Voilà, voilà, c'est le début du voyage... C'est toujours un peu compliqué pour moi de commencer quelque chose de nouveau, que je n'ai jamais fait, mais je me lance !
Bref, nous y voilà. Pour commencer donc, il a fallu que je sois la dernière passagère à embarquer à 9h05 alors que mon vol était prévu à 9h05. Je suis arrivée en nage ! La raison: je suis arrivée seulement une heure en avance à l'aéroport et payer le supplément bagage après m'être enregistrée a pris plus d'une demi-heure ! Mes parents étaient encore plus stressés que moi. J'ai demandé à passer devant au contrôle de sécurité, puis j'ai couru, couru, couru en embrassant rapidement mes parents que je ne verrai plus avant six mois.
Air Moldova est une compagnie plutôt sympatique, même pour deux vols de 3h et 2h environ, on avait le droit à un petit sandwich et du vin ! (ou autre chose bien súr). J'ai passé mes deux vols à dormir quasiment. L'attente à Chisinau a été plus longue qu'initialement prévue puisque le vol a eu deux heures et demi de retard.
Entre les deux vols, ma mère m'apprend que j'ai oublié une partie de mes affaires dont deux sacoches de vélo, plutôt pratique pour voyager !
J'arrive enfin à Istanbul à 19h30. Et là c'est une heure de file d'attente pour faire controler mon passeport. Je sors enfin de l'aéroport, trouve le mec qui doit me transférer de l'aéroport à l'hotel et je retrouve enfin Pedro vers 21H30. La journée avait commencé à 5h00 du matin, mais on ne va pas se plaindre !
Sans raconter nos journées en détails, Istanbul est une ville géante pour moi, plus de 15 millions d'habitants. S'y déplacer à vélo est terriblement compliqué.
Aucune piste cyclable aperçue pour le moment, nous empruntons donc les quatres voies avec des voitures roulant à plus de 70km/h.
Les gens ici sont adorables, que ce soit à l'hotel, dans la rue. Je ne sais si c'est le fait de voyager à vélo, mais par exemple, une fois, alors que nous étions dans une rue commercante en train de chercher un poulet rôti (une lubie de Pedro) pour notre pic-nic, un homme s'approche vers moi et me donne deux canettes de soda. On nous a offert aussi du thé à plusieurs reprises, ou de l'eau. Le seul problème que l'on ait eu jusqu'à présent avec un Stambouliote c'est qu'il ne voulait pas qu'on attache nos vélos à un poteau de la ville car cela cachait sa terrasse. Il voulait qu'on accroche nos vélos sur une barrière mobile, la blague ! Nous avons tenu tête pour finalement céder, de peur de se faire abîmer les vélos. La vue sur sa terrasse désertique était à nouveau possible ! Cependant, lors de ce conflit, plusieurs personnes nous sont venues en aide.
Nous avons passés une semaine dans le vieux Istanbul près de la mosquée bleue et de Sainte Sophie, le quartier était sympa mais très touristique.
Nous sommes désormais chez Sania, une iranienne vivant à Istanbul qui nous héberge grâce au site warmshower. Nous l'avons rencontrée alors que nous étions encore à l'hotel. Elle nous a emmené à une soirée open mic dans un bar. Les gens y parlaient anglais, ce qui a facilité un peu les choses pour comprendre. La parole y était liberée, ça parlait de sexe, de religion, et autres choses, sans tabou il m'a semblé.
Sania qui vit ici depuis quelques années, trouve que la situation s'est dégradée ces deux dernières années. La ville lui semble plus insécure, et sent une montée de l'intégrisme. En tout cas, avec Pedro, nous aimons observer par la fenetre la vie de nos voisins. L'épicier qui vient déposer dans le panier pour une voisine qui habite au 5ème étage, les gars qui collectent le plastique et le carton et qui vident les poubelles sur le sol, les allers et venues des scooters du Mc do pour faire leurs livraisons, la voisine d'en face qui s'empresse de refermer ses rideaux lorsqu'elle passe sa tête par la fenêtre, ainsi que les nombreuses errances des chats qui pullulent à Istanbul.
Nous sommes toujours dans l'attente de notre Reference number pour notre visa iranien. Nous nous maudisons de ne pas avoir fait cette démarche plus tôt car elle prend 10 jours. Dimanche nous obtiendrons normalement ce fameux sésame,et nous pourrons faire notre demande de visa iranien. Nous espérons que l'ambassade fasse des visas express car sinon, il nous faudra encore attendre une semaine. L'attente est longue même à Istanbul tant l'envie de prendre enfin la route est grande !