Carnet de voyage

Laos

7 étapes
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Nous voici maintenant au Laos, nouveau pays, nouveau carnet de voyage...
Avril 2019
30 jours
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Nous avons passé la frontière de la Thaïlande au Laos sans problèmes et les démarches pour faire le visa sont très simples. Nous arrivons à Huan Xai, première ville du Laos après la frontière. Nous y passons la nuit pour prendre le lendemain matin une péniche qui nous enmenera jusqu'à Luang Prabeng. Notre voyage au Laos débute donc au fil de l'eau, sur le Mékong. La péniche peut accueillir 70 personnes (enfin officiellement) et nous sommes assis sur des bancs ou des sièges de voiture. Ici, pas de parbatages, des bouts de bois feront l'affaire, les amarrages sont donc un peu bruyant. L'ambiance sur le bateau oscille entre rencontres et discussions entre les voyageurs, jeux de cartes entre copains laotiens très animés, familles laotiennes chargées de sacs en plastique et fête arrosée pour un groupe de jeunes allemands et hollandais qui enchaînent verres de whiskey et de bière dès 10h du matin. Nous y rencontrons des français et un jeune lituanien bien sympathique. La croisière est assez paisible, on voit défiler des villages, les paysages montagneux mais aussi de grands incendies. Les enfants se baignent et jouent dans l'eau et d'autres se précipitent sur la péniche pour tenter de vendre des bracelets. Le premier soir, nous débarquons à Pakbeng où nous trouvons une petite guest house avec vu sur le Mékong et la rive d'en face où se trouve un parc d'éléphants. Nous pouvons donc observer de la terrasse la baignade de deux éléphants le lendemain matin aux aurores. Nous ne savons pas trop si ces éléphants sont bien traités mais le spectacle est agréable de loin. Nous arrivons ensuite à Luang Prabeng un peu engourdis par la navigation. Nous y resterons trois nuits avant de repartir dans plus au nord.

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Après cette navigation, nous arrivons donc à Luang Prabeng, dite le joyaux du pays. Cette ancienne ville ressemble plus à un village, avec toute sa végétation et ces maisons de style coloniale. Ici, pas un immeuble en vue. La ville est entourée du Mékong et du Nam Ou. On peut y trouver de la cuisine aux influences françaises, tels que du pain, des sandwichs, des croissants et pains au chocolats et de nombreuses pâtisseries. C'est une ville où il est agréable de déambuler dans les rues calmes et les marchés. La vie est plus chère qu'en Thaïlande et il faut chercher plus longtemps les vrais restaurants laotiens. Nous y trouvons de délicieux plats légèrement différents de la Thaïlande. Pour moi tofu mais Geoffrey trouve son compte avec la tonne de grillades dans les rues. Il semblerait que Luang Prabang soit la ville des barbecues et des saucisses. L'artisanat est très fins et très beau, beaucoup de tissage en soie, de bijoux en argent, divers objets en bois et des pipes à opium. Nous visitons le plus vieux temple de la ville dont l'architecture est différente et très belle. Nous arpentons la ville et visitons le musée d'ethnologie où nous découvrons les différentes ethnies du pays, l'artisanat, la musique...etc une bonne base pour le début du voyage. Nous allons ensuite au UXO muséum, qui retrace l'histoire de la guerre du Vietnam et ses conséquences sur le Laos. Les américains ont lâchés des millions de tonnes de bombes sur le pays et fait donc du Laos le pays le plus bombardé au monde. La population en souffre encore aujourd'hui car un grand nombre des ces bombes n'ont pas explosés et dorment sous la terre. De nombreux laotiens sont donc tués accidentellement ou blessés et amputés dont beaucoup d'enfants qui pensent trouvés une balle en métal. D'autres risques leur vie en voulant récupérer et vendre le métal pour quelques kip. L'association UXO essaye donc tant bien que mal de déminer le pays, mais à ce rythme, on parle encore de 50 à 100 ans pour se débarrasser de toutes les bombes.

Le lendemain nous passons la matinée avec trois français rencontrés plus tôt. Nous commençons par un réveil très matinal pour assister à la quête des bonzes. Nous arrivons donc dans la rue principale et le spectacle est perturbant. Des bus déchargent des hordes de touristes chinois dont leur voyage organisé leur propose de participer à la cérémonie qui consiste à donner du sticky rice aux moines. Cela ressemble donc plus à un zoo humain qu'à un rituel bouddhiste. Certains respectent les règles mais d'autres semblent prendre cela comme un jeu. Ils se lassent donc au bout de 5 min et se lèvent pour prendre en photo avec flash de très près les moines. Il faut savoir que les moines sont très respectés en Asie et qu'aucun laotien se permettrait se genre de comportement. Nous nous éloignons de la rue pour trouver un endroit plus calme. A part ça, le rituel est très beau. Aux aurores, les gongs sonnent et les moines sortent par vague des nombreux temples de la ville.

Nous allons ensuite admirer les cascades de Tat Kuang Si où l'eau est turquoise. Petite baignade rafraîchissante pour moi et retour en ville. Geoffrey reste se reposer et je pars en ballade en vélo pour découvrir les alentours de la ville en bordure du Mékong. J'y croise des artisans dont une femme qui tisse la soie. Le soir, nous allons dans une association (big brother mouse) pour discuter en anglais avec des jeunes laotiens qui souhaitent apprendre l'anglais. Cette association est avant tout une organisation qui a édité les premiers livres ludiques pour enfant en Lao. Auparavant, seul les livres scolaires ou les journaux étaient publiés. Les livres sont écrits et illustrés par des laotiens et distribués dans les villages les plus reculés. C'était un moment très riche en partage. Nous avons pu échanger sur de nombreux sujets comme la famille, les traditions, le travail, la religion. Geoffrey a échangé notamment avec un bonze novice.

Nous partons ensuite pour le Nord : Nong Kiew

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Nous prenons le bus pour aller dans le Nord. Notre première étape sera Nong Khiaw, une petite ville située au bord du Nam Ou et enclavée entre des montagne karstiques. Le bus part avec 1h30 de retard, mais cela semble chose courante au Laos, ici on prend son temps. Le minibus est surchargé, et oui, on peut rajouter des chaises en bois entre les sièges. Auparavant, il était possible de remonter tout le nord du Laos par voie fluviale sur le Nam Ou. Mais depuis quelques années, des barrages chinois se construisent sur le fleuve. Nous arrivons donc après 4h de route et nous nous trouvons un jolie bungalow au bord de la rivière. Malheureusement, le lendemain je suis très malade et je reste coincée dans le bungalow. Geoffrey part faire une randonnée vers un point de vue sur la montagne. Il aura le droit à une bonne averse arrivé en haut et à quelques chutes en redescendant. Le lendemain, je vais un peu mieux et nous partons randonner vers un autre point de vue. L'ascension est épuisante avec la chaleur mais cela vaut le coup, arrivés en haut, nous avons une vue à 360 degrés sur les alentours. Nous embarquons le lendemain sur une péniche pour atteindre un petit village plus au nord, Muang Ngoi. Nous avons tout de suite eu un coup de coeur pour cet endroit. Ici, la tranquillité règne. Pas de routes mais des chemins en terre battue. On peut se baigner chaque soir dans la rivière et admirer le coucher de soleil.

Nous en profitons pour faire une virée en canoë. Les paysages défilent, entre montagne et jungle. On découvre également un village de tisserands de soie. Nous décidons de rester plus longtemps que prévu à Muang Ngoi. Nous marchons jusqu'aux villages des alentours avec de espagnols rencontrés quelques jours avant. Après cette ballade, nous allons manger mais le Pimaï, le nouvel an laotien commencée et les femmes laotiennes nous accueille à coups de shooters de bières. Au Laos, un seul verre pour tout le monde. On remplit et on boit cul sec tour à tour. Nous y passons la soirée avec danses, rires et chansons locales. Après cette soirée arrosée, farniente pour le lendemain. Pour notre dernier jour, nous décidons de nous promener et nous nous dirigeons vers un autre petit village, Ban Hatchan. On y rencontre une française étudiante en ethnologie qui vit ici pour quelques mois. Elle connaît donc bien les habitants de ce village. De fils en aiguilles, nous sommes invités à la fête du village.

On nous accueille avec une grande gentillesse et générosité. On nous sert du sticky rice et du laap de Buffalo, que je n'ose pas refuser et c'est très bon. On nous sert également beaucoup trop de bière et surtout du Lao lao, un alcool de riz très fort qui ressembler à de la gnôle. Très vite, l'ambiance bat son plein, tout le monde danse. Je sors mon polaroïd et tout le monde veut son portrait. Geoffrey est un peu malade et j'arrive tant bien que mal à trouver quelqu'un pour nous ramener en bateau car nous partons le lendemain pour fêter le nouvel an à Luang Prabeng. On paye les conséquences le lendemain avec une bonne gueule de bois mais quels souvenirs!

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Nous voici donc à peine arrivés à Louang Prabeng que nous sommes cernés de toute part par des laotiens et des touristes qui nous jettent des seaux d'eau dans le tuk tuk. Nous protégeons tant bien que mal nos affaires et arrivons à notre guest house où nous retrouvons Cyril. Demain commence la date officielle de Pi Mai, la nouvelle année bouddhiste qui se déroule au Laos, mais aussi en Thaïlande, au Sri Lanka, en Birmanie et au Cambodge. Pourquoi tout le monde s'arrose? Et bien pour se purifier de l'année passée et fêter la nouvelle mousson qui approche. Nous retrouvons Carolina et rencontrons Steve, un américain de Portland avec qui nous avons passer de bons moments. L'ambiance est complètement folle, c'est l'anarchie et la fête dans toutes les rues. Touristes et laotiens se rassemblent pour arroser tout ce qui passe : motos, voitures, passants. Seaux d'eau, tuyaux, piscines et pistolets à eau sont de sortie. Des jeunes laotiens circulent sur l'arrière des picks up dans toute la ville avec volume à fond et armés jusqu'aux dents, d'eau et de bière.

La fête continue ainsi durant 3 jours. À la fin, on commence même à éviter les jets d'eau même si la chaleur devient très dure à supporter. Mais Pi Mai, ce n'est pas seulement de l'eau, c'est aussi l'occasion pour les laotien.nes de revêtir leurs plus beaux habits et de faire des offrandes et des prières dans les temples. À Luang Prabeng, différentes organisations et ethnies du pays défilent dans la rue, nous aurons même l'occasion de voir Miss Laos sur un char. Danses traditionnelles, costumes, bonzes défilent le long de la rue principale et se font arroser bien sûre (sauf miss Laos et son escorte qui sont bien trop joliment maquillées).

Bref, un événement haut en couleurs et en festivités. Nous sommes tout de même content de partir et de retrouver un peu de calme. Prochaine étape : Vang Vieng en stop, enfin nous allons essayer...

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Nous décidons de passer par Vang Vieng avant de partir plus au sud. Pour cela, on essaye pour la première fois en Asie le stop. Armés d'une pancarte écrite en Lao et de nos plus beaux sourires, nous attendons finalement que 5 minutes avant qu'un camion pick up s'arrête et nous invite à monter à l'arrière. Ils ne parlent pas Anglais et nous ne sommes pas sûre de leur direction mais tant pis, on est tellement content de notre réussite. La route est magnifique et serpente entre les montagnes. Les paysages sont changeants et font parfois penser au massif central. Le couple nous offre des snacks par la fenêtre, décidément, nous sommes toujours étonnés de la gentillesse des laotiens. Ils nous enmènent bien à Vang Vieng et nous déposent même en centre ville.

Nous découvrons le lendemain la ville mais surtout ses alentours. Nous louons un scooter manuel (pas évident à gérer au début sur les routes chaotiques du Laos). Nous commençons par l'ascension d'une montagne pour atteindre un point de vue. C'est très beau mais la chaleur est de plus en plus dure à supporter, avec 40 degrés la journée. Nous reprenons la route éreintés et nous nous dirigeons vers un des Blues Lagoons de la région. Celui-ci est censé être le plus beau mais il ressemble plus à une piscine avec le béton et les jeux et tyroliennes. Tant pis, on réveille nos âmes d'enfants et nous n'allons pas cacher que nous nous sommes bien amusés. Retour sur Vang Vieng avant de repartir en stop le lendemain vers Takhek.

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Nous réessayons le stop pour aller jusqu'à Vientiane mais sans succès, nous y allons donc en bus. Nous y restons seulement une nuit. Il n'y a pas grand chose à faire dans la plus petite capitale de l'Asie, la ville semble endormie. Nous essayons une dernière fois le stop pour rejoindre Thakhek, échec et mat. On espère que cela sera plus facile au Cambodge. Nous arrivons donc à Thakhek après 7 heures de bus , une ville située en bord du Mékong dont le principal intérêt est le départ de la boucle de 400 km en moto que nous allons réaliser en 3 jours. Nous attaquons la 1ere journée après un violent orage et roulons 200 km avant d'arriver à Khoun Kham, un petit village où nous dormirons le soir. La route traverse des rizières et des montagnes karstiques. Les paysages changent et nous traversons un plateau où le paysage est mystique et désolé, avec ces nombreux arbres morts dans une réserve d'eau asséchée. Ce paysage serait dû à la construction d'un barrage hydrolique.

Le lendemain, nous nous levons tôt pour aller visiter la grotte de Konglor, bien connue dans la région pour sa beauté et sa taille (7km). Celle-ci traverse une montagne et permet de relier deux villages par le cours d'eau. L'entrée de la grotte est magnifique, avec son lagon d'eau transparente. Nous nous y baignerons après la visite. Nous embarquons sur une petite barque avec nos frontales. C'est pour le moment la plus belle grotte que nous ayons pu visiter, c'est impressionnant d'apercevoir et de deviner les courbes, les reliefs de la grotte avec notre petit éclairage. Le conducteur slalome entre les rochers et nous apercevons la lumière extérieure et le paysage se dévoile petit à petit avec ses montagnes noires et sa végétation luxuriante. Quelques buffles se baignent dans la rivière et nous faisons le chemin inverse après une petite pause. Nous nous rendons ensuite à Thalang où nous passerons notre 2eme nuit. Au programme, magnifique coucher de soleil, restaurant au bord de l'eau, puis match Laos France à la pétanque. Je me tairais sur les scores mais je me suis pris une sacrée raclée.

Pour le dernier jour, nous rentrons tranquillement sur Thakhek et visitons une cascade, une grotte a l'effigie de buddha et terminons par une sieste au bord d'un lac avec pour seule compagnie les buffles dont les cloches nous font penser aux Alpes.

Une belle aventure à moto dans ces paysages magnifiques, même si la route est parfois un peu ennuyante. Nous avions bien appréciés la conduite dans les montagnes en Thaïlande. D'ailleurs, la conduite des Laotiens nous fait parfois assez peur, ici sur la route c'est chacun pour soi.

À présent, route vers le sud du Laos dans la région des 4000 îles.

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Si Phan Don ou 4000 îles est un archipel sur le Mékong tout au sud du Laos. Il n'y a pas vraiment 4000 îles, à part si on compte chaque rocher. 3 ou 4 îles sont habitées. Ici le temps s'étire et la région est propice pour se reposer, chiller dans un hamac, faire un peu de vélo, des ballades en bateau. On peut également observer le dernier groupe de dauphins d'irrawadi mais nous n'avons pas fait l'excursion. Nous arrivons donc à Don Det après un long trajet de bus le jour de mon anniversaire. Nous fêtons donc cela le soir avec Geoffrey, Borja (que nous avons rencontré dans le nord) et deux allemandes. Nous passerons 5 jours sur l'île pour un repos bien mérité après la boucle de Thakhek. Au programme, grasses mat', piscine, baignade dans le Mékong (oui c'est pas le fleuve le plus propre je sais...), ballades à vélo sur Don Det et Don Khon sa voisine, visite de cascades, lectures...etc nous avons d'abord trouvé un bungalow avec hamac en bord de rivière mais la chaleurs devenait insupportable, nous nous sommes donc résolu à trouver une chambre climatisée.

Le voyage au Laos se termine donc ici, nous passons ensuite la frontière Cambodgienne.

Nous avons vraiment été émerveillés par le Laos et ses paysages avec un coup de coeur particulier pour le Nord du pays où il nous a paru plus évident d'échanger et de partager des moments avec les locaux. Nous aurions aimé rester plus longtemps pour aller tout au Nord mais cela sera pour un autre voyage.