Beau temps, quelques nuages
Petit déjeuner sommaire à 6h30, complété avec un œuf dur et un yaourt. Un parcours en bus très réussi jusqu'à Giromagny: attente d'une minute pour le premier, et d'une seconde pour le deuxième. En route vers les monts boisés des Vosges!
Giromagny, une petite ville encore franc-comtoise, fort calme ce matin. Les nombreuses fontaines dispensent de l'eau "non potable" ou "non contrôlée".
Petites rues de village, des prés bien secs, on arrive à un autre village, Lepuix, où il n'y a plus de commerces.
L'itinéraire suis la Savoureuse, la rivière qui arrose Belfort, ici c'est encore un torrent étroit peu abondant en ce moment. Une route emprunte également cette vallée, mais on ne l'entend pas trop. C'est un parcours très agréable, surtout quand on est à l'ombre car le soleil chauffe déjà. Insensiblement, ça monte.
Juste avant de croiser la route au "rocher du cerf" m'attend le premier raidillon de la journée, sur des marches de pierre.
Suit une piste puis un chemin parallèle à la route, et à la Savoureuse encore qui devient sauvage, premières chutes d'eau et petits bassins où on pourrait se laisser tenter par une baignade. s'il n'était encore un peu tôt.
Encore quelques passages à découvert, près de prairies où fleurit la sanguisorbe.
On rejoint la route pour la quitter aussitôt avant un pont, et cette fois c'est une belle grimpette bien rocheuse (granit), le "sentier des cascades" . Sur la Savoureuse toujours.
La première est le "saut de la truite", j'y croise un couple de promeneurs avec un chien. Un peu avant un coureur m'avait doublé et sur le reste du trajet je rencontrerai une dizaine de promeneurs.
La montée se poursuit en forêt sur les pierres. En plus des sapins hêtres et épicéas on observe quelques très gros douglas. Et les premières myrtilles !
La deuxième cascade est celle du Rummel.
Maintenant le sentier grimpe, fort toujours, en direction d'un petit étang, pas entièrement naturel puisqu'il est barré par une petite digue de pierre. "
Un peu avant, une "place de charbonniers"Mais il est bien sauvage cet étang, et l'endroit est enchanteur, malheureusement la rive est au soleil, mais de l'autre côté je remarque une table de bois sous les hêtres et je vais m'y installer quelques instants.
Le plus dur de la montée est passé. Le chemin forestier à flanc de pente est presque plat, ce qui gêne c'est le bruit des motos sur la route.
Elles ne s'entendront plus après un virage où je prends un sentier qui n'est pas indiqué partout comme tracé du GR, il s'avère non balisé, avec beaucoup d'arbres en travers (pas mal de mortalité), mais je ne regrette pas, il est bien calme, c'est d'ailleurs une "réserve biologique intégrale", c'est à dire qu'on y coupe pas d'arbres, et qu'on n'y entre pas pour laisser la faune tranquille.
Je me décide trop tard à m'arrêter pour manger, dans une zone où une coupe a été faite, et près d'un chemin assez fréquenté, promeneurs, Vttistes, et même deux randonneuses parlant une langue germanique ... à qui je n'adresserai pas la parole, sidérée parce qu'elles me passent devant en m'ignorant totalement.
Et puis juste au-dessus, c'est la fin de la forêt, les chaumes d'altitude et le retour de la civilisation avec la route, les parkings, les chalets et restaurants, les touristes de la sphère du Ballon d'Alsace dont on reconnaît tout de suite le sommet grâce à la Vierge qui le surmonte.
Bon, on va quand même profiter de la civilisation et prendre un café, au café "des démineurs" à côté d'un monument assez horrible qui leur fait hommage, les autres monuments sont à la gloire des pionniers du tour de France, le premier est passé là, autour de 1905. De nombreux cyclistes suivent leur exemple, d'ailleurs, il n'y a pas que les motos.
Je continue à me rallonger notablement par rapport au projet initial, près de 17km au lieu de 12: je prends la piste qui passe par les deux sommets, côtoyant des prés fleuris de gentiane jaune.
Le premier sommet est à 1238m. Il porte une statue de Jeanne d'Arc et est un bon promontoire au dessus de la haute vallée de la Moselle.
Entre les deux sommets, un sentier panoramique longe des précipices. La pente est très raide en effet de l'autre côté. L'occasion de pratiquer le parapente. Des sportifs sont là qui ont porté leurs engins mais petit problème, il n'y a pas de vent.
De près on constate que la Vierge au sommet du Ballon (1245m) n'est pas si grande que ça.
Et voici encore une table d'orientation quelque peu démoralisante. J'aurais pourtant bien aimé voir le Mont Blanc et la Jungfrau.
Ne soyons pas trop difficiles car sur les Vosges les vues sont magnifiques.
Dans la vallée en contrebas côté Est se trouve le lac d'Asfeld et le village de Sewen.
De là je suis encore loin d'être arrivée, je dois reprendre le GR5 en arrière, s'il n'y avait pas la route et les motos ce serait un très beau parcours. Traversée de prairies et de hêtraies, jolies vues de toutes parts, en particulier sur la face "raide" du Ballon. Un sentier passe un peu en dessous, vu d'ici ça ne me tente plus.
Autre petite surprise au passage : une borne frontière, un F d'un côté, un D de l'autre.
Ce ne sera pas si simple de le trouver ce chalet du CAF (Club Alpin) seul endroit où j'ai trouvé un hébergement. Il faudra quitter les rectangles rouges du GR pour des triangles puis des croix, et dans l'herbe des pistes de ski on se perd. Car malheureusement c'est un "domaine skiable", avec téléskis et canons à neige. Heureusement du refuge on ne voit pas tout ça.
Il n'est pas gardé, j'ai payé par internet et j'ai un code pour la boîte à clé, ouf ça fonctionne. Ça ne sent pas trop le renfermé, la cuisine est équipée, la douche est chaude et les canapés sont confortables.
Je mange des tomates cerise et les raviolis au fromage achetés hier soir.
Un léger bruit... un vol à travers la pièce... Une chauve-souris, peut-être deux... Assez grandes. Étaient elles accrochées au plafond ? J'ouvre en grand la fenêtre du dortoir. J'espère qu'elles sont sorties.