Au terme de ma vie active dans le secteur forestier durant 50 ans, je décide de faire un pont vers des paysages inconnus. Magnifique aventure vers d'autres paysages et de belles personnes.
Du 12 mai au 14 juillet 2022
64 jours
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102 km et dénivelé de 1440 m. camping la maison Imparfaite 10 Eur. Un bon menu du jour à 10 Euros

Trouver un itinéraire intéressant et en dehors du trafic routier pour relier le Cap Nord n'est pas du tout aisé, l'application Komoot a été très utile pour trouver des petits chemins !

Pour relier la mer du Nord, j'ai voulu commencer par un pays voisin et parlant ma langue française pour affronter les premiers défits pour les contacts d'hébergement, de ravitaillement et les améliorations des éventuels soucis mécaniques.

L'itinéraire passe par la rivière de la Meuse, depuis sa source à Langres jusqu'à son destin final à Rotherdam, ça sera le premier acte de 1000 km en 10 jours pour ne pas surchauffer mon vieux moteur pas encore habitué à cette accumulation de tour de pédale.

Le deuxième acte aura pour destination la pointe nord du Danemark en passant par la Hollande, Allemagne et il y a aussi ces fameux 1000 km, les étapes ne sont pas programmées et s'ajusteront en fonction de la forme du moment.

L'acte trois sera le cercle Artique, après avoir pris le ferry du Danemark vers la Norvège, Khristiansand sera le départ sur sol norvégien. Il est prévu de suivre la côte par l'itinéraire euro vélo 1, ce sera 1800 km plus loin.

Le quatrième acte et final arrive au Cap Nord après avoir traversé les Îles Loffoten et remonter les terres désertiques du nord, soit 1400 km

Partir ou ne pas partir ?

Jeudi 12 mai 07h50, mon fils David est là avec ses petits, Keliah et Sevan, pour un dernier petit coucou avant l'école 😭, voilà il faut fermer la porte et laisser tout le confort, la famille, les potes et tout et tout et partir: "Seul" !

C'est là que les sentiments ressortent et font mal au fond des tripes.

Partir par les chemins agricoles et les champs de colza en fleur du Val-de-Ruz, se fait sans se retourner, pour ne pas voir ceux qu'on laisse et ma chère maison.

Lors de ma première descente, je croise mon frère Didou avec son imposant camion de transport de longs bois, incroyable, le seul de ma grande famille que je n'avais pas vu avant mon départ , quelle est cette coïncidence de se retrouver face à face !!!

Au passage des Ponts-de-Martel, j'admire le panneau de mes petits enfants, Ilan, Mahé et Julia, trop beau et j'y laisse mes sacoches de fourche chez ma fille Stéphanie, la conduite du vélo n'est pas possible avec ces éléments, tant pis pour le réchaud et casseroles, je mangerai froid.

Je traverse le village de mon enfance et passe la première frontière, et déjà une première discussion en roulant avec une sympathique cycliste et ensuite un café à Montlebon en France chez ma sœur Élisabeth.

Après un premier passage sur le Douds qui coule d'Ouest en Est, je me retrouve dans les pâturages franc-comptois avec ces belles race de vache Montbéliardes.

En fin de journée, je retrouve le Douds qui cette fois va d'Est en Ouest et fait halte au camping de la Maison Imparfaite, seul résident, mais très bon accueil.

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132 km et dénivelé de 1510 m. camping

Être loin de sa famille et de ses amis, mais leurs présences est toujours présentes.

Une nuit sous une pluie légère, c'est pas encore le soleil qui brille, juste le lampadaire !

La pluie du matin n'arrête pas le pèlerin, il faut y aller.

Les énormes champs agricoles ne laissent pas indifférents par rapport à ma région. Un peu monotone, je m'y attendais, c'est une étape de transition.

Une petite sieste improvisée, car aujourd'hui pas de petit restaurant sympa sur mon parcours.

mon vélo n'a pas apprécié la sieste et il couine, je trouve une huile spéciale pour le calmer, il n'apprécie pas le liquide à base de cire naturelle que je met sur la chaîne.

Une bonne bière, et une autre sur la terrasse de Hautereille au soleil !

  Tenir un journal de bord est un bon moment ! 
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97 km et dénivelé de 910 m. camping

Partir de ce beau camping de Hauteoreille tenu par une très sympathique famille avec 2 enfants. Ils sont partis à Oman cet hiver pour camper en pleine nature avec un camper 4x4.

Je découvre aujourd'hui une belle région, la nuit a été fraîche, mon bon sac de couchage a été très utile, je le croyais trop chaud pour la saison.

La Meuse est une région de collines, l'agriculture est plutôt l'élevage, rien à voir avec les énormes cultures de la veille. Les villages sont nombreux, mais de nombreuses maisons sont abandonnées. Je me suis fait à écouter les klaxons des camionnettes des boulangers livreurs dans ces campagnes, une bonne manière de déguster les excellents croissants français et autres pâtisseries !

Arrivée au camping fermé de Domrémy, je m'y installe quand même et un couple de bretons vient me tenir compagnie.

Évidemment ce lieu est connu de tous les français, qui ne connaît pas Jeanne d'Arc qui a fini sur le bûcher, pucelle selon la légende 😉, à écouter la chanson de Laurent Voulzi : "Jeanne"

Les grincements de mon vélo ont disparu, et les nouvelles sangles d'arrimage de la sacoche du guidon font leurs effets, j'arrive à être plus efficace au freinage et au changement de vitesse.

Jeanne'arc née le 6 janvier 1412
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115 km et dénivelé de 700 m. camping

Une nuit agitée avec le coucou qui se permet de chanter toute la nuit, il s'en fout, il a mis son oeuf dans un autre nid et il n'a pas besoin de s'occuper de sa progéniture, un gros fainéant qui pourrait respecter le voyageur que je suis sous ma petite tente toute verte !

Les grenouilles ont fait leur répétition de chorale, de même que tous les oiseaux aquatiques, on a pas le même horaire ! En plus le renard est venu, son odeur sauvage ne m'est pas passée inaperçue et il s'est permis de marquer son territoire sur ma tente avec son urine et mon vélo, le "pouêt"!

La journée a été très chaude et les boulangeries nombreuses, un vrai régal de pâtisseries et autres.🍰🥐Arrivée à Verdun, un peu cuit tout de même, mais une bonne bière et un bon souper de salade d'agrumes et hamburger, ça retape 🍺

le musée du poilu retrace la guerre 14-18 et principalement les batailles du 21 février au 18 décembre 1916, bilan 163 000 morts pour la France et 145 000 morts du côté Allemand et 216 000 blessés français et 196 000 allemands.

Je peux comprendre mon grand-père qui a fait un petit saut de 200 m. pour arriver en suisse et ne plus jamais retourner dans son pays natal, puisque l'armée française n'avait pas voulu de lui en 1912, à cause de sa taille inférieure à la limite de 158 cm et a fuit quand il n'y avait plus assez de chair à canon dans les tranchées du nord ! Mon chemin par ici n'est pas un hasard, j'existe par rapport à sa sage décision.

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133 km, avec un dénivelé de 770 m. camping Mont d'Olympe

Les petites fugues, c'est à ce film suisse que je pense en vadrouillant ces campagnes, seul sur mon vélo, fuyant le travail et mon "cher" ex-employeur ! Pas de vélomoteur, mais un moteur motivé dans les jambes pour aller voir au-delà de ce qui est visible et à chaque contour ou colline, une nouvelle découverte, pas toujours éclatante, mais il faut chercher les détails. Ca aide à ne plus penser au mal des "Ischions", mal au cul en résumé!

La vie sur la belle place de Charleville est assez animée, même en pleine semaine. La Grimbergen est bientôt une bière régionale, je m'approche de la fabrique en Belgique, demain j'y serai. Bien évidemment j'ai gouté aux fameuses pâtisseries de la ville de Commercy, les "Madeleines".

Ma route passe par un ancien village détruit en 1914 et jamais reconstruit. Les cimetières de cette guerre sont nombreux dans la région, je ne me détourne pas de ma route pour y aller, mes pensées positives doivent restées intactes.

Au lieu de laver mon vieux t-schirt, je passe en acheter un autre, caprice de riche, il avait seulement 3 ans, mais comme tous les hommes, on s'attache comme un doudou à ce genre de vieille patte.

Connerie de débutant ce matin, je suis parti avec seulement 1 gourde pleine au lieu de mes 3 habituelles, en pensant trouver facilement des ravitaillements, mais après 4 bonnes heures, je commençais sérieusement à m'inquiéter, une bonne leçon à retenir.

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125 km avec un dénivelé de 400 m. camping

Belle journée, 99% de pistes cyclables et le paysage devient de plus en plus beau, je rentre dans les boucles de la Meuse et on peut rencontrer ces oies venues du Canada, les "Bernaches", espèce assez envahissantes qu'il faut pousser pour pouvoir passer sur les pistes.

Une journée commencée un peu plus tard que d'habitude, un sentiment d'être en retard... et si c'était ça de vivre sans contrainte, sans horaire. Cette envie de perdre mon temps me revient sur ces longs bouts droits, je devrais être à la maison pour être utile à quelqu'un, faire un bricolage, entretenir ma maison, ainsi de suite. Je dois oublier d'y penser, profiter de ce moment présent et savourer de ce que je vois et être en contact avec ces personnes que je croise.

Ainsi une visite de l'ancienne brasserie de la Leffe partagée avec un couple de Belgique dont je leur donne le cadeau souvenir, lui est collectionneur de verre à bière et fabrique la sienne.

Ce gars de Liège, au début de son périple de St Jacques de Compostelle, il y arrivera à fin septembre, quel courage avec toutes ces cloques qu'il a à son 9ème jours de marche.

Ce cycliste parti le 10 avril pour faire tous les canaux de la France. Bla bla bla...

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100 Km avec un dénivelé de 220 m. Auberge de jeunesse

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, aujourd'hui c'est plutôt la Meuse industrielle, mais toujours de belles maisons de la belle époque.

Une étape courte de récupération pour pouvoir profiter de ma première chambre à l'auberge de jeunesse de Liège et faire ma première lessive.

La gare de cette ville est somptueuse, hyper moderne, construite tout en bois, les gens viennent du monde entier pour se marier ou alors pour la présentation de différents produits (voitures, ou autres)

Sinon la ville est multiculturelle, quartier africain, marocain, jamaïcain, etc. ces diverses cultures se retrouvent aux alentours de l'auberge de jeunesse et de l'autre côté de la Meuse. Beaucoup de mendiants, d'alcooliques, fumeurs de joint..., assez drôle d'être le seul "blanc" sur cette place en prenant mon casse-croûte du soir.

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124 Km avec un dénivelé de 330 m. camping

Au déjeuner ce matin, j'ai compris que j'ai de la chance de vivre avec tous mes sens, de faire ce que j'ai envie, et de voir toutes les beautés de la nature et les prouesses techniques humaines et de pouvoir voyager librement.

Me voici avec toute une équipe de non-voyant ou mal-voyant, tous assis avec leurs cannes blanches dans la cour de l'auberge, j'avais crû au départ qu'ils venaient faire un camp de sport avec leurs drôles de cannes ! J'admire la patience des éducateurs lors du passage au self-service du déjeuner.

Journée à passer par Maastricht et d'autres petites villes charmantes au fil de la Meuse, la fin de l'étape s'est faite avec une mini tornade et un bel orage.

En arrivant au lieu du camping prévu, c'est tout d'abord une envie de faire demi-tour, car on arrive dans une sorte de gros débarras vers une ferme en brique rouge, mais une fois arrivé sur le lieu pour poser la tente, le contact avec le propriétaire est chaleureux et le lieu est une sorte de musée de vieilles machines agricoles et les sanitaires très propres possèdent toute une collection de vieilles enseignes publicitaires métalliques.

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144 km et un dénivelé de 320 m. camping

Journée des moulins à vent, la campagne Hollandaise est plate et au fil des kilomètres, on aperçoit des réserves naturelles à perte de vue, difficile de faire la même chose en Suisse!, ça grouille de toutes sortes d'oiseaux, et ça coasse de partout, les grenouilles sont au paradis.

Je fais un petit repas au hasard sur une place de village vers un foodtruck de friture de poisson, le sympathique tenancier me fait une ration d'enfer, du coup il en parle à tous ses clients et veut que ce "petit" suisse tienne le coup jusqu'au Cap Nord, un grand moment!

Grosse pluie et gros vent à l'arrivée au camping, genre le film "Camping", chacun a sa place et tous les occupants observent l'arrivée du nouveau venu et tout cela sous une grosse pluie. La sympathique gérante doit venir m'expliquer qu'elle a reçu une plainte d'un vacancier parce que j'ai appuyé mon vélo contre une caravane inoccupée, va falloir contrôler mes gestes je suis surveillé !

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90 km avec un dénivelé de 240 m. camping, repas en ville, 1 hamburger vegan et 1 repas turc

Une journée qui s'annonçait facile et finalement le vent de face en a décidé autrement, vraiment dur de maintenir les 20 kmh, ça sera long.

De passage à Dordrecht, un ville superbe avec un primeur une réunion et défilé de vieux tracteurs, voitures et tout ce qui fonctionne avec un moteur à vapeur.

Sur la route, les nombreux tunnels avec ascenseurs et rampes automatiques pour vélos sont incroyables et même un passage souterrain sous la Meuse.

Arrivée à Rotherdam, la fin du 1er acte du voyage, une ville moderne avec le fameux pont Erasmus!

Mon objectif était de dormir à l'auberge de jeunesse, un joli bâtiment moderne jaune avec ses façades penchées, mais malheureusement complet au moment de la réservation il y a quelques jours.

Soirée fortement animée au camping avec des jeunes vêtus de leur bel uniforme universitaire bien installés à faire la fête, une belle cargaison de bouteilles de champagnes et bières, santé !

Fin de l'acte 1: 1179 km avec un dénivelé de 6920 m, en 70,51 heures en 10 étapes

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95 km avec un dénivelé de 170 m. camping

C'est dimanche, ce matin, difficile de se motiver pour une nouvelle étape et en plus je reçois un message de ma tendre Marylise, un peu perdue de ne pas avoir son binôme en face pour le petit déjeuner, ça n'aide pas pour remonter le moral !!

En route pour Amsterdam, jusque-là rien à voir, c'est plat, plat et plat. La ville est prise d'assaut par les nombreux touristes et locaux, un monde fou ! Une belle ville pleine de canaux et un charme particulier, elle n'a pas été détruite lors de la dernière guerre mondiale comme ça été le cas de Rotherdam, le plus grand port d'Europe. C'est très facile de visiter à vélo et très rapide. Les Food Truks sont nombreux pour se ravitailler et le choix est grand.

J'arrive au camping assez tôt, ce qui permet de faire la lessive et de programmer la suite du voyage de l'acte 2, ça redonne confiance, normalement il reste 8 étapes jusqu'au nord du Danemark, si tout va bien !

Finalement la nuit dernière a été assez calme, les jeunes sont rentrés à 3h30 en toute tranquillité, de bons gamins!

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153 km avec un dénivelé de 300 m. camping

Sachant que la campagne hollandaise est très plate, je comprend aisément que nos montagnes séduisent autant ce peuple batave pour le ski ou bien-être. Il me serait impossible de vivre ici, mes crêtes me manqueraient énormément.

Ces montagnes indispensables pour aller évacuer les émotions fortes de la vie, de pouvoir aller crier sa colère depuis les sommets. Depuis ces hauteurs, les déboires paraissent bien minuscules au fond de la vallée, on y voit à peine les maisons et les voitures, alors les aléas de la vie deviennent invisibles et c'est peut-être pour cela que je suis en route aujourd'hui sur ce voyage, et aussi de se sentir plus près des étoiles en cas de disparition d'un proche!

Etant proche du circuit moto d'Assen, j'y vais pour assister à des entrainements, mais assez rapidement le pluie vient interrompre le spectacle, alors repas en ville d'Assen et, sur le chemin de retour au camping je prend sans le savoir la route normale et je me fais incendier par les automobilistes, surpris de voir un cycliste avec la circulation, en Hollande c'est prohibé !

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154 km avec un dénivelé de 320 m. camping

Les journées se suivent, le plat n'est pas mon élément préféré, cette fois le vent est avec moi pour une bonne partie du parcours, c'est extra! J'ai rencontré hier soir un jeune venant de Dresde, il fait le voyage jusqu'à Amsterdam et retour chez lui, et un autre venant d'Autriche.

Ce camping d'un autre temps est tout le contraire de ce que j'ai eu en Hollande, un sacré retour en arrière. Je dois admettre que les jours précédents c'était le luxe sur les pistes cyclables et aussi dans les campings, même pas le wifi !!!

Seul au bar avec ma bière "Brinkhoffls" je fais mes devoirs quotidiens.

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137 km avec un dénivelé de 340 m. Hôtel

Journée un peu plus variée, 2 traversées en ferry, j'arrive sur la pointe qui mène au Danemark, cette fois je vais en direction du nord, on commence à voir les guerriers du bitume, je pense qu'il y en aura toujours d'avantage, cette rivière de voyageurs en direction du Nord vient de toute l'Europe.

Mon arrivée prévue s'est un peu compliquée quand j'ai vu que le camping était pour les nudistes et ça m'intéressait pas du tout à montrer ma bizounette et de voir des horreurs d'un autre âge ! Ensuite le prochain camping marqué sur l'application n'était plus en service, à la place une nouvelle zone industrielle a été aménagée. Finalement une gentille dame m'a guidé avec son vélo à l'hôtel Schwarz.

La ville est un peu morte, heureusement qu'il y a des restaurants turcs pour la restauration.

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135 km avec un dénivelé de 690 m. camping

Jour de l'Ascension et je le remarque en arrivant devant un magasin fermé, zut, pas grand chose dans la besace !

Je rencontre sur mon chemin plein de jeunes à pied ou véhicules, parcourant les chemins de campagne avec des charettes, cady, brouettes tracteurs et remorques avec plein de bouteilles, bières, alcool fort, musique à fond. Je m'autorise à en demander la raison et ils m'informent, via l'application de traduction, que ce jour-là est réservé pour la fête des pères et font de cette journée un moment privilégié entre mecs.

Une journée assez pénible avec des chemins sableux, justes carrossables, chantiers forestiers bien détrempés et un vent latéral très fort latéralement et aussi de face, mais voilà ça fait partie du voyage.

Peu importe l'objectif, c'est le chemin qui y mène le plus intéressant.

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112 km avec un dénivelé de 1060 m. Centre sportif

Arrivée au Danemark, le vent est toujours aussi fort et aujourd'hui c'est un gros coup de mou pour le moral, journée froide humide, pluie, vent, grêle, impossible de se réchauffer en étant bien détrempé, les magasins sont des glacières et les campings marqués sur l'application sont en fait des places de pique-nique avec de petits abris ouverts pour y dormir les fameux "Schelter" il y en a partout dans le pays.

Evidemment ici l'agriculture est principalement la culture de sapins de Noël, le Nordmann.

Alors je trouve enfin un lit au centre sportif du pays, centre d'entrainement multisports, je suis au chaud et ça va me motiver pour faire une étape de plus.

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106 km et un dénivelé de 830 m. 1 poulet grillé au Food Truck du camping

Une bonne nuit et une belle conversation avec Marylise et le temps sec annoncé me redonne le moral. Une belle route vallonée dans les forêts et les chemins en campagne sont protégés par des haies d'aubépines, ça aide à lutter contre ce vent tenace d'ouest, parfois ces haies sont faites de lilas. Les immenses champs de sapin de Noël sont toujours impressionnants.

A chaque mois lunaire était un arbre; l'épicéa fut le 24 décembre, pour le solstice d'hiver, le rite païen décorait un arbre avec des fruits, des fleurs et du blé et en 354 l'église institue la célébration du christ le 25 décembre pour rivaliser avec cette fête païenne, joli coup de commerce !

J'ai réservé le ferry pour la Norvège, c'est tout bon je me lance: Un vainqueur est un rêveur qui n'abandonne jamais (Nelson Mandela)

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107 km avec un dénivelé de 720 m. camping

Une journée fraiche au matin, mais le vent a faibli et tout va bien. Je pense avoir fait le bon choix avec du matériel léger, ça se remarque quand je dépasse aisément les cyclistes avec des bagages énormes, ils ont rempli toutes les sacoches, c'est le problème quand on a trop de place, on prend des choses inutiles. Du coup ça me fait flipper et j'espère avoir assez de matos pour la suite en Norvège!

Aujourd'hui j'ai appris le décès tragique d'un jeune forestier de mon pays lors de travaux en forêt, j'avais eu une belle conversation avec Adrian lors de la fête villageoise de mon bled juste avant mon départ, on avait bien rigolé et avions discuté d'un futur projet de voyage au Pérou, son pays natal. Adieu le bûcheron !

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120 km avec un dénivelé de 470 m. camping, pizza au village

une belle journée sur une bonne partie des chemins de gravel, j'ai modifié le 1er parcours proposé par l'application, en examinant de plus près l'itinéraire, j'étais trop pris dans la circulation routière, sans pistes cyclables. J'ai choisi un parcours plus long de 25 km, ça en valait la peine. Des dunes et des paysages sublimes sans circulation.

On remarque toujours les arbres penchés, courbés par ce vent toujours présent, mes pneus sont usés sur le coté gauche à force d'incliner mon vélo pour contrer cette force latérale, une première crevaison, remis un spaguetti et c'est reparti !

Ce matin au camping je dit au revoir à Franz, un allemand qui va aussi au Cap Nord mais en passant par la Suède, peut-être que l'on se reverra, avec l'application Komoot tout est possible, on peut se suivre à distance.

Arrivée à ma destination de l'acte 2 Hirrshals, point de départ du ferry pour la Norvège et je vais repérer le lieu d'embarquement afin de dormir tranquille

Au camping je partage mes aventures avec un français de Sallanches, voyageant seul en voiture et avec une mini tente, il ira aussi au Nord.

Fin de l'acte 2 : 1'130 km avec un dénivelé de 4'990 m, en 63h35 en 9 étapes

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Arrivée en Norvège avec le ferry de 11h45, superbe traversée de 2h15. Avant d'entrer dans le ferry, je fais la rencontre d'un français à vélo, lui est jeune, 29 ans et fait aussi le voyage jusqu'au Cap Nord. Comme il est déjà venu sur ces terres, il connait les paysages à ne pas louper. Son tracé m'intéresse et me le transmet sur Komoot, j'évite ainsi toute la côte de l'océan avec ses nombreuses traversées en ferry. Le tracé est plus long et plus costaud, il passe par le centre et ses nombreuses montagnes. Il a étudié toutes les routes pour savoir si celles-ci étaient ouvertes à la circulation après un bon hiver norvégien, certaines sont ouvertes seulement depuis 1 semaine.

Après une sortie en ville pour trouver un bancomat et faire les provisions avec Julien, j'arrive au camping et rencontre Emma, une genevoise qui aura ses 21 ans demain 1er juin, elle est partie de Berlin depuis 2 mois et pense faire 5 mois de voyage dans la région, elle va commencer un apprentissage de paysagiste cet automne. Finalement je fais plus de rencontre en voyage que chez moi !

 la traversée en ferry fait 140 km
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126 km avec un dénivelé de 1140 m. camping

Il est 8hoo, j'ai fini de replier ma tente et mon chargement est complet, prêt au départ lorsque Emma sort de sa tente et ainsi je peux lui souhaiter un bon anniversaire et lui offre un mini Biberli comme gâteau, pas la place pour y mettre ses 21 bougies ! Je croise aussi Julien et je lui souhaite bonne route, il va rester un moment ici, il doit faire réviser son vélo et visite le coin.

La journée passe trop vite avec tous ces beaux paysages, ces lacs, et belles forêts et sur ces routes sans trafic, surtout sur la fin. Quelle chance de pouvoir pédaler dans ces conditions, une belle récompense de la vie.

Une petite pluie fine par moment, un peu plus intense le soir sous ma tente, je dors à proximité d'une belle grosse chute d'eau et le bruit m'oblige à mettre les boules Quiès, un peu comme toutes les nuits précédentes, la toile de tente n'arrête pas le bruit ambiant des grenouilles, oiseaux, etc.

Après 3 semaines je décide de me raser, c'est l'enfer avec un rasoir à lame, juré je ne vais pas laisser si long pour la suite ! 3 semaines déjà, c'est peu et beaucoup, c'est le temps qu'il m'a fallu pour trouver un rythme convenable, oublier les tracas du quotidien et se laisser aller, savourer le dépaysement, se faire confiance

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76 km avec un dénivelé de 1300 m. nature

je pars vers 10h00 seulement pour attendre que la pluie cesse et c'est très bien ainsi, plus une seule goutte pour le reste de la journée.

Les montées sont raides après les 30 premiers km et le changement est énorme dès qu'on arrive à 700 m d'altitude, on y trouve les stations de ski et la neige apparait dès les 900 m, j'ai pu apercevoir un skieur en peau de phoque sur une neige bien verglacée. Il y a par endroit plus de 3 m de neige sur les bords de la route fraichement ouverte. Ce long plateau situé à 850-900 m est un décor de nos alpes et dès que j'entame la descente en direction nord, il y a tout de suite la végétation et les belles maisons norvégiennes avec tous les toits végétalisés.

Un couple de Hollandais rencontré vers une petite échoppe me montre une photo de moi, roulant sur ces routes enneigées, qu'ils ont prise en me dépassant auparavant avec leur camping-car, joli, j'ai pris en photo leur écran.

Ce soir je fais faire halte au bord d'une petite rivière seul en sauvage avec un feu pour les petites saucisses trouvées à l'échoppe. Durant la nuit je vais enlever, en petite tenue, plusieurs pierres dans la rivière pour atténuer le bruit de la chute d'eau et ainsi pouvoir dormir tranquille.

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101 km avec un dénivelé de 1650 m. camping

Le temps est bien humide ce matin, j'ai bien dormi en dehors d'un camping, il n'y a pas eu d'ours pour me tenir compagnie durant la nuit. Je suis parti sans avoir pu prendre un déjeuner, 2 Snickers feront l'affaire jusqu'au sommet, les pentes sont entre 12 et 13%, avec le chargement, ça fait beaucoup. En plus il fait froid et humide avec un bon brouillard en haut quand je pose mon vélo au parking pour faire une excursion à pied de 8 km aller et retour pour aller voir le Kjeragbolten, cette grosse pierre suspendue entre 2 parois de la falaise, en dessus du fjord de Lysebotn à 984 m au dessus du vide. Le tracé pour y arriver est assez sportif et dans le brouillard il faut bien suivre les cairns pour ne pas se perdre dans ce désert de roches bien lisses. Malgré ma grande volonté, je n'ai pas osé aller sur ce promontoire suspendu, tant l'accès est étroit et glissant et avec mes chaussures de vélo et la plaque métallique dans la semelle ça paraissait suicidaire, zut tant pis pour la photo souvenir.

La descente vers le fjord se fait par de beaux lacets et un tunnel en forme de fer à cheval creusé dans la montagne et au niveau de la mer, il fait un peu meilleur, il faut trouver une place à l'abri du vent dans le camping. Ce lieu est assez touristique, puisque l'on peut venir directement depuis Stavanger en ferry et découvrir l'un des plus beau et l'un des plus grands fjord norvégien.

Il y a pas d'épicerie en ce lieu pour le ravitaillement de la prochaine journée, le prochain magasin sera à 30 km après le ferry que je vais prendre à 11h00 depuis ici, je ferai une grasse matinée en l'attendant.

Une petite bière au bar touristique et une discussion en français avec une serveuse venant des îles françaises fait du bien aux deux.

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101 km avec un dénivelé de 1650 m. nature

Se réveiller et se dire qu'est-ce qu'on va pouvoir de plus beau aujourd'hui et quand il est temps de s'arrêter le soir quand la fatigue de la journée se fait sentir, c'est une déception, tellement ça a été magnifique.

Je ne voulais pas aller si loin, mais finalement quand j'hésitais à faire mes emplettes pour le lendemain, la ferry était là prêt à partir, alors j'ai sauté dessus juste avant qu'ils ne referment la rampe d'accès, l'estomac attendra.

Tout comme ce matin, je suis parti léger après le voyage en ferry jusqu'à un petit port et j'ai été le seul à en descendre. La montée assez raide pour arriver sur un beau plateau s'est faite aisément avec un estomac vide, c'est fou quand la tête est bien occupée, on a jamais faim.

Ayant fait mes commissions en prévision de la suite et en profitant de trouver un magasin, j'étais chargé bien chargé en pensant m'établir au prochain camping, mais la forte densité de camping-car m'a dissuadé de ne pas m'y arrêter, alors j'ai continué ma route de montagne et après un tunnel et avant que la nuit arrive, un petit lac m'a fait signe et j'ai trouvé un bel emplacement vers une petite cabane privée en forêt, servant de dépôt d'outils pour une petite scierie mobile. Le propriétaire est venu me souhaiter la bienvenue et il a même voulu faire une photo avec nous : mon vélo, ma tente et moi.

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120 km ave un dénivelé de 2490m. camping

J'ai suivi le fjord un peu casse-patte jusqu'à Sauda et me suis retrouvé avec tous les magasins fermés le dimanche, "scheisse" je ne sais même plus quel jour je suis. Ensuite la pente est assez forte 12-13 %, avec ça le dénivelé grimpe assez vite et le décompte du solde à parcourir de la journée sur mon gps Garmin diminue assez rapidement, c'est l'art de voir le verre à moitié plein !

le paysage est splendide et plus on monte, plus c'est beau avec tous ces petits et grands lacs naturels. Une petite crevaison en montée me fait faire une pose méritée et en plus je revois à ce moment le français du camping de Hirsthals au Danemark avec sa petite voiture, (bla, bla,bla ) hasard ou bonnes ondes ?

Une fois passé le 1er col je me suis aventuré sur le suivant et au moment de rentrer dans un tunnel interdit aux cyclistes, je décide de prendre le col, mais plus haut une grande barrière en interdit l'accès, car pas encore ouvert à cause de la neige, bof pas envie de redescendre et d'emprunter un tunnel sombre avec les camions. Je décide de continuer et juste plus haut un vtt me dépasse et je profite de lui demander si ça passe et il me fait comprendre que c'et ok, (avec mon bon anglais je ne suis pas du tout sûr). Au passage du col, je suis impressionné par la hauteur des murs de neige, je comprend que ce soit fermé, à certains endroits ces pans de neige s'écroule sur la route, mais à vélo, ça passe, il ne faut pas être dessous quand ça s'écroule. Ouf la descente, la route est ouverte et peut se faire, les énormes fraiseuses sont là, elles ont fait le travail juste à temps pour moi.

Plus bas ce sont des chutes d'eau énormes qui font un fracas sur les rochers noirs en dévalant la forte pente, un magnifique spectacle que de nombreux touristes arrivés depuis l'autre côté, contemplent en ayant pris le soin de bien s'habiller avec des imperméables, tellement ça gicle en tous sens et la bruine dégagée par la vitesse de la chute.

Au camping, je profite de refaire une bonne lessive avec mes nombreux habits devenus poisseux, une manière de prendre son temps en discutant avec d'autres voyageurs en attendant la prochaine machine disponible.

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140 km avec un dénivelé de 1480 m. camping

Jolie partie de route le long du bras du fjord sur 50 km avec de nombreux tunnels, les chutes d'eau et les lacs sont nombreux. Le sommet impressionnant et bien enneigé à ma gauche est le Lonahorgi (1415 m), j'arrive à Gudvangen et le ferry électrique part dans 1 heure à 17h50, du coup je me lance pour partir en direction de la prochaine étape, autrement le prochain est le lendemain à 12h00 et ce sera trop tard pour partir vers une grosse étape prévue d'un fjord à l'autre, c'est une chose à prendre en compte, car c'est difficile de prévoir un bivouac en altitude (700 m) à cette saison.

Une nouvelle fois, j'ai dû transgresser les panneaux d'interdiction pour passer une belle route pavée en réfection, heureusement c'est jour férié et il y a personne sur le chantier.

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86 km avec un dénivelé de 2000 m. camping

Quel plaisir de passer du niveau de la mer et d'arriver 3 heures plus tard à 1300 mètres d'altitude en faisant 33 kilomètres !

La fraicheur du matin donne des ailes et ensuite sur le plateau, toujours vers 1250 - 1300 m, c'est une route sinueuse avec ses énormes remparts de neige, jamais vu pareil, même dans mon enfance dans le jura durant les plus gros hivers.

Les contacts avec les personnes sur le parcours sont magnifiques, j'ai même eu droit à des encouragements digne du tour de France en passant un col!

Faire confiance à ce petit truc sur mon guidon et suivre sa trace m'a amené vers des bergeries anciennes avec des moulins en pierre à moudre le grain. Le plus impressionnant est de découvrir cette ancienne église en bois debout de Borgund, datant de 1180, dans un état de conservation incroyable, grâce au goudron norvégien, réputé le meilleur au monde depuis des centaines d'années. Grâce à la science de la dendrochronologie, il a été établi que l'abattage des bois a été fait durant l'hiver 1180- 1181 et ont été probablement annelé (enlever une partie d'écorce) pour les faire sécher sur pied afin que la résine vienne en abondance dans le bois et créer un renfort naturel contre les champignons. Ensuite les bois ont été posé sur des pierres afin éviter le contact avec la terre humide.

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72 km et un dénivelé de 900 m. camping

Je suis parti dès que je me suis réveillé et le départ à été fait à 6h45, car la pluie annoncée va arriver et je ne voulais pas plier ma tente sous les gouttes, car c'est pas intéressant de déplier à l'arrivée du soir les affaires toutes mouillées, 30 minutes après les premières goutes tombent et ce sera ainsi sur tout le parcours et j'arrive frigorifié après la descente sur le fjord à Ovre Ardal.

Le plateau traversé est joli avec le grand lac de Tyin, encore avec plein de glace dessus.

Après la pluie, le beau temps, ça rassure et après 4 semaines, la routine est en place et ce n'est plus ce mauvais temps qui va mettre un doute mon chemin. Je dis "chemin" car c'est plus facile que de dire "objectif", ça reste plus abordable et sur le chemin il y a des bancs sur lesquels on peut s'asseoir et se laisser le temps pour poursuivre sa route.

J'ai un peu de soucis pour le lendemain, il va falloir monter encore plus haut et l'étape ne peut pas être raccourcie !!!

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104 km et dénivelé de 2410 m. camping

Belle journée fraiche mais sèche!

Que ça monte dès le départ, ça chauffe vite avec une pente à 8 % et puis à 13 % et la dernière montée à 16 %, ça fait mal même avec tous ces kilomètres parcourus depuis maintenant1 mois.

La route est sans trafic, juste bien, les camping-car passent difficilement les 1ers lacets d'où je viens et en plus le col est payant pour les véhicules, ça doit retenir le monde.

Je traverse le camp d'entrainement de ski de fond à Sognefjellshytta à 1400 m, avec la possibilité pour les participants à tester toutes les marques de ski, un nombre incroyable de véhicules des fabricants de ski

Voilà 4 semaines de route, beaucoup de choses ont été vues, je n'ai jamais eu dans ma vie la possibilité de découvrir autant de paysages et aussi celle liberté infinie, rien ne peut m'arrêter, ou peut-être cette inflammation du tendon gauche sur le bas du tibia, ça commence à me créer un gros soucis, demain c'est il y a moins de dénivelé, ça devrait se calmer.

Un souper au restaurant à Lom après 2 semaines de pique-nique, rien d'extraordinaire et la petite bière à 10 Fr.

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104 km et dénivelé de 1012 m, camping

Ne pas chercher les choses, elles arrivent toutes seules, pas trop de programmation et ça déroule.

Mike Horn le dit: celui qui veut organiser son voyage à 100% ne partira jamais !

Voir un élan solitaire sur sa route 15 mètres devant est un cadeau, on se demande si on eu une hallucination, un peu comme un film que j'avais vu ou un gars voyait sur son chemin toujours au même endroit une forme humaine traverser sa route, réel ou imagination?, moi je l'ai réellement vu!

Et cette belle église ouverte pour que je puisse y entrer et enfin visiter un intérieur de ces sanctuaires norvégiens, "grâce" à un enterrement qui aura lieu 1 heure plus tard!

La remontée de la rivière est vraiment géniale, je pense qu'il à qu'a vélo que l'on puisse voir autant de détails et de pouvoir sentir les odeurs du printemps qui arrive, impossible d'avoir tous les sens en alerte en camping-car ou moto, ça va trop vite.

En remontant la rivière, il me vient un dicton que je viens d'inventer, j'ai le temps :Quand la rivière devient petite, bientôt est le sommet qui peut se dire aussi: Quand la haine devient petite, bientôt est le bonheur.

Arrivée à ma destination, je file m'acheter un bonnet avec un élan, j'étais obligé!

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98 km et dénivelé de 1700 m, camping

Un peu triste d'attaquer ces derniers cols du périple sur les sommets enneigés, ces courbes dans la neige me laisse songeur quand à la beauté de la suite du voyage sans ce décor.

Dernière journée dans les hauteurs avec un départ très sec, j'ai compris que c'est forcément obligatoire de monter quand on est au niveau de la mer.

Ce fjord est très touristique, des camping-car entassés partout sur les places de parc, campings, alors qu'il y a tant de place dans la nature sur cette route, juste quelques uns qui profitent réellement de la base du concept de ce genre de véhicule, surement la peur d'être seul dans cette nature sauvage.

Toute la montée est splendide, je pense la plus belle du voyage, indescriptible, à faire absolument en visu. C'est le col de Trollstigvege avec des vues incroyables et la descente donne la chair de poule avec les chutes d'eau gigantesques.

Pour cette nuit j'ai trouvé un camping très désertique, il y a presque personne, le gros contraste par rapport à la veille.

Je profite de changer ma chaine qui a dépassé les 4000 km, je la garde si par la suite si j'ai un pépin ou pour me défendre contre un ours ou plutôt un saumon!

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115 km et dénivelé de 1110 m. camping

Après toutes les belles étapes de montagnes, c'est forcément un peu plus calme au niveau des émotions, je m'y attendais et je réalise que je dois un grand merci à Julien qui m'a donné ce parcours à travers le fond des fjords avec ces passages en altitude. Certes, je n'ai pas passé par les grandes villes de Stavanger et Bergen, mais je les paysages sauvages en valent mille fois plus et les émotions aussi.

C'est dimanche, ça sera la journée des églises. Ce sont les seuls bâtiment qui en général ont passé les générations et qui sont authentiques. La construction en bois est toujours une source d'inspiration et parfois les couvertures aussi en bois donnent encore plus le lien avec la nature toujours proche et faisant partie de la vie des habitants.

J'ai pu me restaurer lors d'une journée de concert donné justement dans une église, il y avait aux alentours une grande kermesse avec les stands traditionnels et j'ai ainsi pu diner et boire un coup avec ces gens du coin et surtout pouvoir parler français avec une charmante norvégienne venu apprendre le français au collège de Fribourg et a été hébergée dans une ferme proche de la ville. Maintenant elle enseigne le français ici.

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86 km et dénivelé de 400 m. Motel

Une journée pluvieuse et venteuse, je m'habille directement avec les habits de pluie. La tente est rapidement pliée avant l'arrivée des premières gouttes annoncées à 08h00. C'est une étape de rouleur, paysage nature le long des fjords avec des fermes au bord de l'eau. La faim me poussait à aller au plus vite vers mon petit déjeuner à plus de 40 km, je n'avais plus rien dans mes bagages, c'est le maillon faible quand on voyage léger, surtout le week-end!

Je savais que le tunnel arrivant à Kristiansud était interdit aux vélos, mais j'ai pris le risque et ça a marché, à peine 5 minutes à faire de l'auto-stop devant le tunnel et un gentil monsieur nous a accueilli avec mon vélo dans son fourgon d'installateur sanitaire et ensuite il m'a fait visiter la ville en passant par le port et toutes les choses à voir et m'a amené au motel où je peux faire une nouvelle lessive et sécher mes affaires.

J'entends au loin dans le port un bruit caractéristique d'un bon vieux moteur diesel monocylindre, je m'approche et ce marin me fait visiter ce bateau très ancien avec un moteur de 6500 kg, quand il augmente les tours, la carcasse métallique du bateau sursaute et la cheminée crache des ronds bleutés à chaque coup de piston, touf, touf, touf, touf !

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116 km et dénivelé de 1600 m. camping

Une journée fraiche au départ de Kristiandsund que je peux voir encore une fois depuis le pont.

La variété de ces bras de fjords est unique et toujours ces belles maisons simples en bois, protégées par ce vernis rouge typique. C'est une peinture faite avec de l'eau, de la farine, de l'ocre, du sulfate de fer, de l'huile de lin, et du savon noir.

J'arrive toujours juste à temps pour mes nombreuses traversées en ferry, ça m'évite de devoir attendre par cette fraicheur au bord à l'embarquement, où il y a très rarement un abri et l'attente peut durer 1 heure, mais il peut être un avantage de retrouver d'autres voyageurs par cet arrêt forcé. Comme toujours, ces traversées en ferry sont gratuites, en tout cas pour les piétons et vélos.

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120 km et dénivelé de 1460 m. camping

La route serpente le littoral par des forêts et soudain 2 biches me passent juste devant moi, juste le temps de les éviter pour ne pas être emporté en contrebas avec elles!

J'arrive à Trodheim et c'est une belle surprise, la ville est joyeuse et bien décorée avec cette rue parapluie.

Je trouve une pharmacie et demande une pommade pour calmer ma tendinite toujours présente sur le dessus du pied/tibia gauche, j'espère que ça va se calmer pour la suite, trop dur de continuer ainsi.

Comme je m'approche du cercle polaire, je fais l'acquisition d'un pantalon long pour le soir, et je jette mon vieux schort, pas la place pour des doublons, c'est le règle du bikepacking léger. un pneu pour remplacer le pneu gravel usé avec sa gomme tendre à 4000 km, des couvre-chaussures pour le froid, 1 sac à viande pour remplacer l'ancien en soie devenu inutilisable au fil du temps, il avait bien des années

Quel plaisir de pouvoir aller au Burger King et de pouvoir un bon hamburger xxl ici à Trodheim, c'est la fête, c'est animé.

Demain c'est une traversée en ferry pour commencer la journée, une bonne manière de pouvoir boire un café et une pâtisserie à bord

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136 km et dénivelé de 1790 m. nature

Toujours sympa de commencer la journée avec une traversée en ferry, ça fait course d'école et je m'oblige à me lever tôt pour prendre le 1er. C'est un peu humide au départ à travers de ces immenses forêts et les exploitations agricoles sont nombreuses. Pas de camping en en vue , alors je continue ma route avec pas mal de dénivelé et finalement je m'arrête complètement cuit, au bord d'un fjord vers d'anciennes cabanes de pêcheurs un peu abandonnées.

Ma jambe a énormément gonflée et me fait un mal de chien, malgré la pommade appliquée en grosse dose et à plusieurs reprise le jour et soir d'avant et de même durant la journée. J'analyse que pour essayer de limiter l'effort sur ce tendon, je vais déplacer mes cales de chaussures au maximum en arrière et ainsi la sollicitation du tendon sera moins mis à l'épreuve, c'est ça ou alors je dois faire une pause obligatoire, pour combien de temps ? Ainsi je vais raccourcir l'étape de demain si je trouve un coin sympa pour m'arrêter un moment, car ici je n'ai rien, perdu au milieu de nulle part, la prochaine ville, Bodo, est à minimum 5 jours, même pas une bière pour oublier ce mal. !

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118 km et dénivelé de 1350 m. nature

Un réveil humide au bord de l'eau, la tente est bien lourde.

Une belle montée au départ et j'arrive sur un beau plateau à 230 m d'altitude, un marais avec une végétation qui a du mal à pousser par cette forte acidité du sol. Malgré cela les coupes rases de ces forêts sont impressionnantes, il ne reste plus rien et il faudra des dizaines d'années pour retrouver à nouveau des arbres de 20cm de diamètres, tels ceux coupés aujourd'hui. En route je passe vers une énrome scierie à Namsos, pas possible de visiter, zut.

L'arrivée prévue au camping ne me plaisait pas à cause de la proximité d'un aérodrome, alors je continue. Je me méfie des moutons couchés au bord de la route, tant que les autos ou motos passent, ils ne bougent pas, mais dès que j'arrive à vélo, ils se lèvent et courent dans tous les sens, il faut être attentif en descente. C'est ce qui arrive à un moment donné et surprise il y en a un bien plus gros que les autres, c'est en fait un renne qui était couché avec eux. Comme c'est le premier que je vois, je me pose dans le fossé pour le prendre en photo et c'est finalement au bout de 30 minutes que je peux enfin le capter, après une bonne partie de cache-cache.

Je trouve un superbe endroit pour faire mon bivouac vers une place de pique-nique avec wc, tant pis pour l'interdiction

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96 km et dénivelé de 1940 m. camping

En partant ce matin, au fil de ma route, je remarque qu'il n'y avait pas pareil endroit pour dormir cette nuit, il faut saisir sa chance, ne pas vouloir mieux quand les sensations sont bonnes.

Hier soir, j'ai démonté mon pneu en pensant l'avoir mal positionné quand je l'ai changé à Trodheim, car ça saute, surtout en descente. Maintenant c'est pire, il doit avoir un défaut, zut, je le changerai à Bodo, je ne vais pas prendre de risque inutile, juste pas envie qu'il éclate en descente.

Le contraste est grand quand sur une même région, on croise de grandes exploitations agricoles avec le bétail les pieds dans la mer et à proximité, les grandes fermes d'élevages de saumons avec de grands filets afin de les empêcher de s'évader, impressionnant, la hauteur à laquelle ils sont capable de sauter, un spectacle qui me laisse un peu songeur par l'énergie qu'ils dépensent pour ne jamais y arriver.

J'ai dépassé un gars à pied et son gros sac à dos avec son chien, lui aussi équipé de sacoches, il est parti de Kristiansand et va aussi au Cap Nord, il pense y arriver en septembre, après 4 mois et 3500 km sur la route, chapeau !

Et puis ce gars sur le ferry qui veut que je vienne à sa table pour boire mon café, il est norvégien et il a fait 6 ans au Mali et parle très bien français, jolie rencontre!

Suite au changement du placement des cales sous mes chaussures, après 2 jours, le mal a presque disparu, MAGNIFIQUE, je peux y arriver.!

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144 km et dénivelé de 1010 m. nature

Durant la journée, j'ai fait la rencontre de beaucoup de personnes, les petits ruisseaux de voyageur arrivent sur la voie nordique et sont tous attirés par cette boule métallique posée sur ce rocher au bout du continent, comme les chenilles processionnaires .

Un couple de romand 57 ans, ayant vendu chacun leur maison et arrêter de travailler pour bourlinguer à travers le monde à vélo. Un couple de Bretagne et aussi un autre de Toulouse.

Avec un couple venu d'Angleterre, il me refile de bons tuyaux pour la suite et on a fait de gros relais à vélo pour rallier le prochain départ de ferry et dernier de la journée. Top arrivée 1 minute avant le départ. Chacun son voyage et chacun ses histoires.

Et puis j'ai croisé cette famille de Toulouse partie ce printemps et est déjà passée par la Grèce et redescend maintenant du Cap Nord. Le papa avec un enfant sur son vélo et un autre dans la remorque, la maman en vélo avec assistance, avec le plus grand pédalant devant le guidon en position couchée et tirant la remorque matériel équipée d'un panneau solaire.

En cours de route je dois frapper à la porte d'une propriété pour me ravitailler en eau, et j'ai été très bien accueilli, et je trouve un endroit pour poser ma tente à proximité d'une cabane équipée d'une prise électrique, magnifique je pourrai recharger mon téléphone, gps et mes 2 power bank de 10'000 mAh chacune. C'est toujours la course aux prises, que ce soit sur le ferry, à l'entrée des supermarchés ou des restaurants pour avoir de la réserve quand on dort dans la nature, bien plus important qu'une douche !

Je me fais réveiller dans la nuit par un gars et son gros 4x4, je suis sur sa propriété, après des explications je lui promet de partir avant 7h00 ce matin.

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172 km et dénivelé de 1010 m. camping

ça sera journée ferry aujourd'hui, une course contre la montre si on a pas envie de passer trop de temps à attendre le suivant. le 1er ferry payant à 30 km d'ici, à prendre de Nesna à Stokkvagen, part à 11h00 et arrive à 11h45, le suivant part à 12h15, mais arrive seulement à 17h17, Il passe par plusieurs îles avant d'arriver à Stokkvagen. Ce ferry me permet d'éviter de faire un détour de 95 km autour du Sjonafjorden et aussi d'éviter un long tunnel mal éclairé, c'est suite à la discussion que j'ai eu hier avec le couple d'anglais. D'ailleurs ils ne sont pas là comme prévu ce matin, ils se sont arrêter avant moi hier soir et ils avaient plus de km à faire ce matin, zut !

Je saute d'un fjord à l'autre avec de nombreux ponts et ferry, je dois attendre 50 minutes en fin de journée pour le dernier qui m'emmènera au camping 10 km après la traversée, mais avant d'y arriver, je dois absolument me ravitailler pour ce soir, le déjeuner et le diner de demain, car il n'y aura plus d'autres magasins pour la journée de demain.

J'ai eu l'obligation de traverser un tunnel en réfection bord à du véhicule de sécurité, puisque la circulation était alternée et il était trop dangereux de traverser dans le noir et avec une chaussée défoncée.

Une belle ambiance dans ce petit camping avec de nombreux voyageurs parlant français, en vélo, voitures, motos et un bon petit bar avec de bonnes bières.

Fin de l'acte 3: Sud de la Norvège au Cercle Artique, 2'224 km avec un dénivelé de 29'090 en 114 heures ou 23 jours

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119 km et dénivelé de 1110 m. hôtel

Journée très difficile pour rejoindre Bodo, je savais qu'il allait faire mauvais temps avec beaucoup de vent, mais le fait de rester dans ma tente toute la journée ne m'intéressait pas du tout. Une vrai galère avec ce vent très violent qui rendait la conduite quasiment impossible sur les ponts qui enjambent les fjords.

L'arrivée à Bodo a été mouvementé, le camping était fermé, peut être c'était mieux ainsi, mais les hôtels simples étaient tous complet, alors je suis résigner à prendre une belle chambre dans un grand hôtel, j'étais complètement frigorifié j'aurais pris n'importe quoi !

Je suis bien au chaud et je peux sécher ma tente dans cette belle chambre et toutes mes affaires vont finir au lave-linge, finalement j'y reste 2 nuits en attendant que le temps s'améliore seulement jeudi aux Lofoten.

Quand on passe une journée si exécrable , on peut se demander le pourquoi de cette expédition, mais commencer à se poser cette question c'est de gaspiller le reste de l'énergie qu'il y a encore. Un marathonien le dit, la barrière du 30ème kilomètre est la plus pénible à passer, pourtant si proche du but.

Il me reste normalement 14 étapes pour toucher ce rocher ou cette boule de fer, alors Hop ! Et hasard du calendrier, je suis à l'équinoxe d'été, Ca veut dire que je n'aurai plus de nuit jusqu'à mon arrivée de l'acte 4.

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0 km hôtel

Première journée de repos depuis le début du voyage. Le temps est exécrable ici et surtout sur les îles Lofoten, le vent y est très fort. C'est l'occasion de visiter cette belle ville du Nord et surtout de remettre en état mon fidèle compagnon de route en y mettant un pneu neuf à l'arrière et de changer mes plaquettes de frein et de le faire briller pour la traversée en ferry, tout beau ! J'ai profiter de recoller mes sacoches arrières pour les rendre à nouveau imperméables, petit soucis de décollement dès le 1er jour, bien compris par le constructeur anglais, mais les nouvelles arrivées sous garanties, sont bien au sec chez moi.

Bien assis devant l'imposante bibliothèque en face du port, je passe de bons moments avec des touristes, interpellés par mon véhicule de voyage et de mon périple.

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12 km, camping

Réveil tranquille avec un petit déjeuner extraordinaire à l'hôtel, énorme buffet et avec un saumon excellent, je me suis régalé comme un goinfre, un grand besoin de reprendre des forces et de ne surtout pas compter les calories ingurgitées, j'ai déjà perdu en poids, l'équivalent de mon vélo à vide.

Je passe cet agréable moment avec Joseph, un motard valaisan voyageant seul et de retour du Cap Nord, promis on se retrouvera un jour.

Le ferry part à 11h15 et c'est avec une mer bien agitée, un vrai tour de manège, identique aux bûches d'Europa-Park et tout ça gratis, en effet la traversée est aussi gratuite pour les cyclistes. Je rencontre Benoît, cycliste de Reims et parti de chez lui le 12 avril et son anniversaire est le 12 mai, jour de mon départ. Il loge plutôt chez l'habitant avec un groupe de voyage facebook ou par l'appli de Warmschower. Son vélo et chargement, font environ 40 kg.

Petite visite du village de A, avec le séchage de la morue, le camping est bondé et les motards en équipe sont reconnus pour être bruyants en soirée et au levé à 4h30 !!

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140 km et dénivelé de 1390 m. camping

Très jolis villages au départ de la journée, je fais environ 60 kms avec Benoît, mais très vite la différence de l'équipement, poids et aérodynamisme, font que les vitesses de progressions ne sont identiques. Je suis généralement optimiste en racontant mes étapes et ainsi les souvenirs restent lumineux, je n'ai pas envie de raconter les petites banalités qui peuvent prendre le dessus des beautés paysagères rencontrées; ce qui est un peu le frein à mon co-cycliste en s'acharnant sur les souvenirs de ses petits bobos arrivés lors de son rude voyage.

Finalement je continue mon voyage en solitude et à la vitesse souhaitée, arrêts improvisés, ravitaillements, visites, etc...

Je décide d'éviter les visites de nombreux petits villages typiques n'étant pas aux abords immédiats de ma route pour éviter de nombreux kms aller-retour, en voiture c'est facile, mais au long de la journée à vélo, ça devient épuisant et en plus la météo peut devenir rapidement très changeante en pleine mer de Norvège.

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188 km et dénivelé de 1150 m. nature

C'est une toute belle journée, de magnifiques vues sur les fjords et les passages de ces grands ponts par dessus ceux-ci. Même en arrivant au dessus du cercle artique, l'agriculture est toujours bien présente, ce qui peut étonner au premier abord, mais l'effet du gulf stream apporte cette douceur sur la côte norvégienne, les fermes de saumons sont aussi nombreuses sur cette côte.

J'ai retrouvé Benoît lors de la 1ère traversée en ferry, j'ai loupé le précédent pour quelques minutes et il a fallu patienter une bonne heure pour le suivant

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190 km et dénivelé de1'600 m . camping

En sortant des Lofoten avec le premier ferry de la journée, on peut se demander ce qui va être la motivation pour la journée, et voilà que c'est une autre aventure qui continue ou une autre qui commence. Des fjords, des tunnels, des ponts, des ferrys, c'est de la magie !

Et soudain dans l'attente d'un ferry, en tentant de repousser les gros taons piquant au travers les habits et attaquant de toute part je fais la connaissance de Mathieu, un vrai baroudeur sportif et spécialiste de trek multisports au travers de tout le continent, venant de Chamonix. Il fait son 1er voyage en solitaire et a profité de faire au passage une excursion avec Kilian Jornet dans ses montagnes norvégiennes. Cet automne il prévoit de faire Cap Nord, le Cap en Afrique du Sud à vélo et kayak pour traverser de Helsinki à Tallinn, 18'000 km en 100 jours, presque envie de partir avec lui. C'est l'effet de l'aventure, soudain l'envie d'aller plus loin et de ne plus se mettre de limites, continuer vers d'autres cieux, STOP, fini de rêver, la fin du voyage approche. On roule ensemble à un bon rythme un bout de chemin jusqu'à la prochaine intersection, chacun sa route pour arriver là-haut.

Soudain, par une température de plus de 30 degrés, j'ai les poils de tout mon corps qui se hérissent, juste à la pensée de voir bientôt mon objectif, je vais arriver à toucher ce point si éloigné, si curieux, si sauvage!

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176 km, dénivelé de 1'830 m nature

Il semblait que la journée allait se dérouler sans surprise et finalement elle se finit en toute beauté.

Je décide de repasser le grand pont pour aller visiter la ville de Tromso, un petit café et je repasse une 3ème fois cette rampe à fort pourcentage pour continuer la route, il n'y a pas un grand intérêt à y rester plus longtemps, on peut apercevoir sur le haut de la ville le tremplin de ski, chose un peu surprenante au niveau de la mer, il faudrait y revenir en hiver pour les compétitions nordiques et les aurores boréales.

La veille, j'ai passé un bon moment avec une équipe de français au camping, on ne s'est pas rendu compte de l'heure tardive avec ce soleil permanent.

Pour avancer dans mon périple, je décide de faire un dernier col pour diminuer le dénivelé et les kms pour les 3 dernières étapes, j'aimerais arriver jeudi, car après les prévisions météos ne sont pas bonnes. En montant, le paysage devient toujours plus alléchant avec de beaux restes de neige et à ma grande surprise, je me retrouve au milieu d'un immense troupeau de rennes, des milliers de bêtes de tout âge, adultes, jeunes, mâles, femelles allaitantes, un spectacle incroyable.Comme je ne me suis pas assez ravitaillé et mes réserves sont à sec et avec ce spectacle, je m'attarde et c'est trop tard pour trouver le prochain magasin ouvert situé à plus de 30 km, je trouve un peu d'eau en échange de mes photos auprès d'une touriste norvégienne en bus camping, qui n'avait plus d'accu pour son appareil photo, ouf.

Plus loin je trouve le plus bel endroit pour dormir et pour observer le soleil de minuit, juste aux côtés des rennes, et la famille espagnole rencontrée lors de l'excursion pédestre du Kjeraglbolten vers le fjord de Lysebotn est venue me faire un petit coucou sur mon rocher, trop sympa de se retrouver.

Et pour agrémenter la soirée, je remonte vers un point de vue aux abords de la route pour trouver éventuellement une bière à boire et je trouve un allemand seul avec une caisse de bière dans sa voiture, une bonne affaire pour observer ce beau soleil et tenir une conversation en bon allemand, ça fera office de souper.

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141 km avec un dénivelé de 1400 m, nature

Chaud, chaud, 35 degrés, quel changement, et il faut trouver à boire , heureusement que les chutes d'eau sont nombreuses et comme il n'y a apparemment personne en dessus, l'eau doit être potable !

Très belle église moderne à Alta, c'est la seule chose à voir en passant, surtout que je l'ai trouvé au hasard en sortant de mon itinéraire initial pour être sur de très petits chemins.

Et toujours des routes fermées, comme d'habitude j'y vais malgré les interdictions, mais cette fois-ci je dois vraiment porter mon vélo au travers de la forêt, la route a été emportée, un immense glissement de terrain.

J'ai eu l'intention d'aller au camping, mais en passant une belle forêt de pin au bord de la mer, face au soleil couchant, m'a attiré et je m'y suis installé. Une belle baignade dans une eau très lointaine à cause de la marée basse fait office de douche, mais je ne retrouve plus mes affaires en ressortant, la mer a commencé à remonter, tant pis je vais retrouver ma tente, nu comme un vers , je suis seul !

Je profite de changer mon pneu avant, il n'était plus étanche depuis quelques jours, toutes ces manutentions sont à faire avec soin, je n'ai pas droit à perdre une pièce ou outil dans le sable. Il y a aussi un petit bruit dans la transmission, je regarderai ça plus tard, plus envie, ça arrive.

Voilà mes réserves : mon souper de ce soir avec des biscottes vasa, les asperges, une boite de filets de maquereaux, le déjeuner avec des céréales un joghurt et une banane, le diner avec un fromage philadelphia, une saucisse d'élan et pour le carburant de route : des bonbons bien sucrés et acides que je trouve dans tous les supermarchés en vrac, un délire !

Toujours ce soleil pour toute la nuit, mais tellement cuit, je dors cette fois-ci !

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236 km avec un dénivelé de 2390 m. nature.

Le départ du bord de la mer se fait à 7h35, tout de suite une montée sur le plateau sauvage, le vent est avec moi et l'avancé est assez rapide, les 100 premiers km sont fait à 12h00. Une petite pause pour me ravitailler à la première station service et une discussion avec 2 français pour une proposition de retour du Cap Nord par un autre chemin que le fameux tunnel sous la mer, ça me parait intéressant.

Je continue en direction du Nord pour passer ce tunnel de 6'870 m avec une pente de 9% en descente, un petit plat au fond et ensuite remonter cette pente de 9% et ses 212 m. de dénivelé dans ce tuyaux avec les voitures, pour ma sécurité je fais la remontée sur le rebord à 20 cm au dessus de la chaussée et ses 80 cm de large, pas évident de garder l'équilibre avec le manque de lumière et ce bruit incessant des véhicules, je ne sais plus si le bruit provient de ceux qui arrivent en face ou cela vient de ceux de derrière. C'est sûr je vais étudier la proposition de mes deux aventuriers croisés à la station service. Plusieurs cyclotouristes le font d'ailleurs à pied en poussant le vélo. Arrivé à Honigvag, je vais à l'office de tourisme pour consulter les horaires de ferry pour éviter ce trou noir sous la mer.

Je suis à environ 30 km du cap nord, je ne peux pas m'arrêter maintenant, il est 18h00, la fête est trop belle, je fais mes emplettes dans le dernier marché en discutant avec un polonais qui en revient, il a fait 339 km aujourd'hui et va continuer sa route en direction du sud, il m'a averti que le final est costaud, les dernières pentes sont très raides, merci bonne suite l'ami !

Et il avait raison, c'est du costaud, surtout en fin de journée, mais avec l'émotion, les ressources sont inimaginables, même que je me loupe à un croisement et fini en cul de sac dans un charmant petit village de pêcheur, zut, retour pour retrouver la bonne route. Dans la dernière montée, un bus de camping espagnol arrivant en face s'arrête et c'est incroyable, tant pis pour le bouchon que cela crée derrière eux, je retrouve ces gens supers sympathiques que j'ai déjà rencontré à 3 reprises lors de ce voyage. Ils m'offrent une bière pour mon arrivée de tout à l'heure au cap, incroyable cette belle rencontre, MERCI !

A la vue de l'objectif, les émotions commencent à sortir et une fois arrivé au pied de cette boule d'acier et ayant porté au haut des escaliers mon compagnon de route, je ne peux retenir les cris du coeur, du corps et toute cette sensibilité retenue à l'intérieur depuis tant de kilomètres, il est 21h35, la tempête arrive en même temps que moi, un signe ?

Pour monter la tente, c'est toute une histoire, je dois monter un mur de protection pour me protéger de cette tempête, ensuite je remplis le fond de ma tente avec des pierres pour la maintenir en place et les attaches extérieures avec les sardines sont renforcées avec de grosses pierres posées par dessus, toutes les affaires sont à l'abri et le vélo est aussi assuré par des pierres pour éviter d'être emporté. Je vais au restaurant pour profiter de cet instant parmi les nombreux touristes venus spécialement en bus depuis Honigvag où leur bateau de croisière les attend, pas de chance de voir le soleil de minuit ce soir.

A la fermeture du restaurant à 1h00, je dois sortir et retourne dans ma tente, elle est encore là, la nuit sera agitée.

Fin de l'acte 4 : du Cercle Artique au Cap Nord 1'297 km, avec un dénivelé de 11'160 m, en 8 jours ou 60 heures

Mon objectif final atteint après 50 jours ou 297 heures de selle, à 5'831 km et un dénivelé de 26'060 m de ma maison.

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Le réveil est brutal vers 06h30, la tempête couche ma tente, je la retiens de l'intérieur et comme je dois me rhabiller, je le fais avec une seule main, quelle connerie de m'être dévêtu il y a quelques heures. Je renferme toutes mes affaires dans les sacoches et veille à ne rien laisser trainer, car une fois la tente ouverte, tout ce qui peut être entrainé par le vent sera perdu. Une fois les sacoches arrimées sur le vélo, je vais péniblement en direction du centre de Nordkap en poussant mon chargement, une fois à l'intérieur, c'est le grand soulagement, je suis parmi tous ces cyclotouristes-campeurs venus trouver le calme. La structure du centre est faite pour résister à ces tempêtes nordiques, ouf !!!.

Je profite de visiter le centre et comme l'entrée au cap nord, c'est gratuit pour les cyclotouristes, envois de cartes postales.

Je passe ma journée à discuter avec un frère et de sa soeur, venus de la région de Thoune ainsi que de 3 allemands avec qui ils ont fait un bout du parcours, superbes rencontres, on reste jusqu'à la fermeture du restaurant à 01h00 et ensuite on se met en route pour Honigvag pour prendre le ferry postal de 06h00, heureusement le vent s'est bien calmé. L'attente du ferry durant 3 heures se fait dans le froid et en essayant de dormir tel un mendiant sur un banc devant le poste de police locale.

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124 km avec un dénivelé de 1450 m. camping

Je débarque seul dans le port paumé à Havoysund, au milieu de nul part, le ferry est reparti avec mes amis voyageurs. Me sentant abandonné, il règne un grand silence un peu pesant dans ce village, il manque la musique de western d'Enio Moricone pour laisser le suspens, seul le tintement d'une boite de boisson énergisante, vide, poussée par le vent, traverse la rue et soudain jaillit un pauvre gars ayant abusé des substances de bien-être par le passé, l'aplatit et ce silence pesant reprend à nouveau !

Je trouve dans la petite mercerie de quoi survivre aujourd'hui et un flacon de wd 40 pour mon fidèle destrier qui me faisait entendre depuis quelques jours que sa transmission n'appréciait plus mon manque d'attention à son égard, car je m'étais trop fixé sur cette cible à atteindre et enfin ce matin j'ai su entendre sa plainte et lui remettre un autre maillon de liaison qui arrivait à épuisement, le reste de la chevauchée a été parfaite.

Je croise à nouveau Mathieu, ce voyageur cycliste et de son parapente, il est parti de Tromso et a fait un pari avec ses potes de rejoindre le cap nord en une étape de 534 km, il doit arriver ce soir avant minuit, il a dormi 1 heure en tout.

Enfin arrivé au camping, une douche appréciée depuis le temps et une bonne lessive, avec un produit laissé par mes voisins vaudois, des cyclotouristes nouveaux venus sur la route des randonneurs. En ressortant de la boutique de la station service, j'y oublie mon sac à dos avec toutes mes affaires, cartes bancaires, argent et le remarque que plus tard au camping, j'y retourne d'urgence à vélo et retrouve le tout sur le banc extérieur, personne n'y a touché, vraiment très correct ce pays !

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141 km avec un dénivelé de 1150 m, camping

Ce long tapis de bitume qui se déroule devant moi, s'échauffe de plus en plus au fil de la journée, les pieds rôtissent avec mes grosses chaussures noires, les baignades de rafraichissement sont nécessaires.

Je croise en chemin Franz, cet allemand rencontré au Danemark le 30 mai, il a passé par la Suède et est accompagné de Wilfried 72 ans, rencontré au cours de sa route. Quel plaisir de le revoir après tous ces kilomètres 1 mois après, grâce à l'appli Komoot, je savais que j'allais le croiser aujourd'hui.

Un orage arrive, je vais renoncer d'aller jusqu'à la frontière Finlandaise, je déguste en route un bon hamburger de renne, recommandé par une famille voyageant en auto-stop, excellent!

Au camping, c'est un peu mort, tout le monde se cache à l'intérieur des campements tellement les moustiques sont voraces et énormes, à chaque sortie c'est une course et une fois rentré dans la tente il faut exterminer tous ceux qui ont profiter de l'ouverture de la tente, même hyper rapide.

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162 km avec un dénivelé de 1220 m, nature

Les moustiques d'Alfred Hitchccok, ou comment être sûr que ces centaines de bestioles énormes ne vont pas réussir à percer la moustiquaire avec leurs perforateurs !

Ainsi la route continue toute droite, pédaler, ne jamais s'arrêter pour ne pas être pris pour le garde-manger de ces insectes, baignades fréquentes dans ces nombreux lacs ou étangs, des rennes à profusions dans ces campagnes, je suis en Laponie.

Je fais halte pour une glace dans un petit relai de l'ours au bord du lac, sympa.

Je décide de prendre le lendemain matin le bus en direction de Rovianemi, j'ai un petit soucis avec une hernie inguinale qui a commencé à me faire très mal au cours de la journée, zut, j'espère que ça se calmera par la suite.

Je reçois un message de Benoît, il m'a vu en me dépassant avec le bus de liaison, il va aussi à Rovianemi.

En faisant une pause café au relai des Samis, je fais la rencontre d'un local d'origine belge, il vit ici depuis de nombreuses années et fais part de quelques conseils et pour trouver un bateau pour relier Stockholm.

Je passe la nuit à Ivalo dans un parc sous un sorbier, proche de la station de bus, après une baignade dans un étang du parc, bizarre, les grenouilles font des bulles avec mon produit de douche !

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24 km avec un dénivelé de 200 m.

Départ du bus à 8h10, la nuit a été calme, la route en bus est agréable et les longs bouts droits de la route auraient été interminable à vélo, 320 km de fait en une matinée !

Je profite d'aller jusqu'au village du père Noël et j'envoie des cartes postales à mes petits-enfants. C'est très joli, ça doit être féerique en hiver. Je mange un excellent filet de saumon cuit au feu de bois dans un tipi.

Je profite de trouver en pharmacie du tape pour essayer de maintenir mon hernie à l'intérieur.

Je prend le train de nuit pour Helsinki, l'arrivée est prévue à 6h15, 600 km plus au Sud.

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Arrivée à Helsinki tôt le matin, la nuit a été longue, difficile de dormir sur les banquettes et les arrêts ont été nombreux et je me suis fais réveiller pour laisser ma place, je ne savais pas que les places étaient réservées.

Petites emplettes au marché sur le port et je fais une visite de la ville avant d'aller déposer mes bagages à l'hôtel où je prend un petit déjeuner. Je profite de la journée pour déposer mon vélo à un atelier de réparation afin de remettre de la guidoline sur mon guidon, je choisis la marque Brooks, de très belle qualité et surtout très belle, bon à 39 Eur et 18 Eur de pose, ç'est un peu luxe, mais ça en jette !

Je fais un tri dans mes affaires et envoie un paquet de 3 kg chez ma soeur en France pour éviter les frais douaniers, je n'ai plus besoin de mes vêtements chauds et j'aurai un peu plus de place dans mes bagages.

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10 km et un dénivelé de 210 m.

Cool de pouvoir dormir dans ce grand confort d'hôtel et surtout un déjeuner à profusion, c'est bon de se retaper, la dernière nuit à l'hôtel date du 23 juin à Bodo.

J'ai réservé le bateau pour ce soir à 18h15 pour Stockholm, je passe ma journée à visiter la ville, très jolie avec de grands parcs arborisés et une multitude de gens y pique-nique, des places de jeux, de très beaux bâtiments et une belle animation en soirée. Je rencontre de nombreuses personnes, très curieuses de me voir avec mon chargement, c'est toujours une curiosité où que l'on soit. En écoutant leurs conseils, je vais déguster la meilleures soupe de saumon avec pommes de terre et un excellent pain à l'huile d'olive dans la halle des exposants sur le port.

En attente de monter sur le bateau, je peux voir les nombreux passagers venant de Stockholm avec d'énormes chariots (bières, cigarettes. etc..) achetés sur le navire au Duty free, no-limit, impressionnant!

J'ai la chance d'être seul dans ma cabine, surtout que mes chaussures ne sentent vraiment pas bon après tout ce temps, avec wc, douche, linge, pour 143 Eur. avec la traversée, très correct.

J'y rencontre un polonais avec qui je passe un moment de la soirée, il débute son voyage à vélo pour 2 semaines au travers la Suède.

Le service de sécurité vient à frapper à ma porte, je viens de déclencher l'alarme en prenant ma douche avec beaucoup de vapeur !

La 2ème fois c'est une dame qui s'est trompée de cabine ...

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159 km avec un dénivelé de 1168 m. nature

Une belle nuit dans le bateau, bien dormi et un petit déjeuner au buffet, arrivée à 10h00 à Stockholm sous la pluie. Je quitte mon co-voyageur polonais et je file au travers la ville pour visiter le musée du Vasa avant l'arrivée des nombreux visiteurs.

Ce magnifique bateau "le Vasa" a coulé le jour de son inauguration en 1628 et il a été remonté à la surface 333 ans après, en grande partie très bien conservé.

Je vais en ville pour y déguster un "kanelbullar" selon les conseils de ma fille Chrystelle, au marché couvert et un autre dans une boulangerie.

Comme le temps n'est pas propice aux visites je prend la route en direction du Danemark, à un moment donné, je me retrouve sur un chemin terreux et ça devient impossible d'avancer, les roues sont bloquées par l'amas de terre contre le cadre et il faut dégager tout ça pour pouvoir pousser mon vélo vers un chemin un peu plus carrossable. Je trouve une roulotte forestière pour pouvoir y dormir sans devoir monter ma tente, mais en ouvrant la porte, je me fais assaillir par des guêpes hypers agressives, elles me poursuivent et réussissent à me piquer plusieurs fois, tant pis j'irai plus loin et je décide de faire halte dans la nature après avoir failli heurter un blaireau en roulant, j'en ai oublié que la nuit peu arriver, je ne l'avais plus vue depuis bien longtemps, je dois me raviser, je ne suis plus en dessus du cercle artique.

Mon hernie m'a fait craindre le pire, j'avais mis un tape et en plus mon pantalon de pluie est venu frotter et c'est complètement enflammé, j'ai tout enlevé et mis une crème anti-inflammatoire et ouf, ça va mieux !

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173 km avec un dénivelé de 935 m. nature

Je redonne l'emplacement au chevreuil que j'ai dérangé hier soir, il me l'a fait comprendre avec son râlement en voulant m'impressionner, et le lièvre était aussi présent en l'entendant taper de sa patte arrière pour me dire que j'étais l'intrus sur leurs territoires.

Les routes sont longues et droites dans la campagne, je me motive en comptant le nombre de coups de pédale que je fais pour un kilomètre et en multipliant par le nombre parcouru, un exercice de calcul mental qui fait beaucoup de chiffres mais qui ne sert à rien. Les petites villes traversées sont très jolies et il y a assez de magasins pour se ravitailler, c'est l'abondance, les fermes sont authentiques.

En arrivant à l'entrée de la ville Väderstad, il y a la fabrique de machine agricole du même nom, très impressionnant ces énormes machines à l'entrée de l'usine.

La fin de l'étape est très intéressante sur des routes sans revêtement et de jolies maisons dans les clairières des belles forêts. Je trouve un petit camping sympa au bord du lac

Le soucis de devoir m'arrêter mon voyage à cause de la douleur devrait être derrière, je l'espère, je me pommade régulièrement.

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169 km avec un dénivelé de 1280 m. nature

La campagne suédoise est très jolie et très plate et les chemins forestiers amènent des surprises avec des endroits à la limite carrossables avec mon vélo gravel, j'ai peur de déchirer un pneu seul au beau milieu de ces immenses forêts.

J'ai pu apercevoir un bel élan longeant une barrière, une belle bête bien brune avec de très beaux bois.

Les maisons sont toujours bien soignées et les alentours sont parfaits.

Je trouve en ce lieu un peu plus touristique un bel endroit pour y mettre la tente en compagnie des oies du lac

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200 km avec un dénivelé de 1070 m. camping

Un réveil au bord du lac fait par les oies et les moutons à proximité, je suis sur leurs territoires, décidemment je suis toujours l'intru.

C'est très agréable d'avoir pour une fois le vent avec soi, et les distances à faire se réduisent, le bord de mer du Dannemark est agréable, de longues plages de sables et je me trouve à Copenhague dans un immense camping, pas très glamour, mais proche du centre ville à vélo. Ce soir j'ai passé les 7000 kms.

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96 km avec un dénivelé de 320 m, camping

Visite de Copenhague, très jolie ville, avec ses canaux, la petite sirène qui fait déplacer un monde fou pour une si petite statue, incroyable. Je reviendrai un jour pour mieux y visiter les nombreux bâtiments. La dernière visite se fait dans le quartier des artisans, je me retrouve un peu sans le vouloir dans un immense marché de haschisch, des stands à profusion et une belle terrasse pour tester tous ces produits, une foule incroyable en pleine fumette. Je pensais intéressant de faire des photos, mais très vite j'ai dû les effacer sous la menace, j'ai accepté sans faire d'histoire, dans ce coin aussi je suis l'intru !

Je reprend mon vélo pour continuer en direction du sud et j'arrive dans un tout petit camping tenu par un très vieux monsieur handicapé avec sa petite mobylette à 3 roues pour m'indiquer l'emplacement.

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152 km et un dénivelé de 603 m. camping

Parti en direction de l'Allemagne en prenant le ferry pour 22 euros, c'est tout l'avantage du vélo que de dépasser la file énorme de camions et voitures en attente pour le chargement et ainsi je peux m'embarquer rapidement, je suis le dernier à y être embarqué, tous les autres devront patienter pour le prochain.

Passer des pays nordiques à l'Allemagne et enfin se faire un bon dîner et boire une bonne bière à un prix décent, ça commence les vacances ! Très beaux villages et villes sur le passage et les plages sont superbes, beaucoup de nudistes. je trouve un beau camping sympa au bord de la mer Baltique

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133 km et 430 m. nature

La journée se passe sur de longs chemins campagnards en longeant les canaux, la chaleur est intense, il faut trouver régulièrement des lieux pour trouver à boire. Sur ma route je visite la magnifique ville de Lübeck, très surpris par la beauté et le nombre de bâtiments à voir.

A Lauenburg je commence à vraiment sentir mon hernie et ça devient pesant et ce mal m'oblige à m'arrêter souvent, la pommade anesthésiante ne fait plus son effet et je commence à douter avec cette chaleur et finalement je trouve la gare de Luneburg et je décide d'arrêter mon voyage ici, plus la force de rentrer jusque chez moi, il reste 1000 km à faire, si proche après ceux effectués jusque ici et si loin quand la tête n'y croit plus et dire que hier tout allait si bien. Je trouve mes billets pour mon retour après une très grande recherche auprès de l'employée de la deutsche bahn, mon train est prévu demain à 5h00, je trouve un lieu pas trop loin pour m'y installer avec ma tente, je ne dormirai pas beaucoup, trop en alerte en ce lieu un peu glauque avec toute la faune humaine qui rôde autour de cette gare.

Acte 5 imprévu, ou rentrée ? Cap Nord à .... 1'548 km avec un dénivelé de 10'040 m. en 15 jours ou 72 heures

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La nuit a été courte, je retrouve la gare après avoir été un peu perdu dans la ville, le train est a l'heure, par la suite ça sera un peu plus compliqué, les retards vont s'accumuler et certains trains seront supprimés et mes billets devront être refaits à 2 reprises pour des itinéraires différents, pas facile les réservations avec un vélo, finalement j'arrive en gare de Bâle vers 16h30.

Depuis ma décision d'arrêter mon voyage avec mon vélo, la douleur de mon hernie a pris le dessus, c'est assez incroyable de ce que le corps peut obéir à la tête ! J'arrive juste à marcher ce matin et le voyage en train a été très dur avec les nombreux changements, j'avais prévu de rentrer à vélo de Bâle jusqu'à ma maison, c'est tout simplement inimaginable, une vraie loque !

Après ces 2 mois passés loin de chez moi, je retrouve ma Marylise à la gare, elle y est venue me chercher, ça sera bien plus agréable. Quel bonheur de pouvoir enfin se revoir physiquement, après tous ces jours et surtout après tous nos appels quotidiens. Marylise a trouvé dans mes moments de doute les mots propices pour m'y retrouver, sans jamais vouloir m'influencer, mille mercis !!!❤️

Total du voyage, 7'378 km et un dénivelé de 62'100 m. en 64 jours ou 385 heures de selle.