Départ à 8h54 sous une petite bruine. Bien sûr une montée m'attend. La petite route sur le plateau m'amène bientôt en vue du Tréport
Forte descente comme il se doit, à travers les rues picardes bordées de maisons de ville en brique, j'ai l'impression d'être à Saint-Quentin, ma ville natale. Mais ici on sent l'air de la mer et on entend les mouettes. Au bistrot les gens sont très gentils.
L'agglomération comprends deux villes, le Tréport qui est encore en Seine Maritime (Normandie) et Mers les Bains dans la Somme (Picardie)
La frontière! Mers les Bains est une jolie petite ville. Les boiseries des villas sont peintes de teintes multicolores.
Mers les Bains Ce n'est pas parce qu'on est dans la Somme qu'il n'y a plus de falaises. J'ai encore droit à une belle grimpette en repartant. Une bonne surprise par contre : tout le trajet se fait sur de vraies pistes cyclables, éventuellement à partager avec les véhicules agricoles (j'en ai pas vu).
Le plateau....Passage au dessus de Ault Onival
Des hauteurs on domine la mer. Une zone de marais apparaît sous les falaises et le chemin va y descendre.
Dans ce marais parsemé de nombreux étangs on chasse le gibier d'eau. Les huttes d'affût sont couvertes de terre et bien camouflées.
Je m'approche doucement d'une bande de canards sur un étang. Il y a même un canard mandarin, je n'en avais jamais vu. Mais c'est quand même bizarre qu'ils ne s'envolent pas.... Et ils ne bougent pas du tout du tout.... ce sont des faux ! Destinés à attirer les vrais. On les appelle ici des "blettes".
Voici Cayeux, annoncée par un étrange sémaphore. La plage est toute de galets et en hauteur. On ne voit pas la mer depuis le village. Je ne sais pas comment c'est, l'été, mais là c'est désertique. Il y a néanmoins un resto crêperie ouvert. J'irai après avoir cassé la croûte au bord de la plage. Ici aussi les gens sont très gentils.
De Cayeux la piste cyclable continue. Elle va faire le tour de la baie, mais une piste dite "route blanche" se dirige vers la pointe du Hourdel.
Blanche, sans doute à cause des dunes qui la bordent.Le sable a tendance à couvrir la chaussée.Je suis un peu inquiète mais ne suis obligée de pousser le vélo que sur une vingtaine de mètres.
On ne voit pas la mer, enfin pas l'eau mais un bel estran où séjournent des phoques. Je vois des formes noires, je ne sais pas si c'en est.
Au Hourdel il n'y a pas qu'un phare, c'est un petit hameau de maisons alignées. En face on voit Le Crotoy.
La route vers Saint Valery sur Somme traverse des marais mais la ville est située sur une petite butte. On y entre par la massive porte Jeanne d'Arc (où celle-ci est passée...). Des remparts surplombent la baie, au-dessus s'élève l'église. Un beau site. Très touristique.
Par contre aucun commerce pour s'acheter de quoi manger.
Alors je continue le long de la baie, suivant le port puis des écluses.
La véloroute qui contourne la baie est une piste cyclable mais elle longe la route qui est très fréquentée ce n'est pas très agréable. Je me dépêche de la quitter à Noyelles où il n'y a pas de commerces non plus.
Un site intéressant s'y trouve, un cimetière...chinois. Un peu éloigné quand même, les dernières centaines de mètres c'est une piste très caillouteuse. Mais la visite vaut le détour.
On apprend que pendant la première guerre mondiale les Britanniques avaient été recruter 150 000 chinois pour travailler en soutien aux armées principalement en France, ils étaient hébergés dans un camp à Noyelles. Ceux qui sont enterrés dans le cimetière ne sont pas morts au combat mais pour la majorité de la grippe espagnole à la fin de la guerre.
J'ai quelques problèmes avec mon téléphone qui ne veut pas télécharger les cartes, je m'énerve avec ça, perds du temps et aurais renoncé à aller jusqu'au Crotoy si je n'avais reçu un message de mes hôtes disant qu'ils rentreraient chez eux plus tard que prévu. Alors j'appuie sur les pédales, c'est un peu ridicule, je ne passerai là bas qu'en un éclair et arriverai à la nuit. Mais ce soir c'est beau le soleil qui brille sur la campagne de prés humides ou dès marais.
Le village de Ponthoile Au Crotoy la marée commence à remonter
J'ai eu de la chance car Dorothée et Jean qui m'accueillent ce soir ne sont là que le week-end. Dorothée s'occupe du développement du vélo dans le département, qui fait beaucoup d'efforts dans ce sens, peut-être grâce à elle. Beaucoup de pistes, et un système de repérage par "noeuds" des carrefours avec des numéros, comme aux Pays Bas.
On boit de la très bonne bière, on mange de l'aligot et des glaces maison aux fruits du jardin tandis que les enfants ici aussi ont leur soirée "plateau télé" et regardent un film.