Le petit déjeuner, qui est inclus dans le prix, est à la française amélioré, c'est à dire qu'il y a du jus d'orange, des corn flakes et des yaourts, mais pas de fromage ni de jambon.
Je vais chercher mon vélo dans le garage à vélos à l'autre bout de la cour, attache les bagages, et puis, par l'extérieur, je cherche l'accueil pour rendre ma clef. L'occasion de me perdre et de visiter un peu. C'est un vaste enclos, qui domine la ville.
Départ 9h, traversée de Nevers et du pont sur la Loire
Je ne réfléchis pas trop et prends la grand-route pour rejoindre le canal latéral à la Loire où circule... l'eurovélo 6, que j'ai déjà parcourue bien sûr, c'est celle qui va de Nantes à la Mer Noire. Le canal à cet endroit fait des virages et est tranquille et charmant, surtout par ce temps printanier. Une odeur de bonheur flotte dans l'air.
à Gimouille je suis la carte de très près car à chaque fois que j'y passe je me perds. Je comprends pourquoi, il y a vraiment des carences dans la signalisation.
Ce qu'il ne faut surtout pas manquer, c'est le magnifique pont-canal du Guétin, au-dessus de l'Allier.
Dans la rue étroite du Guétin, coincée sous la nationale, je vais prendre un café, et puis je continue un peu l'EV6 pour rejoindre un autre site fameux, le bec d'Allier, c'est à dire le confluent de la Loire et de l'Allier, et c'est aussi le kilomètre zéro de la Loire à vélo. En 2014, je l'avais commencée là.
La confluence en elle même n'est pas très visible de ce point bas.
La partie tourisme n'est pas terminée, que de beaux sites à admirer par ici! J'y suis passée maintes fois mais ça ne diminue pas le plaisir, et aujourd'hui les conditions sont vraiment favorables. Je prends mon temps.
Après le lieu dit "La Grenouille", dont j'ai fréquenté souventes fois le restaurant, une piste cyclable emprunte la digue entre l'Allier et un petit canal, la rigole d'Apremont. Coup d’œil au passage à la ferme et au château du Veuillin.
à quoi sert cette "rigole"? C'est à dire ce petit canal. On en aura l'explication à l'écluse des Lorrains (rien à voir avec les gens de l'est, c'est une déformation de Laurins). Cet ouvrage est étonnant.
C'est un tourniquet qui permettait aux bateaux de quitter l'Allier, juste avant ce grand barrage, en faisant demi-tour pour emprunter la rigole qui rejoint le canal latéral à la Loire, et naviguer ensuite encore bien loin, jusqu'à l'Atlantique ou bien jusqu'au Rhin. On observera aussi la grande maison éclusière.
Il ne reste plus qu'à faire un petit tour dans le village d'Apremont, classé "plus beau village de France". Il est remarquable par son site au bord de l'Allier, sous un grand château, et par son unité architecturale. Rien ne dépare. En réalité je n'apprécie pas trop ce genre d'endroit, c'est trop bien léché, artificiel.
Le parc du château, artistiquement aménagé, avec pavillons pagodes et arbres taillés à la japonaise, se visite, apparemment c'est ouvert.
Le château,le village, une immense forêt autour, étaient la propriété de Schneider (prononcé localement Chnèdre), industriel du Creusot.
Il était aussi propriétaire d'une immense forêt, quelque peu divisée depuis. Je ne lui trouve pas très bel aspect, on ne voit plus beaucoup de gros arbres, et on observe beaucoup de branches mortes dans les cimes.
à la sortie de la forêt, la Chapelle Hugon possède une belle église romane.
Au delà s'étend la vallée de Germigny, autrefois riche région d'élevage.
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Voici d'ailleurs le magnifique clocher de Germigny. Il a quelque chose d'italien.
J'ai bivouaqué dans ce village il y a six ans, première étape vers la Mer Noire et gel au réveil. J'ai l'intention de casser la croûte à cet endroit... mais une dame passe la tondeuse dans le jardin voisin. Près de l'église c'est par contre très calme.
On perçoit bien le passage de la vallée de Germigny. Conformément au relief du Bassin Parisien, il y a une côte à franchir. Et ça monte.
à la sortie d'Ourouer les Bourdelins, après avoir pris un café "chez Martine", je retrouve la Champagne Berrichonne et ses grandes cultures. Ici aussi les colzas commencent à fleurir. C'est un plateau quand même un peu ondulé.
La route, je la connais fort bien, c'est la départementale 15, qui a l'avantage d'être directe mais pas trop fréquentée. Elle longe le polygone de tir, zone militaire interdite que l'on peut éventuellement traverser s'il n'y a pas de tirs, mais aujourd'hui je vais tout droit et n'ai pas besoin de m'en préoccuper. La zone est en partie couverte par des boisements dont une large bande a été défrichée en bordure de route (sécurité militaire?), dommage car la protection contre le vent est moins efficace. En effet celui-ci souffle du nord-ouest, de ce fait il est un peu gênant. C'est peut-être ce qui me fait trouver les côtes dures, alors qu'en majorité elles ne sont pas très raides.
Un cycliste en vélo de route me rejoint et taille la bavette. C'est bien sympathique, ça fait plaisir de discuter un peu, ça fait passer le temps, et, même si lui ralentit lui considérablement son allure, ça me force à ne pas traîner. Il fait ses 80km tous les après-midi et ne porte pas non plus de casque.
Je continue sans interruption, sans m'arrêter dans aucun des villages accueillants qui jalonnent le parcours. On y trouve des églises romanes, quelques châteaux, des bancs et des abribus.
Arrivée dans la bonne ville de Bourges vers 18h. Fin du voyage!