Arrivée flambante : 5h du matin, lâchée en pleine autoroute (je crois que la notion d'arrêt de bus n'est pas encore arrivée en Inde) et nous voila à la recherche de notre hôtel. A ce niveau, ce n'est plus fatiguées mais fracassées que nous sommes. On veut désespérément arriver à l'hôtel et s'écrouler dans un vrai lit... pour cette envie va falloir y mettre le prix : 800rp qu'ils nous demandent. A 5h du matin, pleine de patience et d'amour pour ces indiens, Emma se met à négocier (pour ne pas dire hurler). 500rp : on est coincées, c'est à prendre ou à (nous) laisser...en plein milieu de l'autoroute : y a pas de doute. On fonce a l'hôtel, à première vue, il ne trouve pas notre réservation... (keep calm, me chuchote Ganesh). Le check in pour la chambre ne peut se faire avant 13h... alors on paie 400Rp pour l'avoir plus tôt. Une matinée qui n'a pas encore commencée, qu'on est fauchées.
Apres un rapide dodo time, on décide d'alimenter nos corps qui réclament. On est parties pour braver et affronter Delhi (croyez nous, les verbes sont bien choisis)
Qu'il soit 8h ou 12h, les indiens ne font pas de différence entre petit déjeuner et déjeuner : c'est tout naturellement qu'ils commencent la journée en mangeant des plats principaux (imaginez : la plupart comportant oignon, chili, épices etc...) Alors c'est sur que nous, on fait très françaises avec nos œufs brouillés et notre café.
On s'installe dans petit restaurant local où le service est déplorable. 20mn pour m'apporter mon café, je demande "omelette bread" ils nous apportent un omelette, je renvoie l'omelette et demande "omelette bread WITHOUT oignons, no oignons", je vous laisse deviner que l'omelette bread arrive couverte d'oignons. Ah c'est sur que la matinée commence bien : on s'est fait remarquer.
Petit déjeuné ingurgité, on décide d'aller flâner dans les bazaars.. c'est sans surprise qu'on se retrouve transportées dans des magasins attrapent touristes... nous sommes lassées. Y aurait il un honnête indien dans ce pays, qui pourrait nous emmener au bon endroit ?
On est en plein milieu de Old Delhi, sans trop savoir où, quand nous rencontrons Raju : un indien qui étudie l'anglais a New Delhi. Nota bene : à chaque rencontre désormais, il a cette seconde pensée : est il en train de nous manipuler ?
Pour le moment nous faisons que discuter, puis il nous négocie un touktouk version prix indien (notez que nous sommes passés de 150rp à 20rp en 2 secondes sans avoir besoin de négocier). Il nous indique un bon marché, et propose de nous accompagner.
Evidemment, il ne peut résister au charme incontestable de Louise : as tu un copain ? Je peux venir avec toi à Chandigarh ? On peut se rejoindre boire une bière ? Fallait s'en douter : tous ces indiens intéressés...
On sème Raju et on part visiter le Fort Rouge qui s'étend sur 2,5 km de long et 49 hectares de jardins et monuments.
L'entrée regroupe toutes les boutiques souvenirs attrapes touristes. Puis nous arrivons dans le Fort. Construit en 1648 par le 5eme empereur moghol, qui s'en servait pour y vivre et organiser la vie politique de l'Inde. Oui on vous barbe avec notre culture hein ? Pensez à nous qui nous sommes tapées les 5 musées non climatisées, collées à tous ces indiens et étrangers qui transpiraient, à regarder des bouts de tissus gribouillés.
On se pavane dans les jardins sous la chaleur humide et écrasante de Delhi. Ah c'est sur que ça nous change de Manali.
En sortant, on décide de continuer notre tour touristique improvisé. On se fait agresser (pour changer) par les Touktouk. C'est déterminées, qu'on commence à négocier... mais le délit de faciès fait son effet : "good price for you tourist". Louise on marche ? Je crois qu'elle va finir par me tuer, alors pour la réconforter on décide de craquer :
Oh mon dieu, on a fait tout peter (surtout le bouton de notre pantalon). Le burger végétarien est à tombé, et le chicken est cuisiné facon biryani... d'une certaine manière on a quand même mangé local 😉
Apres la pause (éclatage de bide) déjeuner, on repart vagabonder. On est déterminées on fera tout à pied. Faut bien éliminer, ces calories avalées. En direction de Jama Masjid, on affronte la foule collante et oppressante de Delhi. On avance le sac à dos sur notre ventre, main dans la main, les yeux rivés sur nos affaires... pour le coup on se sent pas trop en sécurité. On coupe par les petites rues (tout aussi flippante) et on finit par arriver à notre destination.
A quelques mètres, 4 jeunes indiens nous arrêtent : des étudiants en Tourisme, qui aimeraient avoir notre ressenti sur New Delhi. Ouuuuuula vous êtes bien tombés, on va parler : on parle de la pollution et de la saleté de la ville mais aussi des habitants, et de la notion de sécurité pour la femme. Sachez que les indiens ne jettent rien à la poubelle par pure flemme : les intouchables (caste la plus basse) sont "payés" pour ramasser les déchets. Si il n'y a plus de déchets, ils n'ont plus de métier. Pour ce qu'il s'agit de la notion de sécurité, je ne me suis JAMAIS sentie aussi regardée, scrutée, observée et matée... (un petit problème de confiance en soi ? un petit voyage en India et vous voila une vraie bomba)
A l'entrée de la Mosquée, il faut payer... enfin nous devons payer parce qu'on est étrangers. Nos copains du tourisme, nous font passer par une autre porte : le tour est joué, 300Rp d'économiser. On nous en veut vous direz ? Je crois bien. On nous confisque nos téléphones (pas ceux de nos copains indiens) et on nous couvre les épaules (pas celle de nos copines indiennes) par une magnifique robe qui met en valeur... nos fameux corps de Chapatis.
A la sortie, prit d'amitié, nos copains indiens s'improvisent guide (qui est en soit leur futur métier) et nous prennent comme un cas pratique. Ils nous font visiter le Delhi qu'on aurait pas imaginer.
Apres la mosquee, c'est dans le temple que nous rentrons. On fait tout pareil, et ils nous apprennent à prier. C'est reposant et apaisant, voir légèrement intimidant. On ne sait pas quoi faire, et meme guidées on a du mal à appliquer les gestes de prières. On se sent comme invitées, et pour le coup pas du tout mal regardé ni jugé. Les sikhs, nous sourient et nous invitent à méditer avec eux.
A la sortie, nos potos nous réservent une surprise : c'est l'heure du goûter. Seriously ? Mais on vient de manger. Le tournoi du plus gros eclatage de bide indien 2016 est ouvert : Jalebi, Chapatis et Lassi. Oui oui ca rime, mais not good for notre régime. En gros ? Du sucre, du sucre, du sucre et des épices.
Le jalebi est une sucrerie, a base de sucre et frit dans l'huile et napée de sirop de sucre. Elle s'accompagne d'une substance tres étrange : du sucre, et du yaourt.
Le chapatis, c'est une sorte de pain sous forme de crêpe, dont nous avons goûtés différente sortes : aux amandes, aux noix de cajou, à la menthe, au citron, au fromage, etc...
Pour terminer (le vomi pour la fin) : c'est une sorte de milkshake composée de yaourt, lait, sucre (évidemment) et d'eau....non filtrée. Le baby food, est en chemin...
Louise se met à chantonner (pour changer...) et nos copains reconnaissent sa chanson. Je vous donne dans le mille : elle chantait du hindie (pour changer...). Impressionnée, ils veulent à tout prix la filmer. Une nouvelle star est née, à elle la célébrité :
C'est l'heure des adieux, quasi larmoyant, dans le métro de Delhi : une solution révolutionnaire, pas cher et loin des indiens pervers qui nous vénéres.
On quitte nos petits copains, qui auront égayés notre journée. On les remercie, parce que si on a respecté le planning prévu, que nous n'avons pas tout visité, on aura passé une très très bonne journée...
Sur le chemin, c'est inévitable, Emma se sent brassée... le lassy ferait il son effet ? Vous souvenez vous, de Vomito et son sac plastique à Jodhpur ? Huuuum je crois que par pure amitié et solidarité, j'ai voulu moi aussi avoir ma part de célébrité : Vomito number 2 entre en scène. Mais remarquez, que j'ai au moins eu la dignité, de tout (gerber) déverser, en privé.
Du coup ce soir, c'était soirée henné. On est rentrée et on se repose pour notre dernière journée indienne de demain.