Ciel voilé, puis pluie fine
Soleil le matin. J'aurais dû me dépêcher plus, quand je sors un peu après 9h il ne brille déjà plus autant.
La petite ville semble (on est dimanche) vidée de ses habitants. J'en sors par des pistes cyclables vers le sud en direction de Saint Laurent en la Salanque où je retrouve la voie cyclable de l'Agly avec les sportifs du dimanche matin, joggeurs et cyclistes.
De là on voit les Albères et une montagne au sommet enneigé, le Canigou ??
À l'approche de la mer l'eau emplit l'Agly, c'est sans doute celle de la marée haute.il s'élargit mais une bande de sable le separe de la mer.
Cette portion de trajet, était confortable car le vent poussait, mais là c'est parti vers le nord, et pour un bon moment, et ça souffle plus d'en face. Heureusement, pas fort, rien à voir avec la tramontane que j'avais subie en revenant d'Espagne.
Port Barcarès s'étend longuement en bord de mer.
Outre cette plage étrange et un port de plaisance on traverse des lotissements de loisirs sans intérêt.
La piste cyclable, ici plutôt bien fléchée, longe la route automobile sur l'étroite bande de sable entre la mer et l'étang de Salses -Leucate. La vue porte d'un côté où de l'autre, plutôt vers l'étang d'ailleurs, et le mont enneigé qui est derrière.
Le vent souffle au bord de cette route, et je me réjouis en pénétrant dans un bois de pins parasols, bien abrité. Un peu plus loin la végétation est plus rase parfois même désertique sur cette terre sableuse où prospère la végétation dunaire et aussi la "griffe de sorcière", une espèce invasive.
Le cordon se rétrécit de nouveau, on traverse un petit port ostréicole conchylicole pittoresque entre mer et lagune,avec toute une série de petits restaurants alléchants, si c'était l'heure je me laisserais tenter.
Pour arriver au bourg ancien de Leucate, qui est sur une butte, ça monte !
Un lieu fort touristique, une boulangerie où on soigne plus la présentation que la fabrication, des bars où on ne peut pas s'asseoir à l'intérieur et des restos où on ne peut pas boire un café, heureusement que le PMU est là.
Ça monte encore plus en sortant de la ville, pour atteindre un beau plateau planté de vignes entourées de murets de pierre. Les amandiers fleurissent.
Et puis la route redescend, brusquement, et on retrouve une zone sableuse... Le chemin est sableux lui aussi, les bifurcations sont nombreuses et rien n'est fleché, heureusement que j'ai le GPS.
Un cycliste arrive derrière moi, un voyageur lui aussi. C'est un Gallois qui voyage l'hiver parce qu'il travaille dans le tourisme, il organise des randonnées. Il revient d'Espagne, de Malaga et d'Alicante. Il s'appelle Phil.
Après le sable, le chemin devient pire, très caillouteux, avec ça et là de grosses pierres, une longue ligne droite longeant une voie ferrée. Nous y croisons d'autres voyageurs, un couple de jeunes Parisiens qui fait comme moi, mais plus longtemps, un espèce de tour de France pour rendre des visites.
Il s'est mis à pleuvoir, une petite pluie fine mais de plus en plus dense. Je finis par m'arrêter pour mettre ma cape, ce qui permet à Phil de partir en avant, ça me gênait un peu de le retarder.
Et puis j'arrive à Port la Nouvelle, dans un environnement très industriel. Je mangerais bien dans un resto vu le temps, mais les restos sont fermés, ou ferment car il n'est pas loin de 15h.
Je me réfugie dans un pub bien animé où on me laisse manger mon pain fromage... Et on m'offre une cuisse de poulet !
Après le port, le chemin suit un canal qui circule au milieu des lagunes. C'est une piste, malgré tout un peu moins accidentée que celle de tout à l'heure. La voie ferrée n'est pas loin non plus.
L'atmosphère est un peu solitaire et désolée dans cette ambiance humide, avec la bruine qui persiste. Je suis accompagnée par les aigrettes blanches. quelques hérons cormorans et canards, des rouge queue et des goélands. Mais une surprise m'attend, au moment où je prends une piste vers Gruissan, abandonnant la véloroute vers Narbonne : mes premiers flamants roses !
Je rejoins la route de Gruissan, assez fréquentée, et la suit un peu trop loin, il me faut rebrousser chemin, l'itinéraire cycliste ne passe pas par ce bourg.
Le problème c'est que pour prendre la piste le pont est barré et remplacé par un passage à gué avec deux fortes rampes où quand je veux faire monter le vélo il se renverse, je ne parviens à passer qu'en enlevant les deux sacoches arrière.
Gruissan, de l'autre côté du lac, s'étend autour de son château.
La pluie tombant toujours, je ne prendrai plus de photos. La zone "nature" se poursuit encore un peu. On longe quelques monticules rocheux.
Et puis on traverse des stations balnéaires, sur les promenades le long de vastes plages de sable, zone urbaine permanente, ce qui ne fait pas mon affaire car le soir tombe, et comment trouver un bivouac? J'imagine me mettre sous un pin parasol où c'est un peu plus sec, mais c'est encore loin pour sortir de la ville. Un abri au bord de la plage peut-être ?
À Saint Pierre de la Mer après Narbonne plage s'élève un vaste bâtiment entouré d'auvents et des tables de pique nique. Un lieu public en plus. Installons nous. C'est bien d'être au sec!