Carnet de voyage

Cambodge

6 étapes
3 commentaires
Dernier pays de notre voyage de 3 mois. Voici donc le dernier blog de voyage pour cette année, bonne lecture !
Mai 2019
30 jours
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Nous passons la frontière cambodgienne le 30 avril. Cette frontière est bien connue pour sa corruption. Et en effet, on y échappera pas, 2 dollars pour sortir du Laos et le visa à 38 dollars au lieu des 30 officiels. On aurait pu faire résistance mais cela implique d'attendre des heures tout en supportant le ton pas commode des policiers. Bref, on passe et nous prenons notre bus pour Siem Reap. Nous sommes étonnés de retrouver une aussi grande ville avec son agitation après le Laos. Ici, énormément d'hôtels dont certains très luxieux (ce qui détonne avec la pauvreté des locaux), des guest house, des restaurants et bars de partout, on se croirait dans un petit Bangkok sur Khao San Road. Nous trouvons un hôtel avec piscine peut être un peu trop festif pour nous mais on fera avec. Dès le lendemain, nous nous lançons dans la visite des temples d'Angkor. Nous achetons notre passe 3 jours et enfourchons nos vélos. Il fait autour de 40 degrés donc c'est épuisant mais le vélo offre aussi beaucoup de liberté et permet d'éviter les foules. On fera au total deux journées à vélo et la dernière en tuk-tuk pour aller voir les temples les plus éloignés. Pour cette première journée, c'est quand même environ 40 km au compteur, avec la visite d'une dizaine de temple dont je vous passe tous les noms. Nous avons apprécier Ta Prohm (scène de Tombe Raider pour ceux qui aurait vu le film) et ses fromagers (les arbres) dont les racines se mêlent aux pierres avec élégance et Preah Khan, un grand temple bien conservé. Je ne vous refait pas l'histoire d'Angkor et de l'Empire Khmer, je vous laisse faire vos recherches si vous en avez la curiosité. En tout cas, nous sommes émerveillés par la beauté de ce site, nous nous sentons bien petit.

Nous alternons visites et journées de repos pour découvrir Siem Reap et nous prélacer au bord de la piscine. Pour notre deuxième journée à Angkor, nous nous levons à 4h pour voir le lever du soleil sur Angkor Wat, le temple le plus grand et célèbre du site. Nous admirons la scène de l'extérieur car des cars entiers de chinois rentre dans l'enceinte du temple. Nous visiterons plus tard l'intérieur. Le lever du soleil est un peu gâché par un gros nuage mais c'est tout de même très bucolique avec les envolés d'oiseaux et la lumière qui se reflète sur l'eau. Nous profitons que tout le monde soit sur ce site pour aller découvrir Angkor Tom et ces temples, un autre endroit très visité. Nous commençons par le mystérieux Bayon et ses 200 visages. Nous sommes 4 dans le temple, c'est un vrai bonheur pour explorer chaque recoin. Ce temples est un vrai coup de coeur, les visages sont magnifiques et des fresques sont gravés sur toutes les remparts du temples. Nous poursuivons notre route à vélo et nos visites puis étant fatigué par ce réveil très matinal, nous décidons de faire une sieste derrière un temple. En nous réveillant, nous voyons quelque chose qui bouge à côté de Geoffrey : un serpent entre les pierres. On prend nos clics et nos clacs, ce n'est peut être pas l'idée du siècle de faire la sieste dans la jungle. Nous finissons notre journée par le fameux Angkor Wat.

Pour notre dernier jour de visite, nous partageons un tuk-tuk avec un français rencontré au Laos. Nous allons voir les temples de Roluos et Banteay Srei qui signifie la "citadelle des femmes" et qui est un temple dédié à Shiva. Il aurait été construit par une femme. Le temple est construit en pierre rose et est orné par de délicates gravures, un autre coup de coeur pour la finesse du travail et il est étonnamment très bien conservé. Le lendemain, nous visitons les ateliers des "artisans d'Angkor", une association qui forme et emploie des personnes défavorisées ou handicapées au travail de la pierre, du bois, de la soie et de la laque. Nous allons également visiter leur ferme de production de soie avec une guide qui nous explique tout le processus, de l'élevage des verres au tissage. Ici, principalement des jeunes femmes en difficultés ou sourdes. Certaines sont divorcés et sont seules à assumer leurs enfants et on nous explique que la position de femme divorcée est très mal vu au Cambodge. On apprendra aussi que beaucoup de mariage sont arrangés en campagne et l'on mari les jeunes filles très tôt; 14 ans étant un âge assez fréquent.

Nous aurons passé presque une semaine à Siem Reap et il temps pour nous de découvrir d'autres régions. Nous allons ensuite à Phnom Pen pour en apprendre un peu plus sur la guerre et les Khmers rouges.

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Nous arrivons à Phnom Penh, capitale du Cambodge après plusieurs heures de bus. Nous découvrons d'abord une petite partie de la ville à pieds. Celle-ci se trouve au bord du Mékong et ici, l'agitation règne. La circulation est infernale et il faut se concentrer pour marcher dans la ville. Il semble y avoir beaucoup de choses à découvrir mais nous ne sommes pas d'humeur à la ville et à l'agitation bien particulière des villes d'Asie. On décide donc de n'y rester qu'un seul jour, afin de visiter le musée du génocide de Tuol Sleng ou S-21.

Parlons donc un peu de ce musée glaçant dont on ne ressort pas indemne. Ce musée est donc le lieu que les Khmers rouges appelaient le S-21, et servait de prison et de lieu de torture pour obtenir des aveux des "ennemis". Il s'agit d'un ancien lycée transformé en un lieu d'horreur. De 1975 à 1979, les khmers rouges ont gouvernés de manière totalitaire le pays, et, exécutés ou fait mourir de faim et d'épuisement près de 20% de la population (dont leur propres membres du parti). Au départ, il s'agissait de révolutionnaires communistes par la suite guidés par Pol Pot qui ont pris le pouvoir après plusieurs années de guerre civile et de bombardements de l'Amérique. Ils ont d'abord été accueillis avec joie par la population qui pensait obtenir un pays plus juste et égalitaire mais cela n'a pas duré longtemps. Les Khmers rouges ont commencés par vider entièrement les villes pour emmener la population dans les zones rurales afin de travailler dans les champs. Des camps de travails forcés se sont donc montés un peu partout dans le pays. Les cambodgiens devaient travailler comme des forcenés pour quelques grains de riz distribués par les khmers rouges. Si une personne venait à prendre un fruit dans un arbre ou à cuisinier, il pouvait se faire arrêter. Femmes, enfants, vieillards et hommes travaillaient. Les khmers rouges ont commencés par arrêter et exécuter les anciens membres du gouvernement et leur famille, puis les universitaires, les médecins, les infirmières, les gens qui portaient des lunettes ou toute personne suspecte d'être un "ennemi" au gouvernement en place. Certaines personnes étaient donc emmenés yeux bandés dans des centres de "rééducation" à travers tout le pays comme le S-21. Les récits sont glaçant. La durée d'emprisonnement était en moyenne de 3 mois, les gens étaient très souvent rapidement envoyés en camps d'exécution après avoir écrit des aveux forcés après les séances de tortures. Certaines personnes étaient gardées plus longtemps par utilité car ils étaient mécanicien ou peintre. C'est donc des milliers de femmes, d'hommes mais aussi d'enfants et de bébés qui y ont été emprisonnés avant d'être exécutés. Je vous passe les détails des conditions de détention épouvantables et les différentes techniques de torture. Pendant la visite, on peut encore voir le carrelage brunis par les tâches de sang sous les lits en fer. C'était il y a 30 ans et le pays se remet doucement de cette période traumatisante. Certains cambodgiens nous en parle du bout des lèvres et beaucoup ont perdus de nombreux membres de leur famille. En 1979, l'armée vietnamienne est arrivée et les khmers rouges ont fuis et détruis une partie de leurs registres. Une partie a été retrouvée et l'on peut voir des centaines de portraits des prisonnier(e)s car ils étaient photographiés à leur arrivé et parfois après les séances de torture. On y voit également les visages du personnel de la prison, dont beaucoup étaient des adolescent(e)s. Malheureusement, de nombreuses familles ne sauront jamais ce que sont devenus leurs proches.

Nous sortons donc de cette visite bien chamboulés mais il nous semble important de connaître cette partie de l'histoire du pays.

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Nous voici arrivés à Kep, anciennement appelée Kep sur Mer par les français qui y vivaient nombreux avant la guerre. Kep est une ville balnéaire dont il reste des ruines de maisons coloniales et qui est connue pour son crabe bleu au goût très fin (je confirme, c'est savoureux et cuit avec du poivre frais de kampot) et sa tranquillité. La ville entoure un parc national et les environs sont parsemés de cultures du poivre, de marais salants et de petits villages de pêcheurs. Nous trouvons un petit bungalow à la campagne tenus par un couple d'Australiens adorables avec qui nous avons passé de très bons moments. Notre petit bungalow se trouve dans un jardin pleins de manguiers chargés de fruits. Idéal pour se reposer et prendre le temps de visiter les alentours. Nous y restons presque une semaine. Nous avons d'abord fait une petite ballade en bord de mer pour profiter de la brise. Ici, on a des orages tous les jours et il faut regarder en permanence le ciel pour éviter les trombes d'eau. On a essayé mais on s'est quand même pris des bonnes rincées. Nous avons également visité une ferme de poivre où nous avons pu voir le processus de culture, de ramassage, de séchage et de tris. On a donc le poivre vert frais, le poivre noir séché, le poivre rouge et le blanc. Ce poivre possède une appellation protégée, est reconnu mondialement et il est en effet très bon. Geoffrey s'étant pris de passion pour photographier les papillons depuis le début du voyage, nous allons également visiter une ferme aux papillons. C'est un jardin très fleuri bordé de jungle avec une grande serre aux papillons.

Un autre jour, nous sommes parti sur les routes de campagne pour visiter une grotte où nous pouvons voir un très vieux temples Khmer mais la visite est vite devenue désagréable. En effet, nous avons été harcelés par une bande d'enfants nous forçant à les prendre pour "guide" pour gagner quelques dollars. On comprend la pauvreté et le besoin mais là c'était trop et il nous a fallu répéter 100 fois très fermement qu'ils n'auront rien et que ne nous voulons pas de guide. Ils nous suivent tout du long en demandant des sous. Nous écourtons la visite... Ce n'est pas la première fois que nous avons à faire à la grande insistance des cambodgiens que ce soit pour les restau ou les tuk tuk et c'est parfois épuisant et très agaçant. Nous n'avions pas été confrontés à cela en Thaïlande ou au Laos malgré la pauvreté de certaines régions. Bref, c'est comme ça et on fait avec en essayant de le prendre avec le sourire. Le dernier soir, Geoffrey se rend dans une boucherie tenue par des français, dont la réputation est acquise par tous les expatriés qui sont nombreux ici, et s'achète son saucisson pour le partager avec Michael et Brenda, nos hôtes australiens. Il est gagnant, on lui donne du pâté de canard en plus et du fromage. Voilà un homme heureux après deux mois de riz et de nouilles. Après une petite soirée arrosée, nous devons partons pour Kampot. Nous disons au-revoir à nos hôtes avec un peu de tristesse et nous partons en stop. Ça marche en 30 secondes mais nos conducteurs oublis de nous déposés dans le centre et nous nous rendons compte plus tard que nous avons passés la ville. La famille s'arrête et arrête une moto pour qu'il nous emmène à Kampot. Je vous laisse imaginer nos 3 paires de fesses plus nos deux énormes sacs à dos et nos 2 sacs plus petits sur une petite moto, c'est assez folklo, mais tout est possible en Asie et on a vu bien pire chargement sur les motos. Nous arrivons donc à bon port à Kampot, qui se situe a 30 km de Kep et qui est bordé de montagne, de rivière et de la mer.

Nous ne passerons qu'une journée à Kampot car nous voulons finir notre séjour sur les îles et mine de rien, la fin approche. Nous avons donc loué un vélo pour visiter les alentours de la ville et nous avons passé une très belle journée. Le ciel est magnifique avec ses orages et la route en terre traverse des villages, des marais salants pour arrivée enfin à la mer. Les gens que l'on croise sont également très accueillant et nous ne croisons aucun touriste sur ce chemin. Le soir, petite activité touristique bien sympa, nous embarquons sur un bateau pour voir le coucher de soleil sur la rivière tout en sirotant de la bière. Ce bateau est tenu par un expatrié et il s'agit de la dernière soirée alors nous avons le droit à un un concert, a un spectacle de feu et à des feux d'artifices tout en défilant sur le cour d'eau au couché de soleil. Les seuls consignes sont de se coucher quand nous passons des ponts que nous frôlons (ici les consignes de sécurité ne sont pas les mêmes qu'en France).

Nous partons ensuite pour les îles en commençant par Koh Takiev.

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Nous voulions faire du stop de Kampot pour nous rendre à Sihanoukville mais la chance n'était pas au rendez-vous et nous avons donc dû prendre un bus. 30 km avant notre destination, une roue crève et nous devons nous arrêter. Le chauffeur à l'air habitué et change la roue rapidement. Les routes sont vraiment en très mauvais état au Cambodge sauf pour certains axes.

On nous avait prévenu que Sihanoukville était envahie par les chinois mais on ne s'attendait pas à ce que l'on a découvert. Nous découvrons donc avec horreur la ville, où plutôt ce qui ressemble plutôt a un chantier de buildings en construction sur des kilomètres et les rues ressemblent plus à des poubelles a ciel ouvert. Les chinois semblent avoir élus domicile ici et construisent buildings, casinos, hôtel de luxe... On ne croise pas beaucoup de cambodgiens dans le centre. Ils semblent avoir été poussés en périphérie. Nous trouvons difficilement une guest house à quelques km du centre, près de Otres beach, là où tous les touristes vont et on comprend pourquoi quand on voit l'état de la ville.

Nous nous rendons le lendemain à Koh Takiev, une petite île sauvage à une heure en bateau. Cette île est quasiment déserte et on y trouve seulement un petit village de pêcheurs et une poignée de guest house en bord de plage. Il n'y a pas d'eau courante ni d'électricité sur l'île (on se lave au seau). Seul le bar de la guest house fonctionne avec un groupe électrogène. Nous arrivons donc à notre petite guest house gérée par des bénévoles et nous prenons un lit dans un dortoir car les prix sont un peu excessif pour un bungalow individuel. Nous sommes en bord d'une petite plage quasiment déserte et le lieu est propice à la farniente. Je passe ma journée à alterner baignade, bronzette et lecture. L'eau est à peine plus fraîche que la température extérieure.

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Nous prenons ensuite un speed boat (qui porte un peu trop bien son nom) pour nous rendre à Koh Rong Samloem, une petite île voisine de Koh Rong. Samloem est réputée pour sa tranquilité et Koh Rong pour ses fêtes et full moon party (c'est arrivé jusqu'au Cambodge). Nous arrivons donc à M'Pai Bay, un petit village Khmer au Nord de l'île de Samloem. L'endroit est très paisible et parfait pour conclure nos 3 mois de voyage. Le premier jour, direction la plage et son eau translucide. La plage est grande et nous sommes quasiment seuls. Seuls les petites mouches qui nous piques viennent nous déranger. Nous allons ensuite boire un verre en bord de plage et nous retrouvons Maxime et Robin, deux copains français rencontrés plus tôt. Nous mangeons ensemble et allons voir les fameux planctons fluorescents une fois la nuit tombée. Le spectacle est magnifique, il suffit de faire un pas dans l'eau et la mer se met à scintiller. Je n'ai pas de photos, mais je vous laisse imaginer un ciel étoilé dans la mer. Nous allumons également un petit feu sur la plage pour nous éclairer.

Nous trouvons également un joli bungalow en bord de plage pour profiter encore plus de notre séjour sur l'île. Le reste du temps passé sur l'île était très tranquille, nous avons marché un peu dans la jungle pour découvrir une autre plage où le sable est blanc et l'eau encore plus claire. Nous avons également loué des kayaks pour aller faire du snorkelling sur la toute petite île en face du village. Coraux, poissons multicolores, oursins et concombres de mer sont au rendez-vous mais nous sommes parfois dérangés par les orages qui assombrissent l'eau. Les orages sont très nombreux en ce moment, la saison des pluies est bien entamée maintenant. Ce n'est pas vraiment gênant lorsqu'on se baigne, la mer étant à plus de 30 degrés.

Vous l'aurez compris, nous avons surtout dormi, mangé, bronzé, chillé sur ce petit coin de paradis, et c'est fait pour.

Cette étape fut donc la dernière de notre voyage au Cambodge, notre visa arrivant en bout de course. Je quitte cette île avec tristesse, d'autant plus que nous devons rejoindre Bangkok et qu'il ne nous reste que quelques jours avant notre retour en France. Toutes les bonnes choses ont une fin...

Nous avons passé un mois au Cambodge et nous y avons vu de très belles choses et passés de bons moments. Nous avons par contre trouvé moins facile d'échanger avec les Khmers et été un peu déçu par certains aspects. Après, ce n'est qu'une question de goût et de vécus et nous garderons tout de même de très bons souvenirs de ce pays.

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Notre voyage de trois mois se termine et nous arrivons à Bangkok après 24 heures de routes, trois bus, des punaises de lit et quelques péripéties. Nous étions donc heureux de pouvoir nous reposer mais aussi de retrouver cette ville qui nous avait bien plu et où il y a toujours à découvrir. Nous profitons donc de nos derniers jours pour découvrir un peu plus la ville. Nous commençons par le quartier commercial et moderne de Bangkok : Siam.

Nous nous promenons entre les buildings et allons voir le centre commercial pour les geeks, Pantip Plaza. Avis aux amateurs des univers Marvel, des mangas ou des jeux vidéos.

Nous découvrons un autre jour l'ancien quartier portugais et chinois, Kudee Jin. Nous sommes tout prêt du centre et pourtant, nous avons l'impression d'être dans un petit village. La végétation se mêle aux étroites ruelles et aux habitations en bois dont certaines sont très anciennes. On peut également y voir un vieux temple chinois et une église catholique portugaise. Sur le retour, nous tombons par hasard sur un spectacle de danse, théâtre ou musique chinoise, on ne saurait trop dire. Bref, nous prenons notre temps...

C'est donc le temps du bilan. Trois mois de découvertes, d'apprentissage et d'ouverture d'esprit à la rencontre de cultures différentes; de magnifiques rencontres, que ce soit des voyageurs du monde entier ou des habitants, mais aussi quelques petites galères sans trop d'incidences... De très beaux souvenirs qui resterons gravés en nous... Je pars le coeur un peu nostalgique et à la fois enthousiaste de vous retrouver... Khop khoun kha, Khop chai laï laï, Or Khoun