Aujourd'hui, on visite Naples. De Sorrento, en train, ca prend une heure. Nous somme remplis de curiosité et de trépidation, car Naples a- avait?- la réputation d'être bien mal famée, et peuplée de brigands, alors, hein, que va-il- se passer?? On a dans la famille une histoire, véridique, dit mon père, de deux touristes qui vont à Naples mais ils ne sont pas tres rassures à cause de la prevalence du crime, alors ils garent leur voiture juste en face du café où ils s'assoient, et ils la surveillent bien. Quand ils ont fini leur café, ils la reprennent, mais ils ne peuvent pas repartir: on a volé les pneus des deux roues qui étaient de l'autre côté!
Le train nous dépose pres du metro Garibaldi, et, donc nous nous engouffrons dans les profondeurs, toujours dans l'expectative. Surprise! Le metro est tellement neuf que nul graffiti n'en "décore" les murs, couloirs ou wagons. Wow! À partir de ce moment, nous savons que tout peut arriver qui va nous surprendre, et mettre à la poubelle les vieux mythes. Naples, mal famée et peuplée de brigands? Pas plus qu'ailleurs!
Nous avons découvert une organisation qui offre des balades guidées gratuites dans les villes, The Free Walking Tours ( nous nous sommes inscrits hier pour un Napoli Free Walking Tour, et avons reçu notre confirmation: nous sommes attendus! ) donc nous nous rendons Piazza Dante pour rencontrer notre guide, laquelle s'avère être Sylvia, Napolitaine de naissance, enjouée et passionnée. Notre groupe consiste d'une douzaine de voyageurs de toute origine, donc Sylvia fait la visite en anglais. En bonne historienne, elle commence tout de suite par nous expliquer que le poète, écrivain et homme politique du moyen âge Dante Alighieri a été un tel facteur d'unification de l'Italie, qu'on a place sa statue dans chaque ville de l'Italie. Ce grand homme fait partie du trio des trois couronnes qui imposèrent le Toscan comme langue littéraire. Il faut savoir que le latin était la langue commune écrite à toute l'Italie pendant que l'Empire Romain régnait, mais des sa chute, le pays à eclate en plus qu'une douzaine de régions, et chacune à ontinue a developper sa langue regionale. Passionne par son pays, et alors en exil à cause de ses opinions politiques, le Florentin Dante étudie les langues maternelles et découvre qu'aucune ne peut prétendre à être supérieure aux autres. Le Toscan finit par l'emporter sur les autres grace aux œuvres de trois écrivains Florentins: La Divina Comedia, de Dante, Canzioniere, de Petrarque, et Le Decameron, de Boccaccio.
Donc nous allons découvrir La vieccha cita de Napoli, petites rues étroites et sombres où les trucs les plus inimaginables s'entassent, et nous tombons tout de suite sur ce que tout le monde s'accorde à nommer La première pizzeria du monde. ( Fabienne devrait-elle utiliser des majuscules ici? Bof, c'est juste de la pizza! )
Il n'y avait pas de pas de porte ( "pas de pas de porte" est amusant, non?? Oui, je sais, je ris d'un rien! ) où on pouvait acheter de la pizza. Dans ce local, on confectionnait des pizze, ( picola lezione de grammaire: una pizza, due pizze) les cuisait au feu de bois, et les chargeait sur une charrette qui roulait jusqu'en bas de la rue jusqu'à ce qui n"était pas encore la Piazza Dante, pour les vendre à des gens qui les mangeaient en vitesse, debout, pour se nourrir rapidement avant de retourner travailler. Donc, nourriture du petit peuple. Pizza, napolitaine. Capish?
On tombe sur une statue de Pulcinella, un être imaginaire ne à Naples, emblème de la ville, et dans lequel on dit que chaque Napolitain se reconnaît. Ce personnage bourré de contradictions commença sa vie bien avant d'être ressuscité pour les besoins de la Commedia dell'arte: il appartenait depuis la nuit des temps au peuple, qui en avait fait un catalyseur de symboles qui se sont superposés et entremêlés au fil des temps. Il apparaît sur des murales de Pompéi: à vous de trouver son masque noir😉
Pulcinella incarne par son aspect la mort et les malheurs de l'humanité, mais les conjure par son bonnet en forme de corne d'abondance et ses pitreries. Les rôles qu'il joue sont aussi nombreux que les défauts et qualités d'un peuple. Il est drôle et tragique, naïf et malin, gentil et méchant, riche et pauvre, lâche et courageux, désespérément stupide et étonnamment débrouillard. Il réussit toujours à renaître de ses cendres, à l'instar de tour bon Napolitain, capable d'exercer n'importe quel métier, d'en inventer même, pour survivre aux invasions étrangères, aux guerres incessantes, aux colères du Vesuve, etc..
Enfin, comme chacun sait, Pulcinella est bavard et ne sait pas tenir sa langue, d'où la locution "Secret de Polichinelle", qui existe également en Italien.
Nous tombons sur une exposition de creches en plein-air. Je ne me souviens plus pour quelle raison, mais Naples pense qu'elle est la seconde Bethleem, et adore les creches, donc c'est monnaie courante d'en voir un peu partout, tout le temps, même dans la montagne. Elles sont tres élaborées, et me font penser à ces maisons de fées qu'on fait dans certaines maisons Waldorf, en bois avec de la mousse des forêts, des champignons, et des décorations végétales. De vrais petits théâtres où plus d'un enfant aimerait jouer- enfin, où j'aimerais jouer. Avec des petits gnomes, bien sur😉
Un arrêt qui me marque est La chiesa de Gesu Novo. Ce palais fut transforme en église et jusqu'à récemment recelait un mystère non élucidé. En effet, sa façade principale est faite de pierres en forme de diamants, sur quelques unes desquelles il y a des marques gravées. Je vous laisse imaginer pendant combien de centaines d'années on a longtemps débattu sur le pourquoi et le comment de ces signes, et élaboré quantité industrielle de théories. Finalement, en 2010, un prof de musique local a compris que chacune de ces petites gravures étaient des notes de musique, qui se lisaient de bas en haut et de gauche à droite. Il a fait jouer cette musique, et c'est une lente musique médiévale, pas de surprises ici. À ce moment, avec plein d'etincelles dans les yeux, Sylvia tire de son sac son téléphone et avec un air de conspiratrice, nous fait signe d'approcher. Intrigues, on fait un "huddle" comme les joueurs de rugby, on met nos têtes ensemble, et on écoute avec émerveillement cette jolie musique un peu mystique. Ah Sylvia, tu nous tiens! Tu nous a présenté ta ville sur un plateau d'argent avec toute l'affection que tu ressens pour elle, et je ne peux imaginer de meilleure introduction😀
Notre journée à Naples s'achève par un bon repas pris dans un petit resto à trois tables seulement, mais où les étudiants viennent chercher leurs repas (Dans des petites boîtes en carton) car c'est de la cuisine du terroir, tres nourrissante, mais faite sans chichi et pas chère du tout. Quand elle arrive pour voir si tout va bien, nous invitons à manger notre guide, qui nous a recommande cet endroit, mais elle dit que sa mamma lui prépare son déjeuner de midi tous les jours et qu'elle y court😉