoins intéressant. Le château est bien meublé et décoré. Certains des meubles sont là depuis le 18è siècle, par exemple un secrétaire que Goethe a offert à Charlotte, d'autres viennent d'ailleurs mais tous sont d'époque. Les murs sont ornés de tableaux, et de paysages ou portraits dessinés par Goethe ou Charlotte. Les murs sont tendus de toiles peintes restaurées fidèlement aux originales il y a 50 ans et comme neuves.

Nous prenons congé, jetons un coup d'oeil au théâtre dont la scène est à la lumière du jour, éclairée par des fenêtres, et allons faire le tour du parc qui est très beau, vallonné et planté de grands hêtres. En dessous fleurissent en tapis les anémones sylvie et les violettes. Quelques étangs, et une zone plus aménagée avec des pelouses et parterres de fleurs.

L'après midi est déjà bien avancée, nous commençons à avoir faim, et pour le déjeuner nous nous rendons chez Siggi qui a sa maison à Dollstedt à quelques pas de là. C'est la troisième fois que je viens ici, c'est une belle maison ancienne où Siggi est toujours en travaux, mais à chaque fois il y a des améliorations. Il est toujours au travail, en attendant nous prenons une tisane au coin du beau poêle de brique, et puis nous finissons le goulash d'hier avec des haricots du jardin.

Un petit tour jusqu'à la terrasse au bout du jardin. Des voisins passent sur le chemin en promenade, tous se désolent d'un projet de construction d'éoliennes qui va gâcher le beau paysage.

Chez Siggi

Nous achetons des œufs en self service à une grande ferme dans le village d'Ehrenstein, sous la ruine d'un château fort.

La dernière visite de la journée, c'est le monastère de Paulinzella, qui est de la même époque que celui de St Peter à Erfurf, l'église est encore plus grande, en ruines mais ce sont de très belles ruines. Malheureusement l'accès est barré.

Et puis nous rentrons à Böhlen où le frère aîné de Martina, Thomas, est venu pour le repas du soir Abendbrot. Il n'est que 18h30, c'est normal en Allemagne, même en ayant pris le repas de midi à 16h passées !!

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Publié le 9 avril 2025

Temps frais, nuages et éclaircies

Après le Frühstück, petite balade avec Martina. Nous faisons le tour du "Kirchberg", un des monts qui dominent Böhlen (635m). Nous suivons une piste forestière, où d'ailleurs un engin est stationné et un autre nous croise.

La forêt est clairsemée. Entre les épicéas s'élèvent quelques mélèzes, pas tous dans un bon état sanitaire. Les épicéas repoussent par taches serrées.

En-dessous coule une rivière bordée de prés. Des anciens sentiers descendent vers ces prés, j'aurais bien envie de les tester... Martina m'explique qu'il existait ici des mines de cuivres, autrefois les enfants allaient explorer les galeries, maintenant les entrées ont été bouchées pour motif de sécurité, il y en a jusque une que quelqu'un a réouverte.

Après avoir fait le tour nous nous retrouvons à l'entrée du village je suis étonnée de trouver un restaurant, "zur Lärche" = au mélèze.

Nous nous dirigeons vers l'église, passant devant l'ancienne usine de fabrication de thermomètres qui a donné du travail à tout le village... jusqu'à la chute du mur. Elle a été reconvertie ensuite pour être le cadre de la "Sommerakademie", stage de musique orchestrale suivi d'un concert, où nous étions venues il y a 15 ans avec mon amie pragoise Ludmila. Tout celà est fini maintenant.

Et voilà la belle église de Böhlen, et le cimetière où se trouvent les tombes de tous les ancêtres de Martina.

Non loin de l'église on aperçoit le champ où la famille cultive ses pommes de terre.

Le repas de midi est végétarien... et sucré, ce sont des crêpes un peu épaisses qu'on mange avec des myrtilles au sirop. Très bon.. et bien nourrissant.

Une autre petite promenade nous fera digérer. Martina pose sous le tilleul.

Nous passons devant la caserne des pompiers, dotée d'un nouveau garage, pour rejoindre l'ancienne école, un grand bâtiment qui sert encore de jardin d'enfants, d'accueil après la classe et de salle de réunion.

Une salle est dédiée aux aînés qui s'y réunissent le mardi autour d'un goûter, discutent ou jouent aux cartes. Marita et Hansi y sont. Nous nous y asseyons un moment.

Le reste de l'après-midi sera tranquille, Martina part à un anniversaire, je ne suis pas longtemps seule, Marita revient, je lui montre mes photos d'il y a 15 ans et elle parle de sa vie, passée entièrement dans le village, à l'exception de 10 années à Saalfeld, ville industrielle proche, où travaillait Hansi. C'est très agréable de parler avec elle car elle prononce très distinctement.

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Schwarzmüllerstrasse

Mercredi 9 avril. Böhlen

Publié le 9 avril 2025

Mystérieux évèvement à Böhlen... Cette nuit vers 1h30 un hélicoptère a survolé le village, avec un bruit épouvantable... Etonnamment malgré la fenêtre ouverte je n'ai rien entendu... Au matin, Martina appelle l'administration locale et la gendarmerie, apparemment ils recherchaient quelqu'un, mais pas moyen d'en savoir plus. C'ést évidemment un sujet de conversation avec les habitants croisés dans la rue, finalement un citoyen en treillis militaire sur un quad semble mieux renseigné que les autres, il s'agirait d'un homme qui serait parti de chez lui en disant qu'il allait se suicider. Apparemment l'affaire s'est bien terminée.

Encore une promenade avec Martina dans la forêt clairsemée. De ce fait le chemin est au soleil et nous en arrivons à avoir trop chaud et être obligées d'enlever pull et veste.

Tout le monde a accepté de bon coeur mon invitation au restaurant Walfrieden à Scwarzmüllle, ce grand bâtiment blanc qu'on aperçoit au fond de la vallée, siège des réjouissances familiales (par exemple les 65 ands de mariage d'Hansi et Marita il y a deux ans), et où nous avions mangé il y a 15 ans avec Ludmila. Siggi, toujours dans ses travaux, n'a pas pu venir. Nous sommes même placés au même endroit qu'en 2010, près de la fenêtre.

Au menu, les truites de la vallée de la Schwarza. Marita ne prends qu'une soupe pour se réserver pour les gâteaux qu'elle mangera ici même avec ses anciennes collègues de la fabrique de thermomètres avec qui elle a rendez-vous. Nous la laisserons donc avec ses dames quand nous repartirons.

Après un café, nous ressortons cette fois pour aller voir Ella la petite-fille de Martina qui a 4 ans. Elle saute sur le trampolin qui vient d'être monté et nous fait faire de l'exercice, nous devons rattraper les ballons qu'elle nous lance et lui les renvoyer. Martina me montre le petit monument édifié en souvenir des habitants du village exilés de force en 1854 au Brésil, où Hans Günther et un ami sont allés retrouver leurs descendants il y a quelques années.

Personne ne dit rien quand Martina se trompe d'heure et nous propose le repas du soir à 17h30 alors que nous sortons à peine de table. Heureusement, c'est à l'allemande, pain et saucisson fromage ou autres garnitures, on mange ce qu'on veut. Martina prends congé, elle va aider Siggi. Marita me montre les magnifiques orchidées que j'ai aperçues ce matin depuis l'extérieur, et je regarde avec eux les informations où il est question de l'accord de coalition scellé aujourd'hui entre les partis conservateurs (CSU CDU) et socio-démocrate (SPD).

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Publié le 11 avril 2025

J'ai prévu très large pour le départ du train à 9h40. Dernier petit déjeuner avec Marita et Hansi. Hansi me conduit à la gare où j'ai 10 minutes d'avance. Mais point de train... Je finis par appeler Martina qui se renseigne... Il y a des travaux et une alternative avec un bus. L' avertissement sur le panneau lumineux de départ des trains était tout à fait incompréhensible pour moi...

Après avoir vérifié où était l'arrêt de bus je vais me consoler en prenant un café au restaurant d'hier, qui est juste à côté.

Le bus est à l'heure, il ne va pas jusqu'à Rottenbach, il faut remonter dans le train, heureusement que le conducteur me dit de descendre... Par chance il y a un petit supermarché à la gare de Rottenbach, je peux acheter à manger.

Le train va à Erfurt mais la Deutsche Bahn me fait descendre avant et attendre 40 minutes sur le quai à Neudietendorf, où il fait beau. Le trajet assez long mais direct passe par Weimar et Naumburg.

Arrivée à Leipzig vers 15h20 je suis accueillie par Wolfgang ami cycliste, nous prenons le tramway ensemble et buvons le café chez lui, avec sa nouvelle femme Anna avec qui il va partir en Ardèche en mai en mobil-home+vélo électrique. Et puis il me conduit (c'est à deux pas) chez Heidrun, son ancienne femme qui m'avait accueillie déjà en 2022, qui a la gentillesse de m'héberger.

Nous allons marcher dans un grand parc d'aspect assez sauvage non loin de là. Il fait très beau et très doux.

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Publié le 12 avril 2025

Quand je monte sur la balance de Heidrun une voix retentit, je ne comprends pas trop ce qui ce dit mais je l'interprète comme un reproche pour mon poids excessif. Du coup je ne mange qu'une tranche de pain au petit déjeuner et utilise le reste du pain pour un petit sandwiche au fromage.

C'était une bonne idée car la journée sera bien remplie comme ça je ne perdrai pas de temps. J'ai décidé de suivre le "Notenspur", qui est une promenade à travers la ville sur le thème de la musique. Elle commence à l'Augustusplatz, où j'arrive par le tram n°16. Là s'élèvent, d'un côté, l'opéra et un "gratte-ciel" ancien en haut duquel un personnage doté d'un marteau frappe dix fois la cloche.

Et de l'autre, la célèbre salle de concert, le "Gewandhaus de Leipzig" où est annoncé un festival Shosta... kovitch mais le nom n'est pas encore écrit en entier.

La fontaine est couverte d'échafaudages. A côté, un bâtiment moderne tout en vitrages bleus, c'est l'université.

Le circuit part de l'autre côté du boulevard, vers l'extérieur de la ville. La deuxième étape, c'est déjà la maison de Mendelsohn, qui a vécu ici avec sa famille. C'est une très grande maison dotée d'un grand jardin, avec de nombreuses pièces qui constituent de nombreuses salles de musées, j'y passerai au moins deux heures. En arrivant j'entends de la musique et je crois qu'il s'agit d'un enregistrement diffusé, et quand je me rends compte que c'est un chœur de jeunes gens "en live" hélas le chant se termine.

La famille Mendelsohn Bartholdy est, comme son nom l'indique, d'origine juive, néanmoins le père de Felix a fait baptiser tous ses enfants pour entrer dans la religion évangélique. Il était banquier et à la vue de la maison on se rend compte que ce n'étaient pas des pauvres, mais ils étaient très mélomanes, et la soeur de Mendelsohn, Fanny, était également musicienne, compositrice, pianiste et dirigeait des ensembles. Tous les deux ont commencé très jeunes.

cabinet de travail de Félix et salle de concert, sièges authentiques 

Félix a beaucoup voyagé, en Italie, bien sûr, c'était la mode à l'époque, mais aussi en Allemagne, en Autriche, en France, en Suisse, en Angleterre, en Ecosse. Dans une salle sont exposées des assiettes décorées chacune d'un dessin de voyage et d'un fragment de ses lettres. Il ne voyageait pas très léger, avec son énorme malle magnifiquement ornée.

La dame rencontrée à Frankfort sera sa future femme, Cécilia, d'origine française huguenote.

Mendelsohn est mort, jeune (39 ans) et en pleine célébrité, le 4 novembre 1847.

Au deuxième étage il reste à visiter deux expositions, l'une concernant Fanny, appelée ici Fanny Henzel du nom de son mari qui était peintre et n'a jamais fait obstacle à la vocation musicienne de sa femme. Qui reste malgré tout moins connue que son frère. Elle écrivait aussi beaucoup de lettres.

Elle est morte subitement, d'apoplexie dit-on, à 41 ans.

L'autre exposition est consacrée à Kurt Mazur, célèbre chef d'orchestre, né en 1927 en Silésie maintenant polonaise, déplacé à Leipzig. Chef du Gewandhaus de Leipzig, c'était une grande figure musicale de la RDA mais a dirigé partout, à Paris aussi. Mort en 2015.

Reste à voir les maquettes représentant le premier Gewandhaus, fondé par Mendelsohn, qui est la première salle de concert "bourgeoise" et non aristocratique.

Dans le jardin où fleurissent les magnolias.

Il est déjà plus de 12h30 quand je reprends la "trace des notes", la prochaine étape concerne le musicien Edvard Grieg, qui venait en visite dans la maison de l'éditeur de partitions Peters (ça existe encore).

Le quartier est principalement constitué de ce type de grandes maisons cossues, datant sans doute du début du 20è siècle. mais c'est le musée Grassi, en pierres rouges, qui a l'architecture la plus étonnante, si j'ai bien compris c'est une reconstruction d'après-guerre. C'est un musée d'ethnographie avec aussi une belle collection d'instruments de musique... mais vu les dimensions du bâtiment je m'abstiens de visiter.

De l'autre côté de ce monument s'étend le cimetière ancien, Alter Johannisfriedhof, où sont enterrées des musiciens ou personnalités musicales de la ville, mais pas les plus notoires, Mendelsohn est enterré à Berlin, le corps de Bach a été transféré de là à la Thomaskirche, Wagner est à Bayreuth.

Continuons sur ce côté de la ville, maintenant voici la maison de Robert et Clara Schumann, qui ont vécu ici au début de leur mariage de 1840 à 1844. Je ne visiterai pas, elle n'ouvre qu'à 14h. Je m'assieds sur un banc à côté dans ce qui ressemble à une aire de jeux ou à une école, pour manger mon petit sandwiche.

Le thème suivant c'est le quartier de l'édition musicale, une activité importante à Leipzig au 18è et 19è. Peters, Breitkopf, Hofmeister...

Les maisons sont toujours un peu pompeuses mais les trottoirs qui doivent dater de la DDR. Bientôt l'itineraire va repasser les boulevards vers le centre ville ancien. Dans un parc (en travaux) se cache le buste de Wagner, encore relativement jeune. Il est né à Leipzig, hé oui . On longe ensuite l'opéra.

Première église à voir dans la vieille ville, Saint Nicolas, Nikolaikirche, à côté de laquelle se trouvait l'école Saint Nicolas, un collège fondé au 16è siècle. Bach y a présenté des œuvres. La décoration est claire et originale.

Par des rues étroites et quelques passages couverts je vais atteindre le centre du centre, la place de l'hôtel de ville qui n' est pas occupée par des supporters de football comme à mon précédent voyage, mais par le marché.

Les passages couverts, ou Höfer, sont en effet une particularité de la ville.

Je commence à me sentir un peu fatiguée. Je cherche un café et sans m'en rendre compte je m'installe dans celui qui est une des étapes "musicales" du parcours. C'est "Zum Arabischen Coffe Baum qui serait le plus vieux café d'Allemagne et le lieu de rencontre des poètes savants et musiciens. Il y a un musée à l'intérieur, fermé actuellement.

Il ne me reste plus qu'à voir la Thomaskirche, mais très mauvaise surprise, la Thomaskirche ferme aujourd'hui à 16h, je ne pourrai pas me recueillir sur la tombe de Jean Sébastien. Mais un monsieur me fera la photo devant sa statue.

Je suis aussi passée au musée de Beaux Arts que je n'ai pas le temps de visiter aujourd'hui. Demain peut-être... J'y trouve une sculpture un peu étrange représentant Beethoven, d'un dénommé Max Klinger.

Il reste quelques étapes d'un intérêt très relatif car il s'agit d'emplacements, les bâtiments ayant été détruits: celui de la maison où est née Clara Wieck-Schuman, de l'emplacement de l'ancien Gewandhaus, celui de l'ancien conservatoire.

En repassant pour rejoindre l'Augustusplatz à travers les bâtiments modernes de l'université un savant perruqué attire mon attention. Il s'agit de Leibnitz.

Je retrouve Heidrun chez elle, nous buvons un thé et allon manger au restaurant "Luther" . Le jambonneau (Eisbein) avec sauce au raifort et choucroute, c'est excellent. Cette fois il n'y a pas moyen, Heidrun tient absolument à m'inviter.

Voici le tracé du "Notenspur" = sur la piste des notes?

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Très beau temps, chaud

Adieux avec Heidrun un peu avant 10h. Je vais voir le musée des Beaux-Arts que je n'ai pas eu le temps de visiter hier.

Ce musée aussi est moderne et très vaste.

Bonne nouvelle pour les collections permanentes c'est gratuit, pour les expos je n'aurai pas le temps de toute façon. L'essentiel des collections c'est la peinture du 18e-19e, allemande, hollandaise, française, surtout des paysages. Je ne me savais pas si chauvine, j'ai pris en photo presque seulement des Français.

Deux peintres allemands, l' un s'appelle Buchholz Karl, l'autre von Kuehle

Et les Français...

Courbet, Monet , Corot

Les œuvres d'un peintre né à Leipzig, Max Linder (1857-1920). Trois toiles monumentales attirent l'attention, ici le jugement de Paris

Il est considéré comme "symboliste". Il était aussi sculpteur d'ailleurs c'est lui qui a sculpté le Beethoven du hall. En haut, une Salomé. Il utilise des roches différentes sur une même sculpture.

Au même étage la dernière salle contient une exposition de dessins contemporains. J'aime assez ceux de Rosa Loy, colorés, naïfs et énigmatiques.

En passant au 2ème étage on remonte un peu le temps, autour du 18è. Des peintures hollandaises, des des scènes de la vie villageoise, des portraits, allemands aussi. J'aime bien les portraits d'un dénommé Anton Graff, mort à Dresden, l'autoportrait d'un dénommé... Rembrandt, et un Napoléon très fatigué.

Surprise... la dernière salle, qui a failli m'échapper, remonte encore dans le temps... 16ème siècle et les oeuvres des Cranach!

De Cranach l'Ancien, deux Adam et Eve de 20 années d'intervalle, une belle nymphe et une Samaritaine.

De Lucas Cranach le Jeune, une "Allégorie de la Rédemption" avec un tas de scènes variées, plusieurs autres tableaux à thème religieux mais où les (grandes) familles des donateurs ont une place conséquente. Et un portrait de Luther.

Je laisse ma valise dans le casier du vestiaire pour un petit tour, direction la Thomaskirche, mais j'ai aussi l'occasion de me faire un selfie devant le monument de Mendelsohn, qui avait été enlevé par les nazis... "il était juif".

Les rues sont noires de monde aujourd'hui, c'est samedi et il fait beau. Les musiciens des rues en profitent. L'église Saint Thomas est bien fréquentée aussi.

Récupération du bagage que je traîne jusqu'à la gare. Je n'ai pas compris que pour Halle il fallait emprunter le S-Bahn au sous-sol, le temps que je trouve le quai le train est parti, je dois encore attendre le suivant dans 20 minutes. Le trajet est rapide mais je perds du temps à Halle en essayant de prendre le tramway mais n'y comprends rien, finalement je roule deux stations, j'aurais été plus vite en faisant tout à pied. Mais cela m'a donné l'occasion de voir la ville, en suivant des rues piétonnes, et de me trouver sur la vaste Marktplatz, place centrale avec beaucoup de clochers autour, et la statue de Haendel, natif du lieu.

Je fais une halte café plus tarte au pavot dans un petit établissement à la sortie du tram (j'ai fait deux stations depuis la place), je téléphone à l'hostel, pas de réponse mais je reçois un message avec le code. C'est un de ces endroits avec boîte à clef, on ne voit personne. En effet je ne verrais personne... et pas même un pensionnaire. C'est un peu vieillot mais parfaitement propre, il y a tout, avec une cuisine confortable et bien équipée.

Je me reposerais bien tout le reste de l'après-midi mais j'arrive à me décider à aller voir la maison de Haendel qui n'est pas très loin. Passage vers le Mühlebrücke. Les bâtiments à proximité pourraient en effet être d'ancien moulins ou anciennes usines. Un peu plus loin une jolie place, Domplatz. Où la cathédrale est sur le côté mais "tourne le dos".

Je pensais avoir le temps mais à l'entrée la dame m'annonce en parlant à toute vitesse qu'ils faut partir à six heures moins dix parce qu'ils ferment à six heures, ils me disent pas très aimablement que la visite commence en haut, mais quand je redescends à 17h40 ils ont déjà fermé toutes les salles d'exposition en bas. Peut être à cause de cet accueil désagréable je ne suis pas enthousiasmée par ce musée, on ne se sent pas trop "chez Haendel" à part dans la petite pièce sous les toits avec un piano près de la fenêtre. Car sinon pas de meubles, des textes explicatifs écrits directement sur les murs blancs, des portraits, des livres, des documents divers. Aussi une belle collection d'instruments de musique, dans une pièce où il fait chaud et humide, apparemment pour la conservation des instruments.

Ce que je retiens de Haendel par cette visite, c'est que bien qu'il soit parti très loin, en Italie puis en Angleterre (sa vie là bas est à peine évoquée), il est toujours resté attaché à sa ville natale, et réciproquement, Halle se considère comme "la ville de Haendel, et des festivals en son honneur y ont lieu tous les ans.

A la sortie retour sur la place toujours animée, et par rapport à Erfurt et même Leipzig, avec énormément de personnes d'origine étrangère migrante, Turquie, Syrie? Entendu des Ukrainiens aussi. Je vais faire mes courses chez Edeka et m'assieds un peu sur un banc au pied de la "Rote Turm" où se trouve un carillon de 84m de haut, le plus grand d'Europe paraît-il, malheureusement il ne sonne pas les heures comme dans le nord de la France.

En rentrant à l'hostel je passe sans l'avoir voulu devant le Moritzburg, c'est bien un "Burg", château fort, les tours sont énormes. En dessous ce n'est pas la Saale qui coule, mais un bief (vers les moulins). Dans les anciennes douves il y aura un concert, une jeunesse un peu gothique, tout de noir vêtue, s'y presse.

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Publié le 14 avril 2025

Chaud, un peu lourd

Je n'ai pas eu le courage de terminer mes rédactions hier. Pour le jardin botanique, même s'il ouvrait avant 10h, ce serait totalement impossible, et au musée de la préhistoire j'arrive bien trop tard.

C'est vrai qu'on est bien dans cet hostel, très calme, je suis seule dans la cuisine avec vue sur cathédrale.

Départ vers 11h. À pied puis je fais deux stations de tramway. Je repasse devant les moulins et le château.

 Encore un musée bien imposant...

Il est aussi très adapté pour la visite, avec un plan clair, très facile à suivre.

Je me rends tout de suite compte que ce musée est vraiment très intéressant et regrette bien de ne pas m'être dépêchée un peu plus ce matin.

La visite commence à l'âge du bronze, puis à l'âge du fer ( les deux dernières photos je crois). La collection est très riche, les pièces ont été trouvées dans des tombes un peu partout en Allemagne.

Ensuite viennent les Romains, je passe vite, et le moyen âge. De très intéressantes cartes animées montrent les migrations des différents peuples et les royaumes. Très instructif mais il faudrait plus de temps!

Je triche pour la visite du deuxième étage, que je prends en sens inverse. Comme de juste la pièce la plus intéressante du musée est à la fin de la visite. Il s'agit de la Himmelscheibe, "disque céleste" de Nebra. Là je me référe à wikipédia:

Le disque céleste de Nebra est un disque de bronze portant des motifs en or. Il a été mis au jour illégalement, par des fouilleurs clandestins, en juillet 1999 à Nebra-sur-Unstrut, en Saxe-Anhalt (Allemagne), avec d'autres objets constituant un dépôt cultuel. Il daterait d'environ 1600 av. J.-C. (faciès de transition Bronze ancien / Bronze moyen, ou Bronze A / Bronze B). Il est considéré comme la plus ancienne représentation connue de la voûte céleste.

L'objet est présenté verticalement dans une pièce complètement obscure avec un plafond représentant la voûte céleste.

On y voit le soleil la lune et les étoiles, le petit groupe de 7 étoiles est considéré comme étant les Pléiades. Cette image peut être comparée aux représentations des Grecs et autres civilisations. L'arc du bas serait un bateau, qui évoque la course du soleil.

Je ne fais que traverser rapidement le reste de la section préhistoire. On y voit un homme de Néandertal devant un mammouth et un mur constellé de pierres gravées et polies.

Je me dépêche d'aller prendre le tramway. Par chance celui ci arrive deux minutes après et va directement à la gare, et le train est à quai, déjà bien rempli. Changement à Leipzig, arrivée à Dresden Neustadt.

Je mets beaucoup de temps à m'orienter et à comprendre, malgré les explications du message de Anke pourtant très claires, que le plan qu'elle m'a envoyé n'indique pas sa maison mais l'arrêt du bus pour aller chez elle. C'est à 5km. Depuis le bus on peut à deux reprises voir l'Elbe et aussi un grand château ("Elbschlösser").

Anke et Klaus habitent dans un beau quartier de grandes maisons avec jardin. La leur se distingue par un beau magnolia devant. Et un échafaudage un peu moins esthétique. Elle abrite trois familles, chacune disposant d'un étage. Ils m'accueillent avec un café-thé-gateaux sur le balcon au dessus du jardin, dont nous faisons la visite ensuite. Un grand noyer, des fruitiers en fleurs, un potager surélevé avec clôture électrique anti-limaces, beaucoup de groseilliers.

Ensuite nous allons visiter le quartier qui était autrefois une localité séparée, un lieu de repos, avec un sanatorium, et de villégiature, appelé "Weisser Hirsch". Klaus montre la grande maison où il a habité 30 ans.

 La maison appartenait à une dame juive déportée (plaque au sol)

Dans le quartier...

Une Trabant 

Un établissement de recherche appliquée en physique et aussi médecine, toujours resté privé, prend beaucoup de place ici. Klaus qui était physicien y travaillait.

Le patron était un génial savant appelé Manfred von Ardenne (1907-1997). Il a fait de nombreuses inventions, par exemple dans le domaine du microscope électronique ou la télévision. Il a travaillé en Russie où il a reçu le prix Staline pour son travail en physique des particules et son aide à l'élaboration de la bombe atomique.

Actuellement on ne fabrique plus rien ici, il reste un institut médical qui soigne les cancers par une méthode particulière, l'"hyperthermie".

Il y a aussi un joli observatoire.

La localité se trouve en surplomb au-dessus de la vallée de l'Elbe, et un funiculaire permet de descendre.

Et on a vue sur la ville de Dresde

Au repas du soir Anke me fait déguster, avec une bonne salade, des pommes de terre sautées façon saxonne, avec beaucoup de marjolaine.

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Publié le 15 avril 2025

Beau temps, chaud

Anke est partie au travail. J'entends frappe trois fois à la porte pendant que je suis sous la douche et que Klaus est sorti. Heureusement la porte d'entrée n'était pas fermée et les ouvriers qui venaient pour travailler ont pu entrer...

Petit déjeuner avec Klaus qui m'emmène pour une promenade dans les environs. Le quartier est vraiment agréable, belles maisons, belles vues, arbres en fleurs et oiseaux qui chantent. Nous descendons (assez raide) sur la vallée d'un petit affluent de l'Elbe et remontons de l'autre côté, ce n'est pas de tout repos.

Un bel endroit, mais les habitants se plaignent que tous les commerces aient fermé.

Nous arrivons à une gare de funiculaire (Schwebebahn, et pas le même qu'hier) . Du haut d'une tour la vue est étendue.

Et puis nous descendons en funiculaire.

Et nous arrivons au bord de l'Elbe où passent des bateaux à vapeur et roues blancs, sous le pont appelé "Blaues Wunder"

Le village s'appelle Loschwitz, pittoresque avec des maisons à colombages (Fachwerkhäuser) datant du 18è siècle. Vu sa situation au bord de l'Elbe il a subi les inondations, la pire en 2002.

Un personnage célèbre a vécu ici Clara Witz avec son père Friedrich mariée plus tard (contre la volonté de son père) avec le compositeur Robert Schumann.

Les pas 

Nous continuons par un joli chemin bordant des prairies et des vergers.

Et nous retrouvons la trace d'un autre personnage célèbre. Au bord de ce chemin habitait un poète appelé Körner, pas spécialement célèbre, mais qui avait un ami nommé Friedrich Schiller qui venait régulièrement le voir et aurait écrit ici l'hymne à la joie.

Plus loin nous arrivons aux bords de l'Elbe, très beaux car bordées de vastes prairies vertes. Mais le niveau de l'eau est très bas dans le fleuve.

Bientôt nous arrivons au niveau des "Elbschlösser" = châteaux de l'Elbe. Au dessus d'un mur on commence par voir des vignes au-dessus des murs, et encore au-dessus sur le coteau on aperçoit les châteaux. Le premier est Schloss Eckberg, mais c'est vers le deuxième Lingner Schloss (ou villa Stockhausen) que nous nous dirigeons par un passage sous le mur.

Klaus me raconte que ce château avait été acheté par un riche industriel, qui l'a légué à sa mort à la ville de Dresde. Pendant la DDR les hauts personnages y faisaient la fête sans rien entretenir, le bâtiment a fini par tomber en ruines, et c'est une association locale (dont Klaus) qui a pris les choses en main et a entrepris la restauration. Il appartient maintenant à la ville. La montée là haut est rude, les marches sont hautes et il fait chaud et assez lourd. Des fleurs blanches, d'une espèce d'ornithogale poussent dans la vigne.

Nous espérions boire un café mais tout est fermé.

Le dernier château, Albrechtburg, est le plus grand, il appartenait au plus jeune fils du roi de Prusse, le Prince Albrecht qui s'était installé ici avec son amoureuse Rosalie après avoir divorcé de sa première femme. Bien plus tard c'est devenu la maison des pionniers.

Maintenant il est luxueusement aménagé pour des réceptions. Dans tous les cas c'est un beau lieu de promenade.

À la sortie, retour en bus à Weisser Hirsch, nous mangeons une excellente soupe de lentilles dans un petit resto et rentrons à la "Villa Elsschen". Un bon café, une petite sieste, et une autre promenade avec Klaus en fin d'après midi. Quelques villas au passage...

A la Belle Époque un dénommé Lachmann a créé ici un établissement où on profitait du bon air notamment en se promenant dans la nature à moitié nu, en conséquence les établissements pour les hommes et les femmes étaient séparés.

 Celui des femmes...

Et celui des hommes

Ce M. Lachmann avait une bien belle maison.

L'endroit était fréquenté par nombre de personnages célèbres, RM Rilke, F Kafka, T Mann...

Et juste derrière ces établissements s'étend la forêt, avec ses hêtres, souvent écroulés, et ses sources.

On rencontre aussi une scène de concert et un "Biergarten".

Mais il est 19h, nous avons rendez vous avec Anke au restaurant italien "Delizia". Oui c'est plutôt délicieux. Et la mousse au chocolat (dessert de Anke) est particulièrement décorative.

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Publié le 16 avril 2025

Temps couvert, plus frais

Départ à 9h en même temps que Klaus, qui a un rendez-vous à Pirna à une vingtaine de km (jolie ville où je suis passée il y a 3 ans).

Avant de rejoindre le bus, je trouve la petite église ouverte, et prends encore quelques photos du quartier.

Je descends du bus à Albrechtsplatz, Neustadt (nouvelle ville), me repérant au cavalier doré au bout d'une large avenue piétonne rectiligne. De là, vue sur le centre historique. Je pars vers la ville traversant le pont (Augustus Brücke), avec ses pierres de couleurs diverses, c'était la volonté des reconstructeurs de remettre autant que possible les pierres à l'endroit où elles étaient avant les destructions.

Je ne manque pas de regarder du côté gauche le pont voisin. Il s'est écroulé une nuit, d'un seul coup, par chance personne n'y circulait à ce moment-là

De l'autre côté du pont c'est l'horreur, ça grouille de touristes. Temps gris, ce qui ne met pas en valeur les bâtiments surchargés de sculptures baroques grises et noires.

Je trouve l'entrée du palais du Zwinger le musée "Alter Meister", où il y a tout autant de monde. L'entrée n'est pas donnée, 16€, on m'oblige à laisser mon petit sac à dos au vestiaire, les employés ne sont pas très aimables.

C'est un grand musée, assez ancien, mauvais éclairage. Des fils de fer empêchent de s'approcher des tableaux et si on se penche pour prendre des photos, ça sonne... et comme tout le monde le fait on entend sonner de partout.

Je passe assez vite dans les salles de peinture italienne du 17è 18è. Un tableau de Raphaël où tout le monde se presse, une BD de Botticelli racontant un miracle, quelques portraits expressifs... La madone est de Murillo.

Un salle de pastels dont notre célèbre Saint Quentinois, Maurice Quentin de la Tour

Beaucoup d'oeuvres des deux Canalettos, du même style réaliste et précis, le plus intéressant ici est celui qui vivait dans la région, qui a peint Dresde et Pirna

Un peu plus loin on trouvera la peinture hollandaise, scènes de villages, paysages un peu tous pareils, portraits de bourgeois richement habillés, quelques-uns ont un visage intéressant mais je préfère ce portrait d'un jeune homme par Dürer et cette belle inconnue.


Et on remonte dans le temps... pour arriver aux Cranach (16è) qui sont particulièrement bien représentés ici. Encore toute une flopée d'Adam et Eve...


Exposition intéressante sur les madones, malheureusement je suis en fin de parcours et un peu fatiguée.

On reconnaît un Boticelli

à la sortie, un tour sur les terrasses du Zwinger. La dernière fois j'avais bien aimé les sculptures mais aujourd'hui je trouve tous ces chérubins un peu lassants. Et les travaux, déjà en cours il y a 3 ans, ne sont pas encore terminés.

Traversée du centre ville, une fresque nostalgique d'un avenir radieux.

Non loin de là, je me prends un sandwich et un café dans une cafétéria, et puis me dirige vers la Frauenkirche

Juste avant le jardin botanique se trouve un établissement incongru, une usine VW...

Le jardin est très bien, complet, bien organisé et bien entretenu. Tous les coins du monde sont représentés, que ce soit à l'air libre ou dans des serres . Toutes les plantes ne sont pas sorties mais il y a quelques belles fleurs quand même. Et de grands arbres.

Retour par le "Grand Parc, très agréable également, d'autant plus que quelques rayons du soleil viennent l'éclairer.

Retour avec le bus 61, repas du soir avec Klaus et Anke, et discussions autour d'un verre de vin. On parle de musique et de voyages.

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Publié le 17 avril 2025

Très beau temps, très chaud

Je n'ai pas beaucoup dormi, je me suis endormie après 2h du matin après avoir trié mes photos et tenté de décrire la journée d'hier. Je me lève quand même à 7h30 pour saluer Anke avant qu'elle parte au travail.

Klaus ramène des Brötchen et le seul croissant de la boulangerie (au chocolat) pour moi, puis m'emmène au bus. Comme il me dit avoir connu Berlin avant la construction du mur je finis par lui demander son âge... 82 ans. J'aurais pas imaginé ! Il est en pleine forme, hier j'avais du mal à le suivre, et fait encore de grands voyages en vélo... Ça donne de l'espoir pour l'avenir !

Je descends de nouveau à Albrechtsplatz, mais cette fois pour prendre le tramway qui va me mener à la gare, le but étant de laisser ma valise à la consigne pour ensuite visiter l'opéra ou un musée.

Je constate que mon train qui devait partir à 13h10, a déjà 20 minutes de retard, achète une carte postale pour avoir de la monnaie (3€), enfourne ma valise dans un casier, et retour à la place du théâtre, beaucoup plus riante aujourd'hui sous le ciel bleu.

Anke m'avait conseillé de visiter l'opéra, malheureusement aujourd'hui il n'y a aucune visite (guidée) dans la journée. Et pour le musée "Neue Meister" dont j'avais envisagé la visite il ne reste plus assez de temps. Ce n'est pas grave, je n'ai pas été partout hier. Et comme ça j'ai le temps de prendre un café.

Je retrouve cette belle écurie de luxe.

En frontispice, cerfs bouquetins et un élan.

Les touristes sont nombreux aussi sur les terrasses surplombant l'Elbe.

J'ai un peu de mal à trouver comment me diriger vers la gare à travers un quartier reconstruit, traversé de grandes avenues. Encore heureux que je n'ai pas à me préoccuper d'acheter les billets grâce à mon "Deutschlandticket" qui est valable dans tous les moyens de transport.

Le prochain moyen de transport sera le train. Finalement le retard sera de 50 minutes. Le train est tchèque mais les passagers sont tous allemands. Les jeunes d'une équipe de sport sont particulièrement bruyants.

La ligne longe l'Elbe. On peut voir les rochers de la "Suisse saxonne", la localité de Hřensko, bon souvenir de ma marche de l'an dernier, et le château de Děčín. Et la piste cyclable le long de l'Elbe, empruntée en 2022.

Arrivée à la gare de Praha Holešovice.

Le bus 201 me mène directement sous l'immeuble de Ludmila ( arrêt Letňanská). Que je vois arriver avec sa chienne Muška. On papote avec un thé pendant que Ludmila fait de la soupe aux légumes, un peu plus tard arrive Mariánka, sa petite-fille fille qui vit à Magdeburg D et est venue à Prague pour passer le permis. Elle a brillamment réussi et retourne demain en Allemagne. Je suis contente d'être arrivée à temps pour la rencontrer, c'est une jeune fille très sympathique.

Ludmila a confectionné pour Pâques de jolis gâteaux en pain d'épice.

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Publié le 19 avril 2025

Temps chaud, lourd

À 7h30 réveil en sursaut. Ouf, Ludmila et Mariánka sont là et n'ont pas encore pris le petit déjeuner. Mais tout est prêt, Ludmila a fait une bonne omelette (fritatta!) à l'ail des ours. Elle s'est souvenue qu'elle allait au travail à 10h, je l'accompagne un bout de chemin et roue en métro avec elle jusqu'à la prochaine station, Strizkov. À Prague non plus, pas de problème pour les transports, c'est gratuit à partir de 70 ans.

J'entre dans un supermarché Penny Market pour acheter une bricole et faire de la monnaie... Ils refusent mon billet de 2000 couronnes. J'aurai plus de succès dans le petit café sympa où nous nous installons, Ludmila pour une dizaine de minutes,moi plus longtemps car je dois terminer mes écritures et envois de photos, et décider de ce que je fais aujourd'hui. J'irai voir le quartier juif et ses synagogues que je ne connais pas, ainsi que le vieux cimetière où je ne suis allée qu'une fois, il y a très très longtemps.

Trajet en métro, changement à Museum, descente à la station Staroměstská et déjà sur la place Jan Palach, devant la faculté de lettres, et le Rudolfinum, salle de concerts, les troupeaux de touristes sont déjà là...

Jan Palach, qui s'est immolé par le feu pour protester contre l'invasion soviétique.

Par chance il n'y a pas trop la queue au guichet où on prend les billets pour visiter les monuments remarquables du quartier juif. La visite commence par la synagogue Pinka, qui est aménagée en mémorial des (77297) victimes tchèques de la Shoah, dont les noms couvrent les murs et sont psalmodiés par un haut-parleur. Figurent aussi les noms des camps de concentration.

Les visiteurs masculins doivent porte une kippa, ce qui n'est pas totalement respecté. Au premier étage sont exposés les dessins des enfants du camp de Terezin.

Juste à côté se trouve le vieux cimetière juif, que je ne me souvenais pas aussi immense. Certaines tombes sont très anciennes, du 16è ou 17è siècle. Evidemment il faudrait connaître l'écriture hébraïque pour comprendre, mais parfois un panneau indique des noms, principalement quand il s'agit de rabbins célèbres.

Une autre synagogue est contigüe au cimetière, "Klausova", qu'on ne peut pas visiter actuellement.

La prochaine synagogue, Staronova "Vieille nouvelle". Elle date du 13è siècle, c'est le plus ancien monument du quartier juif, elle a été plusieurs fois agrandie, c'était le principal lieu de culte, et ce jusqu'à aujourd'hui. C'est une bonne occasion pour moi car je crois n'avoir jamais vu l'intérieur d'une synagogue. Au milieu, autour de grilles de fer forgé, s'élève une espèce de chaire, en plus vaste, d'où on lit la torah, entourée de stalles avec le nom des fidèles aux places qui leurs sont attribuées... tous des hommes, les femmes avaient juste le droit de regarder depuis un couloir extérieur.

Une promenade à travers le quartier ne permet guère d'imaginer ce qu'il était au 19è siècle, suffisamment délabré pour qu'une opération "sanitaire" conduise à des démolitions massives et à la construction de grandes et luxueuses maisons de style art nouveau, constituant en particulier la célèbre "pariska ulice", rue de Paris.

La ville ancienne:

L'hôtel de ville. L'horloge du bas, hébraïque, tourne à l'envers. 

La ville nouvelle

Le souvenir de Kafka règne ici.

Une autre synagogue (dont le nom m'échappe)

La dernière synagogue que je visite, la "synagogue espagnole", de style dit "néomauresque" me paraît la plus intéressante, un peu parce que ses décors me rappellent l'Andalousie, et surtout pour l'exposition sur les juifs de Bohême depuis le 18è siècle, ceux qui étaient scientifiques ou écrivains, en langue allemande comme Kafka, en langue tchèque comme Ota Pavel. Il set question du mouvement sioniste, et ses camps de jeunes, qui a eu une grande importance entre les deux guères, avec déjà des départs vers Israël, à cette époque à c'était une bonne idée.

Je me réjouis de trouver une cafétéria d'où les touristes sont absents, pour un petit moment de repos. Je repars vers le centre en évitant soigneusement la place de la Vieille Ville, je passe ainsi devant hôtel de ville de la nouvelle ville, et traverse le couvent dit Clementinum

Débouchant à l'entrée du Karluv Most (alias Pont Charles), je me garde bien de m'y engager et je suis un moment les berges de la Vltava (Moldau) avec belle vue sur la cathédrale St Vit (Guy) toujours aussi noire et sur le château. Plus loin la cafétéria Slavia et le théâtre national.

J'ai rendez vous avec mon amie Iva à 18h sur les hauteurs de la ville, je n'ai pas le temps d'y aller à pied, et pour la première fois je monte là-haut en tram. Il faut dire que c'est commode de ne pas avoir à se préoccuper du billet. Je traverserai donc le quartier Mala Strana sans m'arrêter, reconnaissant quelques lieux aux passages, la place Malostranské Namesti, l'entrée des jardins, le "Jeleni prikop", ravin du cerf, l'entrée du château, le monastère de Strahov. J'attends Iva à l'arrêt du tram 22 "Pohorelec" sous la statue des astronomes Kepler et Ticho Brahé, qui ont exercé à Prague.

Nous allons faire une agréable promenade fort calme, ici point de touristes, sur cette colline boisée qui s'appelle Petrin, où s'élève une tour-eiffel en miniature. Nous traversons des bois, visitons de jolis jardin, et admirons la vue sur le château dans un décor d'arbres fruitiers en fleurs.

Nous nous asseyons à la terrasse d'un restaurant d'où l'on peut admirer la ville. Il fait beaucoup moins lourd et il souffle un vent frais.

Retour par le métro à Prosek.

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Agréable réveil dans la chambre claire avec la vue sur le bouleau derrière la fenêtre.

Ce matin, il pleut. Pour la première fois depuis bien longtemps. Cela ne nous empêche pas de sortir faire un tour, d'ailleurs nous ne recevrons que quelques gouttes.

Prosek est un quartier périphérique de Prague, mais maintenant bien relié au centre ville grâce au métro. Il existait un centre ancien, très villageois, où nous passerons tout à l'heure, et autour des quartiers residentiels plus récents, pavillons ou barres d'immeubles comme celle ou habite Ludmila. Mais entre ces zones habitées s'étendent des champs, des vergers, des bois ..

Une allée de marronniers. L'"emmaillottage" pourrait être réalisé pour éviter les dégâts de la " mineuse des feuilles du marronnier".

Plus loin des villas anciennement pompeuses bordent les rues.

Et de nouveau, un petit bois, doté d'une mare. Un génie des eaux est caché dans un saule creux.

Et enfin nous traversons le vieux village, d'une architecture baroque typiquement tchèque, avec l'immanquable Jean Nepomucene en frontispice.

Au retour Ludmila nous fait pour un déjeuner un peu tardif un goulasch hongrois garçon Szeged, avec une sauce à la choucroute.

L'après midi nous écoutons la passion selon Saint Mathieu de Bach. Une musique magnifique et de circonstance... Dimanche c'est Pâques et aujourd'hui le vendredi saint.

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Publié le 20 avril 2025

De nouveau beau et chaud

Encore une promenade matinale. Aujourd'hui nous allons récolter de l'ail des ours du côté de Letňany, la dernière station de métro quasiment dans la campagne, entourée de champs. Mais c'est dans des vergers plus ou moins abandonnés que nous trouverons la plante recherchée. L'endroit droit être connu deux autres dames viennent se servir.

Les activités culinaires reprennent. Hier soir, Ludmila a fait un "mazanec" un gâteau que l'on fait à Pâques, un genre de Kouglof ou panettone sans la forme. Et pour le déjeuner nous avons d'excellents légumes cuits au four.

Ludmila a du travail à finir. Je me décide un peu tard à faire un tour en ville. Le soleil brille encore sur les immeubles de Prosek, mais à la sortie du métro, à la station Václavská, le jour décline. Je prends le tram sur la Strossmayerovo Náměstí où s'élève une église aux clochers bien pragois.

De là je ne me débrouille pas trop bien avec les transports et suis obligée de marcher assez longuement sur les avenues au nord du château, qui longent certes des parcs, mais derrière des murs. Enfin au bout je peux voir le château, la cathédrale, et le monumental palais Černínský.

Je descendre les escaliers en direction de Nový Svět.

C'est mon quartier préféré qui en réalité ne se compose que de deux rues, Nový Svět (Nouveau Monde) et Černínská. Il est tout à fait vide à cette heure, mais d'une manière générale c'est toujours très calme ici.

La rue débouche sur la place Loretánské Náměstí "de Lorette" où se trouve un couvent très baroque qui est aussi un musée. De l'autre côté de la place, le palais Černínský est gigantesque.

La rue Loretánská, bordée d'arcades, descend vers le château. Alors que la place était déserte, le quartier commence à s'animer. Des clients d'une hostellerie sont un peu éméchés.

Cette rue mène à la place du château. Je me contente d'entrer brièvement dans l'église des carmélites où un office est en cours (veille de Pâques) et puis jeter un coup d'œil au palais Schwarzenberg avec ses murs peints en trompe l'oeil.

À tort sans doute je ne continue pas vers le château (c'est la seule heure où il est fréquentable) mais je continue à descendre, en partie par des escaliers, vers Malostranské Náměstí, place de Malá Strana.

Je termine la soirée dans une taverne, hélas surtout fréquentée par des étrangers. Retour par le métro.

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Publié le 21 avril 2025

Beau temps, chaud, se couvre le soir

La traditionnelle promenade avec Muška se déroule dans une autre direction mais toujours nous trouvons des espaces verts, en particulier un coteau sous des rochers. Avec des arbres en fleurs bien sûr.

Au déjeuner Jerry, l'ami de Ludmila, anglais vivant à Prague, est invité à dîner. Il parle bien français, il a même vécu dans la Creuse. Nous passons donc un moment agréable en dégustant le plat préparé par Ludmila, agneau et délicieuses pommes de terre, accompagné de vin rouge de Moravie. Jerry est traducteur, et actuellement travaille à la traduction en anglais de l'œuvre tchèque la plus célèbre, le brave soldat Švejk.

Après un petit repos digestif je repars vers Prague tandis que Ludmila travaille, (conseils aux parents en difficulté, aujourd'hui par mail). Il n'y a déjà plus de soleil quand j'arrive à Vyšehrad. "Haut château fort". C'est une forteresse sur un rocher au-dessus de la Vltava (Moldau) et qui défendait l'entrée de Prague. Elle existe depuis le 10è siècle mais a été diversement transformée depuis. C'est un lieu qui évoque l'histoire légendaire de la nation tchèque, notamment l'histoire de la princesse Libuse qui a été chercher un époux en la personne du laboureur Premysl qui a fondé la dynastie des Premyslides (9è-13è siècle)

C'est aujourd'hui un lieu de promenade dominicale, la fréquentation est très diversifiée, ce ne sont pas des troupeaux de touristes mais néanmoins en plus des Tchèques beaucoup d'étrangers, Russes, Ukrainiens, Polonais, Asiatiques bet quelques Européens de l'Ouest. Des parcs, de la verdure et des arbres, des églises, des bastions, de belles vue sur la ville et la Vltava. Et beaucoup de cafés et restaurants en plein air.

On entre dans la forteresses par plusieurs portes successives.

Juste après cette deuxième porte, une jolie rotonde du 11è siècle est le monument le plus ancien de la forteresse. Il n'a pas toujours servi à des fins religieuses: prison, poudrière..

L'église la plus importante est la basilique Saint Pierre et Paul, qui date de la même époque mais a été reconstruite plusieurs fois, l'actuelle construction est néogothique.

En dessous s'étendent un parc boisé, et le cimetière hélas fermé où de nombreux tchèques célèbres sont enterrés. Une des tombes visible de l'extérieur porte le nom de Jan Neruda, grand poète tchèque du 19è.

Dans un autre parc contigü on peut admirer de monumentales sculptures évoquant les légendes tchèques, ici Libuse et le laboureur Přemysl, puis Šárka et Ctirad dont je ne me souviens pas de l'histoire, seulement que ça finit mal (c'est aussi un opéra de Smetana). Le sculpteur s'appelle Myslbek.

Le soleil se couche à l'horizon, sous un ciel couvert. Il est encore temps de profiter la position dominante pour admirer la ville et la Vltava.

Après être descendue au bord de la Vltava je prends le tramway jusqu'au prochain arrêt où il y a une correspondance avec le métro, vers la station Karlovo Namesti. Les passages sont espacés, mais la fréquentation est encore importante à cette heure.

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Publié le 22 avril 2025

Beau temps

Omelette au petit déjeuner.

Nous allons chercher deux des petits enfants de Ludmila, ceux qui habitent à Prague, Olinek et Majenka. Finalement seule Majenka viendra et moi j'irai à la piscine qui est dans la même direction.

J'ai un peu de mal à m'orienter en entrant dans ce vaste établissement prévu pour une haute fréquentation mais dans le grand bassin on n'est pas vraiment gêné. Je nage 600m sans difficulté, ma plus longue distance depuis mon accident.

Nous arrivons quasi ensemble chez Ludmila. Majenka m'invite à faire un jeu de société avec elle, sur la base d'un espèce de tangram. Je trouve généralement avant elle, mais elle se débrouille bien.

À midi nous mangeons un plat typique traditionnel de Pâques, mie de pain, lard, oeufs, épinards et autres herbes. Bon... Et nourrissant, la salade fait passer.

Je reste là pendant que Ludmila reconduit la petite mais vers 22h nous partons promener Muška, cette fois à travers un quartier de petites voire minuscules maisons plus ou moins transformées. C'est pas sur le guide Michelin mais pittoresque.