Carnet de voyage

2ème voyage en Guinée AWA NANI

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Départ en Guinée pour poursuivre les équipements des écoles de Kissosso et Damarys et mettre en place un système d'eau potable pour les enfants.
Décembre 2019
2 semaines
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Publié le 13 décembre 2019

Nous partons, mon mari et moi, pour la Guinée où nous poursuivons l'équipement des écoles de Kissosso et de Mali. Entre temps, nous avons créé une association Awa Nani et c'est en son nom et avec toutes les personnes qui composent cette association, que nous œuvrons pour les écoles. J'aurai de mon côté, une dizaine de fûts envoyés à trier, répertorier et ventiler en fonction des besoins pour continuer d'équiper les écoles. Parallèlement, mon mari s'occupera de mettre en place un système pour potabiliser l'eau de l'école Kissosso afin que les enfants puissent boire de l'eau saine.

Logo de l'association AWA NANI, fûts envoyés et préparation de la formation

En Guinée Conakry l’eau est disponible mais peu sure. La distribution de l’eau est défaillante et l’eau est souvent dangereuse pour la population https://youtu.be/QyAd9-JS_4A

A l’école Kissosso de Conakry, le puits peu profond permet de disposer d’eau à la saison humide, à la saison sèche l’école doit régulièrement acheter de l’eau à la Société de eaux de Guinée SEG qui vient par citerne. L'eau de la SEG est peu fiable en raison de l'insalubrité des installations et des circuits d'acheminement; de plus il y a régulièrement des rupture d’approvisionnement et beaucoup de quartiers ne sont alimentés que par des bornes fontaines alimentées par des citernes. Les porteurs d'eau transportent et vendent l'eau dans les quartier dans des bidons de récupération plus ou moins propres. 20l d'eau vendue par la SEG dans les fontaines publiques coûte 200 GNF, Les porteurs d'eau achètent cette eau et la transportent un peu partout dans Conakry le prix à l'achat pour la population étant très variable selon les quartiers.


L'eau de la SEG n'étant pas saine, ceux qui peuvent se le permettre préfèrent acheter de l'eau potable en sachet. L'eau potable est vendue dans les commerces, un sachet de 400 ml d'eau vendue à l'unité, acheté par les élèves aux porteurs de sachets représente environ 500 GNF (Franc Guinéen). L'eau achetée en paquets de 20 sachets dans les petits commerces coûte entre 5000 à 7000 GNF selon les vendeurs et les quartier.

Un forage à 100 m coûte environ 6000 euros soit 63 millions de GNF, seuls les très riches peuvent se le permettre. le salaire mensuel moyens est de 50 euros soit 525000 GNF, mais la disparité de revenu est très grande.

Le projet est d’équiper l'école d'un système de filtration d'eau. Plusieurs solutions existent : le filtre biosable et les systèmes à cartouches filtrantes exigeant un remplacement régulier des cartouches.

Filtre biosable 

Nous allons installer en amont un filtre BioSable et en aval un filtre à cartouches. L'inconvénient du filtre BioSable est la durée de maturation de la couche biologique qui permet d'éliminer les agents pathogène (qui met quelques jours) ; en effet, le système à cartouches est d'usage immédiat mais les cartouches devront être remplacées. Néanmoins, pendant le temps de maturation de la couche biologique le filtre BioSable permet quand même de filtrer les boues et d’éviter d'endommager les filtres a cartouche plus fragiles, à l'issue de la maturation seul le filtre BioSable devrait être nécessaire, il s'avère un peut délicat a mettre en oeuvre.

Le filtre à cartouche a été fabriqué à moindre frais en achetant les cartouches filtrantes (70€ l'unité environ) et en récupérant un bidon pour faire le récipient de filtration, un système de trop plein permet la filtration en continu.

Pour le filtre BioSable nous avons prévu de récupérer un des fûts de transport utilisé pour envoyer les livres et de nous inspirer d'un exemple similaire trouvé sur internet. Peut être pourrons nous en fabriquer même deux en parallèle.

Nous allons aussi essayer de former des personnes sur place pour fabriquer d'autres filtres et démultiplier le savoir faire. 😀

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Publié le 13 décembre 2019

Le voyage s'est très bien passé. Pour commencer à organiser la distribution de l'eau, j'ai récupéré toutes les petites bouteilles d'eau distribuées dans l'avion et après en avoir parlé avec le personnel naviguant, ils ont participé à la collecte et l'un d'entre eux m'a même donné des vêtements pour enfants à donner que j'ai récupérés à l'aéroport de Conakry.

Nous avons été très chaleureusement accueillis par nos amis et si Philippe avait tout à découvrir, moi j'étais heureuse de retrouver tout ce que j'avais déjà tant apprécié lors de mon premier voyage comme ces différentes senteurs captées dès notre arrivée et qui ont contribué à me replonger dans le contexte.

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Publié le 13 décembre 2019
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Publié le 15 décembre 2019

Apres plus d'une heure d'embouteillage, retour à l'école Kissosso pour voir la bibliothèque installée l'année dernière et faire des repérages pour installer les filtres pour l'eau potable.

En chemin recherche de bidons et d'éléments pour la fabrication du filtre Biosable 

Accueillis par la directrice de l'école Mme Barry et son fils Harounna comptable de l'école. Nous avons aussi rencontré le Docteur Bah, Chirurgien Ophtalmologiste qui collabore avec d'autres associations, qui a accepté de s'occuper gratuitement du dépistage des difficultés visuelles des enfants de l'école et pourra attribuer la centaine de paires de lunettes qu'un opticien d'Antony nous a confié. La bibliothèque est toujours la, quelques frayeurs cependant car à la saison des pluies il y a eu des infiltrations sur le mur ou sont rangés les livres. Deux ou trois livres ont un peu gonflé, nous allons sécuriser les livres en les éloignant du mur et améliorer les étagères. De l'autre coté il faut regarder comment installer les filtres et se brancher sur la plomberie.

Repérage des lieux, le fameux puit, les cuves de stockage et les nouvelles latrines  
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Publié le 20 décembre 2019

Bonjour désolé de ne pas avoir donné de nouvelles, nous avons été bien pris par les travaux sur le terrain et les déplacements sont difficile ici avec beaucoup d'embouteillages pour aller d'un point a un autre et la difficulté de se faire accompagner car certains quartiers sont dangereux. On a aussi eu des soucis avec l'internet, on a consommé toutes les données deux deux forfaits téléphonique des cartes sim qu'on a acheté ici avec les téléchargements de documents et Philippe qui continue a travailler en parallèle, (un conseil au passage ne jamais activer l'itinérance des données à l’étranger avec un forfait français 50 € consommés en quelques secondes pour rien 😦). Ici il n'y a pas de feu rouges aux carrefours, du coup a chaque carrefour ça fait des nœud et les policiers on bien du mal a gérer le flux de voiture pour réguler le trafic, créant une file d’attente en amont du croisement.

Récupération des derniers fûts près de l'aéroport. Le chauffeur n'avait pas de bons cordage pour attacher le fût sur le toit, on était pas très fiers quand on passait dans les trous, même si on avait choisi le plus léger pour mettre sur le toit de la voiture. Il y a beaucoup de 4x4 ici car dès qu'on prends les rues adjacentes même dans les "beaux quartiers", les rochers de bauxites rouge côtoient des trous ou certaines voitures ne peuvent pas passer.

Nous avons complétés les livres de la bibliothèque, fait modifier les étagères pour qu'ils ne prennent plus l'humidité. Les premières étagères étaient rugueuses et on pouvait se mettre des échardes. Les tasseaux au fond des étagères, permettent que les livres ne touchent pas le mur et ne prennent plus l'humidité à la saison des pluies.

Le Docteur Bah, Chirurgien Ophtalmologiste a été formidable. Il nous a beaucoup aidé, il a donné pendant toute une journée des consultations gratuites et a trouvé des enfants et personnes adaptés pour utiliser les paires de lunettes que nous a donné l'opticien d'Antony. Malheureusement il a détecté quelques cas un peu grave qu'il devra suivre a l’hôpital. Certaines pour presbytes ont aussi trouvé preneurs.

Nous avons donné la formation pour le système d'eau potable.

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Publié le 20 décembre 2019

Nous avons été chercher des poubelles plastiques pour le déversoir, adaptés les fûts pour en faire des filtres, L'oncle d'Harounna, Mamoudou qui est maçon suit toutes les étapes pour pouvoir en faire d'autres.

Nous avons été chercher ensuite, les matériaux pour remplir le filtre, la négociation a été âpre avec certains notamment pour les graviers fin vendus très chers en comparaison au sable. On a du mal a appréhender le juste prix des choses, ici c'est à la tête du client, même si nous sommes accompagnés, ils nous voient venir.

Pour des pièces de plomberie ça s'est terminé à la tombée de la nuit à la lueur des smartphones ...

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Publié le 20 décembre 2019

Nous avons commencé a laver le sable qui est une opération importante et il y a beaucoup de sable à laver pour remplir les deux fûts.

Malheureusement nous avons été bloqués, il n'y avait plus d'eau dans le puits. J'ai pu avoir plus de renseignements sur son fonctionnement. Le puits fait 25 m, c'est un étroit boyau creusé de main d'homme descendu à la corde et sans sécurité. Ils n'ont pas pu le faire plus profond car à la fin il avait les pieds dans l'eau et c'était dangereux. A la saison sèche ils redescendent dedans pour enlever la boue au fond et mettre du gravier.

En ce moment l'eau n'est pas très abondante mais il y en a quand même. La saison sèche est de fin décembre à début mai. La capacité du puits est en moyenne 300l d'eau qui se recharge tout les 2 ou 3 jours.

A la saison des pluies de juin à septembre l'eau est suffisante et ils peuvent en donner aux voisins. Le puits nécessiterait d'être amélioré, on a rencontré un artisan qui a creusé des puits, il a priori possible de mettre des drain et de creuser un peu plus. Il y a un forage a quelques pâté de maison plus loin, ils ont creusé à 100 mètre, mais c'est très cher, hors de prix pour l'école. Il faut des machines de forage spéciales et elles ne pourraient pas rentrer dans l'école. On m'a parlé de machines plus petites qui pourraient fonctionner et comme il y a déjà un puits de 25m, le coût serait peut être abordable. On a aussi évoqué une technique pour creuser un puits, même s'il y a de l'eau que j'ai vu sur internet.

Autour de l'école beaucoup de personnes n'ont pas d'eau, la SEG (Société des eaux de guinée), amène des citernes d'eaux et recharge des réservoirs proche des rues carrossables. L'eau est distribuée aux plus pauvres deux fois par semaine des fois moins. Les tuyaux sortent directement de terre et les gens se relaient pour remplir les bidons jaunes avec de l'eau. Ce sont des bidons dans lesquels l'huile de palme est vendue, les bidons sont recyclés pour transporter et stocker de l'eau, on en voit un peu partout dans la ville. Ce sont les bidons qui sont transportés par les vendeurs d'eau.

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Publié le 30 décembre 2019

L'eau est enfin revenue au bout de 3 jours, mais il a fallu commander une citerne, l'eau du puits n'était pas suffisante.

Le filtre bio-sable peut être installé. Nous continuons avant à nettoyer le sable et nous enlevons tous les petits cailloux qui s'y trouvent.

Quant à la bibliothèque, elle est de nouveau opérationnelle. Les livres ont été re-triés par secteur (pédagogique, primaire, secondaire).

J'ai commencé à lire l'histoire de la chèvre de Monsieur Seguin à une petite fille et un attroupement d'enfants sont venus écouter la suite.

Nous avons aussi rencontré Gnippi, notre petite filleule que nous parrainons en prenant en charge ses frais de scolarité. Gnippi est très gentille et très timide. Sa maman vend des petites choses comme des cacahuètes pour assurer son revenu mensuel mais ses ventes bien souvent, ne suffisent pas à payer la scolarité de Gnippi.

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Publié le 28 décembre 2019

Nous avons eu la chance d'assister à un mariage traditionnel Guinéen qui se se déroule en plusieurs étapes : la préparation du mariage entre les familles, la préparation des cérémonies, le mariage religieux, le mariage civil, la venue de la marié au domicile du marié pour la nuit de noce, le retour de la mariée au domicile de ses parents accompagné des cadeaux des parents du marié aux parents de la marié ainsi que de la dot. Une semaine après l'épouse retournera auprès de son époux et leur vie ensemble pourra démarrer.

Pour la cérémonie religieuse, les hommes se retrouvent d'un coté, les femmes de l'autre. Coté homme, le griot vante les louanges des deux familles et des parents ainsi que des représentants des branches de la famille venues aux mariage et de leurs cadeaux, il est aussi question de la dot et des enveloppes s'échangent. Des billets sont données au griot pour ses louanges. Des prières sont faites pour les futurs époux. Les femmes de leur côté restent ensemble avec un orchestre de tamtams et la griotte qui chante au fur et à mesure qu'on lui donne de l'argent. Plus on donne de l'argent, plus la griotte va chanter et on danse au rythme des chansons et de la cadence des tamtams.

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Publié le 28 décembre 2019

Le mariage civil s'est déroulé dans la Mairie de Ratoma ; nous y étions nombreux. Les mariés étaient superbes. Le Maire a été très professionnel et très drôle en laissant passer des pointes d'humour en précisant notamment que les liens du mariage étaient forts et que les mariés devaient être fidèles et pas comme les différents noms de famille cités qui ne faisaient pas parties de ceux de la famille ; tout le monde était revêtu d'habits de fête. Les femmes portaient des tenues somptueuses. La mariée quant à elle avait plusieurs tenues pour chacune des cérémonies.

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Après le mariage civil des festivités ont lieu avec des danses ou les mariés doivent attendre le coucher du soleil avec leurs invités.

Apres cette journée épuisante, la mariée est amenée au domicile de son époux recouverte d'un tissu blanc, sa tante l'entoure et la berce de chants. Puis toutes les femmes montent avec elle au domicile de l’époux, la mariée est allongée sur un lit toujours recouverte du même tissu blanc. Sa tante va la bercer de chants rassurants et tendres. Cette pratique est le symbole de la femme pure qui accompagnée par sa tante va tout doucement l'amener vers sa vie de femme auprès de son époux.


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Publié le 30 décembre 2019

Nous sommes lundi et c'est notre dernier jour en Guinée ; nous retournons à Kissosso pour terminer le filtre bio-sable ; en effet, la pénurie d'eau nous a fait perdre plusieurs jours nous voulons impérativement terminer ce que nous nous sommes engagés à faire. Mamoudou nous aide dans toutes les étapes de la fabrication du filtre. Nous espérons qu'il pourra en fabriquer d'autres, Philippe lui a donné les plans pour un moule qui permettra de faire des filtres en ciment plutôt que dans des fûts plastiques qui sont trop cher à l'achat pour ici. Il espère qu'il pourra les aider depuis la France pour les construire.

La bibliothèque quant à elle est terminée. Seules les moustiquaires n'ont pas pu être installées faute de temps. En revanche, nous souhaiterions ultérieurement refaire les toilettes et faire un forage pour une alimentation en eau convenable et suffisante pour tous les enfants.

En revanche, nous ne pourrons hélas pas participer au grand dîner offert par les mariés ; en effet, notre avion est prévu le 23 décembre pour être à Paris le 24 à 7h00 du matin et passer ainsi Noël avec notre famille. Nous avons juste le temps de repartir pour Ratoma à la réunion des parents des mariés et de là, nous partirons pour l'aéroport où le frère de Diawando aura eu la gentillesse de nous déposer.

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Ses parents, le Préfet Harrouna et son épouse Sadio habitant à Mali au nord de la Guinée, c'est au domicile de son frère, le Docteur Ousmane que toute la famille va se réunir pour le retour de la mariée après sa première nuit maritale.

Vers 15h00, la mariée sera amenée au domicile de ses parents. Elle porte une couronne de noix de colas protégé d'un parapluie rouge sur lequel de nombreux billets sont épinglés, d'autres billets sont épinglés sur sa tenue.

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Maintenant, les familles des mariés vont s'échanger de somptueux cadeaux pour signifier le bonheur qu'ils ont de voir leur fille ou garçon épouser réciproquement son conjoint(e).

Les cadeaux seront un véritable investissement à la hauteur du respect qu'ils sont pour les familles respectives.

Quant à nous, nous avons eu le plaisir d'avoir également un cadeau de complets pour Philippe et moi. Un complet est une composition de 3 tisssus de 2 mètres chacun destiné à la réalisation de vêtements.

Les familles ont donc eu comme cadeaux de très nombreux complets, des céréales mais aussi des vêtements confectionnés et formidablement brodés.

Le trousseau de la mariée est composé à la fois de vêtements achetés par le futur époux avant le mariage et de généreuses dotations des deux familles ; ainsi, on y trouve près de 30 complets, des sous-vêtements, une trousse de maquillage, une boite à bijoux et de nombreux bijoux.

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Publié le 30 décembre 2019

Notre avion était à 23h00 et le frère du Docteur Ousman a eu la gentillesse de nous déposerà l'aéroport pour 19h00 et pour ne pas perturber la fête qui continue. Nous partons avec Air France mais Air peut être selon Monsieur Boiro 😉

Alors il est temps pour nous de remercier tout ces gens qui nous ont accueillis, nous ont accompagnés et ont facilité notre travail et notre séjour,

Une pensée bien entendu très particulière à Monsieur & Madame Boiro qui nous ont accueillis chez eux et nous ont permis de passer un formidable séjour,

Réaliser nos objectifs associatifs étaient vraiment importants pour nous mais assister aussi à ce mariage a été la source d'une grande richesse culturelle,

Merci à Yhebé, Boubacar, Binta, Kadiatou, Aissatou, Monsieur Boiro, Mariama, Harrouna, Mamoudou au Docteur Bah et à tout ceux qui ont contribué d'une façon ou d'une autre à notre séjour pour tout ces moments partagés qui ont été d'une formidable richesse,