Petite escapade de 10 jours pour découvrir quelques beaux endroits de la région de Kindia et du Fouta Djalon.
Janvier 2024
10 jours
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Arrivés la veille au soir par un vol Tunisair, nous passons notre première journée à Conakry. Nous connaissons déjà un peu la ville et nous en profitons pour faire une petite balade en bonbonna (version guinéenne du tuk-tuk).

Direction le Jardin botanique de Camayenne, un des rares poumons verts de Conakry, situé juste à côté de la grande Mosquée Fayçal. A l'entrée du jardin il y a un gardien en treillis qui nous demande le but de notre visite. Quand nous lui expliquons que nous voulons simplement découvrir le jardin, il nous laisse passer sans problème. Une fois dans l'enceinte, nous comprenons qu'en fait il est là pour filtrer les entrées vu que les bureaux d'un Ministère sont installés un peu plus loin.

Nous arpentons tranquillement les allées de ce jardin quasi silencieux, dans lequel nous sommes seuls ou presque : nous croisons un chien, quelques oiseaux, plusieurs singes gardés en captivité sous une case grillagée et un gardien qui veille sur sa pépinière d'arbres exotiques. Vraiment étonnant au cœur d'une capitale en effervescence permanente.

Après cet intermède fraicheur et air pur, nous replongeons dans la chaude ambiance conakryka. Direction le Restaurant le Patio, pour le déjeuner. Bel établissement qui offre un cadre vraiment sympa et de bons petits plats.

Après un repas que nous laissons volontairement trainer en longueur ("on est bien là à siroter un bon jus de bissap bien frais"), nous prenons la direction de la plage Camayenne, un nouvel espace de loisirs créé à proximité de l'hôtel du même nom, que nous sommes curieux de découvrir. Nous sommes quelque peu déçus de cette visite : la réalité est malheureusement assez différente des belles images diffusées sur les réseaux. La piscine est à sec et la mini jetée inaccessible... Dommage !

Nous profitons malgré tout de l'ombre des quelques parasols installés là, pour nous protéger d'un soleil qui en milieu d'après midi s'en donne à coeur joie et nous assomme de ses rayons ardents.

 La plage de Camayenne

Nous repartons un peu dépité, direction notre logement de Kipé, où nous retrouvons une relative fraîcheur. Ici pas de clim mais des pièces spacieuses où l'air circule agréablement en connexion directe avec le jardin verdoyant. Nous profitons de cette fin d'après-midi pour préparer nos affaires pour le grand départ le lendemain aux aurores, mais également pour rencontrer Mr Ibrahima Barry, artiste peintre, qui travaille sous une paillotte dans le jardin.

Après un repas frugal (nous avons vraiment bien mangé ce midi), il est temps pour nous d'aller nous coucher.

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Lever à l'aurore, un peu avant 6h00. Il ne faut pas trop traîner pour prendre la route et sortir de Conakry avant le début des embouteillages qui ne manquent pas de s'"organiser" tous les matins dans la capitale guinéenne.

Notre chauffeur est au rendez-vous comme programmé avant notre départ de France. Nous profitons du véhicule qu'une connaissance nous a mis à disposition et que nous avons confié à un chauffeur/mécano qui nous a déjà accompagné lors d'un séjour précédent. Tous les voyants sont au vert. Alors en route !

Nous nous arrêtons en chemin pour acheter quelques appétissants beignets, avant de quitter définitivement l'agglomération conakryka, pour les contreforts du massif du Fouta-Djalon.

Depuis que la route a été refaite ( moins d'un an), la circulation est fluide. Nous parcourons donc tranquillement les 120 kilomètres qui nous séparent de Kindia en nous octroyant quelques petites pauses pour grignoter et profiter de l'ambiance des villages traversés. Nous faisons un arrêt un peu plus long vers Friguiagbé pour acheter quelques fruits (des petites bananes délicieuses, quelques oranges bien juteuses et un ananas pour le déguster plus tard). Nous en profitons également pour faire un crochet vers le site des cascades de Kilissi situé à quelques kilomètres de la route.

Les cascades de Kilissi 

Une pause fraîcheur au bord de l'eau et nous reprenons la route pour rejoindre Kindia et notre hôtel, le Masabi - résidence Françoise.

Entrée et salle du restaurant de l'hôtel Masabi 

Nous nous enregistrons et déposons nos affaires avant de ressortir pour un rapide repas riz-sauce dans une gargote au bord de la route.

Au final, l'après midi étant déjà bien entamée, nous décidons de rester tranquillement à l'hôtel et de profiter du cadre et du calme.

Nous appelons notre guide pour finaliser l'organisation de nos excursions des deux prochains jours.

En l'attendant nous sirotons un verre de Bissap bien frappé avec quelques feuilles de menthe : délicieux !

19h30, alors que nous nous apprêtons à rejoindre la salle à manger pour diner, notre guide Mr Mohamed Camara arrive à l'hôtel. Comme il est un peu pressé (et nous aussi...), nous discutons rapidement et confirmons notre planning des deux prochains jours : jour 1 excursion à la cascade de Tabouna avec visite des artisans de Kindia-centre l'après-midi et jour 2 randonnée sur le mont Gangan.

Rendez vous est pris pour le lendemain matin à 8h00.

Il est temps pour nous de dîner. Filet de capitaine accompagné d'alokos frits. Une belle et bonne manière de finir cette journée.

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Comme convenu, Mr Mohamed notre guide est au rendez ce matin à 8h00 pour partir à la découverte de la cascade de Tabouna.

Nous prenons donc aussitôt la route sans oublier de prendre quelques bouteilles d'eau et des couvre-chefs. Nous ne sommes qu'en Janvier mais déjà en milieu de journée, le soleil cogne fort. Attention à l'insolation et/ou à la déshydratation !

Rapidement nous quittons le goudron pour une piste qui nous conduit à travers les quartiers périphériques de Kindia. Nous cherchons sur le bord du chemin des beignets mais sans succès. Nous nous rabattons donc sur des mini bananes qui s'avèrent succulentes. Au moins nous n'aurons pas le ventre vide pour notre petite excursion.

Après quelques minutes, nous arrivons au village de Tabouna, où nous garons la voiture.

Début de notre petite randonnée. Direction le haut de la chute puis la vallée en contrebas pour découvrir la vie dans cette contrée et voir la chute en perspective dans son environnement.

La cascade depuis son sommet. 

Janvier, c'est déjà un peu tard dans la saison pour le spectacle grandiose des cascades, mais malgré tout nous profitons pleinement du cadre et de la fraîcheur de l'eau.

La cascade depuis la vallée. 

Nous nous enfonçons progressivement dans la vallée, qui bénéficie de l'arrosage permanent de la rivière, grâce notamment à un système de canaux d'irrigation assez basique mais efficace.

Nous identifions des cultures d'arachides, de tubercules et de riz. Quelques vaches N'Dama profitent également de cet environnement riche en fourrage. Elles sont attachées par un cordage à un piquet, qui est déplacé régulièrement.

"La belle N'Dama rousse ... elle marche à petits pas légers de ses jolis sabots fendus, avec la peau bien tirée sur ses pattes, qu'on dirait qu'elle porte des chaussettes. Comme la plupart de ses compagnes, elle aime se promener sur le bord du goudron, en divagation." Extrait tiré du roman de Nadine Bari "L'oeil du héron" aux éditions "Tabala" paru en 2005.

Nous profitons de l'ombre apaisante d'un manguier pour faire une petite pause fraîcheur avant d'attaquer le chemin du retour. Nous traversons une forêt de tecks. Peu ou pas de gros spécimens. Ils ont dû être coupés assez récemment et ceux que l'on observe ne sont que des repousses plutôt jeunes.

Teck : un arbre tropical de la famille des Verbenaceae dont le bois est particulièrement connu pour ses qualités en termes de durabilité.

Au sortir de ce sous-bois, nous observons au sommet d'un arbre, un amas de branchages qui ressemble à un nid. Mais un nid de quoi ??

La réponse nous arrive par les airs, enfin nous semble-t-il.

Milan à bec jaune 

Un Milan à bec jaune nous survole à bonne distance. Juste assez proche cependant pour le "capturer" avec mon appareil.

Fin d'excursion. Nous rejoignons le village de Tabouna après un dernier aperçu sur la cascade.

Une dernière pause au village pour boire une boisson fraîche et nous voilà déjà sur la piste retour.

Nous arrivons à Kindia tout juste pour l'heure du repas, l'occasion de tester une nouvelle gargote. Aujourd'hui ce sera riz sauce arachide.

Après ce repas sur le pouce, une petite sieste s'impose. Ca tombe bien nous sommes juste à côté de l'hôtel.

Rendez-vous est pris pour se retrouver un peu plus tard dans Kindia centre pour rendre visite à quelques artisans.

En deuxième partie d'après-midi, nous retrouvons Mohamed. Il nous accompagne à la rencontre des tisserands et des sculpteurs. De beaux moments de partage et de découverte des savoir-faire locaux.

La fin de journée approche. Nous rentrons à l'hôtel, non sans avoir pris rendez vous pour le lendemain pour de nouvelles découvertes.

La soirée à l'hôtel est courte. Juste le temps de manger une petite salade de crudités et au lit. La journée a été fatigante et demain s'annonce un peu sportif également.

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Ce matin réveil à 6h00. Nous avons prévu de partir un peu plus tôt que la veille pour éviter la grosse chaleur.

Il est un peu plus de 7h00 quand nous sommes prêts. Direction le camp militaire de Kindia que nous longeons un bout de temps avant de bifurquer dans le quartier pour y garer notre véhicule. Mohamed nous apprend à ce moment là que de fait, nous sommes sur le terrain du camp qui, peu à peu au cours du temps, a été occupé par des familles n'ayant aucun lien avec les militaires mais qui ont pu négocier l'achat d'une parcelle. Incroyable mais comme dirait l'autre : "c'est la Guinée et tout est possible".

Très rapidement nous avons confirmation que le terrain est bel et bien militaire. Tout d'abord nous entendons des rafales d'armes automatiques dont le son ricoche sur les falaises du mont Gangan : ambiance ! Puis nous apercevons au loin en contrebas de notre position un groupe de militaires en position de tirs.

"Nous allons devoir faire un détour" nous annonce Mohamed. "Ouais ça semble plus prudent". Ce n'est pas que je doute des capacités des militaires guinéens mais tant qu'à faire j'aime autant prendre mes distances.

Nous commençons donc notre manœuvre de contournement au son des rafales continues et alors que les premiers rayons du soleil viennent réchauffer les flancs de la montagne qui se dresse devant nous. Irréel !

Nous marchons alternativement dans des champs couverts de paille totalement sèche et sur de la roche plissée qui semble volcanique avec en point de mire le sommet du mont. Reste juste quelques points de verdure dans ce paysage asséché, le long des cours d'eau ou ce qu'il en reste. Dans cet environnement plutôt hostile, quelques courageux cultivateurs tentent vaillamment de faire pousser des légumes. Respect !

Bientôt la pente s'inverse. Alors que nous descendions dans une sorte de cuvette (celle occupée par les militaires), nous commençons l'ascension des premiers contreforts. D'abord en faible dénivelé, nous attaquons assez rapidement des pentes plus fortes et par moment notre progression s'apparente à de la varappe, facile mais sportive.

Après environ 45 minutes de montée, nous atteignons un pallier. De là nous suivons la ligne de crête avec différents points de vue sur Kindia en contrebas. Malheureusement la brume de chaleur voile le paysage et gâche un peu le spectacle. Dommage ! Nous arrivons finalement dans un petit village, qui est niché au cœur de la montagne. Etonnant !

Nous nous posons sur un banc de bambou installé sous un manguier, histoire de reposer nos organismes en surchauffe en cette fin de matinée quelque peu étouffante. Un peu d'eau qui commence à tiédir (gloups !) et des bananes juste à point nous aident à récupérer un peu d'énergie.

Nous sommes prêts à attaquer la descente, direction la vallée.

Un peu plus loin, nous croisons des élèves qui rentrent de l'école, située en bas de la montagne. Ici pas le choix, pour suivre une scolarité normale, il faut être avant tout apte physiquement.

Le retour à notre point de départ est assez rapide ; de ce côté la pente est un peu moins raide et puis, ça descend... Nous passons cette fois-ci à proximité des militaires, qui sont toujours sur le champ de tirs, mais semblent avoir cesser leurs exercices. En tout cas nous n'entendons plus de rafales d'armes automatiques.

Il est un peu plus de midi quand nous rejoignons notre voiture. Nous profitons de notre retour sur Kindia pour déjeuner d'un riz sauce feuilles avant de rejoindre notre camp de base.

Nous disons au revoir à Mohamed car demain nous reprenons la route, direction Mamou puis Dalaba.

Quand à cette deuxième partie d'après-midi, nous la consacrons à une petite sieste et à préparer notre départ.

Pour notre dernière soirée, nous nous offrons un bon repas au restaurant de l'hôtel et un dernier jus de bissap bien frais. Santé !

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Ce matin nous prenons notre temps avant de prendre la route. Rien ne nous presse, notre objectif étant d'atteindre Dalaba dans l'après-midi.

Après un bon petit déjeuner, nous prenons la route alors que l'horloge de notre voiture annonce 9h10 et le thermomètre déjà 27 degrés... Direction Mamou notre prochaine étape !

Nous prenons la contournante pour éviter le centre ville de Kindia et nous rejoignons la route de Mamou. A ce niveau, elle est toute neuve. Un billard ! Pourvu que ça dure.

A peu près 2h30 plus tard, nous entrons dans l'effervescente Mamou. La traversée du centre ville est incroyable. Il est par moment difficile de se frayer un chemin au milieu des voitures garées sur la voie de circulation, des taxis qui prennent ou font descendre des passagers, des camions qui déchargent leurs marchandises pour approvisionner le marché situé le long de la route, des motos taxis qui s'arrêtent, redémarrent, se garent dans un joyeux n'importe quoi et des piétons qui essayent de se frayer un chemin au milieu de cet immense bazar, sans se faire écraser.

Après quelques minutes passées au cœur de ce capharnaüm, nous finissons par nous en extraire, contents de ne pas avoir causé d'incidents et nous retrouvons un axe beaucoup plus calme en direction de Dalaba.

Beaucoup plus calme mais en beaucoup plus mauvais état. A peine quittons nous la ville de Mamou, que le goudron se fait de plus en plus rare. En tout cas, pas une portion de plus de quelques centaines de mètres sans un trou, un nid de poule ou d'éléphant. Oups non c'est vrai pas d'éléphant. Mais les obstacles demandent souvent quand même de passer au ralenti en première.

Si ce n'était son état déplorable, la route est plutôt agréable. Elle s'élève tout doucement à flans de montagne et offre de jolis paysages vallonnés et encore verdoyants.

Au final nous atteignons notre étape du jour, Dalaba en début d'après-midi.

Nous posons nos bagages à la Maison Notre Dame, tenue par des Soeurs qui reçoivent les voyageurs de passage. Super accueil ! La Sœur qui nous souhaite la bienvenue nous offre devinez quoi ? Un jus de bissap bien frais. Impossible de refuser.

Les chambres sont spartiates mais propres. Très bien pour une nuit, ou deux peut-être.

Après une courte pause et une bonne douche pour nous débarrasser des quelques excès de poussière rouge accumulés depuis le matin, nous profitons de la fin d'après midi pour découvrir le quartier.

Le quartier du Chargeur est un quartier historique, créé avant l'indépendance par les Français et qui, pendant la guerre 39-45 notamment, accueillait des militaires et colons en convalescence.

On y retrouve encore des bâtiments datant de cette époque : les maisons des convalescents, la Villa du Gouverneur et la Case à palabres, l'hôtel du Fouta anciennement hôtel des Chargeurs réunis à proximité duquel a été construit plus récemment une terrasse depuis laquelle les couchers de soleil sont tout simplement magiques.

Les maisons du quartier du Chargeur 
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L'intérieure de la case à palabres 
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La terrasse de l'hôtel du Fouta 

Mais également une maison plus récente, ayant appartenu à Myriam Makeba, la célèbre chanteuse sud-africaine, exilée en Guinée pendant de longues années.

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Case de Myriam Makéba, extérieure et intérieure .

La maison est dans un triste état mais dégage une atmosphère très particulière. A visiter absolument !

Les derniers rayons du soleil ayant disparu derrière les monts foutaniens, nous regagnons tranquillement dans la fraîcheur de la soirée, notre hébergement du jour.

Et après un repas à base de produits du potager bio (fruits et légumes) des Soeurs, nous rejoignons notre chambre pour une bonne douche bien fraîche et une nuit réparatrice.

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Ce matin, réveil au chant du coq. Un peu tôt mais bon. Quand le coq est réveillé, il aime à le faire savoir.

Il fait frais ce matin et c'est plutôt agréable de prendre le temps de se lever en douceur et de profiter de ce début de matinée avec un bon petit déjeuner : pain/baguette en direct du four, confiture de bissap et miel local, fruits.

Aujourd'hui c'est Dimanche, jour de marché à Dalaba. Nous avons prévu d'y faire un tour ce matin et cet après-midi, balade vers le Pont-de-Dieu.

Juste le temps de digérer un peu notre petit déj, de nous préparer et nous voilà partis à pied en direction du centre ville. En ce début de matinée, il semble que tout le monde converge vers ce même endroit. Nous croisons nombre de femmes venant très visiblement de la brousse et dont beaucoup ont leurs marchandises sur la tête. Des charges parfois impressionnantes qu'on préfère ne pas avoir à porter.

Après environ 20 minutes nous arrivons au cœur du marché. L'effervescence est impressionnante et les allées noires de monde. La progression de chacun est fonction de sa capacité à s'engouffrer dans le moindre espace, interstice.

Feuilles de patates douces, noix de cajou, piments et poissons séchés 

La diversité des produits proposés est impressionnante. Et tout ou presque se négocie et s'achète au détail.

Après une heure de déambulation, ayant fait le plein de couleurs, d'odeurs, mais sans rien acheter,... nous nous échappons des allées bondées pour aller boire un peu plus loin une boisson fraîche. Puis nous repartons en direction du quartier du Chargeur. Nous avons prévu de déjeuner pas trop tard pour pouvoir faire une courte sieste digestive avant de partir à la découverte du pont naturel situé à quelques kilomètres de la ville.

Un plat de riz sauce arachide et quelques minutes de repos plus tard, nous prenons la route du Pont-de-Dieu. Ce site est accessible dans une promenade à pieds depuis Dalaba centre mais il faut compter plus d'une demie journée pour cette excursion aller-retour. Nous avons donc opté pour une approche en voiture et une balade plus courte sur place.

Nous quittons la route goudronnée à la sortie de Dalaba en direction de Pita, pour prendre une piste qui traverse tout d'abord une forêt de pins puis nous conduit à travers la brousse vers notre objectif du jour, les anciennes terres de l'IFAC, l'Institut des Fruits et Agrumes Coloniaux qui avait installé une de ces antennes à proximité du pont naturel.

Après une grosse demi heure, nous atteignons une bambouseraie constituée essentiellement de bambous géants impressionnants. Nous quittons la piste principale pour nous engager sur un chemin qui nous mène à travers une forêt et finalement jusqu'à une maison abandonnée, la maison de l'IFAC.

Il est temps pour nous de nous dégourdir un peu les jambes. Nous garons la voiture à côté de la maison et partons pour une petite marche de 15 minutes à l'ombre de la forêt. Nous sortons soudain du sous-bois et marchons maintenant sur des plaques rocheuses, très caractéristiques de la région. Et puis nous apercevons le pont sur notre droite au milieu de la végétation. Nous nous approchons du cours d'eau pour nous retrouver sous le pont, l'occasion de nous rafraîchir un peu. Ensuite nous escaladons quelques rochers pour arriver cette fois-ci sur le pont. Nous nous y arrêtons quelques instants pour observer la nature environnante et nous avons la chance d'apercevoir quelques singes juste en face de nous dans les frondaisons des arbres. Mais ils ont vite fait de déguerpir. Trop rapides !

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Nous traversons le pont et montons sur les roches surplombant la rivière pour avoir un point de vue sur l'ensemble du site. Nous en profitons pour faire notre pause "goûter" à l'ombre de quelques pins idéalement implantés. Agréable moment de calme et de sérénité !

En contrebas, la zone humide arrosée par le cours d'eau qui a certainement "construit" le pont, est transformée en un vaste jardin maraîcher qui semble plutôt prospère.

Après ce moment apaisant et quasi silencieux, nous nous efforçons de prendre le chemin du retour. Dommage, on était bien là !

Le retour en ville se fait en douceur. Sur la piste nous croisons de nouveau de nombreuses personnes qui cette fois-ci quittent le centre pour retourner très certainement dans les villages et hameaux avoisinants.

Nous passons une dernière soirée au calme dans la maison d'accueil Notre Dame. Demain nous quitterons Dalaba, direction la région de Pita.

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Ce matin le coq ne nous réveille pas, nous le devançons ou presque...

Une journée bien remplie nous attend et il s'agit de ne pas trop tarder à lever le camp.

Après un petit déjeuner rapidement avalé et un chaleureux au revoir aux Soeurs de la maison, nous quittons Dalaba en direction de Pita, située à une cinquantaine de kilomètres plus au nord.

L'état de la route sur ce tronçon est à peu près aussi catastrophique qu'entre Mamou et Dalaba. C'est dire que notre vitesse moyenne est plutôt faible.

Notre objectif principal du jour, ce sont les chutes de Kambadaga. Pour les atteindre nous avons prévu de quitter la route principale (à environ 35 kms de notre point de départ du jour) en direction de la ville de Maci, puis de prendre une des pistes menant au village de Hakoundé Mitty dernier village avant d'accéder aux chutes.

Après plus d'une heure de route (pour 35 kms c'est pas si mal...), nous nous engageons sur une piste à notre gauche en direction de Maci. Quelques kilomètres plus loin, premier stop, à la cascade de Mittywol.

Une première halte très agréable dans un environnement sauvage et encore une peu verdoyant. Nous profitons un moment du spectacle de l'eau jouant avec les reflets du soleil, à moins que ce ne soit l'inverse.

Mais la suite du programme nous impose de reprendre notre avancée. Nous suivons donc la piste, qui assez étonnamment est presque meilleure que la route nationale , jusqu'à la petite ville de Maci. Nous y faisons une rapide halte pour acheter à la boutique du coin, du pain frais et quelques bricoles pour notre pique-nique et nous nous dirigeons vers le mont Maci.

Le paysage autour de ce mont culminant à 1115 mètres est vraiment étonnant et riche d'inspirations pour les imaginations fertiles.

Nous découvrons en même temps une carrière de sable en cours d'exploitation. Ici pas d'engins, tout se fait à la main avec pelles, pioches et brouettes. Du travail de forçats !

En suivant la piste nous contournons le mont Maci, à la forme tabulaire si caractéristique.

La piste se dégrade quelque peu. Heureusement que c'est la saison sèche et ça passe sans problème, au ralenti quand même.

Environ 20 kilomètres plus loin, nous récupérons la piste en direction de Hakoundé Mitty, dernier village avant les chutes de Kambadaga.

A Hakoundé Mitty, nous avons rendez-vous avec Bachir, un guide local par ailleurs chasseur, qui connait très bien les environs. Nous le croisons devant sa concession et le prenons dans notre véhicule pour les quelques kilomètres restant à faire avant d'atteindre le premier point de vue.

La piste devient progressivement très pentue et l'on hésite un peu à s'aventurer plus avant. Heureusement, Bachir nous indique de nous garer sur le côté car le chemin vers le belvédère commence à cet endroit.

Nous entamons notre marche au milieu des hautes herbes sèches et de petits arbustes qui ne fournissent pas beaucoup d'ombre. Dommage car le soleil commence à cogner fort !

Heureusement très rapidement nous atteignons le fameux point de vue. Ouaouh ! Magnifique !

Et en plus à cet droit, il y a un petit arbre qui nous offre son ombre.

Après quelques minutes à profiter du grandiose spectacle de dame nature, nous reprenons notre marche, direction la rivière en contrebas, histoire de voir si l'eau est à bonne température pour une petite baignade.

Nous laissons la voiture là où nous l'avions garé et nous descendons jusqu'au cours d'eau à pied.

Heureusement que nous ne nous sommes pas aventurés avec la voiture jusque là car la pente sur la fin est vraiment très raide et la piste très glissante. Non pas qu'elle soit mouillée (il fait hyper sec) mais elle est couverte d'un mélange de gravillons et de sable très glissant. D'ailleurs je manque de justesse de me retrouver parterre suite à une glissade plus ou moins bien contrôlée...

Enfin au bord de l'eau. Que du bonheur ! L'eau est un peu fraîche pour nous, pour une baignade intégrale mais nous immerger jusqu'aux genoux suffit largement à nous rafraîchir.

L'heure du déjeuner étant largement dépassée, nous profitons des quelques plateformes rocheuses émergées pour nous installer tranquillement pour notre premier pique-nique en brousse. Excellent !

Et puis le cadre est plutôt pas mal, non ?

Vue depuis notre lieu de pique-nique 

Malheureusement toute bonne chose ayant une fin et l'après-midi étant maintenant largement entamée, il nous faut à regret quitter ce petit coin de paradis.

Quoi de mieux qu'une petite marche pour finir de digérer. En l'occurrence, il s'agit de remonter la pente descendue précédemment. La petite marche digestive se transforme de fait en épreuve de résistance un peu sportive, jusqu'à atteindre notre voiture, en sueur et essoufflés.

Après quelques goulées d'eau, plus très fraiches, en piste pour Labé !

Quelques instants plus tard, après avoir remercié chaleureusement notre guide du jour et l'avoir déposé chez lui, nous suivons effectivement la piste, pas si mauvaise, avant de retrouver la route goudronnée, pas terrible.

Il nous faut presque 2 heures pour rejoindre la capitale du Fouta plus au Nord.

Pour la soirée et la nuit, nous avons choisi l'hôtel Tata pour un repos bien mérité.

La salle à manger et les bungalows de l'hôtel Tata (Labé) 
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Ce matin, pas de coq à l'horizon mais des oiseaux siffleurs qui se posent sur le rebord de notre fenêtre pour nous réveiller en douceur. Enfin presque en douceur car au final ils font un sacré raffut et ils nous poussent à sortir de notre torpeur matinale et à nous lever.

Le soleil réchauffe déjà notre bungalow lorsque nous en émergeons pour rejoindre la salle à manger où le petit déjeuner nous attend : pain baguette chaud en direct du four, confiture de goyaves faite maison, jus d'oranges frais et gâteau à la banane. Voilà une journée qui s'annonce bien !

Nous ne boudons pas notre plaisir en prenant tout notre temps pour déguster ce repas matinal.

Nous en profitons pour prendre quelques renseignements avec le gérant de l'hôtel Mr Flavio, car nous avons dans l'idée de nous rendre aux chutes de la Salaa situées à quelques kilomètres de Labé.

Fort de ses informations et de ce que nous venons de déguster, nous prenons la route en direction de l'aéroport, dans un premier temps. Puis nous quittons sur la gauche la route asphaltée pour prendre la piste qui doit nous mener au village de Diari. A partir de là, il nous reste une vingtaine de kilomètres à parcourir. La piste alterne des portions correctes avec des parties plus délicates et il nous faut une grosse heure pour atteindre le village.

Quelques singes verts nous "saluent" à notre passage.

Vervets

Et puis après un dernier passage délicat, sur un pont qui s'est effondré sur lui même, nous voilà sur le site d'un ancien campement touristique où nous garons notre véhicule.

Nous percevons déjà les échos de l'eau se jetant entre les parois rocheuses.

Encore quelques pas et elle est là !

La chute de la Salaa 

La chute est magnifique mais le site tout autour est également superbe et sauvage. D'autres cascades et des piscines naturelles se trouvent en amont de la chute principale.

Nous profitons au maximum de ces moments hors du temps et hors du monde. Apaisant !

Mais voilà, comme toujours, le temps nous rattrape et il nous faut quitter ce petit bout de paradis terrestre.

Pour le retour, nous empruntons le même parcours jusqu'à Labé centre puis nous bifurquons plein sud, direction Pita puis Dalaba où nous passerons la nuit.

Nous faisons une première pause à Pita pour déjeuner d'un plat de riz sauce feuilles et rendre visite aux tisserands qui travaillent sous les manguiers au bord de la route. Tchic, tchac, tchic, tchac, les navettes ne s'arrêtent pas !

A l'approche de Dalaba, nous faisons une deuxième pause dans les jardins maraichers de Dounkimagna. Il parait qu'on y produit des fraises.

Ce jour, les fraisiers sont bien là mais pas de fraises. Les jardins sont superbes. La tentation est grande d'acheter certains légumes mais vu le manque de moyen de conservation nous renonçons. Nous goûtons quand même quelques délicieuses carottes à l'ombre de bambous géants.

L'après-midi tend vers sa fin quand nous parcourons les derniers kilomètres jusqu'à Dalaba centre et la Maison Notre Dame, que nous retrouvons avec plaisir.

Soirée et nuit au calme dans la fraîcheur, relative, de Dalaba.

9

L'heure de quitter le Fouta Djalon a sonné. Ce matin, nous commençons notre descente (du nord au sud et de la montagne à la mer) vers Kindia et la Guinée maritime.

La route jusqu'à Mamou est décidément toujours aussi pénible du fait de son état déplorable et de la poussière qu'elle nous fait inspirer et avaler. Mais dans ce sens c'est le dernier tronçon difficile, alors cela nous aide à mieux le supporter.

Nous traversons Mamou plus rapidement qu'à l'aller en évitant la route longeant le marché.

Après un rapide arrêt chez les vendeuses de fruits et légumes à la sortie de Mamou pour acheter quelques fruits, la route de Kindia s'ouvre à nous.

90 kms/heure au compteur : ça faisait bien longtemps qu'on n'avait pas atteint une telle vitesse.

Nous entrons dans Linsan qui marque la frontière entre la région de Mamou et celle de Kindia. Cette ville est une étape quasi obligatoire pour tous les véhicules roulant en direction de Conakry. Les gargotes s'y alignent le long de la route et nombre de taxi maitres et de voyageurs y ont leurs habitudes pour manger en milieu de journée.

Nous nous arrêtons un peu au hasard (n'ayant pas nos habitudes) et choisissons notre cuisinière du jour en fonction de la sauce qu'elle propose : ce sera fonio sauce arachide.

Le fonio est une céréale locale qui une fois préparée, ressemble à du couscous de blé mais en plus fin et qui est cultivée sur les pentes escarpées du Fouta Djalon.

Nous mangeons rapidement notre plat avant de reprendre la route.

A l'approche de Kindia, nous décidons de faire un petit détour par un site bien connu de la région : le voile de la mariée. Nous quittons la route à Séghéa et arrivons 3 kms plus loin sur ledit site. Nous découvrons alors un imposant chantier de construction. Plusieurs grandes cases rondes sont en cours de finition. Heureusement pour nous, l'entrée reste possible. Nous payons donc le droit d'accès et avançons sur le chemin qui nous mène à la chute d'eau.

Dommage qu'il y ait déjà tant de béton aux abords du bassin au pied de la cascade. Heureusement quelques bambous géants et de majestueux arbres préservent le caractère naturel de l'ensemble.

Nous profitons quelques moments de l'ombre au pied du voile et des gouttelettes d'eau qu'il diffuse.

Un moment de fraîcheur bien appréciable !

Et c'est avec regrets que nous quittons notre trop petit havre de verdure pour retrouver aussitôt la chaude ambiance de la brousse environnante assortie de ses nuages de poussière rouge et irritante.

Kindia est toute proche et nous y retrouvons l'hôtel Masabi pour une fin de journée au calme. Idéal pour se réadapter à la chaleur de la Guinée maritime.

Un dernier diner dans le restaurant de l'hôtel, un dernier jus de bissap glacé et mentholé, pour finir par une douce nuit, juste ce qu'il faut climatisée.

Et oui demain c'est sûr, nous ferons nos au revoir à Kindia.

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Et oui, notre séjour touche à sa fin.

Il est temps pour nous de retrouver la folle effervescence de la capitale guinéenne.

Nous ne sommes pas trop pressés de nous replonger dans la circulation erratique et les embouteillages sans fin, aussi décollons nous tranquillement un peu avant 10h00 de l'hôtel.

2h00 plus tard nous sommes aux portes de Conakry. De là commencent les choses sérieuses.

Il nous faut encore plus d'une heure pour rejoindre le point de départ de notre séjour et qui en sera le point final, la maison de feue Nadine Bari à Kipé.