Carnet de voyage

Madagascar 2017

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Manao, Je vais tenter de partager avec vous mon périple à travers l'Ile Rouge La durée, les itinéraires ? Tout dépendra des rencontres et de mes envies Ce qui est sûr c'est qu'il vient de commencer
Septembre 2017
7 semaines
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Jeudi 14 septembre :

L'arrivée à Tana a eu lieu sans aucun problème. J'ai retrouvé très vite mes habitudes et mes points de repère dans la ville. Pas de changements majeurs en quelques mois. Ah si ! Des nouveaux billets de banque !

Tana (la ville sans compter la province) compte 2 millions d'habitants (un peu moins de 25 millions à Madagascar). Elle est juchée à 1300 mètres d'altitude. L'hiver austral vient de se terminer et les températures, surtout le matin, commencent à grimper. Vendredi, il a fait plus de 30 degrés.

J'ai retrouvé aussi les embouteillages, la pollution et la misère qui caractérisent Tana. C'est ce qui est le plus frappant dans la capitale. Mais en même temps, Tana a quelque chose de particulier. Je ne sais pas comment le décrire, mais Tana a quand même un certain charme. Par exemples, les sourires des malgaches, les marchés, la lumière rouge du coucher de soleil...

Les escaliers d'Analakely 
L'Avenue de l'Indépendance 
Le Lac d'Anosy  et son monument aux morts

Je suis retournée à l'Hôtel Niaouly, celui dans lequel je logeais durant ma dernière mission. Là non plus, pas de grands changements, j'ai retrouvé tout le monde ! Première soirée passée avec Sonia, rencontrée en novembre et qui est revenue sur Tana depuis quelques mois.

La vue de la terrasse du Niaouly avec la lumière du coucher de soleil 

Samedi 16 septembre :

Ça pique... La veille, je suis sortie avec Sonia et Sylvie (une volontaire) au Petit Verdot, restaurant très sympa que je conseille à ceux qui iront un jour à Tana ! Je n'ai pas eu le temps dans la journée de récupérer du voyage.

Bref... Départ à 9h00 pour Tamatave en Taxi brousse. Ce sont des petits bus de 17 places qui font les liaisons entre les villes et villages de Madagascar.

Dans les taxis brousses, il faut différencier les taxis brousses des "pauvres" et ceux pour les plus aisés. Autant vous dire que pour les premiers en terme de sécurité, comment dire... C'est tout l'inverse ! Bus surchargés en nombre de personnes (plus de 25 personnes pour le même nombre de places) et en bagages, pneus complètement lisses et dégonflés et j'en passe... Durant mon dernier séjour, ça ne m'a pas empêché d'en prendre, histoire de voir et payer mon cher.

Mais pour un trajet comme Tana - Tamatave, la route est longue (360 km) et très dangereuse. L'état des véhicules et des routes, beaucoup de camions et les gens roulent comme des dingues, en n'hésitant pas à dépasser dans un virage.

Donc pour ce trajet, pas d'hésitation, j'ai pris la société de transport Cotisse (la plus sécurisée et fiable). J'ai même pris la classe Premium.

Tout ça pour dire que cela ne nous a pas empêché d'avoir un accident : on s'est pris de plein fouet un 4x4 qui doublait des camions dans un petit virage... Le choc a été très violent (les moteurs des véhicules avaient totalement été écrasés). Plusieurs blessés, des cris, du sang... Mais heureusement pas de blessures trop graves (bon un américain a quand même perdu 4 dents avec le choc de sa tête sur le siège devant lui). Il a été rapidement évacué par un véhicule envoyé par son assistance. Les autres blessés sont eux restés sur place...

Pour ma part, pas une seule contusion ! Juste un peu mal à la tête. J'ai eu la bonne idée quelques minutes avant d'attacher ma ceinture et juste avant le choc de mettre baissée pour ranger mon livre.

On a attendu pendant 4h un autre bus au bord de la route au milieu de la brousse (on était à 5h de Tana et à plus de 3h de Tamatave).

Le positif dans tout ça - car il y en a - c'est que j'ai rencontré des personnes très sympas dont un couple de professeurs à l'université de Tana (qui m'ont proposé de loger chez eux lors de mon retour sur Tana) et un commercial pour une banque (eh oui c'était une classe Premium). On a fait un feu au milieu de la brousse pour éviter de se faire dévorer par les moustiques. Et sur le retour, le bus s'est même arrêté pour que l'on dîne dans un restaurant, histoire de passer un petit moment de repos.

Du coup, nous sommes arrivés sur Tamatave à 23h00 (au lieu de 17h00). La nuit a été courte...


Dimanche 17 septembre :

Ça pique vraiment beaucoup... Levée à 4h30 pour me rendre à la société de transport Cap Sainte Marie pour un départ à 6h00. Dur dur... Mais le plus dur ont été les 5 heures de taxi brousse pour rejoindre le port de Soanierana Ivongo et prendre un bateau pour arriver - enfin - sur l'Ile de Sainte Marie.

Là encore, j'ai rencontré un jeune couple de français, missionnaires sur Mada depuis un an, venus passer une semaine de vacances. Comme quoi la longueur des trajets a du bon !

Je suis donc arrivée à 14h00 à mon hôtel, les Villas de Vohilava ! Et je ne sais pas pourquoi mais toute la fatigue accumulée depuis quelques jours a disparu comme par magie ! Je pense que vous serez d'accord pour dire que les photos se passent de commentaires...

Ma chambre 
La vue de ma chambre 
La plage au bord de l'hôtel 
Le coucher de soleil sur le ponton de l'hôtel 

Voilà c'est tout pour le moment ! Les choses sérieuses commencent demain avec la découverte de l'île !

Veloma !

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Lundi 18 septembre :

Salama !

Enfin une bonne nuit de sommeil réparatrice ! Prête pour ma 1ère journée !

Aujourd'hui, je suis allée à la découverte de l'Ile aux Nattes. C'est une toute petite île (3 km²) sur la pointe sud de l'île Sainte Marie. 1800 personnes vivent sur cette île. On y accède en pirogue, après seulement 5 minutes de traversée.

C'est le paradis ! Les couleurs de l'eau, les cocotiers, le sable fin, les pirogues, les pêcheurs... j'en ai pris plein les yeux. J'ai fait le tour de l'île à pied, non sans mal par endroits rocheux... (une belle petite chute !) J'ai aussi découvert le village. Tout est si paisible !

C'est une île très touristique avec beaucoup d'hôtels, mais au moins le cadre naturel est préservé, ce ne sont que des bungalows (comme sur l'île de Sainte Marie).

La saison touristique de l'été touche à sa fin, il n'y a quasiment plus de touristes. Les piroguiers se jettent sur les quelques uns qui restent. Mon piroguier s'appelle Jacky, un jeune qui est né et vit sur l'île aux Nattes.

J'ai passé une très belle et douce journée sur l'île entre marche et baignade !

Le point de départ des pirogues 
La traversée en pirogue 
L'arrivée sur l'île aux Nattes 
Le village 

Sur le trajet du retour à mon hôtel, j'ai vu le petit "mémorial" au couple de jeunes français qui ont été tués sur l'île de Sainte Marie, il y a quelques mois. Cela s'est passé tout près de mon hôtel... Sans commentaire... C'est pourtant tellement calme ici, rien avoir avec l'insécurité à Tana ou Tamatave. Tu peux te promener tranquillement.

De retour à mon hôtel, je suis allée me baigner au bout du ponton accompagnée d'enfants malgaches en train de pêcher.

Et j'ai eu une magnifique surprise avec le coucher de soleil : les baleines sont venues nager le long de la barrière de corail juste en face. Il y avait une baleine avec son baleineau et une autre qui n'arrêtait pas de souffler de l'air par son évent. Un vrai régal ! D'ailleurs, s'il n'y a pas de changement, je dois faire une excursion mercredi. Vraiment hâte !!!!

Vous l'aurez compris : j'ai passé une très belle journée !

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Mardi 19 septembre :

Après la journée pédestre d’hier, aujourd’hui, elle a été cycliste. Oui, j’ai décidé de faire une épreuve du triathlon par jour. Demain ça sera donc en nageant que j’irai voir les baleines ! (je rigole bien sûr).

Ce matin, je suis allée découvrir le sud de l’île de Sainte Marie, d’ouest en est. Enfin, au début, c’est ce que j’avais prévu. Au final, j’ai en effet fait d’ouest en est, mais pas de la manière la plus directe. En fait, la piste que j’ai suivie ressemblait plutôt à une diagonale. Mais je n’ai pas été déçue par le paysage et la traversée des petits villages.

Une culture de manioc 
Les cabanes typiques 

Cet après-midi, direction (toujours en VTT) à Bellevue, pour aller découvrir l’île aux forbans et le cimetière des pirates.

L’île aux forbans a été un repère des pirates. Jadis, le sud de l’île de Sainte Marie n’était pas rattaché au reste de l’île de Sainte Marie et l’île aux forbans se situe au milieu et en retrait. Ainsi, lorsque les bateaux arrivaient de Madagascar, l’illusion d’optique faisait que l’on avait l’impression que ces trois îles formaient une seule île. En image, c'est plus clair :

Vue prise sur l'île : à gauche le sud de Sainte Marie, à droite le reste de l'île, au centre, la digue 

Les pirates venaient se cacher sur l’île aux forbans. En réalité, il s’agit d’un îlot.

Le cimetière des pirates se situe en face de l’île aux forbans, du côté sud de l’île de Sainte Marie.

Pour cette visite, j’y suis allée avec les Jardins d’Eden (qui est aussi un hôtel). La responsable de cet hôtel est guide agréée. Nous avons commencé par l’île aux forbans. La traversée s’est faite en pirogue et dure 5-10 minutes.

Ile aux Forbans 

Le tour a été vite fait ! La guide m’a expliqué tout ce qu’il s’était passé sur cette île. Et notamment que cette île a été utilisée pour « emprisonner » les condamnés. Le dernier a purgé sa peine sur cette île à partir de la fin des années 70, jusqu’en 2008… Il a purgé sa peine de 40 ans sur l’île. Il pouvait, dans les faits, quitter l’île comme il le voulait, car d’une part, l’île est très proche de l’île de Saint Marie et d’autre part, il avait une pirogue… Il s’est construit une maison, a même eu une femme et des enfants mais a attendu la fin de sa peine pour la quitter (l’île pas sa femme) !

L’île a également été utilisée par la Compagnie des Indes.

Il y a quelques années, les américains ont commencé des fouilles sur l’île, ainsi qu’aux alentours. Ils ont trouvé cinq épaves et en ont sorti des véritables trésors, issus sûrement des Templiers. Mais ils sont repartis avec…

Ils ont trouvé aussi sur l’île aux forbans un tunnel qui va jusqu’au fort de l’île de Sainte Marie.

C’est fou comme un si petit îlot peut regorger autant d’histoires !

L’île a été incendiée – volontairement – il y a deux ans.

Le but serait de faire de cette île une réserve, surtout pour la flore.

Manguier de plus de 500 ans ! 

Avant de rejoindre le cimetière des pirates, nous avons navigué au bord de la mangrove.

Les "pics" qui sortent de l'eau sont des racines de la mangrove qui servent pour respirer, comme des poumons 

Nous sommes allés ensuite voir le cimetière des pirates. Enfin, c’est ce qu’on dit, car en réalité, il s’agit simplement d’une thèse. Si l’île aux forbans et le cimetière sont classés au patrimoine de l’UNESCO, aucune recherche scientifique n’a encore été faite. Faute du gouvernement malgache ?

L'arbre du voyageur - très répandu sur Madagascar 

Avec ma guide, nous avons beaucoup échangé sur l’évolution de Madagascar. Elle me disait que les habitants de Sainte Marie se pensent supérieurs au reste des malgaches.

Cela paraît présomptueux, mais pas totalement faux. Les habitants de Sainte Marie ont une vie beaucoup plus facile que le reste des malgaches. Ils vivent essentiellement du tourisme et de la pêche.

La vie ici n’a vraiment rien avoir avec la vie sur la grande île. C’est frappant ! Ici, il n’y a pas vraiment de misère. Les habitants vivent avec peu certes, mais ce que leur offre la nature et le tourisme est suffisant. Il n’y a pas d’insécurité. C’est paisible !

Tout le contraire notamment des habitants de Tana et même de Tamatave. Les malgaches que j’ai rencontrés, sont unanimes sur le fait que la vie sur le Grande Ile régresse. La vie est de plus en plus difficile, de plus en plus de misère et donc de plus en plus d’insécurité.

Quand je lui ai parlé de mes missions et de mon projet, elle m’a d’abord fait une réduction sur le prix de l’excursion et ensuite m’a remercié pour ce que je fais pour Madagascar… Ça m’a vraiment touché. Je lui ai répondu que je remerciais surtout Madagascar pour ce que ce pays m’a apporté depuis ma 1ère mission et m’apporte encore aujourd’hui.

Après toutes ces émotions, je suis repartie – toujours en VTT – pour rentrer à l’hôtel et profiter d’une nouvelle baignade dans le lagon.

Et là, sur le trajet du retour, en haut d’une cote, alors que la barrière de corail est très proche, j’ai levé les yeux vers la mer et ai vu, au même moment, une baleine faire un plongeon ! C’était tellement beau (100 fois mieux que ce que j’ai vu hier). Je me suis arrêtée et sortie mon appareil photo, mais elle ne l’a pas refait...

C’était magnifique !

Afin de clôturer en beauté cette très belle journée – encore une – j’ai profité du coucher de soleil. Toujours aussi beau !

J’ai la tête remplie de belles images et de beaux moments.

Ça commence fort… Et ce n’est que le début !

J’espère que ce que j’essaye de vous faire partager vous donne l’envie de venir découvrir Madagascar et plus particulièrement l’île de Sainte Marie.

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Mercredi 20 septembre :

Ce matin, départ à 8h30 en bateau pour tenter d’observer les baleines. L’exursion est organisée par mon hôtel, qui est partenaire de Cétamada.

Cétamada est une association malgache dont le but est la protection des baleines et la recherche scientifique. Les hôtels partenaires de l’île de Sainte Marie organisent des excursions, dans le respect des baleines.

Les baleines à bosse migrent tous les ans de l’antarctique vers l’île de Sainte Marie (5 000 km), pour se reproduire et mettre bas (la gestation est de 11 mois).

Toutes les baleines (80 000) ne viennent pas ici, elles se répartissent dans les eaux chaudes du monde.

Chaque baleine reste environ 5-6 jours dans les eaux chaudes avant de repartir vers l’antarctique où elles se nourrissent.

Le mois de septembre sonne la fin de la saison des baleines (et donc du tourisme) sur l’île.

Le spectacle a été grandiose. Nous avons eu la chance de voir plus d’une vingtaine de baleines et surtout, nous avons eu le privilège de naviguer avec un groupe de dix baleines pendant une demi-heure.

Nous avons aussi vu des baleineaux avec leurs mères. Cette année a été marquée un nombre élevé de baleineaux, ce qui est vraiment génial pour l’espèce.

Les photos ne reflètent pas complètement le spectacle auquel on a assisté durant plus de trois heures... mais je n'avais pas le matériel et ajouter à ça : le bateau, ce n'est pas le plus stable pour prendre des photos !

Nageoire pectorale  - mesure un tiers de la longueur de la baleine 
Nageoires pectorales de deux baleines 
A droite : la tête de la baleine 
Tête d'une baleine : avec ses deux évents et sa bosse 

Ça s'est fait !

Cet après-midi, c'est repos avant de changer d'hôtel. Je quitte le sud de l'île pour loger plus vers le centre (mais toujours en bord de mer) pour découvrir le nord et ses piscines naturelles et la cote est, plus sauvage.

A très vite !

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Départ de mon nouvel hôtel situé au centre de l’île en VTT, direction les piscines naturelles situées complètement au nord de l’île de Sainte Marie. Distance 30 km…

Les piscines naturelles sont un lieu touristique, mais aussi un lieu de croyances.

Les piscines naturelles portent bien leur nom ! Ce sont trois bassins d’eau retenue par les rochers et qui se remplissent à marée haute.

En arrière plan, la 1ère piscine, comme dans un jacuzzi ! 
La baignoire, profonde et chaude 
Et enfin, la piscine à vagues, plutôt dangereuse 

C’est aussi un lieu de croyances. Interdiction de porter des chaussures sur le site, de l’or et d’apporter du porc. Chaque année, les villageois font un sacrifice sur la plage (cf la tête du zébu sacrifié en 2016) et aussi des offrandes. Ils jettent des pièces dans les rochers.

C’est un site magnifique. J’ai bien profité des piscines et des plages pour me remettre de mes 30 km et me préparer pour les 30 km du retour.

Le paysage valait bien les 60 km de VTT !!!!

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Direction la côte est et plus particulièrement la baie d’Ampanihy.

Ce côté de l’île est beaucoup plus sauvage. Elle est difficilement accessible, surtout de mon hôtel. Pendant la saison des pluies, c’est encore pire, voire impossible !

L’avantage qu’elle ne soit pas accessible comme le reste de l’île, c’est qu’il y a peu de touristes et d’hôtels.

Pour y accéder, il me suffisait de traverser l’île d’ouest en est. Facile à dire, beaucoup moins à faire. Merci à André de mon hôtel qui m’a conseillé d’y aller à pied (et non en VTT) et j’ai vite compris pourquoi. Il m’a indiqué la piste que je devais prendre. En réalité, il s’agissait d’un tout petit sentier. Le problème des sentiers dans la forêt, c’est qu’il y en a beaucoup… Au départ, je me suis repérée avec le soleil et au bout d’1/2 heure de marche, j’ai croisé le chemin d’une jeune malgache avec sa petite sœur qui devait avoir 5 ans. Je les ai suivies… Puis, nous avons croisé une vieille dame qui m’a dit de continuer à les suivre. On a marché une bonne heure ensemble, mais pas beaucoup de communication verbale, elles ne parlaient pas français. Arrivées à leur village, j’ai croisé un villageois qui m’a indiqué la suite de mon chemin. Et ça a été le cas tout le reste du trajet qui a duré plus de 2h30. J’ai traversé la forêt, les rizières, les petits villages.

L'arrivée sur la baie 

Arrivée au village au bord du canal, j’ai été « poursuivie » par Frédéric, un piroguier âgé d’environ 50 ans, lequel était particulièrement imbibé de rhum. Il ne me lâchait plus. Je ne sais pas comment il arrivait à tenir debout et à me suivre. François, un autre piroguier du village m’a escorté jusqu’au restaurant Chez Nono, mon but fixé au départ. C'était assez comique, enfin pour moi...

En arrivant au restaurant, j’ai rencontré le fameux Nono, un malgache avec la banane ! Son restaurant est assez réputé pour ses langoustes et surtout son crabe. J’ai donc commandé du crabe coco. Sur l’île de Sainte Marie, dans tous les restaurants ou gargotes, il faut commander au moins 2 heures en avance…

Le temps que Nono prépare le crabe, François m’a fait traverser la mangrove en pirogue, avant de traverser le canal et d’arriver sur la péninsule d’Ampahiny. Le paysage était superbe, comme à chaque fois ! Je me suis baignée dans l’Océan indien, juste en face de La Réunion. Après la longue marche, cette baignade était salvatrice !

La traversée de la mangrove 
François, le piroguier ! 

Sur le trajet du retour, nous avons beaucoup discuté de la vie de François et notamment de la scolarité de ses enfants. A Madagascar, l’école publique est payante, il faut payer ce que l’on appelle le « collage ». C’est un droit d’entrée. En primaire, c’est 30 000 Ariary, chaque année (un peu moins de 9 euros), au collège 50 000, au lycée 100 000 et à l’université, il faut payer les matières principales dans chaque filière. D’où le faible taux de scolarisation en zones rurales et pour les familles qui n’ont pas les moyens.

Les gouvernants n’ont aucun intérêt à rendre l’éducation gratuite. La raison est simple : un peuple éduqué est un peuple qui se révolte… Or, à Madagascar, les gouvernants s’enrichissent sur le dos du peuple qui s’appauvrit. La recherche de leur intérêt personnel se fait au détriment de l’intérêt du peuple. Il n'y a aucun partage des richesses.

La condition des malgaches est en train de s’aggraver. Leurs conditions de « survie » sont de plus en plus difficiles.

Bref… C’est désespérant…

De retour au bord du canal, j’ai dégusté trois excellents crabes (pêchés le matin même dans le canal) à la sauce tomate- noix de coco. Il s’agit d’un plat typique du coin. Un pur délice ! Et cerise sur le gâteau, Nono m’a préparé en dessert un bonbon coco. C'est de la noix de coco rappée et caramélisée au miel. Miam !!!!

Après ce copieux repas, il a fallu repartir. Beaucoup plus dur avec la fatigue ! Ça m’a paru interminable. Je n’ai pas pris le même chemin qu’à l’aller, de peur de me perdre dans la forêt. Du coup, c’était plus long en distance et je devais marcher au moins 5 km sur la route. Mais pas de regret, j’ai fait la connaissance d’une française, Murielle, qui m’a pris en scooter. On va se retrouver la semaine prochaine sur le canal des Pangalanes !

Voilà, c’était mon dernier jour de découverte de l’île de Sante Marie. Je me garde une journée de détente avant de repartir sur Tamatave pour retrouver Sonia et deux autres volontaires et repartir découvrir un autre site incontournable de Madagascar !

Un petit selfie pour la route !

A très vite !

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Il se situe au Sud de Tamatave, sur la côte est de la Grande Ile et est constitué de rivières naturelles, de lacs et de canaux creusés par l’homme.

Le canal est séparé de l’Océan Indien par une très étroite bande de terre qui s’étend sur 650 km.

Le canal a été creusé entre 1886 et 1901, afin de faciliter le transport des marchandises vers le Sud. Il a été creusé par les malgaches, mais aussi les chinois. Nombreux sont ceux qui y ont laissé leur vie, victimes notamment des crocodiles.

Aujourd’hui, le canal est utilisé seulement pour le transport local de marchandises. Mais il existe une vie autour du canal.

Le canal des Pangalanes est aussi devenu un site touristique incontournable de l’est de Mada. Mais ça n’a pas été simple pour l’organisation de ces quelques jours le long du canal, malgré la multitude des moyens de transport…

Petite précision de vocabulaire : quand je parle de bateaux, il s’agit en réalité de pirogues…

1ère possibilité et la plus simple : demander aux quelques hôtels touristiques situés le long du canal de s’occuper du transfert. Avantages : sécurité et rapidité (2 heures de transport au lieu de 5 heures). Inconvénient : le prix exorbitant : l’A/R pour 1 million d’Ariarys, soit 295 euros.

2ème possibilité : prendre un bateau brousse au port fluvial de Tamatave. Avantage : le faible coût. Inconvénients : on ne sait jamais à quelle heure on part, ni à quelle heure on arrive. Il faut aussi négocier pour que le bateau nous dépose là où on le souhaite, sans avoir la certitude de trouver un bateau pour le retour. Et 2ème inconvénient : la sécurité aléatoire, du fait notamment de la surcharge de personnes et de marchandises.

3ème possibilité : trouver un bateau de marchandises. Avantage : là encore le faible coût. Inconvénients : les mêmes que pour le bateau brousse et moyen de transport le plus risqué : les pirogues sont tellement chargées qu’elles sont à la limite de la flottaison…

4ème possibilité : prendre le train qui relie Tamatave à Ambila-Lemaitso. Une voie ferrée existe tout le long de l’étroite bande de terre située entre le canal et l’océan. Il y a un seul départ par semaine (le mardi matin) et un seul retour (le lundi). Le train s’arrête dans toutes les petites « gares » des villages situés sur cette bande de terre. Avantage : moyen de transport le plus exotique : à gauche, on voit l’océan et à droite, le canal et les lacs. Inconvénient : la longueur du trajet, et encore pire que pour les bateaux brousses : la fluctuation des horaires. On peut attendre le passage du train durant des heures et des heures…

Et enfin, 5ème possibilité : louer les services d’un tour opérateur. Beaucoup d’« agences » proposent des circuits le long du canal. Comme pour les transferts organisés par les hôtels, c’est vraiment cher.

Mais à côté de ces pseudos agences, il est possible de trouver des « guides » qui proposent leurs pirogues et leurs services pour organiser son circuit personnalisé. Avantage : le coût est plus faible et le circuit est très personnalisé. Inconvénient : on ne sait pas sur qui on tombe…

Notre choix s’est porté sur... Suspens !!!!!!!

Comme j’étais sur l’île de Sainte Marie à profiter, c’est Sonia qui s’est occupée de l’organisation (ben oui, je peux pas tout faire !).

Lorsque Sonia est allée voir au port fluvial comment organiser notre séjour, elle a été accostée par Monsieur Norris, un unijambiste se déplaçant avec son vieux scooter qu’il a aménagé pour poser ses béquilles. Il lui a proposé un circuit de plusieurs jours le long du canal avec sa pirogue motorisée pour seulement 500 000 Ariarys. Pour ce prix, on avait une pirogue motorisée pour nous seules, un piroguier et un guide pour 5 jours.

Lorsque je suis arrivée sur Tamatave le lendemain, nous avons rencontré à nouveau Monsieur Norris qui nous a détaillé le programme (que nous pouvions changer au gré de nos envies). Nous avons finalement accepté d’utiliser ses services pour un départ le lendemain (lundi). On a bien sûr refusé de lui donner l’avance qu’il demandait et le rendez-vous a été fixé le lendemain pour le départ du port fluvial.

On se disait que le risque était limité : s’il s’agissait d’une arnaque, au pire, on se prenait un vent au port fluvial mais pas de perte d’argent.

Bref… Le lendemain matin, direction le port fluvial en tuk tuk avec nos sacs à dos. Et là, 1ère bonne surprise : Mr Norris est là comme convenu. A ce moment-là, nous lui donnons, après négociation, la moitié du prix. 2ème surprise : il sort de son scooter un facturier ! On découvre alors que sa pseudo agence s’appelle : « Dieu protège tours » ! Etait-ce un signe ????

Quelques minutes et un coup de téléphone plus tard, arrive un jeune homme bien habillé. Fred, notre guide qui va nous accompagner (le 1er jour et la 1ère nuit en attendant notre second guide, Denis). Autre bonne surprise : il s’agit d’un guide agréé.

Notre piroguier quant à lui s’appelle « Derra ».

11 heures : départ en pirogue motorisée avec Derra, Fred, Sonia et moi. La pirogue va à une allure de 20 km/h... On a le temps de profiter du paysage !

1er arrêt dans le village de Ankarefo. Le long du canal, on voit les enfants qui jouent et se baignent, les hommes et les enfants pêcher, les femmes faire la lessive, les ouvriers qui travaillent le long du canal….

La pêche se fait notamment à mains nues. Ils sont 2 ou 3 dans l’eau. Un 1er tape avec ses mains dans l’eau afin de faire peur aux poissons qui vont aller se cacher dans le sable, il ne reste plus qu’aux deux autres de plonger pour les attraper (enfin plus facile à dire qu’à faire).

Logements typiques dans les villages 

2ème arrêt : le village de Tampina pour visiter la distillerie de niaouli. Fred nous assure que la distillerie fonctionnait il y a 2 mois. Je vous laisse apprécier…

Pour la petite histoire, cette distillerie est née d’un projet d’une ONG afin de créer une AGR (activité génératrice de revenus) pour les villageois. Certes elle a fonctionné, mais depuis le départ de l’ONG, les villageois n’ont pas dû avoir les moyens d’entretenir le matériel et voilà le résultat… Echec du projet !

Village de Tampina  traversé par la voie ferrée
Pause goûter ! 
Au menu : fressure de zébu, patates douces, bananes au curry, Mofo Ravina

Le Mofo Ravina est un gâteau à base notamment de farine de riz et de bananes écrasées, enveloppé dans une feuille de bananier et cuit à la vapeur. Très consistant !

3ème arrêt et dernier de la journée, après 4h30 de pirogue : le village de Andrano-Koditra. Au niveau de ce village, la bande de terre est vraiment très étroite. Elle doit faire moins de 100 mètre de large. Tu accostes le long des berges du canal, tu traverses la ligne de chemin de fer et tu arrives directement sur la plage et les vagues de l’Océan Indien.

Côté canal 
Voie ferrée passant au centre de la bande de terre 
Côté Océan 

En résumé, le soir, c’est coucher de soleil côté canal et le matin, c’est le lever côté Océan :

Coucher de soleil côté canal
Lever de soleil côté Océan Indien 

Nous avons dormi dans une chambre d’hôtes : Chez Madame Nolah. Entre l’« hôtel » et chez l’habitant. Ici il n’y a pas d’électricité. La seule source d’électricité provient des panneaux solaires (ce système se développe de plus en plus dans les villages malgaches) et sert uniquement pour l’éclairage le soir : pas de frigo, ni d’eau chaude. Ici, tu te laves à la bassine et à l’eau froide. Mais c’était vraiment très sympa. Très bon moment.

Les sanitaires 

Le matin, réveil à 5h30 pour le lever du soleil et voir les pêcheurs du village partir sur l’Océan avec leurs pirogues. On dirait des fourmis perdues au milieu de cette étendue.

Départ des pêcheurs pour 5-6 heures de pêche 

Direction ensuite le lac Ampitabe et le Palmarium. Il s’agit d’une réserve de lémuriens, 7 espèces y vivent, mais également du nom de l’hôtel qui a été construit au sein même de la réserve.

Dès notre arrivée sur la terrasse de l’hôtel, nous avons été accueillies par le cri des lémuriens qui se trouvaient juste au-dessus de nos têtes.

Nous avons passé 2 nuits à l’hôtel Le Palmarium Beach, annexe du Palmarium, situé à 5-10 minutes en pirogue (ou à 50 min de marche). 2 jours très paisibles à profiter du calme et des baignades dans le lac… Et très bon accueil de Sylvain, le gérant et de tous les employés du Palmarium. De vraies princesses !

Le Palmarium (avec Derra et notre pirogue avec le toit bleu) 
La plage du Palmarium Beach 
Le Palmarium Beach 

Fred, notre guide, est retourné sur Tamatave et Denis devait nous rejoindre le jour même. Mais pas de Denis de la journée… Il est arrivé le lendemain (ouf…).

La journée de mercredi a été marquée par la visite de la réserve avec Denis et un autre guide. Je vous laisse découvrir les photos :


Pas très sauvages les lémuriens…

Eh oui, afin de satisfaire les touristes, les guides appellent les lémuriens qui ont bien compris que les visites se déroulent le matin. D’ailleurs, quand tu prends ton petit-déjeuner sur la terrasse, tu as des lémuriens qui viennent voir s’ils ne peuvent pas venir manger du sucre.

Les guides appâtent les lémuriens en leur donnant des bananes. En réalité, la banane ne constitue pas l’alimentation principale des lémuriens de la réserve. A la base, ils mangent essentiellement des feuilles.

La visite a été très réussie pour les touristes que nous sommes, mais en même temps, laisse un petit goût amer dans la mesure où on se rend bien compte que la présence de l’homme a modifié l’environnement et le comportement naturels des lémuriens (qui étaient présents avant la création de la réserve)...

Les lémuriens n'ont pas été nos seules découvertes durant la visite mais celles-ci étaient plus imprévues :

Un caméléon 
Belle couleuvre de plus d'un mètre de long 
Une plante carnivore : recueille l'eau de pluie, sécrète un peu de sucre  pour appâter les insectes et referme l'opercule  

Un grand merci à Monsieur Norris, Fred, Denis, Derra et à toute l’équipe du Palmarium !

Nous sommes remontées sur Tamatave pour profiter des deux derniers jours de repos avant de retourner sur Tana. Je pense rester une semaine sur Tana afin de prendre et reprendre des contacts et préparer mon prochain périple, peut-être vers le Nord ! On verra !

Et un dernier selfie pour vous dire à bientôt ! 
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Coucou, me revoilà ! Après 2 semaines de silence...

Je vous avais laissé sur le long du Canal des Pangalanes (sur la côte Est de la Grande Ile). Après ces 2 premières semaines de périple, je suis rentrée sur Tana.

J'y suis restée pendant 9 jours. Cette période n'a pas été simple à gérer. Au départ, je voulais y rester une bonne semaine, pour me poser un peu, reprendre mes contacts professionnels sur Tana et préparer le périple suivant. Sauf que...

Sauf que l'épidémie de peste a fait son apparition et a un peu modifié mes plans.

Peut être en avez vous entendu parler en France : depuis la fin du mois d'août, la peste sévit à Madagascar et a déjà tué au moins 54 personnes et plus de 500 ont été infectées.

La peste n'est malheureusement pas exceptionnelle sur la Grande Ile. En effet, chaque année, a lieu la saison pesteuse d'octobre à mars (durant la saison des pluies). La peste est transmise par les piqûres de puces provenant des rats contaminés. Il s'agit de la peste bubonique. La persistance de cette maladie est bien évidemment liée à la misère et à la pauvreté et l'épidémie est favorisée par les feux de brousses pratiqués à cette époque (qui fait fuir les rats vers les villages) et par la tradition ancestrale du "retournement des morts", qui consiste à exhumer les dépouilles des proches et à les envelopper dans de nouveaux linceuls, lors d'une grande cérémonie familiale. Enfin, l'épidémie de peste frappe habituellement les zones rurales.

Donc jusqu'ici, rien d'anormal, sauf que...

Sauf que cette année, l'épidémie ne ressemble en rien aux autres années.

Tout d'abord, l'épidémie a débuté particulièrement tôt : à la fin du mois d'août (plus d'un mois d'avance).

Ensuite, elle est apparue et se développe essentiellement à Tana et Tamatave, c'est-à-dire dans les grandes zones urbaines, où la concentration de la population est importante, de même que la mobilité des habitants. Conséquence : risque beaucoup plus important de transmission et difficulté pour suivre les chaînes de contaminations.

Enfin, elle est essentiellement pulmonaire. C'est-à-dire qu'elle se transmet par les voies aériennes... Donc très contagieuse. Elle est systématiquement mortelle si elle n'est pas traitée et la mort peut survenir au moins de 24 heures.

Conséquences de tous ces facteurs : le nombre de personnes contaminées est très important, de même que le nombre de personnes décédées pour la période.

Le gouvernement malgache n'a pas averti la population du début de l'épidémie, jusqu'à ce qu'un étranger décède de la peste pulmonaire. Un coach d'une équipe des Seychelles, venu pour un tournoi à Tana à la fin du mois de septembre.

Après ce décès, 2-3 jours avant mon retour sur Tana, un vent de panique a commencé à souffler dans la capitale. Le gouvernement a été forcé de prendre des mesures pour tenter d'enrayer l'épidémie (interdictions des rassemblements publics, fermeture des écoles pour les désinfecter, désinfection des quartiers touchés et des transports en commun...). L'OMS a aussi réagi très vite.

A ce jour, l'OMS a classé Madagascar en grade 2 : risque très élevé au niveau national, modéré au niveau régional et faible au niveau international. Pour le moment, l'OMS ne déconseille pas les échanges avec Madagascar. Seuls les Seychelles ont fermé leurs frontières aux personnes provenant de Madagascar.

Mais si la situation continue d'évoluer comme ça, le grade 3 risque d'être atteint, ce qui signifiera l'isolement de la Grande Ile... Bref affaire à suivre...

Tout ça pour dire que mon séjour à Tana a été perturbé par l'épidémie. Je n'ai pas voulu prendre de risques inutiles, donc : pas de taxis be (les bus de ville), pas de déplacements dans les quartiers touchés et/ou pauvres? pas de déplacement dans les zones très fréquentées comme les marchés... Sans compter que la réaction de panique des malgaches n'a pas aidé à prendre les choses avec un certain recul. Le lendemain de mon arrivée, lorsque je suis sortie dans la rue, beaucoup de personnes portaient des masques. Les pharmacies ont été dévalisées. Dès qu'une personne tousse, tout le monde se retourne. Un peu oppressant tout ça.

J'ai donc pris la décision de repartir de Tana et loin... Direction l'île la plus touristique de Madagascar : Nosy Be !

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Publié le 14 octobre 2017

Nosy Be qui signifie littéralement : Grande Ile. Elle est située au nord oust de Madagascar, dans la Canal du Mozambique et s'étend sur 26 km du nord au sud et de 20 km d'ouest en est.

Cette île volcanique est surnommée "l'île aux parfums", en raison de ses diverses cultures et plantations, comme la vanille, le poivre, le riz et surtout l'ylang-ylang dont la fleur est utilisée pour produire de l'huile essentielle (très recherchée par les grands créateurs de parfums).

Au niveau climat : il fait chaud, voire très chaud toute l'année !

Nosy Be est certainement l'endroit le plus touristique de Madagascar. Mais aussi, et malheureusement, réputée pour son tourisme sexuel. En effet, l'île regorge de plus ou moins vieux vahazas (surnom donné aux blancs par les malgaches) qui viennent profiter des jeunes femmes en recherche d'une vie meilleure... Ces vahazas sont essentiellement des français et des italiens. Ils sont partout !

J'avoue qu'au début, je n'ai pas apprécié Nosy Be à cause de cela, mais heureusement, ce n'est qu'une facette de Nosy Be. L'île présente plusieurs visages :

  • d'un côté celui des balnéaires Ambatoloaka et Madirokely, avec l'animation et les "filles faciles";
  • de l'autre, une île accueillante et paisible.

Il y en a pour tous les goûts !

Je suis restée sur Nosy Be durant 5 jours. Au départ, ça me semblait suffisant car j'étais un peu bloquée sur le côté touristique de l'île et tout ce qui va avec. Mais au bout de 2 jours, j'ai commencé à vraiment aimer cette île et toutes les petites îles magnifiques autour. J'aurais bien prolongé mon séjour ici mais j'ai une opportunité pour partir sur Diego Suarez en 4x4 dimanche (et si je ne la saisis pas, je devrais faire un très long et pénible trajet en taxi brousse).

En 5 jours, je n'ai pas eu le temps de faire le 1/3 des immanquables de Nosy Be. Mais j'ai quand même découvert des coins magnifiques.

Le 1er jour, j'ai découvert Hell Ville, la principale ville et surtout la ville portuaire de Nosy Be. C'est une ville très vivante, marquée par son architecture coloniale. J'ai beaucoup aimé déambuler dans les rues, sur l'avenue de l'indépendance, les Cours de Hell, le grand marché.

Avenue de l'Indépendance 
Cours de Hell 
Cours de Hell 
Le grand marché 

Le 2ème jour, je suis partie en excursion sur deux îles voisines : Nosy Komba et Nosy Tanikely.

Nous étions seulement cinq : j'étais la seule française au milieu de 4 anglais (un couple et deux amis). Cerise sur le gâteau : j'ai travaillé mon anglais ! Ils étaient vraiment très sympas.

Nous sommes partis à bord d'un bateau pour rejoindre tout d'abord Nosy Komba, au Sud de Nosy Be. Surprise sur le trajet : un groupe de dauphins nous a escorté (mais honnêtement j'ai largement préféré les baleines à bosse).

Il s'agit de la plus grande des îles entourant Nosy Be. Pas de routes, ni de véhicules à moteur. La végétation est très luxuriante. Donc ça s'annonçait vraiment super comme découverte. Sauf que tout est fait pour les touristes. Résultat : tu te promènes accompagné d'un guide et tu empreintes le même chemin que tous les autres touristes, et il y en a beaucoup... Et surtout, toutes les découvertes de la biodiversité de l'île sont faites de manière artificielle : les lémuriens que l'on appelle pour venir sur les épaules des touristes, puis le boa constrictor autour du cou, les tortues, même le caméléon semble apprivoisé ! Et c'est pareil pour la flore. Belle déception !

Nosy Komba 
Nosy Komba 

Direction ensuite Nosy Tanikely pour faire du snorkeling !

Nosy Tanikely (littéralement : île de la petite terre) est classée en réserve marine depuis 2010. L'un des plus sites de plongée de la région.

Nosy Tanikely 

En arrivant sur l'île, notre guide nous a laissé un peu moins d'une heure pour commencer à découvrir les fonds marins, seuls. Puis après le déjeuner sur la plage, il nous a emmené plus au large pendant plus d'une heure.

Petite précision pour ceux qui ne connaissent pas le snorkeling : plongée avec masque, tuba et palmes.

Et bien là : je n'ai pas été déçue : IT WAS AMAZING !!!!!! Des poissons de toutes les couleurs, des coraux de toutes les formes, des tortues, des énormes poissons, une raie, un poulpe...

Je n'ai pas de photos pour vous montrer tout ce que j'ai vu et le seul bémol, c'est que j'aurais bien aimé être avec un connaisseur !

En tout cas, c'était une journée magnifique !

Le 3ème jour, je décide de monter au mont Passot, point culminant de Nosy Be (329 mètres), qui offre un panorama imprenable de l'île et de faire les lacs de cratère autour du mont. J'ai fait cette excursion par mes propres moyens, en louant un VTT. La veille, j'avais rencontré le patron d'un hôtel proche du mien qui m'avait bien conseillé sur l'itinéraire.

Le mont se situe à 27 km de mon lieu de départ. Malheureusement pour moi, le temps n'était pas de la partie, plus je grimpais, plus il pleuvait et il y avait du brouillard. Résultat : après 2 heures de VTT, en arrivant au bureau d'accueil (où il faut s'acquitter d'un droit de passage), j'ai fait demi tour car la vue était bouchée !

Vue proche du somme du mont Passot 

Mais bon, je ne regrette pas la montée car les paysages étaient vraiment beaux !

Après ce petit tour de plus de 55 km, petite pause sur la plage d'Ambatoloaka (qui se prononce "ambatoulouk'"), là où se trouve tous les touristes. Mais l'ambiance était très sympa et il y avait beaucoup d'enfants malgaches jouant sur la plage. Car on était vendredi et ici, on appelle cette journée de la semaine le "vendredi joli" !

Pour rejoindre mon hôtel, situé sur le long d'une belle plage juste derrière la petite colline qui est sur la photo ci-dessus, comme la marée était basse, j'ai pu la contourner. Belle petite ballade de fin d'après-midi. J'ai découvert, en plus du beau panorama, des "édifices" étranges (personne n'a su me renseigner... dommage).

Vue sur la plage d'Ambotoloaka 
Vue sur la plage de mon hôtel 
La plage de mon hôtel 
Coucher de soleil vu du jardin de l'hôtel 

Pour mon dernier jour complet sur Nosy Be, j'avais prévu de visiter le Parc National de Lokobe, situé au sud est de l'île. Mais là encore, la pluie de la nuit et du matin a modifié mon projet et je suis restée au calme sur Hell Ville. Je serais obligée de revenir !

Demain, départ matinal pour la traversée et rejoindre Ankify sur la Grande Ile, retrouver mon chauffeur et partir pour 5-6 heures de trajet pour rejoindre Diego Suarez (situé à 240 km d'Ankify) ! Hâte d'y être pour découvrir la ville et la Région : la Mer d'Emeraude, les 3 baies, le Parc national de la montagne d'Ambre, le Parc national d'Ankarana, le lac sacré et les Tsingy rouges ! Voilà mon programme !

A très vite !

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Publié le 29 décembre 2017

Mbola Tsara !!!! (bonjour en dialecte malgache de Diego Suarez)

Plus de deux mois de silence de ma part... Depuis que je suis arrivée à Diego Suarez. Ce n’était pas forcément prévu mais j’y reste ! Un gros coup de cœur pour la ville, la région, les habitants… Bref un tout qui fait que je m’y sens très bien !

Diego Suarez, ou plutôt Antsiranana en malgache, est la plus grande ville du nord de Madagascar. C’est également le 3ème port de la Grande Ile. Elle a été pendant longtemps l’ancienne garnison française. Les vestiges de la colonisation sont nombreux (et malheureusement pas seulement au niveau de l’architecture, j’y reviendrai plus tard). La ville est encore très liée avec la Bretagne ! Ah ces bretons, ils sont vraiment partout ! Pas un jour sans voir un drapeau de la Bretagne…

La Région de Diana est une région magnifique, entre océan et montagne, entre paysages arides et forêts denses... Les escapades ne manquent pas !

Un petit aperçu de ce que j'ai fait (mais il en manque...) :

La mer d'Emeraude :

Un site exceptionnel (bon sur les photos, ça ne ressort pas à cause de temps couvert...) : la faible profondeur du lagon associée au fond sablonneux donne une couleur turquoise magnifique à l'eau.

Le départ du port de Ramena 
La traversée pour atteindre la mer d'Emeraude 
L'arrivée sur la Mer d'Emeraude (la bande turquoise au fond) 
Déjeuner sur Nosy Suarez : au menu patates douces frites, riz coco, poissons entiers tout juste sortis de la mer et grillés ! 

Les 3 baies : La baie de Sakalava, la baie des Pigeons et la baie des Dunes :

Sakalava avec son spot de kitesurf 
La baie des Pigeons 
Vue sur la mer d'Emeraude 

Les tsingy rouges :

Au Sud Est de Diego, les tsingy (terme malgache) sont des formations constituées de grés, de marne et de calcaire et qui ont été sculptées par la pluie et le vent.

Le Parc national de la Montagne d'Ambre :

Au sud ouest de Diego, à côté de Joffreville, la Montagne d'Ambre est une forêt humide recouvrant un massif volcanique. Le Parc comporte de nombreuses espèces endémiques de Madagascar.

Dans ma main, le brookesia - le plus petit caméléon au monde
Où suis-je ? 

Randonnée à Joffreville :

Avec trois copines, nous avons fait une belle randonnée de 18 km en partant de Joffreville (à 45 km de Diego) jusqu'au petit village d'Amtongombato. Paysages et vues magnifiques ! (comme d'habitude ici)

Le Flamboyant - arbre emblématique de la Région 
Un litchi 
Un manguier 
La récolte des pistaches (cacahuètes pour nous) 

Des rencontres :

Pour la petite histoire, certains enfants que l'on a croisés avaient peur de nous. Ils se mettaient à pleurer en nous voyant. La raison : ils n'avaient pas l'habitude de voir des vahazas !

Des rencontres plus sauvages :

Un dimanche à la baie des pirates :

1ère étape : le village d'Ambodivahibe pour une petite ballade en pirogue :

Déjeuner au bout du monde : au menu, des langoustes avec un paysage idyllique...

Coût du repas : 8 €... 

Dernière étape : une plage au bout du bout du monde...

Et pour terminer, un magnifique coucher de soleil sur la route du retour :

A suivre, la ville de Diego Suarez...

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Publié le 3 janvier 2018

La ville est coupée en deux :

La rue Colbert, longue de plus d'un kilomètre, est située entre la place de l'hôtel de ville et l'hôtel de Région, et la place Joffre. C'est la rue touristique, là où se concentrent les hôtels et restaurants, les même qu'en France, ainsi que les boutiques de souvenirs... C'est la partie occidentale de la ville.

Les vestiges de l'époque coloniale sont très présents. Et malheureusement, je ne parle pas seulement de l'architecture des bâtiments... Comme dans toutes les grandes villes de Madagascar, de nombreux vieux vahazas s'installent quelques mois dans l'année pour avoir des relations avec les jeunes, très jeunes, femmes malgaches. Ce sont essentiellement des retraités. On les voit se pavaner dans la rue Colbert, sur les terrasses des restaurants et bars, avec leurs jeunes compagnes. Certains ont même des enfants avec elles...

Dans ces relations, les jeunes femmes malgaches, qui n'ont pas d'espoir d'avenir, sont à la recherche des vieux vahazas pour avoir une vie matérielle meilleure... Quelle image de la femme pour leurs petites filles... Et les vieux vahazas viennent chercher des relations qu'ils n'auraient pas en France et aussi un pouvoir d'achat.

Je les appelle les VVD : les Vieux Vahazas Dégueulasses !

Bref... Je ferme cette parenthèse et vous laisse découvrir les photos :

L'Hôtel de Ville 
Place de l'hôtel de ville 
 La rue Colbert , sur la droite, le Grand Hôtel, 4*, là où je vais nager 
La rue Colbert 
La Place Joffre , le dimanche , les malgaches viennent profiter de la vue sur la baie
Le Tribunal de Première Instance 

Le quartier populaire avec son bazar be (littéralement : grand marché), la rue des karanes, les gargotes à même les trottoirs... La vie quoi !

Au milieu du quartier populaire, lieu de toutes les rencontres, là où je viens tous les jours ! 
La terrasse 
Le bazar be 
Une mangue coûte environ 0,07 € (non je n'ai pas mis un zéro en trop) 
Les bouteilles contiennent des achards de fruits pimentés 
Petites étales dispersées sur les trottoirs, on y achète des clopes, du crédit pour le téléphone, des bonbons. Le tout à l'unité! 
Gargotes qui correspondent à nos petites épiceries, histoire de dépanner... 
La grande surface de Diego, qui correspond en taille à nos petites supérettes 

Se restaurer à Diego :

Pour les petites creux :

Ici, on mange à toute heure de la journée. Il y a de nombreuses petites gargotes à même les trottoirs.

On y trouve des mofo gasy (sortes de pancakes à base de farine de riz) (le matin), des beignets de bananes, d'aubergines, de poivrons, des patates douces frites, du manioc frit, des bananes frites, des mini brochettes de zébu...

Le matin 
Le soir avec les copains ! 
Gargote où l'on vient s'asseoir pour y boire son jus de coco avec du citron et du miel ! 

Les gargotes plus élaborées, de type restaurant. On y mange essentiellement les plats typiques malgaches. Par exemple le romazava : bouillon avec des brèdes et parfois de la viande ou du poisson, le ravitoto : feuilles de manioc pilées, parfois cuites au lait de coco, et accompagnées de viande de porc, les mine soa : pâtes mélangées avec des légumes, de la viande hâchée et un oeuf sur le plat...

On y déguste aussi du calamar, du poulpe, des crevettes, du poisson... C'est un régal ! (le tout est de fermer les yeux sur l'hygiène)

Intérieur d'une gargote 

Se déplacer à Diego :

En tuk tuk 
En 4L jaunes 
Le pousse pousse, qui sert de transport scolaire ! 


Notre quartier - notre maison :

Depuis plus d'un mois, je vis en colocation dans une maison qui se situe dans un quartier à un peu plus d'un kilomètre du centre ville. Juste à côté du lycée mixte (le lycée public malgache). C'est un quartier résidentiel entouré de pistes, dans lesquelles se cohabitent des maisons et des cabanes en taules.

Question sécurité, le quartier en lui-même, ça va. Mais c'est la route pour y accéder qui craint la nuit. On prend donc systématiquement des tuk tuk ou on sort en scooter, à partir de 20-21 heures.

La nuit, on a un gardien, qui ne parle pas du tout français, ce qui n'est pas simple et qui souvent dort. La journée, il est "chauffeur" de pousse pousse (charrette tractée par les hommes)...

Au fond à gauche, notre portail vert 
La maison 
La cuisine 
La salle d'eau 
Pour laver le linge 

Ici, on se lave au seau (et pas d'eau chaude mais vu la chaleur, ce n'est pas un problème) ! Pas assez de pression pour utiliser la pomme de douche. Généralement, on n'a pas d'eau du tout entre 5-6 heure du matin jusqu'à 13-14 heures. Mais avec la saison des pluies qui commence, ça va s'empirer. On n'a pas d'eau depuis 36 heures et quand elle va revenir, elle va être très marron.... Il faut donc s'organiser, surtout lorsque l'on vit à 5 ! Dès que l'on a de l'eau, on remplit des seaux, des bassines et des bidons.

Pour laver le linge, c'est pareil. On a une femme de ménage, Jeanne qui vient deux matinées par semaine pour le ménage et laver notre linge. C'est bien agréable car c'est long et fastidieux !

Pour cuisiner, on n'utilise pas l'eau directement, on la filtre avant.

Le quotidien est vraiment différent de chez nous, mais on s'y fait très bien ! (enfin, on en reparlera à la fin de la saison des pluies...)

Le seul point négatif de notre quartier, c'est la décharge sauvage qui se trouve à 50 mètres, juste à côté du lycée. Les gens viennent déposer tous les jours leurs déchets et y mettent régulièrement le feu. Les chiens errants, les chèvres (qui se promènent en liberté dans toute la ville) et les poulets (idem) viennent se nourrir.

Autour de Diego :

Le pain de sucre à gauche et la montagne des français à droite 

On ne peut pas parler de Diego sans parler de Ramena. Petit village situé à moins de 20 km de Diego. A la base, c'est un petit village de pêcheurs, qui est aussi le lieu de rendez-vous des malgaches le dimanche. Les familles viennent y passer la journée avec le pique-nique pour profiter de la plage, longue de 3 km et le soir, c'est la fête!

Ramena c'est aussi ses couchers de soleil absolument magnifiques ! On ne s'en lasse pas...

Je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne année !!!!!!