Carnet de voyage

Congo

Mon départ pour le Congo approche à grand pas, séjour qui sera à la fois de découvertes d'un continent qui m'est inconnu, mais aussi un voyage familial.
Du 20 janvier au 9 février 2018
3 semaines
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Après plusieurs heures de vol, une escale en Ethiopie et une longue attente pour le passage de police au Congo, me voici donc a l extérieur de l aéroport. J embrasse mes parents qui m attendent et foule mes premiers pas sur le sol du Congo sous une chaleur qui me fait un bien fou malgré l humidité. Après un petit rafraichissement chez mes parents, nous allons dans un bar de plage très agréable. Je profite de cette ambiance paisible, je trempe mes pieds dans l  océan très agité. Des jeunes congolais s amusent dans les rouleaux. Ces vacances commencent bien et j'ai hâte de découvrir la suite....

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Voici la suite de mes aventures.

1ere journée : nous visitons a pieds le centre de point noire et le clivage entre locaux et maisons de luxe du gouvernement, des militaires ou des grands groupes tels que total et bolloré sont impressionnants. Nous nous rendons ensuite au grand marché, zone de commerce impressionnant avec un labyrinthe de bouiboui de toutes sorte. Ici on peu trouver des n`ganda (bars locaux), des viandes, poissons, légumes... Mais aussi des vêtements, du wax et pagnes a tout va.

Jour 2 : nous visitons la ville historique avec Joseph, congolais de 60 ans qui gère le musée de diosso et qui est un puit de connaissances de l histoire du Congo. Il nous raconte également pleins d anecdotes. Nous finissons la journée par la visite du musée puis nous ramenons Joseph chez lui et nous lui payons un verre pour le remercier de cette journée.

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Petite journée à la cabane que mes parents ont retapés en bord de plage dans le bois des singes. Au programme, pic nic et hamac face à la mer. Seul le mazoute plein la plage et les chalutiers chinois viennent ternir le paysage. Il y a beaucoup de surpêche et les pêcheurs locaux pennent à s'en sortir avec leur pirogue, le poisson se faisant de plus en plus rare.

Nous allons randonner le lendemain dans les gorges de diosso. La terre est argileuse et orange. La descente est rude et il faut parfois s'accrocher aux lianes. Les paysages sont magnifiques, on a pu croiser des baobabs et la végétation est luxuriante.

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Nous passons la journée du dimanche avec la famille de Vidaly et nous faisons un tour de pirogue sur le lac aux papyrus. Nous mangeons ensuite de la carpe, de la silure, du manioc, du saka saka et des bananes fris que la maman de Vidaly a cuisiné, c'est délicieux !

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Nous nous rendons ensuite à la réserve naturelle de Conkouati, dans lequel se trouve de nombreuses espèces sauvages (éléphants, chimpanzés, mandrill, crocodiles, leopards...etc) et la forêt primaire. La totalité de ces espèces sont protégés. Les congolais mangent beaucoup de viande de brousse et les braconniers sont nombreux malgré les risques qu'ils encourent. Nous nous rendons via l association Help Congo, que une femme française a créé en 1989 afin de protéger et relâcher les chimpanzés. C'est aussi une organisation qui protège la flore et qui a planté des forêts. Ils essayent également de sensibiliser les villages au sein de parc a la cause écologique et à la nécessité de ne pas chasser les singes et les éléphants.

Nous arrivons après 6 heures de piste au Sanctuaire (chef lieu de l'association) et nous dormirons dans de très jolies cabanes sur pilotis. Nous faisons alors une très belle rencontre avec Jean-Baptiste, qui sera notre chauffeur et notre guide durant notre séjour. Jean-Baptiste est Congolais et le premier écologiste que je rencontre. Il travaille à la fondation mais est aussi un herboriste et un apiculteur débutant. Il connait énormément de plantes et les utilise pour réaliser des remèdes qu'il donne aux villageois en fonction de leur trouble. Il est très pédagogue et nous apprend beaucoup de choses sur la faune et la flore. Nous embarquons sur un petit bateau avec les travailleurs du parc pour observer le nourrissage des chimpanzés. Il y a 3 îles avec un groupe de chimpanzés par île. Ces singes n'ont pas réussi à être autonome dans la nature malgré les essais de réintegrations. Ils dépendent donc encore de l'humain pour se nourrir. Nous rencontrons d'abord trois mâles : Pépère (le dominant), Banane et Moana (qui veut dire l'enfant car il est né sur l'ile). C'est impressionant de les voir de si près, ils sont énormes et très expressifs. On les reconnaît très facilement par leur visage et leur comportement. Nous allons ensuite voir un groupe de 11 singes sur une île plus grande et nous pouvons observer les interactions de groupe entre petits, mâles et femelles. Nous finissons le nourrisage par la dernière île où se trouve le groupe de Derek, mâle dominant bien hyperactif et qui veut impressionner la galerie en cassant les branches et en tapant sur l'eau.

Le lendemain, sortie kayak au coeur de la forêt primaire, le long d'un cours d'eau qui serpente entre les arbres. Nous sommes seuls et loin de toute civilisation, nous sommes bercés par les bruits de la jungle et nous pouvons observer un varan, un caméléon, un gris du Gabon, un Martin pêcheur bleu fluo mais aussi des traces d'éléphants le long des berges. Malheureusement, nous ne les verront pas. Tant pis, j'ai eu la chance de croiser un hippopotame sur le retour en rentrant à Pointe Noire!

L'après midi, nous allons sur la lagune qui séparent l'océan et la rivière. C'est magnifique, nous sommes encore loin de tout et seuls.

Le lendemain, nous retournons voir les chimpanzés et nous assistons à une scène très touchante. Grâce(un des soigneurs) se fait épouiller par Pépère qui lui saisit le bras pour le rapprocher, puis commence ces gratouilles d'une manière très tendre. Grâce m'explique qu'il s'agit d'un geste de rapprochement social et d'affection pour les chimpanzés. Il m'explique également que Pépère l'avait mordu à l'oreille il y a quelques temps et que depuis, lorsqu'il l'épouille, il s'attarde beaucoup sur cette oreille, comme s'il regrettait. Et manifestement, Pépère s'en souvient très bien! Ensuite, retour à Pointe Noire et repos avant de repartir pour de nouvelles aventures à les Saras.

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Nous passons ensuite le week-end dans un village appelé Les Saras, à deux heures de route de Pointe Noire. C'est un village situé dans le Mayombe (région forêstière avec des reliefs). Nous logeons la première nuit en hauteur du village dans une cabane perché dans un baobab. Nous arrivons le soir après une grosse pluie et l'humidité s'élève des reliefs, l'ambiance est mystique. Nous avons une vue superbe de notre baobab. Santos, cuisinier du lieu nous fera de délicieux repas tour au long du week-end (parfois apporté par une tirolyenne pour manger dans la cabane perché). Nous ne dormirons pas très bien la première nuit, étant en hauteur, les enceintes de la n ganda résonne dans toute la vallée jusqu'à 2 heures du matin. Le lendemain, nous descendons la rivière avec le courant en bouées. Les habitants du village se lavent, nettoient leur linge et la vaisselle le long du cours d'eau. Nous visitons le village puis farniente dans les hamacs avec vu sur la vallée. On entend au loin des chants et des percussions provenant des églises, c'est très beau à entendre. Nous sommes également entourés de chèvres naines, de poules et poussins et de petits cochons. L'ambiance du village est très paisible et les habitants très sympathiques.

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Nous passons ensuite 4 jours à Dimonika, village d'orpailleurs dans la région du Mayombe. Nous logeons chez Jan, un belge qui est d'abord resté 6 ans en RDC puis s'est installé dans ce village du Congo. Il habite et reçoit les touristes dans une très grande maison, d'époque coloniale. Ce village a été bâtit par un colon Belge qui est venu avec sa famille exploiter l'or de la région. Il reste encore quelques vestiges de cette époque, avec quelques maisons de style provençales ou du nord, une piscine remplie de végétation (de taille quasi olympique), un terrain de tennis, un aqueduc pour l'eau courante, l'électricité...etc

C'est impressionnant de voir comment tout ça a pu être construit dans les années 30 au milieu de la jungle. L'or était exploité presque industriellement, avec des tractopelles, des tamis, des grilles de filtrages...etc

A l'heure actuelle, l'or est exploitée par les locaux mais aussi par des personnes venant de RDC de manière artisanale. Le travail est très physique.

Le village est très étonnant, à la fois chaotique et paisible. L'ambiance est très différente entre la journée et le soir. L'or attire beaucoup de personnes venant parfois de loin. Il y a aussi de nombreuses femmes qui se prostitue et l'alcool coule à flot le soir au retour des orpailleurs.

La première journée, nous visitons donc ce village avec les explications de notre hôte. Nous allons également voir le travail des orpailleurs. Un jeune homme a d'ailleurs trouvé une pépite quand nous étions là, sa journée était bonne.

Le lendemain, nous nous rendons à l'école du village dans laquelle nous avons la chance de passer 2h au fond de la classe. C'est très différent de l'école française, de nombreux élèves claque des doigts pour répondre aux questions de la maîtresse. Nous sommes dans une classe de CE1 et CE2 et les âges sont variés. Certains doivent avoir 11 ans mais sont dans cette classe car ils n'ont pas pu aller à l'école pendant plusieurs années. La chiquotte et le tournage d'oreille sont d'usage fréquent en cas de mauvaises réponses. Malgré tout cela, les élèves sont hyper attentifs et semblent très motivés. A la fin du cours, nous avons le droit à des chansons avec danses, quelle énergie!

Nous allons ensuite en scooter dans un autre village d'orpailleurs situé à 12 km de Dimonika et perdu dans la forêt. Nous marchons aux alentours du village et nous rencontrons de nouveau des orpailleurs mais aussi les camps de fortune construits par les travailleurs qui ne restent pas de manière permanente dans la région. Nous passons ensuite un moment dans le village et je discute avec le chef du village qui m'explique le fonctionnement du village et son histoire.


Durant le séjour, mon père attrape le paludisme et commence à avoir de fortes fièvres. Je part donc seule en randonnée pour voir une cascade avec un guide. C'est incroyable de marcher dans la biosphère, avec les bruits des cigales, des oiseaux, des animaux...etc

Nous rentrons ensuite à Pointe Noire pour deux jours avant mon retour pour la France. L'aventure Congolaise se termine comme le commencement, avec une bière au bord de la plage.

Ce fut en tout cas un voyage incroyable avec des claques culturelles, historiques, politiques...etc Mais aussi de belles rencontres, de magnifiques paysages, des bons moments passés en famille. Le Congo est définitivement un pays à découvrir ; il est intense, fascinant, complexe, beau mais aussi très dur. Cela me donne l'envie de découvrir d'autres pays d'Afrique. Ce continent est finalement un territoire que l'on connaît peu mis à part pour les conflits armés et les famines.