Très beau temps, quelques passages nuageux
Pas un nuage ce matin. Le Mont Blanc semble tout proche.
Avec les tourbières et un lac juste à côté, je n'ai pas à être surprise de l'humidité... la tente est trempée, le matelas et le duvet sont moites. Départ vers 7h45, encore à l'ombre.
Le sentier est large et monte beaucoup. Il passe devant un autre lac, rond, où j'aurais pu bivouaquer, ça m'aurait fait un peu plus d'avance.
Mais je venais juste de croiser un panneau indiquant l'entrée de la réserve naturelle des aiguilles rouges, avec l'interdiction de faire un tas de choses et notamment camper.
Poursuivant sur ce sentier rocheux je finis par approcher du Lac Blanc et de son refuge. Ici aussi un panneau vous interdit un tas de choses.
Bienvenue, si on veut...Pas le droit de se baigner dans le lac, pas d'eau potable, pas de bivouac sur place... C'est mieux que je ne sois pas montée jusque là hier. C'est un beau site pourtant, sous les "Aiguilles Rouges"
Je monte quand même à la terrasse du refuge. Des gens sont en train de prendre le petit déjeuner. Avisant un broc que je crois être d'eau, j'ai le culot de demander si je peux en prendre, et une jeune fille sympathique me dit que c'est du thé népalais. Elle va me chercher une tasse pour que j'y goûte. En fait elle travaille au refuge, la terrasse n'était encore pas ouverte aux clients de passage. Elle est effectivement Népalaise, est ici pour 4 mois sinon elle vit au Portugal où elle se plaît bien. Le thé est additionné de lait et parfumé à la cardamome, très bon. Elle me confirme que l'eau n'est pas potable. On peut en acheter (6€ pour 1,5l !!).. ou en prendre dans le lac. J'opte pour la deuxième solution, remplissant ma gourde par sécurité.
Il existe en fait une place de bivouac , mais elle est plus bas, à côté d'un groupe de petits lacs, dits lacs de Chezery. Jamais je n'aurais pu les atteindre hier !
La descente se corse soudain...
Ce seront les seuls échelles, mais il y aura aussi des marches et des rampes, et beaucoup de rochers. Belles vues de toutes parts, côté Aiguilles Rouges, ou côté Montblanc.
L'endroit est tout aussi fréquenté ce matin qu'hier après midi. J'ai croisé des gens sortant du refuge, je croise des gens qui y vont...
Et je me retrouve à un carrefour bien connu...
J'ai emprunté déjà trois des itinéraires qui s'y croisent. Celui "des échelles" venant de la vallée, celui de la Flégère, celui du Lac Blanc. C'est le quatrième que je vais emprunter, allant vers le col du Montet, sur la route vers Vallorcine.
C'est un chemin bien tracé et également très fréquenté, il longe la pente en passant sous les Aiguilles Rouges, et pendant un bon moment se maintient en altitude. Sans pour autant être plat, pas le moins du monde. Ni facile, il faut sans cesse passer sur des rochers, avec des abrupts et des marches hautes.
C'est le tracé de la Via Alpina étape R113, que j'avais manqué hier. Et pour la première et seule fois dans le coin, j'en vois le logo sur un panneau.
La pente est rocheuse et dénudée avec des mélèzes isolés ici et là. Des nuages apparaissent sur les Aiguilles Rouges, mais le ciel reste clair côté Mont Blanc.
J'ai besoin d'un peu d'ombre pour faire le point, la seule ombre est sous un mélèze où un groupe est stationné, ils sont très sympathiques, type indien... Ce sont en fait des Américains de Boston et Washington DC, avec un guide français. Ils veulent faire des photos.
Et ce qui est drôle, c'est que aussitôt après je rencontre un couple d'Américains, eux tout à fait blancs mais également très sympathiques.
Le sentier, qui ne descendait globalement que très légèrement, se met soudain à plonger vers la vallée avec des lacets raides et rocailleux. La route est visible en bas, très loin. La descente sera longue.
J'arrive à la route vers 13h, au niveau du "Chalet de la réserve des Aiguilles Rouges". En plus d'expositions sur la faune, la flore, la géologie ils font café mais ils n'ont rien à manger à part des glaces. Alors je me mets sur un banc à l'ombre pas loin, mange deux tartines de pain avec du fromage, fait sécher mon matériel, et puis vais prendre un cornet de glace et un café, à une table près d'une prise de courant.
Je m'informe sur les itinéraires pour aller au Col de Balme. Celui de la Via Alpina est plus long et d'après eux moins intéressant que le Tour du Mont Blanc qui passe en crête et monte à "l'Aiguille des Posettes". Alors tant pis pour la via Alpina.
Il est déjà 15h30 quand je me mets en route. Au début un chemin plat parallèle à la route, j'y rencontre une dame qui se plaint que "nos" eaux à partir d'ici aillent vers la Suisse..
Le sentier est encore une fois bien marqué. Il monte dans une pessière parsemée de gros blocs rocheux.C'est mieux d'être à l'ombre car il fait encore chaud. Pas mal de gens descendent.
Peu à peu on sort de la forêt, le vent souffle un peu, et la vue se dégage.
À l'est
À l'ouest, contre jour
Je grimpe maintenant dans la lande à myrtilles genévriers rhododendrons. Les myrtilles sont abondantes. J'ai rejoins la crête sur un chemin rocheux qui monte, aménagé avec des marches en bois. On croit toujours être arrivé au sommet mais il est toujours plus loin.
Après plusieurs faux sommets la crête se rétrécit, le sentier aussi. Toutefois le sommet n'est pas pointu, pourquoi ce nom d''aiguillette"'? En tout cas, c'est bien un sommet, le premier où je monte cette année ! 2201m
On voit maintenant le col de Balme et le refuge (encore loin) et au nord un barrage, celui d'Emosson, en Suisse et un mont appelé Tour Salière. De l'autre côté le Mont Blanc s'est ennuagé
Ensuite je ne prends plus de photos car je me dépêche. J'aurais voulu manger au refuge car je n'ai plus que les flocons d'avoine en réserve. Mais il devient improbable d'y arriver avant 19h, et difficile pour 20h.
Il faut d'abord descendre au Col des Posettes à 1997m sur des schistes orientés verticalement, ce qui n'est pas désagréable mais on ne peut pas aller très très vite. Après le col ce sont des pâturages et des installations de ski. Maintenant le sentier est bien lisse mais il monte.
Au refuge le repas se termine. On me propose une soupe avec pain et fromage. J'accepte avec grand plaisir. C'est une soupe aux légumes tout à fait excellente.Il n'y a pas de place pour dormir, et, plus ennuyeux on ne peut pas bivouaquer à côté. Je vais donc devoir redescendre aux Herbagères où j'ai dormi avant hier. Le chemin caillouteux en lacets me semble interminable pendant que la nuit tombe.
Arrivée à ces cabanes de pierre je me souviens avoir vu le matin une petite porte où était écrit "abri". Je lui la retrouve et l'ouvre. Derrière il y avait une autre porte, mais la vitre a été brisée. À l'intérieur une table et des bancs, ça a l'air propre. Je me faufile entre les éclats de verre. Il y a aussi un dortoir avec des matelas.
Je ne vais pas avoir à monter la tente, et ça m'arrange bien !