Pour aller plus loin il faut prendre un peu d'avance. Avant de pédaler j'ai prévu deux jours de train et un jour de bateau:
premier jour: mardi 2 mai
Premier contretemps avant même le départ, notification de Sncf Connect sur internet: le train intercité que j'ai réservé vers Nevers est parti de Nantes avec 45 minutes de retard. Heureusement je me suis levée tôt, j'accélère le rythme et prends un TER une heure plus tôt, départ 8h41 au lieu de 9h46... et arrivée à Dijon avant midi.
Un petit café, un pique nique dans le parc avec les pigeons et les canards, le temps passe vite.
à Dijon Comme d'habitude, c'est le voyage en TGV le moins agréable. Il n'y avait pas le choix. 4 marches à monter (en deux fois), 4 vélos et 4 cyclistes sont entassés dans un compartiment avec encore d'autres personnes, mon vélo et sur le dessus et n'est pas loin d'obstruer le passage.
Le seul avantage c'est que ça va vite. à Mulhouse, j'ai trois quarts d'heure à attendre, je ne m'éloigne pas de la gare, et le trajet vers Bâle en TER est tranquille et sans problèmes.
La sortie de la gare Basel SBB n'est pas très facile, avec une grande place sillonnée par des rails de tramways et des voies pour vélo dans tous les sens. J'arrive à ne pas me faire couper en deux par un tramway et à rejoindre, somme toute assez facilement, la maison de Ruth qui m'héberge ce soir.
Pour ses 70 ans elle pédalé au Danemark en juin juillet l'année dernière et a eu terriblement froid. Elle n'a pu prendre sa retraite qu'à 67 ans et est obligée encore de faire des gardes d'enfants de temps en temps. Elle va bientôt partir en Italie dans le Tessin, une région qu'elle affectionne (elle parle italien), et faire de la peinture, rien de paysager car elle ne fait que de l'abstrait, l'environnement l'influence malgré tout.
Pour ce soir, Ruth a préparé une quiche aux légumes et de la salade, et après manger elle m'emmène faire un tour. Elle habite dans un groupe d'immeubles dans un quartier très calme et très arboré. Le Rhin passe à une centaine de mètres en-dessous de chez elle, on a la vue sur les hautes tours blanches qui sont le siège des laboratoires Roche.
Sur le fleuve circulent des péniches des kayaks, des barques plates traditionnelles, et des bacs qui traversent sans moteur, tirés par un filin au-dessus de l'eau. Ruth me raconte qu'elle y a pratiqué le kayak, et qu'en été les gens de la ville viennent se baigner, emportant sur eux leurs vêtements dans un sac étanche .
Nous dépassons maintenant les remparts, et arrivons dans la ville historique, c'est la partie riche de la ville, en effet les maisons sont immenses et très belles. Certaines sont quand même des bâtiments publics, avec de nombreux musées, des écoles, des bibliothèques. La cathédrale de grès rose s'appelle Münster et la grande place pavée qui la jouxte porte ce nom également.
D'autres photos à travers la ville. Le moderne et l'ancien se mélange, parfois heureusement.
Ces étonnantes machines sont l'œuvre du peintre et sculpteur Tinguely Un autre coup d’œil sur le Rhin et la vue sur la Forêt Noire, retour par des petites rues et des passages pleins de verdure.
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deuxième jour: Mercredi 3 mai Bâle (CH) - Lübeck (D)
J'ai dit hier soir à Ruth que c'était mon anniversaire. Ce matin je n'y pensais plus.... Je suis toute surprise du "bon anniversaire !" et encore plus de la carte avec un joli dessin à elle !
Elle m'accompagne jusqu'au pont au dessus du Rhin, ça me rend service car les voies cyclables ne sont ici non plus pas évidentes à suivre.
Il fait beau. J'arrive très en avance à la gare. Par chance le train est à l'heure.
La place vélo est dans le wagon 1 qui d'après les panneaux si j'ai bien compris devrait s'arrêter devant le repère A... Pas du tout, c'est tout à fait à l'autre bout du train. Grosse panique, je pédale même sur le quai, mais le train m'attend... Et des messieurs accrochent mon vélo en l'air.
Le train est plutôt vite au départ et confortable. J'apprécie mais en cours de route il se remplit... Et prend du retard.
Arrivée à Hamburg Hbf (Hauptbahnhof) à pas loin de 18h, soit 2h 20 de retard. Mais tous les témoignages concordent comme quoi c'est tout à fait habituel en Allemagne.
La gare est pleine de monde. Je me rends compte au dernier moment que je ne suis pas sur le bon quai.
Rapide va et vient dans les ascenseurs, le train part à 18h34, il est à ras de quai c'est bien, il faut faire lever les passagers sur les strapontins à l'emplacement vélos, c'est moins bien.
À la sortie de la gare je me réjouis de me trouver devant la plus belle vue de Lübeck , avec le soleil du soir qui éclaire les briques rouges.
Ensuite je longe les quais c'est encore bien joli
Mais ensuite je mets longtemps à retrouver la maison de Susanne. Pourtant je la connaissais j'étais venue il y a 5 ans!
Très bon accueil. On mange de la pizza et de la salade et on parle de vacances et de randos.
troisième jour : jeudi 4 mai; en bateau vers la Suède
Départ à 7h30 de chez Susanne, bien trop tôt car même s'il y a une déviation ce qui rallonge et complique un peu le trajet d'une quinzaine de kilomètres vers le terminal de ferry, et même si je dois attendre la navette qui passe sous le chenal maritime, j'arrive avec une heure d'avance.
Dans le bus, tout est prévu pour les vélos L'autre vélo, c'est une jeune femme qui va travailler à Travemünde. On discute un peu.
Je m'enregistre au guichet à l'arrivée. Maintenant je dois attendre avec deux jeunes voyageurs cyclistes de Flensburg, à côté d'une baraque où sont des toilettes. Heureusement qu'il fait beau (mais pas chaud, 4°) car il n'y a aucun abri. Et ce n'est pas jusque 9h30 comme prévu qu'il faut attendre, mais plus de 10h30, et le ferry partira avec presque une heure de retard. Mais bientôt je vogue sur la Baltique.
Il n'y a qu'un petit pont à l'extérieur, à l'arrière, et on ne peut pas bénéficier de vues étendues sur la mer, ça manque. Et il faut dire aussi qu'il ne fait pas bien chaud, à l'extérieur.
à l'intérieur c'est étonnamment calme, les ponts sont bourrés de camions, mais où sont les passagers? Je me retrouve seule à l'arrière du restaurant. C'est tranquille! Je bois deux gros mugs de café, un que j'ai payé et un que me donne la serveuse, qui a une tête à jouer dans un film d'Aki Kaurismaki, mais je ne suis pas sûre qu'elle parle finlandais.
Je suis étonnée qu'il y ait toujours du réseau, et l'utilise abondamment, jusqu'à me rendre compte, horrifiée, que c'est un réseau spécial, maritime, aux tarifs exorbitants. Finalement je m'en suit tirée avec quatre euros et quelques, ça aurait pu être pire. Du coup je me contente de déguster les parts de pizza que Suzanne m'a données ce matin, et puis de faire une petite sieste, après avoir débranché la télé à côté.
Le paysage s'est brouillé. La côte du nord de l'Allemagne s'estompe. Je l'avais suivie en vélo en 2018. Périodiquement on observe des champs d'éoliennes, et quelques ferrys qui traversent. De l'autre côté on cotoie une pointe de la côte danoise bordée de falaises de craie très blanches.
(J'ai enfin trouvé comment sortir dans cette galerie latérale)
Et puis c'est la côte suédoise qui apparaît peu à peu. Des immeubles et le grand pont qui relie Copenhague et Malmö et rend la Suède accessible par voie terrestre. Un train y circule, mais il ne prend pas les vélos non démontés.
On se croit arrivés mais l'approche du port est longue, et la sortie du bateau aussi.
Arrivée à Malmö. Assez saugrenue, cette haute tour...Finalement on nous fait sortir, nous cyclistes, assez rapidement, et, ce qui est bien appréciable, bien à l'écart du flot de véhicules. Le port est immense, la sortie est interminable mais sans problème, il y a des pistes cyclables pratiquement tout du long, et presque pas de circulation. Il faut dire qu'il est passé 20h.
Je ne verrai pas grand chose de la ville, située de l'autre côté de l'avenue qui mène à la gare, un grand bâtiment assez ancien devant laquelle je remarque surtout de gigantesques parkings à vélos.
Je parviens étonnamment facilement à prendre un billet au distributeur automatique, tout en suédois... comme quoi c'est quand même bien utile d'avoir quelques notions de langue. Pas trop de problème non plus pour trouver le quai, souterrain. Les ascenseurs sont grands. Le train est à ras de quai, on est pas obligés d'accrocher les vélos, tout va bien. Juste une petite difficulté à l'arrivée, du côté de la gare où je dois sortir l'ascenseur est en panne, mais un monsieur m'indique gentiment que je peux passer sous les voies un peu plus loin.
Pas de repas chez Angelique (néerlandaise) et Antonio (Espagnol). C'est plus l'heure, ici. On boit une tisane et on discute, pour changer... de voyages! Mais on ne s'en lasse pas!