Carnet de voyage

Pédalage en France 2024

26 étapes
33 commentaires
Des amis à voir, des anniversaires à fêter... Et l'envie de bouger et d'explorer quelques coins de la France profonde.
Février 2024
36 jours
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1

TER de Bourges à Argenton sur Creuse, changement à Vierzon où, nouveauté, la SNCF a installé des ascenseurs. Il leur manque juste une petite dizaine de centimètres en longueur, le vélo entre à condition d'enlever une sacoche. Il n'y a pas de petite économie paraît -il.

Argenton est un chef lieu de canton bien animé, ça bouchonne même au feu rouge. Jolies maisons anciennes et bords de la Creuse et une vierge dorée sur la hauteur.

Oui hauteurs il y a... 4km de montées, très raide au début, pour sortir de la ville. On rejoint l'ancienne nationale 20.

Et puis commence la campagne profonde, celle du Berry d'abord. Des bocages parfois assez fournis, des chênes pittoresques, des prés bien verts. Des villages de pierre charmants mais désertés. Quelques châteaux.

Ma route traverse le sud du parc régional de la Brenne "pays des mille étangs". Peu d'étangs ici à vrai dire, mais quelques buttes de sable.

Château de la Commanderie à Luzeret
Prissac

Le ciel est bleu il fait doux, dommage que le vent soit souvent en face et que les jambes soient un peu rouillées après deux mois d'inactivité.

À quelques kilomètres de Prissac, pause déjeuner au bord d'une petite rivière, l'Abloux, où les mésanges font grincer leurs petites scies.



Un peu plus loin, l,'étang de la Roche Chevreux où il y aurait possibilité de bivouaquer.

Lignac

Après Lignac changement de département, entrée dans la Vienne et dans le Poitou, une limite toute administrative car ni au niveau du paysage ni au niveau de l'habitat on n'observe de changement.


Le village des Hérolles, aux confins du Berry du Poitou est du Limousin, est le siège d'une foire aux bestiaux qui a lieu les 29 de chaque mois, et visiblement très importante. En témoignent un immense chant de foire, des grands parkings, des hangars, et des panneaux stationnement interdit "les jours de foire" tout le long de la route.

Les chants des oiseaux m'accompagnent, et des grues se font entendre mais je ne les vois pas.


Brigueuil le Chantre

Un village au nom original, Brigueuil le Chantre, situé sur une butte au dessus de la rivière Asse.

Les rivières croisant la route sont nombreuses, trop nombreuses car à chaque fois c'est une forte descente, il faut remonter ensuite, et la fatigue commence à se faire sentir.

Mais j'approche du but, un hébergement chez des cyclistes à Lathus Saint Rémy. Avant ça, à Bourg Archambault, on peut voir un très beau château.

J'atterris dans un hameau perdu mais bien peuplé, il n'y a pas que mes hôtes et leurs deux enfants mais aussi quantité de leurs amis, qui habitent dans le hameau ou sont en visite. Ils se sont connus en école d'ingénieurs mais ont préféré une autre vie, font de la musique ou du cirque, et ont beaucoup de vélos.

2

Ciel un peu voilé. vent du sud


Il paraît que les enfants ont pleuré dans la nuit, je ne les ai pas beaucoup entendus.

J'arrive à partir à 8h15 mais ne ferai pas d'exploits dans la matinée, c'est pas du tout la forme, je me sens crevée j'ai mal aux jambes et un peu à la tête, je n'avance pas.

Premier arrêt à la supérette de Lathus pour quelques victuailles.


Il ne fait pas froid du tout. Le ciel est couvert ou plutôt voilé, des portions de ciel bleu apparaissent entre les nuages et puis un soleil un peu pâle et intermittent.

Le bocage est plus lâche, les cultures remplacent souvent les prés, on voit plus de moutons que de bovins.

Soudain un toit me fait prendre conscience qu'on a changé de région, on est bien dans le Poitou.

Outre les tuiles canal, les murs qui sont de pierres blanches.

Je suis la D10 jusqu'à Adriers où je trouve un bistrot et une église imposante avec deux tours. Après le café ça va un peu mieux.

Une route assez importante va à l'Isle Jourdain. Je la quitte pour suivre une petite vallée dans les bois ou les fougères sèches.


Une jolie route mais direction sud. Le vent me freine, surtout quand avant Availles Limouzine où l'abri manque. Un petit groupe de grues passe dans le ciel (sans crier).

Availles-Limouzine, qui est effectivement tout proche du département de la Haute-Vienne partie du Limousin, est située au bord de la Vienne.


Mais c'est le dernier village du département de la Vienne et j'arrive en Charente (16,). J'ai dépassé la moitié de mon parcours. Dans le village de Hiesse un groupe s'apprête à partir en rando et un tracteur s'arrête près de l'église, alors je continue et casse la croûte dans un pré à l'abri d'un buisson d'ajoncs


Je fais même une sieste, très courte mais efficace, le moral revient et je reprends l'espoir de parcourir les 46km qui me restent. Et en effet ça roule bien mieux, moins de relief et peut être que le vent a un peu faibli.

Alloue

Je prends quand même le temps de m'arrêter pour voir une jolie église romane à Alloue. Un panneau annonce un musée Maria Casarès. Vérification faite, cette actrice a vécu ici et y est décédée en 1996.

Le prochain bourg. Champagne Mouton, a du avoir une certaine importance à une époque, en témoignent les nombreux commerces, à peu près tous fermés actuellement, même le café sur lequel je comptais...

Il est 16h30 environ, il me reste 26km, arrivée prévue vers 19h, là plus de doute j' y arriverai. Une petite route sympathique, la D102. C'est en voyant l'église de Couture que je réalise que je suis vraiment arrivée en Charente.


D'ailleurs je vais bientôt, à Aunac sur Charente, traverser la rivière de ce nom.


Ensuite il faudra remonter de l'autre côté de la vallée. et rouler sur un plateau agricole ( c'est bien fini le bocage). La nuit tombe, les derniers 5km me semblent longs, mais tout arrive, un peu après je suis accueillie dans leur grande maison ancienne par Bernard et Caroline, qui sillonnent l'Europe en vélo, pour l'instant seulement pendant leurs vacances.

3

Bruine le matin, couvert. se dégage dans la journée


Caroline doit partir un peu avant 8h. Ça tombe bien, ça m'incite à partir tôt, après un bon petit déjeuner de porridge et kiwis.

Par contre, surprise... Il tombe une petite pluie. C'est à peu près fini quand je repars, vers 8h10, mais ça recommencera peu après, et même un peu plus fort.

Dans la première partie du trajet, qui passe au dessus de méandres de la Charente, la vue est assez brouillée. Je tourne un peu dans Luxé pour trouver où franchir la voie ferrée. Première traversée de la Charente de la journée, hautes eaux, un moulin en ruines et un aspect mélancolique.

La bruine persiste et même s'intensifie. À Fouqueure. après bien des hésitations je finis par mettre la cape.


Fouqueure

La pluie va s'arrêter mais le vent va se renforcer, direction ouest, c'est à dire que je l'ai en face à peu près en permanence, il rend la montée sur le plateau agricole dénudé très pénible. bien que la pente ne soit pas très raide.

Et après tous ces efforts, je retourne vers la plaine, avec une descente raide avant Marillac Lanville.

J'arrive sans peine à Gourville. À peine entrée dans le bourg on remarque les grandes maisons d'aspect rupin et grandes portes cochères, typiques des villages viticole... Et en effet les inscriptions "Cognac" apparaissent sur les murs.



Rouillac

Au bord de la route de Rouillac, apparaissent les hautes rangées de vignes, actuellement totalement privées de feuilles. Cette "route jaune" circule beaucoup, la fatigue m'assaille, vivement la pause. Elle sera assez longue, dans un PMU. Je dois finir ma rédaction de la journée d'hier.

Rouillac

Direction Cognac, toujours des vignes. L'herbe est maintenue entre les rangs et on peut voir aussi des cultures intercalaires de fèveroles, une bonne idée pour améliorer le sol.

Traversée d'un village appelé Sainte Sévère, pas très pittoresque, mais la guerrière du monument aux morts a un air bien revêche.

Les vignes

Les derniers kilomètres vers Cognac sont un peu moins durs, la direction varie vers le sud, moins de vent. Nouvelle traversée de la Charente avant la ville. Une petite maison d'octroi se trouve sur le pont .

Par contre il est fort tard et je ne trouve aucun endroit pour casser la croûte, ce n'est qu'au milieu de la ville que le jardin public m'accueille.

Ensuite café dans un établissement très achalandé.


Statue et hôtel de François Ier

Mon intention est maintenant de suivre la véloroute de la vallée de la Charente en direction de Saintes. Un petit doute toutefois, la Charente est bien haute, la voie risque d'être inondée.

... Ça ne manquera pas. Même pas sortie de la ville...


Ça ne passe pas sous le pont...

Nouvelle tentative, piste agréable le long de la rivière...


Mais très vite...


Demi tour! J' ai compris, inutile d'insister, d'ailleurs un peu plus loin la voie est encore sous les eaux...


Au premier village, Brives sur Charente, petite angoisse, la route est barrée, mais ouf, ce ne sont que des travaux. La route passe au milieu de l'eau...


Photo prise du haut de la côte.

Plus loin plus de problème avec l'eau mais la route est sur le plateau sans rien de pittoresque, et dans la direction exacte du vent, ouest - nord-ouest. Les villages sont sur une autre route plus près de la Charente, j'aurais peut être du la tenter.

Le jour commence à baisser à la traversée de Courcoury. Je suis presque arrivée.



À travers des prés inondés entre des bras de rivière, je finis par arriver à destination !



Les Gonds, je vais m'y reposer chez ma soeurette pendant deux jours, et laisser mon vélo se reposer un peu, en l'emmenant dans le train.

Voilà le tracé de ces trois jours. Presque une ligne droite.

4

Le matin par un temps un peu frisquet je pars de Saint Hilaire pour prendre le train à la gare du Fauga. La chaîne des Pyrénées enneigées est encore bien visible. Cette haute montagne pourrait être le Mont Valier.(?)

Pour me rendre à Varennes dans le Lauragais c'est en effet beaucoup plus facile, pour éviter les reliefs, de partir de la gare de Toulouse Matabiau et de suivre le canal (véloroute du canal des deux mers). Philippe, cycliste toulousain de mes amis, va m'accompagner.


Le temps s'est adoucit et il fait plutôt beau. La voie est fréquentée, sans excès et bordée de platanes.

Une portion est barrée, à cause de travaux d'élagage sur les platanes, ce qui nous fait faire un détour à travers la banlieue, sans grand intérêt paysager. La déviation est indiquée, plus ou moins bien, par des petits panneaux jaunes, nous perdons un peu la trace mais arrivons à Castanet Tolosan ce qui me permet de m'approvisionner en pain à une boulangerie, ensuite un cycliste de passage propose de nous ramener au canal. À la jonction, deux autres cyclistes dont en train de franchir la barrière, ils ont pris le risque et ont pu passer.

Maintenant la voie est libre et agréable, toujours sous les platanes. Nous trouvons un banc pour le pique -nique, au bon moment car plus loin nous aurions été gênés par le bruit de l'autoroute.

Nous nous quittons à Bazièges en prenant un café.

Dans ce village s'élève une belle église de brique dans le style caractéristique du Lauragais.


...et une statue de Jeanne d'Arc

Et à la sortie... Ça monte. La route est bordée de platanes, et du haut du coteau on a vue sur les collines du Lauragais et la chaîne des Pyrénées encore.

Je vais devoir redescendre de ce côteau pour suivre une vallée. Malheureusement le village de Varennes est située de l'autre côté et la pente est fort raide.

Pour arriver à la maison de mon amie Myriam et ne pas avoir à monter pour redescendre ensuite je prends le parti de continuer encore au fond de la vallée pour gravir la pente sur un chemin de terre...en poussant le vélo !

C'est là haut !
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Ciel voilé et fort vent contraire


Adieu à Myriam et à ses chats Günther et Princesse, et à la belle maison que je ne verrai plus car Myriam déménage dans trois mois.

Comme hier j'emprunte le chemin de terre, cette fois en descente, par contre je ne continue pas vers l'est sur la piste en bas, trop boueuse.


Mais juste après ça va commencer très dur, une belle côte avec le vent très fort, et bien en face. Si la première côte de la journée est déjà dure, que seront les autres?

En me retournant je vois, loin déjà, la ferme d'En Bouteiller, dont Myriam est la seule habitante.


De l'autre côté on voit toujours les Pyrénées.

Mon chemin se poursuit, des petites routes sur le plateau puis une autre plus droite et plus fréquentée vers Villefranche de Lauragais. Ça va encore monter mais même quand c'est plat je ne dépasse pas les 10km/h, et quand le vent est un peu moins en face c'est pire car de côté il me déséquilibre.

Villefranche est une jolie petite ville avec une belle église lauragaise mais je ne fais que passer.

Je choisis de croiser le canal du midi à l'écluse de Reneville où j'avais fait une pause agréable il y a trois ans bientôt.


Je trouve l'écluse tout aussi charmante, la côte pour monter au village l'est beaucoup moins, d'autant que ça redescend presque aussi raide de l'autre côté. Et puis je rejoins la D625 assez droite, peut être une ancienne nationale, qui va jusqu'à Mirepoix. Elle suit une vallée, celle de la rivière Hers, affluent de la Garonne, et est presque plane. Ce qui serait idéal, s'il n'y avait ce vent contre lequel il faut lutter!

Elle quitte assez vite le département de la Haute Garonne pour celui de l'Aude.



De part et d'autre des pentes vertes, des cultures en herbe, semées de quelques bosquets,. Le ruisseau, bordé d'aulnes est légèrement en contrebas. Les villages sont à l'extérieur de la route, souvent sur des hauteurs, excepté Saint Michel de Lanès et Salles sur l'Hers où je fais une pause.

Saint Michel de Lanès et Salles sur l'Hers

Ce dernier village est très bien équipé, il y a presque tout et notamment ce dont j'ai besoin, café, un peu d'épicerie, et même un vrai bureau de poste, avec un distributeur de billets.

À la sortie du bourg la route est plus sinueuse, et donc un peu moins ventée, et beaucoup plus tranquille, il n'y a même pratiquement pas de circulation. Le paysage change aussi, moins cultivé, plus sauvage, un peu plus boisé et des prés souvent en friche.

Le ciel est un peu voilé mais le soleil fait encore son apparition. Je m'installe pour casser la croûte sur un bas côté, légèrement surélevé et à l'abri.


En continuant vers Mirepoix on va atteindre le département de l'Ariège, on se rapproche de la chaîne pyrénéenne.


La direction a un peu changé, plus vers le sud, et une partie de la route est protégée par les hauteurs voisines. Le vent est donc beaucoup moins gênant, par contre le relief est plus accentué, et on va dépasser (de peu) les 400m d'altitude. On redescend, modérément, vers Mirepoix qui est à 300m.

La ville de Mirepoix est dans le département de l'Ariège. Elle était au 12è siècle en pays cathare.

Au 13e siècle la ville a été détruite par une inondation et a été entièrement reconstruite, rues en quadrillage à côté d'une place principale à arcades autour de la cathédrale.

C'est en effet d'une belle unité et très pittoresque.


La cathédrale (Saint Maurice) est également remarquable avec sa nef exceptionnellement large, ses boiseries et ses vitraux.

J'avais projeté initialement d'aller jusqu'à Chalabre, à 22km de là, par une voie verte, une ancienne voie de chemin de fer.

Ce n'est pas très raisonnable. Une tempête est prévue ce soir. Il y a des possibilités d'hébergement ici (pas très bon marché). Le ciel s'est couvert. Mais pour l'instant il n'y a pas de vent et il ne pleut pas, l'envie me prend de continuer. Je repars, contournant la cathédrale.

Et je tombe rapidement sur l'agréable voie verte, fréquentée par des promeneurs et des joggeurs. Ça roule bien.

Mais je n'ai pas fait 500m que quelques gouttes tombent et qu'un grondement se fait entendre. Un vent puissant, presque une tornade soulève les poussières et me propulse en avant. Je suis obligée de pédaler pour ne pas perdre l'équilibre et roule à une vitesse folle. Impossible de revenir en arrière. Je ne suis pas très rassurée, je n'ai plus qu'à espérer rapidement un abri.

Aux abords d'un village la voie descend au niveau d'une route en contrebas. Et en bas de cette descente je ne sens pas le vent. Un petit pré s'étend sous une butte.

Je m'y précipite et essaie de me dépêcher de monter la tente. Il est grand temps, Il se met à pleuvoir, pas trop fort heureusement, tapis de sol juste un peu humide, je serai à l'abri.

Pour ce premier bivouac de l'année je fais de la polenta, dans l'auvent.

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Plutôt beau, un peu froid, vent d'ouest


La nuit n'est pas très chaude, sans doute à cause de l'humidité. Mais ce matin le soleil brille. La cartouche de gaz est à sa fin, l'eau est longue à chauffer, départ 9h18.


J'ai du mal à retrouver l'itinéraire. Il faut tout simplement revenir un peu en arrière pour remonter sur la voie de l'autre côté de la route, c'est le pont qui a été détruit. Dans le virage à angle aigu je prends mon élan pour gravir la rampe, passe la vitesse... Et clac le câble casse. J'avais eu la même aventure en Suède, mais c'était de l'autre côté, j'avais roulé 600km sur le petit plateau. Mais là la chaîne est bloquée sur le petit pignon, c'est à dire que je n'ai plus le petit braquet pour les côtes. Or aujourd'hui je dois monter à plus de 600m.

Pour l'instant cela ne m'handicape pas trop puisque l'itinéraire emprunte jusqu'à Chalabre l'ancienne voie ferrée. C'est malgré tout un peu dur d'appuyer sur les pédales, et comme ce n'est pas le vent qui me gêne, il est derrière ou sur le côté, je suppose que la voie monte légèrement.

Elle franchit des rivières et passe au dessus des villages sur des viaducs, ou au contraire passe sous des ponts. Il y aura aussi deux tunnels, heureusement hauts et bien éclairés.

Au début, une belle mais fugitive vue des Pyrénées éclatantes de blancheur sous un ciel bleu. Les ruines d'un château cathare. Une petite église très ariégeoise.


Les gares sont toujours là mais sont transformées en maisons d'habitation. À Camon la voie passe bien au-dessus du village. Ce n'est pas le cas à Chalabre où je vais faire une pause, vers 11h, déjà, alors que ça aurait dû être mon étape d'hier.

C'est un joli petit bourg, relativement animé, bien doté en commerces. L'église est à l'écart du village en hauteur. Une rivière traverse la ville, le Blau.

Malheureusement il manque le réparateur de vélos. Sur les conseils du patron du bistrot aux bras tatoués je vais demander au garage automobile, pour essuyer un refus. Sur la carte opencyclemap un vélociste ("Thomas motoculture"??) est indiqué près de Esperaza qui est sur ma route mais le téléphone ne répond pas.

Chalabre

Ce bourg m'évoque l'Ariège, le paysage aux alentours, bien verdoyant, ne correspond pas non plus à l'idée que je me fais du département de l'Aude où je suis entrée depuis un moment.

À la sortie de Chalabre je suis toujours la véloroute V81 mais je quitte la voie ferrée qui continue au sud vers Lavelanet. Maintenant c'est "voie partagée" avec les automobiles. Des panneaux leur rappellent qu'il faut respecter la distance de 1,50m pour doubler les vélos. Et ils la respectent.

Au début tout va bien, la route suit la vallée du Blau, pas trop de relief. Je choisis, au lieu de celle qui descend au village de Puivert, la route qui va tout droit... Et qui s'élève, bien régulièrement, à flanc de montagne. J'appuie laborieusement sur les pédales mais n'ai pas besoin de pousser, ouf! Le soleil brille, les prés sont verts, les monts sont boisés.


Mais ça monte bien, de façon non négligeable puisqu'on atteint l'altitude de 558m au col des Touques.

La vue est étendue de l'autre côté du col. C'est plus montagneux et plus sauvage.

Je pensais naïvement que de 558m à 630m il ne restait plus beaucoup à monter. Pas du tout ! C'est une belle et longue descente qui commence, pour arriver plus bas que d'où je suis partie, en dessous de 300m.

À vrai dire elle est quand même bien agréable, cette descente.


Au village qui porte le bref et joli nom de Fa je trouve un banc au soleil, m'y installe pour manger et faire sécher la tente. Et puis je continue jusqu'à Esperaza petite ville au bord de l'Aude.


Et là je retente d'appeler le vélociste voisin... Avec succès. En effet, en plus de la motoculture c'est aussi un magasin Vel'oxygen. Il mettra une petite heure (17€), entre temps je fais quelques courses à l'Intermarché voisin.

Je repars vers 16h. Je n'atteindrai pas Saint Paul de Fenouillet aujourd'hui, ni même le fameux col à 667m. Mais je peux monter les côtes !

Ça commence doucement après Couiza, sur la route assez fréquentée qui longe la vallée de la Sals et passe sous Coustaussa et son château.

Après 5km, direction sud, vers Rennes les Bains. Les sommets sont rocheux, parfois découpés, la terre rouge tranche avec le vert bleuté des chênes verts et des oliviers, ou celui plus foncé des pins (couverts de nids de chenilles). Quelques vignes.


Les bains anciens et les bains recents

Ce bourg est apparemment encore un lieu de villégiature assez vivant (même en cette saison).

C'est ensuite que la route va se mettre à monter, assez progressivement mais je suis bien contente d'avoir les vitesses. Elle sinue dans une vallée étroite, puis dans un espace plus dégagé, où, sous les hauteurs rocheuses, champs et prés sont clôturés. L'altitude monte à près de 450m. J'avais songé aller jusqu'à Bugarach mais il est plus de 18h, il commence à faire sombre, et une aire de pique-nique est annoncée sur la carte.

C'est un site d'observation des vautours qui fréquentent la falaise en face. L'endroit est tout à fait propice au bivouac, avec des tables de bois et quelques emplacements herbeux.

J'installe avant la nuit mais me fait cuire des pâtes au clair de lune. Il ne fait vraiment pas chaud et je termine le repas dans la tente et dans mon duvet.

J'ai observé que le ciel se couvrait vers l'ouest, mais ne m'attendais pas qu'il se mette à pleuvoir, plus tard dans la soirée.

7

Nuageux, vent d'ouest froid


Il n'a plu qu'au début de la nuit mais la tente est trempée. Enveloppée dans duvet et couverture j'ai eu bien chaud, mais ce matin la température extérieure doit être proche de zéro. Le haut de la montagne voisine montre de grandes taches blanches entre ses pics rocheux... De la neige !

Je ne vois pas de rapace voler. J'essaie de m'instruire en lisant les panneaux explicatifs.


Démarrage un peu tardif, 9h47. Je comptais sur la montée au col pour me réchauffer, mais vers Bugarach qui est encore à 3-4km, ça descend. Un petit village, sans doute un peu touristique l'été mais aujourd'hui parfaitement désert. Je me réchaufferai ensuite en montant vers le col de Linas. La route sinue sous le pech de Bugarach (1230m), là où la neige est tombée. Au moment où je m'arrête pour enlever mon pull trois jeunes gars costauds me doublent. Ils sont allés là haut ce matin.


Bugarach et le "pech" du même nom

La pente est raisonnable, la montée est tranquille et semble courte. 667m. Le record d'altitude (définitif) de la rando.


La descente est loin d'être abrupte, la route remonte même par endroits. Quelques hameaux en dehors de la route, un château et une église perchés à Camps sur Agly. À Cubières, virage vers le sud.


Devant s'élève une haute paroi rocheuse paraissant totalement infranchissable. Mais la route y va tout droit, et pénètre dans un site tout à fait stupéfiant, et qui m'effraie à l'avance,"les gorges de Calamus".


Ce n'est pas si dangereux qu'on voudrait nous le faire croire, un muret et des balustrades bordent la route, et il y a régulièrement des emplacements où on peut se croiser. À la sortie l'ermitage St Antoine coincé sous la roche paraît inaccessible, pourtant un sentier. (botanique) y mène. Pas assez de temps. Et puis il fait froid ici.

La descente est en virages mais douce vers une vallée bordée de pentes calcaires, en direction du bourg de Saint Paul de Fenouillet.

Enfin un lieu civilisé, une place avec des platanes, une boulangerie alléchante, un café où je suis placée trop loin de la prise de courant, la charge du téléphone devient critique.


À la sortie je quitte la véloroute (V81 toujours) pour prendre la nationale, bien plus directe, vers Maury. Le vent dans le dos, large route lisse, ça va vite. Le paysage est bien différent de celui du versant nord des Corbières où j'étais ce matin. Ici versants arides, pierres, végétation méditerranéenne et vignes. Après Maury une petite route monte dans la zone de vignobles. Des ceps tortueux qui ne font pas envie aux vendangeurs, des cabanes de vigne. des pentes rocheuses et le château de Queribus sur un piton.

À Estagel le vent souffle et le carnaval défile à grand bruit. Je trouve un banc relativement à l'abri. Les toiles de tente se tordent dans tous les sens mais sèchent vite. À côté du café restaurant une statue, celle du révolutionnaire François Arago qui est né ici.

Après la traversée de l'Agly la véloroute, maintenant aménagée, suit le fleuve... Et les vignes.


À la sortie de Cases de Pène la montée sur le plateau est pénible. Mais en haut la vue est vaste. Du bleu au loin...la Méditerranée !


De l'autre côté, les Pyrénées, le massif des Albères.

On atteint maintenant la plaine urbanisée, Peyrestortes, Rivesaltes où je rejoins la "véloroute de l'Agly" où c'est de nouveau le grand calme, vive les zones humides !


Arrivée à Claira, je retrouve les routes (piste cyclable parallèle), et j'arrive à Saint Hippolyte où je suis hébergée chez un cycliste, Jacques. Il me raconte son voyage en vélo de chez lui au Sénégal juste avant le covid et ses tours de France avec la caravane Alternatiba.

C'est moi qui fait la cuisine, pommes de terre sautées et une bonne omelette car les œufs sont de poules domestiques.

8

Ciel voilé, puis pluie fine


Soleil le matin. J'aurais dû me dépêcher plus, quand je sors un peu après 9h il ne brille déjà plus autant.


La petite ville semble (on est dimanche) vidée de ses habitants. J'en sors par des pistes cyclables vers le sud en direction de Saint Laurent en la Salanque où je retrouve la voie cyclable de l'Agly avec les sportifs du dimanche matin, joggeurs et cyclistes.


De là on voit les Albères et une montagne au sommet enneigé, le Canigou ??



À l'approche de la mer l'eau emplit l'Agly, c'est sans doute celle de la marée haute.il s'élargit mais une bande de sable le separe de la mer.


Cette portion de trajet, était confortable car le vent poussait, mais là c'est parti vers le nord, et pour un bon moment, et ça souffle plus d'en face. Heureusement, pas fort, rien à voir avec la tramontane que j'avais subie en revenant d'Espagne.

Port Barcarès s'étend longuement en bord de mer.


Outre cette plage étrange et un port de plaisance on traverse des lotissements de loisirs sans intérêt.

La piste cyclable, ici plutôt bien fléchée, longe la route automobile sur l'étroite bande de sable entre la mer et l'étang de Salses -Leucate. La vue porte d'un côté où de l'autre, plutôt vers l'étang d'ailleurs, et le mont enneigé qui est derrière.


Un petit port sur l'étang.
Vue sur Port Leucate
De l'autre côté.

Le vent souffle au bord de cette route, et je me réjouis en pénétrant dans un bois de pins parasols, bien abrité. Un peu plus loin la végétation est plus rase parfois même désertique sur cette terre sableuse où prospère la végétation dunaire et aussi la "griffe de sorcière", une espèce invasive.


Le cordon se rétrécit de nouveau, on traverse un petit port ostréicole conchylicole pittoresque entre mer et lagune,avec toute une série de petits restaurants alléchants, si c'était l'heure je me laisserais tenter.


Pour arriver au bourg ancien de Leucate, qui est sur une butte, ça monte !



Un lieu fort touristique, une boulangerie où on soigne plus la présentation que la fabrication, des bars où on ne peut pas s'asseoir à l'intérieur et des restos où on ne peut pas boire un café, heureusement que le PMU est là.

Ça monte encore plus en sortant de la ville, pour atteindre un beau plateau planté de vignes entourées de murets de pierre. Les amandiers fleurissent.

Et puis la route redescend, brusquement, et on retrouve une zone sableuse... Le chemin est sableux lui aussi, les bifurcations sont nombreuses et rien n'est fleché, heureusement que j'ai le GPS.

Un cycliste arrive derrière moi, un voyageur lui aussi. C'est un Gallois qui voyage l'hiver parce qu'il travaille dans le tourisme, il organise des randonnées. Il revient d'Espagne, de Malaga et d'Alicante. Il s'appelle Phil.

Après le sable, le chemin devient pire, très caillouteux, avec ça et là de grosses pierres, une longue ligne droite longeant une voie ferrée. Nous y croisons d'autres voyageurs, un couple de jeunes Parisiens qui fait comme moi, mais plus longtemps, un espèce de tour de France pour rendre des visites.


Il s'est mis à pleuvoir, une petite pluie fine mais de plus en plus dense. Je finis par m'arrêter pour mettre ma cape, ce qui permet à Phil de partir en avant, ça me gênait un peu de le retarder.

Et puis j'arrive à Port la Nouvelle, dans un environnement très industriel. Je mangerais bien dans un resto vu le temps, mais les restos sont fermés, ou ferment car il n'est pas loin de 15h.

Je me réfugie dans un pub bien animé où on me laisse manger mon pain fromage... Et on m'offre une cuisse de poulet !


Port la Nouvelle

Après le port, le chemin suit un canal qui circule au milieu des lagunes. C'est une piste, malgré tout un peu moins accidentée que celle de tout à l'heure. La voie ferrée n'est pas loin non plus.


Canal de la Robine.. Ferme de Sainte Lucie

L'atmosphère est un peu solitaire et désolée dans cette ambiance humide, avec la bruine qui persiste. Je suis accompagnée par les aigrettes blanches. quelques hérons cormorans et canards, des rouge queue et des goélands. Mais une surprise m'attend, au moment où je prends une piste vers Gruissan, abandonnant la véloroute vers Narbonne : mes premiers flamants roses !

Je rejoins la route de Gruissan, assez fréquentée, et la suit un peu trop loin, il me faut rebrousser chemin, l'itinéraire cycliste ne passe pas par ce bourg.

Le problème c'est que pour prendre la piste le pont est barré et remplacé par un passage à gué avec deux fortes rampes où quand je veux faire monter le vélo il se renverse, je ne parviens à passer qu'en enlevant les deux sacoches arrière.

Gruissan, de l'autre côté du lac, s'étend autour de son château.


La pluie tombant toujours, je ne prendrai plus de photos. La zone "nature" se poursuit encore un peu. On longe quelques monticules rocheux.

Et puis on traverse des stations balnéaires, sur les promenades le long de vastes plages de sable, zone urbaine permanente, ce qui ne fait pas mon affaire car le soir tombe, et comment trouver un bivouac? J'imagine me mettre sous un pin parasol où c'est un peu plus sec, mais c'est encore loin pour sortir de la ville. Un abri au bord de la plage peut-être ?

À Saint Pierre de la Mer après Narbonne plage s'élève un vaste bâtiment entouré d'auvents et des tables de pique nique. Un lieu public en plus. Installons nous. C'est bien d'être au sec!

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Temps nuageux


Le soleil sort difficilement de la bande nuageuse qui stagne au-dessus de la mer. Il se met à briller pendant que je range. Le pliage de la tente est difficile à cause du vent.

Départ 9h02. Au bout de la promenade se trouve un espace camping-car, planté de pins, j'aurais pu installer la tente là mais j'étais mieux sous l'auvent.

Ensuite le chemin longe des zones humides à végétation rase puis traverse des zones viticoles parsemées de "châteaux" avec des petits raidillons pour y monter.


Un curieux côteau calcaire

Un virage à droite. De nouveau la plaine côtière. Au bord de l'Aude au lieu dit "cabanes de Fleury", un coin pas spécialement pittoresque c'est un garage à bateaux de plaisance, je me rends compte qu'on ne peut plus traverser, j'ai oublié de tourner, retour 1-2km en arrière.


Et toujours la plaine, et une piste cyclable toute neuve qui en fait longe la route, puis descend vers l'étang de Vendres pour rejoindre le village de ce nom.

Asphodèles et amandiers

Dans le village, très forte montée.

La route jusqu'à Sérignan n'est pas très intéressante. C'est la banlieue de Béziers.

Sérignan

Encore un bout de route sans trop d'intérêt. À Portiragnes je retrouve le canal du midi, la dernière fois c'était à la sortie de Toulouse !


Je ne vais pas le suivre tout du long, je n'ai pas un bon souvenir du trajet Béziers Agde à la nuit tombante il y a quelques années. Je prends des petites routes. Le paysage est pollué par d'immenses campings sinistres, alignements de mobil-homes, et des parcs d'attraction, toboggans grands huit et autres horreurs.

Arrivée à Agde par les bords de l' Hérault, dont l'aménagement est un peu négligé. Entrée dans la ville par une piste longeant les quais où il faut slalomer entre les bittes d'amarrage, j'abandonne quand mes sacoches commencent à frotter.

Je m'installe pour manger sardines et baguette près de la cathédrale, d'une pierre grise fort austère. Le mur peint de l'autre côté de la place est plus gai !


La traversée d'Agde est très désagréable, dans les travaux, la circulation et les zones commerciales interminables. Il me vient toutefois une bonne idée : n'y aurait-il point un Décathlon ? Si! Et j' y achète la cartouche de gaz dont j'avais besoin.

La piste suit la route de Sète, rien de très charmant. Enfin. un peu avant Marseillan, on peut apprécier le bord de mer, en suivant celle-ci sur le cordon qui la sépare l'étang de Thau.

C'est derrière ce mont, vers l'est, que se trouve la ville de Sète. Nouvel arrêt un peu plus près. Ensuite c'est toujours sur une piste cyclable qu'on suit la corniche.


Le soir tombe. Et c'est presque la nuit quand j'entre dans le centre-ville. J'ai du mal à arriver à la maison de Gaëtane, qui m'accueille ce soir, car la rue le long des quais est en sens unique .

C'est encore une belle soirée, avec Gaëtane et son petit garçon Johann. Le papa et le deuxième garçon ne seront là que demain. Toute la famille voyage en vélo, depuis 3 ans. Johann 5 ans et demi est fier (il y a de quoi) de dire qu'il a pédalé l'été dernier de Sète à Lille.

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Beau, nuageux. Venteux


Sortie juste avant 9h, départ l'école pour Johann. Les quais de Sète, c'est mieux aujourd'hui dans le bon sens, mais il y a déjà de la circulation, un peu rapide dans ces rues pas bien larges.

Peu à peu je sors de la ville, la piste cyclable est en travaux mais ceux ci se contournent sans trop de difficultés.

L'itinéraire se poursuit, toujours sur des pistes séparées, à travers des zones industrielles plus ou moins désaffectées. En m'approchant d'un bâtiment gris que je prenais pour un entrepôt je vois qu'il contient des salles de spectacle ou d'exposition et un conservatoire "Manitas de Plata".



Après Frontignan, on retrouve les lagunes, les "lidos" et le calme. Et de nouveau des flamants.


La piste suit la route, peu fréquentée, côté lagune. Le vent souffle, de biais. À gauche de la route, l'étang d'Ingril. On observe des flamants roses et dans les mares des dépôts de la couleur jaune caractéristique de la présence de sel

. Au bout la bande sableuse se rétrécit, la mer apparaît mais on vire vers le nord pour franchir un grand pont (toujours sur voie séparée pour vélos). De là haut on domine le canal de Rhône à Sète et le hameau des Aresquiers, insolite au milieu de l'étang.

Je craignais un peu d'être freinée par le vent mais à la descente du pont la forêt de pins va procurer un abri, avant les vignes et le vent jusqu'à Vic la Gardiole, où je vais m'arrêter assez longuement dans un café pour relater la journée d'hier.


Vic la Gardiole

Et à la sortie, déception, le ciel bleu a disparu, et le vent souffle de plus belle. La piste cyclable continue, mais toujours en bord de route, assez fréquentée ici, et en plein vent. J'oblique donc sur une petite route de campagne, bordée d'arbres en fleurs. Une petite pluie commence à tomber.

Le casse croûte ça sera sous un abribus devant la mairie de Villeneuve les Maguelonne, c'est l'occasion de discuter avec les autochtones qui attendent le bus de Montpellier et ne passe que toutes les 45 minutes.


Dans les ruelles de Villeneuve les Maguelonne

Je reprends la piste qui mène à la route de Palavas et sur les conseils de Joëlle, cycliste montpelliéraine de mes amies je traverse le Lez pour emprunter la piste de sa rive gauche, sur la passerelle étroite des quatre vents (démontage obligé des bagages)


Joëlle vient à ma rencontre un peu plus loin. Le parcours se termine donc fort agréablement malgré la pluie.

Élisabeth vient juste de rentrer des courses. On papote autour d'un thé. Le soir promenade pédestre dans les nouveaux quartiers de cette ville en (trop ?) pleine expansion.

La Mairie (architecte Jean Nouvel)
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Beau temps, mais toujours le vent froid

Un peu d'intendance le matin, lessive et rédaction. Balade dans Montpellier l'après midi avec les copines.



Église Saint Roch. Le chemin de Saint Jacques passe par là
Margousiers devant l'église Sainte Anne
La faculté de médecine la plus ancienne ...du monde ?
La cathédrale Saint Pierre
Du beau monde devant la cathédrale
Place de l'Om
Jardin botanique
Le Peyrou
Peintures murales
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Plutôt nuageux, assez doux, pluie le soir


Arrivée hier midi à la gare Avignon. Spectacle de danse au festival des Hivernales.






Les remparts

Cet après midi c'est l'anniversaire d'Anne Marie. Ce matin nous allons au marché avec Lenka.

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Pluie toute la journée


Hier l'anniversaire c'était un grand événement, avec en prime deux beaux spectacles, théâtre et chanson.

Le théâtre avec "les Silencieuses" de Nicolas Raccah auteur et acteur, qui est un ami d'Anne Marie. Sur l'histoire de la sexualité et le sort des femmes, et même l'histoire en général, ponctuée de petits poèmes charmants, tout ce qui manquait à notre éducation...on n'a pas appris tout ça à l'école.

Le chanteur c'était Pascal Mary, iconoclaste aussi.

On a mangé de la moussaka, du fromage et une splendide pièce montée aux (premières) fraises, on a chanté et pour la danse, à partir de minuit, j'ai déclaré forfait.


Ce matin, je suis la seule arrivée (à l'heure). La randonnée matinale prévue ce matin est "à l'eau"... Sans surprise !

Après avoir bu un café j'entreprends courageusement une visite d'Avignon.

Vers le Palais des Papes

Arrivée sur la place du Palais des Papes c'est un vrai déluge je suis déjà complètement trempée malgré mes vêtements de pluie.

Alors je traverse la place pour me réfugier au musée du Petit Palais. Par ce temps admirer les madonnes et autres beautés des trecento et quattrocento italiens est une bonne alternative.


Une cène d'un style très ancien et une madone du "maître de l'église Santa Maria dei Servi", celle du couvent où j'avais logé à Sienne.

Et d'autres madones, Marie Madeleine (en rouge toujours), anges musiciens et saints divers de Sienne Pise Florence...


Des Annonciations au quattrocento (15è)


Encore des madones (et des petits Jésus laids)

Des saintes qu'on reconnaît à leurs attributs Sainte Barbe (Barbara) la tour, Sainte Lucie, les yeux

À la limite du seicento (17è), des peintures de bâtiments en perspective et quelques œuvres de Botticelli

Il pleut toujours. Dans les cours intérieures du palais il vaut mieux passer sous les arcades.


Je me dois de jeter un coup d'œil, qui sera un peu rapide, sur le Pont d'Avignon (Pont Saint Benezet). Il n'y a pas foule !


Traversée de la Place de l'Horloge, où se trouve la mairie.

Et retour chez Anne Marie où l'on brunche, et chez Lenka où le soir nous cuisinons un gratin de courge melonnée apportée par Vincent et où nous buvons du jus de betterave pomme et céleri branche.

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Nuageux


D'Avignon à Beaune c'est évidemment en train que je me suis transportée. Le TER PACA Avignon Lyon est un train ancien (avec 3 marches) où une nouvelle fois je me fais avoir en montant trop tôt dans le train sans atteindre le "wagon vélo". Le contrôleur me fait changer en gare de Valence et c'est pas plus mal, pas d'obligation d'accrocher et un environnement très calme.

Dans la vallée du Rhône

À Lyon une demi heure de correspondance et un TER comme je les aime, bien à ras de quai et où les vélos s'installent à l'horizontale.

Arrivée à Beaune un peu avant 13h, déjeuner dans une brasserie, un petit tour dans la ville.

Les toits polychromes....et les pavés.

L'hôtel-Dieu est sans doute le monument le plus célèbre.


La cathédrale est intéressante, romane avec des ajouts gothique et renaissance et un cloître.


Finalement je quitte la ville après 15h30 et ne suis pas en avance.

Ça va monter et ça monte déjà à la sortie de la ville où on observe de grandes maisons et des cours d'eau.


Première partie du trajet dans le vignoble, dans son aspect hivernal. Des camionnettes un peu partout et des ouvriers viticoles qui travaillent à la taille.

Assez vite on quitte le vignoble, on monte toujours, dans une campagne boisée et vallonnée.

Je vais jeter un coup d'œil sur la "fontaine des Laides, 11e siècle". La fontaine elle-même n'est pas laide du tout. Son eau est très claire.

La pente est régulière, ce qui est pénible c'est la circulation, pas excessivement dense mais bruyante et rapide. Dès que je peux je quitte la route principale.

La vue s'étend.


Enfin je parviens au plus haut de mon parcours. Le village de Bessey en Chaume, altitude 600m.


Et ensuite jusqu'à Bligny sur Ouche, ma destination, c'est la descente, pas trop agréable à vrai dire. À cause du froid.

De grandes éoliennes et des bois de chênes plutôt rabougris. Les premiers douglas je les trouve exploités au bord de la route.

La descente s'accentue et les mains se gèlent en descendant vers la vallée de l'Ouche. Je n'ai pas l'adresse d'Alice et le site warmshowers est en maintenance.

C'est un gros village, grande église, grande mairie.

Je me rends compte que je n'ai pas l'adresse d'Alice ma cycliste hébergeuse, et le site warmshowers est en maintenance. Ouf elle m'envoie un message. Je trouve sa maison où se trouvent son fils avec sa copine qui s'appelle... Méline. Alice rentrera plus tard. On ne parlera pas que de voyages mais aussi de bouddhisme car elle a fait un stage d'initiation le week-end dernier.

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Temps variable, nuages et soleil


Je n'arrive pas à partir en même temps qu'Alice car je dois envoyer des messages pour mon hébergement à Troyes et comme ils ont tout changé sur le site warmshowers c'est laborieux.

Alice m'a parlé d'une supérette mais je ne la trouve pas. Il n'y aura pas d'autre possibilité de ravitaillement, à manger j'ai une petite tranche de pain du fromage un yaourt une clémentine... C'est un peu juste mais on peut survivre.



Pont sur l'Ouche à Bligny

Dès le départ le temps est extrêmement changeant. Le soleil brille, puis vient l'averse, pas trop forte ni trop durable, et de nouveau le soleil. Celà donne aussi de beaux ciels et des prés ou des champs d'un vert éclatant.

Forte montée à la sortie de la vallée de l'Ouche, ensuite le terrain est vallonné et l'altitude se maintient autour de 400m, en position dominante. Paysage bocager.

Peu de villages traversés et rien de bien remarquable. À Thoisy le Désert seulement, un bel ensemble château-ferme et une jolie église.


Peu après ce village on perd un peu d'altitude pour traverser l'autoroute A7 .


Peu après je suis étonnée de croiser un canal, le canal de Bourgogne... Et encore plus étonnée de réaliser que ce canal, je vais l'emprunter, et sur une bonne partie du trajet. Mon GPS a proposé le chemin et je ne m'étais pas rendue compte que c'était le tracé du canal. C'est une bonne surprise !

Il faut parfois appuyer sur les pédales, notamment quand le vent est contraire, c'est très variable car le canal est loin d'être rectiligne. Mais ce n'est jamais dur, et c'est très tranquille, sauf au début quand parallèlement à l'autoroute on entend beaucoup celui-ci. Quelle calamité ces voitures !


Un pont de pierre et un château près d'Eguilly

À l'heure du déjeuner je m'approche d'un lieu dit appelé Pont Royal où se trouve une halte nautique. J'espère pouvoir m'abriter quelque part là bas pour manger.

Je ne sais pas si le pont est ancien mais une chose est remarquable, c'est que le canal est creusé dans une profonde tranchée.


La halte nautique est bien là, un grand port et deux bateaux. Point de cabanon, d'auvent ou choses de ce genre.

Un des bâtiments est un café restaurant mais je n'irai pas car de l'autre côté de la route s'élève un établissement beaucoup plus attirant, "Chez Tata Véro" où on sert le plat de jour, en plus aujourd'hui c'est " tête de veau". Je ne risque plus la disette.

C'est exactement le type de resto que j'aime, il y a du monde, ambiance simple, pas de chichis, pas beaucoup d'embarras du choix. Une seule personne qui sert et plein de monde, et pourtant on ne poireaute pas. Et c'est bon et pas cher (plat+dessert+café 16€). C'était plus copieux qu'hier mais m'a moins pesé sur l'estomac.

Maintenant les écluses deviennent bien plus rapprochées, eh oui, le canal descend. Et ça roule vite !


J'arrive ainsi vers 15h30 à Venarey-Les Laumes ou encore Alesia ou Alise Sainte Reine. Au lieu d'aller voir le site presumé de la bataille et la statue de Vercingétorix (j'ai déjà visité une fois d'ailleurs), je vais faire des courses au super U. Beaucoup trop grand, je perds du temps.

Vercingétorix tagué sur un hangar... Mieux que rien...

Je me suis écartée du canal. Il faut deux bons kilomètres pour le rejoindre. Le port ici est plus moderne et les bateaux sont nombreux, les péniches de plaisance qu'on verra sur l'eau à une autre saison.


Je vais pouvoir suivre le canal jusqu'à Montbard, j'aurai parcouru dessus une cinquantaine de kilomètres.

Voici Montbard, une ville de 5000 habitants mais néanmoins sous préfecture de la Côte d'or, traversée par la rivière appelée la Brenne et, on ne peut l'ignorer en parcourant les rues, patrie du naturaliste Buffon.


J'en avais fait mon objectif car j' y espérais un hébergement mais la réponse a été négative. Alors comme je ne suis pas trop fatiguée et qu'il reste encore un peu de temps avant la nuit je décide de continuer après m'être approvisionnée en pain et en eau, les deux à la boulangerie.

Mais il faut remonter sur le plateau, c'est raide et c'est long. Quand j'arrive en haut il faut mettre l'éclairage, la nuit tombe. C'est une petite route blanche sur la carte mais il y a de la circulation dans les deux sens, j'aime pas.

Des bois embroussailles (des pins) et humides, des champs, des villages sans verdure. Pas facile. Je m'installe dans un coin de verger près du village d'Arrans. Il ne fait pas tres chaud. Quand je souffle ça fait de la vapeur.

Purée mousline, ça va vite.

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Très nuageux, petites pluies, petit soleil


Le réveil sonne à 7h, le jour se lève juste.

Pendant que je vaque la pluie se met à tambouriner sur la tente.l Ça ne durera pas mais ne séchera pas . Départ 8h40.

La journée commence par un parcours en forêt qui est plutôt dur... Parce que ça descend et ça me glace, notamment les pieds que je n'arriverai pas à me réchauffer avant midi.

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Pierres moussues

Ça remonte ensuite sur un plateau agricole, grands champs ouverts, fini le bocage.

C'est une campagne désertique et vide. Pas de vrai village mais plusieurs hameaux qui constituent la commune de Jully. Je suis passée dans le département de l'Yonne.

Mais plus loin trois villages se jouxtent, Sennevoy haut et bas et Gigny. Ils sont situés sous une côte (au sens géographique) qu'il va falloir gravir, et ma foi c'est raide.

On retraverse des forêts où on peut observer un bouquet de sapins, de Nordman sans doute, un arbre que je n'ai pas vu en route.



Un autre village déserté, Cruzy le Châtel, murs en petites briques calcaires et fermes à grand porches comme toujours, et une grande église qui mélange tous les styles.

Une nouvelle zone vallonnée m'attend.


Je me dirige vers le château de Maulne et quand j' aperçois, tout en haut d'une colline boisée, une grande bâtisse blanche, je m'effraie.

Effectivement c'est une bonne grimpette. Mais pas besoin de descendre de vélo, un peu de patience et on y est. Mais pour voir le château, caché derrière des boisements, c'est une autre histoire.


Il date de la renaissance et a ceci d'original qu'il est en forme de pentagone. De toute façon il n'est pas ouvert aujourd'hui à la visite.

Plus loin, au bord de la route se trouve un autre château et une ferme qui serait très belle si elle n'était pas aussi délabrée.


Un peu plus loin à Arthonnay, toujours dans l'Yonne on peut voir une éolienne bleue très artistique à côté de la mairie. À la sortie du village une grande église est en ruines, pas pour cause de destruction mais par manque d'entretien.


Bien entendu dans tous ces villages aucun commerce, aucun café. Je m'arrête à Villiers les Bois, à la limite du département de l'Aube. Sur un banc contre le mur de l'église je mange mon casse croûte et fais sécher la tente tant bien que mal, sur mon vélo, sur la croix...

Le relief est un peu moins accentué jusqu'à Chaource. Enfin un bourg avec des commerces.. un seul café ouvert néanmoins. Et il y a la fromagerie...

Plus qu'une trentaine de km jusqu'à Troyes. Seulement le trafic sur la route principale est trop important à mon goût, tant pis je me rallonge un peu.

La route vers Rumilly les Vaudes à travers la forêt du même nom est très calme et très agréable. Chênaies et hêtraies, quelques résineux, des maisons forestières toutes désaffectées.


J'atteins ainsi la vallée de la Seine.

Le fleuve coule dans une plaine très plane, un peu inondée. Prés et peupleraies. La route est peu fréquentée d'abord, et le devient de plus en plus à l'approche de Troyes.

Je crois être arrivée en entrant dans l'agglomération (Verrières, Saint Julien les Villas), mais le centre ville est encore loin je commence à trouver ça long. Pourtant certaines portions de trajet sont agréables notamment une piste cyclable au bord d'un cours d'eau. Je ne sais pas si c'est la Seine.

Mais je finis par arriver à mon but, chez Pascal qui m'a déjà hébergée il y a un peu plus d'un an (nov 2022) et dont l'accueil est toujours aussi chaleureux dans sa maison de rondins de bois (fuste).

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Beau temps


Petit déjeuner avec Pascal qui a fait des crêpes à la farine de maïs, excellentes surtout avec le miel de ses ruches.

Il va m'accompagner pour sortir de la ville, jusqu'à la voie cyclable qui suit le canal de la Haute Seine.


Un trajet peu varié mais agréable. J'essaie de maintenir ma vitesse autour de 15km/h ce qui demande un peu d'effort. On rencontre peu de cyclistes mais un peu plus de promeneurs à pied.

Les écluses, entourées de barrières rouges, sont assez nombreuses, par contre les maisons éclusières, blanches et toutes petites, sont rares.

S'il n'y avait pas le canal et le chemin de halage la vallée ne serait pas praticable en ce moment. Les peupleraies autour sont inondées.

Je vais parcourir ainsi une bonne vingtaine de kilomètres, et après avoir traversé Méry sur Seine et Cléry je quitte le canal.


Je prends la direction Nord Est, avec le vent d'est de côté, à travers une plaine très plate et des champs fréquemment inondés.

À Anglure passe l'Aube. Mais on vient de quitter le département de l'Aube et on est maintenant déjà dans la Marne.

Au bord de la rivière les saules pleureurs ont les pieds dans l'eau et commencent à sortir de petites feuilles vert tendre.


Je me réchauffe les pieds dans un café bien ensoleillé et puis je repars sur la route de Sézanne, une route "rouge" et toute droite, il n'y a pas le choix. Autour, c'est plat. Le colza pousse.

Je n'irai pas tout de suite jusqu'à Sézanne, je m'arrête à Queudes, tout petit village, doté d'une toute petite église. entourée d'un mur comme celle d'hier. Encore un bon endroit abrité pour se sustenter un peu.

Reprenons la route rectiligne. Des hauteurs boisées apparaissent au loin. Possible que le relief change...

Il change déjà à l'arrivée à Sézanne : dans une longue ligne droite à travers des zones industrielles ou commerçantes ça monte d'abord légèrement ,puis plus fort dans la ville,


En face de la cathédrale je reprends un café, sans trop m'attarder, il est plus de 16h, j'ai encore 27km avec deux fortes montées.

La première est juste à la sortie de la ville, elle est bien longue et le plus pénible c'est la route, celle d'Épernay, une voie à grande circulation.


Vue vers Sézanne, en haut du côteau planté de vignes

Encore quelques kilomètres sur cette route et ouf ! En tournant à gauchew à nous les petites routes dans la campagne. Le plateau, à l'altitude d'environ 200m, est un peu ondulé, couvert de vastes champs (labours. colzas, fèves et céréales en herbe) de quelques bosquets, et parsemé d'éoliennes. L'ensemble a un certain charme au soleil du soir.


Les villages sont de pierres, des pierres un peu différentes, plus irrégulières et soudées au mortier. Ils sont bien tenus et contiennent une ou plusieurs mares, entourées de roseaux.

Charleville, son église (St-Pierre), une mare

À Boissy le Repos on traverse le Petit Morin, affluent de la Marne. Un joli site mais pour les cyclistes il porte mal son nom, la vallée est profonde et la remontée est traître : après un virage quand on se croit en haut la pente continue et même s'accentue.

Après avoir vaincu cette côte ce n'est ni plat ni constamment en descente mais je m'approche du but tandis que le soleil se couche et le soir tombe.


Morgane me rejoint et me guide à Corrobert, ils habitent une maison neuve un peu hors du village. Elle n'est pas cycliste, ni aucun membre de la famille. Ils aiment accueillir des voyageurs et ont préféré warmshowers à couchsurfing.

Elle est infirmière scolaire, s'occupe de 900 élèves de collèges et d'écoles divers. Les graves problèmes familiaux sont fréquents. Dommage qu'elle doive partir, invitée ce soir à une fête de départ d'une collègue.

Elle m'a préparé à manger et je termine mon repas quand son mari Joël rentre de son entraînement de trail. Il a ramené les deux enfants Kuster et Abigail. Il raconte les anecdotes avec les voyageurs qui sont passés et qui roulent plutôt d'est en ouest ou l'inverse, beaucoup de jeunes Allemands.

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Beau temps, vent d'est froid , ciel voilé l'après midi

Morgane s'est levée pour me préparer le petit déjeuner, et me fait même un petit casse croûte. Kurtis le petit garçon va apparaître, le reste de la famille dort.

Il fait un temps radieux, je prends une toute petite route au milieu des champs verts vif. Des vallées apparaissent au loin, dans une légère brume.

Hameau de Violaine et village de Montigny lès Condé

Après des montées et descentes sur le plateau survient une descente beaucoup plus brusque vers Condé-en-Brie.


Je découvrirai plus loin que ce bourg est déjà dans mon département natal, l'Aisne. Cette région précisément je l'ai parcourue quand j'habitais à Château Thierry autour des années 80. Très certainement je suis venue ici mais ne reconnais pas les lieux, que je ne prends pas la peine de visiter (un château, une église...) car il faudrait descendre et remonter. Je jette juste un coup d'œil sur la halle.. et vais prendre un jus au PMU local l'occasion d'échanger quelques mots avec de sympathiques autochtones sur les bienfaits du vélo.


Pour poursuivre je me trouve une toute petite route qui traverse plusieurs villages, sous un côteau viticole. Un petit groupe de grues tourne dans le ciel en poussant des cris, semblant hésiter sur la route à prendre.


Clocher roman à Celle lès Condé

Au bout il va falloir emprunter sur un petit kilomètre une route à grande circulation, l'ex N3 vers Reims et Épernay. C'est vite passé et plus fréquenté comme avant... Il y a l'autoroute.

La Marne, je vais la traverser à Mézy. L'ancienne gare est affreuse mais l'église est belle vue de là.


. De l'autre côté de la Marne,, Mont Saint Père

La position élevée de Mont Saint Père fait peur... Mais ce n'est pas ma route, ma route monte beaucoup plus modérément, longe un petit ruisseau, est très calme et très jolie.


La montée est quand même longue. En haut la route vire vers l'ouest, passe devant un centre hippique, traverse la ligne LGV et l'autoroute, redescend pour remonter raide dans Beuvardes. Elle où fait un crochet pour éviter une côte impossible, du coup on ne voit rien du village.

Quelques kilomètres sur le plateau et voilà Fère en Tardenois.

Fère en Tardenois

Ce bourg m'évoque Camille Claudel et accessoirement son frère Paul, mais c'est à côté, à Villeneuve sur Fère, que se trouve leur maison natale.

Avant l'entrée dans la ville j' hésite à m'arrêter à une table de pique-nique près d'une petite rivière. Cette rivière, c'est l'Ourq. J' y renonce, trop de vent.




Pour échapper au vent c'est difficile. Pas de petite église entourée de murs comme les jours précédents. L'église est en gros travaux, le clocher complètement "emballé", et sans espace vert ni abri autour. Le centre ville c'est une immense place style champ de foire au milieu de laquelle s'élève une très belle halle. De robustes colonnes soutiennent une charpente aux poutres énormes.


Je m'installe sous cette halle pour manger un morceau. Le soleil passe entre les colonnes mais l'abri est tout relatif. J'aperçois sur le mur en face une belle fresque représentant Camille Claudel. D'autres fresques représentent les commerces disparus.


Sur la place

Je ne trouve pour quitter la ville que des routes assez importantes, dans la direction de Soissons et de Braine, parcourant le vaste plateau du Soissonnais, modérément vallonné, les côtes ne sont pas fortes , mais fastidieuses.


Enfin j'oblique sur une petite route. Toujours le même désert agricole, où d'énormes tracteurs sont en action. Les chasseurs ont planté de petits buissons pour les faisans, bien taillés, des fois qu'ils prennent trop de place...


Une ferme arboricole est quand même entourée de vergers et de quelques tilleuls .

La descente vers la vallée de l'Aisne s'amorce sur dans coteau boisé à Ciry Salsogne. Un panneau un peu long à lire indique un site de la guerre de 14-18. Une "creute" (souterrain d'ancienne carrière ), qui été dynamitée et s'est effondrée alors qu'une compagnie s'y trouvait réfugiée.

L'église du village , reconstruite après la guerre est de style néo-gothique avec d'étranges gargouilles.

Passage de l'Aisne


De l'autre côté plusieurs villages se succèdent, je ne comprends pas trop dans quel ordre, Missy sur Seine, Chivres Val... Ils n'ont pas de caractère très ancien à cause des destructions mais on observe les fameux pignons à redents ou "à pas de moineau " caractéristiques de la région.

Ultime remontée sur le plateau, avec une portion bien rectiligne qui longe le 4 voies de la RN2. Un peu longuet

La descente vers la vallée de l'Ailette contraste avec cet environnement: par le petit village d'Allemant dans une vallée perdue. Dommage que le ciel s'obscurcisse.

Où faire étape ce soir ? J'ai repéré une chambre d'hôtes à Brancourt en Laonnois juste sur ma route et juste au bon moment. Je craque, tant pis pour le bivouac. J' y arrive à 19h après quelques courses au Aldi de Pinon Anizy.

Église de Pinon

On peut se faire à manger sur une terrasse dehors, mais la chambre est petite, n'a qu'une porte fenêtre, je n'arrive pas à éteindre les divers voyants et dors moins bien que dans la tente.

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Beau temps, puis couvert


Avantage de ne pas avoir à plier la tente ni à ranger le réchaud à gaz, c'est plus rapide de se préparer. Départ 8h45. J'aurais d'ailleurs pu mieux faire.

La campagne est ensoleillée et bien calme ce samedi matin.

L'église de Brancourt est de ce même style étrange de reconstruction d'après guerre. À la sortie du village les hauteurs de la forêt apparaissent derrière les champs.


L'ancienne abbaye de occupe la plus grande partie du village de Prémontré.

Elle a été fondée au 12è siècle par un dénommé Norbert qui a créé un ordre monastique, les Prémontrés précisément.

Ces bâtiments sont du 18è. À la vente des biens du clergé après la révolution l'abbaye est devenue une verrerie, et à la fin du 19è un hôpital psychiatrique, et à l'heure actuelle c'est toujours un EPSMD établissement public de santé mentale. Ce n'est pas ouvert au public, Entouré d'un grand mur, grilles et barrières je n'ose pas trop entrer.

L'abbaye est située au fond d'un vallon jusqu'ici ça roulait tout seul mais maintenant il faut grimper dans la forêt de Saint Gobain. Environ 100m de dénivelé ce n'est pas insurmontable...

Hêtres et chênes, pas encore de feuilles bien sûr.

Redescente vers Septvaux qui est aussi dans un val. Grande église sur un promontoire.

Et encore une montée descente pour arriver à Saint Gobain. Je constate que le tourisme industriel n'est guère développé ici, et pourtant c'est un lieu de grand intérêt. La manufacture de glaces y a été fondée par Colbert ministre de Louis XIV pour produire le verre qui jusqu'ici était importé (Venise). La situation au milieu de la forêt était idéale, la fabrication nécessitant beaucoup de bois.

Je me souviens de l' usine en pleine activité à l'époque de mon enfance et d'immenses piles de bouteilles ou de briques de verre. Il me semble aussi avoir été visiter avec l'école.

L'usine est évidemment désaffectée et abandonnée. Comme constructions anciennes il ne reste que le portail d'entrée et la chapelle.

Et une multinationale 🐓qui n'a plus grand chose à voir avec ses origines...

La maison du patron (derrière les arbres) et les maisons des ouvriers.


Quelques kilomètres encore dans la forêt

Et arrivée dans la plaine inondée de la vallée de l'Oise.


Je passe à l'écart de l'agglomération autrefois très industrielle et aussi très prolétaire de La Fère Tergnier Beautor et vais rapidement rejoindre le canal de la Sambre à l'Oise pour suivre le chemin de halage qui a été aménagé (cela n'était pas possible "de mon temps"). Bref un parcours très tranquille.

C'est aussi l'eurovelo 3

Le canal est navigable et donc géré par VNF, les écluses fonctionnent automatiquement, mais aucune péniche ne circule ce matin. Pas non plus de cyclistes d'ailleurs et très peu de promeneurs. Les silos et sites de chargement sont désaffectés.

L'eau est partout, inondations ou étangs

Étangs de Vendeuil

Passage sous l'autoroute

On côtoie à distance de nombreux villages que je traversais en vélo dans mon enfance, Travecy. Achery, Vendeuil. Brissy Hamegicourt, Moÿ de l'Aisne. C'est à Berthenicourt que je quitte le canal et pique-nique au bord de l'Oise où souffle le froid vent d'est.

La grimpette dans le village va me réchauffer un peu. Je vire vers l'ouest pour rejoindre Saint Quentin. La route n'est pas très belle mais le vent me pousse, ça faisait longtemps.

Un café à Itancourt

Et bientôt, la vue sur la ville, dominée par la basilique.

J' avais oublié que le relief était aussi accidenté, deux longues côtes m'attendent encore, particulièrement la rue d'Isle qui monte à la cathédrale, et pour finir la rue de Fayet qui mène chez mon frère Olivier.


Paysage saint quentinois

Itinéraire de Beaune à Saint Quentin 400km

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Couvert puis pluie


Hier on a célébré les 70 ans de Babar, amis et famille presque complet, joie de retrouver petits enfants et petits neveux.



Aujourd'hui la fête est finie et la journée est triste sous le ciel gris à travers les terres de Picardie qui manquent décidément de pittoresque.

Quelques images de Saint Quentin au départ. À deux pas l'un de l'autre le temple protestant (que je découvre), et le Palais de Fervaques. Palais de justice mais aussi établissement d'enseignement provisoire dans les années 60, souvenir des heureuses 6è-5è.



La place de l'hôtel de ville (renaissance),et quelques constructions art nouveau. le monoprix (ex prisunic), et le conservatoire dans la rue d'Isle


Le ciel est désespérément gris. Parfois un pâle soleil essaie de percer sans vraiment égayer le paysage.

Jusque Mézières sur Oise ce sera la même route qu'à l'aller. Ensuite les campagnes sont passablement monotones. Des terres labourées, des colzas, un peu de blé en herbe, de rares bosquets, des routes qui montent et descendent, parfois entre des talus, des villages de brique.

Enfants quand nous traversions ces paysages dans la voiture familiale nous comptions les châteaux d'eau. Maintenant nous compterions les éoliennes. Plus difficile d'ailleurs.


Surfontaine, Renansart, Nouvion et Châtillon. et de nouvelles inondations dans la vallée de la Serre.

Montceau les Leups, Couvron où le GPS voulait me faire passer dans l'ancien camp américain . Je croise à temps, près du cimetière, un employé municipal à l'accent local qui me dit que c'est barré.

Avant ça la pluie avait déjà commencé. J'ai cassé la croûte vite fait dans un abribus qui abrite assez mal du vent. Sud ouest aujourd'hui, je l'ai de côté, plus ou moins fort mais toujours assez froid.

Vivaise, Besny et Loisy. Cela fait un moment que les tours de la cathédrale de Laon sont apparues en haut de la butte.

Il pleut de plus belle, il est temps d'arriver. Longue ligne droite en entrant dans l'agglomération, la cathédrale en point de mire, arrivée à la gare.

Il n'est pas loin de 15h30. Le prochain train pour Reims est dans deux heures. Vu la pluie je me réfugie dans un café. Le temps passe vite, je regrette un peu de ne pas être montée à la cathédrale même sous la pluie, ça m'inquiétais un peu aussi de laisser le vélo dans la rue.

Dans le train monte en même temps que moi un couple de cyclistes allemands très sympathiques, c'est normal ils sont de l'Allemagne de l' est (Halle). Susana et Uwe. Ils ne sont ni très jeunes ni retraités mais ont réussi à se prendre six mois pour voyager à travers l'Europe.

Arrivée à Châlons à la nuit. Je vais y rester jusqu'à samedi.

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Quelques images de cette préfecture bien petite par rapport à Reims du même département . Une ville administrative et autrefois militaire. Qui a perdu récemment le statut de préfecture de région.


Porte Sainte Croix
Archives municipales
Préfecture
La mairie

Mais c'est aussi une ville pleine de charme avec ses cours d'eau, la Marne, le Mau, le canal.


Ses promenades et jardins publics, grand et petit Jard

Et ses grandes maisons de brique ou de meulière.

Églises et cathédrale

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Nuageux


Départ un peu avant 9h. Des nuages noirs me font craindre le pire, mais ils s'éloigneront. Après avoir rejoint le canal ,(Canal latéral à la Marne), c'est tout droit.


Un héron, une unique péniche, quelques promeneurs et cyclistes. Quelques uns me doublent, mais l'un deux reste à mon niveau et engage la conversation. Il est surtout VTTiste ou randonneur à pied à la journée, passe ses vacances dans des gîtes mais s'intéresse aussi aux voyages. Il me dit que ce tronçon de chemin de halage est goudronné depuis peu.

Le sous-sol crayeux est exploité aux abords du canal, carrières, quais de chargement et cimenteries se succèdent.

Mon compagnon me quitte peu avant Vitry pour monter une côte au niveau d'un village appelé Couvrot. Moi je continue, passe un pont canal et suis une portion de canal à sec. Celui-ci fait une fourche, une partie part vers l'est et devient canal de la Marne au Rhin. L'autre va continuer tout droit mais s'interrompre. Il faudra traverser Vitry (le François) avant de continuer sur le canal de la Marne à la Saône.


L'occasion de voir à quoi ressemble la ville, et de passer à la boulangerie et au bistrot.



Ce nouveau canal a moins d'écluses et est un peu plus sauvage que le précédent.


Je le suis jusqu'à l'écluse d'Orconte où je casse la croûte à une petite halte fluviale un peu abandonnée puis je tourne le dos au canal pour partir dans la campagne... plate, après une zone de carrières et d'étangs artificiels.



Dans les villages on observe des églises au clocher pointu et des maisons à colombages.


La route rejoint la piste cyclable qui fait le tour du lac du Der, au début sous la digue, une plaque indique que la construction date de 1974. De l'autre côté le canal dit "de restitution" qui va rejoindre la Marne.



Heureusement la piste cyclable passe rapidement au sommet de la digue d'où on peut admirer tout du long l'étendue bleue du lac. Car le ciel se dégage.

Malheureusement les grues sont parties et il y a peu d'oiseaux. Cygnes mouettes canards colverts foulques cormorans et des bergeronnettes grises sur la digue. On apprécie quand même d'observer les nombreuses grèbes qui plongent et s'ébattent.

Le demi tour est vite fait. Je croise plusieurs cyclistes ou promeneurs, et même un groupe d'observeurs d'oiseaux au look très écolo. Et à Giffaumont Champaubert, une des "stations balnéaires" du lac pas mal d'autochtones viennent profiter du soleil de l'après-midi. En face une église isolée tout au bord du lac Michigan m'intrigue. Je décide d'aller y voir, longeant le port et traversant une baie sur une longue passerelle métallique. Le frottement des roues provoque un bruit un peu effrayant mais on s'habitue.



Cette église est en effet l'unique rescapée des trois villages ennoyés à la la construction du lac, "sacrifiés" pour éviter aux habitants de la région parisienne les inondations.

Au retour le soleil commence à descendre derrière les nuages.

En quittant les abords du lac c'est encore une piste cyclable qui me mène vers Montier en Der, à travers bois et champs.

Un bourg relativement important. L'ancienne abbaye a été transformée en haras national (qui évidemment n'existe plus). L'église est imposante, les maisons souvent à colombages.

C'est ici que je suis hébergée par un cycliste, Maurice, avec son amie, soirée agréable, poêle à pellets, petit verre de blanc, potage quiche et salade de fruits.Et conversation autour des voyages en vélo. Maurice voyage en France, et emmène son petit fils de 17 ans.

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Couvert, petite pluie le matin


Au p'tit déj j'entame sérieusement la confiture de Maurice aux mirabelles du jardin.

Départ vers ,8h42 après gonflage des pneus et remplissage de la bouteille d'eau. .A peine suis je dehors que des gouttes commencent à tomber. Les arcades à côté de la boulangerie sont bienvenues pour réparer cette erreur.

La route conseillée par mon hôte est une route moyenne, mais tranquille ce dimanche matin. Elle traverse une région d'élevage, mais il ne reste guère de haies. Les arbres isolés sont des chênes des frênes ou des pommiers, l'herbe est verte, les prunelliers fleurissent (blanc),Les prés sont entourés par des barbelés mais les vaches sont à l'étable. Des effluves nauséabondes flottent parfois dans l'air.

Le passage dans le département de la Haute Marne aura été bref, déjà une (belle) borne signale le retour dans l'Aude .

Encore quelques kilomètres et voici Soulaines Dhuys, un petit bourg charmant avec deux églises dont une toute petite rappelle les églises en bois des pays du nord, colombages en sus. C'est une de ces fameuses "églises à pans de bois" une spécialité de la région.


L'autre église, bien plus grande, a un clocher de la même forme que celui de l'église de Montier.

Une petite rivière, la Laines, qui jaillit d'une résurgence, traverse le village.


On trouve ici une épicerie café tabac agence postale etc... ouverte le dimanche matin, j'apprécie, je n'avais presque plus rien. J' y passe un moment pour relater la fin de la journée de la veille, hier je n'ai pas réussi, mes yeux se fermaient.

C'est donc un charmant petit bourg, seulement voilà...

Ce panneau n'est pas anodin, il signale un centre de stockage de déchets radioactifs, paraît-il le plus grand au monde (100ha). Il a pris le relais de celui de la Hague.

Ne traînons donc pas ici. Je me dirige maintenant vers les lacs de la Forêt d'Orient, à travers une campagne de champs ouverts, observant au passage quelques autres églises typiques.

Chaumesnil
La Rothière
Dienville

À Dienville on franchit l,'Aube, et c'est là que commence la piste cyclable qui longe les lacs, mais je manque l'entrée et suis contrainte de rouler sur la route en bas de la digue, jusqu'à Radonvilliers où je parviens à me hisser sur la digue et enfin voir le lac, c'est à dire le premier, le lac d'Amance.

Je suis un peu déçue, c'est très bétonné et pas très beau, et le temps n'arrange rien. Comme oiseaux, encore beaucoup de grèbes, mais rien que des grèbes.

La piste quitte le lac d'Amance pour suivre un canal qui fait la communication avec le lac suivant, le lac du Temple. Côté eau la digue est renforcée par de gros enrochements noirs pas très esthétiques. De l'autre elle est engazonnée et surplombe la campagne et la route. Elle est bien plus haute que celle du lac du Der.

J'aperçois devant un gros bâtiment qui ressemble à un silo à moitié immergé.

En réalité c'est un ouvrage, je ne comprends pas trop la destination mais il doit faire fonctionner des vannes car en dessous commence un canal du même type que le canal de restitution du Der.


Enfin l'environnement se végétalise un peu, vues sur la rive en face (le lac est étroit), roseaux, rangées d'arbres demi immergés... Et puis la piste va s'éloigner un peu du bord du lac et entrer dans la forêt. Un lieu où on se sent bien...



À l'extrémité sud du lac du Temple on rejoint le troisième lac, le lac d,'Orient. Les promeneurs sont plus nombreux (au début c'était la grande solitude). C'est qu'il y a une plage, celle de Géraudot. Les établissements, balnéaires ou autres sont tous fermés mais les tables en bois ne manquent pas. Je vais enfin pouvoir m'installer pour manger, il est déjà,14h passées. Je déballe tout sur une table de pique-nique, 5 minutes après il se met à pleuvoir. Je m'installe alors sous un auvent mais l'endroit est moins agréable et sans sièges. Et la pluie va cesser. Hélas le ciel ne va guère se dégager.


Plage de Géraudot

La piste longe un moment le lac, le plus souvent à distance dans la forêt. puis un dernier coup d'oeil et elle lui tourne le dos.


Direction Lusigny un village vide où aucun café n'est ouvert. La route continue à travers les champs, non sans quelques reliefs. Traversée de l'autoroute, croisement de mon itinéraire Chaource -Troyes à Clerey, nouvelle traversée de la Seine, une zone de plaine.

Je fatigue néanmoins un peu, par manque de pauses. Du coup je fais une pause dans un abribus à Cormost, ce qui ne sert pas à grand chose, maintenant il est 18h et je n'irai pas beaucoup plus loin, d'autant plus que la pluie menace.

Et quand reprenant ma route je côtoie une forêt je me décide à y pénétrer par une route forestière, et trouve un endroit accueillant, pas humide et au sol non embroussaillé.


Je mange une conserve de légumes de couscous. J'ai bien fait de l'acheter, c'est rapide à faire réchauffer et pas besoin d'eau, l'eau étant coupée au cimetière comme partout ici. je n'avais pas pu compléter le remplissage de la bouteille.

J'entends des grues ... Dire que je n'en ai vues sur aucun des lacs!

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Couvert puis se dégage


J'ai rêvé que des éléphants tournaient autour de la tente. Je n'étais pas seule mais avec Louise (qui est actuellement en Afrique), et me suis réveillée avant qu'on soit écrasées.

J'ai effectivement entendu marcher un animal hier soir.. non identifié mais beaucoup plus petit. J'ai entendu aussi tomber la pluie une bonne partie de la nuit. Et ai malgré tout ça bien dormi.

Il pleuvra d'ailleurs encore vers 7-8h. Et des gouttes tombent des arbres. Mais au moment de partir, vers 9h. pas de pluie, seulement des gouttes qui tombent des arbres. Bien entendu personne n'est passé.


Après la sortie de la forêt je reprends la route de la veille, elle tournicote en traversant de nombreux villages mais c'est toujours la D1, départementale 1. Ce devait être l'ancienne route de Troyes à Auxerre avant la construction de la N77, qui passe légèrement à l' est.

Au début elle longe la forêt. Les fossés sont pleins, les chemins sont, tout est humide . L'habitat est dispersé et presque continu. Maisons de colombages ou de pierre blanche.



En avançant les villages se différencient un peu plus, le terrain est plus vallonné.


Fays la Chapelle
Saint Phal

Il pleuviote toujours un peu. Je n'espère pas trop trouver un café , surtout un lundi, mais au village de Chamoy surprise, un petit café-épicerie est ouvert, tenu par une dame à l'accent étranger. Une cliente au bar, on papote un peu sur la météo, qui va s'améliorer... En effet à la sortie il ne pleut plus.

Zone de grandes cultures, hameaux, des côtes. Auxon, Coursan en Othe, derniers villages de l'Aube.

Au nord s'étend le Pays d'Othe

Une ancienne ferme. Portail typique avec deux colonnes.

La "frontière" est passée, Lasson est le premier village de l'Yonne.

Un peu plus loin Neuvy Sautour est doté d'une très grande église mais est tout aussi désert.

Le village est sur la RN 77 que j'évite soigneusement, en suivant un parcours tortueux de petites routes pour arriver à Saint Florentin. Avant la ville une table de pique-nique au bord d'un petit ruisseau, l'Armance, m'attire. Agréable car maintenant le soleil brille. La tente peut sécher. Je fais même une petite sieste. Un groupe de grues tourne au dessus.

Tapis de renoncules ficaires

Je m'imaginais Saint Florentin au bord d'un cours d'eau. C'est le cas, le problème c'est que la ville est sur une butte, je n'ai pas trop de mal à monter mais la descente n'est pas facile, le centre est de type médiéval aux rues étroites et escarpées.

Entrée du bourg
Dans le centre

En bas halte fluviale sur le canal de Bourgogne. Vallée de l'Armançon.

Il me faut suivre la nationale sur 2-3 km, aucun problème une voie piétonne la longe. C'est ensuite que je suis assez déçue car la route qui suit, la D203, pourtant blanche sur la carte, circule beaucoup, et vite... Grande ligne droite en forêt, qui en prime monte avec le soleil dans le nez.

Je décide donc de dévier mon itinéraire vers l'ouest, traversant le coquet village d'Héry où c'est la sortie de l'école, puis montée dans les bois en direction de Gurgy puis Monéteau. Hélas à cette heure les voitures sont partout.


Église d'Hery

Je me réjouis donc beaucoup de trouver une voie cyclable qui mène au centre d'Auxerre, longeant l'Yonne.

Il va falloir quitter la berge pour monter, et pas qu'un peu, dans le centre ville

Je m'arrête pile a côté de la cathédrale par chance elle est ouverte, je peux visiter l'intérieur.

Et puis j'arrive devant la mairie.

Marie Noël, poétesse locale

Et la porte avec l'horloge

Je suis hébergée ce soir chez Dominique et Jacques. Ça monte pour aller chez eux mais l'accueil est sans faille. On mange des œufs cocotte et on joue au "chromino".

Ils pédalent avec la fédération de cyclotourisme, à l'étranger aussi, cette année ils doivent aller à Santiago.

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Très beau temps, qq nuages


Après un petit déjeuner copieux avec le pain fabrication maison, Dominique va m'accompagner sur quelques kilomètres. J'ai perdu les pinces qui me permettent de faire tenir ma carte d'une part, mon téléphone de l'autre.

Départ 8h25... Au bout d'une dizaine de minutes Jacques nous rattrape en voiture... et me tend les deux pinces, qui étaient dans la chambre derrière un rideau...

La circulation pour sortir de la ville est assez désagréable mais Dominique nous aiguille rapidement sur des petites routes sympathiques, on peut même converser. Il y a un peu de relief, j'essaie de ne pas trop traîner,

Nous atteignons Chevannnes, où s'élève une grande église du gothique flamboyant. Peu après, sur la petite route vers Diges nous nous séparons, Dominique est partie pour faire 100km, elle doit presser un peu plus le rythme.

Et moi je peux traîner...


La petite route est quasiment déserte, l'atmosphère est printanière, le soleil, l'herbe verte, les arbres en fleurs, les oiseaux qui chantent... C'est un rêve.

À l'est on voit sur une butte le village de Pourrain, sur la route Auxerre - St Fargeau.

Je ne vais finalement pas à Diges, je m'arrête avant, à Varennes, pour faire le point. Je viens d'avoir une réponse négative pour un hébergement à Pouilly sur Loire, mais finalement je décide de passer par là quand même. Je poursuis donc vers le sud en direction de Leugny sur la vallée de l'Ouanne où j'étais passée en 2020 (tour 100km"COVID").

Il a fallu monter pas mal, mais pour y arriver c'est une descente raide. Aucun bistrot dans ce bourg, mais une jolie aire de repos en bordure de l'Ouanne, je m'y arrête un bon moment pour relater la journée de la veille. Hier soir je me suis endormie inexorablement.

Il est presque midi quand je repars. Pour ma honte je croise dans la longue côte pour monter sur le plateau... Dominique, qui a parcouru 65km alors que je n'en ai pas fait 30.

Sur le plateau je vais rouler un peu plus vite mais pas tant que ça vu les nombreuses côtes, notamment pour remonter après Sermentron et pour atteindre Lain. Je suis un peu déçue par le paysage, rien que des champs immenses, ni haies ni arbres... Mais du relief ! Ce sera comme ça jusqu'à Thury.

Thury

À la sortie de ce bourg un panneau signale une aire de pique-nique au "lavoir de Moulery". Je ne souhaite pas spécialement faire un crochet vers ce hameau, mais finalement le lavoir est tout près de la route et le site est charmant, idéal pour la pause, alors n'hésitons pas.

Prochain village Lainsecq. Une grande place de foire et des toilettes publiques avec de l'eau.

À Saintpuits je suis étonnée de trouver un resto pas encore fermé, une pizzeria, où je peux boire un café. La serveuse me court après pour me tendre ma veste que j'avais oubliée..

Saintpuits

C'est le dernier bourg du département de l'Yonne. La route est toujours aussi calme. Le paysage est devenu plus varié, et aussi plus boisé.


jeunes feuilles d'aubépine

Le GPS me fait faire un itinéraire très tournicotant sur de très petites routes. Une autre toute petite route traverse des bois en direction de Ciez , avec une côte particulièrement raide qui me fait atteindre la plus haute altitude du jour, 310m environ.

Les reliefs vont finalement s'atténuer, dans le département de la Nièvre. Je roule un peu plus vite dans un environnement toujours charmant, avec une belle lumière de soleil de fin d'après midi en prime.

Plantation de cèdres de l'Atlas

Vers 18h j'arrive à Donzy, le premier bourg relativement important de la journée (1558 habitants). Visite à la supérette et la boulangerie, et tournicotage dans la ville ancienne.

La rivière est le Nohain, un cours d'eau bien nivernais qui se jette dans la Loire.

J' hésite à m'arrêter au camping qui est accessible, mais je continue. Le soleil se couche. J'avais envisagé d'aller jusqu'à Cosne mais je sais maintenant que c'est impossible avant la nuit.

Je plante ma tente près d'un l'avoir dans le village de Suilly la Tour. L'herbe vient d'être fauchée.

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Beau temps, voilé l'après midi


Atmosphère humide, un petit peu froid sur le matin, je mets la doudoune.

J'entends sonner 6h mais ne me lève qu'après 7h30. Départ un peu avant 9h, je n'ai vu passer personne à part un automobiliste qui a jeté ses bouteilles à la beine voisine. Le soleil se met à briller juste au moment du départ.



La route vers Pouilly est tranquille, les reliefs pas trop accusés... Le soleil brille dans le bon sens, par derrière. Beaucoup de verdure.

Arrivée dans le vignoble

Pouilly s'annonce par ses vignobles, et ses caves.

Dans le bourg je trouve un café au bout de la rue principale, en travaux. La patronne est très gentille. J' apprends par le journal qu'aujourd'hui c'est la journée internationale du bonheur. C'est vrai que c'est un jour pour être heureux.

En descendant vers la Loire on passe devant l'église et de grandes maisons bourgeoises.




La Loire ne déborde pas vraiment mais le niveau d'eau est élevé.

Le fleuve se traverse sur un étroit pont métallique.

Et de l'autre côté on croise une véloroute célèbre. On y retournerais bien...

Mais voilà que je me rends compte avec horreur que j'ai purement et simplement oublié de payer mon café ! Je trouve le numéro et appelle. La dame ne s'en était même pas rendue compte, et insiste pour m'en faire cadeau.

Un peu plus loin je croise le canal latéral à la Loire.

Je parcours cette zone de basse plaine, que j'ai connue plusieurs fois inondée. Les Vallées, Champalay, les Breuzards, communes de Couargues et d'Herry. On côtoie plusieurs mares. Une route toute droite longe le bois de Chalivoy, et un peu plus loin on traverse la Vauvise, bien remplie aussi.

Des hauteurs boisées apparaissent au devant. Il va falloir monter un peu, sans aller toutefois jusqu'aux sommets du Pays Fort,(247m) du côté d'Humbligny

Je vais seulement parcourir la partie est de la Champagne Berrichonne, qui reste une région agréable, vallonnée, encore boisée, avec de jolis villages. Évidemment plutôt déserts. Les routes sont très peu fréquentées.

Feux

À Feux la boulangerie est fermée et la maison forestière a changé d'affectation.

Champs et bois où poussent des jonquilles, je suis presque depuis le début la même route, la D52.

Après Feux, Pesselières n'est pas une commune mais un écart de Jalognes, connu pour sa foire annuelle le 1er juin. On ne voit guère le château, au milieu d'une grande propriété entourée de murs.

Viennent ensuite deux hameaux aux noms pittoresques, Bas Fouillet et Haut Fouillet. On y mangeait autrefois. Curieusement, l'épicerie existe encore.

Ils font partie de la commune d'Azy.

Azy

Je trouve là un banc ombragé par un cèdre pour manger mes provisions, et j'en profite pour étudier l'itinéraire. Et si au lieu d'aller à Rians je continuais sur cette fameuse D52? Qui est en plus une plus jolie route, car elle longe diverses forêts, surtout communales. Je rencontre pour la première fois des vaches au pré.

Par contre pour ce qui est des cultures on ne lésine pas sur le glyphosate. Il est toujours autorisé malgré tous les risques que l'on connaît.

À l'approche de Brecy quelques cultures arboricoles (pommiers). Pas bio non plus...

À Brecy le café-restaurant-pmu-épicerie-tabac-poste, ex "chez Claudette" , semble florissant. Ça fait plaisir, il avait failli disparaître quand Claudette a pris sa retraite mais la municipalité a pris les choses en main.

Pour continuer la D52 je dois aller à Sainte Solange.


Une église romane dans le bourg, et un peu plus loin la chapelle Sainte Solange. C'est ici qu'a lieu tous les ans en mai un pèlerinage pour célébrer la sainte patronne du Berry, qui comme il se doit était une bergère.

La D52 s'est terminée au village. Je zigzague pour rejoindre Bourges, sur la route directe la circulation est trop rapide, je pars plein sud, passant devant le château de Maubranche, et avant Moulins sur Yevre je tourne et termine en traversant Saint Germain du Puy.


Il était temps de rentrer, le ciel se couvre.

Voici les tracés de la partie nord du voyage: Beaune- Saint Quentin - Laon. Trajet en train jusque Chalons en Champagne. De là retour vers Bourges en passant par les grands lacs de l'Aude.

Et le récapitulatif des étapes:

MERCI à tous ceux qui m'ont suivie et encouragée!